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Le Magazine de la nouvelle élite économique africaine - N°139 - 04/ 2019 - businessafricamag.com

FINANCE

ORAGROUP réussit sa première cotation à la BRVM

INTERVIEW

Stéphane BRABANT Co-Chairman du Groupe Afrique HERBERT SMITH FREEHILLS

FINTECH

Entretien avec Valérie Noëlle KODJO-DIOP Responsable pour l’Afrique, de L’innovation et des modèles bancaires alternatifs à la SOCIETE GENERALE

Bertin NAHUM

L’innovation comme leitmotiv



EDITORIAL

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L’innovation, comme levier de développement de l’entreprise

N

ous avons choisi pour ce numéro d’avril 2019, de mettre à la UNE du Magazine BUSINESS AFRICA, le franco-béninois Bertin Nahum. ce brillant ingénieur qui s’est lancé dans l’entreprenariat et envisage désormais de conquérir la Chine. Rien que ça ! Au delà du parcours extraordinaire de M. Nahum, de sa détermination voire sa ténacité, c’est surtout son esprit d’innovation que l’on veut saluer en luis consacrant notre UNE. L’innovation se trouve, en effet, au cœur des préoccupations de nombreuses entreprises dans le monde et sera certainement la problématique majeur de la compétitivité des entreprises africaines sur le marché international. L’innovation constitue un des leviers de croissance et du développement au sein d’une entreprise, c’est elle qui détermine son avenir et son devenir. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, tous les grands groupes, d’Apple à

Abba Singoro TOURE Directeur de Publication

Orange en passant par Toyota, disposent de leur département «innovation».Aujourd’hui,chaque organisation ressent l’impact de la mondialisation,

des révolutions technologiques et des questions liées au changement climatique. C’est pourquoi, plus que jamais, les entreprises ont besoin d’innovation pour apporter une valeur ajoutée, se démarquer de la concurrence et construire une croissance durable. L’exemple le plus frappant est Amazon, ce vendeur sans boutique. Cette entreprise singulière continue sans cesse à se remettre en question même lorsqu’elle atteint une position confortable et enviable. Jeff Bezos son PDG parle de maintenir une « attitude du Jour 1 » soit la même culture d’innovation qu’au premier jour. En améliorant ses activités existantes tout en créant l’espace pour inventer de futurs business, Amazon entretient cette culture d’innovation qui booste sa croissance. Je terminerai en paraphrasant Albert Einstein, l’Entreprise, c’est comme une bicyclette : il faut toujours avancer pour ne pas perdre l’équilibre.

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BANQUE - FINANCE

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BRVM

ORAGROUP réussit sa première cotation en bourse Après l’accord du Conseil Régional de l’Épargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) et celui de la BRVM, Oragroup a procédé à sa première cotation en bourse. Une introduction présentée comme la plus importante depuis la création de la BRVM en 1998.

L

e Groupe bancaire dirigé par Binta Ndoye Touré a réussi sa première cotation à la BRVM. Cette introduction, présentée comme la plus importante depuis la création de la BRVM en 1998, intervient après le succès de l’offre publique de vente souscrite à 100%, du 29 octobre au 22 novembre 2018. Cette offre publique de vente comprenait l’émission de 6 097 561 nouvelles actions, par augmentation de capital, et la cession de 7 785 445 actions existantes sur le marché secondaire, au prix de 4 100 francs CFA l’action, soit une levée sur le marché financier régional de 56,92 milliards de francs CFA (86 millions d’euros).

20% du capital coté en bourse A présent, 20 % du capital d’Oragroup est coté en Bourse (capital flottant). Les autres actionnaires actuels du Groupe conservent 80 % du capital, dont l’investisseur panafricain Emerging Capital Partners (ECP) qui reste l’actionnaire de référence avec plus de 50 % des parts.

«ECP et Oragroup apportent aujourd’hui la démonstration que la finance africaine se développe, qu’elle est au service du financement de nos économies et que nous assistons à l’émergence d’un authentique africapitalisme, capable d’intensifier et d’accélérer la marche vers la croissance du continent, et sa transformation profonde et durable au bénéfice des populations. La stratégie d’ECP est de créer de la valeur dans chacun de ses investissements en portant toutes les activités de l’entreprise aux standards internationaux pour faire émerger des champions régionaux accompagnés sur la durée », a déclaré Vincent Le Guennou, Président du Conseil d’Administration d’Oragroup et Co-CEO d’Emerging Capital Partners. Des moyens pour accélérer la croissance du groupe « Cette introduction en Bourse constitue à la fois l’aboutissement d’un travail effectué depuis 10 ans mais aussi et surtout une incitation à poursuivre dans la même voie. La confiance du marché

confirme la solidité de notre modèle et le potentiel de croissance de notre Groupe. Oragroup entend utiliser ces nouvelles marges de manœuvre pour investir dans l’extension de son réseau et des services à la clientèle, essentiellement les particuliers et les PME. Cette augmentation du capital va notamment nous permettre de procéder à des investissements dans la banque digitale, saisir les opportunités de croissance dans les pays d’Afrique Centrale, accroître la notoriété du Groupe auprès de la communauté financière et du grand public, et renforcer les fonds propres de certaines filiales », s’est pour sa part félicitée Binta Touré Ndoye, Directrice Générale d’Oragroup. Rappelons qu’à fin 2017, Oragroup affichait un total de bilan à 1 794 milliards de francs CFA (2,72 milliards d’euros), soit une croissance de 45 % depuis 2014. Les dépôts de la clientèle de l’ensemble du réseau Orabank s’élevaient à 1 179 milliards de francs CFA (+ 42% sur la période) et les opérations de crédits à 1 085 milliards de francs CFA (+ 38%). A.T


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Binta Ndoye Touré CEO de ORAGROUP

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OIL & GAS

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La Guinée Equatoriale ambitionne d’être un Hub gazier régional

Gabriel Mbaga Obiang Lima

Le ministre équato-guinéen des Mines et des Hydrocarbures

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OIL & GAS

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La Guinée équatoriale et les principales sociétés pétrolières et gazières ont procédé à la signature des accords définitifs pour la monétisation du gaz d’Alen. Cet accord important devrait permettre à la Société nationale de gaz équato-guinéenne (Sonagas GE), de porter sa participation de 25% à 30%.

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e ministère des Mines et des Hydrocarbures, agissant pour le compte du gouvernement de la République de Guinée équatoriale, vient de signer les Accords définitifs sur le champ d’Alen et les propriétaires respectifs de l'usine de Punta Europa. L’objectif est de pouvoir monétiser le gaz provenant du champ gazier, situé dans les blocs O et I au large des côtes équato-guinéenne et exploité par la société Noble Energy EG Ltd. Les Accords ainsi signés prévoient la vente de gaz d’Alen via l’usine de traitement du gaz de pétrole liquéfié (GPL) d’Alba et l’usine de production de gaz naturel liquéfié (GNL) d’EG LNG, toutes deux situées à Punta Europa, fasant de l’entreprise Marathon Oil, l'actionnaire majoritaire de l’unité d’Alba et d’EG LNG. Ils permettent également à la Société nationale du gaz de Guinée équatoriale (SONAGAS) de porter sa participation au capital de 25% à 30%.

Vers de nouveaux hubs gaziers offshore Selon les experts de la société, le projet fournira une source supplémentaire de gaz pour les installations de Punta Europa et transformera la plate-forme d'Alen en un hub gazier offshore permettant le développement de son gaz, d'autres découvertes de blocs O et I et

potentiellement d'autres gisements de gaz du golfe de Guinée. Le hub gazier offshore à Alen sera le premier pilier de la vision du gouvernement de développer la Guinée équatoriale en tant que méga hub gazier, comprenant de nouveaux hubs gaziers en mer, qui alimenteront tous les installations de Punta Europa en gaz. 1,5 à 2 milliards de dollars de recettes supplémentaires pour l'État « C’est le coup d’envoi de notre méga hub gazier et nous signerons davantage d’accords sur d’autres actifs gaziers du pays qui doivent être développées. Le développement du méga hub de gaz assurera la prospérité future de l'industrie gazière de la Guinée équatoriale. Je suis convaincu que cela créera des opportunités de développement pour nos citoyens dans les segments amont et aval de l’industrie pétrolière et gazière du pays », a déclaré le ministre équatoguinéen des Mines et des Hydrocarbures, S.E. Gabriel Mbaga Obiang Lima. La monétisation du gaz d'Alen pourrait en effet, générer environ 1,5 à 2 milliards de dollars de recettes supplémentaires pour l'État sur toute la durée du projet, y compris les recettes provenant de l'unité d'Alen et des usines respectives de Punta Europa. Le contenu local fera partie intégrante de la mise en œuvre du projet en ce qui

concerne les contrats et les emplois pour les citoyens équato-guinéens. “Je suis heureux que ce projet soutienne l'emploi d'Equatoguinéens employés par les usines de Punta Europa et la plateforme Alen, qui compte actuellement environ 1 400 employés”, a ajouté le ministre. Des parties prenantes de référence Rappelons que l'unité Alen est composée des groupes contractants du bloc O et du bloc I. Les entreprises, membres du groupe du bloc O, sont Noble Energy, qui est l'opérateur technique, Glencore Exploration Limited et Compañía Nacional de Petróleos de Guinea Ecuatorial. Les entreprises, membres du groupe du bloc I, sont Noble Energy, qui est l’opérateur technique, Glencore Exploration (EG), Atlas-Oranto Petroleum International, Gunvor Resources et GEPetrol. Les parties prenantes à Punta Europa comprennent l’Alba Plant LLC, l’unité d’Alba et le train 1 d’EG LNG. Les actionnaires d’Alba Plant LLC sont notamment Marathon Oil, Samedan of North Africa, LLC (une filiale de Noble Energy Inc.) et la Sociedad Nacional de Gas de Guinée Equatorial (Sonagas G.E. S.A.). Les actionnaires de la société d’EG LNG comprennent Marathon Oil, Sonagas, Mitsui & Co. Ltd. et Marubeni Gas Development UK Limited. FT


MANAGEMENT

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Les défis d’Eric Amoussouga à la tête de General Electric Afrique francophone Le géant américain General Electric (GE) a annoncé la nomination d’Éric Amoussouga au poste de Président-directeur général pour l’Afrique francophone. A ce poste, M. Amoussouga jouera un rôle central dans la gestion de la prochaine étape du déploiement de la stratégie et de la croissance de GE sur les marchés africains francophones.

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asé à Abidjan, Eric Amoussouga dirigera le développement de divers programmes et la mise en œuvre de projets et partenariats publicprivé à travers l’Afrique francophone. Commentant cette nomination, M. Farid Fezoua, Président-directeur général de GE Afrique, a réitéré la volonté de GE de collaborer avec les gouvernements et le secteur privé pour constituer des partenariats public-privé et développer des solutions durables axées sur les résultats. «Nous sommes optimistes pour l’Afrique francophone où nous voyons des opportunités de développer des solutions pionnières dans les domaines de l’énergie, de la santé, de l’aviation et des énergies renouvelables. Nous pensons que la nomination de M. Amoussouga constitue une étape supplémentaire sur la voie qui fera de notre vision une réalité. Nous sommes également heureux d’accueillir une personne qui possède l’expérience et la passion indispensables pour stimuler notre croissance dans cette région», a-t-il déclaré.

Une expertise de 19 années Il est vrai qu’Eric Amoussouga apportera à GE une expérience de 19 années dans le secteur énergétique acquise auprès de grands opérateurs comme AREVA, ALSTOM et GE, ainsi qu’une vaste expertise dans les domaines du développement du secteur énergétique et des stratégies de vente, notamment en Afrique centrale et de l’Ouest. «Je suis impatient de diriger la croissance régionale de GE en Afrique francophone et de soutenir des initiatives novatrices pour répondre aux besoins des parties prenantes de GE de la région», a déclaré M. Amoussouga. Des investissements importants dans des projets d’infrastructures Les partenariats avec les gouvernements et les entreprises locales représentent une part très importante de la croissance de GE en Afrique francophone et dans l’ensemble du continent. Par le biais de ces collaborations, GE a réalisé d’importants investissements dans des projets d’infrastructures, no-

tamment de solutions d'énergie durable, afin d’assurer des transports efficients et fiables et d’améliorer l’accès à des soins de santé de qualité. Ces investissements devront permettre à la multinationale de relever ses nombreux challenges : l'énergie, la santé et les transports, éléments essentiels de la vie moderne. Une entreprise plus que centenaire En associant une ingénierie de niveau mondial à des logiciels et des analyses, GE aide le monde à travailler de manière plus efficace, plus fiable et plus sûre. Depuis plus de 125 ans, GE invente l’avenir de l’industrie et aujourd’hui la Société développe de nouveaux modèles dans les domaines de la fabrication additive, de la science des matériaux et de l’analyse des données. Le personnel de GE est multinational, diversifié et dévoué. “Nos collaborateurs travaillent avec intégrité et passion pour remplir la mission de GE au bénéfice de nos clients” soutient le PDG. A.Diallo


MANAGEMENT

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Eric Amoussouga

Président Directeur Général de GENERAL ELECTRIC pour l’Afrique francophone

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HOTELLERIE

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ONOMO HOTEL se positionne en Afrique du Nord Onomo Hotel poursuit son développement sur le continent africain et se positionne comme en véritable challenger en Afrique du Nord. En effet, le groupe hôtelier a annoncé l’ouverture récente de son nouveau flagship, Casablanca City Center.

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vec plusieurs ouvertures à son actif, essentiellement au Maroc (Rabat, Casablanca et Tanger), Onomo Hotel pose ses jalons en Afrique du Nord avec le choix de faire du Royaume son nouveau hub. En effet, le groupe hôtelier a annoncé l’ouverture de son nouveau flagship, Casablanca City Center. Un hôtel urbain qui bouscule les codes de l’hôtellerie midscale en proposant des espaces généreux au design épuré, et un service à la hauteur de l’hospitalité africaine.

panafricaine du segment mid-scale. Le groupe prévoit d’atteindre 3 700 chambres d’ici 2022.

Simple et accessible Créé il y a seulement une dizaine d’années, Onomo Hotel a construit son image de marque autour de l’accueil, faisant du « sourire » sa signature et son identité. Au-delà du « sourire », Onomo construit également son image autour du service de la connectivité, de la sécurité et de la culture. Quatre piliers majeurs qui en font un groupe d’hôtellerie d’affaire simple et confortable. Le développement durable est également au cœur des préoccupaSouleymane KHOL, Coo de Onomo Hotel Onomo voit grand tions du Groupe qui Avec une présence s’appuie sur des solulier ambitionne de porter ce nombre à 28 dans 9 pays africains et une douzaine à l’horizon 2020) Onomo Hotel veut de- tions écologiques dans la totalité de sa d’hôtels en exploitation, (le groupe hôte- venir la première plateforme hôtelière chaine de valeur. FG


MINES

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Le fort potentiel de KIBALI se confirme La mine de Kibali, classée parmi les 10 meilleures mines d’or au monde, a très bien commencé l’année 2019 après avoir réalisé un nouveau record de production l’an dernier, a déclaré le président et directeur général exécutif de Barrick, Mark Bristow. Barrick exploite Kibali avec AngloGold Ashanti et SOKIMO, une entreprise de l’État congolais.

S

’adressant aux médias et aux parties prenantes lors d’une conférence de presse, Mark Bristow a déclaré que Kibali ne cessait de battre ses propres records et est resté sur la bonne voie vers des objectifs de production de 750,000 onces en 2019 avec l’extraction récente de 285,000 tonnes de minerais. Kibali poursuit l’intégration de nouvelles technologies à son exploitation minière automatisée, un domaine dans lequel il s’affirme et est considéré déjà comme

Kibali est en effet l’une des cinq mines d’or de premier rang de la famille Barrick et un exemple exceptionnel de l’engagement de Barrick envers les partenariats. La relation constructive entre ses trois actionnaires ainsi que son investissement soutenu dans l’économie locale l’illustrent. Au cours du dernier trimestre, la mine a dépensé 38 millions de dollars us pour honorer les factures des entrepreneurs congolais et le Mark Bristow projet de modernisation de la route Président de BARRICK Durba, lancé tout récemment, est mis en œuvre à 100% par des entreprises congolaises et des entrepreneurs que Kibali a formés. Bristow a noté que, lors de leur rencontre à Washington, DC au début de ce mois, le Président congolais, Felix Tshisekedi, et le président exécutif du Conseil d’Administration de Barrick, John Thornton, avaient confirmé leur attachement commun à un partenariat visant à développer chef de file de l’industrie. l’industrie minière aurifère dans le pays. « Avec une production de cette enverDes réunions de suivi se déroulées dans gure à Kibali, nous nous focalisons dales dernières 24 heures en RDC entre le vantage sur le remplacement des Président Felix Tshisekedi, Bristow et réserves et des ressources. Les travaux des hauts cadres des deux équipes resde forage visent les extensions de plonpectives. gée du complexe KCD Gorumbwa sur la structure aurifère KZ longue de 30km Ces dernières ont été consacrées aux sur et sur les extensions de l’ouest du initiatives de partenariat et aux stratégraben de Kibali. Ce qui confirme d’ail- gies visant à soutenir la croissance leurs qu’il existe un potentiel substantiel continue du secteur minier au profit des pour reconstituer la réserve et la base investisseurs, de la nation congolaise et d'autres parties prenantes. AST de ressources, » a déclaré Bristow.


FORMATION

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ENKO EDUCATION lance des cours en ligne

pour intégrer les grandes universités

Le programme dénommé “Knowledge for College”est une série de douze cours en ligne, qui couvrent tous les aspects théoriques des candidatures universitaires. L’objectif est de donner aux élèves du continent les conseils et les outils nécessaires à la réussite de leurs candidatures universitaires.

Les fondateurs d'Enko Education, Cyrille Nkontchou et Eric Pignot


FORMATION

L

es Universités de renom et les grandes écoles, sont souvent présentées comme le creuset de la formation des élites dirigeantes de demain. Unique voie d'accès, le concours d'entrée y exerce une sélection sévère censée reposer sur le seul mérite individuel. Mais comment y accéder et comment s’y préparer quand on vit en Afrique ? Le programme “Knowledge for College” lancé par Enko Education réponde en partie à cette problématique. Ouvert à tout élève dans ses trois dernières années de lycée, il comprend une série de cours en ligne animés par des experts mondiaux de l’admission universitaire. L’objectif est de donner aux élèves du continent africain les conseils et les outils nécessaires à la réussite de leurs candidatures universitaires.

Des cours exclusivement en ligne Le programme “Knowledge for College” est une série de douze cours en ligne, qui couvrent tous les aspects théoriques des candidatures universitaires. Ces sessions sont animées par les conseillers d’orientation d’Enko Education, ainsi que par des experts internationaux venant d’écoles du monde entier (notamment : l’école internationale de Genève, UWC Mahindra College en Inde, Marymount School Medellin en Colombie, Institut Watson à la Lynn Université aux ÉtatsUnis). Les cours n’excédant pas une heure, auront lieu deux fois par semaine durant six

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semaines. Ils couvriront des sujets très variés tels que les critères pour choisir son université, la rédaction de la lettre de motivation, les bourses pour les études supérieures, les principaux tests standardisés, la construction du CV... Les cours seront donnés en anglais, avec une traduction française disponible en direct. Les sessions seront toutes enregistrées, au cas où certains participants ne peuvent pas participer à un cours en direct ou veuillent le réécouter par la suite.

Depuis le lancement de la première école initiée par Eko Education en 2014, les diplômés bénéficiant de cet accompagnement ont intégré des universités prestigieuses partout dans le monde : Yale College aux États-Unis, African Leadership University au Rwanda, l’Université de Cape Town en Afrique du Sud, l’Université de Toronto au Canada, Sciences Po en France, et bien d’autres. Knowledge for College offre l’opportunité à davantage d’élèves du continent d’intégrer ces écoles prestigieuses.

Tremplin vers les meilleures universités du monde

Fondé en 2013, Enko Education est un groupe d’écoles internationales africaines accroissant l’accès à une éducation internationale de qualité pour les jeunes en Afrique. Le concept est novateur puisqu’il s’appuie sur des programmes internationaux en primaire et secondaire pour révéler les jeunes talents africains et leur permettre d’intégrer les meilleures universités du monde. Le réseau compte aujourd’hui 13 écoles dans 7 pays africains. G.G

« Enko Education a été créé pour offrir un tremplin vers les meilleures universités du monde, explique Eric Pignot, co-fondateur et Directeur d’Enko Education. Nous nous sommes rendus compte que les élèves africains ne reçoivent pas toujours la préparation adéquate pour faire face aux procédures d’admission très exigeantes de ces institutions. »

Un concept novateur


PARCOURS

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Sibeth NDIAYE

Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement

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PARCOURS

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Sibeth NDIAYE Nouvelle porte-parole du gouvernement français On savait qu’elle sortirait bien un jour de l’ombre, mais on ne s’attendait pas à la voir au gouvernement si tôt. Nommée Secrétaire d’Etat et porte-parole du Gouvernement, Sibeth NDIAYE, serait peut être l’atout majeur que le Président français Emmanuel Macron cherchait pour redorer le blason de la communication publique. Très proche du chef de l’Etat dont elle a assuré la communication lors de la campagne pour les présidentielles, cette native de Dakar se voit attribuer une feuille de route ambitieuse, qui vise à moderniser en profondeur la stratégie, l'organisation et les méthodes de la communication gouvernementale. PARCOURS

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a nouvelle porte-parole du gouvernement français est née le 13 décembre 1979 à Dakar au Sénégal. Son enfance est fortement marquée par l'engagement politique de ses parents, son père a notamment milité au sein du Parti démocratique sénégalais. En 1995, l'adolescente arrive en France pour poursuivre sa scolarité au lycée Montaigne à Paris. Après l'obtention de son bac scientifique, elle poursuit ses études supérieures à l'université Denis Diderot (philosophie politique), puis à l'université Panthéon-Sorbonne où elle obtient un DESS en économie de la santé.

Un engagement d’abord syndical Parallèlement, la jeune sénégalaise s'investit dans un syndicat étudiant, l'UNEF, dès la fin des années 90, puis au sein de La mutuelle des étudiants (LMDE). Peu à peu, elle s'engage sur le terrain

politique et adhère au Parti Socialiste en 2002. En mars 2008, elle participe à la campagne électorale du socialiste Mathieu Hanotin pour les cantonales. Il est élu conseiller général du canton de Saint-Denis et Claude Bartolone est nommé président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Sibeth Ndiaye est alors propulsée chef du service presse du cabinet de Claude Bartolone. Elle y fait ses armes pendant deux ans, puis, devient chargée de mission auprès de Claude Bartolone en juin 2010. Bref passage dans le privé En 2011, elle opère un tournant dans sa carrière, s'éloigne de la politique et rejoint le secteur privé pour devenir consultante en communication. En décembre 2013, elle accepte cependant de revenir en politique et intègre le

cabinet d'Arnaud Montebourg, ministre de l'Economie, où elle s'occupe des relations presse. En août 2014, après le départ d'Arnaud Montebourg, elle conserve les mêmes fonctions auprès du nouveau ministre, Emmanuel Macron. La voix de son maître En août 2016, Emmanuel Macron démissionne du gouvernement et fonde le mouvement En marche!. Sibeth Ndiaye le suit et devient, en septembre 2016, responsable presse et communication d'En Marche! Le 31 mars 2019, elle est nommée secrétaire d'Etat et porte-parole du gouvernement après le départ de Benjamin Griveaux. Côté vie privée, Sibeth Ndiaye est mariée à Patrice Roques. Le couple a trois enfants dont des jumelles .


A LA UNE

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Bertin NAHUM

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A LA UNE

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Bertin NAHUM

L’innovation comme leitmotiv Résilience, audace et travail. Ces trois termes définissent la trajectoire épousée par Bertin Nahum, fondateur et président de Quantum Sergical, une entreprise spécialisée dans la technologie médicale robotisée. Classé 4e entrepreneur le plus révolutionnaire au monde juste derrière Steve Jobs et Mark Zuckerberg, ce franco-béninois, natif de Dakar, a bâti un empire en partant de rien. Son secret : un modèle de développement audacieux qui place l’innovation au centre de toute stratégie. Parcours.

D

’origine béninoise, Bertin Nahum est né en 1969 au Sénégal et a grandi en France. C’est lors de ses études à l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA Lyon, France) qu’il affirme sa vocation. En 2002, il crée sa propre société de robotique chirurgicale qu’il baptise Medtech, aujourd’hui reconnue comme un acteur majeur du secteur. En 2014, il introduit sa société en bourse et une année plus tard, Medtech reçoit le prix de l’entreprise mondiale de l’année dans le domaine de la robotique en neurochirurgie décerné par Frost and Sullivan.

Ingénieur et Entrepreneur C’est pendant ses études à l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA Lyon, France) que le jeune Nahum eu l’opportunité de travailler dans le secteur médical. “Cela a été pour moi une révélation” confiera t-il. Diplôme d’ingénieur en poche, il poursuit ses études de robotique à la Coventry University (Angleterre) avant de débuter sa carrière. Pendant dix ans, il travaillera au sein de

grands groupes spécialisés en robotique chirurgicale, tels que Computer Motion Inc. (chirurgie cardiaque, urologie), Integrated Surgical System Inc. (chirurgie orthopédique) et IMMI SA (neurochirurgie). Fort de ces expériences, j’ai décidé de voler de ses propres ailes et crée Medtech en 2002.

Entrée en bourse L’entreprise Medtech concevra un premier robot dédié à la chirurgie du genou, un succès retentissant. Mais quelques années plus tard, Bertin Nahum revend l’ensemble des brevets au groupe américain Zimmer Inc., leader mondial de la chirurgie orthopédique, et réinvestit dans la conception d’un nouveau robot d’assistance à la neurochirurgie, dénommé ROSA. A ce jour, le robot ROSA opère en Europe, aux États-Unis, au Canada et plus récemment en Chine. “Pour financer notre développement nous avons effectué deux levées de fonds en 2012 et en 2013 auprès d’investisseurs. En 2014, nous sommes entrés en bourse pour pouvoir financer

pleinement nos projets de déploiement” précise l’entrepreneur.

Cap sur les pays émergents Toujours est-il que cette introduction permettra à la jeune entreprise de lever une vingtaine de millions d’euros. La société a ainsi eu les moyens de poursuivre son déploiement à l’international. “Nous avons signé des contrats de distribution en Australie, en Asie et en République Tchèque et effectué de nouvelles ventes en France, en Allemagne et aux États-Unis”. La grande force de Bertin Nahum est qu’il se soucie constamment de l'utilité de ses inventions et effectue une analyse minutieuse du besoin. Il ne cherche pas où le porte son imagination mais dans des domaines où ses découvertes seront profitables à ses concitoyens. Loin de se focaliser uniquement sur le marché européen, son entreprise est très présente sur le marché Nord-Américain et s’impose de plus en plus sur les marchés émergents tels que la Chine ou l’Inde. A. NDIAYE


INTERVIEW

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Stéphane BRABANT

Avocat associé & Co-Chairman du Groupe Afrique HERBERT SMITH FREEHILLS «Il y a des préoccupations sur le respect de l'Etat de droit dans certains pays d'Afrique » Stéphane Brabant a vécu et travaillé en Afrique pendant sept ans et bénéficie d'une expérience de plus de trente ans dans la pratique africaine du Droit des Affaires. Il conseille et assiste des entreprises, banques et gouvernements sur les aspects juridiques et fiscaux relatifs à leurs opérations sur le continent y compris sur le respect des droits de l’Homme. Il intervient plus particulièrement dans les domaines de l'énergie, des ressources naturelles (pétrole, gaz, mines, électricité, eau) et des infrastructures (ports, aéroports, chemins de fer), ainsi qu'à l'occasion de gestions de crises et contentieux (médiation, arbitrages, contentieux devant les tribunaux). Il est régulièrement cité dans les répertoires d'avocats internationaux (Chambers qui le cite notamment comme « Stateperson for Africa », Legal 500, Who's Who) pour son expertise dans les secteurs de l'énergie, des ressources naturelles et des infrastructures en Afrique. INTERVIEW

Il y a eu au moment de la décolonisation une volonté de la part des premiers chefs d'Etat de vouloir construire des Etatsnations, ce qui, compte tenu notamment de la diversité des ethnies, avait motivé des pouvoirs forts. Dans certains pays ces pouvoirs ont malheureusement été parfois dévoyés et le droit n'a pas toujours été respecté. Aujourd'hui on constate que dans des pays africains, il demeure encore un exercice du pouvoir qui ne respecte pas l'Etat de droit, ou «l'état de droit» mais je ne distinguerai pas dans cet interview par souci de simplicité et me réfère à la notion voisine de celle de « rule of law » anglophone. Cet État de droit est « le plus grand défi de la civilisation africaine du 21ème siècle» souligne Franklin Nyamsi. Quelles en sont, selon vous, les principales raisons ?

En votre qualité d'avocat, donc de praticien du Droit notamment en Afrique, quel regard portez-vous sur la pratique du Droit sur le continent ? Il faut se placer dans le contexte africain.

Il manque dans certains pays un contrôle objectif et transparent des activités de l'exécutif et du judiciaire. Certains de ces manquements relèventils d'une solidarité entre certains groupes de personnes ? D'une corruption systémique ? De l'appui de certains pouvoirs


INTERVIEW

sur les militaires ou sur un corset sécuritaire dissuasif pour gouverner ? De l’influence de puissances ou intérêts étrangers ? En tous les cas différents facteurs empêchent parfois les institutions de pouvoir toujours jouer pleinement et efficacement leur rôle. De nombreux pays ont pris des mesures et il y a des contre-exemples et de plus en plus, mais cela nécessitera du temps et une forte volonté politique pour renverser certaines pratiques. Il faut comme partout dans le monde que cela commence par le haut qui pourra ainsi légitimement imposer les principes de bonne gouvernance à tous et qui s'irradieront dans le privé aussi malheureusement souvent « contaminé ». Dans les causes on peut aussi penser, avec certains intellectuels africains, à la nécessité d'une meilleure cohérence entre l'organisation institutionnelle de certains pays africains et les réalités du contexte culturel. N'y a-t-il pas également le fait de l'homme ? Le fait pour un dirigeant politique d'aller au-delà du pouvoir qu'on lui a attribué est presque « humain » mais, pour la survie des peuples qui l’ont élu, cela doit être sanctionné. Montesquieu écrivait dans l'Esprit des Lois que " c'est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites. Qui le dirait! La vertu même a besoin de limites". Le problème précisément est que lorsqu'il n'y a pas d'Etat de droit il n'y a pas, par définition, d'évaluation, de recevabilité et de responsabilité (notion d' "accountability") et pas plus de sanction. Dans certains pays d'Afrique, les investisseurs y compris étrangers doivent toujours faire face à une absence ou faiblesse de l'Etat de droit - et donc de gouvernance - et soit choisissent de ne finalement pas investir ou de se retirer, soit de limiter le mieux possible les risques en ayant recours à des mécanismes contractuels de protection toujours plus coûteux et complexes. Sur ce point, le développement de l'arbitrage ne signifie-t-il pas également la

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faillite du système judiciaire des Etats ?

Pas forcément. L'arbitrage international est un mécanisme différent qui permet aussi par le choix des arbitres de débattre des arguments liés aux activités de la société et sur les litiges sur un terrain plus international parfois mieux adapté aux investissements internationaux. Il est toutefois vrai que plus le système judiciaire interne est fragile, plus on a tendance à aller vers l'arbitrage. Dans ce sens, pour renforcer la sécurité juridique et judiciaire, certains Etats, à l’instar des 17 pays membres de l’Ohada, encouragent le recours à l’arbitrage pour régler les différends contractuels. Mais les arbitrages ne peuvent pas tout régler et nombre des litiges sont de la compétence exclusive des tribunaux locaux comme en droit pénal ou du travail et l'exigence de l'Etat de droit demeure donc une exigence forte pour les investisseurs à la recherche de stabilité et sécurité juridique. Dans les projets miniers, pétroliers ou d'infrastructures qui nécessitent des investissements lourds et sur le long terme, l'investisseur aura plus la préférence de l'arbitrage en cas de litige avec les États qui est d'ailleurs aussi une exigence des banques. Au final le plus important est de créer la confiance dans le système étatique et, pour cela, seule la volonté politique compte qui souvent existe en parole mais malheureusement moins dans les actes. Tout le monde finit par être déçu et notamment les investisseurs, les entrepreneurs et les populations. Les voies de la médiation organisée et volontaire restent en outre à être explorées et c’est le lieu de se féliciter de ce que le droit Ohada vient d’adopter une législation spécifique sur la médiation (entrée en vigueur en 2018). Quelle peut être cette solution que le politique devra trouver, réformer les textes, mieux former le personnel de l'administration judiciaire ? Au contraire de ce qui est dit par certains, le droit applicable en Afrique est le plus souvent bien construit même si l'accès à

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certains textes peut parfois s'avérer difficile, mais c'est franchement de moins en moins le cas. Ce n'est donc pas tant le droit ni, bien entendu, la qualité notamment technique des personnes qu'il faut remettre en cause même si comme partout ailleurs tout est toujours perfectible (on note par exemple dans certains pays en Afrique des contrôles fiscaux qui aboutissent à des montants extravagants et confiscatoires). C'est malheureusement plutôt le phénomène de corruption qui dans certaines juridictions empêche une bonne justice. Là aussi il faut avant tout une volonté politique et aussi envisager en parallèle et comme suggéré par certains un meilleur statut pour les magistrats et probablement aussi pour d'autres corps de fonctionnaires à l’instar de ce qui a été fait dans d’autres pays. Aussi de façon générale et comme partout dans le monde, il faut simplement sensibiliser dès l’école puis de façon répétée sur les méfaits de la corruption et la nécessité pour tous d'avoir le sens civique. J'admets également que ce sens civique pourrait aussi dans certains cas mieux être respecté par certains investisseurs par des contrats plus équilibrés, en s'interdisant les contournements fiscaux, en respectant mieux les droits de chaque participant aux projets et notamment les populations locales etc. En outre et au-delà de la sensibilisation, la sanction des actes de corruption doit être plus énergique à travers une législation claire et applicable à tous. On sent aujourd'hui, notamment de la part de nombreux entrepreneurs africains mais aussi de politiques, un vent nouveau prometteur pour l’avenir et chargé d’espoirs légitimes pour tous. Comme le martèle aussi souvent l’Université des Connaissances Africaines, l’Etat de droit lentement épouse les courbes des dynamiques endogènes africaines grâce à l’innovation sociale sur le terrain. Cette dynamique entrepreneuriale, dont les effets se font sentir depuis quelques années (dans l’investissement local, l’investissement dans l’immobilier, le développement des services financiers et la


INTERVIEW

microfinance) amène les exécutifs dans une démarche de co-construction, avec les acteurs économiques, à améliorer le climat des affaires. Ce climat, les Etats Africains l’ont bien compris, crée un cercle vertueux de développement qui ne s’arrêterait plus et aboutirait à l’émergence de tout le continent profitant à tous. Il faut noter que cette vertu est un long processus d’apprentissage multidimensionnel, et que ses bienfaits se disséminent sur le long terme en enrichissant beaucoup plus tous que chacun. Parlons maintenant des remous qui ont suscité, auprès d'opérateurs miniers étrangers, la réforme du code minier en République Démocratique du Congo, quel est votre sentiment sur la question ? Je ne vais pas rentrer dans les détails du dossier qui est en cours et aussi parce que je suis avocat avec des obligations déontologiques. Je peux simplement dire que je veux croire que l'Etat congolais et les investisseurs étrangers du secteur pourront trouver un terrain d'entente dans l'intérêt de tout le monde. Il est vrai que l'on est dans une période où des réflexions et propositions constructives sont faites pour assurer un équilibre dans les contrats miniers tout en préservant l'indispensable sécurité juridique dont ont besoin les investisseurs. Aussi, les activités minières sont d'une extrême sensibilité d'autant que ce qui est extrait ne sera pas remplacé et qu'on ne peut investir de manière durable qu'avec l'acceptabilité des États et des communautés locales et ceci non pas seulement le jour de l'acquisition de droits miniers mais tout au long du projet. C'est dans cette perspective que j'ai parfois préconisé pour les miniers de peut être s'inspirer des contrats de partage de production pétroliers qui permettent d'à la fois faire varier automatiquement les revenus revenant à l'Etat et à la société (en fonction des cours et de la récupération des coûts) et de préserver une stabilité financière et fiscale. Venons-en à présent à l'affaire Maurice

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Kamto, l'opposant camerounais, candidat malheureux aux élections présidentielles et qui est aujourd'hui emprisonné. Vous faites partie du collectif d'avocats constitué pour assurer sa défense. Pourquoi cet engagement ?

Je dois préciser que c’est Christian Penda Ekoka du mouvement AGIR qui m’a demandé de l’assister et c'est à titre personnel que j'agis. Nous avons ainsi avec mes confrères William Bourdon, le Bâtonnier Christian Bournazel-Carrière et Vincent Fillola constitué à Paris un collectif d'avocats qui agit surtout aux côtés de nos confrères au Cameroun dont le collectif est lui mené par Me Sylvain Souop. Nous voulons en outre agir le plus étroitement possible avec nos autres confrères à Paris saisis par le Professeur Kamto notamment Maitres Éric DupondMoretti et Antoine Vey. Pour ma part et d'une manière générale, je suis très attaché au principe de l'Etat de Droit, que cela soit en Europe, aux Etats Unis, en Afrique ou ailleurs. Lorsqu'un pays ne respecte pas le droit relatif à la liberté de manifester, l'arrestation, la garde à vue, la mise en détention de citoyens ayant marché pacifiquement, l'assurance d'un procès équitable par une juridiction civile et non militaire comme c'est le cas au Cameroun pour Maurice Kamto, Christian Penda Ekoka et d'autres détenus, alors en tant qu'avocat travaillant avec l'Afrique depuis 30 ans, il était un devoir d'accepter de me constituer à titre personnel face, dans cette affaire, à des violations flagrantes de l'Etat de droit et des droits humains. Il y a de mon point de vue un intérêt commun pour tout le monde et notamment les populations et les investisseurs à ce que l'Etat de droit soit respecté. Notre rôle en tant qu'avocat est de contribuer au respect du droit et en la matière, des principes de base concernant des droits humains auxquels le Cameroun a souscrit. Vous intervenez je suppose sur l'angle du Droit et non celui de la politique ? C'est justement parce qu'avec mes confrères nous respectons l'État de droit,

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que nous n'entendons pas placer notre défense sur le terrain politique mais uniquement sur le terrain du droit. Nous sommes avocats, seulement et totalement avocats. Il ne s'agit pas ici d'être les portes voix d'opposants politiques, mais les défenseurs de justiciables détenus arbitrairement et illégalement. L'angle politique n'est donc certainement pas de ma/notre compétence et nous nous devons en tant qu'avocats étrangers ou locaux et avec mes confrères d'éviter aussi toute ingérence et nous en tenir à participer aux côtés de nos confrères camerounais aux recours devant les instances internationales que sont les Nations Unies et l'Union Africaine. Je veux souligner que ce qui m'intéresse en tant qu'avocat et notamment d'affaires, c'est le respect de l'Etat de droit dans l'intérêt de tous y compris des investisseurs. L'exemple du Cameroun est-il valable pour d'autres pays africains ? Pas qu’africains ! La nécessité du respect de l’Etat de droit c’est partout y compris en Afrique où il demeure dans certains pays une préoccupation plus certaine qui participe malheureusement à créer et maintenir une incertitude et une insécurité juridique préoccupantes pour tous, qu'ils soient citoyens ou investisseurs étrangers. Je puis vous dire que je participe activement dans des associations d'entrepreneurs africains qui ont exactement les mêmes préoccupations que les investisseurs étrangers avec en plus une conscience aigüe de l'importance pour eux, leurs familles, leurs pays et le continent, d'assurer l'Etat de droit en Afrique. Ils savent qu'en y parvenant alors chaque village, chaque quartier, chaque ville, chaque région et chaque pays d’Afrique feront le continent où il fera pour tous si bon de vivre. Tout ceci tient pour beaucoup, même si pas uniquement et il peut y avoir d'autres facteurs parfois externes, dans le respect de l’Etat de droit. L’Afrique est incontestablement le continent de l’avenir aussi parce qu’il est celui d’une très belle jeunesse chargée d’espoirs. Propos recueillis par A. TOURE


NOMINATION

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Qui est Amadou HOTT ?

Nouveau ministre de l'économie, du plan et de la coopération du sénégal

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é à Thiaroye Gare le 25 octobre 1972, Amadou HOTT était avant sa nomination, Viceprésident à la BAD (Banque Africaine de Développement) chargé de l'Energie, de la croissance verte et du développement durable. Il avait pour mission, selon les autorités de la BAD, de conduire le Nouveau pacte pour l'énergie en Afrique (New deal for energy in Africa), une initiative historique et ambitieuse qui vise à combler l'énorme déficit énergétique de l'Afrique d'ici à 2025. C’est donc ce cadre de Amadou HOTT direction de très haut niveau, doté de vingt années d'expérience dans le secteur privé, plus précisément dans des domaines tels que les financements structurés, les banques d'inpérieures en France. Il obtient successivestissement, les investissements dans vement un diplôme de premier cycle en les infrastructures et le développement mathématiques appliquées à l’économie de solutions énergétiques intégrées, que à l’Université Louis Pasteur de Strasle président sénégalais Macky Sall a bourg, puis un DEA en Finance de Marchoisi pour conduire la politique écono- ché et gestion bancaire à l’université mique du pays. Paris I Sorbonne, après la licence et la

Un fort en maths Après l’obtention de son Bac scientifique au Lycée Seydina Limamoulaye en 1992, Amadou Hott a fait ses études su-

maîtrise. Parallèlement, il suit un programme d’études en mathématiques financières à la New York University dans le cadre

d’un programme d’échange, après avoir remporté la bourse d'études offerte par les deux universités. Fulgurante ascension Sa carrière professionnelle débute par un stage à la Société Générale à Paris, dans les activités de marché. Pendant trois mois, il travaille avec les traders et les gestionnaires de risque du groupe dans les principales places financières telles que Londres, New York et Tokyo. A la suite d’un deuxième stage à la Société Générale à New York, il décroche son premier emploi en Juillet 1998 et suit en même temps le soir des cours de mathématiques financières à la New York University. En 2001, il rejoint la Société Générale à Londres, puis la BNP Paribas et enfin la banque ABN AMRO, institution au sein de laquelle il débute en 2004 sa carrière de banquier d’affaires spécialisé sur l’Afrique. Par la suite, il rejoint en 2008 le groupe UBA en qualité de Directeur Général de sa filiale de banque d’affaires, UBA Capital (Lagos). Il dirigera ensuite le FONSIS et conseillera le président sénégalais sur les questions d’investissements avant de rejoindre la BAD comme Vice-président chargé de l’électricité, de l’énergie, du climat et de la croissance verte.


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Valérie-Noëlle KODJO DIOP

Responsable de l’Innovation et des modèles bancaires alternatifs pour la région Afrique, Méditerranée et Outremer à la Société Générale

“L’Afrique réinvente la banque de demain” Diplômée de l’ESCP Europe et titulaire d’un DESS en banque et finance de Paris Dauphine, Valérie-Noëlle Kodjo Diop a commencé sa carrière en 1994 dans le groupe Société Générale, en Banque de Financement et d’investissement (SG CIB), où elle a occupé au sein du Département Financements Structurés des fonctions relatives aux matières premières, dans un premiers temps les matières agricoles, puis les minerais et métaux. Elle a rejoint BNP Paribas à Johannesburg en 2005 pour y construire la franchise de la banque ; d’abord en tant que responsable des Financements Structurés « E&C », pour l’Afrique Australe, puis Directrice Générale de sa succursale et responsable Pays Afrique du Sud, jusqu’en août 2016. Après avoir participé au déploiement du programme Conduct & Ethics, pour le pôle Corporate Banking en zone EMEA de BNP Paribas, Valérie-Noëlle a rejoint Société Générale en mai 2017. Pour le Magazine BUSINESS AFRICA, elle livre son analyse sur les enjeux de la finance digitale en Afrique. Comment, selon vous, la finance digitale peut-elle être un facteur accélérateur de l’inclusion financière ? Le sujet de l’inclusion financière est depuis longtemps l’objet de beaucoup d’attention. Parmi les dizaines de définitions qui ont été établies (Banque Mondiale, Nation Unies, Banque Africaine de développement, BCEAO…) et même s’il subsiste encore un certain nombre de différences dans les approches, il y a désormais un certain consensus sur ce qu’est l’inclusion financière et sur ses dimensions premières. Parmi celles-ci, j’en retiens trois que sont l’accès, le coût et la pertinence. Sur

ces trois aspects, je pense que le digital peut aider à l’accomplissement de l’inclusion financière des individus - notamment des femmes et des jeunes mais également des petites entreprises et du secteur informel. Commençons par la problématique lié à l’accès. Le digital permet d’aller dans l’écosystème des utilisateurs, des populations. Ce n’est plus à l’individu de se déplacer vers la banque c’est la banque qui vient vers lui et jusque dans sa poche grâce au mobile. C’est primordial car en Afrique, d’une part il existe une espèce de défiance face à tout ce qui est institutionnel ou assimilé comme tel, d’autres part il y a une

forme de réticence des individus à l’endroit des banques qui sont considérées comme réservées à une certaine élite. Le digital permet donc de démocratiser les services financiers. Ensuite sur les problématiques de coût, les modèles alternatifs construits autour du digital et des portefeuilles électroniques permettent d’établir des canaux de distribution moins onéreux. Et cette structure de coût allégé est bénéfique aux consommateurs pour qui les services sont également moins chers. Jusqu’à il y a quelques années les banques étaient confrontés à un défi majeur dans leurs développements en Afrique : exploiter une agence sur le


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Valérie-Noëlle KODJO DIOP

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tures. Par une irrésistible ruse de l’histoire, l’Afrique est en train de faire un bond en avant et réinvente la banque de demain dans une démarche de reverse innovation. C’est pour cela que nous menons sur le continent une démarche proactive en nous associant à l'environnement des start-up africaines pour développer de nouveaux usages et une nouvelle manière de nouer la relation avec nos clients. Quelles sont, en Afrique, les conditions préalables au développement de la finance digitale ?

continent coûte aussi cher que dans un pays développé alors que la rentabilité du client est plus faible. Cela limitait la capacité des banques traditionnelles à densifier leurs réseaux alors même que les Africains ont plus besoin de services de proximité car les infrastructures de transports sont encore en développement. Les solutions de portefeuilles électroniques comme YUP repose sur une structure d’agency banking : les produits et services bancaires ne sont pas distribués en agence, mais par des agents de la banque : des stations de service, des réseaux de marchands, des bureaux postaux etc. Le coût de la distribution est ainsi mutualisé et permet d'aller au cœur de la population africaine pour la financiariser. Nous parlons bien de financiarisation et non de bancarisation car ce que nous avons souhaité faire avec YUP c’est d’offrir un éventail de services financiers et non financiers. Nous souhaitons inclure les populations

en favorisant, grâce aux solutions de paiement digital, l’accès à l’électricité, à l’éducation, à la musique ou encore aux soins. YUP devra permettre en tant que partenaire de vie d’accompagner l’accomplissement de l’individu pour qu’il soit mieux inclus y compris financièrement. Nous en venons donc naturellement à notre troisième point : la pertinence. Le digital permettra rapidement d’aller au-delà des services classiques bancaires. A titre d’exemple nous développons via YUP des modules d’éducations financières disponibles en langue vernaculaire. Ce qui compte c’est de rester « User Centric » dans l’approche et d’offrir un service qui correspond au besoin de celui qui est derrière le téléphone. Cette tendance sera également soutenue par une réalité : l’Afrique est une terre d'expérimentation formidable des modèles de distribution qui s'imposeront demain dans des économies plus ma-

Il y trois écueils que les banques doivent prendre en compte si elles veulent développer un modèle digital pertinent en Afrique. Et Société Générale est en bonne voie pour relever les défis sur lesquels elle peut agir. - Le premier challenge c’est celui de la connectivité dans les territoires. Certaines régions ne sont pas encore couvertes par des réseaux de téléphonie mobile à haut débit. Or les offres de mobile money doivent pouvoir être disponibles au plus grand nombre possible. Ainsi des solutions techniques de connectivité augmentée, développées par la société BeBound, sont actuellement testées par YUP : elles pourraient permettre d’étendre et de renforcer cette inclusion en fonctionnant dans les zones encore mal couvertes par les réseaux mobiles. Le 2eme challenge c’est celui de l’équipement. En effet, les populations africaines ne seront pas toutes équipées de smartphone du jour au lendemain.


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Nous avons donc fait en sorte que YUP, notre solution de paiement sur mobile soit pluri opérateurs et fonctionne quel que soit le type de téléphone, smartphone ou GSM. Enfin le troisième élément indispensable au développement du mobile c’est l’établissement d’un cadre légal qui favorise son utilisation et l’innovation de manière générale. Nous voyons déjà les réglementations qui évoluent sur le continent notamment au Maroc et en Tunisie même si les sujets d’inclusion financière y paraissent moins prégnants qu’en Afrique Sub-saharienne. En Côte d’Ivoire les pouvoir publics ont clairement identifié un accès accru des populations aux produits et services financiers via la finance digitale comme étant un axe premier de la stratégie nationale d’inclusion financière. Au regard de cette ambition, la mise en place de réglementation rigoureuse fait bien partie de la feuille de route. La finance digitale va certainement engendrer des coûts moindres pour le client, ne signe-t-elle pas également, à terme, la fin de la banque traditionnelle et celle des IMF ? On oppose souvent banque traditionnelle et banque en ligne / mobile money, c’est une erreur. Les deux modèles vont coexister. YUP

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est en une très belle illustration et fait pleinement partie du dispositif retail global de Société Générale en Afrique. Preuve de son importance , alors que Société Générale souhaite accompagner le développement endogène du continent, l’inclusion financière notamment via YUP est l’un des 4 piliers de son programme « Grow with Africa ». Aujourd'hui, les pays dans lesquels nous avons lancé YUP sont par exemple couverts par 400 agences bancaires traditionnelles mais surtout par les 4500 agents qui distribuent YUP au cœur des territoires. Cela nous a permis de densifier notre réseau et d'aller offrir des services auprès des populations qui n'avaient pas accès à la banque classique par manque d'agences bancaires à proximité. Mais YUP ne doit pas être considéré comme la banque des pauvre : c'est

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aussi une nouvelle manière pour nos clients traditionnels de consommer la banque. Aujourd'hui si vous êtes bancarisés dans une banque classique, tous les mois vous prenez du temps pour vous déplacer à l'agence et retirer votre salaire. Grâce à YUP, ce même client peut aller chez un agent à côté de chez lui et retirer son salaire directement sur votre porte-monnaie électronique. Enfin, YUP sert également nos clients entreprises des banques traditionnelles et leur permet d’apporter leur pierre à l’édifice de l’inclusion financière. En effet, cela permet de dématérialiser les chaînes de paiement de ces clients entreprises. Prenons l’exemple d’un importateur. Il a aujourd’hui des chaînes de paiement extrêmement complexes : de la production à la distribution en passant par le


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grossiste, le semi grossiste puis le détaillant pour enfin arriver au client final. Ce sont des modes de paiement différents à chaque strate et cela représente beaucoup de cash. Avec YUP tous les acteurs de cette chaîne de paiements vont payer via porte-monnaie électronique. Cela accélère le traitement, simplifie le process et donne en plus à notre client entreprise une série de données formidables qui lui permettent d’améliorer son dispositif de distribution. Vous l’avez compris, pour nous, il n’y a pas d’opposition entre banque traditionnelle et banque digitale. Aujourd’hui c’est un modèle « phygital » qui répond le mieux aux besoins de nos clients : le digital pour les besoins courants et le contact relationnel avec le conseiller pour les sujets plus sophistiqués. Dans ce contexte, quel rôle les organismes de régulation peuvent-ils jouer pour mieux promouvoir ce secteur innovant ? Les régulateurs et les banques centrales ont comme rôle primordial de construire le cadre réglementaire qui permettra l’accélération le mouvement de l’inclusion financière notamment via le digital. C’est eux qui doivent être à la manœuvre pour donner une impulsion pour établir les premiers jalons et pour montrer la direction que les différents acteurs économiques doivent prendre.

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Si les règles ne sont pas claires, c’est souvent le consommateur qui se retrouve lésé au final d’où l’intérêt de d’édicter des règles claires dès le début. L’objectif est donc d’adapter le cadre légal et réglementaire à l’essor de la finance digitale et de renforcer les disposition de supervision pour atténuer les risques qui pourraient émerger lors de cet essor. Par ailleurs, ils doivent œuvrer pour promouvoir l’interopérabilité. C’est l’interopérabilité qui permettra d’éviter des confrontations commerciales stériles entre acteurs du mobile money, elle permet la normalisation des coûts à la fois pour les fournisseurs mais aussi pour les clients finaux. A mon sens, tout doit être fait pour que les acteurs du mobile money s’inscrivent dans une dynamique de croissance inclusive et en cela il doivent se concentrer en priorité sur la valeur ajoutée qu’ils peuvent apporter aux populations. Le développement de la finance digitale nécessitera l’utilisation massive de données personnelles, l’insuffisance de dispositifs règlementaires de protection de ces données n’estelle pas un risque majeur ? Le sujet de la data est fondamental pour les africains. La donnée c’est la prochaine richesse des populations et l’enjeu sera de protéger cet actif pour que l’on ne voit pas émerger des pratiques

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de data analytics qui iraient à l’encontre du bénéfice des populations. Le degré de maturité des différents pays sur ces sujets de protection de données est disparate mais certaines géographies sont très avancées dans les réflexions et les législations. En Afrique du Sud par exemple la réglementation POPI est l’équivalent de la CNIL en France sur la protection des données. Globalement il appartient aux régulateurs de mettre en place un cadre sur ces sujets et nous savons qu’ils y travaillent même si les situations sont encore très différentes d’un pays à l’autre. Sur ces thématiques, Société Générale se positionne en tant que banque européenne ce qui lui procure une vision assez mature. En effet, Société Générale est une grande banque internationale et se doit d’avoir les mêmes pratiques et les mêmes exigences dans toutes les géographies dans lesquelles elle opère que ce soit en Afrique, en Europe ou ailleurs. Sur les sujets de données, il y a une asymétrie de l’information : quelques acteurs concentrent en général énormément de données. Cela fait partie de notre responsabilité sociétale d’accorder de l’importance au traitement que nous faisons de ces informations. Il faut traiter nos clients de manière juste, équitable et respectueuse et d’appliquer les règles avec intelligence. Propos recueillis par A.C Diallo


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PROMOTION DES INVESTISSEMENTS Offensive africaine de l’Agence polonaise pour l’investissement et le commerce Aider les entreprises polonaises à se développer à l’international, c’est la mission assignée à l’Agence polonaise pour l’investissement et le commerce, qui ambitionne de faire de l’Afrique un de ses axes prioritaires. Entretien avec M. Leszek BIALY le représentant de l’Agence à Dakar (Sénégal) Pouvez-vous nous présenter très brièvement les misions de l’Agence Polonaise pour l’Investissement et le Commerce (PAIH) ? L’Agence Polonaise pour l’Investissement et le Commerce (PAIH) fait partie du groupe PFR, les Fonds de Développement Polonais, qui est une société stratégique de l’État polonais dont le but est d’offrir des outils de développement pour les entreprises, les organisations locales et les particuliers. L’objectif majeur du groupe est d’investir dans le développement social durable pour une croissance économique du pays. Cette institution de développement a été créée en avril 2016 dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de Développement Responsable, comprenant : la Banque Polonaise de Développement, l’Agence de Développement Industriel, la Société d’Assurance-Crédit à l’Exportation,

l’Entreprenariat. L'un des objectifs du groupe PFR est la promotion de l'économie polonaise à l'étranger, et l’Agence Polonaise pour l’Investissement et le Commerce est le moteur principal. Nous avons actuellement 70 bureaux dans le monde sur tous les continents, dont la mission est d'aider les entreprises polonaises à se développer à l’international.

Leszek BIALY l’Agence Polonaise pour l’Investissement et le Commerce et l’Agence Polonaise pour le Développement et

Pourquoi avoir ouvert un bureau à Dakar et pas ailleurs ? Le Sénégal est une porte d’entrée sur le marché de la CEDEAO qui compte aujourd’hui 100 millions d’habitants et est l'un des pays les plus stables de la région. L'Afrique de l'Ouest est un marché très intéressant, qui a connu une grande croissance, dont plus de 6% au Sénégal. Notre bureau à Dakar est également le résultat de bonnes relations diplomatiques entre le Sénégal et la Pologne qui ont été renfor-


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cées et cela s’est manifesté par l'ouverture de représentations diplomatiques dans les deux pays respectivement. Le président Macky Sall s’est rendu en Pologne en 2016 et cette visite a suscité de nombreux accords de coopération, dont l’accord entre les deux agences en charge de la promotion des investissements pour les 2 pays, PAIH et APIX. Au-delà de l’aspect diplomatique, la Pologne est un pays qui a actuellement beaucoup à offrir. Les produits polonais sont déjà bien présents sur le marché international et bénéficient d’une bonne réputation. Il faut savoir que la Pologne est le plus grand fabricant de viande de volaille en Europe et le troisième fabricant dans le monde. La Pologne est aussi le leader dans la production de champignons et de saumon. Nous proposons également un grand choix de matériaux de finition de haute qualité dans le BTP provenant de nombreuses entreprises de renommée mondiale. Comme exemple nous pourrions citer les fenêtres dont la Pologne est le plus grand fabricant en Europe. Nous avons aucun doute que la qualité de nos produits et leurs prix seront des atouts pour le Sénégal. Quelle est la mission assignée au bureau de Dakar ? La mission de notre agence de Dakar est identique à tous les autres bureaux PAIH dans le monde, à savoir aider les entreprises polonaises à trouver des partenaires commerciaux, à identifier des projets d'investissement, à organiser des missions économiques, des salons d’entreprises et tout type d'événements destinés à leur promotion au Sénégal. Nous sommes le premier point de contact pour les entrepreneurs polonais avec le reste du monde. Ce que nous faisons est une sorte de matchmaking, c’est-à-dire la mise en relation avec les potentiels partenaires.

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Notre bureau est également à l’écoute des entrepreneurs sénégalais qui nous contactent pour les aider à établir des relations commerciales avec des entreprises polonaises. Nous essayons d'opérer à plusieurs niveaux et utilisons différentes méthodes de communication, ce qui est très important pour réussir.

ment du Sénégal (Le Plan Sénégal Emergent) et de la stratégie de développement de la Pologne. Nous pouvons donc certainement parler de l'industrie agroalimentaire, du secteur de la construction, du secteur du cosmétique et de la santé où la Pologne a de plus en plus à proposer, comme par exemple, des hôpitaux modulaires.

Quels moyens d’action disposez vous pour atteindre vos objectifs ? Nous avons créé récemment un Club d’Affaires Polonais au Sénégal, un club qui réunit actuellement plus de 350 institutions, organisations et entrepreneurs sénégalais. Notre but est de les informer régulièrement sur les opportunités de collaboration avec la Pologne. Sous forme d’une newsletter mensuelle et une plateforme d’information, nous partageons avec les membres du Club des informations sur les entreprises polonaises qui sont à la recherche des partenaires commerciaux au Sénégal. Les entrepreneurs sénégalais reçoivent une description complète de l’entreprise, leurs gammes de produits ou services et, le plus important, le contact du point focal. Les personnes intéressées peuvent se mettre en relation directe avec le fournisseur ou le fabricant polonais. Nous informons également les membres du Club sur des événements auxquels nous invitons les entreprises polonaises au Sénégal, comme les foires, les salons d’entreprises ou les missions économiques ainsi que des évènements à venir en Pologne. Tout cela pour créer des liens et des occasions de rencontres B2B.

Quel partenariat comptez-vous tisser avec le secteur privé ? Nous parvenons à créer un réseau de contacts pouvant constituer une source précieuse de relations commerciales futures. Nous nous efforçons d'établir des relations de confiance et d’accompagner nos interlocuteurs à chaque étape. Ce qui est important dans ce processus, c'est un sentiment de sécurité dans les partenariats car notre présence au Sénégal met en confiance les entreprises polonaises et sénégalaises.

Quels sont les secteurs prioritaires sur lesquels vous travaillez ? Le choix des secteurs prioritaires était lié à l'analyse des objectifs et des hypothèses du programme de développe-

Et avec l’Etat, avez-vous un cadre de collaboration ? En décembre 2018, nous avons organisé une mission économique en collaboration avec le Ministère du Commerce et plus particulièrement avec la Direction des Petites et Moyennes Entreprises (DPME). La mission portait principalement sur l’industrie agroalimentaire. Six entreprises polonaises ont participé aux rencontres B2B avec vingt entrepreneurs sénégalais souhaitant nouer des partenariats. Cet événement a connu un grand succès et a conduit à des négociations avec des partenaires locaux. Nous pouvons déjà dire que ce forum a été un succès car deux entreprises polonaises y ayant participé commencent déjà à travailler avec des entreprises sénégalaises ! Nous avons apprécié beaucoup la coopération avec l’ ADPME et nous espérons travailler à nouveau ensemble lors des prochaines missions. Interview réalisée par A.S. TOURE


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