Gudea et Ishtar
participent au "Copain Du Monde"
Gudea et Ishtar
participent au "Copain Du Monde"
richesse culturelle et des défis modernes Bagdad l'ancienne..
des quartiers qui retrouvent leur beauté d'antan après des décennies de négligence.
No 414 / 2024
3ème/2024
- "Raa’idat" dans sa quatrième édition .. Soutien et autonomisation des femmes entrepreneures en Irak.... P.04
- Célébration du 14 juillet à Bagdad .. Renforcement des relations bilatérales entre l'Irak et la France.... P.06
- Nael Mohamed et son voyage de formation .. au CIEDEL de Lyon pour promouvoir le développement local.... P.09
Patrimoine
- La diversité culturelle en Irak .. richesse culturelle et des défis modernes..... P.13
- Bagdad l'ancienne.. des quartiers qui retrouvent leur beauté d'antan après des décennies de négligence..... P.16
- Une petite histoire sur le « Département des traditions populaires ..... P.19
Environnement
- L'Irak et le protocole de Montréal pour la protection de la couche d'Ozone.... P.22
- Les petits Gudea et Ishtar comme ambassadeurs de la paix....... P.25
- Les tablettes babyloniennes .. vieilles de 4 000 ans, enfin déchiffrées, révèlent des prédictions alarmantes..... P.36 04 22 36 38 09
Art
- Raouf Al-Attar .. Les œuvres numériques ne sont pas une art plastique....... P.38
- HANA MAALLA .. céramiste....... P.41
Nouvelle
- Sept sœurs peureuses ....... P.44
Superviseur général:
Dr. Mahmoud Ahmed al-Ma'amary
Rédacteur en chef : Ikbal Aladdin
Correction : Ishtar Jamil Hamoudi
Rédaction :
Mohammed K. Majeed
Luma Qais
Essam Thaer
Amjed Hameed
Haider Abdul-Hameed
Haider Halem Hussain
Zahraa Hussein
Lamyaa Raheem Jasim
Maquette : Amjed Hameed
Hayfa Street,Bagdad-Irak B.P:7018
Www.dar-mamoon.mocul.gov.iq
bagdad.magazine217@gmail.com mamoon@dar-mamoon.mocul.gov.iq
Ia société irakienne se distingue par sa diversité culturelle qui nous a donné une culture commune et une identité irakienne.
Les irakiens, avec toutes leurs diversités, vivent pacifiquement ensemble afin de construire un avenir dans l'unité d'une culture irakienne capable de réaliser les conditions d'une coexistence commune, ayant compris que la survie et la vitalité de la société irakienne dépendent de l'unité de sa culture et de son identité nationale.
Les membres de la société acquièrent la culture de leur communauté à travers leurs mutuelles interactions et chaque membre de cette société préserve l'héritage culturel et civilisationnel qui constituent une identité culturelle et les distingue des autres sociétés.
Ce désir de préserver cet héritage découle des sentiments de fierté et d'appartenance à cette identité.
Nous pouvons considérer la diversité et la multiplicité des identités, des cultures et des valeurs comme une richesse pour l'humanité en général, et une motivation pour la créativité et une production intense dans différents domaines.
L'Irak est l'un des pays qui prévoient de mettre en avant ses spécificités culturelles et de les replacer dans le cadre du soutien au patrimoine et aux antiquités, tout en travaillant à la mise en œuvre de programmes pour les revitaliser en tant que trésors précieux. En effet, notre pays a une spécificité unique dans ce domaine en raison de son héritage civilisationnel considérable.
Pour mettre en valeur l'identité des antiquités irakiennes, qu'il s'agisse de monuments visibles, de documents écrits, des tablettes archéologiques sculptées ou de manuscrits peints, il est essentiel de comprendre l'importance de leur préservation, qu’ils soient exposés à l'intérieur des musées ou à l’extérieur, soit, sur les sites archéologiques. Elles constituent un patrimoine national et mondial ayant un impact sur toutes les cultures humaines. Le ministère de la culture irakien a également attiré l'attention sur l'initiative gouvernementale de créer un nouveau musée à Bagdad, . Celui-ci conviendrait mieux avec la place culturelle de l'Irak et la profondeur de son héritage, pour incarner visiblement son identité, attirant ainsi l'attention des observateurs locaux et des touristes internationaux, tout en devenant une vitrine culturelle pour l'ensemble de la communauté.
Rédacteur en chef
La quatrième édition du projet "Raa’idat", organisé par la fondation ''The Station'' pour l'Entreprenariat avec le soutien et le financement de l'ambassade de France en Irak, ainsi qu'en partenariat avec de nombreuses institutions et entreprises locales et étrangères, s'est récemment conclue. Ce projet vise à soutenir et à autonomiser les femmes entrepreneures irakiennes en leur fournissant les compétences et les connaissances nécessaires pour gérer, avec succès, leurs projets.
Inauguré en 2020, le projet
"Raa’idat" a rapidement acquis une renommée significative pour son rôle dans le renforcement des capacités des femmes entrepreneures en Irak. Ce projet offre une plateforme éducative et de formation complète, permettant aux participantes d'améliorer leurs compétences en gestion d'entreprise et en marketing. De plus, il leur fournit le soutien indispensable pour atteindre les objectifs fixés dans leurs projets.
Lors de sa quatrième édition, plus de trente femmes entrepreneures irakiennes ont pris part à une série d'ateliers intensifs portant sur divers domaines tels que la
gestion d'entreprise, le marketing et le développement de projets. Cette phase s'est étalée sur dix mois, période durant laquelle les participantes ont bénéficié de formations variées leur permettant d'affiner leurs compétences et d'acquérir l'expérience nécessaire pour gérer leurs projets de manière efficace.
Au terme de la période de formation, dix projets présentés par des participantes ont été sélectionnés, mettant en avant des idées novatrices et variées issues de Bagdad et de Mossoul. Dans le cadre de la deuxième phase, l'AUF Moyen-Orient à Beyrouth a accueilli ces dix femmes entrepreneures du 24 au 28 juin 2024. Le Centre d’employabilité francophone de Beyrouth a servi de cadre à une semaine intensive de formation, de rencontres et d'échanges entre les dix entrepreneures et divers acteurs de l'écosystème
L'ambassade de France en Irak, représentée par Son Exc. l'ambassadeur de France en Irak, M. Patrick Durel, a célébré, le 14 juillet 2024, la fête nationale de la République française dans la résidence de l'ambassadeur, à Bagdad. La célébration a été marquée par la présence notable de personnalités irakiennes, dont le ministre de la Culture, du Tourisme et des Antiquités, S. E.
Dr. Ahmed Fakak al-Badrani, et le sous-secrétaire aux relations bilatérales au ministère des Affaires étrangères, l'ambassadeur Dr. Mohammed Hussein Mohammed Bahr al-Ulom, représentant le ministère des Affaires étrangères irakien, ainsi que plusieurs personnalités diplomatiques, intellectuelles et artistiques. En fait, cette participation reflète le grand intérêt de la part de l'Irak à renforcer ses relations
avec la France et à tirer parti de l'expertise française dans divers domaines.
Il convient de souligner que les relations entre l'Irak et la France sont remarquablement positives sur les plans culturel et économique. Ces dernières années, une coopération fructueuse dans les domaines de la culture, des arts, et de l'éducation a considérablement renforcé la compréhension mutuelle entre les deux peuples. La France soutient également l'économie irakienne par le biais de projets axés sur la reconstruction, la durabilité, et l'énergie, contribuant ainsi à stimuler la croissance économique et à favoriser un développement durable.
Lors de son allocution durant la célébration, l'ambassadeur de France, Son Exc. Patrick Durel,
au CIEDEL de Lyon pour promouvoir le développement local
Depuis la ville historique de Lyon, où se trouve le Centre International d'Études pour le Développement Local à l'Université catholique de Lyon (CIEDEL), le chercheur irakien Nael Mohamed Hamed a participé au programme de formation intitulé "Développement local en France et à l'étranger", qui a duré neuf mois. Nael a rejoint ce programme dans le cadre de sa démarche visant à développer ses compétences et à acquérir de nouvelles connaissances dans le domaine du développement local, un domaine qui lui était inconnu, illustrant ainsi la citation de Winston Churchill : "Le succès, c'est d'aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme."
Le programme avait pour objectif de former des étudiants de divers pays afin de renforcer leurs capacités et d'affiner leurs compétences dans le domaine du développement local, défini comme un processus visant à impliquer la communauté locale dans l'identification, l'initiation et la réalisation de projets de développement nécessaires. Ce programme comprenait plusieurs modules, alliant théorie
et pratique, allant des principes généraux du développement local aux travaux pratiques sur le terrain.
Le programme "Développement local en France et à l'étranger" s'inscrit dans les efforts mondiaux pour promouvoir le développement durable. Cette initiative répond à la nécessité de disposer de spécialistes capables de mettre en œuvre des projets
de développement tenant compte des aspects environnementaux, sociaux et économiques.
Dans un entretien avec Bagdad Magazine, Nael a expliqué que les activités sur le terrain comprenaient le choix de zones spécifiques pour appliquer les théories du développement local, la prise de notes et la réalisation d'entretiens avec les citoyens et les responsables locaux. Ces
L'Irak est l'un des pays les plus diversifiés au monde, dont la population est riche en diversité religieuse qui découle de sa longue histoire et de son interaction complexe avec diverses civilisations. Cette diversité culturelle ne fait pas seulement partie de l'histoire de l'Irak, mais elle est aussi un élément essentiel pour définir l'identité nationale. Cet article présentera la structure démographique, le pluralisme religieux, les modes de vie, les défis, l'histoire culturelle, les langues et dialectes, les traditions, les coutumes, ainsi que l'impact de cette diversité sur l'économie et la politique gouvernementale.
La population de l'Irak dépasse les 40 millions de personnes. La société irakienne est composée de plusieurs groupes ethniques principaux, dont les Arabes représentent (environ 75-80 % de la population), et les Kurdes (environ 15-20 %) sans oublier les turkmènes, assyriens, chaldéens et arméniens.
Les arabes constituent le plus grand groupe ethnique, parlant l'arabe, sont essentiellement concentrés dans le centre et le sud de l'Irak. Les kurdes, pour leur part, se trouvent principalement dans le nord du pays, notamment dans la région autonome du Kurdistan irakien, où ils parlent le kurde et ont une culture et des traditions distinctes. Les autres minorités comprennent les turkmènes, qui parlent le turc, les assyriens et chaldéens, qui parlent le syriaque et vivent qui vivent dans le nord de l’Irak.
Pluralisme religieux
Les musulmans constituent la majorité de la population irakienne et se divisent en deux branches principales : les chiites, majoritairement présents au centre et au sud du pays, et les sunnites, qui vivent principalement dans le nord et l'est de l'Irak. Les chrétiens, les yézidis et les mandéens constituent d'autres minorités religieuses. En Irak, les
chrétiens ont une longue histoire, ainsi que des groupes comme les chaldéens et les assyriens présents, principalement, dans le nord du pays, tandis que les mandéens, habitent, le plus souvent, les marais du sud de l'Irak.
Malgré une longue histoire de coexistence entre ces religions, l'Irak a confronté des défis liés aux conflits sectaires et ethniques, exacerbés par la violence et les luttes politiques qui ont forcé de nombreuses familles irakiennes à se déplacer, impactant négativement l'unité sociale. Cependant, des efforts continus ont été déployés pour promouvoir le dialogue social et construire des ponts entre les différentes communautés irakiennes.
Histoire culturelle
L'histoire de l'Irak remonte à l'antiquité, avec des civilisations
anciennes comme celles de Sumer, de Babylone et d’Assyrie, qui ont contribué à forger l'identité culturelle actuelle du pays. Les conquêtes islamiques du VIIe siècle ont répandu la langue arabe et l'islam, ayant un impact profond sur la vie culturelle et religieuse du pays.
L'Irak est un pays multilingue, où l'arabe et le kurde sont les langues officielles, mais où d'autres langues non officielles comme le turc, le syriaque et l'araméen sont également utilisées au sein des minorités. Le pays est également marqué par une diversité de dialectes arabes, ainsi que par des variations dialectales kurdes. Chaque groupe ethnique et religieux exprime son identité à travers des traditions et des coutumes uniques, y compris des fêtes religieuses telles que l'Achoura pour les musulmans chiites, le Norouz pour les Kurdes, Noël et Pâques pour les chrétiens.
des quartiers qui retrouvent leur beauté d'antan après des décennies de négligence.
a rue Al-Saray a vu une campagne de développement, de reconstruction et de rénovation.
Ce qui en fait un magnifique ensemble en restaurant l'axe adjacent à la rue Al-Mutanabbi, S'étendant du marché Al-Saray à la mosquée et la place Al-Safir dans le cadre d'une initiative appelée "Le Pouls de Bagdad", cette réalisation a été rendue possible grâce au parrainage et au soutien du Premier ministreSon Exc. Mohammed Shia'AlSoudani et du ministère de la
Culture, avec le soutien et le financement de l'Association des banques privées irakiennes. Il vise à faire de Cet endroit, considéré, aujourd’hui, comme un centre touristique et patrimonial important, est lié à la rue Al-Mutanabbi. Cela fait partie de la deuxième phase concernant le projet de développement du centre historique de Bagdad, qui a suivila première phase avec la reconstruction de la rue Al-Mutanabi.
"Ce qui caractérise historiquement la rue
Le directeur exécutif de l'Association des banques privées irakiennes, Ali Tarek, a déclaré lors d'une interview avec l'Agence de presse irakienne : "L'initiative « Le pouls de Bagdad » a commencé avec la reconstruction de la rue Al-Mutanabbi. Ensuite, il y a environ un an, les autorisations ont réhabilité la rue Al-Saray, qui longe Al-Mutanabi et abrite des bâtiments patrimoniaux datant de l'époque ottomane."
Tarek ajoute que "la différence entre la rue Al-Mutanabi et la rue Al-Saray est, le peu de bâtiments patrimoniaux que contient la rue Mutanabi, tandis que la rue Al-Saraya la majorité des bâtiments"
C'est pourquoi il a été traité avec une grande prudence et avec l’accord de l'Autorité générale des
antiquités pour toutes les étapes de construction et d'ingénierie. De plus, les bâtiments de la rue Al-Saray se distinguent par une particularité unique, car ils étaient autrefois rattachés au palais gouvernemental, au ministère de l'Intérieur et aux bâtiments du gouvernorat de Bagdad."
Tarek poursuit en disant : "Aujourd'hui, la zone est prête à accueillir des visiteurs, qu'ils soient irakiens ou autres, mais elle nécessite encore quelques travaux. Les rues principales ont été réhabilitées, les espaces et lieux publics ont été aménagés, sans oublier des lieux de repos pour le public quiont été mis à sa disposition, ce qui en fait un point d'attraction primordial pour les touristes. Notre objectif avec cette initiative était de redonner vie à la ville historique de Bagdad et de la transformer
Ce sont les vacances et bien entendu les sections du Département sont fermées. Mais Dr. Mouna Assaad, sa directrice, me reçoit et me fait visiter les salles, qu’elle ouvre pour moi. Sur une tasse de thé, elle me « raconte » … :
« Instaurée, en 1970, par l’artiste Atta Sabri (l’un des pionniers de l’art irakien moderne, 1912-1988), la Direction des arts populaires, est l’une des institutions les plus importantes de Bagdad. En effet, elle conserve la tradition folklorique du pays, en tant que métiers (poterie, céramique, tapisserie, cuivre, argenterie,
façonnement de l’oud -la guitare orientale- mosaïque, dessin populaire etc.) et chaque métier selon son origine qu’il soit du nord, du milieu ou du sud de l’Irak (notamment celles de Sinjar, Mossul, Hit, al Hay, Bassorah etc.)
L’architecture de ce département, a été renouvelée dans les années 80, dans le style des maisons irakiennes traditionnelles. Remarquez la cour (al Hosh) qui est au centre du bâtiment, les fenêtres intérieures en bois ainsi que leurs volets, la galerie, l’épaisseur des murs (comme autrefois) …ce qui
empêche la chaleur ou le froid d’entrer. Tout a été reconstitué selon les normes ancienne de l’architecture d’autrefois des maisons bagdadiennes soit celle des « Shenashils.
Dans chaque salle, on retrouve des « ostas » soit des maîtres qui travaillent depuis toujours l’art traditionnel du tapis, de la poterie, du tissage, de la calligraphie arabe classique, la couture etc. Ils sont les emblèmes d’un héritage qui aujourd’hui commence à disparaître. Mais, grâce à eux, la tradition se renouvelle chaque jour. Ils viennent souvent avec leur famille pour enseigner et
Le changement climatique est l’un des problèmes mondiaux les plus urgents de notre époque. Il constitue une menace majeure à l’échelle mondiale, allant de leurs impacts sur les régimes météorologiques qui menacent la production alimentaire jusqu'à l'élévation du niveau de la mer, qui augmente les risques d'inondations catastrophiques. L'humanité est confrontée à des moments décisifs qui nécessitent des actions immédiates et efficaces pour éviter les effets du changement climatique qui pourraient devenir difficiles et coûteux à gérer à l'avenir. L'une de ces mesures cruciales est la préservation de la couche d'ozone, qui est essentielle à la continuité de la vie sur notre planète.
L'importance de la couche d'ozone
La couche d'ozone est une partie de l'atmosphère qui contient de fortes concentrations d'ozone (O3), un gaz toxique de couleur bleue et à l'odeur nocive. Cette couche forme un bouclier protecteur pour la Terre contre les rayons ultraviolets nocifs émis par le soleil. La couche d'ozone joue un rôle vital dans la protection de la vie sur Terre en :
- Protégeant les organismes vivants : elle empêche les rayons ultraviolets nocifs d'atteindre la surface de la Terre, réduisant ainsi les risques de cancer de la peau et d'autres dommages à la santé humaine.
- Maintenant l'équilibre thermique : elle aide à maintenir l'équilibre thermique à la surface de la Terre, contribuant ainsi à la stabilité du climat mondial.
- Protégeant l'écosystème : elle soutient la croissance des plantes et aide à préserver le système alimentaire des humains et des animaux.
Protocole de Montréal
En 1987, le Protocole de Montréal a été signé avec la participation de plus de 190 pays, dont l'Irak, afin de réduire la consommation de substances qui appauvrissent la couche d'ozone. Le protocole vise à éliminer progressivement l'utilisation de produits chimiques nocifs tels que les chlorofluorocarbones (CFCs) qui provoquent l'érosion de la couche d'ozone. Ce protocole impose aux pays signataires de réduire leur consommation de ces substances selon des calendriers précis.
Le rôle de l'Irak dans le Protocole de Montréal
Le Protocole de Montréal a établi un précédent remarquable de coopération internationale pour résoudre les problèmes environnementaux liés à la protection de la couche d'ozone. Cette approche peut être reproduite dans de nombreux autres accords multilatéraux sur l’environnement. En 2008, l'Irak a rejoint la convention et le protocole,
ainsi que toutes leurs amendements. Ce pays a déployé des efforts considérables pour respecter les exigences du Protocole de Montréal de 2010, en promulguant des lois qui constituent la pierre angulaire des exigences de la convention et du protocole. Une décision a été prise pour modifier les annexes de la liste de contrôle des substances appauvrissant la couche d'ozone, conformément aux calendriers d'élimination des hydro chlorofluorocarbones (HCFC), soumis cette année à un système de quotas et de licences. De plus, de grandes campagnes de sensibilisation ont été menées pour accroître la prise de conscience de la problématique de l'appauvrissement de la couche d'ozone parmi le public, les utilisateurs, les décideurs politiques et les élèves. Cela a eu un impact significatif sur l'atteinte des objectifs de la Convention de Vienne et du Protocole de Montréal.
La couche d'ozone et son importance pour la survie de la vie sur notre planète bleue
La couche d'ozone a été nommée ainsi en raison de sa teneur importante en ozone, qui résulte de l'interaction atomique des rayons solaires avec l'oxygène au cours de la rupture de la double liaison (O2) et de son union avec des atomes intacts dans le but d'atteindre l'équilibre et la stabilité. Cette réaction chimique donne naissance
De nos jours, un enfant est capable de communiquer avec les autres sans recourir à la langue, aux normes sociales, à la religion ou à tout autre moyen traditionnellement jugé indispensable par les adultes pour interagir et communiquer. En réalité, les enfants représentent un vecteur essentiel d'échange culturel, de partage d'idées et de promotion des valeurs de paix, d'amitié et de coexistence pacifique. Le langage corporel et les gestes, émanant de la pureté de l'enfance, constituent le meilleur canal pour véhiculer des principes simples tels que la solidarité, la coopération, la participation et la curiosité de découvrir. Un exemple de programme qui incarne ces valeurs est "Copain du Monde", un modèle exemplaire à cet égard.
De nos jours, on observe, qu’un grand nombre d’opportunités s'ouvrent aux enfants irakiens pour découvrir d'autres cultures tout en partageant la leur, imprégnée des grandes civilisations anciennes de l'Irak, reconnue comme la première civilisation du monde. Des organisations internationales
élaborent divers programmes en collaboration avec des associations irakiennes de la société civile, visant à inclure toutes les classes sociales. Par exemple, l'Association irakienne al-Amal joue un rôle clé dans plusieurs domaines humanitaires et culturels pour les enfants d’Irak.
Sous le parrainage du Secours Populaire Français (SPF) et en collaboration avec l'Association irakienne al-Amal, ces enfants ont été invités à visiter la France du 11 au 25 août 2024. Ce fut une expérience exceptionnelle pour
Mohammed Hussein Mustafa, Elias Khalid, Tabarek Jawad et Idriss Abbas. Pendant deux semaines inoubliables, ils ont partagé des moments de joie avec des enfants venus d'Italie, de France, de Chine, du Burkina Faso et de Grèce, dans le village de Meyras, situé en Ardèche, au sud-est de la France.
Ce séjour a été marqué par des visites organisées par le SPF, telles qu'une excursion en forêt jusqu'au village de Meyras, suivie d'un retour au centre "Les Portes de l'Ardèche", qui accueille le programme "Village Copain du Monde". Parmi les activités, les participants ont pu se baigner dans la rivière locale, visiter la grotte d’"Aven d'Orgnac" et admirer les paysages pittoresques de celle-ci, profonde de 120 mètres. Un guide a expliqué aux enfants les détails de la formation et de la découverte de la grotte, leur
Créé en 1992, Copain du Monde est un mouvement pour enfants, soutenu par le Secours Populaire Français (SPF), offrant aux jeunes une place essentielle dans le domaine de la solidarité. Ce mouvement répond au désir profond des enfants d'aider autrui, en leur permettant de prendre conscience des réalités vécues par d'autres enfants, qui, comme eux, sont privés de nourriture, de soins médicaux, de vêtements ou encore de loisirs. CDM leur fournit le cadre nécessaire pour concevoir et réaliser des actions solidaires. Ces jeunes mènent ainsi des projets concrets en faveur des enfants défavorisés, tant en France qu'à l'international.
Le mouvement compte de nombreux clubs pour enfants en France et à travers le monde, où les valeurs de solidarité, de participation et d'entraide sont mises en avant. Avec le soutien des adultes, ces enfants organisent des campagnes sociales pour aider leurs pairs dans le besoin. Ils s'investissent également dans la reconstruction d'écoles et la création de centres de loisirs. De plus, ils s'efforcent de promouvoir une culture basée sur les droits de l'enfant et l'amélioration des conditions de vie des enfants à travers le monde. Cette année, l'Irak a participé à ce programme en envoyant quatre enfants âgés de 12 à 14 ans, venant de milieux difficiles, notamment des orphelins, des victimes de violences communautaires, des militants civils mais aussi des enfants talentueux.
Les chercheurs ont enfin déchiffré un ensemble de tablettes babyloniennes vieilles de 4 000 ans, et les messages ne sont pas des espoirs lumineux pour l’avenir, mais sont presque tous liés à la mort, au destin funeste et à la misère.
Les quatre tablettes en argile couvertes d’écriture cunéiforme, prédisent les décès de rois et les chutes de civilisations, selon une étude récente publiée par « le Journal of Cuneiform Studies ». Les « artefacts » anciens ont été découverts il y a plus de 100 ans dans l'actuel Irak et font partie de la collection du British Museum, mais n’ont été traduits en langue moderne que récemment.
La divination des peuples de la Mésopotamie méridionale était basée sur le mouvement de la lune, en particulier les éclipses lunaires, lorsque la lune se retrouve dans l'ombre de la Terre. Ils « représentent les plus anciens exemples de recueils d’« omens » soit présages d’éclipses lunaires jamais découverts », ont écrit les
auteurs de l’étude, Andrew George et JunkoTaniguchi. Selon cette étude, les Babyloniens analysaient les éclipses en fonction du moment de la nuit, du mouvement de l'ombre, de la durée et des dates, qu'ils utilisaient ensuite pour prédire divers événements. Ils croyaient que les « événements vus dans le ciel » étaient des signes des dieux avertissant le futur des peuples et des « dirigeants » terrestres. Les omens ou présages inscrits sur les tablettes parlent de la mort d’un roi, de la destruction de l’Élam », une région de la Mésopotamie qui est aujourd’hui en Iran, si « une éclipse est entièrement obscurcie en son centre et se dégage entièrement en même temps », a rapporté le revue « Live Science ».
Un autre présage prévoit la « chute de Subartu et d’Akkad », deux autres régions de l’époque, si « une éclipse commence au sud puis se dégage ». D’autres présages inquiétants indiquent «une nuée de sauterelles attaquera le pays », « qu’il y aura des pertes de bétail » et qu’« une grande armée tombera ».
Certains des présages pourraient être basés sur des coïncidences observées entre le moment des différentes éclipses et les grands événements, selon George, professeur émérite de la Babylonie, à l’Université de Londres. « Les origines de certains présages pourraient avoir résidé dans une expérience réelle — l’observation d’un présage suivie d’une catastrophe », a-t-il déclaré à Live Science. Cependant, la plupart étaient probablement basés sur des
Les œuvres numériques ne sont pas un art plastique.
Raouf Al-Attar est né à Bagdad en 1982. Il est d'une famille scientifique, son père, le grand historien et penseur est le célèbre Imad Abdul Salam Raouf. Il a étudié à Bagdad pour être diplomé de l’Académie des Beaux-Arts, Département du Design, en 2009. Plus tard, il obtiendra une maîtrise des arts en Italie. Il travaille actuellement comme professeur universitaire à la Faculté d’Erbil dans le département du design.
Il aimait dessiner depuis son enfance. Pendant plus d'un quart de siècle, Raouf Al-Attar a fait
plus de 150 expositions d'art individuelles et collectives. Il a eu une présence distinguée dans les villes de son pays natal, l'Irak, ainsi qu'en Égypte, en Jordanie,
en Arabie Saoudite, en Italie, les États-Unis d'Amérique, les Émirats etc.
Il s’inspire de la civilisation
mésopotamie et transforme le contenu de la philosophie et de la pensée humaine en peintures ce qui a attiré l'attention et incité de nombreux critiques et artistes à les admirer ceci, par leurs impressions consignées dans les comptes rendus des visites de ses expositions personnelles, telles que “Ahmed Mahood, Khaled Jabr, l'architecte Dr Khosrow Al-Jaf, Dr Suad Muhammad Khadr”etc. À travers ses peintures, cet artiste a exprimé “son opinion” sur les symboles historiques et patrimoniaux que l’on retrouve dans la civilisation irakienne en particulier et arabe également.
Celui qui suit la production créative d'Al-Attar s'interroge sur le grand nombre de peintures murales qu'il a peintes, qui constituent un dossier plein de thèmes historiques, culturels et expressifs caractérisés par l'exactitude, la fluidité et l'influence de l'ingénierie et de la
conception architecturale résultant de ses études à l’Académie des Beaux-Arts, Département du Design.
La plupart de ses peintures ont été exécutées à l'encre et à divers couleurs, ainsi que des peintures sur bois, comme ses peintures murales de « l’aéroport international de Bagdad, les monuments du Kurdistan, Jérusalem, la Mésopotamie et le soleil de la liberté », et d’autres. Ces peintures murales couvrent des surfaces allant de 120 x 2,5 mètres à 130 x 4 mètres et, dans leur intégralité, elles se rapprochent des œuvres mondiales et locales distinctives. Quant à ses peintures, Al-Attar s'inspire du patrimoine populaire et de son bagage intellectuel, des sujets aux techniques élevées. Ils contiennent des symboles, des légendes et un choix de contes historiques.
Il peint avec une totale liberté et une puissance suggestive qui transforme l'œuvre en une masse vibrante de mouvements, d'actions et d'événements insolites, dans un style plus proche de l'art surréaliste et peut-être parfois du cubisme. Il adopte son propre style dans ses expositions personnelles. La peinture à elle seule ne peut expliquer l’idée choisie pour l’exposition, jusqu’à ce que le téléspectateur voit toutes les
Hana Maalla, est née en 1952. Dès sa plus tendre enfance, elle a la passion du dessin et ses parents l’encouragent. Elle m’invite dans son salon qu’éclairent d’immenses peintures qu’elle vient de finir récemment, et devant une tasse à café, elle me « raconte » son histoire.
« En grandissant » me dit-elle, « l’architecture m’attirait ». Très jeune, je me voyais déjà architecte ! Mais, mes notes de baccalauréat étant moyennes, (en Irak, on doit choisir ses études selon le niveau des notes obtenu aux examens finals), je ne trouvais que l’Académie des Beaux-Arts qui pouvaient me convenir. J’y entrai avec joie…mais avec un
peu de chagrin : je fus reçu à la section céramique. Il me fut impossible de m’inscrire à la section dessin car trop d’élèves y étaient reçu.
Néanmoins, ce fut avec joie que je découvris l’art de la céramique et je ne le regrette pas. J’avais les meilleurs professeurs qui étaient eux-mêmes des artistes renommés de l’époque (Valentinos, Sa’ad Shaker, Ismaël al Turk, Nézar al Hindawi : ce dernier nous enseignait le dessin). Le matériel était varié et de belle qualité ce qui me permis d’exécuter un grand nombre de pièces, qui furent exposées dans la salle d’exposition de l’académie à l’occasion de la quatrième soit la dernière année d’études. Cette exposition a attiré un grand public et d’importants personnages comme le Ministre
de la culture d’alors. Elle a fait le tour du monde au frais de l’académie ! »
Comme on le sait, la céramique a une très longue histoire en Irak, elle existe depuis l’âge de Sumer et même avant (époque d’Obeid).
« La céramique est un art des plus célèbres en Irak et pendant les années 50 à 90, elles ont marquées un essor éblouissant. Les expositions étaient incessantes : nous n’arrêtions pas de travailler ! »
« Hélas la guerre irako-iranienne m’a beaucoup affectée (1980).
J’étais fonctionnaire depuis 1977 à « l’Institut des arts populaires » aujourd’hui « Direction des arts populaires » (1) dans le quartier d’al Askane et qui appartient au ministère de l’information. J’y enseignais des étudiants de tout âge et de toute profession. Ils n’avaient pas besoin d’avoir quelconque diplôme. Le but était
de leur apprendre et de renouveler le folklore irakien. Chacun pouvait étudier pendant une durée d’un an. Tout le matériel était offert par le ministère. Enseignants et élèves travaillaient l’argile, mettaient les objets dans le four après avoir été mise en repos pour un certain temps. Et tous, pouvaient exposer et vendre leurs propres œuvres, dans la salle d’exposition de cet Institut. »
« Hélas, cette guerre me terrorisa !... Raids, explosions …J’avais deux petites filles… J’étais inquiète…A l’Institut je me sentais trop loin de mes enfants…s’il arrivait quelque chose ! que pourrai-je faire si loin d’elles ? ...Je démissionnai. Je travaillais à la maison, auprès des miens. Ayant acheter deux fours, j’avais tout le matériel nécessaire pour me mettre au travail. J’ai exécuté un bas-relief avec deux autres artistes pour l’aéroport de Bassorah et j’ai participé à un grand nombre d’expositions à l’intérieur et à
l’extérieur du pays. »
« En 1992, après la guerre du golfe, j’ai pu, malgré toutes les difficultés, non seulement à cause du manque d’électricité mais aussi au travail que demandait le filtrage de la terre que je devais faire moi-même. On trouvait de moins en moins de matériel et j’ai dû acheté des kilos de « stikanes » (2) grossièrement finies de l’usine de verre de la ville d’al Ramadi pour les casser moi-même. Mais il faut dire, que le public était aussi nombreux qu’avant… ».
« Avec le temps, l’électricité devint fantôme et mon travail nul, comme beaucoup d’autres artistes travaillant la céramique. Les conditions de la vie changeaient et devenaient de plus en plus difficiles. Je ne travaillais plus ! J’ai vendu mes fours et entreposé le matériel dans un coin. »
Une nouvelle écrite par l'écrivain irakienne Inaam Kachachi Traduite de l'arabe par Faiz Baydany
DNous sommes sept sœurs, toutes peureuses. Ma sœur Atika, l'aînée, a peur du cancer qui lui a déjà rongé le sein droit, alors elle l'a remplacé par un faux sein en plastique, qui le met chaque matin dans son soutien-gorge et, de coup, son apparence s'améliore.
La nuit, ma sœur éteint la lumière de sa chambre avant de se déshabiller. Puis, comme si elle découvrait un scorpion venimeux, elle enlève le faux sein et le jette dans l'obscurité de l'armoire. Elle a peur de le regarder, en effet, elle vit dans la peur constante que le cancer se propage à son sein gauche, à son estomac, à sa gorge, à son utérus et au reste de son corps. Elle commence à avoir l'habitude de ressentir de l'anxiété pendant les périodes qui séparent ses visites régulières à l'hôpital, mais elle n'a jamais pu apprivoiser cette peur.
Je surveillais souvent les obsessions de ma sœur aînée et je ne pouvais pas m'empêcher de la prendre dans mes bras, caresser ses beaux cheveux et essayer de chasser ses fantômes
de la peur. Et j'aimerais tant pouvoir faire la même chose avec ma sœur Afaf.
Afaf a peur de son mari, de ses insultes et de ses reproches répétitifs à cause d'une vieille histoire d'amour qu'elle a vécu avec un de ses collègues à l'université avant le mariage. Ce collègue est parti aux Pays-Bas pour terminer ses études, mais, il n'est jamais revenu.
Hossam, le mari d’Afaf, connaît les détails de cette histoire d’amour de jeunesse, mais il refuse de tourner la page. Dès qu'il boit un verre d'alcool, il commence à torturer Afaf et à lui rappeler son histoire d'amour ratée, et son amant qui préférait les femmes européennes à elle. Ce rappel quotidien tue l'espoir de ma sœur d'avoir une vie conjugale saine. Elle a peur d'être constamment soumise à l'humiliation et craint que cette incitation blessante ne l'amène qu'à détruire son foyer de ses propres mains.
Ma sœur Atefah n’a pas de mari à craindre. Mais elle a peur du temps qui passe ; elle reste des heures entières devant le
miroir en train d'ausculter les petites rides, resserrer le cou affaissé, mettre la crème sur les zones sèches de son visage et chasser les cheveux gris. Malgré ceci, elle n'a jamais été rassurée. Une angoisse traversait rapidement ses yeux chaque fois que quelqu'un jette un regard sur sa date de naissance, au point que nous avons fait une sorte d'ignorer délibérément la date de son anniversaire, car lui rappeler son anniversaire signifiait qu'elle tomberait malade pendant plusieurs jours, et que nous, les six autres sœurs, tomberaient malades avec elle.
Je peux comprendre la plupart des formes de peur sauf celle que ma sœur Wissal avait à cause de son directeur au travail. C’est quelque chose qui va au-delà de la crainte habituelle qu’un salarié ressent face à ses responsables. Une véritable peur qui la fait prier chaque jour pour que ce directeur soit transféré dans un autre service avant qu'il ne rédige sur elle un mauvais rapport qui entraînera nécessairement une réduction de son salaire, un refus de promotion ou peut-être un licenciement. Wessal a rejoint le parti politique au pouvoir
malgré qu'elle ne connaissait rien à la politique, juste pour paraître plus forte aux yeux de son directeur. Malgré ceci, ce dernier continue à lui rendre la vie difficile, il ne sera ni transféré ni partie à la retraite. Et Wissal est restée, en permanence, à sa merci avec la peur au ventre. Chacune de nous a sa propre peur. Ma sœur Manal a peur pour son fiancé, l'homme avec lequel elle a ouvert les yeux sur l’amour. Quand il lui a demandé sa main, elle était si heureuse que cela la rendait plus belle, plus gracieuse et plus radieuse. Nader, son fiancé, était un ingénieur nouvellement diplômé et un soldat réserviste. Mais la guerre* éclata, pour cela au lieu que Nader ait accompli son service militaire en deux ans (le délai légale d'un service militaire) il contenue, au delà de ce délai, être soldat aux fronts, jusqu'à quand ? Personne ne savait.
Manal flétri. Son éclat s'estompa et son regard se durcit, la peur envahit tout son esprit. Elle priait tout le temps :
- Dieu, ne fais pas de lui un carburant de la guerre.
- Dieu, éloigne de lui les missiles et les éclats d’obus et protège-lui.
- Dieu, ramène-le moi sain et sauf et prends-moi ce que tu veux....
Alors que la guerre entrait dans une nouvelle année, la peur de Manal grandissait et elle n'était pas habituée à vivre en danger.
Elle s'effondrait dans une crise de frissons et de vomissements chaque fois qu'elle entendait parler de la mort d'un soldat fils des voisins. Elle monte sur le toit de la maison et reste debout comme une statue tout en regardant dans le vide pendant des heures, en espérant apprendre que son fiancé est encore vivant. Dans l’une de ses crises, Manal en est arrivée au point de crier en se tirant les cheveux :
- J’aimerais qu’il meure une fois pour toutes pour que je puisse me reposer !
Puis elle a vite commencé à se frapper la poitrine, regrettant les paroles folles qu'elle avait prononcées. Elle demande pardon à Dieu, sanglote et se gratte le visage. Toutes les tentatives de ma sœur Mona pour attacher les mains de Manal et l'empêcher de se faire du mal ont échoué. Mona ? C'est la sœur qui n'a peur que d'elle-même. De ses émotions débridées et de ses caprices violents, de sa nature vive et irritable, et de ses énormes désirs déclarés et non déclarés.
Elle est la plus audacieuse d'entre nous. Elle ne craint personne sur terre, mais elle se rend compte que son audace la mène pas à pas vers la destruction. Je disais à Mona, lorsque nous échangions des confessions intimes : - Je t’envie pour ton courage. Elle a touché du bois en riant et répondit avec une certitude effrayante :
- L’audace des femmes est le
signe d’une vie trop courte.
Je suis la septième sœur, j'ai peur de tout ce qui effraie mes sœurs, tout à la fois ; la maladie que je sens m'attendre au tournant, les années qui défilent aussi vite que feuilleter un livre, la mort qui a grignoter doucement, mais sûrement, mes parents et quelques amis.
J'avais peur de mon mari, et de sa sœur qui ne cachait pas son mécontentement du fait que j'avais transmis, inconsciemment, à mes enfants le langage du quartier pauvre dans lequel j'ai grandi. Je suis la septième peureuse, je crains non seulement mon directeur, mais tous les directeurs ; le chef de division qui veut que je calcule avec précision aussi vite qu'une calculatrice, le chef de service qui me regarde grossièrement à chaque fois que je passe à côté de lui, un regard qui descend vite jusqu'à mes jambes, le responsable des ressources humaines qui ne cesse de s'enquérir de mes penchants politiques et de ceux des membres de ma famille.
Autant j'avais peur de mon mari, autant j'étais terrifiée à l'idée de tomber dans une relation extra-conjugale qui serait mon refuge contre la sécheresse émotionnelle qui m'entourait. J'avais donc peur des autres et, aussi, de moi-même.
Je me tourne parfois vers mes
C'est de l'Irak que la première lettre de l'écriture s'est lancée vers le monde entier.
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