BIarritz Magazine 199

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l’expression

des groupes politiques Groupe de la majorité municipale « Les Biarrots rassemblés »

Au cœur de la saison

A

u moment où j’écris ces lignes, la saison bat son plein. Biarritz connaît la grande foule et c’est tant mieux pour les professionnels du tourisme, premier secteur d’activité de notre ville. Biarritz a la cote et cela se voit. C’est d’abord et bien sûr le résultat des efforts d’investissement d’équipement et de professionnalisation des entreprises de tourisme de notre ville (hôteliers, restaurateurs, commerçants, établissements de nuit…), mais c’est aussi, permettez-moi de le faire remarquer, le fruit d’une politique de promotion et d’image menée sans relâche par la municipalité et son outil Biarritz Tourisme. Avec excellence comme trait commun municipalité, office de tourisme et entreprises biarrotes ont su gagner des parts de marché dans un secteur où la concurrence est rude. Cet effort ne devra pas être relâché. Dès l’an prochain, la Cité de l’Océan et le Musée de la Mer agrandi et rénové renforceront notre potentiel de séduction et donc notre capacité d’attraction. Le travail n’en sera pas fini pour autant. D’autres chantiers s’imposeront. Comment utiliser à plein régime notre équipement de congrès, exceptionnel sur la Côte atlantique avec le Casino, le Bellevue et la nouvelle Halle d’Iraty ? Comment refaire du Casino, autrefois navire amiral de la station, un pôle en harmonie avec les autres sites festifs et populaires de notre ville ? Comment pérenniser l’animation nocturne et les établissements qui l’organisent et qui participent à l’image de notre ville ? Je terminerai par un agacement et un coup de chapeau. Agacement d’abord, face à la relative insécurité ressentie par nos concitoyens à partir de 23 heures sur les promenoirs de la Grande plage. Je crois qu’il faudra y renforcer la présence policière, car des scènes d’alcoolisation de mineurs et d’agressivité ont été en trop grand nombre recensées par ceux qui souhaitaient simplement déambuler en paix. Je sais que c’est le fait d’une petite minorité mais cela n’en reste pas moins intolérable. Coup de chapeau enfin aux services municipaux qui chaque matin ont redonné à ce site exceptionnel le coup de propre nécessaire à son image. En 2010, ramasser des déchets et des bouteilles laissés par une génération qui est imprégnée chaque jour des concepts d’éducation à l’environnement me laisse pantois, c’est pourtant la réalité vécue par nos agents tous les matins à la Grande plage. Un travail peu visible, mais qui traduit un réel engagement des agents municipaux au service de leur ville, de ses habitants et de ses hôtes.

Max Brisson, 1er adjoint au Maire

Danger, terrain glissant !

L

’actualité de l’été semblait porter sur la reprise économique et la réduction des déficits, questions essentielles pour l’avenir

de notre pays. Malgré inquiétudes et risques, une reprise économique mondiale modérée semble survenir. A Biarritz, nous vivons une saison réussie et une légère reprise de l’immobilier. Brutalement, le thème de la sécurité réapparaît, comme question centrale de la politique et du discours présidentiel. Or comme le notent certains membres de la majorité (Alain Juppé par exemple), la France n’est pas à feu et à sang et les autres pays comparables ont comme nous des quartiers difficiles sans qu’ils ne réagissent aussi caricaturalement. Le but est clair : détourner l’attention des vrais problèmes, de la rigueur qui s’annonce et des affaires impliquant des ministres. Procédé peu glorieux mais classique. Accents guerriers et Karcher sont d’autant plus invoqués que les résultats sont absents. Car si l’insécurité est le problème essentiel, on s’interroge : pourquoi si peu de résultats et autant de difficultés alors que celui qui a été ministre de l’intérieur puis Président en a fait un axe central de travail. On peut aussi s’interroger sur le plan Marshall pour les banlieues, promis en 2007 et qui n’est jamais venu. Il eut été plus efficace qu’une démarche purement répressive. Le dérapage sur les gens du voyage et les Roms est grave. Voir un Président de la République cibler une ethnie particulière est inquiétant. Le rôle d’un Président est d’unir la Nation, de rassembler les Français. Il n’est ni de cliver ni d’opposer des catégories de population entre elles. La tradition de la France depuis la Révolution est fondée sur l’égalité des hommes en droit « sans distinction d’origine, de religion ou de race ». Certes des courants politiques ont parfois ciblé des races particulières. Ce fut le cas dans les années 30, ce qui n’est pas pour rassurer. C’est le cas des leaders d’extrême-droite. Cela sonne étrangement dans la bouche d’un Président de la République. La presse internationale, l’Eglise et certains hommes politiques de la majorité ont d’ailleurs exprimé réserves et indignation, que l’on ne peut que partager. Certes un Ministre a cru bon de dénoncer les « bienpensants, les milieux politico-médiatiques parisiens et la gauche milliardaire ». Faisant semblant de ne pas voir que l’indignation est en fait trés large; ne se rendant pas compte qu’il réagit comme l’extrême-droite des années 1930 qui dénonçait « la ploutocratie» pour justifier atteintes aux libertés et mise en place d’un pouvoir autoritaire. La recherche d’un bouc émissaire est le moyen de ceux qui, en échec, veulent détourner l’attention des vrais problèmes. Les projets de Loi à répétition liés à cette logique ne sont qu’agitation médiatique car contraires à notre Constitution ou aux Traités internationaux. Ils sont de plus inutiles : pour traiter la délinquance ou la nationalité, les textes actuels fournissent règles et sanctions nécessaires. Il suffit de les appliquer. Et n’oublions pas : les mots ont un poids. On ne peut dire n’importe quoi par démagogie ou utilitarisme. Encourager réflexes de peur et de haine laisse des traces. Loin de notre histoire républicaine, de notre tradition humaniste et aussi chrétienne, nos dirigeants nous engagent sur un terrain dangereux, glissant et difficilement maîtrisable. A chaque citoyen de faire son opinion ; et à chaque élu de prendre ses responsabilités devant ce tournant indigne de notre vie politique.

Guy Lafite, adjoint au Maire SEPTEMBRE 2010 N°199 | BIARRITZ magazine 33


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