

Notre art fait-il sens ? - Essai d’extraits de pensées
«Le climat est aux urgences, La bougie des vivants s’essouffle, Le système mondial titube, Les ressources se dessèchent, L’économie se noie.
Nos valeurs doivent se transformer, Nos imaginaires doivent se transmuter. Ce n’est pas Mars qu’il faut sonder, mais nos esprits qu’il faut explorer. Exploitons un univers loin des codes d’une abondance morbide, Plus proche de nos idéaux de sobriété justes et imparfaits.
Notre milieu si précieux et si précaire. Comment penser le trop-plein d’un monde le ventre vide ? Est-ce suffisant de se satisfaire de richesses intellectuelles, culturelles, émotionnelles, relationnelles et spirituelles dans une société succombant au matériel ?
Pourquoi être lucide, c’est aussi être pessimiste ? Pourquoi persister alors que tout va s’effondrer ? Pourquoi sans cesse créer alors que nous n’avons pas pu tout partager ?
Face aux tsunamis de déni, leurs vagues peuvent nous étouffer. Façonnons notre colosse vertébral, l’ancien en sera mieux écrasé. L’illusion d’une croissance infinie s’est érodée, nous ne pourrons nous bâtir sur celle-ci. Ces expériences acquises sur des fondations erronées, nous ne pouvons nous bâtir sur celles-ci.
Notre danse, notre privilège, nos responsabilités. Nous rendra-t’elle risible ou la rendrons-nous crédible ? Nous vivons et nous vivrons une époque chamboulée. Deviendrons-nous les hérauts d’un temps nouveau ?
La danse comme mouvement d’évasion, La danse comme outil de persuasion, La danse comme âme de résistance, La danse comme arme d’existence.
C’est parce qu’encore nous danserons, Que sur leurs têtes, nous marcherons.»


«Dansant en somnolence, ma peau rêve en mouvement.
Sans penser, en transe, sans trêve, toujours plus ardents,
Nos corps invisibles s’élancent dans le doux vent,
Éclos leurs métamorphosent au soleil levant.
Les secondes tourbillonnent, chaque jours qui passent Sont des poussières de temps oubliées dans l’espace.
Les bourrasques infinies de leurs bras nous enlacent, L’imprévu est éprit pour que personne ne sans lasse.»
«L’objet tangible est la seule chose qui m’intéresse.
L’appareil photographique que je tiens est une excuse, un mensonge moderne pour m’approcher de l’autre, pour m’approcher de maintenant.
Le corps, la chute, la retenue, l’inlassable répétition, la victoire éphémère; l’extase étrange mais le silence du vide qui suit. Comme une manière à faire mentir ce qu’il reste de lumière, de nos empreintes, de nos empires, de ce mouvement qui est aussi le mien.
Peut-être, aussi parce cette obsession à déconstruire le vrai, peutêtre pour fracturer le temps, lentement le fléchir, lentement le refaire, pour plus tard.
Et il y a dans cette mécanique humaine, dans ces corps une certaine rudesse, un langage viscéral que je comprends, qui peut retenir mon souffle, que je peux presque tenir entre mes mains.»
Chabot