Earth Animals

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Galeries Nicolas Bourriaud

Animaux de terres


EXPOSITION

Du mercredi 8 juin au samedi 9 juillet 2022

L

e XIXe siècle connaît un réel engouement pour la sculpture animalière dont le matériau de prédilection est le bronze. De ce fait on a peut-être un peu oublié qu’avant d’être en bronze la première sculpture était réalisée en terre. Avec cette nouvelle exposition intitulée Animaux de terres les Galeries Nicolas Bourriaud souhaitent remettre à l’honneur cette vérité et rendre à cette matière la place qu’elle mérite. Partie inhérente du processus de création ou conçue comme une œuvre à part entière, modèle unique ou multiple, modelée ou moulée, la terre séduit par sa malléabilité et la richesse plastique qu’elle offre en fonction des multiples matériaux qu’elle comprend. Argile, grès, biscuit, porcelaine, plâtre… l’artiste choisit chacun d’eux en fonction du but recherché ou de l’effet souhaité. Ainsi un biscuit mat pour l’Ours blanc de François Pompon, un grès aux tons rouge orangé et à la texture granuleuse pour le Chevreuil de Marcel Derny ou la Panthère de Georges Hilbert, du plâtre pour le Cynocéphale en méditation de Georges-Lucien Guyot ou l’Ours couché de Marcel Lémar, ou encore une terre cuite pour des pièces uniques d’étude ou d’observation telles que le Lion dévorant sa proie de Roger Godchaux ou l’Ours à la flûte de pan de Christophe Fratin et bien d’autres… La fragilité et la délicatesse de toutes ces pièces contrastent parfois étonnamment avec la puissance d’expression des sentiments ou la noblesse d’attitude de ces animaux que nous sommes ravis de vous présenter pour le plus grand plaisir des yeux. Nicolas Bourriaud

Galerie Nicolas Bourriaud, 1 quai Voltaire 75007 Paris


BITTER Ary Jean Léon (1883-1973), Singe sur une branche Terre cuite originale, signée « Ary Bitter ». 23 x 31,5 x 14 cm - Circa 1920 1

BOUTAREL Simone(1892-1987), Chat assis Terre cuite d’édition, signée « S.Boutarel ». 22,5 x 13,5 x 10,5 cm - Circa 1940 2


CHRISTOPHE Pierre Robert (1880-1971), Biche et faon Terre cuite originale, signée « CHRISTOPHE ». 14 x 34 x 10 cm (socle en bois 2,6 x 37,3 x 13,5 cm) - Circa 1930 3

CLERGET Alexandre (1856-1931), Grenouille Terre cuite originale. 10 x 8,5 x 9 cm - Circa 1900 4


DERNY Marcel (1914-2003), Chevreuil Grès rouge original, non signé et daté 1955. Porte la marque de la Manufacture de Sèvres et l’estampille « ORIGINAL ». 43,5 x 30 x 14,5 cm - Circa 1955 Pièce unique, éditée en août-septembre 1955 5

DERNY Marcel (1914-2003), Sanglier Grès rouge original, signé et daté 1957. Porte la marque de la Manufacture de Sèvres. 25,5 x 36,5 x 11 cm - Circa 1957 Pièce unique répertoriée dans les archives de la Manufacture de Sèvres sous le n° 390.26 de décembre 1957. 6


FRATIN Christophe (1801-1864), Loup pris au piège Terre cuite originale, estampillée « FRATIN ». Pièce unique. 7 x 11 x 5,5 cm - Circa 1840 7

FRATIN Christophe (1801-1864), Ours à la flûte de Pan Terre cuite originale, estampillée « FRATIN ». Pièce unique. 21 x 19 x 12,5 cm - Circa 1840 8


FRATIN Christophe (1801-1864), Lion terrassant un buffle Terre cuite originale, estampillée FRATIN ». Pièce unique. 31 x 31 x 16,5 cm - Circa 1840 9

GODCHAUX Roger (1878-1958), Lionne aux aguets Terre cuite d’édition, signée « Roger Godchaux». Édition de Susse, porte l’inscription « Susse Fres Edts Paris » ainsi que deux cachets de Susse, l’un mentionnant le nom de l’éditeur « SUSSE Fres EDIT PARIS » et l’autre réservé aux terres cuites. 18,5 x 15,5 x 15,5 cm - Circa 1940 Bibliographie : Jean-François Dunand, Xavier Eeckhout, Roger Godchaux Œuvre complet, Dijon, 2021, p. 90, modèle reproduit sous le n° F26. 10


GODCHAUX Roger (1878-1958), Lion dévorant sa proie Terre cuite originale, signée « Roger Godchaux». Porte le cachet de la Manufacture de Sèvres, l’estampille “ORIGINAL” et l’inscription « original». 5 x 19,5 x 8 cm - Circa 1930 Bibliographie : Jean-François Dunand, Xavier Eeckhout, Roger Godchaux Œuvre complet, Dijon, 2021, p. 110, reproduit sous le n° F84. 11

GODCHAUX Roger (1878-1958), Chat buvant Terre cuite originale, signée « Roger Godchaux». Pièce unique. 5,7 x 19 x 7 cm - Circa 1930 Bibliographie : Jean-François Dunand, Xavier Eeckhout, Roger Godchaux Œuvre complet, Dijon, 2021, p. 125, reproduit sous le n° F98. 12


GRAVES Jean (1897-2000), Antilope Plâtre original patiné, signé « J. GRAVES ». 25 x 21 x 7 cm - Circa 1930 13

GUYOT Georges-Lucien (1885-1973), Cynocéphale en méditation Plâtre original, non signé. 45,5 x 50 x 25,7 cm - Circa 1957 14


HÉBERT-COËFFIN Josette (1908-1974), Couple de chouettes Grès d’édition de la Manufacture de Sèvres, signé « J. Hébert-Coëffin ». Porte le cachet de la Manufacture de Sèvres et les initiales du mouleur « L.R », numérotée 7/50. 14,5 x 19,1 x 14,7 cm - Circa 1940 15

HÉBERT-COËFFIN Josette (1908-1974), Couple de chouettes Biscuit d’édition de la Manufacture de Sèvres, signé « J. Hébert-Coëffin ». Porte la marque de la Manufacture de Sèvres numérotée 42 et les initiales du mouleur « RE » pour Raymond Even. Porte le visa de I.-L. Blanchot (Inspecteur des travaux de sculpture 1930-1947). 14,5 x 19,5 x 14,5 cm - Circa 1940 16


HILBERT Georges (1900-1982), Panthère Grès d’édition de la Manufacture de Sèvres, signé et daté 1956. Porte le cachet de la Manufacture de Sèvres. 36,5 x 79 x 33,5 cm - Circa 1956 17

LEMAR Marcel (1892-1941), Ours couché Plâtre original, signé « Lemar ». Porte une dédicace « A Ronsaud avec la sympathie de LEMAR ». 12,5 x 12 x 18 cm - Circa 1930 Bibliographie : Bruno Gaudichon, Les Marcel Lémar de la piscine, 2013, p. 107, modèle en bronze reproduit sous les n° 110 et 111. 18


MARTINIE Berthe (1883-1958), Petit cheval Grès d’édition de la Manufacture de Sèvres, estampillé « MARTINIE ». Porte le cachet de la Manufacture de Sèvres et les monogrammes « GT » et « AR ». 22 x 15,8 x 8,4 cm - Circa 1940 19

PETERSEN Armand (1891-1969), Tête de bélier Grès d’édition de Fouquet, signé « A.Petersen » sur le col. 12,8 x 12,2 x 9,5 cm - Circa 1964 Bibliographie : Liliane Colas, Petersen Sculpteur animalier, Tunis, 2004, pages 44 et 45, n° 10. 20


PIFFARD Jeanne (1892-1971), Bélier Grès original, signée « J.PIFFARD ». Porte le cachet de la Manufacture de Sèvres et l’estampille « ORIGINAL ». 15 x 25 x 11,5 cm - Circa 1938 21

POMPON François (1855-1933), Ours blanc Biscuit mat d’édition de la Manufacture de Sèvres. Porte le cachet de la Manufacture de Sèvres et les initiales du mouleur réparateur « PF » pour Pierre Fachard. 22 x 40 x 10 cm - Circa 1924 - 1934 Édité de 1924 à 1934 à environ 632 exemplaires tous modèles confondus Bibliographie : Catherine Chevillot, Liliane Colas, Anne Pingeot, François Pompon 1855-1933, Réunion des musées nationaux, Paris 1994, exemplaire référencé et illustré p. 211 n°122 C. 22


PROST Maurice (1894-1967), Panthère allongée Grès d’édition, signée « M.Prost ». Porte la marque de la Manufacture de Sèvres et les initiales « GT ». Visa de I.L Blanchot (Inspecteur des travaux de sculpture 1930-1947). 14,5 x 43 x 8 cm - Circa 1940 23

SANDOZ Edouard-Marcel (1881-1971), Fennec Grand Modèle Terre cuite patinée d’édition, signée « Ed M Sandoz ». Édition de Susse, porte deux cachets de Susse, l’un avec l’inscription « SUSSE Fres EDIT PARIS » et l’autre réservé à l’atelier de terre cuite. 31 x 30 x 13 cm - Circa 1926-1930 24


SANDOZ Edouard-Marcel (1881-1971), Vase cobra Porcelaine de Paris blanche émaillée, signée « Ed M Sandoz ». Porte sous la base le monogramme « ESZ » et le cachet de la porcelaine de Paris. 37,5 x 33 x 33 cm - Circa 1928-1930 Modèle édité du 1er janvier 1928 au 30 juin 1930 Bibliographie : F. Marcilhac, Sandoz: Sculpteur figuriste et animalier, catalogue raisonné de l’œuvre sculpté, Paris, 1993, p. 161 et 458 ( n° 1202 modèle en plâtre), modèle représenté et référencé p. 543 sous le n° PDF 78-1927/7. 25

SANDOZ Edouard-Marcel (1881-1971), Vase silure Porcelaine de Paris blanche émaillée, signée « Ed M Sandoz ». Porte sous la base le monogramme « ESZ » et le cachet de la porcelaine de Paris. 43,5 x 39,5 x 25,5 cm - Circa 1926 Modèle édité du 1er septembre 1926 au 31 décembre 1926 Bibliographie : F. Marcilhac, Sandoz: Sculpteur figuriste et animalier, catalogue raisonné de l’œuvre sculpté, Paris, 1993, modèle représenté et référencé sous le n° PDF 59-1925/9. 26


Biographies des Artistes BITTER Ary Jean Léon (Marseille, 1883 - Paris, 1973) Sculpteur français notamment connu pour ses sculptures animalières, Ary Bitter entre le 3 novembre 1902 dans l’atelier d’Ernest Louis Barrias, puis fréquente de 1904 à 1913 l’atelier de Jules Coutan. En 1910, il expose pour la première fois au Salon National des Artistes Français et obtient une mention honorable avec L’enfant au chevreau, plâtre. Il expose ensuite régulièrement à ce Salon jusqu’en 1939 et il se voit décerner une médaille de bronze en 1913, une médaille d’argent en 1921, une médaille d’or en 1934. Au cours de sa carrière, il reçoit nombre de commandes publiques, dont un groupe Lion et enfant pour la décoration de l’escalier monumental de la gare Saint Charles à Marseille. Ary Bitter est représenté dans plusieurs musées français et internationaux dont le musée Calouste Gulbenkian de Lisbonne. BOUTAREL Simone (Paris, 1892 - Nyons, 1987) Élève de Paul Landowski et d’ Édouard Fraisse, Simone Boutarel commence à exposer à partir de 1925 au Salon des Artistes Français (médaille d’argent en 1937), au Salon des Indépendants et au Salon d’Automne. Son œuvre comprend des bustes, mais surtout de nombreuses statuettes d’animaux dans la lignée de François Pompon.

WACQUIEZ Henri (1907- ?), Fennec (1944) Terre cuite originale, signée « Wacquiez Original 44 ». Pièce unique. 22 x 18 x 29,7 cm - Circa 1944 27

CHRISTOPHE Pierre Robert (Saint-Denis, 1880 - Bordeaux, 1971) Pierre-Robert Christophe découvre l’art de la sculpture auprès de Georges Gardet, sculpteur animalier membre de l’Académie des beaux-arts et de la Sociéte des Artistes Français. Il participe plusieurs années au Salon où il reçoit plusieurs titres (mention honorable en 1897, en 1899 et première médaille en 1923). Son talent lui attire de nombreuses commandes d’amateurs qui souhaitent conserver les effigies de leurs animaux de compagnie. Il partage quelques années un atelier dans Paris avec son ami Gaston Lachaise. Christophe laisse derrière lui un véritable bestiaire animalier, inspiré par les Romantiques des siècles passés. 28


CLERGET Alexandre (Saint-Palais, 1856 - Paris, 1931) Sculpteur et orfèvre, élève d’Alexandre Falguière et de Jean-Joseph Carriès, Clerget expose au Salon des Artistes Français dès 1886 (mention honorable en 1891, une médaille de 3e classe en 1897 et une médaille de 2e classe en 1910). L’Exposition universelle de 1900 dominée par le courant Art nouveau -il y obtient une mention honorable - aura une influence déterminante sur ses créations. DERNY Marcel (Paris, 1914 - Clamart, 2003) Alors qu’il n’a même pas quatorze ans, Derny expose pour la première fois aux « Orientalistes d’Alger ». Paul Belmondo lui demande alors de venir le rejoindre comme élève de 1931 à 1934. Il obtient en 1933 le Grand Prix de Sculpture ornementale. Il entre en 1934 à la Manufacture nationale de Sèvres où il exerce son métier de sculpteur jusqu’en 1976, fournissant un très grand nombre de modèles (plus de 160). Il collabore avec de grands sculpteurs tels que : Alfred Auguste Janniot, Édouard-Marcel Sandoz, Ossip Zadkine… Son répertoire très varié se compose de nombreux animaux sauvages et domestiques. Ses œuvres sont conservées au musée national de Céramique de Sèvres, au musée des années trente, au musée d’art et d’industrie la Piscine à Roubaix, au musée du quai Branly-Jacques Chirac. FRATIN Christophe (Metz, 1800 - Paris, 1864) Christophe Fratin se forme tout d’abord auprès de son père taxidermiste qui lui enseigne les notions d’anatomie. Plus tard, élève de Théodore Géricault, il fait une brillante carrière à Paris où il participe au Salon de 1831 jusqu’à sa mort. Il montre alors une prédilection pour les sujets animaliers, chevaux et groupes équestres en particulier. Les critiques sont nombreuses et souvent élogieuses, présentant Fratin comme le « rival redoutable » de Barye. Il se consacre également à la sculpture de petit format, représentant des animaux sauvages et domestiques (au total plus de 600 modèles). Parmi eux, figurent des ours ou des singes anthropomorphes dont il fera une spécialité. Jamais exposés au Salon, ces sujets remportent néanmoins un grand succès commercial tout au long du XIXe siècle, voire au-delà. Parti pour l’Angleterre entre 1833 et 1834, son succès devient très 29

vite international. Le sculpteur réalise de grands groupes romantiques en Allemagne, à Postdam aux châteaux de Sans-Souci et de Babelsberg où certains sont encore conservés ; il ira même jusqu’à exposer ses œuvres à Saint-Pétersbourg où elles décorent le parc de l’empereur de Russie. Sa participation à l’exposition de 1851 à Londres lui vaut une médaille et une grande notoriété. Il est classé comme l’un des plus importants sculpteurs de son temps. Ne possédant pas de fonderie personnelle, ses bronzes sont coulés par Susse frères, et plus tard Daubrée. Beaucoup de ses modèles sont également réalisés en terre cuite. GODCHAUX Roger (Vendôme, 1878 - Paris, 1958) Roger Godchaux se présente comme un artiste multiple, dessinant et sculptant à volonté les objets qui l’entourent. Élève de Adler et Jérôme, il consacre des thèmes différents à la peinture et la sculpture, préférant chez cette dernière l’étude du bestiaire animalier. Son père, antiquaire de métier, lui transmet un goût pour la décoration et les objets d’appartement. Arrivé à Paris, il réussit en 1894 avec brio le concours d’entrée pour l’École des Beaux-Arts où, en grand admirateur de Barye, il s’oriente vers la sculpture animalière. De ce dernier, il achètera d’ailleurs un grand nombre d’œuvres issues de l’atelier. En 1896, il entre à l’Académie Julian avant d’exposer quelques années plus tard ses premiers travaux avec une prédominance pour les fauves et les éléphants. Réformé en 1914, il est affecté aux bureaux du ministère de la Guerre et met ses talents de dessinateur au service de la propagande pour les Alliés. Après plusieurs expositions, il se démarque avec une sculpture en bronze d’un Éléphant, exposée au Salon des Artistes Animaliers en février 1928. L’œuvre achetée par l’État lui offre la possibilité de se faire connaître sur la scène internationale. Ami d’Henri Vallette et de Gaston Suisse avec qui il travaille régulièrement au Jardin des Plantes, il signe en 1937 un contrat avec la Manufacture de Sèvres pour l’édition de terres cuites. Contraint de porter l’étoile jaune, il vit une période trouble pendant les années de guerre avant de retrouver une stabilité après 1946 en occupant un atelier 3 rue de Vercingétorix à Paris. Bien qu’il effectue quelques œuvres en taille directe, il préfère modeler la terre. Ce procédé lui permet notamment de mieux travailler les surfaces par stries obliques et lissage. GRAVES Jean (Saint-Maurice, 1897 - 1992) Artiste autodidacte, Jean Graves s’oriente très jeune vers l’art animalier. Dès l’âge de douze ans, il se rend en 30


cachette au Jardin des Plantes pour étudier les animaux ad vivum. C’est dans cette enceinte qu’il commence à prendre conscience de l’étendue de son talent et de sa préférence pour le thème des animaux. Il s’initie ainsi à la sculpture avec l’utilisation de matériaux tels que la terre, le bois, la pierre, le plâtre et le bronze. En 1926, il est reçu dans le cercle très fermé du Salon des Animaliers. En 1930, il participe au Salon des artistes indépendants et obtient en 1984 le Grand Prix animalier Édouard-Marcel Sandoz. GUYOT Georges-Lucien (Paris, 1885 - Paris, 1973) Peintre, graveur, sculpteur et illustrateur, Georges-Lucien Guyot fait preuve dès son plus jeune âge de capacités artistiques flagrantes. Issu d’une famille modeste, il abandonne l’idée de poursuivre des études d’art et fait son apprentissage auprès d’un sculpteur sur bois où il reproduit des œuvres anciennes. Élève assidu, il montre un intérêt certain pour l’étude de la nature. Ce goût le conduit à étudier les diverses espèces végétales et animales du Jardin des Plantes et notamment les fauves. Très vite, il se démarque par un intérêt accru pour l’animal au détriment de la figure humaine, préférant analyser et retranscrire les attitudes et les expressions de ces êtres majestueux. Les animaux sauvages deviennent ses sujets de prédilection bien qu’il réalise pour certains commanditaires des chiens et des chevaux. Intégrant l’École des Beaux-Arts de Rouen, il participe aux plus importantes expositions parisiennes dont le Salon des Artistes Français et des Indépendants, desquels il repart récompensé. Figure familière de Montmartre, il y installe son atelier et devient l’hôte du Bateau-Lavoir en pleine ère cubiste. En 1931, il rejoint le Groupe des Douze créé par Pompon et Poupelet qui rassemble des sculpteurs comme Jouve ou Jouclard. Grand connaisseur de l’anatomie animale et des comportements sauvages, Guyot retranscrit avec vigueur et vérité ses sujets. Devenu maire de la commune de Neuville-sur-Oise à la Libération, il faut attendre 1970 pour voir sa première exposition personnelle. Il est également l’auteur du groupe en bronze doré « Chevaux et chien » du grand bassin du Palais de Chaillot, réalisé pour l’Exposition de 1937 et grâce auquel il obtient une renommée internationale. Conciliant observation naturaliste et étude anatomique, Guyot se montre perfectionniste et n’hésite pas à reprendre plusieurs fois ses esquisses et ses œuvres sculptées. Fervent admirateur des anciens, il possède une collection d’épreuves variées et notamment de dessins qu’il réunit dans son atelier. 31

HÉBERT-COËFFIN Josette (Rouen, 1908 - Neuilly-sur-Seine, 1974) Josette Hébert-Coëffin est l’élève de Richard Dufour, Robert Wlérick, Charles Despiau et Maurice Gensoli. Après ses études de peinture et de sculpture, elle se spécialise dans la sculpture animalière. Les oiseaux deviennent alors ses modèles favoris qu’elle représente seuls ou en groupes. Sa collaboration avec la manufacture nationale de Sèvres met en avant ses compétences dans l’art du grès chamotté, technique qu’elle met au point pour représenter les pelages et plumages de ses animaux. Elle expose au Salon des Artistes Français de 1927 et au Salon des Arts Décoratifs en 1939. Elle travaille également comme médailleuse pour la Monnaie de Paris. Une partie de ses œuvres est présentée au Musée des Beaux-Arts de Rouen, au Musée national d’art moderne de la ville de Paris, et au sein des collections nationales du Château de Rambouillet. HILBERT Georges (Nemours - Algérie, 1900 - Saint-Martin-d’Abbat, 1982) Georges Hilbert suit les cours de l’École des Arts Décoratifs, puis de l’École des Beaux-Arts. Adepte de la taille directe, il puise son inspiration essentiellement dans le monde animal. Son bestiaire est très varié : La buse (dite aussi La crécerelle), Cheval sauvage, Lion, La Louve, Chimpanzé, Singe magot…Il fournit à la Manufacture de Sèvres plusieurs modèles de figurines, en particulier Aigle, Panthère. Il reçoit plusieurs récompenses pour son œuvre, parmi lesquelles, en 1928 le Prix de la Fondation Américaine Blumenthal, en 1973, le Grand Prix du Salon des Artistes Français et le Prix Édouard-Marcel Sandoz. Certaines de ses sculptures sont conservées au Musée d’Art Moderne à Paris, ainsi que dans des musées étrangers (Denver, New-York, Tolède). LÉMAR Marcel (Paris, 1892 - Paris, 1941) Sculpteur animalier autodidacte, Marcel Lémar doit renoncer à ses études à cause d’une situation financière précaire.A quinze ans, il commence à travailler à la Poste et en 1914, il est mobilisé et grièvement blessé. Réformé, il rentre à Paris et étudie l’anatomie et la paléontologie au Muséum. Il se rend régulièrement au Jardin des Plantes et croise les célèbres animaliers de l’époque, notamment Pompon. Après la peinture et le dessin, il commence à modeler et s’oriente vers un travail stylisé. Il saisit toujours ses animaux dans une pose familière et expressive. 32


Lémar participe régulièrement au Salon des Indépendants, au Salon d’Automne, au Salon de la Nationale et au Salon des Artistes Animaliers. Il intègre vers 1930 le « Groupe des Douze » et participe à leurs expositions en 1932 et 1933. Travaillant différents matériaux tels que bronze, pierre, plâtre, terre cuite et bois, il a fait don de nombreuses œuvres à l’État. Le Musée National d’Art Moderne à Paris possède une importante collection de ses œuvres (coulées en bronze par Valsuani selon la technique de la fonte à la cire perdue). La Piscine-Musée d’art et d’industrie André Diligent de Roubaix lui a consacré une exposition rétrospective en février-mai 2013. MARTINIE Berthe (Nérac, 1883 - Paris, 1958) Peintre, sculpteur de figures et d’animaux, Berthe Martinie étudie de 1906 à 1908 à l’École des Beaux-Arts de Paris dans le seul atelier ouvert aux femmes, celui du peintre Humbert. Elle expose au Salon d’Automne et à celui des Tuileries à Paris. À partir de 1931, elle se spécialise dans la sculpture des animaux. Ses œuvres sont éditées en bronze, mais elle collabore aussi avec la Manufacture de Sèvres à laquelle elle fournit la figurine intitulée Poulain de six jours. PETERSEN Armand (Bâle, 1891 - 1969) Considéré comme l’un des plus grands sculpteurs animaliers français, Petersen entre à l’École d’Art Industriel de Genève dans la classe d’orfèvrerie et de ciselure. En 1914, il s’installe d’abord à Paris pour poursuivre ses études puis part en Hongrie pendant quatre ans dans l’atelier du sculpteur Bêla Markup, qui l’initie au modelage et surtout à l’étude animalière. Ce dernier lui fait découvrir les animaux au parc zoologique de Budapest. Sa préférence pour l’étude animalière s’affirme en 1925 lorsqu’il travaille à la fauverie du Jardin des Plantes et se joint au groupe des adeptes de Pompon qui enseigne un apprentissage d’après nature. En 1927, il est invité par Edgar Brandt à participer dans sa galerie d’art à une exposition sur les animaliers, aux côtés de Sandoz, Artus, Bigot et Pompon. Il est alors remarqué notamment par la Manufacture de Sèvres qui cherche dans l’art contemporain de l’époque des œuvres pour les adapter à sa matière récente, le grès. Très vite Pompon et Petersen sont comparés bien que ce dernier se démarque par une recherche d’animation constante de 33

ses modèles. Toujours sur le qui-vive, ses canards, lapins et autres espèces semblent animés de l’intérieur. « Il travaille sa matière aussi précieusement que l’or. L’art de Petersen a quelque chose de religieux et c’est cette spiritualité dont son œuvre est imprégnée qui lui donne un cachet si rare et lui permet de trancher sur les productions des autres animaliers. » (Yvon Lapaquellerie, dans la revue L’amour de l’art). Devenu français en 1935, Petersen subit les ravages de la guerre. En 1942, les fonderies ne sont plus pour les artistes qu’un souvenir, l’année touche sévèrement tout le monde, les animaux du jardin des Plantes sont abattus en raison du manque de nourriture. Arrêté en 1943 par les allemands suite à la dénonciation d’un artiste autrichien voisin, il est libéré de justesse par l’intervention de sa belle-fille. Armand Petersen reçoit de nombreuses commandes de l’État français. On trouve un grand nombre de ses œuvres au sein des musées français et étrangers comme un Hippopotame au musée d’Orsay. Sa dernière œuvre, une Panthère dont il entreprend un dernier agrandissement en 1969, est fondue à titre posthume par la fonderie Godard. PIFFARD Jeanne (Paris, 1892 - 1971) Jeanne Piffard étudie à l’Académie Julian puis à l’Académie de la Grande Chaumière. Elle suit pendant quelque temps, les cours du sculpteur animalier Édouard Navellier. Au cours de sa carrière, elle expose au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, au salon des Artistes Français, au Salon des Tuileries (1938-40), à la Biennale de Venise (1940). Sous l’influence de Mateo Hernández, elle pratique également la taille directe et travaille aussi pour la Manufacture de Sèvres à laquelle elle fournit de nombreux modèles de figurines. Elle continue son activité pendant la guerre, puis délaisse la sculpture animalière pour l’art religieux. POMPON François (Saulieu, 1855 – Paris, 1933) Sculpteur et médailleur français, François Pompon naît au sein d’une famille d’artisans. Son père, Alban, est compagnon du devoir menuisier-ébéniste. C’est justement comme apprenti que le jeune Pompon commence son apprentissage avant de recevoir une bourse de cinquante francs et de partir pour l’École des Beaux-Arts de Dijon. Là-bas, il devient apprenti tailleur de pierre chez un marbrier. En même temps, il suit les cours du soir en architecture et en gravure avec Célestin Nanteuil, puis en sculpture dans l’atelier de François Dameron. Il 34


poursuit ses études à l’École des Arts Décoratifs auprès des sculpteurs Aimé Millet et Joseph-Michel Caillé. Il fait alors une rencontre décisive, celle du sculpteur animalier Pierre-Louis Rouillard avec lequel il découvre la ménagerie du Jardin des Plantes et l’étude anatomique. Son activité commence réellement au Salon de peinture et de sculpture de 1879 où il se fait repérer et embaucher comme ornemaniste sur le chantier de reconstruction de l’hôtel de ville de Paris. Toutefois, c’est son emploi à long terme auprès de Charles-René Paul de Saint-Marceaux qui lui fournit les moyens de poursuivre sa carrière de sculpteur animalier. En 1890, il entre dans l’atelier de Rodin comme praticien au dépôt des marbres, puis comme directeur d’atelier trois ans plus tard. Admirateur de l’art d’Extrême-Orient et marqué par le japonisme en vogue, il aime admirer l’art antique égyptien exposé au musée du Louvre. En 1905, en voyant la place des animaux dans les expositions universelles et en découvrant les bronzes animaliers orientaux rapportés à Paris par Cernuschi, il fait le choix définitif de ne travailler que les animaux. Pendant la guerre, après la disparition de la plupart des espèces du Jardin des plantes, il cesse son activité et exerce des petits métiers pour subvenir à ses besoins. Après la guerre, son activité reprend avec le Salon d’Automne de 1922 et l’exposition d’un impressionnant Ours blanc. Sa capacité à contenir le caractère essentiel des créatures sous une forme lisse et abrégée est remarquée. La simplification du modèle par l’abandon de tout artifice et détails superflus affirme une nouvelle ère sculpturale. La modernité de son esthétique lui vaut pourtant une célébrité quelque peu tardive, mais qui aujourd’hui marque un tournant. Pompon figure aujourd’hui comme l’un des sculpteurs français les plus importants de son temps, ses œuvres abondent dans les musées français et étrangers. Il est édité par Hébrard jusqu’en 1922, puis par Claude Valsuani. Célèbre pour ses sculptures d’animaux sauvages, Pompon s’amuse aussi à représenter des espèces moins nobles et plus communes. PROST Maurice (Paris, 1894 - Paris, 1967) Amputé d’un bras dès les premiers mois de la guerre de 1914, Maurice Prost abandonne son métier de ciseleur en joaillerie et opte pour sa passion, la sculpture animalière. Il devient sculpteur en taille directe, avec l’aide de sa femme d’abord, qui frappe pour lui le ciseau qu’il tient et oriente sur la pierre, puis grâce à l’utilisation d’un marteau pneumatique qui le rend totalement indépendant ; dès 1918, il se rend quotidiennement au 35

Jardin des Plantes pour dessiner et modeler les animaux. Il y rencontre les autres animaliers avec qui il se lie d’une amitié sincère. Dès 1921, il expose au Salon des Artistes Français et présente régulièrement des œuvres également au Salon d’Automne et au Salon des Artistes Indépendants. En 1930, il participe à l’exposition des Artistes Animaliers, galerie Edgar Brandt, boulevard Malesherbes, et en 1931 présente sa Panthère noire à l’Exposition Coloniale. SANDOZ Édouard-Marcel (Bâle, 1881 - Lausanne, 1971) Sculpteur des hommes et des animaux, l’œuvre de Sandoz compte aujourd’hui près de deux mille pièces dont deux cents modèles de porcelaine. Autodidacte, il s’exprime aussi bien dans le bronze que la céramique, la taille directe ou encore la peinture de fleurs et de paysages. Formé à l’École des Beaux-Arts de Paris à partir de 1905, il suit les cours du sculpteur Antonin Mercié et du peintre Ferdinand Cormon. Pendant la Première Guerre mondiale, il entre en relation avec Théodore et William Haviland, alors directeurs de l’une des plus importantes manufactures de Limoges. Dès 1921, il crée pour la compagnie Porcelaine de Paris des animaux en tout genre, ornant carafes et services de thé. À la mort de son père en 1928, il hérite du domaine Le Denantouin qu’il transforme en atelier. Inspiré par l’Art nouveau et ses formes souples et harmonieuses, il se concentre par la suite sur l’étude de l’animal. La dominante animalière de son œuvre l’amène justement à donner vie à la Société Française des Animaliers en 1933. Cet engagement au service de ses confrères artistes le conduit à présider près de vingt ans la Fondation Taylor. Participant régulièrement aux manifestations artistiques de son temps, il montre son travail dans le pavillon de la Société des Artistes Décorateurs dans l’Exposition universelle de 1947 à Paris. Devenu membre de l’Académie de Paris des Beaux-Arts de l’Institut de France et commandant de l’Ordre des Arts et Lettres, l’université de Lausanne lui décerne en 1959 un doctorat honoris en géologie et botanique. Bien qu’attiré par les autres matériaux, le bronze reste son alliage préféré car il lui permet de jouer sur les différentes parties. Ses bronzes se caractérisent par l’utilisation de contrastes géométriques, une surface lisse et une patine influencée par le mouvement Art déco. En étudiant avec soin ses modèles, il parvient à saisir toutes leurs nuances. Sa curiosité intellectuelle et sa rigueur technique en font un des sculpteurs les plus appréciés de son temps. 36


WACQUIEZ Henri (Chatou, 1907 - ?) Henri Wacquiez étudie à l’École nationale des Arts Décoratifs en 1924, puis est élève libre à l’École nationale des Beaux-Arts. Il travaille avec différents sculpteurs et s’initie à la technique de la pierre et du bois, sans toutefois négliger la peinture. En 1937, il est assistant au Muséum d’histoire naturelle où il rencontre François Pompon. Il crée l’École des Beaux-Arts de Casablanca dont il est directeur jusqu’en 1962.Il est nommé conservateur du musée des Beaux-Arts Léon Dierx à Saint Denis de la Réunion. Il expose dans plusieurs Salons, dont le Salon d’Automne, le Salon de Mai. Il expose également aux Artistes Animaliers. Il fait sa première exposition particulière en 1938.

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REMERCIEMENTS Les Galeries Nicolas Bourriaud tiennent à remercier pour leur contribution Anne Charlotte Desrousseaux, Chantal Grangé, Violaine Leyte, Fanny Baudoin et Sophie Bourriaud. Les photographies contenues dans ce catalogue ont été réalisées par François Benedetti, que nous remercions également. Maquette, photogravure : GraFFix© & 06.09.03.09.24 Impression : Imprimerie Bédu 60270 Gouvieux Juin 2022 Aucun élément de cette publication ne peut être reproduit, transcrit, incorporé dans aucun système de stockage ou recherche informatique, ni transmis sous quelque forme que ce soit, ni aucun moyen électronique, mécanique ou autre sans l’accord préalable écrit des détenteurs du copyright.


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