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L’ART DéCO, ET APRèS ?

Florissant durant les Années folles, l’Art déco ne cesse pas brutalement d’exister après la seconde guerre mondiale. Son influence continue à se faire sentir dans les chantiers de la Reconstruction où travaillent de nombreux architectes qui, actifs ou formés durant l’entre-deux-guerres, sont encore imprégnés par cette esthétique.

Cependant, le prestige de l’Art déco décroît progressivement au profit des tendances du Mouvement moderne. Ce courant était déjà représenté à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 avec, par exemple, le Pavillon de l’Esprit Nouveau de Le Corbusier et Pierre Jeanneret. La boîte lisse et blanche qu’ils avaient conçue avait été jugée trop radicale par les organisateurs qui l’avaient dissimulée derrière une palissade ! Peu présent au Havre et dans son agglomération, c’est pourtant ce style, caractérisé par l’absence totale de décor et des volumes réduits à des formes géométriques essentielles, qui domine l’architecture internationale des Trente Glorieuses.

Passées de mode, certaines constructions Art déco ont été transformées et sont devenues, au fil du temps, méconnaissables. On observe cependant un regain d’intérêt pour ce style et de récents ravalements mettent en valeur les formes et les ornements des façades. Il est en effet essentiel de préserver les marqueurs d’une révolution artistique qui a insufflé le vent de la modernité dans le monde entier.

De gauche à droite 38 rue de l’Épargne, 27 avenue Rouget de Lisle, 73 avenue Rouget de Lisle, 62 bis rue de Tourneville.

une porte aux ferronneries géométriques.

Dessinée par un architecte parisien, cette villa située à Sanvic offre un rare exemple local du Mouvement moderne prôné par Le Corbusier. Ses façades blanches et dénudées mettent en valeur les volumes abstraits de la construction.

Textes : Christine d’Aboville, Patrick Bertrand, Anne-Sophie Bertrand

Photographies : sauf mention spéciale, tous les clichés ont été réalisés par Christine d’Aboville et Patrick Bertrand

Collections : Archives municipales du Havre, French Lines & Compagnies, musée d’art moderne André Malraux, musée des Arts décoratifs, Bibliothèque nationale de France, Christine d’Aboville, Daniel Haté, Gérard Leconte Scénographie et graphisme : Benoît Eliot / Octopus

Siège de la compagnie d’assurances
La Protectrice, 1951 Architecte : Henri Daigue
Le Havre, 109 boulevard de Strasbourg
À la Reconstruction, Henri Daigue, très productif durant l’entre-deux-guerres, poursuit son activité.
conçoit aussi bien des immeubles fidèles aux principes d’Auguste Perret (Hôtel de Normandie quai George V ou îlot S.30, rue Othon Friesz) que des édifices influencés par le style Art déco. Ainsi, cet immeuble de 1951 offre une façade monumentale à la verticalité très marquée et
Quelques exemples de ravalements de maisons havraises qui soulignent, par la couleur, les décors typiques de l’architecture Art déco.
Villa, 1933 Architecte : L.H. Barton Le Havre, 20 rue Begouen

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