Quâest-ce que tu crois ?
BENJAMIN EGGEN
BENJAMIN EGGEN
DĂCOUVREZ LâESSENTIEL DE LA FOI CHRĂTIENNE

Les eÌditeurs remercient chaleureusement tous ceux qui ont contribueÌ aÌ la reÌalisation de cet ouvrage.
Merci Ben pour ton excellent travail. Merci pour ton seÌrieux, ta perseÌveÌrance et ta patience : câest un rĂȘve pour nous, eÌditeurs, de travailler avec un auteur comme toi !
Merci aÌ Karin, Dan, Sophie et tous ceux qui ont donneÌ un avis, un conseil, une ideÌe, pour rendre ce livre plus beauâŠ
Merci aÌ ceux qui ont patiemment relu et annoteÌ le texte : Claudine, SteÌphane, Laurence et Ruth.
Quâest-ce que tu crois ? DĂ©couvrez lâessentiel de la foi chrĂ©tienne âą Benjamin Eggen
© 2023 âą BLF EÌditions âą www.blfeditions.com
Rue de Maubeuge, 59164 Marpent, France
Tous droits de traduction, de reproduction et dâadaptation reÌserveÌs.
Couverture : Dan Vencatachellum
Mise en page : NouvelleCreation
Sauf mentions contraires, les citations bibliques sont tireÌes de la Bible version Segond 21. Texte copyright © 2007 SocieÌteÌ biblique de GeneÌve. Avec permission.
Les caracteÌres italiques ou gras sont ajouteÌs par lâauteur de cet ouvrage. Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits reÌserveÌs.
Impression n° XXXXX ⹠Evoluprint, 10 rue du Parc, 31151 Fenouillet, France
Les preÌnoms citeÌs dans cet ouvrage ont (presque) tous eÌteÌ modifieÌs afin de respecter la vie priveÌe des personnes concerneÌes.
Une coeÌdition BLF EÌditions et TPSG.
ISBN 978-2-36249-660-8 brocheÌ
ISBN 978-2-36249-661-5 numeÌrique
DeÌpoÌt leÌgal 3e trimestre 2023
TABLE DES MATIĂRES
En souvenir de mon grand-pĂšre
Charles Eggen (1935-2022)
qui a passeÌ sa vie aÌ annoncer la « bonne nouvelle » dont je parle dans ce livre.
Pourquoi ce livreâ?
Jâai Ă©crit ce livre pour les curieux ! Je lâai Ă©crit pour ceux qui auraient voulu poser un jour, Ă un chrĂ©tien, la question qui a donnĂ© le titre de ce livre : « Quâest-ce que tu crois ? »
Câest un peu comme si lâon prenait un cafĂ© ensemble, vous et moi, et que jâessayais de vous expliquer ce quâest la foi chrĂ©tienne et en quoi elle vous concerne.
Aujourdâhui, la foi chrĂ©tienne est souvent prĂ©sentĂ©e comme une collection dâimpĂ©ratifs moraux (« Fais ceci ! » ou « Ne fais pas cela ! »), ou alors comme une sĂ©rie dâenseignements qui nous appellent Ă la paix, Ă lâamour et Ă lâunitĂ©. Est-ce que la foi chrĂ©tienne se rĂ©sume Ă cela ? Certes, on retrouve ces composantes dans le christianisme, mais sây limiter est extrĂȘmement rĂ©ducteur. Câest un peu comme affirmer quâĂȘtre mĂ©decin consiste uniquement Ă rĂ©diger des ordonnances. Ou quâĂȘtre policier consiste seulement Ă placer des contraventions sur les pare-brise des vĂ©hicules en infraction. Ces activitĂ©s font partie de leur travail, mais il ne se limite pas à ça.
Ce livre a pour objet de prĂ©senter lâessentiel de la foi chrĂ©tienne, tout en Ă©vitant les prĂ©jugĂ©s et les rĂ©ponses toutes faites. Pour ce faire, nous allons remonter aux sources, en
Quâest-ce que tu crois ?
analysant comment la Bible elle-mĂȘme prĂ©sente JĂ©sus. En effet, câest en comprenant qui est JĂ©sus et ce quâil a fait que nous pourrons rĂ©ellement saisir ce quâest la foi chrĂ©tienne.
Je tiens Ă prĂ©ciser que mon objectif, en Ă©crivant ce livre, nâest pas dâexaminer en dĂ©tail la vĂ©racitĂ© de la foi chrĂ©tienne en dĂ©fendant point par point toutes les affirmations du christianisme. Ce nâest pas par manque dâarguments. Je suis chrĂ©tien (ce nâest pas une surprise, jâespĂšre !) parce que je suis convaincu que tout ce quâaffirme le christianisme est vrai et peut ĂȘtre examinĂ© sans crainte. Mais le but de ce livre est plutĂŽt de proposer une vue dâensemble de la foi chrĂ©tienne sans entrer dans les dĂ©tails.
Lorsque vous jouez pour la premiĂšre fois Ă un jeu de sociĂ©tĂ©, si vous commencez Ă poser toutes sortes de questions concernant les dĂ©tails du jeu, vous risquez vite dâĂȘtre perdu. Il est prĂ©fĂ©rable dâavoir dâabord une idĂ©e gĂ©nĂ©rale du jeu : quel est le but du jeu, comment on joue, ce quâil faut faire pour gagner⊠Câest un peu la mĂȘme chose concernant ce livre : je vous propose de vous donner une vision globale de la foi chrĂ©tienne en me concentrant sur lâessentiel. Si donc vous restez sur votre faim concernant lâun ou lâautre point abordĂ©, nâhĂ©sitez pas Ă consulter les ouvrages que je vous recommande au fil de votre lecture. Ils vous permettront dâaller plus loin sur certains sujets et dâexaminer les preuves par vous-mĂȘme.
Je ne mâattends pas non plus Ă ce que vous soyez dâaccord avec tout ce que je vais affirmer dans ces pages. Vous ne le serez probablement pas. Il vous faudrait certainement plus de preuves Ă lâappui. Je suis convaincu que ces preuves existent, mais ce nâest pas mon but, ici, de vous les prĂ©senter.
Pourquoi ce livre ?
Je vous encourage donc Ă ne pas vous arrĂȘter sur un point de dĂ©tail, mais Ă vous intĂ©resser Ă la logique dâensemble, afin de voir comment la foi chrĂ©tienne forme un tout cohĂ©rent.
Une derniĂšre remarque avant de poursuivre : cette lecture peut ĂȘtre risquĂ©e. Vous ĂȘtes-vous dĂ©jĂ demandĂ© : « Si tout ceci Ă©tait vrai, quâest-ce que ça changerait pour le monde et pour moi ? » Nous essaierons de rĂ©pondre Ă cette Ă©ventualitĂ©, mais jâai besoin de toute votre bonne volontĂ© pour faire ce bout de chemin ensemble. Car si tout ce qui est dit est vrai, ça vaut la peine de le savoir. Et si câest faux Ă©galement... Ătes-vous prĂȘt Ă prendre le risque de partir Ă la dĂ©couverte ?
Alors, en route ! Le café va refroidir.
Comment lire une référence dans un passage de la Bible ?
Dans cet ouvrage, la Bible est souvent citĂ©e par lâauteur. La Bible est un gros volume composĂ© de 66 livres. Ces livres sont dĂ©coupĂ©s en chapitres (un peu comme dans un livre classique) et en versets (gĂ©nĂ©ralement 1-2 phrases, ou une partie de phrase). Cela nous permet de citer facilement la Bible, comme vous le verrez Ă plusieurs reprises.
Par exemple : Marc 1.1. « Marc » est le nom du livre de la Bible oĂč se trouve la citation. Le premier nombre est le numĂ©ro du chapitre dâo Ăč est tirĂ© e la citation, le deuxiĂšme celui du verset. Ici, il sâagit donc de « Marc, chapitre 1, verset 1 ». Ne vous inquiĂ©tez pas si vous ĂȘtes un peu perdu, câest une question dâhabitude !
LA FOI CHRĂTIENNE : La bonne nouvelle de JĂ©sus-Christ
JĂ©sus est un personnage historique qui ne laisse pas indiffĂ©rent ! Il a suscitĂ© les plus grands Ă©loges, mais aussi les plus vives critiques. Michel Onfray, philosophe français, parle de JĂ©sus comme dâune « fable pour les enfants1 ». De son cĂŽtĂ©, lâhumoriste Coluche affirmait avec sarcasme : « Y a-t-il une vie aprĂšs la mort ? Seulement JĂ©sus pourrait rĂ©pondre Ă cette question. Malheureusement il est mort.2 ». Visiblement, ni lâun ni lâautre nâa une trĂšs haute estime de JĂ©sus !
Ă lâinverse, lâun des premiers disciples de JĂ©sus a dĂ©clarĂ© en le voyant : « Mon Seigneur et mon Dieu3 ! » Câest ce que croient encore aujourdâhui des millions de chrĂ©tiens Ă travers le monde : ces gens reconnaissent que JĂ©sus est la personne la plus importante de leur vie !
Je ne sais pas ce que vous pensez de Jésus.
Peut-ĂȘtre le trouvez-vous intĂ©ressant, voire fascinant. Vous vous dites quâil a marquĂ© lâHistoire et ses enseignements
Quâest-ce que tu crois ?
sont pour vous comme des trĂ©sors du passĂ© dont nous pouvons encore profiter aujourdâhui. Selon vous, JĂ©sus a certainement sa place au panthĂ©on de la religion.
Ou peut-ĂȘtre trouvez-vous JĂ©sus un peu dĂ©passĂ©, dĂ©modĂ©. Il est pour vous comme un vieux tĂ©lĂ©phone portable : il a toujours sa place, mais au fond dâun tiroir dâoĂč on le sort de temps en temps avec une pointe de nostalgie. Son enseignement ne correspond plus vraiment aux problĂ©matiques de notre temps.
Enfin, jâimagine que certains dâentre vous qui lirez ces lignes aurez une attitude bien plus hostile par rapport Ă JĂ©sus. Pour vous, il nâest pas simplement dĂ©modĂ©, mais Ă©galement dangereux et il faut le rejeter. Tant dâhorreurs ont Ă©tĂ© commises en son nom dans lâhistoire. Vous voyez autour de vous tellement de fanatiques religieux qui font plus de mal que de bien. Au vu de cela, pour vous, JĂ©sus nâest clairement pas le bienvenu !
Comme annoncĂ© dans lâintroduction, nous voulons Ă©viter les prĂ©jugĂ©s et les rĂ©ponses toutes faites. Pour cela, je vous propose de retourner aux sources, afin de voir comment la Bible prĂ©sente JĂ©sus.
Dans ce premier chapitre, nous allons particuliĂšrement nous plonger dans ce quâon appelle « lâĂvangile selon Marc ». Un Ă©vangile est simplement un rĂ©cit de la vie de JĂ©sus qui se trouve dans la Bible. Celui auquel nous allons nous intĂ©resser a Ă©tĂ© Ă©crit par un dĂ©nommĂ© Marc, peu aprĂšs la mort de JĂ©sus. Cela nous permettra donc de mieux saisir qui est JĂ©sus selon la Bible, et de mieux comprendre la foi chrĂ©tienne.
Lorsque Marc se met Ă raconter la vie de JĂ©sus, il commence par ces mots : « Voici le commencement de lâĂvangile de JĂ©sus-Christ, fils de Dieu » (Marc 1.1). Cette simple dĂ©claration nous enseigne plusieurs choses sur la foi chrĂ©tienne.
La foi chrĂ©tienne est avant tout une bonne nouvelleâŠ
Ce que Marc va raconter, nous dit-il, câest « lâĂvangile de JĂ©sus-Christ ». Le mot « Ăvangile » est un mot dâorigine grecque qui signifie « bonne nouvelle ». Marc veut nous annoncer une bonne nouvelle !
Il existe diffĂ©rents types de « bonnes nouvelles ». Certaines bonnes nouvelles sont plutĂŽt insignifiantes, alors que dâautres sont extraordinaires. Par exemple, lorsque votre boulangerie fait une offre spĂ©ciale sur vos gĂąteaux prĂ©fĂ©rĂ©s, vous direz peut-ĂȘtre : « Câest une bonne nouvelle ! » Ăa nâa rien dâexceptionnel. En revanche, lorsque les alliĂ©s ont remportĂ© la victoire sur lâAllemagne nazie le 8 mai 1945, on a pu entendre les gens Ă Paris, Bruxelles et Londres sâĂ©crier : « Quelle bonne nouvelle ! » On nâest plus du tout dans le mĂȘme registre, nâest-ce pas ? La bonne nouvelle que Marc a annoncĂ©e se situe Ă©galement dans une tout autre catĂ©gorie. Câest une nouvelle merveilleuse et libĂ©ratrice, comme nous aurons lâoccasion de le dĂ©couvrir. Le message du christianisme est prĂ©sentĂ© comme un message captivant qui est source de grande joie.
à quoi le mot christianisme vous fait-il penser ? à un bùtiment froid et austÚre, privé de toute joie ? à une
Quâest-ce que tu crois ?
institution contraignante, pleine de rĂšgles auxquelles il faut se soumettre ? Il y a quelques annĂ©es, câest ainsi que je voyais la foi chrĂ©tienne⊠Pour moi, devenir chrĂ©tien signifiait me priver de tout ce qui pouvait apporter du plaisir et me forcer Ă faire tout ce que je nâavais aucune envie de faire. CâĂ©tait Ă mon sens une liste de tĂąches Ă fuir mais Ă laquelle il fallait se contraindre pour espĂ©rer avoir, un jour, un peu de joie dans lâau-delĂ .
Cependant, je nâavais pas du tout compris ce quâĂ©tait la foi chrĂ©tienne. Le christianisme est, en effet, avant tout une bonne nouvelle. Câest comme un traitĂ© de paix signĂ© aprĂšs une longue guerre, comme une oasis pour quelquâun dâassoiffĂ© en plein dĂ©sert. Câest un message qui rĂ©pond de maniĂšre parfaite Ă un besoin que nous avons tous, mĂȘme si nous nâen sommes pas tous forcĂ©ment conscients (nous aurons lâoccasion dây revenir).
Câest vrai que, malheureusement, le christianisme a parfois Ă©tĂ© source de haine, dâhypocrisie, ou dâintolĂ©rance. Câest triste quand câest le cas. Mais ce nâest pas la vĂ©ritable foi chrĂ©tienne. En rĂ©alitĂ©, nous sommes trĂšs loin de ce que nous voyons ici : le cĆur de la foi chrĂ©tienne est une bonne nouvelle !
De plus, cette bonne nouvelle nâest pas rĂ©servĂ©e Ă un nombre restreint de personnes. Lorsquâun couple accueille un nouvel enfant, il est dans la joie avec tous ses proches. Mais ça ne va pas au-delĂ de son cercle relationnel. Le monde entier ne va pas crier de joie. Ou bien, lorsquâun pays gagne une compĂ©tition importante, toute la population est en effervescence. Mais lĂ encore, ça ne va pas plus loin (les pays perdants essayent plutĂŽt de digĂ©rer leur
dĂ©faite !). En revanche, la bonne nouvelle du christianisme concerne tout le monde, peu importe lâĂ©poque, les origines ou lâĂąge. Câest un message qui peut faire exulter de joie la terre entiĂšre. Et cela vous concerne vous aussi, peu importe ce que vous croyez aujourdâhui.
Vous nâen ĂȘtes pas convaincu ? Alors suivez-moi !
âŠparce quâelle est centrĂ©e sur JĂ©sus
Dans la premiĂšre phrase de son Ă©vangile, Marc nous apprend Ă©galement que cette bonne nouvelle concerne JĂ©sus. Il sâagit de « lâĂvangile de JeÌsus-Christ ». Si le message du christianisme est joyeux et libĂ©rateur, câest parce que JĂ©sus en est le centre.
Les prophĂštes avaient prĂ©dit, dĂ©jĂ plus de 600 ans avant la naissance de JĂ©sus, quâun jour quelquâun viendrait de la part de Dieu « pour annoncer aux humiliĂ©s une bonne nouvelle, [pour] panser ceux qui ont le cĆur brisĂ©, pour annoncer aux captifs leur dĂ©livrance et Ă ceux qui sont prisonniers leur mise en libertĂ© » (EsaĂŻe 61.1). Le jour oĂč JĂ©sus est nĂ©, un ange est venu annoncer sa venue aux bergers en ces termes : « Je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une source de grande joie pour tout le peuple » (Luc 2.10). Lorsque JĂ©sus a commencĂ© Ă sillonner les chemins du Moyen-Orient en lâan 32 environ, il est dit quâil allait de ville en ville et quâil « prĂȘchait et annonçait la bonne nouvelle » (Luc 8.1).
Le message chrétien est bel et bien une bonne nouvelle, et cette excellente nouvelle est en lien direct avec la venue de Jésus sur terre.
Quâest-ce que tu crois ?
Pour comprendre rĂ©ellement ce quâest le christianisme, il faut dâabord expliquer ce quâil nâest pas.
Aussi surprenant que cela puisse paraĂźtre, le christianisme nâest pas un ensemble de rĂšgles morales quâil faut respecter pour espĂ©rer ĂȘtre acceptĂ© par Dieu. Pourrions-nous vraiment attirer lâattention de Dieu et le connaĂźtre rĂ©ellement en faisant le maximum de bien ? Câest ce que plusieurs religions enseignent : « Fais le bien, amĂ©liore-toi⊠et tu trouveras la vĂ©ritĂ©. » Mais, comme nous aurons lâoccasion de le voir, cette logique conduit Ă une impasse.
Les Ă©glises chrĂ©tiennes ne sont pas des associations auxquelles on adhĂšre, comme lorsquâon sâinscrit dans un club de sport : « Je paye ma cotisation, je vais Ă lâĂ©glise⊠donc cela fait de moi un chrĂ©tien. » LĂ encore, ça ne marche pas comme ça.
Il ne faut pas croire non plus quâon est automatiquement chrĂ©tien parce que nos parents le sont. Non, la foi chrĂ©tienne est centrĂ©e sur JĂ©sus. Pour vraiment comprendre le christianisme, et saisir en quoi câest une bonne nouvelle, il faut dâabord sâintĂ©resser Ă la personne de JĂ©sus. Il faut comprendre qui il est, ce quâil a enseignĂ© et ce quâil a accompli Ă travers sa vie. Câest seulement ainsi que lâon pourra vĂ©ritablement saisir le message chrĂ©tien, loin des clichĂ©s et des idĂ©es reçues.
Des indices sur lâidentitĂ© de JĂ©sus
Dans cette premiĂšre dĂ©claration, Marc nous donne justement quelques indices sur lâidentitĂ© de JĂ©sus. Ces indices nous amĂšnent Ă comprendre que JĂ©sus est un
personnage Ă part. Marc parle de « lâĂvangile de JĂ©susChrist, fils de Dieu ».
« Christ » nâest pas le nom de famille de JĂ©sus (dĂ©solĂ© de vous dĂ©cevoir !). Câest plutĂŽt un titre qui signifie « Messie », câest-Ă -dire le libĂ©rateur, le Sauveur. JĂ©sus est le sauveur que Dieu avait promis dâenvoyer il y a quelques siĂšcles dĂ©jĂ , afin de libĂ©rer son peuple. Quand Marc nous dit que JĂ©sus, le Messie, entre en scĂšne, câest un peu comme quand un super-hĂ©ros apparaĂźt dans un film : tout le monde lâattendait et sa venue permet de pousser un grand « ouf » de soulagement. Il vient apporter la solution Ă un problĂšme que lui seul peut rĂ©soudre.
Nous apprenons Ă©galement que JĂ©sus est le « fils de Dieu ». Lorsque je parle avec des amis musulmans, ils sont souvent choquĂ©s par cette affirmation. Cependant, il faut bien la comprendre. Il ne sâagit pas ici de « fils » dans le sens biologique. Quand la Bible parle de JĂ©sus comme du « fils de Dieu », cela met plutĂŽt en avant, entre autres, le fait quâil est envoyĂ© par Dieu, quâil vient de Dieu, quâil nous permet de comprendre Dieu. JĂ©sus est celui qui nous rĂ©vĂšle Dieu, comme nous le verrons au prochain chapitre.
Ces deux expressions, « Christ » et « fils de Dieu », pointent Ă©galement toutes deux vers la notion de royautĂ©. Dans lâAncien Testament, la partie de la Bible Ă©crite avant la venue de JĂ©sus, le fils de Dieu est celui qui rĂšgnera sur les nations. Le Christ, ou le Messie, est celui qui viendra pour rĂ©gner avec justice sur toute la terre.
Ce que Marc nous dit donc dans cette toute premiĂšre phrase de son rĂ©cit, câest que JĂ©sus est ce roi. Il est le roi
Quâest-ce que tu crois ?
de lâunivers qui vient de la part de Dieu pour nous libĂ©rer. Rien de moins ! Il place la barre trĂšs haut, nâest-ce pas ?! JĂ©sus va-t-il ĂȘtre Ă la hauteur de ces dĂ©clarations ? En fait, alors que nous avançons dans le rĂ©cit, nous apprenons quâil est mĂȘme bien plus que çaâŠ
JĂ©sus nâest vraiment pas un homme comme les autres
Lorsque JĂ©sus entre en scĂšne, les gens sont subjuguĂ©s par ce quâil fait. Il dĂ©montre par ses miracles quâil a le pouvoir sur tout ce que les ĂȘtres humains peuvent redouter : la maladie, le monde spirituel⊠et mĂȘme la mort4 . ConfrontĂ©s Ă JĂ©sus, les gens sâexclament avec stupeur : « Que se passe-t-il ? VoilĂ un enseignement nouveau, et donnĂ© avec autoritĂ© ! Il commande mĂȘme aux esprits mauvais, et ils lui obĂ©issent ! » (Marc 1.275). AssurĂ©ment, JĂ©sus nâest pas un homme comme les autres.
Les gens sont Ă©galement frappĂ©s par son enseignement, « car il enseignait avec autoritĂ©, et non pas comme les spĂ©cialistes de la loi » (Marc 1.22). Contrairement aux chefs religieux de lâĂ©poque, JĂ©sus nâest pas hĂ©sitant, abstrait ou ignorant par rapport Ă ce quâil enseigne. Non, il vient de Dieu. Il sait ce quâil dit. Le philosophe français Blaise Pascal lâa exprimĂ© ainsi : « JĂ©sus-Christ a dit des choses magnifiques si simplement, quâil donne lâimpression de ne pas trop y avoir rĂ©flĂ©chi ; et nĂ©anmoins si clairement que câest Ă©vident quâil y a rĂ©flĂ©chi. Cette clartĂ©, jointe Ă une telle simplicitĂ© est admirable6 . »
Câest effectivement merveilleux. JĂ©sus nâest pas un homme comme les autres.
Plus le rĂ©cit avance, plus nous dĂ©couvrons Ă quel point JĂ©sus nâest vraiment pas comme les autres et plus nous dĂ©couvrons sa vĂ©ritable identitĂ©. Câest un peu comme un portrait qui serait dessinĂ© sous nos yeux et qui se dĂ©voilerait petit Ă petit. Alors que Marc « dessine » ce portrait de JĂ©sus au fil de son rĂ©cit, nous comprenons que non seulement JĂ©sus nâest pas un homme comme les autres, mais quâil est davantage quâun homme ! Nous apprenons, par exemple, que JĂ©sus dit avoir le pouvoir de pardonner les pĂ©chĂ©s (Marc 2.1-12). Seul Dieu peut le faire ! Nous voyons JĂ©sus ramener Ă la vie une jeune fille qui Ă©tait morte (Marc 5.21-43). Seul Dieu peut le faire ! Tant dâautres Ă©lĂ©ments vont dans ce sens. Marc veut nous faire comprendre que cet homme qui guĂ©rit les malades, qui fait des miracles et qui enseigne avec autorité⊠câest Dieu lui-mĂȘme qui marche sur terre. Surprenant, non ?
Un jour, les disciples de JĂ©sus se trouvent dans une barque au milieu de la tempĂȘte. Le vent est violent, lâeau commence Ă remplir la barque, et les vagues se font de plus en plus menaçantes. Mais JĂ©sus se lĂšve et ordonne au vent et Ă la mer : « Silence ! Tais-toi ! » Que se passe-t-il ensuite ? Le calme plat. ImmĂ©diatement. Plus de vent, plus de vagues. Plus de menaces. Face Ă ce miracle, les disciples se disent les uns aux autres : « Qui est donc cet homme ? MĂȘme le vent et la mer lui obĂ©issent ! » (Marc 4.41).
Câest la bonne question Ă se poser : « Qui est cet homme ? »
La Bible ne propose quâune seule rĂ©ponse. JĂ©sus nâest pas seulement un homme : il est Dieu. Câest Dieu venu sur terre, dans un corps humain. JĂ©sus a fait ce quâaucun autre homme ne peut faire, et il a dit des choses que seul Dieu
Quâest-ce que tu crois ?
peut dire. Il est unique, non seulement parce quâil vient de Dieu, mais aussi parce quâil est Dieu.
Pour comprendre la foi chrĂ©tienne, il faut donc comprendre quâil sâagit dâune bonne nouvelle qui concerne JĂ©sus. Et pour cela, il est nĂ©cessaire de saisir certaines vĂ©ritĂ©s importantes concernant Dieu, lâĂȘtre humain et JĂ©sus. Câest ce que nous allons voir dans les prochains chapitres.
LA FOI CHRĂTIENNE : Un grand Dieu qui bouscule nos convictions
Je ne sais pas si vous partagez ce sentiment, mais jâai lâimpression que mentionner Dieu au cours dâune conversation est une chose risquĂ©e... Essayez donc, la prochaine fois que vous vous trouvez avec des amis. Cela entraĂźne gĂ©nĂ©ralement soit de lâindiffĂ©rence et des sourires gĂȘnĂ©s, soit des discussions enflammĂ©es, et malheureusement pas toujours trĂšs courtoises, qui risquent de durer des heures. Dans tous les cas, il est clair que la question de Dieu, et en particulier son existence, ne fait pas lâunanimitĂ©.
Aussi surprenant que cela puisse paraĂźtre, la Bible ne cherche pas Ă argumenter en faveur de lâexistence de Dieu. Elle part du prĂ©supposĂ© que Dieu existe. Les toutes premiĂšres paroles de la Bible sont les suivantes : « Au commencement, Dieu ». Selon la Bible, Dieu existe depuis toujours. MĂȘme si vous nâen ĂȘtes peut-ĂȘtre pas convaincu, je vous encourage Ă adopter le mĂȘme prĂ©supposĂ© dans
Quâest-ce que tu crois ?
lâĂ©tude des lignes qui vont suivre7. Cela nous permettra de comprendre comment la Bible dĂ©crit Dieu. Si Dieu existe, Ă quoi ressemble-t-il ?
Posez cette mĂȘme question Ă 20 personnes dans la rue, et vous aurez trĂšs probablement 20 rĂ©ponses diffĂ©rentes ! Chacun a sa propre idĂ©e de Dieu, en fonction de sa propre sensibilitĂ© et de ses propres prĂ©fĂ©rences. Certains sont mĂȘme prĂȘts Ă accepter lâĂ©ventualitĂ© de lâexistence de Dieu, mais Ă condition quâil soit tel quâils le conçoivent.
Raisonner ainsi nâest toutefois pas trĂšs honnĂȘte. Par dĂ©finition, si Dieu existe, alors nous devons lâaccepter tel quâil est, et non pas chercher Ă faire de lui quelque chose quâil nâest pas. Câest pour cela que notre base de rĂ©flexion, dans ce livre, câest la Bible, car selon le point de vue chrĂ©tien, câest lĂ que Dieu sâest rĂ©vĂ©lĂ© « tel quâil est ».
Comprendre Dieu « tel quâil est » est important pour saisir le sens de la vie et de lâenseignement de JĂ©sus que nous avons abordĂ© au chapitre prĂ©cĂ©dent. Je vous propose donc dans ce chapitre de dĂ©couvrir trois rĂ©alitĂ©s fondamentales concernant Dieu : Dieu est le crĂ©ateur, Dieu est parfait, et Dieu est juste. Ces vĂ©ritĂ©s nous aideront Ă mieux apprĂ©cier, dans les pages suivantes, en quoi le message chrĂ©tien est une merveilleuse nouvelle.
Dieu est le créateur
Les toutes premiĂšres paroles de la Bible citĂ©es plus haut se poursuivent ainsi : « Au commencement, Dieu crĂ©a le ciel et la terre » (GenĂšse 1.1). Comme on le voit dans la suite du texte, câest une maniĂšre de dire que Dieu a tout
créé : les arbres, les animaux, les planĂštes, les lois de la physique, les ĂȘtres humains⊠bref, tout ce qui existe. Câest lui qui est Ă lâorigine de la vie.
La crĂ©ation de Dieu nous aide Ă comprendre sa grandeur. Que vous dites-vous quand vous Ă©coutez la 7e symphonie de Beethoven, que vous admirez le tableau dâun grand peintre, ou que vous regardez un film captivant ?
Vous vous dites sans doute que leur crĂ©ateur doit ĂȘtre incroyablement douĂ©. Il en est de mĂȘme avec Dieu. Quand nous regardons le monde qui nous entoure, nous y voyons des choses admirables : la beautĂ© dâun coucher de soleil, la complexitĂ© du corps et de lâesprit humain, les diffĂ©rentes espĂšces animales sous toutes leurs formes et leurs couleurs, la diversitĂ© des Ă©motions et bien dâautres choses encore. Ainsi, nous comprenons que le crĂ©ateur de toutes ces choses doit ĂȘtre incroyablement douĂ©. Le fait que Dieu soit le crĂ©ateur nous permet donc de concevoir sa grandeur, son caractĂšre et ses perfections.
Vous vous dites peut-ĂȘtre, lorsque vous regardez le monde autour de vous, que lâon voit plutĂŽt des guerres, de la haine et beaucoup de dĂ©sordre. Quâest-ce que cela nous apprend sur Dieu ?
Le monde que nous voyons aujourdâhui nâest pas le monde tel que Dieu lâa créé. Les premiĂšres pages de la Bible racontent que Dieu a créé un monde parfait dans lequel le mal nâexistait pas et au sein duquel une harmonie parfaite rĂ©gnait. Mais ce monde parfait a Ă©tĂ© entachĂ© par la dĂ©sobĂ©issance des ĂȘtres humains. Par un acte de rĂ©bellion, le mal est entrĂ© dans le monde, et la belle crĂ©ation de Dieu en a Ă©tĂ© souillĂ©e. Câest un peu comme une belle Ćuvre
Quâest-ce que tu crois ?
dâart sur laquelle on renverserait une casserole de sauce bolognaise. C'est horrible, cela nâaurait pas dĂ» arriver⊠et câest pourtant le monde dans lequel nous vivons. (Si vous souhaitez approfondir ce sujet, vous trouverez cette histoire dans le premier livre de la Bible, la GenĂšse, au chapitre 3.)
Cependant, cela nâenlĂšve rien au fait que Dieu est le crĂ©ateur, et que bien des choses dans ce monde continuent Ă reflĂ©ter sa grandeur. Mais si Dieu est le crĂ©ateur de tout ce qui existe, nous ne pouvons pas faire nâimporte quoi, vivre nâimporte comment. Car Dieu, en tant que crĂ©ateur, est celui qui est Ă mĂȘme de dĂ©finir « les rĂšgles du jeu ». Câest Dieu qui peut dire ce qui est bien et ce qui est mal, car il connaĂźt toutes choses.
Nous sommes tous dâaccord pour dire que lâinventeur dâune machine est le mieux placĂ© pour en Ă©crire la notice dâutilisation, car il sait mieux que quiconque comment la machine fonctionne. De la mĂȘme maniĂšre, nous avons besoin de Dieu en tant que crĂ©ateur, pour nous expliquer ce qui est acceptable et ce qui ne lâest pas dans ce monde.
Cela implique que chacun dâentre nous est redevable envers Dieu. Dieu nous a créés, et il dĂ©finit des rĂšgles qui sont bonnes et justes. Si nous transgressons ces rĂšgles, nous devrons rendre des comptes Ă Dieu. Câest la mĂȘme chose lorsquâun parent impose des rĂšgles justes et bonnes Ă son enfant pour son bien. Ce parent est tout Ă fait en droit de lui demander des comptes, nâest-ce pas ? De la mĂȘme maniĂšre, Dieu est en droit de nous demander des comptes pour la maniĂšre dont nous vivons la vie quâil nous a donnĂ©e.
Ces rĂ©alitĂ©s sont rassurantes, car Dieu nâest pas un tyran ou un dictateur cruel. La Bible le prĂ©sente comme un roi plein de bontĂ© et rempli de compassion. Câest donc une bonne nouvelle de savoir que Dieu dĂ©finit les rĂšgles du jeu et quâil a tout pouvoir dans le monde. Si un humain faillible disposait de cette prĂ©rogative, ce serait catastrophique ! Donnez les clĂ©s de lâunivers Ă quelquâun de mal intentionnĂ©, et câest le chaos assurĂ©. Mais si Dieu dĂ©tient les clĂ©s de lâunivers, nous sommes entre de bonnes mains.
Dieu est saint
Une des autres grandes vĂ©ritĂ©s que la Bible affirme Ă propos de Dieu, câest quâil est saint. Je reconnais que « saintetĂ© » nâest pas un mot trĂšs Ă la mode aujourdâhui ! Il Ă©voque peutĂȘtre pour vous des personnes avec une aurĂ©ole au-dessus de la tĂȘte et qui mĂšnent une vie bien triste, remplie dâinterdictions et de rĂšgles Ă suivre. Je vous rassure, ce nâest pas ce quâil faut entendre par le terme « saintetĂ© ».
Quand la Bible dit que Dieu est saint, câest en partie pour Ă©voquer sa puretĂ© morale. Dieu est saint, câest-Ă dire quâil est totalement pur, sans aucune faute, sans aucune tache. Il est dit Ă propos de Dieu : « Tes yeux sont trop purs pour voir le mal » (Habakuk 1.13). Dieu ne commet ni transgression ni crime, ni faute, ni impair. Il est lâimage mĂȘme de la perfection, la dĂ©finition mĂȘme du bien. Il est entiĂšrement pur, comme une source de laquelle jaillirait de lâeau claire et limpide, sans aucune impuretĂ©. Dieu est saint.
Quâest-ce que tu crois ?
Savoir que Dieu est pur et saint nous permet de mieux comprendre qui nous sommes. Nous pensons souvent ĂȘtre de bonnes personnes, qui faisons quelques bĂȘtises de temps en temps. Nous pensons que, comparĂ© Ă dâautres, nous ne sommes pas si mauvais que ça. Mais le problĂšme est justement que nous nous comparons aux autres, et non Ă Dieu qui est le critĂšre de la perfection.
Câest un peu comme si vous portiez les mĂȘmes chaussures tous les jours pendant plusieurs mois. Vous nâaurez pas vraiment lâimpression quâelles sont si usĂ©es que ça. Mais si vous les comparez Ă des chaussures neuves, vous verrez alors Ă quel point elles sont en mauvais Ă©tat. De la mĂȘme maniĂšre, si nous nous comparons les uns aux autres, nous trouverons toujours pire que nous. Mais lorsque nous nous comparons Ă Dieu, nous voyons Ă quel point nous sommes loin de sa perfection. Cela nous permet de saisir que le problĂšme du mal concerne chacun dâentre nous, comme nous aurons lâoccasion de le voir dans le prochain chapitre.
Si Dieu est totalement pur, alors cela implique aussi quâil ne peut pas tolĂ©rer le mal, câest-Ă -dire quâil ne peut pas le laisser impuni. Il est trop pur et trop saint pour ne rien faire. Pour Dieu, tolĂ©rer le mal serait comme verser quelques gouttes de poison dans une source dâeau potable : il agirait Ă lâencontre de sa nature. Ainsi, tout comme deux substances chimiques incompatibles ne peuvent pas entrer en contact lâune avec lâautre sans exploser, Dieu ne peut pas ĂȘtre confrontĂ© au mal sans rĂ©agir. Le mal appelle un jugement de la part de Dieu.
Dieu est juste
La justice est un sujet douloureux, parce que nous la voyons si peu rĂ©gner dans ce monde. Trop souvent, câest lâinjustice qui triomphe : les juges sont imparfaits, les structures humaines connaissent des dĂ©fauts, des criminels remis en libertĂ© et les victimes sont oubliĂ©es. Câest triste. Ce constat dans le monde contraste avec le Dieu que la Bible prĂ©sente : il est juste, totalement juste.
Ce que Dieu accomplit est parfait, car toutes ses voies sont justes. Câest un Dieu fidĂšle et deÌpourvu dâinjustice, il est juste et droit.
Dans certains pays, les juges humains sont corrompus. Ils ne rendent pas leurs jugements par dĂ©sir de justice, mais par dĂ©sir de profit, pour leur propre intĂ©rĂȘt. Ils agissent parfois sous la pression dâautres personnes plus puissantes quâeux⊠Et mĂȘme lorsque les juges ne sont pas atteints par la corruption, ils restent des ĂȘtres humains. Ils sont donc faillibles, et ne peuvent pas tout savoir des affaires quâils doivent juger. Ils rendent leur verdict avec une part dâinconnu, ne pouvant connaĂźtre les pensĂ©es intimes des criminels, ou les rĂ©ponses aux Ă©nigmes de lâaffaire quâils doivent juger. Quel travail difficile ! Imaginez-donc ce que ça doit ĂȘtre de juger le monde entier...
Juger le monde entier, câest prĂ©cisĂ©ment ce que Dieu fait. Et il est la bonne personne pour le faire. Il nâest pas corrompu : il est dĂ©pourvu dâinjustice. Il ne va donc pas violer la justice pour servir ses propres intĂ©rĂȘts. De plus, il est Dieu, donc
Quâest-ce que tu crois ?
il connaĂźt toutes choses. Il sait tout de nous, vraiment tout. MĂȘme ce que nous essayons de cacher aux autres. MĂȘme ce que nous faisons en navigation privĂ©e. MĂȘme nos pensĂ©es les plus secrĂštes⊠Il a donc toutes les cartes en main pour rendre un jugement conforme Ă la justice.
Beaucoup voudraient dâun Dieu qui pardonnerait le mal « juste comme ça ». Nous sommes prĂȘts Ă dire que Dieu existe pourvu que son rĂŽle soit de pardonner, pas de juger. Sur son lit de mort, le poĂšte allemand Heinrich Heine aurait dĂ©clarĂ© : « Dieu me pardonnera, câest son mĂ©tier ! » Face Ă cette conception de Dieu, parler dâun Dieu qui juge le mal nous semble trop cruel, trop sĂ©vĂšre.
Cependant, un Dieu qui pardonnerait le mal « juste comme ça », ce ne serait pas du tout une bonne nouvelle. Imaginez si lâon appliquait les mĂȘmes critĂšres dans les tribunaux humains. Le criminel se tient au milieu du tribunal, face Ă plusieurs de ses victimes. Face Ă lui, le juge se prĂ©pare Ă rendre son verdict. Ă la surprise gĂ©nĂ©rale, le juge dĂ©clare au coupable : « Je te pardonne, parce que tu as lâair dâĂȘtre un gars sympa. Ce nâĂ©tait pas si grave que ça. Tu es libre. » Que diraient les victimes, le tribunal, la presse et chacun de nous en entendant ce verdict ? Est-ce quâon entendrait : « Combien câest aimable de la part de ce juge âquel bon juge » ? Non ! Chacun crierait : « Scandale ! Câest injuste ! Ce juge est corrompu ! » De la mĂȘme maniĂšre, un dieu qui dĂ©laisserait la justice pour pardonner « juste comme ça » ne serait pas un « bon » dieu.
Câest donc rassurant que Dieu soit juste. Nous pensons Ă tous les crimes commis au cours de lâHistoire : ceux qui ont Ă©tĂ© dĂ©couverts et ceux qui ne lâont pas Ă©tĂ©.
Nous pensons aux criminels qui ont Ă©chappĂ© Ă la justice humaine, ou Ă ceux pour qui la peine subie nâĂ©tait pas Ă la hauteur de la souffrance infligĂ©e Ă leurs victimes. Face Ă toutes ces injustices, nous pouvons affirmer : Dieu fera justice. La Bible dĂ©clare en effet que « Dieu amĂšnera toute Ćuvre en jugement, et ce jugement portera sur tout ce qui est cachĂ©, que ce soit bon ou mauvais » (EcclĂ©siaste 12.14).
Câest vrai, le mal continue Ă prolifĂ©rer autour de nous aujourdâhui. Vous vous demandez alors peut-ĂȘtre pourquoi Dieu nâintervient pas, puisquâil est parfait et quâil ne peut tolĂ©rer le mal. Ce qui est certain, câest que Dieu interviendra un jour. Il y aura un jugement et personne ne pourra y Ă©chapper. Justice sera rendue, câest indĂ©niable !
Nous sommes donc tous directement concernĂ©s. Si cela est rassurant en ce qui concerne les injustices que nous avons subies, quâen est-il des injustices que nous avons commises ? Quâen est-il de nous, face Ă ce tribunal divin ? Nous y reviendrons.
Dieu marche sur terre
Mais ce nâest pas tout. Oui, Dieu est le crĂ©ateur parfait et juste. Mais la Bible met en avant une rĂ©alitĂ© merveilleuse qui distingue la vision chrĂ©tienne de Dieu de toutes les autres visions de Dieu : ce Dieu a un jour marchĂ© sur la terre !
Dieu nâest pas un ĂȘtre froid, lointain, distant, qui aurait créé le monde pour le laisser se dĂ©brouiller seul par la suite. Dieu est venu sur cette terre. Et câest lĂ que nous revenons Ă JĂ©sus. Dieu sâest rĂ©vĂ©lĂ©, il sâest fait connaĂźtre en la personne de JĂ©sus. Voici ce que dĂ©clare Jean, un disciple de JĂ©sus :
Quâest-ce que tu crois ?
« Personne nâa jamais vu Dieu : Dieu, le Fils unique qui vit dans lâintimitĂ© du PĂšre, nous lâa rĂ©vĂ©lĂ© » (Jean 1.188).
JĂ©sus est le Fils dont il est question ici. Ainsi, pour mieux saisir qui est Dieu, nous devons regarder Ă JĂ©sus. Pour comprendre que Dieu nâest ni froid, ni lointain ou distant, nous devons regarder JĂ©sus vivre sur cette terre et marcher parmi nous. Il guĂ©rit les malades. Il accueille les opprimĂ©s et il dĂ©nonce les oppresseurs. Il dit la vĂ©ritĂ© sans dĂ©tour, tout en Ă©tant rempli de compassion. Il aime ses ennemis et pardonne Ă ceux qui lâont assassinĂ©. Il donne sa vie librement sur une croix, pour permettre Ă des coupables de vivre. LĂ , en JĂ©sus, nous comprenons rĂ©ellement qui est Dieu. Un Dieu proche, incroyablement proche de nous.
Cependant, nous voyons Ă©galement un Dieu qui nous bouscule dans nos convictions Ă son sujet et dans ce que nous pensons Ă propos de nous-mĂȘme. Câest un Dieu qui nous met face Ă nous-mĂȘme. Et, comme nous allons le voir au prochain chapitre, ce nâest pas trĂšs beau Ă voir...
LA FOI CHRĂTIENNE : Les ĂȘtres humains, tous mal en point
Jâaime lorsque le soleil brille Ă Bruxelles (oui, ça arrive !), et traverse la grande baie vitrĂ©e de mon salon. Cependant, câest toujours un peu gĂȘnant : cela rĂ©vĂšle Ă quel point mes vitres sont sales et ont besoin dâun coup de propre.
JâapprĂ©cie ce soleil qui brille, mais en mĂȘme temps il rĂ©vĂšle la saletĂ© au grand jour.
Dans les pages qui suivent, câest un peu comme si nous allions mettre nos cĆurs « en plein soleil ». Nous allons essayer de rĂ©vĂ©ler ce quâil y a Ă lâintĂ©rieur du cĆur de tous les ĂȘtres humains. Ce ne sera pas forcĂ©ment trĂšs agrĂ©able, mais câest une Ă©tape indispensable pour comprendre vraiment ce quâest la bonne nouvelle de la foi chrĂ©tienne.
Personne nâest parfait
Lorsquâon parle de lâĂȘtre humain, beaucoup reconnaissent quâil y a un problĂšme. Que les gens soient athĂ©es ou religieux, ils sont tous dâaccord pour dire que tout ne
Quâest-ce que tu crois ?
se passe pas parfaitement bien sur cette terre, et que câest en partie la faute de lâhomme. Ă ce sujet, le philosophe athĂ©e John Gray fait le constat suivant :
Presque tous les penseurs preÌmodernes tenaient pour acquis que la nature humaine est fausseÌe et imparfaite. En cela, comme ailleurs, ils avaient cerneÌ le problĂšme. Quiconque eÌlabore une theÌorie de la politique, sâil veut ĂȘtre creÌdible, ne peut preÌsupposer que les motivations humaines sont naturellement aimables, pacifiques ou raisonnables9.
Bref, il y a un problĂšme ! Il concerne Ă la fois lâĂȘtre humain en gĂ©nĂ©ral mais aussi chacun de nous en particulier. Nous sommes tous plus ou moins dâaccord sur ce point. Mais les avis divergent dĂšs quâon tente de dĂ©finir prĂ©cisĂ©ment quel est ce problĂšme et comment le rĂ©glerâŠ
Dans ce chapitre, nous allons Ă©tudier la description quâen fait la Bible. Comme vous allez le constater, la Bible est claire sur ce sujet. Elle ne parle pas juste dâune imperfection ou dâun dĂ©faut dans lâĂȘtre humain : elle va bien plus loin que cela. Dans lâun des livres de la Bible, la lettre de Paul aux Colossiens, il est Ă©crit que, par nature, nous sommes « ennemis de Dieu par [nos] pensĂ©es et par [nos] Ćuvres mauvaises » (Colossiens 1.21). Câest cette portion de phrase qui nous servira de base de rĂ©flexion pour ce chapitre.
Pas juste imparfaits, mais ennemis
Ce terme pourrait nous sembler un peu fort. « Ennemi de Dieu ?! Bof, jâai rien contre Dieu, moi ! » Ce que nous
Les ĂȘtres humains, tous mal en point
ressentons souvent vis-Ă -vis de Dieu, ce nâest pas de la haine, mais de lâindiffĂ©rence. Il ne nous gĂȘne pas, tant que nous nâavons pas affaire Ă lui. Cependant, certains de nos comportements nous trahissent et prouvent que nous sommes bel et bien « ennemis de Dieu ».
Imaginez un roi dont le peuple refuse catĂ©goriquement de le reconnaĂźtre en tant que tel, et qui vit sans se soucier des dĂ©clarations royales. Lâattitude de ce peuple ne serait pas seulement de lâindiffĂ©rence, mais aussi un rejet et une offense envers le roi. Câest la mĂȘme chose lorsque nous refusons de reconnaĂźtre que Dieu est le crĂ©ateur et le roi de lâunivers. Vivre sans nous soucier de lui, câest comme vouloir usurper son trĂŽne afin de rĂ©gner sur nos vies Ă sa place. Autrement dit, nous voulons ĂȘtre notre propre dieu.
Ou imaginez un « ami », qui vous dirait : « Je nâai pas trĂšs envie de passer du temps avec toi, mais lorsque jâaurai besoin de toi, je tâappellerai. » Il aurait beau dire que vous nâĂȘtes pas son ennemi, sa maniĂšre de se comporter traduirait pourtant une attitude offensante. Câest la mĂȘme chose lorsque nous faisons appel Ă Dieu uniquement lorsque nous avons besoin de son aide, quand nous nous servons de lui pour nous servir, nous.
Au final, notre position dâennemi de Dieu se manifeste dans ce que nous faisons. La Bible dit que nous sommes
« ennemis de Dieu par nos pens eÌ es et par nos Ćuvres mauvaises ».
Quâest-ce que tu crois ?
Des Ćuvres mauvaises
Avez-vous dĂ©jĂ remarquĂ© la facilitĂ© avec laquelle nous voyons le mal chez les autres avant de le voir chez nous ? En tout cas, câest le cas pour moi. Lorsquâil est question de mauvaises actions, nous avons tendance Ă croire que cela concerne les autres et que nous nâavons rien Ă y voir. Nous pensons aux multiples injustices qui rĂšgnent dans le monde : la corruption, le racisme, la maltraitance des enfants, les abus sexuels, les dictatures, et toutes sortes dâautres actions condamnables. Nous avons raison de considĂ©rer ces choses comme mauvaises, de les dĂ©noncer et dâen ĂȘtre indignĂ©s. Mais le mal ne se limite pas à ça.
Car si nous sommes honnĂȘtes, le mal caractĂ©rise chacun dâentre nous. Oui, nous avons subi des injustices. Mais qui nâen a jamais fait subir ? Qui nâa jamais dit des choses quâil a regrettĂ© plus tard ? Qui nâa jamais fait des choses quâil considĂšre aujourdâhui comme Ă©tant du mal quâil nâaurait pas dĂ» faire ? Trop souvent, le mal que nous dĂ©nonçons est celui que nous pratiquons nous-mĂȘme.
Câest vrai que ce nâest pas facile Ă reconnaĂźtre. Combien de personnes entendons-nous dire : « Moi, je nâai rien Ă me reprocher devant Dieu ! Je nâai jamais rien fait de mal ! » ?
Peut-ĂȘtre en faites-vous partie ?
Mais si une camĂ©ra nous filmait Ă notre insu 24h/24 et que tout le monde pouvait voir le film, pourrions-nous toujours affirmer sans rougir que nous nâavons jamais rien fait de mal ? Que nous nâavons rien Ă nous reprocher ?
Peut-ĂȘtre quâĂ ce stade, nous aurions envie de redĂ©finir ce que nous entendons par lĂ , et dire que nous nâavons
jamais rien fait de vraiment mauvais, ou de vraiment grave ? Câest vrai que nous ne nous sentons pas tellement mauvais ni coupables quand nous nous comparons aux « grands criminels ». Mais ce nâest pas un gage dâinnocence pour autant. Comme nous lâavons vu, nous ne devons pas nous comparer aux autres (on trouvera toujours pire que nous !), mais nous comparer Ă Dieu. Câest lui qui est le modĂšle de perfection auquel nous devons nous mesurer pour constater que nous sommes loin de lâavoir atteint.
Imaginez un instant une Ă©chelle de valeur sur laquelle nous placerions les plus grands criminels de lâHistoire tout en bas et les personnes les plus vertueuses, celles qui ont consacrĂ© leur vie au bien et qui sont des exemples de service dĂ©sintĂ©ressĂ©, tout en haut. Si nous devions nous positionner sur cette Ă©chelle, oĂč nous placerions-nous ? Probablement pas tout en bas, mais pas non plus tout en haut... Peut-ĂȘtre un petit peu plus haut que le milieu de lâĂ©chelle ? Pas parfaits, mais en train dâessayer de faire du mieux que nous pouvons ? Cependant, lorsque nous nous comparons Ă Dieu, le critĂšre de perfection, nous devons reconnaĂźtre que cette Ă©chelle que nous avons créée va tout au plus entre 0 % et 1 %, alors que Dieu, lui, est Ă 100 %. Bref, nous sommes tous trĂšs loin de la perfection !
De plus, les Ćuvres mauvaises ne se limitent pas Ă celles que lâon voit de lâextĂ©rieur, mais il sâagit Ă©galement de tout ce que lâon cache au plus profond de soi. Câest pour cela que la Bible parle, non pas uniquement dâĆuvres mauvaises, mais aussi de penseÌes mauvaises.
Quâest-ce que tu crois ?
Des pensées mauvaises
Nous possĂ©dons tous des choses intimes que nous souhaitons garder pour nous et ne partager avec personne dâautre : des lettres, des souvenirs, etc. Mais de tout ce que nous possĂ©dons, les pensĂ©es sont certainement ce quâil y a de plus intime nous concernant, et que nous souhaitons le moins partager avec dâautres. Sâil existait une application qui permettait aux autres de lire dans vos pensĂ©es, ne seriez-vous pas prĂȘt Ă payer cher pour que personne ne puisse lâutiliser sur vous ?
Vous vous ĂȘtes dĂ©jĂ demandĂ© pourquoi ? Probablement parce quâil nây a pas de filtres dans nos pensĂ©es. Tout y passe. Tout. De trĂšs bonnes choses, mais aussi de trĂšs mauvaises. Dans nos pensĂ©es, nous tolĂ©rons des choses que nous savons contraires Ă la morale de notre environnement, simplement parce que personne ne peut y accĂ©der.
Jâai Ă©tĂ© frappĂ© par lâhonnĂȘtetĂ© de Somerset Maugham, un Ă©crivain britannique du siĂšcle dernier, en lisant lâune de ses citations. Il rejetait lâexistence de Dieu mais a pourtant dĂ©clarĂ© :
Pour ma part, je ne pense pas ĂȘtre ni meilleur ni pire que la plupart des gens, mais je sais que si je couchais par eÌcrit chacune des actions de mon existence, et chacune des penseÌes ayant traverseÌ mon esprit, le monde me consideÌrerait ĂȘtre un monstre de deÌpravation10.
On comprend donc aisĂ©ment pourquoi la Bible parle de penseÌes mauvaises. MĂȘme si nous pouvons les cacher aux autres, ces pensĂ©es sont bien lĂ . Et Dieu les voit. Il a accĂšs Ă
Les ĂȘtres humains, tous mal en point
tout notre « historique de pensĂ©e ». Rien nâest cachĂ© devant lui : il voit tout. Et, il faut lâavouer, ce nâest pas toujours trĂšs beau Ă voirâŠ
Ce qui est troublant concernant ces pensĂ©es, câest que nous ne pouvons pas toujours les contrĂŽler. Elles surgissent parfois sans que nous ne les ayons invitĂ©es, et ne disparaissent pas toujours lorsque nous essayons de nous en dĂ©barrasser. Cela ne signifie pas que nous nâen sommes pas responsables, mais cela nous aide Ă comprendre que ces pensĂ©es mauvaises sont le reflet dâun problĂšme plus grand. Si nos pensĂ©es sont mauvaises, câest parce que notre cĆur, notre ĂȘtre intĂ©rieur, lâest aussi. La source est polluĂ©e, donc la riviĂšre lâest aussi.
Le cĆur du problĂšme est le problĂšme du cĆur
Câest en tout cas ce que JĂ©sus a enseignĂ© concernant la source de notre problĂšme. DâoĂč viennent nos pensĂ©es et nos Ćuvres mauvaises ? La rĂ©ponse de JĂ©sus : dâun cĆur qui est mauvais. Voici ce quâil dit :
En effet, câest de lâinteÌrieur, câest du cĆur des hommes que sortent les mauvaises penseÌes, les adultĂšres, lâimmoraliteÌ sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posseÌ der, les meÌchanceteÌs, la fraude, la deÌbauche, le regard envieux, la calomnie, lâorgueil, la folie.
Marc 7.21-22Toutes les choses mauvaises que lâhomme commet trouvent leur origine dans son cĆur qui est mauvais. Quand il est parlĂ© du cĆur ici, il ne sâagit pas de lâorgane
Quâest-ce que tu crois ?
biologique, bien sĂ»r. En parlant de « cĆur », la Bible entend notre ĂȘtre intĂ©rieur, le siĂšge de tout ce que nous sommes au plus profond de nous.
Autrement dit, le problĂšme de lâĂȘtre humain est intĂ©rieur, pas extĂ©rieur. Câest pour cela quâil a besoin dâun changement complet. Comme on le dit parfois : « le cĆur du problĂšme est le problĂšme du cĆur. » Notre cĆur est mauvais, donc tout ce qui en sort sera teintĂ© de cette impuretĂ©.
Le pĂ©chĂ©, ce nâest pas seulement ce que nous faisons
Cela nous aide Ă comprendre que le « pĂ©chĂ© » nâest pas juste ce que nous faisons, mais câest aussi ce que nous sommes. Nous sommes pĂ©cheurs.
Comme le mot « saintetĂ© », le mot « pĂ©chĂ© » nâest plus trĂšs Ă la mode aujourdâhui. Il est dâailleurs souvent mal compris. Par exemple, lorsque je descends manger un peu de chocolat tard le soir, ou si je reprends une deuxiĂšme part de dessert alors que je fais un rĂ©gime, je parle de mon « pĂ©chĂ© mignon » ! On voit le pĂ©chĂ© plus comme une faiblesse sur laquelle nous devrions chercher Ă travailler. Ou encore comme un dĂ©faut qui fait partie de qui nous sommes : « Personne nâest parfait ! », se dit-on, « Tout le monde a ses dĂ©fauts ! » Ă nos yeux, le pĂ©chĂ© nâest pas si grave que ça.
Mais le « pĂ©chĂ© », ce nâest pas cela. PĂ©cher, câest transgresser ce que Dieu nous demande. Câest faire ce que Dieu nous commande de ne pas faire, ou ne pas faire ce que Dieu nous commande de faire. Il sâagit dâun rejet de la juste autoritĂ© Ă©tablie par Dieu, afin de suivre Ă©goĂŻstement notre
Les ĂȘtres humains, tous mal en point
propre volontĂ© dâindĂ©pendance. Comme nous lâavons vu, cela ne concerne pas juste les « grosses choses » que lâon pourrait faire, mais tout ce qui est contraire Ă la juste norme Ă©tablie par Dieu, que ce soit en actes, en paroles, ou en pensĂ©es. Nous sommes tous concernĂ©s !
Tous coupables vis-Ă -vis de Dieu
Câest en comprenant ce quâest le pĂ©chĂ© que nous comprenons pourquoi nos « pensĂ©es et Ćuvres mauvaises » nous rendent ennemis de Dieu. Car les pĂ©chĂ©s que lâon commet â toutes ces pensĂ©es et Ćuvres mauvaises â sont des offenses envers Dieu.
Imaginez des parents qui font de leur mieux pour bien Ă©duquer leur enfant en lui apprenant les bonnes maniĂšres et comment bien se comporter en sociĂ©tĂ©. Mais cet enfant, du haut de ses 8 ans, se rebelle contre lâautoritĂ© de ses parents. Il insulte les gens quâil rencontre, il est insolent Ă lâĂ©cole, et va mĂȘme jusquâĂ se montrer violent dans certaines situations. On peut affirmer que ce comportement est une offense envers ses parents, car par ses actes il prouve quâil ne respecte aucunement leur autoritĂ©.
Câest un peu ce que nous faisons. Nos pensĂ©es et nos Ćuvres mauvaises, mĂȘme lorsquâelles sont tournĂ©es vers dâautres ĂȘtres humains, sont des offenses vis-Ă -vis de Dieu. Par notre pĂ©chĂ©, nous sommes comme un enfant qui aurait crachĂ© au visage de ses parents. Câest honteux. Et câest condamnable.
Imaginez une autre situation. Un scĂ©nariste Ă©crit le scĂ©nario dâun film. Il travaille pendant plusieurs mois
Quâest-ce que tu crois ?
pour sâassurer que tout est cohĂ©rent et que les rĂ©pliques sont justes. Mais le jour du tournage, les acteurs ignorent le scĂ©nario, et dĂ©cident de jouer lâhistoire comme ça leur plaĂźt, avec les rĂ©pliques qui leur passent par la tĂȘte. Ne serait-ce pas offensant pour le scĂ©nariste ? Pour qui se prennent-ils Ă agir de la sorte ?!
Câest un peu ce que nous faisons vis-Ă -vis de Dieu. Il est notre crĂ©ateur, celui qui est le plus Ă mĂȘme de dĂ©finir les rĂšgles du jeu, « dâĂ©crire le scĂ©nario » en quelque sorte. Mais nous lui avons tournĂ© le dos. Nous avons jetĂ© le scĂ©nario et vivons dans lâindiffĂ©rence la plus totale.
Le jugement existe parce que le péché existe
Câest lĂ que nous mettons le doigt sur le problĂšme principal de lâĂȘtre humain, problĂšme dont la Bible parle en dĂ©tail. Ce nâest pas uniquement le pĂ©chĂ© qui est en cause, mais aussi le jugement qui est liĂ© Ă notre pĂ©chĂ©. Nous sommes coupables dâun « coup dâĂ©tat », non pas envers un ĂȘtre humain qui rĂšgne sur un pays, mais envers Dieu qui rĂšgne sur lâunivers ! Ce nâest pas un petit crime, ou une erreur anodine. Par consĂ©quent, nous sommes comme des criminels devant un tribunal, qui nâont rien Ă dire pour leur dĂ©fense, qui nâont aucune circonstance attĂ©nuante valable, et qui entendent tomber la sentence : « Coupable. » Comme nous lâavons vu, câest une bonne nouvelle que Dieu soit juste : il ne laisse pas le mal impuni. Mais, lorsque nous sommes nous-mĂȘmes les auteurs de ce mal, la sentence est bien plus difficile Ă accepterâŠ
Le jugement dont la Bible parle, câest la colĂšre de Dieu. Il ne sâagit pas dâune colĂšre comme celles que nous Ă©prouvons : des rĂ©actions exagĂ©rĂ©es sous le coup de lâĂ©motion, et souvent disproportionnĂ©es. Non, la colĂšre de Dieu câest sa juste rĂ©action face au mal. Et nous sommes tous concernĂ©s. Un chĂątiment Ă©ternel conscient nous attend. Câest ce que la Bible appelle lâenfer. Quand on parle dâ« enfer », il ne faudrait pas avoir en tĂȘte lâimagerie populaire : Satan avec sa fourche, devant un lac de feu, comme objet de terreur pour contrĂŽler des foules. Câest vrai que la Bible parle de lâenfer comme dâun « feu qui ne sâĂ©teint pas » (Marc 9.48). Cependant, câest pour nous faire comprendre Ă quel point ce tourment sera terrible. Ce sera bien pire que tout ce que nous pourrions imaginer.
Câest ce qui rend le sujet si sĂ©rieux.
Ce chĂątiment ne sera rien dâautre que ce que nous avons mĂ©ritĂ© en raison de notre rĂ©bellion envers Dieu. Ce nâest pas parce que Dieu est cruel, mais parce quâil est juste et quâil ne doit pas laisser le mal impuni. Sâil y a un jugement, câest parce quâil y a des coupables. Si lâenfer existe, câest parce que le pĂ©chĂ© existe, et que nous en sommes coupables.
Nous sommes donc dans une triste situation, face Ă un jugement que nous avons mĂ©ritĂ©, et nous ne pouvons rien faire par nous-mĂȘme pour y Ă©chapper. De plus, nous nous retrouvons sĂ©parĂ©s de Dieu, notre crĂ©ateur, celui par qui et pour qui nous avons Ă©tĂ© créés. Celui qui dĂ©tient la clĂ© de notre existence. Nous nous retrouvons un peu comme un poisson hors de lâeau, qui ne peut pas vivre sa vie de poisson hors de son Ă©lĂ©ment. Quelle situation misĂ©rable ! La relation avec notre crĂ©ateur est rompue, comme un
Quâest-ce que tu crois ?
vase précieux brisé en mille morceaux sur le carrelage. Peut-on revenir en arriÚre ?
Je lâadmets, le ton a bien changĂ© depuis le dĂ©but du livre. Ă ce stade de votre lecture, vous ĂȘtes peut-ĂȘtre un peu déçu : « Il nous annonce que la foi chrĂ©tienne est une excellente nouvelle, et le voici en train de nous parler dâenfer, de colĂšre de Dieu et de culpabilité⊠OĂč est passĂ©e âla bonne nouvelleâ ? » Câest un peu comme si nous prenions un cafĂ© ensemble sous un soleil radieux et quâun violent orage Ă©clatait soudain au-dessus de nos tĂȘtes, transformant cette splendide journĂ©e en une journĂ©e maussade et pluvieuse.
Belle ambiance !
En rĂ©alitĂ©, la bonne nouvelle de la foi chrĂ©tienne est prĂ©cĂ©dĂ©e de lâannonce dâune trĂšs mauvaise nouvelle. Et câest seulement en prenant conscience de cette trĂšs mauvaise nouvelle que nous pourrons apprĂ©cier en quoi la bonne nouvelle est rĂ©ellement une bonne, une excellente nouvelle !
Alors, ne partez pas ! Une Ă©claircie va poindre Ă lâhorizon, je vous lâassure. Le soleil va briller. Et vous ne lâaurez jamais vu briller aussi fort.
LA FOI CHRĂTIENNE : La grĂące, le cadeau immĂ©ritĂ©
Il est difficile de changer, pas vrai ? Demandez Ă ceux qui veulent arrĂȘter de fumer, ou Ă ceux qui essayent de suivre un rĂ©gime. Ou alors Ă nâimporte qui dâentre nous lorsque nous essayons de gommer nos dĂ©fautsâŠ
Câest encore plus difficile lorsquâil sâagit de notre caractĂšre, ou de choses qui sont profondĂ©ment liĂ©es Ă ce que nous sommes. Le dicton « Chassez le naturel, et il revient au galop » se vĂ©rifie bien trop souvent dans notre expĂ©rience quotidienne. Bien sĂ»r, nous pouvons Ă©laborer des plans et mettre en place des habitudes qui nous amĂšnent Ă des changements. Mais ça ne fonctionne pas toujours. Pensez aux rĂ©solutions de dĂ©but dâannĂ©e !
La question reste donc : oĂč trouver le vĂ©ritable changement ?
Dans le chapitre précédent, nous avons parlé de certaines vérités qui ne sont pas agréables à entendre, il faut le reconnaßtre. Nous sommes, chacun de nous, ennemis
Quâest-ce que tu crois ?
de Dieu par nos pensĂ©es et nos Ćuvres mauvaises. VoilĂ pourquoi nous nous dirigeons inĂ©vitablement vers un chemin qui nous mĂšne au jugement Ă©ternel que nous avons mĂ©ritĂ©. Naturellement, dans une telle situation, la rĂ©action logique est de se demander : que faire pour changer cela ? Y a-t-il une solution ?
Câest dans la rĂ©ponse quâelle apporte Ă cette question que la foi chrĂ©tienne, prĂ©sentĂ©e par la Bible, se distingue des autres religions.
Ce qui rend le christianisme unique
Vous avez peut-ĂȘtre dĂ©jĂ entendu parler de C.S. Lewis, lâauteur des Chroniques de Narnia. Il Ă©tait athĂ©e, puis est devenu chrĂ©tien durant sa jeunesse. Il a ensuite beaucoup Ă©crit au sujet des religions, et sur la foi chrĂ©tienne en particulier.
Un jour, lors dâune confĂ©rence sur les diffĂ©rentes religions du monde, des collĂšgues de C.S. Lewis dĂ©battaient pour savoir ce qui distinguait le christianisme des autres religions. Lewis est entrĂ© dans la piĂšce alors que la discussion Ă©tait dĂ©jĂ bien animĂ©e, et a demandĂ© : « Pourquoi faites-vous tout ce bruit ?! » AprĂšs avoir appris que la question Ă©tait de savoir ce qui rendait le christianisme unique, Lewis a tout simplement rĂ©pondu : « Oh, câest facile. Câest la grĂące11. »
Surprenant ? Pas tant que ça.
Faire pour vivre
Si lâon schĂ©matise lâenseignement de la plupart des religions, accĂ©der Ă Dieu se fait au travers dâefforts humains. Il faut faire du bien pour espĂ©rer gagner quelque chose de la part de Dieu en retour. La logique est la suivante : il faut faire pour vivre.
Câest un peu comme un employĂ© qui voudrait obtenir une promotion. Pour y arriver, il doit faire preuve de sĂ©rieux, de bonne volontĂ©, et montrer par ses actes quâil est digne de cette promotion. Câest ainsi que beaucoup considĂšrent la religion. Câest le moyen par lequel nous, ĂȘtres humains, essayons de prouver Ă Dieu que nous mĂ©ritons son approbation. Nous devons faire des efforts et des bonnes actions, afin de lui montrer que nous sommes Ă la hauteur. Ainsi nous pouvons avoir lâespoir quâun jour, il nous laissera entrer au paradis.
Si lâon y rĂ©flĂ©chit, ce nâest pas une trĂšs bonne nouvelle. Car, face au problĂšme de notre pĂ©chĂ© et du jugement qui y est liĂ©, cela revient Ă dire : « AmĂ©liore-toi, suis ces rĂšgles, obĂ©is, et peut-ĂȘtre quâun jour, Ă©ventuellement, tu pourras ĂȘtre pardonnĂ© pour tes fautes et ĂȘtre acceptĂ© par Dieu. » Mais comment savoir si lâon en a fait assez ? Comment savoir si nos efforts suffisent ? Cela revient Ă vivre avec un fardeau pesant sur les Ă©paules : nous cherchons Ă faire le bien sans arrĂȘt, sans savoir si cela fonctionnera.
De plus, cela traduit une dĂ©marche assez Ă©goĂŻste. La raison pour laquelle nous faisons du bien, finalement, câest pour nous-mĂȘme. Nous faisons du bien aux autres parce que cela nous permet de gagner des points dans lâĂ©ternitĂ©.
Quâest-ce que tu crois ?
Un peu de mal contre beaucoup de bien ?
Mais surtout, cette dĂ©marche ne rĂšgle absolument pas le problĂšme du mal que nous avons commis. En rĂ©flĂ©chissant Ă Dieu, nous pensons parfois que le bien que nous faisons devrait effacer le mal que nous avons dĂ©jĂ fait. Nous faisons quelques bonnes actions en vue dâobtenir le pardon pour nos pĂ©chĂ©s du passĂ©. Autrement dit, le bien aurait le pouvoir dâeffacer le mal, pourvu que ce bien soit supĂ©rieur au mal qui a Ă©tĂ© commis. Câest la logique de Raskolnikov, le personnage principal du roman Crime et chĂątiment de DostoĂŻevski : « Quâen penses-tu : un seul crime minuscule ne serait-il pas effacĂ© par des milliers de bonnes actions12 ? » Câest aussi la logique de la plupart des religions aujourdâhui.
Mais cette logique ne prend pas en compte la question de la justice dont nous avons dĂ©jĂ parlĂ©. Si Dieu pardonnait nos pĂ©chĂ©s en raison du bien que nous avons fait, il ne serait pas juste. Cela reviendrait Ă minimiser le mal et Ă ne pas le traiter tel quâil doit lâĂȘtre. Retournons au tribunal un instant pour comprendre cela. Le criminel se tient devant le juge, coupable dâun meurtre. Maintenant, que penseriez-vous si lâavocat du criminel prĂ©sentait sa dĂ©fense ainsi : « Mon client est coupable de ce meurtre, oui, mais par ailleurs câest un homme incroyablement vertueux. Il est investi dans de nombreuses Ćuvres sociales en faveur des dĂ©munis et il a lâapprobation de tout son voisinage. » Serait-ce une raison suffisante pour acquitter ce criminel et oublier son meurtre ? Bien sĂ»r que non ! Peu importe le bien que cet homme a fait dans sa vie, cela ne suffit pas Ă annuler le mal dont il est coupable.
De la mĂȘme maniĂšre, le bien que nous faisons ne pourra jamais effacer le mal que nous avons commis.
Certains pourraient argumenter que, devant un tribunal humain, un criminel pourrait voir sa peine allĂ©gĂ©e sâil sâagit dâun tout premier crime et que lâhomme nâa pas « le profil » dâun criminel. Câest vrai, mais il faut remarquer quâil y aura tout de mĂȘme une peine, dans tous les cas. Le mal nâest pas laissĂ© impuni.
De plus, la sĂ©vĂ©ritĂ© de la peine dĂ©pend de la personne que lâon a offensĂ©e. Imaginez quâavec mes clĂ©s, je raye une voiture qui se trouve Ă la casse. Pas bien grave, non ?
Maintenant, si je fais la mĂȘme chose avec une voiture dans la rue, jâaurais probablement un peu plus de problĂšmes. Enfin, si on mâattrape en train de rayer dĂ©libĂ©rĂ©ment la voiture du chef de lâĂ©tat⊠LĂ , jâaurais encore plus de problĂšmes ! Pourquoi ? Parce que la gravitĂ© de la faute dĂ©pend de la personne que lâon a offensĂ©e13. Lorsquâon parle de nos fautes, il faut comprendre que nous les avons commises envers lâĂȘtre le plus important de lâunivers : Dieu lui-mĂȘme. Câest donc dâautant plus grave.
Une voie sans issue
Nous voyons donc quâessayer de nous sauver nousmĂȘme ne fonctionnera pas. Comme quelquâun lâa dit, ce serait comme essayer dâaccĂ©der Ă la lune en empilant des chaises⊠Câest mission impossible !
Par ailleurs, penser pouvoir impressionner Dieu par le bien que nous faisons est plutÎt naïf. Imaginez un enfant de cinq ans qui bricole sur son établi en bois. Il
Quâest-ce que tu crois ?
perce, visse, cloue avec ses jouets le plus sĂ©rieusement du monde comme un vrai bricoleur. Il finit par dire Ă ses parents : « Papa, maman, je vais travailler sur le chantier Ă cĂŽtĂ© de la maison. Les ouvriers ont besoin de mon aide. » Ce serait mignon, mais un peu naĂŻf. Est-ce que cet enfant, avec ses jouets en bois, pourra vraiment aider des ouvriers expĂ©rimentĂ©s qui travaillent sur un vrai chantier ? Il en va de mĂȘme pour nous quand nous pensons pouvoir impressionner Dieu par notre maniĂšre de vivreâŠ
Nous devons reconnaĂźtre que nous sommes tous incapables. Incapables dâaccĂ©der Ă Dieu par nous-mĂȘmes et de rĂ©gler le problĂšme de notre cĆur mauvais. Il nous est impossible de revenir en arriĂšre et de changer notre situation.
Quand la grĂące entre en scĂšne
Câest dans ce contexte quâentre en scĂšne la grĂące, et que, tout Ă coup, nous discernons ce qui distingue la foi chrĂ©tienne des autres religions. En effet, lorsque nous parlons de la grĂące, nous touchons au cĆur mĂȘme de la foi chrĂ©tienne. Câest un enseignement que lâon retrouve en toile de fond dans toute la Bible.
Voici un extrait de la Bible qui nous aide Ă comprendre ce quâest la grĂące. Cet extrait vient juste aprĂšs une description sobre et sans Ă©quivoque du pĂ©chĂ© et de la culpabilitĂ© de lâĂȘtre humain, et il commence par un « mais » qui nous permet de voir le soleil briller de toute sa force :
Mais Dieu est riche en compassion. Ă cause du grand amour dont il nous a aimeÌ s, nous qui eÌtions morts en raison de nos fautes, il nous a rendus aÌ la vie avec Christ âcâest par grĂące que vous ĂȘtes sauveÌs. [âŠ] En effet, câest par la grĂące que vous ĂȘtes sauveÌs, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, câest le don de Dieu. Ce nâest pas par les Ćuvres, afin que personne ne puisse se vanter.
ĂphĂ©siens 2 4 -5, 8 -9
Dans ces merveilleuses phrases, il est question dâĂȘtre sauvĂ©, de rĂ©tablir une relation avec Dieu et dâĂ©chapper au jugement que nous mĂ©ritons. Enfin, une solution ! Comment ce salut peut-il se mettre en Ćuvre ? Sur quelle base ? La rĂ©ponse est simple : en raison de la grĂące de Dieu.
« Câest par grĂące que vous ĂȘtes sauvĂ©s », est-il dit. « Dieu est riche en compassion ». Quelle merveille ! Il y a une solution, et câest Dieu qui la donne, en raison dâun amour gĂ©nĂ©reux.
Je reconnais que la notion de « grĂące » fait souvent partie du vocabulaire religieux (sauf quand il sâagit dâune danseuse ou dâun prĂ©nom !). Prenons un peu de temps pour comprendre ce que cela signifie.
La grĂące nâest pas quelque chose que nous recevons en Ă©change dâun acte de notre part â mĂȘme pas celui dâaller Ă lâĂ©glise ou dâaccomplir des rites religieux. Quand la Bible parle de grĂące, il sâagit dâun don gratuit et immeÌriteÌ. Ce nâest donc pas comme le salaire que nous recevons Ă la fin du mois : si nous le recevons, câest parce que nous lâavons mĂ©ritĂ©. Ce nâest pas non plus comme une offre promotionnelle dont nous bĂ©nĂ©ficions sur un produit. Dans un sens, cette promotion est peut-ĂȘtre « immĂ©ritĂ©e », mais elle
Quâest-ce que tu crois ?
nâest pas gratuite : nous devons quand mĂȘme payer pour obtenir le produit en question. La grĂące est non seulement immĂ©ritĂ©e (nous ne devrions pas recevoir le cadeau que Dieu nous donne), mais elle est aussi gratuite (nous ne pouvons rien faire pour lâacheter).
La grĂące de Dieu, câest Dieu qui nous donne ce que nous ne mĂ©ritons pas : il nous sauve, comme le dit le texte de la Bible que nous avons citĂ©. Câest-Ă -dire quâil nous fait sortir de la situation dĂ©sespĂ©rĂ©e dans laquelle nous Ă©tions : coupables, face Ă un jugement. Il pardonne nos pĂ©chĂ©s, il rĂ©tablit la relation qui Ă©tait brisĂ©e.
Voici deux choses incroyables dans cet acte divin.
La premiĂšre, câest que Dieu ne fait pas ça parce que nous lâaurions mĂ©ritĂ©, mais il le fait prĂ©cisĂ©ment alors que nous ne le meÌritons pas ! Nous sommes ceux qui lâont offensĂ© et il est celui qui nous pardonne. Nous sommes coupables envers lui et il fait pourtant ce quâil faut pour que nous soyons acquittĂ©s et libĂ©rĂ©s.
La deuxiĂšme, câest quâil le fait gratuitement. Le passage prĂ©cĂ©demment citĂ© nous le dit : « Cela ne vient pas de vous », « Ce nâest pas par les Ćuvres. » Autrement dit, ce nâest pas nous qui avons Ă empiler des chaises jusquâĂ la lune pour accĂ©der Ă Dieu, mais câest Dieu qui vient jusquâĂ nous pour nous sauver. Il nous offre un moyen de salut gratuit !
Trop simple pour ĂȘtre vrai ?
La grùce est effectivement un cadeau gratuit que nous ne pouvons pas mériter. Nous ne pouvons rien faire qui
puisse nous sauver. Il nous suffit en effet de croire en ce qui a dĂ©jĂ Ă©tĂ© fait. Il nous suffit de placer notre confiance dans ce don gratuit et entier de Dieu : câest notre seul espoir de salut ! La logique de la Bible, imprĂ©gnĂ©e de la grĂące, est la suivante : il ne faut pas faire pour vivre, mais croire pour vivre. Nous reviendrons sur cet aspect un peu plus tard, mais il faut reconnaĂźtre quâhumainement parlant, lâidĂ©e dâun salut gratuit est difficile Ă accepter⊠Câest difficile Ă accepter, parce nous voulons mĂ©riter ce que nous avons.
Je me souviens dâun ami avec qui jâavais lu une partie de la Bible, pour lâaider Ă dĂ©couvrir lâessentiel de la foi chrĂ©tienne. AprĂšs lui avoir prĂ©sentĂ© ces rĂ©alitĂ©s que la Bible enseigne, il mâavait dit : « Benjamin, je comprends que je suis pĂ©cheur, et que je ne pourrai rien faire pour ĂȘtre acceptĂ© par Dieu. Mais quâest-ce que je peux faire dâautre ? » Vous avez remarquĂ© ? Il comprenait quâil ne pouvait rien faire pour ĂȘtre acceptĂ© par Dieu, et pourtant il demandait : « Quâest-ce que je peux faire dâautre ? » Dans un sens, une telle rĂ©action est normale. Nous voulons faire. Nous nâaimons pas nous sentir impuissant. Câest humiliant de recevoir gratuitement quelque chose que nous nâavons pas mĂ©ritĂ©.
Et câest lĂ oĂč la foi chrĂ©tienne se distingue des autres religions. Accepter la foi chrĂ©tienne, câest comprendre que nous ne pourrons jamais en faire assez pour accĂ©der Ă Dieu. Mais ça ne sâarrĂȘte pas lĂ . Câest aussi comprendre que nous nâavons pas besoin de faire, parce que JĂ©sus a dĂ©jĂ fait pour nous tout ce quâil fallait. Et ça, câest une merveilleuse nouvelle.
Quâest-ce que tu crois ?
La grĂące, oui, mais oĂč est la justice ?
Peut-ĂȘtre que tout ceci vous semble encore un peu abstrait. Ou peut-ĂȘtre mĂȘme carrĂ©ment injuste. Câest vrai que nous avons rĂ©pĂ©tĂ©, Ă plusieurs reprises, que Dieu ne peut pas se contenter de pardonner le mal. Il doit Ă©galement le prendre au sĂ©rieux. Câest une question de justice. Alors est-ce que la grĂące nâest pas injuste ? Si Dieu pardonne nos pĂ©chĂ©s en raison de sa grande misĂ©ricorde, oĂč est sa justice ? Le juge ne peut pas laisser le criminel partir libre, juste comme ça !
Ă travers ces questions, nous touchons au cĆur de la foi chrĂ©tienne, et cela nous amĂšne Ă notre prochain chapitre. Comme nous lâavons dit, la grĂące de Dieu, câest Dieu qui nous donne ce que nous ne mĂ©ritons pas. Mais ça ne sâarrĂȘte pas lĂ . Si Dieu peut nous donner ce que nous ne mĂ©ritons pas, câest parce que quelquâun dâautre a pris sur lui la peine que nous meÌritions. Cette affirmation est primordiale. Nous allons nous y attarder pour comprendre comment Dieu peut faire grĂące tout en restant entiĂšrement juste.
Comme nous allons le voir, câest en raison de ce que JĂ©sus a fait que Dieu peut pardonner librement Ă tous ceux qui placent leur confiance en JĂ©sus. Le comprendre nous aidera Ă encore mieux apprĂ©cier la bonne nouvelle de la foi chrĂ©tienne.
LA FOI CHRĂTIENNE : La mort de JĂ©sus fait toute la diffĂ©rence
Nous avons parfois besoin dâexplications pour comprendre le sens de certaines choses. Câest vrai en particulier en ce qui concerne les raisons de la mort de JĂ©sus sur la croix. Beaucoup en ont entendu parler et savent que câest quelque chose dâimportant pour les chrĂ©tiens, qui en parlent souvent. Mais ils ne savent pas forcĂ©ment en quoi câest important et ce que cela signifie.
JâespĂšre que ce chapitre vous aidera Ă comprendre pourquoi la croix a tellement dâimportance aux yeux des chrĂ©tiens. Comme nous allons le voir, câest en saisissant les raisons de la mort de JĂ©sus que lâon pourra rĂ©ellement comprendre ce quâest le christianisme. Posons-nous donc la question : « Pourquoi JĂ©sus est-il mort ? »
JĂ©sus, mort parce quâil Ă©tait coupable ?
JĂ©sus a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă mort par les autoritĂ©s de son Ă©poque. Cependant, JĂ©sus nâest pas mort parce quâil Ă©tait
Quâest-ce que tu crois ?
coupable, mais alors quâil Ă©tait innocent : cela ressort trĂšs clairement des rĂ©cits que la Bible donne de sa mort.
Nous apprenons que câest « par jalousie quâils [les chefs religieux] avaient fait arrĂȘter JĂ©sus » (Matthieu 27.18). Lâenseignement de JĂ©sus les gĂȘnait. Ils voulaient se dĂ©barrasser de lui. Ils lâont donc faussement accusĂ© de crimes quâil nâavait pas commis, puis ils lâont livrĂ© aux autoritĂ©s politiques.
Cependant, cela ne suffisait pas Ă le faire condamner Ă mort. AprĂšs lâavoir interrogĂ©, Pilate, le gouverneur, a dĂ©clarĂ© : « Je ne trouve chez cet homme aucun motif de le condamner » (Luc 23.4). Judas, qui avait trahi JĂ©sus, dĂ©clare de son cĂŽtĂ© : « Jâai pĂ©chĂ© en faisant arrĂȘter un innocent » (Matthieu 27.4). JĂ©sus nâĂ©tait pas coupable !
Quand nous lisons le rĂ©cit de sa vie, nous dĂ©couvrons effectivement un homme qui nâa toujours fait que du bien autour de lui. On ne lâa jamais entendu profĂ©rer de paroles blessantes. Il a toujours fait preuve dâamour et de compassion envers ceux quâil cĂŽtoyait. Il a vĂ©cu dans lâobĂ©issance parfaite Ă Dieu. Il nâa jamais pĂ©chĂ©. En somme, JĂ©sus a rĂ©ussi lĂ oĂč nous avons tous Ă©chouĂ©âŠ
Comment donc réussir à faire condamner cet innocent ?
Les chefs religieux, jaloux de Jésus, parviennent, en excitant la foule, à obtenir sa mort. « Crucifie-le ! Crucifie-le ! », crient-ils. Sous la pression de la foule, Pilate cÚde et livre Jésus à la mort par crucifixion.
Sur la croix, JĂ©sus est entourĂ© de deux criminels, lâun Ă sa droite, lâautre Ă sa gauche. Alors que lâun dâeux insulte JĂ©sus, lâautre le reprend : « Pour nous, ce nâest que justice,
La mort de Jésus fait toute la différence
puisque nous recevons ce quâont mĂ©ritĂ© nos actes, mais celui-ci nâa rien fait de mal » (Luc 23.41). JĂ©sus nâavait effectivement rien fait de mal. MĂȘme ce brigand le reconnaissait ! JĂ©sus Ă©tait innocent. CâĂ©tait Ă©vident pour tous. Pourtant, il est quand mĂȘme condamnĂ© Ă mort. Pourquoi ?
JĂ©sus, mort parce quâil a Ă©chouĂ© ?
On pourrait alors penser que la mort de JĂ©sus Ă©tait un Ă©chec. En voici encore un qui a fait de belles promesses, et qui nâa pas su les tenir. Tout avait si bien commencĂ©, tous les espoirs Ă©taient focalisĂ©s sur lui, mais il nâa pas rĂ©ussi Ă aller jusquâau bout de ses idĂ©es⊠JĂ©sus Ă©tait impuissant face Ă ses accusateurs et face Ă la foule qui voulait le condamner, voilĂ pourquoi il est mort.
Cependant, ce nâest pas ainsi que la Bible dĂ©crit les Ă©vĂ©nements qui ont conduit Ă sa mort.
Dâabord, JĂ©sus aurait trĂšs bien pu Ă©chapper Ă la mort. Il a accompli des miracles extraordinaires : il a tout pouvoir sur ce monde. Il est Dieu. Il aurait donc pu Ă©chapper miraculeusement Ă la mort, comme il lâa fait Ă dâautres occasions14. Cette fois-ci, cependant, il a choisi de ne pas le faire.
Ensuite, la mort de JĂ©sus nâĂ©tait pas une surprise. JĂ©sus lui-mĂȘme lâavait prĂ©dite. Il avait lui-mĂȘme annoncĂ© Ă lâavance sa mort Ă ses disciples : « Le Fils de lâhomme [un terme par lequel JĂ©sus parle de lui-mĂȘme] sera livrĂ© entre les mains des hommes ; ils le feront mourir et, trois jours aprĂšs avoir Ă©tĂ© mis Ă mort, il ressuscitera » (Marc 9.31).
JĂ©sus dira mĂȘme Ă ses disciples que sa mort est la raison pour laquelle il est venu : « Le Fils de lâhomme est venu
Quâest-ce que tu crois ?
non pour ĂȘtre servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup » (Marc 10.45).
La mort de JĂ©sus nâĂ©tait donc pas un Ă©chec. Cela faisait partie du plan de Dieu depuis le dĂ©but. La Bible nous amĂšne Ă comprendre que Dieu a envoyĂ© JĂ©sus dans le monde, prĂ©cisĂ©ment afin quâil donne sa vie sur une croix.
Alors, pourquoi ? Pourquoi Jésus a-t-il vécu pour mourir ? Et pourquoi avait-il besoin de mourir de cette maniÚre ? Pour répondre à ces questions, et pour continuer à nous laisser émerveiller par la bonne nouvelle de la foi chrétienne, il faut maintenant saisir la raison fondamentale de la mort de Jésus.
Jésus, mort pour⊠sauver
Lâange qui a annoncĂ© la naissance de JĂ©sus lâa prĂ©sentĂ©e comme une « bonne nouvelle », parce que JĂ©sus venait comme sauveur : « Je vous annonce une bonne nouvelle qui sera pour tout le peuple le sujet dâune trĂšs grande joie. Un Sauveur vous est nĂ© aujourdâhui » (Luc 2.10). Si JĂ©sus vient sur la terre, et si JĂ©sus meurt⊠câest pour sauver.
Rappelez-vous, au chapitre prĂ©cĂ©dent nous avons dĂ©crit la grĂące ainsi : la grĂące, câest Dieu qui nous offre ce que nous ne mĂ©ritons pas, parce que quelquâun dâautre âJĂ©sus â a pris sur lui la peine que nous mĂ©ritions.
Ce que nous mĂ©ritions, câest le jugement et la colĂšre de Dieu, en raison de notre rĂ©bellion. JĂ©sus meurt sur la croix pour prendre cette punition et ce jugement Ă notre place. Ainsi, par la mort de JĂ©sus, Dieu peut nous donner ce que
La mort de Jésus fait toute la différence
nous ne mĂ©ritons pas : le pardon de toutes nos fautes, une relation rĂ©tablie avec lui, la vie pour toujours au lieu de lâenfer qui nous Ă©tait destinĂ©.
Un texte de la Bible nous permet de voir cela avec plus de dĂ©tails. Ce texte a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© plusieurs siĂšcles avant la naissance de JĂ©sus, pour annoncer Ă lâavance ce que sa mort allait accomplir. En parlant de la mort de JĂ©sus, il est Ă©crit :
Pourtant, ce sont nos souffrances quâil a porteÌes, câest de nos douleurs quâil sâest chargeÌ. Et nous, nous lâavons consideÌreÌ comme puni, frappeÌ par Dieu et humilieÌ. Mais lui, il eÌtait blesseÌ aÌ cause de nos transgressions, briseÌ aÌ cause de nos fautes : la punition qui nous donne la paix est tombeÌe sur lui, et câest par ses blessures que nous sommes gueÌris.
ĂsaĂŻe 53.4 -5
Ce texte montre clairement que JĂ©sus nâest pas mort Ă cause de ses fautes Ă lui, mais bien Ă cause des nĂŽtres. Il a Ă©tĂ© blessĂ© Ă cause de nos transgressions. Il a Ă©tĂ© brisĂ© Ă cause de nos fautes. La punition, qui Ă©tait la nĂŽtre, est tombĂ©e sur lui.
Incroyable, nâest-ce pas ? JĂ©sus est innocent, et pourtant il donne sa vie pour des coupables. Câest lui qui est puni Ă la place de tous ceux qui se confient en lui. Il agit un peu comme un paratonnerre : il prend sur lui la foudre, la colĂšre de Dieu, Ă notre place. Ou encore comme un bouclier : en nous cachant derriĂšre lui, nous Ă©chappons au jugement que nous mĂ©ritons, car il le prend Ă notre place.
Quâest-ce que tu crois ?
Câest cela qui est merveilleux avec la croix de JĂ©sus : câest lĂ que nous voyons la justice et lâamour de Dieu se manifester simultanĂ©ment.
Nous y voyons la justice de Dieu, car le pĂ©chĂ© est pris au sĂ©rieux. Dieu ne balaie pas la poussiĂšre sous le tapis : JĂ©sus paye pour nos pĂ©chĂ©s. Pendant plusieurs heures, JĂ©sus souffre la mort la plus atroce qui puisse exister, dans la douleur et dans les cris. Câest le reflet de la souffrance intĂ©rieure, bien plus grande, quâil subit en prenant sur lui la colĂšre de Dieu â jugement quâentraĂźne notre pĂ©chĂ©.
Cependant, Ă la croix, nous voyons aussi lâamour de Dieu dans toute sa beautĂ©. Câest Dieu qui envoie son Fils JĂ©sus pour payer Ă notre place. JĂ©sus donne sa vie volontairement pour nous sauver. Son amour le pousse Ă payer Ă la place des coupables que nous sommes, pour que nous soyons libres et pardonnĂ©s.
RĂ©sumons. Pourquoi JĂ©sus meurt-il sur la croix ? Parce que Dieu devait punir le pĂ©chĂ©, en raison de sa justice, et parce quâil voulait nous sauver de ce jugement, en raison de son amour.
Câest merveilleux ! Ă la croix, nous voyons Ă la fois la mort et la vie, les tĂ©nĂšbres et la lumiĂšre, le jugement et le salut. Imaginons une illustration. Des pompiers sont en train dâĂ©teindre un feu de forĂȘt. Au milieu des cendres, ils dĂ©couvrent le cadavre dâun oiseau. Mais en soulevant lâoiseau mort, ils trouvent sous lui des oisillons vivants. Il y aura eu Ă la fois la mort et la vie. La mort pour lâoiseau qui a protĂ©gĂ© ses petits. Et la vie pour les petits qui ont Ă©tĂ© sauvĂ©s du feu.
mort de Jésus fait toute la différence
Câest cela que JĂ©sus a accompli. Il est mort pour que nous puissions vivre.
Câest trop beau et câest vrai !
Les consĂ©quences de la mort de JĂ©sus sont extraordinaires. Ceux qui vivent au bĂ©nĂ©fice de cette mort sont pardonnĂ©s de toutes leurs fautes. JĂ©sus est mort pour eux. JĂ©sus a pris sur lui le jugement quâils mĂ©ritaient. Il nây a donc plus de jugement pour eux, plus de condamnation, plus aucune trace de colĂšre !
Câest comme quelquâun qui aurait une dette bien trop Ă©levĂ©e pour pouvoir la rembourser et Ă qui on proposerait de la lui remettre. Quelle libertĂ© ! Ou quelquâun qui aurait vĂ©cu pendant des annĂ©es avec un fardeau pesant sur les Ă©paules, et ce fardeau lui serait enlevĂ©. Quel soulagement ! VoilĂ ce qui se passe lorsque nous sommes pardonnĂ©s de nos pĂ©chĂ©s et que notre « casier judiciaire divin » se retrouve totalement vierge.
Le rĂ©formateur allemand Martin Luther parlait dâun « joyeux Ă©change ». Sur la croix, JĂ©sus paye Ă notre place. Nos fautes sont mises Ă son compte. Mais ce nâest pas tout. Lorsque nous plaçons notre confiance en lui, nous recevons Ă©galement la perfection de sa propre vie. Souvenezvous : JĂ©sus Ă©tait innocent, parfait, sans aucun pĂ©chĂ©. Il a vĂ©cu la vie que nous nâavons pas pu vivre ! Cette vie, cette perfection, cette justice, est mise Ă notre compte. JĂ©sus prend sur lui nos habits sales, et il nous donne en Ă©change ses habits propres. Il prend sur lui nos pĂ©chĂ©s, et il nous revĂȘt de sa justice. Câest effectivement un « joyeux Ă©change », nâest-ce pas ?!
Quâest-ce que tu crois ?
Câest cet Ă©change qui nous permet de nous prĂ©senter devant Dieu avec assurance et confiance. GrĂące Ă la mort de JĂ©sus, nous ne sommes plus coupables devant Dieu, mais entiĂšrement justes. Il nous voit comme il voit JĂ©sus, dans toute sa perfection. Nous sommes donc, enfin, rĂ©conciliĂ©s avec Dieu, en bonne relation avec le Dieu de lâunivers. Le Dieu que nous avons offensĂ©. Nous pouvons alors vivre pour ce pour quoi nous avons Ă©tĂ© créés : connaĂźtre DieuâŠ
Vous vous dites peut-ĂȘtre : « Mais je ne le mĂ©rite pas ! » Effectivement. Nous nâavons rien fait pour le mĂ©riter. Nous nâavons rien Ă faire pour le mĂ©riter. Câest prĂ©cisĂ©ment cela que nous appelons « la grĂące »⊠et câest ce qui est tellement merveilleux dans la foi chrĂ©tienne. Câest ça, la bonne nouvelle !
AprĂšs lâorage que nous venons de traverser, cela fait du bien de voir le soleil briller Ă nouveau, nâest-ce pas ? Mais ce nâest pas fini. En effet, nous savons tous quâun mĂ©dicament nâa dâeffet que si on lâavale ! De la mĂȘme maniĂšre, ce message est une merveilleuse nouvelle uniquement pour ceux qui la reconnaissent comme telle ! Câest ce que nous allons voir au prochain chapitre.
LA FOI CHRĂTIENNE : Le choix quâon ne peut Ă©viter
La vie est faite de choix. Certains de ces choix nâont pas de grandes consĂ©quences : le choix dâun plat au restaurant, de chaussures dans un magasin, dâune place de parking. Dâautres, en revanche, peuvent impacter notre vie : le choix du mĂ©tier, le lieu d'habitation, avec qui passer sa vie. Quâil sâagisse de choix sans importance ou de choix consĂ©quents, il nâest jamais facile de choisir lorsque nous sommes confrontĂ©s Ă une foule de possibilitĂ©s. En fait, plus il y a dâoptions, plus il est difficile de se dĂ©cider !
On retrouve Ă©galement cela dans le domaine des religions. Il suffit de flĂąner dans une librairie pour le constater : on nâa que lâembarras du choix ! On a lâimpression de se trouver au milieu dâun « marchĂ© de spiritualitĂ©s ». Comme sur le menu dâun restaurant, on nous propose de choisir ce qui nous convient le mieux parmi les multiples conceptions de Dieu et de la maniĂšre dont nous sommes appelĂ©s Ă vivre. Difficile de se repĂ©rer au milieu de toutes ces alternatives !
Quâest-ce que tu crois ?
Cependant, tout ce que nous avons dit jusquâici concernant la foi chrĂ©tienne doit nous amener Ă la conclusion suivante : JĂ©sus nâest pas une option parmi dâautres.
Un seul chemin
JĂ©sus lui-mĂȘme lâa affirmĂ© : « Je suis le chemin, la vĂ©ritĂ©, et la vie. Nul ne vient au PĂšre que par moi » (Jean 14.615). JĂ©sus nous dit ici quâil n'y a qu'un seul moyen dâaccĂ©der Ă Dieu : au travers de lui. Il est le seul pont qui permette de relier les ĂȘtres humains avec le Dieu de lâunivers. Tous les autres chemins sont des impasses.
Comment réagissez-vous face à cette déclaration de Jésus ?
Je me souviens avoir partagĂ© cette citation de JĂ©sus Ă un Ă©tudiant, qui a rĂ©agi en protestant : « Mais câest arrogant ! Pour qui se prend-il ?! » Câest vrai que cela semble extrĂȘmement arrogant de la part dâune personne. Essayez de dire la mĂȘme chose la prochaine fois que vous ĂȘtes au milieu dâune foule, juste pour voir la rĂ©action des gens ! JĂ©sus est-il vraiment arrogant lorsquâil dĂ©clare ĂȘtre le seul moyen dâaccĂ©der Ă Dieu ?
Si lâon y rĂ©flĂ©chit, la dĂ©claration de JĂ©sus nâest pas si surprenante que cela. En fait, câest la conclusion logique de tout ce que nous avons vu jusquâici. Si lâĂȘtre humain est rĂ©ellement coupable devant Dieu, quâil se trouve face Ă un jugement Ă©ternel, et quâil ne peut se sauver lui-mĂȘme, alors quelle solution ? Comment trouver un moyen par lequel nous pouvons ĂȘtre pardonnĂ©s, sans que la justice de Dieu ne soit bafouĂ©e ? La seule rĂ©ponse satisfaisante Ă ces questions, câest la mort de JĂ©sus. Câest lĂ que le pĂ©chĂ©
Le choix quâon ne peut Ă©viter
est à la fois pris au sérieux (Jésus paye), et pardonné (Jésus paye à notre place). Jésus est donc le seul qui peut réellement régler le problÚme qui nous concerne tous : le problÚme de notre péché. Tous les autres systÚmes de pensées échouent et passent à cÎté de la vraie solution. Ce sont des pansements qui cachent la plaie, au lieu de la traiter en profondeur.
De plus, JĂ©sus a prouvĂ© de maniĂšre remarquable quâil Ă©tait Ă la hauteur dâune telle dĂ©claration. Sa mort nâĂ©tait pas la fin de lâhistoire : il nâest pas restĂ© dans le tombeau. Les rĂ©cits de la vie de JĂ©sus se terminent avec la nouvelle de sa rĂ©surrection : JĂ©sus est revenu Ă la vie, comme il lâavait annoncĂ©. Peut-ĂȘtre que vous en doutez. Vous vous dites certainement :
« Câest du grand nâimporte quoi ! » Dans ce cas, je vous encourage Ă creuser ce sujet16. Nous pouvons examiner sans crainte la rĂ©surrection de JĂ©sus. Cette rĂ©surrection prouve que tout ce que JĂ©sus a dit et fait est digne de confiance. Il est rĂ©ellement le sauveur envoyĂ© par Dieu. Il est rĂ©ellement celui qui a vaincu la mort et le pĂ©chĂ©. Il est rĂ©ellement le seul chemin pour accĂ©der Ă Dieu !
Ă la lumiĂšre de tout ceci, nous ne devrions pas ĂȘtre surpris par cette dĂ©claration de JĂ©sus. Nous devrions plutĂŽt comprendre quâelle appelle une rĂ©action de notre part.
Une seule bonne réaction
La foi chrĂ©tienne nâest pas comme un bon roman que lâon a eu du plaisir Ă lire. On a trouvĂ© lâhistoire vraiment belle, mais ça sâarrĂȘte lĂ . On passe Ă autre chose, sans que cela change notre vie.
Quâest-ce que tu crois ?
La foi chrĂ©tienne est plutĂŽt comme une alarme incendie. Lorsquâelle retentit, on ne continue pas ses activitĂ©s comme si de rien nâĂ©tait. Cette alarme exige que lâon prenne une dĂ©cision. Sâil y a effectivement le feu dans le bĂątiment, alors il faut fuir. On ne peut pas repousser la dĂ©cision Ă plus tard.
De la mĂȘme maniĂšre, la foi chrĂ©tienne requiert une dĂ©cision de notre part. Si tout cela est vrai, alors nous devons rĂ©agir en consĂ©quence. Nous ne pouvons pas rester lĂ , sans rien faire, comme si de rien nâĂ©tait.
La Bible met en avant deux attitudes appropriĂ©es au vu de tout ce que nous avons vu jusquâici. Nous les lisons dans les premiĂšres paroles que JĂ©sus adresse Ă ceux quâil enseigne : « Repentez-vous, et croyez Ă la bonne nouvelle » (Marc 1.15). Ces deux attitudes sont la repentance (« repentez-vous ») et la foi (« croyez »). Explorons ensemble la signification de ces deux notions.
La repentance, un demi-tour
Plusieurs de mes amis ont Ă©tĂ© surpris par le message de la foi chrĂ©tienne que jâessayais de leur expliquer. « Benjamin, câest trop facile ! » mâont-ils dit. « Tu demandes pardon Ă JĂ©sus pour tes fautes, et puis tu peux faire toutes les bĂȘtises que tu veux ?! » Câest peut-ĂȘtre Ă©galement votre rĂ©action en entendant parler de la grĂące de Dieu, qui nous est accordĂ©e gratuitement, sans aucun effort de notre part. Ou peutĂȘtre que câest ainsi que vivent les chrĂ©tiens que vous avez rencontrĂ©s : des gens qui se disent « chrĂ©tiens », mais dont la vie ne reflĂšte pas rĂ©ellement ce que la Bible enseigne.
Cependant, quelquâun qui se dirait chrĂ©tien tout en vivant Ă sa guise, sans montrer aucune volontĂ© de changement, montrerait par lĂ quâil nâa pas compris une des bases de la vie chrĂ©tienne : la repentance.
Pour dĂ©finir la repentance simplement, on pourrait dire que câest un demi-tour. Câest une prise de conscience de la gravitĂ© de son pĂ©chĂ©, qui nous amĂšne Ă nous en dĂ©tourner. Il ne sâagit pas juste dâĂȘtre attristĂ© face au mal que nous avons commis, ni mĂȘme de simplement regretter les consĂ©quences du mal que nous avons fait. Il sâagit de prendre conscience que nous avons commis ce mal envers Dieu, que nous lâavons offensĂ© en ne vivant pas comme nous aurions dĂ» vivre, et que câest grave.
Il ne sâagit pas non plus de simplement comprendre que nous avons offensĂ© Dieu, puis de continuer sur le mĂȘme chemin. Imaginez que vous soyez au volant de votre voiture pour vous rendre quelque part. Ă un certain moment, vous vous rendez compte que vous nâavez pas pris le bon chemin. Que faites-vous ? Il ne suffit pas de prendre conscience du fait que vous ĂȘtes sur le mauvais chemin, tout en continuant votre route. Il ne suffit pas non plus de vous dire « Bon, je changerai de chemin plus tard », ni mĂȘme de simplement vous arrĂȘter et attendre. Non, la seule bonne rĂ©action, si vous avez rĂ©ellement compris que vous ĂȘtes sur le mauvais chemin, câest de faire demi-tour et de repartir dans lâautre sens. De la mĂȘme maniĂšre, la repentance est une prise de conscience de la gravitĂ© de notre pĂ©chĂ© qui nous amĂšne Ă nous en dĂ©tourner, pour repartir dans la bonne direction.
ConcrÚtement, nous avons chacun des choses différentes que nous devons abandonner : les commérages ou notre
Quâest-ce que tu crois ?
attitude de jugement par exemple. Rompre une relation pour respecter ce que la Bible enseigne sur la sexualitĂ©. ArrĂȘter de vivre pour lâargent et les possessions. Ne plus vivre une vie Ă©goĂŻste, tournĂ©e vers soi-mĂȘme. Et bien dâautres choses⊠Pour chacun, cependant, il sâagira de reconnaĂźtre que Dieu est le maĂźtre de tous les domaines de notre vie.
Câest cela la premiĂšre chose Ă laquelle nous sommes appelĂ©s : prendre conscience que nous avons fait fausse route, que nous avons offensĂ© Dieu et que nous avons un besoin urgent de faire demi-tour. Nous ne pouvons pas crĂ©er cette prise de conscience par des efforts humains comme avec certaines musiques, quelques privations ou pratiques ascĂ©tiques. Cette prise de conscience est produite par Dieu lui-mĂȘme, lorsque nous sommes confrontĂ©s Ă sa grandeur et Ă la gravitĂ© de lâoffense que nous avons commise.
Peut-ĂȘtre ĂȘtes-vous conscient du fait que vous nâĂȘtes pas parfait (qui nâen est pas conscient ?), et des fautes que vous commettez jour aprĂšs jour. Cependant, vous avez encore du mal Ă saisir lâurgence de la situation et la gravitĂ© de vos fautes envers Dieu. Dans ce cas, puis-je vous encourager Ă parler Ă Dieu, sincĂšrement, et Ă lui demander de « lever le voile » sur la gravitĂ© de votre pĂ©chĂ© ? Ce nâest pas agrĂ©able, câest vrai, mais câest nĂ©cessaire.
Cette premiĂšre dĂ©marche est profondĂ©ment liĂ©e Ă la seconde, tout comme les deux faces dâune mĂȘme piĂšce. La deuxiĂšme rĂ©action au message de la Bible, câest la foi, câest-Ă -dire la confiance que lâon place en JĂ©sus. Car si lâon se repent, si lâon fait demi-tour, câest pour se diriger vers le bon endroit : vers JĂ©sus.
Le choix quâon ne peut Ă©viter
La foi, un saut dans le vide ?
Je ne sais pas si vous avez dĂ©jĂ sautĂ© dans le vide. Moi oui, et je me souviens encore de la peur qui mâa envahi ce jour-lĂ ! Mes genoux tremblaient et mon cĆur battait fort. Je voyais le vide sous mes pieds. JâĂ©tais rempli de terreurâŠ
CâĂ©tait un saut Ă lâĂ©lastique, et pour quelquâun qui a le vertige comme moi, ce nâĂ©tait pas la meilleure idĂ©e au monde ! Lorsquâon parle de la foi, il est courant dâen parler comme dâun « saut dans le vide ». Est-ce vraiment le cas ?
Il ne sâagit certainement pas de sauter de nâimporte quelle falaise sans rĂ©flĂ©chir. Comme nous lâavons vu plus tĂŽt (quand le cafĂ© Ă©tait encore chaud !) : la foi nâest pas un simple sentiment passager qui nous tombe dessus par un beau matin. La foi est la confiance que lâon met en JĂ©sus, lorsquâon comprend quâil est digne de confiance. La foi exige donc une rĂ©flexion de notre part. Nous avons besoin de connaĂźtre le message de la foi chrĂ©tienne : ce que la Bible enseigne concernant Dieu, notre problĂšme, et ce que JĂ©sus a fait Ă la croix. Câest ce que nous avons vu ensemble dans ce livre. Câest en sachant ces choses et en les reconnaissant comme vraies que nous pourrons rĂ©ellement faire « le pas de la foi », en toute connaissance de cause.
Ce « pas de la foi » nâest pas un saut dans le vide les yeux fermĂ©s, sans trop savoir ce qui va nous arriver. Ce nâest pas non plus comme un saut Ă lâĂ©lastique oĂč lâon est attaché âcar dans le cas du saut Ă l'Ă©lastique, il y a toujours une part de doute Ă propos d'Ă©ventuels systĂšmes de sĂ©curitĂ© dĂ©faillants⊠Dans la Bible, la foi est dĂ©crite comme une « ferme assurance » (HĂ©breux 11.1). Cette ferme assurance se base sur des faits rĂ©els que nous pouvons examiner.
Quâest-ce que tu crois ?
Cependant, la foi ne sâarrĂȘte pas lĂ . Il faut la mettre en action. Il est donc nĂ©cessaire de faire un pas en avant et de ne pas se limiter uniquement Ă la rĂ©flexion.
Lâexemple souvent utilisĂ© pour illustrer ce propos, câest celui dâune chaise. Supposons que je me tienne Ă cĂŽtĂ© dâune chaise extrĂȘmement solide, capable de supporter mĂȘme le poids dâun Ă©lĂ©phant. Si un ami me dit que cette chaise peut soutenir mon poids, quelle est la preuve que je crois rĂ©ellement ce quâil me dit ? Il ne suffit pas que je sache intellectuellement que la chaise est en mesure de supporter mon poids. Il ne suffit pas non plus de dire que je suis convaincu que cette chaise peut effectivement supporter mon poids. Je ne le prouverai quâen mâasseyant dessus. La seule maniĂšre « dâexercer la foi », de montrer que je crois vraiment, câest dâaller jusquâau bout : aller mâasseoir sur la chaise pour constater quâelle supporte effectivement mon poids.
Câest la mĂȘme chose concernant la foi chrĂ©tienne. On peut connaĂźtre beaucoup de choses au sujet de JĂ©sus et mĂȘme croire que ces choses sont vraies. Mais ce nâest pas la vraie foi. Ce nâest pas suffisant. Nous sommes toujours debout Ă cĂŽtĂ© de la chaise. La vraie foi, câest faire le pas en avant. Câest donner suite au message de JĂ©sus et agir en consĂ©quence. Câest se dĂ©tourner de ses fautes et se confier en lui. Câest cela qui prouve que notre foi est rĂ©elle, authentique. Câest cela qui montre que nous reconnaissons rĂ©ellement JĂ©sus comme Ă©tant digne de confiance.
Si JĂ©sus est rĂ©ellement celui quâil a dit ĂȘtre, et si tout ce que nous avons vu jusquâici est vrai, alors câest Ă cela que
Le choix quâon ne peut Ă©viter
chacun de nous est appelé : faire ce pas en avant. Nous détourner de nos fautes, pour nous tourner vers Jésus.
Je ne sais pas oĂč vous en ĂȘtes, alors que ce livre touche presque Ă sa fin. Ă cĂŽtĂ© de la chaise, prĂȘt Ă vous asseoir ? Bien loin de la chaise, en train de regarder, en restant Ă distance ? Entre les deux, avec tout un tas de questions en tĂȘte ? Quelle que soit votre situation, jâaimerais vous laisser avec quelques remarques pour clore notre pause-cafĂ©.
Prendre le temps de réfléchir
Dans un film, la derniĂšre scĂšne est un moment unique. AprĂšs 1h30 dâaction et de suspense, câest la fin de lâhistoire. Le rythme sâest ralenti, les hĂ©ros se sĂ©parent. Ils vont continuer leur chemin chacun de leur cĂŽtĂ© et la vie va reprendre son cours normal. AprĂšs le feu de lâaction, câest lâoccasion de rĂ©flĂ©chir Ă tout ce qui sâest passĂ© dans le film.
La conclusion de ce livre ressemble un peu Ă la derniĂšre scĂšne dâun film. Nous avons vu beaucoup de choses depuis le dĂ©but. Certaines dâentre elles Ă©taient trĂšs personnelles. Peut-ĂȘtre avez-vous lu des sections de ce livre en faisant la grimace ? Peut-ĂȘtre y avez-vous trouvĂ© matiĂšre Ă rĂ©flexion. Avant de vous laisser, jâaimerais encore mettre en avant quelques Ă©lĂ©ments qui vont vous aider Ă rĂ©flĂ©chir Ă tout ce que nous avons Ă©tudiĂ©.
Nous allons le faire en nous intĂ©ressant Ă un dernier passage de la Bible. Il sâagit dâun discours que JĂ©sus a adressĂ© Ă une foule :
Quâest-ce que tu crois ?
Si quelquâun veut ĂȘtre mon disciple, quâil renonce aÌ luimĂȘme, quâil se charge de sa croix et quâil me suive ! En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra aÌ cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. Et que servira-t-il aÌ un homme de gagner le monde entier, sâil perd son Ăąme ? Que donnera un homme en eÌchange de son Ăąme ?
Marc 8.34 -37Je ne vois pas de paroles plus appropriĂ©es que celles-ci pour achever le bout de chemin que nous avons commencĂ© ensemble. Jâaimerais souligner quatre choses en lien avec tout ce que nous avons vu jusquâici, Ă partir de ces paroles de JĂ©sus : câest important, ça coĂ»te, câest nĂ©cessaire, et câest ce quâil y a de meilleur.
Câest important
Nos journĂ©es nâont que 24 heures, alors on nâa pas trop le temps de rĂ©flĂ©chir, nâest-ce pas ? Elles sont dĂ©jĂ bien remplies avec le travail, la famille et les amis. Il faut ajouter Ă cela la gestion du budget et les responsabilitĂ©s, les imprĂ©vus et les alĂ©as de la vie... et si lâon y rajoute les Ă©crans qui envahissent notre quotidien, nous nâavons plus une minute de rĂ©pit !
Avec ce rythme de vie effrĂ©nĂ©, difficile dâarriver Ă prendre du temps pour sâintĂ©resser Ă la foi. Cependant, contrairement Ă bien des choses de la vie, il sâagit lĂ dâun sujet des plus importants. On passe souvent beaucoup de temps Ă dĂ©battre de sujets sans importance que lâon peut laisser de cĂŽtĂ© sans problĂšme. Par exemple, faut-il dire « pain au chocolat » ou
« chocolatine » ? Vous trouverez de nombreux articles en ligne qui vous aideront Ă creuser le sujet afin de vous faire un avis. Mais, aprĂšs tout, est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? Ignorer la question nâaura pas de grandes consĂ©quences. Ăa ne va pas changer la destinĂ©e de notre planĂšteâŠ
En revanche, lorsquâon parle de JĂ©sus et de la foi chrĂ©tienne, câest diffĂ©rent. Câest important. Les consĂ©quences sont sĂ©rieuses. Notre position par rapport Ă JĂ©sus et Ă ce quâil a enseignĂ© ne va peut-ĂȘtre pas changer la destinĂ©e de notre planĂšte, mais cela va assurĂ©ment dĂ©finir notre destinĂ©e Ă©ternelle. Regardez ce que JĂ©sus dĂ©clare dans le discours cité plus haut :
« Et que servira-t-il Ă un homme de gagner le monde entier, sâil perd son Ăąme ? »
Ce que JĂ©sus dĂ©clare ici est trĂšs profond. Câest une question rhĂ©torique par laquelle JĂ©sus montre quâil ne servirait Ă rien de gagner le monde tout entier si lâon en vient Ă perdre son Ăąme.
En parlant de lâĂąme, JĂ©sus dĂ©signe lâĂȘtre humain dans sa dimension Ă©ternelle : non pas seulement notre corps qui va mourir et se dĂ©composer, mais notre ĂȘtre intĂ©rieur, qui va vivre pour toujours. JĂ©sus dit que nous pourrions gagner le monde entier : la richesse et les honneurs, le confort et le succĂšs, et tout ce que la sociĂ©tĂ© autour de nous considĂšre comme prĂ©cieux. Mais cela ne va pas durer. Nous nâavons, au mieux, que quelques dizaines dâannĂ©es Ă vivre, puis nous quitterons cette terre. Il serait donc insensĂ© de se focaliser lĂ -dessus, en oubliant totalement lâĂ©tat de notre Ăąme.
Quâest-ce que tu crois ?
Car quand nous parlons de lâĂąme, nous parlons de lâĂ©ternitĂ©. Nous parlons dâune existence sans fin. Notre vie ici-bas ne reprĂ©sente quâune goutte dâeau dans lâocĂ©an quâest lâĂ©ternitĂ©. Ă quoi cela servirait-il de concentrer tous nos efforts sur la goutte dâeau, en oubliant totalement lâocĂ©an qui lâentoure ? De plus, il faut prendre en compte ce que nous avons vu jusquâici : par dĂ©faut, notre avenir Ă©ternel sera celui du jugement que nous avons mĂ©ritĂ©. Nous sommes en chemin pour « perdre notre Ăąme », en raison de la condamnation que mĂ©rite notre rĂ©bellion envers Dieu.
VoilĂ pourquoi il sâagit dâun des sujets les plus importants. Si notre avenir Ă©ternel en dĂ©pend, alors cela vaut la peine de prendre un peu de temps dans notre vie chargĂ©e pour y rĂ©flĂ©chir. Soit câest faux, et nous avons besoin de le savoir afin de passer Ă autre chose ; soit câest vrai, et dans ce cas nous devons le prendre au sĂ©rieux dĂšs aujourdâhui. Il serait insensĂ© de mettre de cĂŽtĂ© la question de la foi sans avoir pris le temps de la rĂ©gler.
Vous avez fait le premier pas en ouvrant ce livre, et cela dĂ©montre une certaine curiositĂ© de votre part. Je vous en supplie simplement : nâabandonnez pas le sujet trop vite. Il y a des questions essentielles auxquelles chacun de nous doit pouvoir rĂ©pondre : est-ce que Dieu existe ? Si oui, comment le connaĂźtre ? Est-ce que je suis vraiment pĂ©cheur ? Si oui, comment ĂȘtre sauvĂ© ? Est-ce que la mort de JĂ©sus sur la croix me concerne ? Prenez le temps de vous y attarder afin de trouver une rĂ©ponse Ă ces questions. Câest important. Ne risquez pas de perdre votre Ăąme pour toujours.
Ăa coĂ»te
Je vous mentirais si je vous présentais la foi chrétienne comme un produit miracle destiné à améliorer notre vie sur terre, ou si je vous disais : « Crois en Jésus, deviens chrétien, et tu auras du succÚs ! Tes problÚmes seront réglés, tu auras un mariage heureux, et ce sera la fin de tous tes soucis⊠»
Ce nâĂ©tait pas ainsi que JĂ©sus parlait de la foi chrĂ©tienne. Il ne cherchait pas Ă vendre un produit ou Ă gagner des adhĂ©rents Ă un programme. JĂ©sus a dĂ©clarĂ© la vĂ©ritĂ© telle quâelle est :
« Si quelquâun veut ĂȘtre mon disciple, quâil renonce Ă lui-mĂȘme, quâil se charge de sa croix et quâil me suive ! »
Devenir chrĂ©tien, câest mourir. Câest ce que JĂ©sus veut dire quand il appelle ici à « se charger de sa croix ». Aujourdâhui, la croix nâa rien de choquant : câest le symbole du christianisme. Ă lâĂ©poque, en revanche, la croix Ă©tait un moyen de mise Ă mort pour des criminels. Si lâon se chargeait dâune croix, câest parce quâon allait ĂȘtre crucifiĂ© et mourir. Quand JĂ©sus parle de se charger de sa croix et de le suivre, il sâagit de le suivre sur le chemin quâil a lui-mĂȘme empruntĂ© : le chemin de la mort. Câest cela, devenir chrĂ©tien.
Bien sĂ»r, il ne sâagit pas ici de la mort physique : JĂ©sus nâappelle pas au suicide. Il sâagit de ce que lâon pourrait appeler « la mort Ă soi-mĂȘme ». Devenir chrĂ©tien, câest soumettre Ă JĂ©sus tous les domaines de notre vie. Câest renoncer Ă nos buts et Ă nos ambitions lorsquâils vont Ă lâencontre de ce que JĂ©sus demande. Devenir chrĂ©tien, câest
Quâest-ce que tu crois ?
changer de maĂźtre. Câest reconnaĂźtre que ce nâest plus moi qui dirige ma vie, mais que câest JĂ©sus qui en est le roi. Cela aura des implications diffĂ©rentes pour chacun. Pour tous, cependant, ce sera coĂ»teux.
Il faut dire aussi que certains, en devenant chrĂ©tien, doivent faire face au rejet de leur famille, de leur conjoint ou de leurs amis, qui nâacceptent pas leur nouvelle foi. Jâai rencontrĂ© de nombreuses personnes qui lâont vĂ©cu aprĂšs avoir dĂ©cidĂ© de suivre JĂ©sus. Je pense Ă Sophie, une Ă©tudiante moquĂ©e par ses amis parce quâelle dit croire en JĂ©sus et veut vivre pour lui. Je pense Ă CĂ©cile, qui fait face au mĂ©pris constant de son Ă©poux, parce quâil ne partage pas sa foi. Je pense Ă Ahmed, pour qui câĂ©tait bien plus extrĂȘme : parce quâil vit dans un pays oĂč ĂȘtre chrĂ©tien nâest pas permis, sa femme et ses enfants lui ont Ă©tĂ© enlevĂ©s lorsquâil a dĂ©clarĂ© croire en JĂ©sus, et il a lui-mĂȘme Ă©chappĂ© Ă une tentative dâassassinat. Lorsquâil mâen parlait, les larmes aux yeux, ce nâĂ©tait pas difficile de voir que, pour lui, suivre JĂ©sus avait coĂ»tĂ©. Il est donc faux de dire : « Crois en JĂ©sus, et tout ira bien pour ta vie. »
Câest pour cela que ce nâest pas une dĂ©cision Ă prendre Ă la lĂ©gĂšre. Prenez le temps de rĂ©flĂ©chir Ă ce que devenir chrĂ©tien signifierait pour vous. Quâest-ce que cela impliquerait, concrĂštement, de laisser JĂ©sus diriger votre vie ?
Ce nâest pas une dĂ©cision Ă prendre sous le coup de lâĂ©motion, mais un engagement du cĆur en Ă©tant conscient de ce que cela pourrait impliquer.
Câest nĂ©cessaire
Il y a uniquement deux possibilitĂ©s face Ă JĂ©sus : lâaccepter tel quâil se prĂ©sente, ou le rejeter. Autrement dit, soit nous dĂ©cidons de croire que tout ce que nous avons vu concernant la foi chrĂ©tienne est vrai, et donc de baser notre vie sur cette rĂ©alitĂ© ; soit nous disons que ce nâest pas vrai, et donc que ce message est Ă rejeter. Ce sont les deux uniques options possibles.
Peut-ĂȘtre vous dites-vous quâil en existe une troisiĂšme : repousser cette dĂ©cision Ă plus tard, ou tout simplement ignorer ce message. AprĂšs tout, et si on ne pouvait pas vraiment connaĂźtre la vĂ©ritĂ© ? Mais il nâest pas possible dâĂȘtre neutre par rapport Ă ce que JĂ©sus a enseignĂ©. Soit nous prenons ce quâil a enseignĂ© au sĂ©rieux, et nous rĂ©agissons en consĂ©quence, soit nous le rejetons totalement.
Pensez Ă nouveau Ă lâalarme incendie. Lorsque vous lâentendez retentir, quelles sont les options possibles ? Rester ou fuir. Si vous ĂȘtes convaincus que câest une fausse alerte, alors vous restez sur place, mais si vous pensez quâil y a vraiment le feu dans le bĂątiment, vous fuyez ! Ce sont les deux uniques options possibles. Il serait insensĂ© de dire : « Peut-ĂȘtre quâil y a le feu, mais je ne suis pas sĂ»r(e). Je vais juste attendre dâen ĂȘtre vraiment convaincu(e). » Ătre « neutre » de cette maniĂšre reviendrait Ă rejeter le signal dâalarme, Ă dĂ©clarer que ce nâest pas vrai.
De la mĂȘme maniĂšre, ĂȘtre « neutre » vis-Ă -vis de JĂ©sus nâest pas possible. Cela revient Ă dire que ce quâil a enseignĂ© nâest pas vrai, que ce nâest pas Ă prendre au sĂ©rieux. Le message de JĂ©sus nâest pas un bonus destinĂ© Ă amĂ©liorer
Quâest-ce que tu crois ?
nos vies, mais câest un appel urgent Ă fuir lâincendie qui nous attend. Il est donc nĂ©cessaire de prendre position : vous ne pouvez pas rester assis entre deux chaises.
Câest ce quâil y a de meilleur
Suivre Jésus a un prix élevé. Alors, est-ce que cela en vaut vraiment la peine ? Regardons à nouveau ce que Jésus affirme :
« En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. »
DâaprĂšs ce que JĂ©sus dit ici, nous pouvons soit perdre notre vie maintenant, soit la perdre dans lâĂ©ternitĂ©. Perdre sa vie dans lâĂ©ternitĂ©, câest mettre JĂ©sus de cĂŽtĂ© dans cette vie ici-bas, et donc subir les consĂ©quences de nos pĂ©chĂ©s pour toujours, au travers du jugement Ă©ternel. Perdre sa vie maintenant, câest, comme nous lâavons vu, mourir Ă nous-mĂȘme, changer de maĂźtre, et donner Ă JĂ©sus les rĂȘnes de notre vie. Câest coĂ»teux, câest vrai, mais ça vaut la peine : « Celui qui la perdra [sa vie] Ă cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. » Perdre sa vie ici-bas, câest la gagner pour toujours !
La Bible raconte lâhistoire dâun homme qui trouve un trĂ©sor de grande valeur dans un champ. ImmĂ©diatement, cet homme vend tout ce quâil possĂšde afin dâacheter ce champ, pour que le trĂ©sor lui appartienne (Matthieu 13.44).
Cette courte histoire sert Ă illustrer la valeur de ce que JĂ©sus offre. Voici un homme qui sâest dĂ©pouillĂ© de tout ce quâil avait. CâĂ©tait coĂ»teux. Mais pourquoi lâa-t-il fait ? Car il y avait un
trĂ©sor bien plus grand devant lui, que rien ne pouvait Ă©galer. Câest la mĂȘme chose concernant la foi chrĂ©tienne. Câest coĂ»teux, mais câest ce quâil y a de meilleur. Il sâagit de se dĂ©barrasser de ce Ă quoi notre cĆur est attachĂ© pour sâattacher au « trĂ©sor de grande valeur », que rien ici-bas ne pourra Ă©galer.
Si la foi chrĂ©tienne est un message merveilleux, câest parce quâelle est une bonne nouvelle. Et si la foi chrĂ©tienne est une bonne nouvelle, câest parce quâelle offre ce dont chaque ĂȘtre humain a besoin : non pas une vie facile et exempte de tous problĂšmes, mais la promesse de pardon et de vie Ă©ternelle. Si je ne vous dit pas : « Crois en JĂ©sus, et tout ira bien pour ta vie », comme si tous les soucis de cette vie allaient ĂȘtre rĂ©glĂ©s, je peux en revanche affirmer : « Crois en JĂ©sus, et tout ira bien pour ton Ăąme. » La foi chrĂ©tienne concerne le pardon de toutes nos fautes, et lâassurance dâune vie sans fin dans la prĂ©sence bienfaisante du Dieu de lâunivers ! Il nây a rien de plus prĂ©cieux au monde. Toutes les merveilles de la terre ne pourront jamais Ă©galer le trĂ©sor quâest une relation rĂ©tablie avec Dieu.
Avant dâĂȘtre chrĂ©tien, ce qui me frappait toujours, câĂ©tait de voir la joie qui animait certains chrĂ©tiens. Ils dĂ©gageaient une joie que je nâai trouvĂ©e nulle part ailleurs. Leur regard montrait quâils avaient trouvĂ© la satisfaction Ă laquelle chaque ĂȘtre humain aspire. Jâai depuis eu le privilĂšge de rencontrer de nombreux chrĂ©tiens, dont plusieurs qui ont vĂ©cu des situations particuliĂšrement douloureuses : cancer, pauvretĂ©, situations familiales difficiles, douleurs chroniques, incertitudes, dĂ©cĂšs dâun
Quâest-ce que tu crois ?
proche, et bien dâautres choses. Mais malgrĂ© lâĂ©preuve, ils ont tous tĂ©moignĂ© de la mĂȘme chose : suivre JĂ©sus est ce quâil y a de meilleur.
Et maintenant ?
Maintenant que notre cafĂ© est terminĂ© et avant de nous quitter, permettez-moi de mâadresser Ă vous un peu plus personnellement. OĂč en ĂȘtes-vous par rapport Ă la foi ? Nous avons passĂ© plusieurs pages ensemble Ă discuter de la foi, de Dieu, de JĂ©sus, et de la rĂ©action que nous sommes appelĂ©s Ă avoir. Quelle est votre rĂ©action ? Il est difficile de gĂ©nĂ©raliser, car chaque expĂ©rience est diffĂ©rente, mais jâimagine plusieurs types de rĂ©actions possibles aprĂšs la lecture de ce livre.
Peut-ĂȘtre nâĂȘtes-vous pas encore convaincu, ou que tout cela vous semble encore bien abstrait. Il vous faut plus de preuves, plus de rĂ©ponses Ă vos questions. Si câest votre cas, puis-je vous encourager Ă continuer Ă chercher ? Procurezvous une Bible, et lisez-la (jetez un Ćil aux conseils en annexe). Consultez les livres et ressources qui ont Ă©tĂ© recommandĂ©s au fil de la lecture. Trouvez un chrĂ©tien Ă qui vous pourrez poser vos questions. Osez poser vos questions difficiles. Continuez Ă examiner les preuves. La seule chose quâil ne serait pas logique de faire, câest dâignorer toutes ces questions et de ne pas sây intĂ©resser.
Ă lâinverse, peut-ĂȘtre que tout ceci vous semble tenir la route, mais vous pensez que câest une trop grande dĂ©cision Ă prendre maintenant. Il vous faut du temps pour rĂ©flĂ©chir. Il est effectivement bon de prendre du temps pour la
rĂ©flexion. Comme nous lâavons vu, il ne faut pas prendre cette dĂ©cision Ă la hĂąte. Je vous encourage donc Ă©galement Ă lire la Bible, et Ă poser les questions qui vous troublent Ă des personnes chrĂ©tiennes. Mais nâattendez pas trop, car câest urgent. Rappelez-vous : il sâagit dâune alarme incendie Ă laquelle nous devons rĂ©agir.
Avant dâĂȘtre chrĂ©tien, jâĂ©tais plus ou moins ouvert Ă lâidĂ©e de lâexistence de Dieu. Je savais Ă©galement que si Dieu existait, alors il y avait un jugement aprĂšs cette vie. Et sâil y avait un jugement, je me savais mal barrĂ©, parce que ma vie Ă©tait loin dâĂȘtre marquĂ©e par la puretĂ©...
Cependant, ma rĂ©action Ă©tait de tout simplement mettre cela de cĂŽtĂ©, pour mây intĂ©resser plus tard. Je voulais attendre dâĂȘtre un peu plus installĂ© dans la vie, dâavoir une famille et un travail stable. Je pensais aussi pouvoir attendre dâĂȘtre Ă la retraite pour avoir vraiment le temps de creuser la question. CâĂ©tait une rĂ©action immature. Sâil y a un jugement, il ne faut pas lâignorer, mais il faut sây prĂ©parer.
Personne ne sait de quoi demain sera fait. Un proverbe de la Bible dit : « Ne te vante pas du lendemain, car tu ne sais pas ce quâun jour peut amener » (Proverbes 27.1).
Nous pensons contrĂŽler nos vies, mais la rĂ©alitĂ© est tout autre. Chaque jour, des gens qui pensaient vivre encore bien longtemps, meurent subitement. Peut-ĂȘtre connaissez-vous des personnes dans ce cas : un proche, ou lâami dâun ami ? Qui sait si nous serons encore en vie demain ? Dans une semaine ? Dans deux ans ? Je ne pose pas ces questions dans le but de faire peur, mais pour nous aider Ă rĂ©aliser la briĂšvetĂ© et lâincertitude de la vie, et donc
Quâest-ce que tu crois ?
lâurgence de la situation. Sâil y a le feu, il faut fuir. Si nous sommes rĂ©ellement pĂ©cheurs, il faut venir Ă JĂ©sus. Aujourdâhui mĂȘme. Si lâon repousse sans cesse la question au lendemain, un jour ce sera trop tardâŠ
Rappelez-vous : la foi est un pas en avant. Oui, la rĂ©flexion est nĂ©cessaire. Mais il ne faut pas sâarrĂȘter lĂ . Il vient un moment oĂč il faut sâasseoir sur la chaise, et arrĂȘter de tourner autour. VĂ©rifiez que la foi chrĂ©tienne est solide et fiable, mais ensuite asseyez-vous, mĂȘme si vous nâavez pas les rĂ©ponses Ă toutes vos questions. Câest cela, la foi.
Enfin, peut-ĂȘtre ĂȘtes-vous convaincu et prĂȘt Ă prendre une dĂ©cision. Vous voyez la gravitĂ© des offenses que vous avez commises envers Dieu. Vous voyez JĂ©sus, donnant sa vie sur la croix, comme votre seul espoir de pardon. Vous vous dites que tout ceci a du sens, que câest ce en quoi vous voulez croire et ce pour quoi vous voulez vivre. Que faire maintenant ?
Pour devenir chrĂ©tien, il nây a pas besoin de chercher Ă vivre une expĂ©rience mystique. Câest quelque chose qui se fait dans la simplicitĂ© du cĆur devant Dieu. Il sâagit, comme nous lâavons vu, de se dĂ©tourner de ses fautes pour se confier en JĂ©sus. Cette foi peut sâexprimer par la priĂšre envers Dieu, en reconnaissant le mal que vous avez commis, et en vous saisissant du pardon qui vous est offert en JĂ©sus.
Prier Dieu peut sembler intimidant, surtout pour la premiĂšre fois. LĂ encore, ne pensez pas que vous ayez besoin de chercher Ă vivre une expĂ©rience particuliĂšre pour que Dieu vous entende. Parlez, dans le silence de votre cĆur ou Ă haute voix. Dieu vous entendra.
Voici ci-dessous un exemple de priĂšre que vous pourriez utiliser. Sentez-vous libre, soit de rĂ©pĂ©ter cette priĂšre, soit dâexprimer la mĂȘme chose avec vos propres mots. Attention : il ne sâagit pas dâune formule magique. Ce nâest pas le fait de rĂ©pĂ©ter ces mots qui fera de vous un chrĂ©tien. Cette priĂšre est simplement lĂ pour vous aider Ă vous souvenir des Ă©lĂ©ments importants de ce que signifie devenir chrĂ©tien. Le plus important est de comprendre le sens de ces mots, et quâils viennent dâune conviction personnelle.
« Dieu, je reconnais que tu es le creÌateur de ce monde, et que jusquâ aÌ preÌsent je ne tâai pas rendu lâhonneur que tu meÌrites dans ma vie. Je te demande pardon pour toutes mes fautes, et pour toutes les fois oĂč je tâai tourneÌ le dos. Je te remercie parce que, bien que je ne le meÌritais pas, JeÌsus est mort pour moi, prenant ton jugement aÌ ma place, afin que je sois pardonneÌ(e) et que je puisse te connaĂźtre comme mon PĂšre. Je reconnais que tu es le seul qui peut me sauver.
Prends la responsabiliteÌ de ma vie aujourdâhui, je tâen prie. Aide-moi aÌ vivre dĂšs maintenant en disciple de JeÌsus, peu importe le prix. Au nom de JeÌsus, amen. »
Lorsquâon prend la dĂ©cision de suivre JĂ©sus, câest une nouvelle vie qui sâouvre Ă nous. Je ne vais pas maintenant vous expliquer en dĂ©tail ce que signifie vivre en tant que chrĂ©tien. Non seulement parce quâil faudrait Ă©crire un autre livre pour en parler, mais aussi parce que mon ami RaphaĂ«l Charrier a dĂ©jĂ Ă©crit ce livre ! Il sâintitule Vivre pour JeÌ sus, et vous le trouverez sur le site de lâĂ©diteur (www.blfstore.com). Câest un trĂšs bon livre vers lequel vous tourner si vous cherchez Ă comprendre concrĂštement ce que signifie vivre en chrĂ©tien. Voici quelques autres pistes pour vous aider.
Lire la Bible pour grandir
Je vous encourage surtout Ă prendre du temps pour lire rĂ©guliĂšrement la Bible. Câest la Bible qui nous rĂ©vĂšle qui est Dieu et ce quâil attend de nous. Câest donc en la lisant que vous pourrez grandir, et mieux comprendre comment vivre la vie chrĂ©tienne.
Si vous nâen avez pas, vous pouvez vous procurer une Bible dans nâimporte quelle librairie. Je vous recommande les versions Colombe, Semeur, ou Segond 21. Il sâagit de traductions de la Bible en français dâaujourdâhui.
Quâest-ce que tu crois ?
Commencer Ă lire la Bible peut ĂȘtre intimidant. Il y a des centaines de pages ! Je vous encourage Ă dĂ©marrer par la lecture dâun Ă©vangile (un rĂ©cit de la vie de JĂ©sus), par exemple celui de Marc. Ensuite, vous pourrez peut-ĂȘtre continuer avec dâautres livres du Nouveau Testament (la deuxiĂšme partie de la Bible, Ă©crite aprĂšs la venue de JĂ©sus), comme Romains et Actes. Vous trouverez ces livres en vous rĂ©fĂ©rant Ă la table des matiĂšres au dĂ©but ou Ă la fin de la Bible.
Rencontrer dâautres chrĂ©tiens pour ne pas ĂȘtre seul
Une des meilleures choses que vous puissiez faire maintenant que vous voulez suivre JĂ©sus, câest de trouver une Ăglise avec des personnes qui partagent le mĂȘme dĂ©sir. LâĂglise nâest pas un bĂątiment, mais un rassemblement de ceux qui croient en JĂ©sus et qui veulent avancer ensemble. Je vous invite donc Ă trouver dâautres chrĂ©tiens prĂšs de chez vous, afin de leur partager votre engagement et de recevoir leurs encouragements.
LĂ encore, trouver une Ăglise et oser sây rendre pour la premiĂšre fois peut ĂȘtre intimidant. Je ne vous encourage pas Ă rentrer dans nâimporte quel endroit qui se nomme « Ă©glise ». Ce quâil vous faut, câest un endroit avec des chrĂ©tiens qui prennent la Bible au sĂ©rieux et qui veulent suivre JĂ©sus fidĂšlement.
Si vous recherchez une Ăglise, si vous avez des questions ou besoin dâun conseil, nâhĂ©sitez pas Ă Ă©crire Ă :
questions@blfeditions.com
Pour aller plus loinâŠ
Creuser encoreâŠ
Pour aller plus loin, voici deux livres que je vous recommande, en plus de ceux qui ont été mentionnés tout au long du livre :
f 12 raisons de ne plus croire au christianisme, Rebecca McLaughlin
Un bon livre pour examiner les 12 objections majeures au christianisme.
f La foi a ses raisons, Guillaume Bignon
La biographie captivante dâun athĂ©e devenu chrĂ©tien, qui explique son cheminement.
NOTES
1 https://www.challenges.fr/france/peut-on-encoreprendre-michel-onfray-au-serieux_446732
2 http://evene.lefigaro.fr/citation/vie-mort-seulement-jesuspourrait-repondre-question-malheureuse-65343.php
3 DĂ©claration de Thomas dans lâĂvangile selon Jean, chapitre 20 verset 28.
4 Pour approfondir la question de lâauthenticitĂ© des miracles, vous pouvez lire C.S. Lewis, Miracles, Empreinte, 2018.
5 Marc 1.27 â Version Bible du Semeur (BDS)
Pourquoi plusieurs traductions de la Bible ?
Il existe plusieurs traductions de la Bible en français. Ce nâest pas quâelles donnent chacune Ă la Bible un sens diffĂ©rent, mais câest gĂ©nĂ©ralement quâelles traduisent le texte original avec un niveau de langage diffĂ©rent. Dans ce livre, nous avons utilisĂ© la version « Segond 21 ». Parfois, une autre traduction est utilisĂ©e, auquel cas cela est prĂ©cisĂ© en notes de fin de livre (BDS, NEG, etc.).
6 Blaise Pascal, Les pensées (Article XVII / 4), cité par Robertson, Magnificent Obsession, p.64 (trad. libre).
Quâest-ce que tu crois ?
7 Pour approfondir la question de lâexistence de Dieu dâun point de vue chrĂ©tien, je vous recommande les deux livres suivants : C.S. Lewis, Les fondements du christianisme (LLB, 2006, 232p.) et Timothy Keller, La raison est pour Dieu (ClĂ©, 2010, 320p.).
8 Jean 1.18 â Version Bible du Semeur (BDS)
9 John Gray, citĂ© par John Lennox, Coronavirus : oĂč est Dieu ?, Marpent : BLF Ăditions, 2020, p.58.
10 W. Somerset Maugham, The Summing Up, Doubleday, 1938, p.53 (trad. libre).
11 Philip Yancey, Whatâs So Amazing About Grace?, Grand Rapids, Michigan: Zondervan Publishing House, 1997, p.45 (trad. libre).
12 DostoĂŻevski, Crime et chĂątiment, p.100.
13 InspirĂ© dâune illustration de Paul Washer.
14 Voir par exemple Jean 10.39 ou Luc 4.28-30.
15 Jean 14.6 â Version Bible « Nouvelle Ă©dition de GenĂšve » (NEG)
16 Pour en savoir plus sur lâhistoricitĂ© de la rĂ©surrection de JĂ©sus, je vous recommande les livres suivant : Rebecca McLaughlin, PĂąques : peut-on vraiment y croire ? (BLF Ăditions, 2022, 80p.) et Lee Strobel, JeÌsus, lâenquĂȘte (Vida, 2018, 316p.).
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« Jâai Ă©crit ce livre pour les curieux ! Je lâai Ă©crit pour ceux qui auraient voulu poser un jour Ă un chrĂ©tien la question qui a donnĂ© le titre de ce livre : âQuâest-ce que tu crois ?â Câest un peu comme si lâon prenait un cafĂ© ensemble, vous et moi, et que jâessayais de vous expliquer ce quâest la foi chrĂ©tienne et en quoi elle vous concerne. »
âą Vous vous dites plutĂŽt athĂ©e, ou agnostique, un brin moqueur vis-Ă -vis de ceux qui ont la foi, mais par pure curiositĂ©, vous aimeriez quand mĂȘme savoir ce quâils croient ...
âą Vous ĂȘtes croyant, mais pas chrĂ©tien, et vous souhaiteriez comprendre un peu plus clairement ce quâest la foi chrĂ©tienne âŠ
âą Vous ĂȘtes catholique, un peu pratiquant, mais la foi des protestants vous intrigue et vous avez envie de leur poser la question : « Quâest-ce que tu crois ? »
Dans cet ouvrage, un jeune pasteur vous offre des clĂ©s pour comprendre lâessentiel du christianisme selon la Bible. Il y affirme que la foi chrĂ©tienne est une bonne, une excellente nouvelle qui nous concerne tous ! La connaissez-vous ? Quâen pensez-vous ?
Benjamin Eggen est mariĂ© Ă Jessica et pasteuradjoint de lâĂglise Protestante ĂvangĂ©lique de Bruxelles-Woluwe. Webdesigner de formation, il est diplĂŽmĂ© de lâIBB et lâauteur de plusieurs ouvrages dont Une vie de dĂ©fis et Soif de plus.

12,90âŹ
ISBN 978-2-36249-766-7