Chirurgie de base: améliorer la qualité des actes chirurgicaux

CHIRURGIE DE BASE AMÉLIORER LA QUALITÉ DES ACTES CHIRURGICAUX POUR RÉDUIRE LA MORBI-MORTALITÉ DANS LES HÔPITAUX DE 1ÈRE RÉFÉRENCE L’ accès aux soins chirurgicaux et anesthésiques abordables et sûrs est

CONTEXTE

largement défaillant dans les pays à moyen et faible revenu. La chirurgie de base permet de garantir que les soins chirurgicaux et d’anesthésie soient disponibles, accessibles, sûrs, fournis en temps opportun et à un prix abordable pour sauver des vies, prévenir l’invalidité en plus de dépenses de santé catastrophiques. Elle contribue directement à la réduction de la morbi-mortalité liée aux pathologies chirurgicales et la mortalité maternelle et néonatale.. Il est démontré qu’investir dans les services chirurgicaux dans les pays à moyen et faible revenu est une stratégie abordable sans laquelle la couverture sanitaire universelle et les aspirations en matière

11 %

de la morbidité mondiale sont attribuables à des maladies que la chirurgie permettrait de traiter avec succès

de santé énoncées dans les objectifs de développement durable seront impossibles à réaliser (1) .

La chirurgie de base est un des éléments du paquet complémentaire d’activité (PCA) qu’un hôpital de 1ère référence doit offrir à sa population. Elle regroupe à la fois les interventions gynéco-obstétricales, traumatologiques et des urgences chirurgicales essentielles proprement dites . Elle concerne tous les acteurs du bloc opératoire du niveau de l’hôpital de 1ère référence, unité opérationnelle du système de santé pour sauver des vies humaines.

Le renforcement des capacités du service de chirurgie de base dans un hôpital de 1ère référence apparaît comme possible, moyennant la mise en place d’équipes de chirurgie formées de manière accélérée, la mise aux normes du plateau technique, la création d’un partenariat stratégique pour l’appui technique et financier, la mise en place d’un environnement favorable à l’implantation durable de l’approche dont l’implication du réseau d’experts de Médecins Sans Vacances.

(1)

Evidence and solutions for achieving health, welfare, and economic development - Lancet Commission 2015, Global Surgery 2030

PRINCIPAUX DE NOMBREUX DÉFIS • La pratique de certains actes majeurs du PCA pour la chirurgie de base est déjà une réalité dans la majorité des hôpitaux de 1ère référence. Ces actes sont cependant pratiqués la plupart du temps par des médecins généralistes, non préparés par la formation initiale et qui ont été formés sur le tas par leurs collègues, non préparés eux-mêmes. Cette situation pose la question du déficit des compétences médicales et paramédicales et de la qualité des prestations des soins d’urgences chirurgicales et obstétricales.

• Comme pour d’autres domaines, les équipes de chirurgie sont sujettes à une grande mobilité dans le système sanitaire.

• Les initiatives actuelles de formation à la chirurgie de base sont dispersées, non coordonnées, incomplètes et souvent sans implication des institutions nationales Elles ne bénéficient d’aucun mécanisme formel de suivi ou de supervision.

• Le fonctionnement du circuit de référence et contre-référence des urgences chirurgicales et obstétricales n’est pas entièrement satisfaisant et présente des lacunes dans son organisation.

• Le plateau technique dans plusieurs hôpitaux de 1ère référence étant insuffisant par rapport aux normes, l’accès à l’offre de prestations en matière d’urgences obstétricales et chirurgicales, notamment pour les accidentés de la route, reste difficile.

L’APPROCHE DE RENFORCEMENT

IN SITU SYSTÉMATIQUE ET PROFESSIONNELLEMENT ENCADRÉE La formation veille à apporter toutes les informations utiles à l’établissement d’un diagnostic, à la prise d’une décision thérapeutique adaptée, à l’organisation correcte des soins de qualité en pré, per et post-opératoire et à l’approche des soins humanisés et centrés sur le patient. Le travail en équipe est encouragé.

La formation est assurée au sein des hôpitaux (formation in situ). Les apprenants et les formateurs restent basés sur les lieux de travail du personnel pendant toute la durée de la formation. Ils créent ainsi des liens de confiance et les bases d’une communication et d’échanges futurs. Le pool de formateurs est constitué d’experts volontaires, membre du réseau, national et international de Médecins Sans Vacances qui les préparent, forment et évaluent pour assumer ce rôle.

L’organisation suit le modèle d’apprentissage 70-20-10, selon lequel le personnel efficace et performant apprend 70% «sur le tas» en faisant, 20% par le biais d’un suivi personnalisé ou d’un apprentissage social (conversations, mise en réseau, retour d’informations) et seulement 10% par le biais d’un transfert formel de connaissances.

près une analyse complète de chaque hôpital ciblé, se basant sur les normes de chirurgie de base au niveau national, le plateau technique, le flux de patients et les compétences chirurgicales existantes du personnel, les objectifs des formations sont définis.

La formation in situ a l’avantage de ne pas détacher le personnel de soins de leur milieu de travail, toucher toute l’équipe du service, de former les apprenants dans leur environnement avec leurs moyens de bord (contexte à moyen limité), rapprocher la médecine spécialisée de la population périphérique, augmenter les possibilités

Comment se déroule la formation à la chirurgie de base ?

1 I PRÉPARATION Le but est de garder l’apprenant dans ses conditions de travail habituelles, d’un hôpital de 1ere référence. Une visite préparatoire des sites de formation permet d’évaluer le niveau technique de l’hôpital (cadre normatif du pays), le circuit des patients et l’offre de soins humanisés. L’hôpital choisi doit offrir une patientèle suffisante pour servir de base à la formation des apprenants: une analyse des comptes rendus opératoires des années précédentes apporte objectivement ce type d’informations.

2 I UNE FORMATION THÉORIQUE INITIALE IN SITU Pendant la formation théorique initiale, les apprenants sont encouragés à travailler en équipe et reçoivent toutes les informations (théoriques et pratiques) utiles à l’établissement d’un diagnostic, à la prise d’une décision thérapeutique adaptée, à l’organisation correcte des soins de qualité en pré, per et post-opératoires et à l’approche des soins humanisés et centrés sur le patient. La formation théorique sera organisée sur une durée de 2 à 4 semaines.

A la fin, une évaluation des compétences est réalisée à l’aide de questionnaires ou lors d’exposés illustrés, pratiques simulées, d’études de cas avec revue des complications etc. Une proposition de contenu de la formation théorique pour les médecins, infirmiers et anesthésistes est élaborée.

L’apprenant formé devra être capable : de décrire le travail de l’équipe dans une situation, d’utiliser les pratiques recommandées, d’identifier les différentes complications et leur traitement.

L’apprenant doit obtenir un score de 60%. Au cas où l’apprenant reste en dessous de ce score, il/elle pourra repasser l’évaluation de la formation théorique un mois plus tard. Il/elle ne peut être intégré dans la formation in situ, qu’après avoir passé le test.

CHIRURGIE DE BASE

d’échanges entre apprenants et formateurs, ainsi que réduire les difficultés organisationnelles et financières .

3 I UNE FORMATION PRATIQUE IN SITU La formation s’adresse à toute l’équipe de soins chirurgicaux afin de renforcer les liens unissant le médecin à compétence chirurgicale, le technicien anesthésiste et le personnel infirmier. Des liens de confiance se créent entre formateurs et apprenants, facilitant les demandes futures d’avis et d’informations éventuels de la part de l’apprenant (téléphone, Whatsapp, email). Chaque apprenant remplit un ‘cahier de formation’ dans lequel il note le nom du patient, le type de chirurgie/anesthésie/soins et le niveau d’autonomie avec laquelle un certain acte a été effectué. Le formateur contresigne en fin de journée.

La formation in situ se déroule sur une durée effective de 5 mois (2 mois pour les urgences obstétricales et néonatales et, 3 mois pour la chirurgie viscérale et traumatologique). Il y aura un changement des formateurs sur le site de formation toutes 2 à 4 semaines .

4 I UN SUIVI POST-FORMATION PAR UNE SUPERVISION FORMATIVE Le suivi des formations s’effectue par des courtes visites régulières de 2 à 3 jours de supervision à l’hôpital.

Le formateur vérifie l’application des compétences par le personnel du service de chirurgie, les coache et identifie d’éventuels besoins de renforcement restants. Cette supervision est réalisée par les experts en collaboration avec les autorités sanitaires au niveau périphérique pour permettre l’appropriation.

L’ IMPACT DE CETTE APPROCHE Le renforcement des capacités de la chirurgie de base réalisé par Médecins Sans Vacances s’inscrit dans une approche systémique pour intégrer efficacement les activités et les services offerts à la population répondant aux critères de globalité, continuité et intégrité, avec une contribution à la réduction de la morbi-mortalité liée aux pathologies chirurgicales et à la mortalité maternelle et néonatale.

GRÂCE À CETTE APPROCHE:

Zwartzustervest 21, 2800 Malines, Belgique info@msv.be -www.msv.be - Tel +32 (0) 15 400 888

Médecins Sans Vacances est une ONG internationale et forme un réseau dynamique de plus de 500 professionnels de la santé et experts en Belgique et en Afrique qui s’engagent à travailler ensemble pour des soins de santé accessibles, de qualité et résilients. Grâce à une approche globale axée sur le patient nous contribuons au renforcement des capacités et les compétences des hôpitaux.

C’est ainsi que les hôpitaux peuvent grandir. C’est ainsi que les professionnels de la santé peuvent se développer. C’est ainsi que les patients reçoivent les meilleurs soins.

02.2022-v1

• Le paquet complémentaire d’activités et des soins essentiels de base est plus accessible et de meilleure qualité.

• Le pronostic des pathologies et urgences chirurgicales et obstétricales est amélioré.

• Le personnel de l’hôpital formé est capable d’assurer des interventions de chirurgie de base, est connecté avec des experts et bénéficie d’échange continu de connaissances.

• Le plateau technique de l’hôpital est complété, mieux équipé et géré.

• L’hôpital jouit de plus de crédibilité et confiance de la population.