immobilia.info No 15

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Ce n’est pas une vision très libérale... l Pourquoi pas ? Je considère qu’un libéral peut parfaitement accepter la notion de propriété collective des paysages suisses. Certains de nos paysages sont un bien patrimonial important, que l’on utilise par ailleurs à bon escient dans une optique de capitalisation touristique. Leur préservation est donc un enjeu de tout premier ordre. Dans ce sens, on peut très bien être étatiste, ce n’est pas contradictoire avec une vision libérale de la société. Si bien que nous pouvons parfaitement aller vers une limitation de certaines zones constructibles quand les coûts pour la société dépassent les bénéfices des particuliers. Il ne s’agit donc pas de protéger tous les paysages non construits coûte que coûte, comme l’initiative populaire pour le paysage veut nous l’imposer. Et comment procéderait-on pour ne pas pénaliser toute initiative, pour ne pas décourager les milieux immobiliers de continuer à investir ? l Par exemple en n’imposant pas de lois qui découragent la densification du bâti ou, pire, qui dissuadent les propriétaires de construire dans nos zones urbaines. Notre récente publication « Une pénurie fait maison » montre que c’est exactement ce qui se passe à Genève avec les zones de développement. Si les gains des propriétaires fonciers dérangent, mieux vaut les taxer. Un impôt sur les plus-values est bien plus intelligent que des lois qui découragent la construction. Car, même en taxant les plus-values, nous n’aurons pas moins de gens qui souhaiteront construire.... Un autre chapitre de la révision de la LAT fait bondir les milieux immobiliers, celui de « l’obligation de construire ». Qu’en pensez-vous ? l C’est évidemment la partie la plus polémique du projet. Le mot obligation en lui-même est choquant du point de vue libéral. Personnellement, je vois une certaine utilité à garder des terrains non construits – ce sont des options pour des développements futurs. Mais soyons réalistes. Cela ne concerne qu’une infime minorité de parcelles, très bien situées au centre d’agglomérations et que leurs propriétaires refusent de mettre sur le marché. Si ces révisions entrent en vigueur, ne court-on pas le risque de disposer de trop peu d’espace constructible pour amortir la croissance démographique annoncée ? l Absolument pas. Le mécanisme fondamental qui permet l’élargissement des zones à bâtir en fonction des besoins prévisibles pour les quinze ans qui suivent ne changera pas. La révision s’attaque surtout aux zones gigantesques en périphérie, très loin des centres.

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