BAGDAD MAGAZINE N°415/2024

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TRIMESTRIEL PUBLIÉ PAR DAR AL-MAMO'UN DE TRADUCTION ET D'ÉDITION / MINISTÈRE DE LA CULTURE, DU TOURISME ET DES ANTIQUITÉS

BAGDAD BAGDAD

Natimo..

l’artiste qui tisse des ponts entre cultures et engagements sociaux et l'ère numérique de la traduction lors de sa sixième conférence...

Dar al Al-Ma’moun

Irak vers l'automatisation des institutions gouvernementales

No 415 / 2024

4ème/2024

Sommaire No415Décembre

Activités

- Automatisation des institutions gouvernementales en Irak.... P.04

Interview

- Natimo.. l’artiste qui tisse des ponts entre cultures et engagements sociaux..... P.06

Evénement

- Dar al Al-Ma’moun et l'ère numérique de la traduction lors de sa sixième conférence promet de nouvelles réalisations.... P.14

- La 15ème édition du Festival d’Al- Jwahiri ouvre ses portes à Bagdad.... P.18

Littérature

- La littérature enfantine et le conte populaire .. un patrimoine riche et un outil éducatif en vue de renforcer les valeurs positives chez les enfants..... P.20

Sciences

- Un talent irakien brille.. Moataz Salman à la tête d'une révolution en neurosciences....... P.22

Patrimoine

- La Maison du Patrimoine de Mossoul" .. un musée pour reconstruire l’identité d'une ville millénaire....... P.25

- L'architecture irakienne.. des ziggourats à la modernité mondiale, un héritage culturel qui se renouvelle....... P.28

Reportage

- La Maison de la Mode Irakienne.. Héritage culturel et rêve moderne dans l'industrie de la mode..... P.30

Figures

- Bashar Ma’arouf Al-Obaidi .. l'érudit et l’enquêteur...... P.40

Art

- La peintre Alia al Wahab....... P.42

Nouvelle

- Dernière nuit ensemble ....... P.45

BAGDAD Magazine

Superviseur général:

Ishraq Abd Al Adil

Rédacteur en chef : Ikbal Aladdin

Correction :

Ishtar Jamil Hamoudi

Rédaction :

Mohammed K. Majeed

Luma Qais

Essam Thaer

Amjed Hameed

Haider Abdul-Hameed

Haider Halem Hussain

Zahraa Hussein

Lamyaa Raheem Jasim

Maquette : Amjed Hameed

Hayfa Street,Bagdad-Irak B.P:7018

Www.dar-mamoon.mocul.gov.iq

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Editorial

L'automate remplace-t-il l'homme ?

Il est connu de tous que plus les nations avancent, la traduction s'épanouit davantage, car la traduction joue un grand rôle dans l'interaction des cultures et l'enrichissement des connaissances. Dans nos jours, nous voyons la transformation du monde en un village cosmique, la connaissance étant devenue la base solide de l'évolution des nations.

Notons qu’à travers la traduction, nous contribuons à enrichir notre langue arabe par les nombreux termes qui apparaissent tous les jours. Les recherches scientifiques présentent quotidiennement de nouveaux termes que les usagers de la langue arabe devront connaître. Reconnaissant l'importance de la traduction dans la renaissance de nombreux pays, nous avons organisé des conférences internationales et locales à Dar de Ma’moun au cours des années précédentes et de cette année afin de nous informer des dernières évolutions en traduction, et où nous nous sommes réunis avec les élites de spécialistes venant des pays arabes et occidentaux. Cela nous tiendra au courant des nouveautés qui se passent dans le domaine de la traduction. Celles-ci, comme la traduction automatique, dont l'importance est reconnue, ne doivent pas nous faire oublier le rôle de l'homme dans le processus de la traduction.

Nous pensons que l'invention des nouvelles technologies relatives à la traduction ne signifie pas, en aucun cas, que l'automate peut remplacer l'homme. L'existence de ce dernier est inévitable quand il s'agit de la transmission des sentiments fortement présents dans les œuvres littéraires malgré les grands progrès réalisés par ces systèmes pour fournir une traduction directe et rapide, car, elle est incapable de comprendre le contexte émotionnel et social requis par le texte. Selon nous, la traduction, en tant qu'activité essentiellement humaine, aura toujours besoin de l'homme.

Rédacteur en chef

LAutomatisation des institutions gouvernementales en Irak

e gouvernement irakien, présidé par le premier ministre S.

Exc. Mohammed Shia'

Al-Sudani, a ordonné à ce que la transformation numérique soit une plate-forme de travail qui doit être mise en œuvre dans toutes ses institutions pour faciliter les démarches des citoyens. Cela coïncide avec l'inauguration du Centre de données numériques au ministère de l'Intérieur, destiné à préserver et à échanger ces données de manière sécurisée.

L'importance de ce centre réside dans son alignement avec les directives du premier ministre visant à garantir la sécurité et le partage des données, tout en s'appuyant sur l'automatisation et la transformation numérique pour fournir des services aux citoyens. L’un des résultats du projet de ce centre est le passeport électronique, le visa électronique et de portails électroniques etc, Le

centre est également capable de soutenir les ministères et le secteur privé en hébergeant des données ou en assurant leur sauvegarde, au service de l'intérêt général.

L’Irak a rejoint l'Organisation de la coopération numérique et a lancé une campagne d'information à l'attention du public sur les services électroniques disponibles via le portail national "Ur", avec la possibilité d'y accéder même sans abonnement à Internet. Cela permet à chacun de bénéficier largement des services offerts par le portail.

L'importance de l'automatisation dans les institutions gouvernementales réside dans sa capacité à accélérer considérablement les délais de traitement, qu'il s'agisse de la gestion des documents, de la saisie ou de l'analyse des données. Cela permet de réduire les retards bureaucratiques qui affectent

souvent l'administration publique. Cette amélioration de l'efficacité peut conduire à des niveaux plus élevés de satisfaction des citoyens, les services devenant plus rapides et plus fiables. De plus, l'automatisation réduit la probabilité d'erreurs humaines, renforçant ainsi la précision et la fiabilité des opérations gouvernementales. En ce qui concerne le plan culturel, Le premier ministre Mohammed S. Exc.Shia' Al-Sudani a prêté une grande attention à l’aspect culturel et a présidé à une réunion spéciale consacrée à l'achèvement des exigences de l'initiative du Portail numérique de la connaissance irakienne. Cette réunion s'est tenue en présence du conseiller culturel du premier ministre, du directeur général de la Maison des Affaires culturelles, Dr. Aref Al-Saadi, ainsi que du président de l'Autorité générale des Antiquités et du Patrimoine, M. Ali Obeid

Natimo..

L’artiste qui tisse des ponts entre cultures et engagements sociaux

Nathalie Monier, connue sous le nom de Natimo, est une artiste peintre française engagée, dont la démarche artistique et sociale reflète un profond attachement à la protection de l’enfance et à la solidarité. Forte de plus de 24 années d’expérience en tant qu’éducatrice spécialisée, elle a su conjuguer cette vocation avec sa passion pour la peinture. À travers son art, Natimo offre un espace propice à l’expression, à la réflexion et à l’action sociale. Dans cette interview, Bagdad Magazine offre à l'artiste de présenter son style artistique inspiré des défis auxquels sont confrontés les enfants en difficulté, tant en France qu'au Sénégal, car elle traduit dans ses œuvres une alliance harmonieuse entre esthétique et engagement.

L’art de Natimo se caractérise par l’utilisation de couleurs éclatantes et contrastées, sublimées par une profusion de détails où chaque nuance joue un rôle essentiel. Comme l’explique l’artiste, « chaque couleur se complète ». Mais au-delà de l’esthétisme, Natimo perçoit l’art comme un vecteur puissant de changement social, capable de refléter les expériences personnelles tout en exposant les injustices. Pour elle, l’art doit être un espace d’expression ouvert, où toutes les voix ont la possibilité de résonner.

L'impact du street art dans l'œuvre de Natimo

Le street art constitue une pierre angulaire de l'approche artistique de Natimo. Fascinée par ses couleurs éclatantes, ses formes audacieuses et ses messages puissants, elle s'approprie les codes de ce mouvement pour enrichir et diversifier son expression artistique.

En intégrant des éléments du street art dans ses créations, Natimo s’efforce de démocratiser l’art, le rendant accessible à tous. Profondément convaincue que l’art est un moyen de communication direct et un puissant outil de sensibilisation, elle choisit les espaces publics comme scène pour atteindre un public large et varié.

Ses œuvres explorent des thématiques en lien avec les réalités sociales et politiques contemporaines. À l’image du street art, qui réagit souvent aux problématiques sociétales, Natimo s’engage à dénoncer les injustices tout en véhiculant des messages porteurs d’espoir et

de solidarité.

Bagdad Magazine : Comment avez-vous commencé votre parcours artistique ? Qu'est-ce qui vous a initialement inspirée à choisir la peinture ?

Natimo : ''J'ai commencé à dessiner jeune, influencé par mon père. Mais c'est en travaillant avec des jeunes en grande difficulté que j'ai vraiment découvert le pouvoir de la peinture. En tant qu'éducatrice spécialisée, j'ai vu à quel point cet art pouvait être un outil de communication et de mobilisation. C'est à ce moment-là que j'ai commencé à peindre tous les soirs, transformant mes émotions et mes expériences en couleurs.

Petit à petit, un style a émergé, presque sans que je m'en rende compte. Le sreet art, le surréalisme et l’art africain ont été mes inspirations. Je suis devenue artiste au-delà de ma volonté. Mais avec une

intention très claire : utiliser mon art pour sensibiliser à la cause des enfants de la rue au Sénégal. Soutenir l’association And Taxawu Talibé de Saint Louis qui malgré son ancienneté était en difficulté. Mes premières expositions étaient entièrement dédiées à ce sujet, car je voulais raconter leur histoire et éveiller les consciences.

Aujourd'hui, mon art est une extension de moi-même. C'est à travers mes toiles que je partage mes émotions, mes espoirs et mes combats. Je suis convaincue que l'art a le pouvoir de transformer les individus et la société."

B.M. : Que représente pour vous le nom d’artiste « Natimo » et en quoi reflète-t-il votre vision artistique ?

Natimo : " J'ai commencé à exposer mes œuvres alors que j'étais encore éducatrice spécialisée. Plutôt que de mettre mon nom en avant, je souhaitais

Interview

attirer l'attention sur la cause qui me tenait à cœur : l'enfance de la rue. C'est ainsi qu'est né mon pseudonyme, "Natimo", un mélange de mon prénom et de mon nom de famille, choisi pour sa simplicité et sa force. Ce nom est devenu plus qu'un simple alias, il incarne mon engagement en tant qu'artiste solidaire. Mon art n'est plus seulement une expression personnelle, c'est un outil aujourd’hui pour créer du lien, rassembler et défendre les valeurs d'entraide et de justice sociale. Mon objectif a toujours été de donner une voix à ceux qui n'en ont pas et de sensibiliser le public aux enjeux de l'enfance vulnérable."

B.M. : Votre style artistique est reconnu comme unique et distinctif ; comment le décririezvous ? A-t-il été influencé par vos voyages et vos projets dans des différentes régions, en France ou au Sénégal ?

Natimo : "Je ne sais pas si

Dar al Al-Ma’moun

et l'ère numérique de la traduction lors de sa sixième conférence promet de nouvelles réalisations.

Dar Al-Ma'moun de la traduction et de l'édition a, récemment, soulevé les questions de la traduction récente en utilisant l'intelligence artificielle, lors de sa sixième conférence annuelle de la traduction, session du défunt Dr Mohammed Darwish,

La directrice générale de Dar

Al-Ma'moun, Mme Ishraq AbdelAdel, a affirmé que l'axe principal de la conférence est en harmonie avec les évolutions numériques accéléré et Conformément aux directives gouvernementales sur la nécessité de la transformation numérique.

Des chercheurs et des universitaires ont présenté, au cours des sessions de la conférence, diverses idées et perspectives concernant la nécessité de suivre l'ère numérique

et les dernières évolutions dans ce domaine. Sans oublier les défis devant lesquels le traducteur se trouve confronté face aux fluctuations et transformations rapides.

De sa part, m. Abdul Adel a ouvert la conférence en remerciant S. Exc. le ministre de la Culture, du Tourisme et des Antiquités, m. Ahmed Al- Fakak Al- Badrani, tout en remerciant les participants et les chercheurs présents et a souhaité la bienvenue à la famille du défunt traducteur Mohamed Darwish, soulignant que la séance de cette année, était au nom du défunt Mohamed Darwish, Cette reconnaissance vient en partie de la fidélité pour les symboles de la culture et de la traduction irakienne et pour leurs services exceptionnels rendus à la traduction des livres irakiens

et arabes . Elle a souligné que le titre de la conférence était "L’ère numérique de la traduction... Une nouvelle réalité faite en harmonie avec la volonté de Dar Al-Mamoun était celle de suivre les énormes développements techniques et de compléter les étapes remarquables accomplis par la Maison sur le chemin de la transformation numérique et son succès, de rendre ses divers services accessibles au public par voie électronique, facilitant le processus de communication avec le public et conformément aux directives gouvernementales qui soulignent la nécessité d’une transformation numérique. Elle a annoncé qu’un grand nombre de livres de livres avait été publié pendant ces jours pour compléter avec succès son plan annuel, y compris le livre "Aurush Babylon et Ninive", qui avait

Evénement

été publié en conjonction avec la conférence. Elle a ajouté que l’année prochaine, la Maison procéderait à la production d’une deuxième édition de ses livres, qui avaient été largement acceptés dans les années précédentes. Tout en soulignant la détermination de la Maison à poursuivre ses plans visant à accéder des connaissances supplémentaires, des publications estimables et de nouvelles réalisations.

Les sous-ministres Dr. Nofel Abou Ragheef et M. Qassem Al-Soudani, ont assisté à la conférence, qui s'est tenue dans la salle « Cordoue » de l'hôtel

Al-Mansour Melia, ainsi qu'un certain nombre de directeurs généraux du ministère de la Culture, une élite distinguée de professeurs et d'académiciens, des représentants des saints sanctuaires de Al Hussein et d'Al Abbas, des présidents de plusieurs organisations de la société civile, en plus d'un groupe d'invités et de chercheurs."

De son côté, Abou Ragheef a salué, dans un discours qu'il a prononcé, Dar Al-Ma'moun qui a repris une place encore plus importante malgré les obstacles qu'elle a rencontrés, entravant ainsi les grands projets qu'elle ambitionne, soulignant que le thème choisi pour la conférence reflète la capacité de Dar Al-Ma'moun à suivre l'esprit de l'époque et ses grandes évolutions, consolidant ainsi sa position dans la culture irakienne et arabe. Dr. Abou Ragheef a ensuite honoré la famille du défunt Mohammed Darwish

en lui remettant le Bouclier de la Fidélité, en reconnaissance de son rôle majeur dans le domaine des connaissances, de ses contributions marquantes et de l'héritage qu'il a laissé, dont une partie importante sont les livres publiés par Dar Al-Ma'moun et exposés dans un stand spécialement préparé pour cette occasion.

À la fin des sessions de la conférence présidées par Dr. Sa’ad Al-Hassani et Dr. Talib Al-Kurayshi, le Dr. Lua’aiKhazal a lu la déclaration finale qui contenait un certain nombre de recommandations importantes, tandis que le Directeur général de Dar Al-Ma’moun a distribué les certificats d'appréciation aux chercheurs et aux membres des comités de la conférence.

Les chercheurs ont fourni la conférence d’études et de recherches dans le domaine de l’intelligence artificielle. C’est ainsi que, M. Kalestan Saadi a abordé l’étude de la capacité

La 15ème édition du Festival d’Al- Jwahiri ouvre ses portes à Bagdad

L’ouverture officielle de la quinzième édition du Festival de poésie Al-Jawahiri, « l’édition du poète Hassab Cheikh Jaafar », a commencé à Bagdad, en coopération avec le ministère de la Culture, du Tourisme

et des Antiquités, au Théâtre Al-Mansour, dans le centre de Bagdad, sous le slogan « La Palestine et le Liban sont deux affluents de la Mésopotamie ». Cette cérémonie a évoqué, les attitudes du plus grand poète arabe, Muhammad Mahdi Al-Jawahiri, sur la question palestinienne.

Le ministère de la Culture, du Tourisme et des Antiquités était représenté par le sous-secrétaire aux Affaires artistiques, M. Qasim Al-Sudani, accompagné d’une délégation officielle

comprenant le sous-secrétaire du ministère, Dr. Nofal Abu Ragheef, et les directeurs généraux des départements des affaires culturelles, de la Maison des manuscrits irakiens, des relations culturelles, de la maison d'édition et de la culture kurde et du Palais des conférences, en présence d’une importante élite culturelle notamment de poètes irakiens et arabes.

Le grand poète irakien Kazem Al-Hajjaj ayant lu, lors de cette cérémonie, son poème « Miroirs », fut suivi par les poètes Ahmed Abdel Muti Hijazi d'Égypte, Hassan Al-Miqdad du Liban, Ajwad Majbal d'Irak, Taher Ridhad de Jordanie, et le Dr Buchra Al-Bustani d'Irak.

Le sous-secrétaire du ministère, M. Qasim Al-Sudani, a prononcé un discours dans lequel il a souligné l'importance des personnalités culturelles et intellectuelles présentes à la session en cours, soulignant

l'importance de l'événement, «dans des circonstances difficiles et des nombreux défis que connaît le pays, ont laissé leurs effets sur tous les secteurs», tout en louant les intellectuels irakiens qui ont des « attitudes » nationales contribuant à raviver la scène culturelle qui a souffert de morcellements et de déséquilibres.

Il a évoqué le rôle du gouvernement en disant que "la scène culturelle a retrouvé son élan aujourd'hui, sous les auspices du Premier Ministre, l'ingénieur, Son Exc. Mohammed Shia' Al-Sudani, qui a placé la culture et les intellectuels parmi les priorités de son programme gouvernemental", indiquant que " ce dernier a apporté un soutien financier et moral aux syndicats et aux unions culturelles, artistiques et journalistiques".

M. le sous-secrétaire a également souligné l'intérêt assidu de Son Exc. pour promouvoir le secteur culturel.

Evénement

Le conseiller culturel du Premier ministre et directeur général de la Maison des affaires culturelles, Dr. Arif Al-Saadi, a déclaré : "Nous accueillons nos invités arabes à Bagdad, en cette période exceptionnelle que nous traversons, et en ces moments difficiles au Liban et en Palestine."

Il a ajouté que ce festival s'inscrit dans le cadre de ce que l'Irak, gouvernement et peuple, proclamé pour montrer sa solidarité avec les peuples palestinien et libanais

De son côté, le secrétaire général de l'Union des écrivains et auteurs, Omar Al-Saray, a exprimé sa gratitude à la présidence du Conseil des ministres et au ministère de la Culture, du Tourisme et des Antiquités pour son soutien et l'organisation de cette nouvelle édition.

La littérature enfantine et le conte populaire

Un patrimoine riche et un outil éducatif en vue de renforcer les valeurs positives chez les enfants

L'Irak possède un patrimoine populaire riche et unique, dont l'influence dépasse les frontières géographiques et touche de nombreuses cultures à travers le monde. Les contes populaires irakiens ne se sont pas limités à cette région, mais se sont répandus et ont inspiré de nombreux écrivains internationaux, tels que le Danois Hans Christian Andersen. L'influence des contes irakiens est également visible dans la littérature populaire arabe, comme le montre le livre "Les Contes Populaires de Lattaquié" d'Ahmad Bassam Sa'ee et "Les Contes Merveilleux" de Friedrich von der Leyen. Ce déploiement souligne la profondeur et l’importance du patrimoine de l’Irak.

Rôle du conte populaire dans l’éducation des enfants

Le conte populaire a été, au fil du temps, un moyen précieux d'élever les enfants et de promouvoir des valeurs éducatives et éthiques. Par sa simplicité et sa proximité psychologique avec les enfants, il propose des récits dramatiques qui captent leur attention et touchent leur cœur. Ces contes

peuvent devenir un outil éducatif efficace, à condition qu’ils soient révisés pour éliminer les éléments négatifs. Les écrivains doivent être conscients de leur responsabilité éducative et présenter les contes

Un talent irakien brille...

Moataz Salman à la tête d'une révolution en neurosciences

Après environ dix ans de recherche ininterrompu pour intégrer la première partie d'un cerveau humain à une puce "micro" (extrêmement petite) et découvrir de nouveaux traitements pour

chercheur irakien Moataz Salman pour recevoir le prix du "Meilleur jeune scientifique en neurosciences".

Chercheur principal et maître de conférences au département de physiologie, d'anatomie et de génétique de l'Université d'Oxford en Grande-Bretagne, Moataz a remporté ce prix en reconnaissance de ses recherches en neurosciences et de son travail sur l'identification de nouveaux traitements pour les maladies neurodégénératives, grâce à l'utilisation de techniques innovantes et avancées.

Moataz, qui est le premier chercheur au Royaume-Uni à recevoir ce prix, a déclaré dans une interview via Zoom avec Al-Fanar

Media que le soutien qu'il a reçu des universités avec lesquelles

il avait travaillé, aux États-Unis ou au RoyaumeUni, a été un facteur essentiel pour obtenir ce prix, tout en ajoutant: "Je crois profondément que plus une personne travaille dur, plus elle a de la chance".

L'académicien irakien, qui a reçu ce prix à la fin de septembre dernier, à Honolulu, dans l'État américain d'Hawaï, ajoute: "Depuis le début, j'étais conscient de l'ampleur des défis à venir et des efforts supplémentaires que je devais fournir en tant qu'académicien venant d'un pays en conflit. J'étais également conscient de la responsabilité qui m'incombait de donner une image différente de mon pays et d'aider l'humanité en apportant des solutions aux maladies cérébrales et aux AVC, dont le nombre de cas a récemment augmenté de manière significative".

La recherche de Salman, qui a remporté le prix international, portait sur l'intégration de la première partie d'un "cerveau humain sur une puce micro" afin d'étudier les mécanismes d'entrée

des médicaments dans le cerveau et leurs effets sur celui-ci. Il a également développé la première "barrière hémato-encéphalique humaine" (BNH) sous forme de puce micro, visant à l'utiliser pour éliminer les déchets qui s'accumulent entre les cellules nerveuses avec l'âge.

Il affirme que cette recherche permettra aux chercheurs de suivre le mécanisme d'entrée des molécules de médicament dans le cerveau, précisant que le dispositif est conçu pour permettre l'entrée de très petites molécules, ce qui rend ce dispositif idéal pour les études impliquant des thérapies biologiques. En outre, il peut être utilisé dans diverses techniques d'imagerie haute résolution, telles que la microscopie électronique, afin de transmettre des différentes données.

Parcours académique honorable

Avant de rejoindre l'Université d'Oxford au dernier trimestre de 2020 en tant que professeur assistant et maître de conférences au sein du Collège Wolfson de l'université, l'académicien irakien avait travaillé en tant que chercheur postdoctoral à la faculté de médecine de l'Université Harvard et à l'Hôpital pour enfants de Boston, aux États-Unis, entre 2017 et 2020.

Moataz Salman, qui avait obtenu une licence en pharmacie de

l'Université de Mossoul en 2007, a réussi au cours de son parcours de recherche à découvrir un nouveau traitement pour les patients souffrant de tumeurs cérébrales causées par des accidents et des AVC. Cette découverte faisait partie d'une recherche de longue haleine menée dans le cadre de ses études de master et de doctorat, qu'il a obtenues à l'Université Sheffield Hallam au Royaume-Uni en 2012 et 2017 respectivement.

Ses études supérieures, tant au niveau du master que du doctorat, se sont concentrées sur les aquaporines, des récepteurs d'eau dans le cerveau, qu'il décrit comme un tournant dans la compréhension de la mécanique moléculaire des maladies cérébrales. Cela a également aidé à proposer des solutions thérapeutiques alternatives aux interventions chirurgicales, qui comportent généralement de nombreux risques et complications.

Il affirme que ses recherches sur les aquaporines dans le cerveau l'ont aidé à découvrir comment les cellules sont affectées par les tumeurs cérébrales et comment il est possible d'arrêter leur développement en utilisant certains traitements utilisés pour d'autres maladies. Il a également pu comprendre la mécanique qui cause ces tumeurs et AVC au niveau biologique moléculaire.

Un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé indique qu'environ 75 millions de personnes dans le monde souffrent d'accidents vasculaires cérébraux chaque année, avec un taux de mortalité estimé à environ 5 millions de cas parmi les personnes touchées, en plus de cinq millions d'autres cas de handicap permanent. Le rapport précise que l'hypertension artérielle est la principale cause de ces accidents.

À

ce sujet, l'académicien irakien

"La Maison du Patrimoine de Mossoul"

un musée pour reconstruire l’identité d'une ville millénaire

Sur les rives du Tigre, à proximité de la citadelle historique de "Qura Saray", se dresse "La Maison du Patrimoine de Mossoul", le premier musée de cette ville consacré à son patrimoine et à son identité historique. Ce projet unique, lancé après des années de planification et de rêve, incarne l'aspiration commune des habitants de Mossul à revitaliser l'identité culturelle et patrimoniale perdue de la ville, notamment après les destructions massives subies pendant la guerre contre Daesh.

L'architecture irakienne..

des ziggourats à la modernité mondiale, un héritage culturel qui se renouvelle

L'art de l'architecture mésopotamienne remonte au 10e millénaire avant

J.-C. et englobe de nombreuses cultures et civilisations diverses. L'Irak est considéré comme le berceau du développement de l'urbanisme et de la construction des premières structures, telles que les maisons à cour et les ziggourats, devenues des symboles de cette civilisation antique. L'architecture irakienne a été influencée par les civilisations qui l'ont suivie, telles que les civilisations romaines, perse et musulmane. La mosquée de Samarra et son minaret spiralé, ainsi que les « Shanachils », sont des exemples de la civilisation musulmane qui existent jusqu’à ce jour.

L'Irak a été marqué par de nombreux architectes remarquables au cours de son histoire, tels qu'Ihsan Shirzad, Zaha Hadid et Rafaat al-Jaderji, qui ont laissé une empreinte indélébile dans le paysage architectural irakien, tant par leurs conceptions traditionnelles que contemporaines.

Le minaret spiralé de Samarra est l'un des monuments les plus emblématiques de l'Irak en raison de son design unique. Ce minaret a été construit dans la grande mosquée de Samarra par l'architecte Dallil ibn Ya'qub, sur ordre du calife abbasside al-Mutawakkil Billah en 237 de l'Hégire. Il était consacré pour l'appel à la prière et faisait partie des plus grandes mosquées du monde islamique de l'époque.

L'architecture islamique

L'architecture islamique intègre des éléments caractéristiques qui définissent une identité propre aux musulmans, influencée par l'esprit islamique et la renaissance scientifique. Ces caractéristiques variaient en fonction des conditions climatiques et de l'héritage culturel des différentes régions. La cour intérieure était une caractéristique marquante dans l'architecture islamique de la Syrie et de l'Irak, mais a disparu dans des régions plus froides, comme la Turquie.

Les Shanachils

Le Minaret spiralé

La Maison de la Mode Irakienne..

Héritage culturel et rêve moderne dans l'industrie de la mode

La Maison de la Mode Irakienne (MMI) est une des institutions culturelles importantes fondées par le Ministère de la Culture, du Tourisme et des Antiquités en 1970. Cette maison, expose des habits irakiens où y est représentée l'histoire de l'Irak à travers les costumes des peuples et des nations qui ont habité la Mésopotamie. Cette institution a marqué dès ses débuts un tournant dans le paysage culturel contemporain. La (MMI) possède une identité particulière et une indépendance créative unique au Moyen-Orient, étant la seule institution gouvernementale dédiée à la mode.

Vision et objectifs

Cette institution unique dans le mouvement culturel, renouvelée et interactive avec l'histoire et l'environnement, reconstruit l'appartenance aux racines, et fait voyager la mémoire des spectateurs vers le monde d’un patrimoine civilisé, afin d'en extraire des formes dessinées par des lignes et des couleurs, créant ainsi une œuvre unique. Cette maison offre un

nouveau regard sur notre riche culture et patrimoine irakiens. Celle-ci veut laisser son empreinte dans les générations futures et tous les amateurs d'art authentique, afin qu'ils puissent se tenir fièrement face à un passé aux civilisations qui ont duré des milliers d'années et enrichi l'humanité de leur patrimoine.

Les principaux objectifs de (MMI) sont de traduire des « dimensions et des ambitions culturelles » de manière unique, en les incarnant par des designs qui ouvrent les « coffres » du passé et les réinterprètent dans un style artistique

moderne. Elle travaille également à renforcer et développer le goût esthétique des irakiens, à promouvoir et encourager la production locale, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, tout en contribuant aux études et recherches spécialisées sur l'histoire irakienne, notamment en ce qui concerne les designs de mode.

Témoignages :

Shorouq Kazem (directrice du département de production)

"Le département de production, véritable laboratoire de création, se divise en trois divisions principales : design, production artistique et accessoires. C’est ici que l’innovation artistique prend vie, selon un processus minutieusement orchestré, allant de l'idée initiale à la réalisation finale.

Les projets naissent d’initiatives variées : propositions administratives, demandes extérieures ou inspirations des designers. Un exemple marquant est la conception des costumes pour l’opérette ''Légende de l’Amour et de la Mort", une œuvre historique qui retrace l’épopée d’Inanna et de Tammuz. Ce travail, achevé l’an dernier, sera présenté au public d’ici la fin de l’année.

Chaque étape de création commence par les recherches des designers dans les sources

historiques du pays. Ils « plongent » dans les archives pour donner vie à des costumes qui reflèteront fidèlement les époques voulues. Par exemple, les créations dédiées à la civilisation sumérienne intègrent des couleurs et matériaux caractéristiques, tout en s’adaptant aux évolutions au sein de la même ère. Ainsi, les premières périodes sumériennes avaient comme matière principale : l’argile, avant de passer à l’usage de la pierre. Les autres civilisations, telles que Babylone et Assur, se distinguent également par des palettes chromatiques spécifiques, notamment par le turquoise ou le violet.

Pour les périodes plus récentes, comme l’époque islamique, les designs sont traités avec un souci du détail, mêlant motifs, lignes et couleurs fidèles aux spécificités culturelles de leur temps.

Le processus de création implique une coordination étroite avec l’administration et le département des défilés, qui définissent les besoins spécifiques des performances.

Les costumes doivent s’adapter aux exigences des mouvements scéniques, tout en incorporant une touche d’imaginaire dans leur conception. Des mesures précises sont également prises pour chaque mannequin, assurant un ajustement parfait des tenues.

Une fois les designs validés, l'équipe de la production passe au choix des tissus, des accessoires et des ornements, en intégrant des techniques telles que la broderie ou l’impression, selon la nature des costumes. L’attention aux détails se prolonge jusqu’au choix des matériaux adaptés aux conditions scéniques, notamment en matière de lumière et de dynamisme des présentations.

Malgré cette précision, des défis persistent, notamment la rareté des matières premières et la vétusté des équipements de couture et de broderie. Ces contraintes limitent parfois la capacité de production, mais des efforts sont

LL'érudit et l’enquêteur Bashar Ma’arouf Al-Obaidi..

e mouvement islamique - historique en Irak a donné naissance, à l'époque moderne, à un groupe d'élite composé d'érudits vertueux. Parmi eux, en Irak, se sont distingués l'Imam Mahmoud Shukri Al-Aloussi ainsi que l’érudit Amjad Al-Zahawi, tandis que Muhammad Mahmoud Al-Sawwaf a fondé un mouvement islamique dynamique et influent. On retrouve, également, des figures marquantes comme l'historien Dr. Imad Al-Din Khalil et Dr. Akram Dhiaa Al-Omari.

Dr Bashar Awad s'est distingué par son rôle majeur et ses contributions remarquables. Dans cet article, nous citerons sa biographie et son importante carrière scientifique.

Le professeur Bashar Awad est reconnu pour sa personnalité exceptionnelle, sa vision objective et son dévouement exemplaire pour la recherche scientifique. Né en septembre 1940 dans le quartier d’al Adhamiya, Bashar Awad Marouf Abd al-Razzaq al-Baghdadi al-Azami est un chercheur, interprète, historien et spécialiste irakien, réputé pour

sa vaste expertise dans l'étude et l'investigation de l'héritage islamique, en particulier dans le domaine de l'histoire. Bashar a intégré le département d'histoire de la faculté des Lettres de l'Université de Bagdad, où il a obtenu son diplôme en 1964. Il s'est distingué en obtenant, pendant ses quatre années d’études universitaires, une promotion, ce qui lui a valu le prestigieux prix de l'Académie scientifique irakienne.

A cette époque, il a étudié auprès de plusieurs éminents universitaires irakiens, dont son oncle, Dr Naji

Ma’arouf, une figure influente de l'époque hachémite en Irak, et Dr Abdul Aziz Al-Douri, lauréat du prestigieux Prix Roi Fayçal d'Histoire, et Dr Saleh Ahmed Al-Ali.

En 1964, Bashar s'inscrit à la maîtrise au Département d'Histoire et d'Antiquités de l'Université de Bagdad. Il choisit comme sujet de recherche le livre La Suite « AL-Takmela », d'Al-Hafiz Zaki al-Din al-Mundhiri, sous la supervision du professeur Jaafar Hussein Khasbak.

La science de la vérification textuelle a profondément marqué

A Alia al Wahab Lapeintre

lia al Wahab dessine depuis son enfance. Elle se renferme dans un monde de papiers et couleurs…un monde que ses parents n’apprécient pas. A l’école, elle gagne, chaque année, des premiers prix dans les concours de dessin. Elle veut entrer à l’Académie des Beaux-Arts de Bagdad. Mais c’est à l’université de l’Administration et de l’Economie qu’elle finira ses études. Ses parents, choqués par son désir de peindre, ne remarquent pas ses visites au cours de peinture que donne Ismael Sheikhli, dans ce même collège. Il l’encourage et lui offre des couleurs à l’huile lui devinant un grand avenir dans ce domaine. Elle participe aux expositions de groupe qu’il

organise à la fin de chaque année, dans cette même université et reçoit un second prix en 1968.

Après son mariage et son départ pour Abou Dhabi, elle ne peint qu’à la maison car dans ce pays les couleurs étaient introuvables

donc pas d’exposition ! Vivant à Londres, elle fait des études de peinture à l’institut de Stanhope, en 1979. La voici qui participe à plusieurs expositions de groupe, comme le symposium de Beirut en 1983, à Londres etc…

Plus tard, au Canada, où elle vit, elle fait une exposition personnelle en 2000, à Montréal. C’est un succès qui lui donnera le désir de participer à des expositions personnelles et de groupes dans plusieurs villes du monde, non seulement à Beirut en 2003, 2010, 2014… mais aussi à Damas, Marseille, Muscat etc… jusqu’à ce jour.

Pour elle, ses peintures, sont ses enfants… « Je peins, j’expose mais je ne pense pas à la vente… Peut-on vendre ses enfants ?

» Chacune de ses peintures représente un instant, un désir soudain, une tristesse involontaire, un instant heureux ou triste de sa vie…un rêve, un souvenir lointain…

« A chacune de mes expositions personnelles, mon style est différent. Celui-ci représente des moments de ma vie, un sujet qui m’aurait profondément touchée. Si je ne peux pas garder le même style, c’est parce que

les évènements qui m’entourent, ont, à chaque fois, un impact différent sur moi ! C’est pourquoi mon style est différent. »

Il y a une certaine abstraction expressionniste et symbolique dans la plupart des œuvres d’Alia al Wahab. Il évoque son « ressenti » du moment ! Un grand nombre de ses peintures représentent un brouillard d’où ressortent des corps humains et notamment féminins… C’est un monde réel ressortant d’un monde irréel ! Il y a l’imagination et l’authentique, le vrai et l’ambigu. C’est une vie telle qu’elle est, mais sortant de son imaginaire. Les couleurs sont chaudes (rouge, jaune, orange.) ou froides (vert, violet, bleu…). C’est la description d’un rêve

confus, ambigu. Dans ces œuvres, pour moi, chez Alia, la femme est reine. Sa représentation est « timide » elle veut nous dire quelque chose qu’elle ne dit pas vraiment. Elle ressort de ce rêve profond et ancien qui vient « de la nuit des temps » comme l’a écrit un critique d’art libanais, dans le catalogue de son exposition personnelle à la galerie Zaman, Beirut en 2003.

Voici d’autres peintures, d’un style plus classique, et où la femme est reine et représentée avec audace. Le style est classique mais les couleurs et les formes parlent. La femme, ici, dit NON avec un grand n ! « Je suis grosse, je ne suis pas belle pour vous…peut être…mais pour moi cela n’a pas

Dernière nuit ensemble

Une nouvelle écrite par Buthaina Al Nasiri

Traduite de l'arabe par Faiz Baydany

Mais ce n'est pas juste… Tu me surprends là, pourquoi maintenant ?

— Est-ce que le temps est important puisque le résultat est le même ?!

— Oui, le temps est important... pouvons-nous nous donner une autre chance ?

— Tu sais que c'est impossible de continuer de vivre ensemble.

— Mais ce n'est pas juste… Demain ? C'est plus proche que je ne l'imaginais.

Ils étaient assis côte à côte sur un canapé dans une petite chambre dotée d'une grande fenêtre donnant sur la rue, où la solennité de la soirée était rythmée par des cris des enfants jouant au ballon dehors.

Il a trente-six ans, grand, avec des cheveux noirs lisses qui encadrent un visage fin et délicat. Il était assis, la tête baissée, regardant ses mains, ou dans le vide.

Elle a trente-quatre ans, les cheveux courts et un visage rond. Elle fixait le mur devant elle, et ses yeux sont devenus encore plus verts que d'habitude grâce à la couleur de sa robe.

— Demain ?!... Comment te permets-tu de prendre une telle décision seul ?

— De toute façon, l'un de nous aurait dû la prendre depuis longtemps.

— Combien de temps nous reste-t-il ensemble ?

— Cette nuit, toute entière.

Il regarda sa montre :

— Presque dix heures et trente minutes. Combien de secondes ?

Elle se retourna la tête vers lui, puis elle lui tendit une main aux doigts tremblants et attrapa fermement sa main :

— Tu ne m'aides pas, tu prolonges ma souffrance avec ta manière de penser.

Elle lui regarda le visage avec des yeux noyés dans les larmes et lâcha ses doigts, puis entoura ses épaules de ses bras, tandis que lui, il est resté assis immobile, ses larmes coulant silencieusement.

— Je t'en prie, ai pitié de moi.

Il la fixa dans les yeux pour la première fois et dit :

— Qui devrait demander pitié ?!

Elle se redressa et regarda de nouveau le mur opposé.

— Est-ce que tu penses que c'est facile pour moi de prendre une telle décision ?

— Au moins, tu parais solide !

— Tu ne comprends pas que j'essaie d'apparaître ainsi, de peur de fondre complètement devant toi ?

Il se tourna vers elle et lui attrapa les bras, les secouant :

— Alors pourquoi tu pars loin de moi ?

— Je n'ai pas le choix, tu sais qu'être ensemble est devenu impossible.

— Puis-je faire quelque chose pour te faire changer d'avis ?

— Si tu m'aimes vraiment, tu devrais m'aider à partir.

Il se leva et se dirigea vers la fenêtre. Il regarda les garçons qui jouaient au football, des gouttes de sueur brillant sur leurs petits visages malgré la brise nocturne. Puis, il se tourna et la regarda dans les yeux. Elle lui lança un visage suppliant, mais sans dire un mot.

Il lui demanda alors à voix basse :

— Il ne sera pas difficile pour toi d'être loin de moi ?!

— Il est fort probable qu'être loin de toi est plus facile qu'être avec toi.

Il s'arrêta un instant devant elle, puis s'agenouilla en prenant ses mains dans les siennes :

— Tu n'as pas pensé à moi ? Tu ne t'es pas demandé comment je pourrai vivre quand tu

Héritage millénaire et innovation contemporaine La Maison de la Mode Irakienne..

Dépôt légal no 31 Bagdad (1974 ) Maison des livres et des Documents Imprimé dans la Maison des Affaires Culturelles

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BAGDAD MAGAZINE N°415/2024 by BAGDAD MAGAZINE - Issuu