[ D E S T I N AT I O N
FÉVRIER 22
JURA
ALORS ON JEÛNE ! TEXTE [[[ Eileen Hofer
Sur le balcon du Jura, le centre taoïste de Ming Shan crée un pont entre les sciences occidentales et le taoïsme. Bilan d’une retraite hydrique, encadrée par des professionnels de la santé.
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«V
ous allez voir, vous partagerez vos recettes ces prochains jours. » Judith Baumann s’amuse en servant le dernier souper. Au Centre Ming Shan, l’ancienne cheffe de la Pinte des Mossettes saupoudre ses recettes végétariennes de yin et de yang. Pour le Tao, la cuisine se regarde, se médite, et puis se mange. Le temps se prend pour déguster le bouillon maison car les douze coups de minuit sonnés, les participants ne se sustenteront que de tisanes durant la semaine. Pour nous accompagner, cette fée des prés a concocté un mélange de plantes sauvages cueillies en Gruyère et complétées par les réserves de l’herboriste Matthieu Schmitt. Les infusions varient chaque jour : recentrage, harmonie, conscience. On commence par la purifiante composée d’ortie, bouleau, sureau, frêne, anis vert, armoise et busserole. Rien que cela.
Le Dr. Bertholet considérait le jeûne comme « le bistouri » des médecines naturelles. Durant cette diète, on s’offre une trêve. Le repos mental, sensoriel et corporel mène à une tranquillité holistique. « Toutes les ressources personnelles se mobilisent pour ce travail d’élimination des toxines. En amont, on pratique la méthode de palier permettant la décroissance du mode alimentaire qui sera répétée à la rupture du jeûne », explique Jacques Gardan. Le généraliste et naturopathe nous encadre avec Marylou Gardan-Lay, elle même psychomotricienne, Sarah Blanc, Psychologue et thérapeute en Médecine Traditionnelle Chinoise et le docteur Fabrice Jordan, directeur du centre. Inauguré en 2020, Ming Shan, dont on pourrait traduire les idéogrammes par « montagne de clarté », a été expertisé en géobiologie et conçu selon le modèle des