Apocalypse my Love
Une exposition de Sandra Andoulsi & Anne Steullet
Apocalypse mon amour est l’histoire d’une femme. L’histoire de nombreuses femmes. Peut-être un morceau de l’histoire de toutes les femmes.
Apocalypse mon amour vous raconte, au fil d’une déambulation, le parcours d’une anonyme que nous connaissons peut-être tou.te.s. Immergé dans l’intimité du Personnage, le public est invité à entrer, sans pudeur, dans la vie d’une inconnue, à s’imprégner de son essence. Cette exposition pluridisciplinaire pose un regard subjectif sur Une, mais aussi sur tellement d’autres.
Née d’une rencontre entre deux jeunes artistes, Apocalypse mon amour voit le jours sous les lumières pâles de la salle de bain d’un studio de musique en Indonésie en Mars 2020 : Anne Steullet, architecte, photographe et artiste graphique rencontre Sandra Andoulsi, danseuse, écrivaine et art-thérapeute. Une complicité se crée et une histoire se raconte
THEME ET INTENTION :
Ce travail a pour objectif d’aborder les sujets tabous de la violence, de l’addiciton et du suicide, afin de déstigmatiser le statut de victime en donnant la parole à cette dernière. La brutalité du message peut in duire une réaction émotionnelle forte, et l'œuvre collaborative finale constitue une occasion pour le public d'extérioriser à son tour, tout en partageant sa vulnérabilité aux côtés d’incon nus. Un espace d’échange et de dialogue est ainsi créé autour d’une thématique universelle mais isolante et marginalisante.
Chapitre I - L’ Enveloppe
Le premier chapitre explore les formes d’un corps dont le visage est encore inconnu. Le poème accompagnant ce chapitre donne le ton par une demande du per sonnage d'être définie par le public.
Chapitre II - Le Lieu
Le chapitre 2 est con stitué d’une installation rappelant l’appartement du personnage, duquel elle semble s’être enfuie précipitamment. Le public est invité à pren dre place, à toucher les objets présents, interagir avec l’espace. Ce chapitre présente aussi, pour le première fois, le contact du public avec la voix du personnage grâce à un enregistrement audio.
Chapitre III - Les Autres
Le chapitre 3, offre un aperçu de la relation de dépendance du personnage aux autres par une chorégraphie diffusée en vidéo.
Chapitre IV - L’ Autre
Dans le chapitre 4, l’intimité s'approfondit à travers l’explo ration de la relation du personnage avec son partenaire, et la première découverte de son visage. Elle est sous emprise mais semble appeler le public à l’aide par son regard face caméra.
De l’estomac, au sang, au cerveau, dans un rythme ternaire je m’emporte dans unevalse. Sur mon lit, sur le sol, sur l’herbe, le monde danse autour de moi, tournant et tourbillonnant dans un épais brouillard qui, enfin, rend le monde un peu plus beau.
Je flotte, au-dessus du sol, tout comme je flottais enfant, dans mes chaussons de ballerine. Je prends des risques, perds l’équilibre, je saute et m’élève, invitée par les nuag es à rejoindre leur tarentelle.
Chapitre V - La Voie
Le chapitre 5 présente les tentatives de fuite par rapport à la situation du chapitre précédent. Le person nage, prenant toujours à témoin le public, expose ses addictions comme un spectacle à travers un poème marqué de références au spectacle vivant offrant une transition vers la performance à venir.
SPECTACLE VIVANT
Performance en interaction avec le public, mêlant la danse, le théâtre et la peinture sur le corps de la danseuse.
Chapitre VI - L’Identité
Le chapitre 6 constitue la rencontre avec le personnage dans son intégral ité, et d’une performance dansée et parlée. Elle appelle le visiteur à témoin dans sa recherche d’identité afin de s'acquitter des relation codépendante qu’elle décrit. La performance se clôt sur une supplication du personnage de se faire définir par le public, qu’elle invite donc à peindre sur son corps, pour lui laisser une trace avant de la quitter pour continuer le parcours.
@Mathieu Ouellette
Chapitre VII - L’Envol
Le chapitre 7 présente un virage dans l’attitude du personnage. Elle ne deman de plus d’aide, elle est active. Dans un déni de l’impact que son passé à eu sur elle, elle est couverte de peinture sur des photos mettant en scène une adulte à la fragilité d’un enfant.
Chapitre VIII - La Vie
Dans le chapitre 8, l’accent sera mit sur le retour à l’en fance. Le public est invité à entrer par une marelle dessinée au sol, le guidant vers une structure qu’il doit traverser, entouré par une série de portraits entremêlés d’avions en papier.
La narration présente une fin ouverte quant à la situation du personnage, un contraste est présenté entre le poème du dernier chapitre (“Et puis, j’ai continué à vivre") et les empreintes de pas au sol guidant vers une fenêtre ouverte.
J’ai semé des gouttes de sang, espérant pouvoir retrouver mon chemin : Je n’ai jamais retrouvé le chemin.
je suis morte un peu, en essayant de te trouver toi.
puis je suis morte beaucoup, en essayant de te garder avec moi.
Cette exposition est pluridisciplinaire, immersive mais aussi multi sensorielle. Afin d’ancrer notre travail dans la mémoire du public et de faire ainsi passer notre message en profondeur, nous avons fait le choix de stimuler leurs cinq sens.
La vue, premier contact avec l'œuvre d’art à travers les photos, vidéos et installations présentes dans chaque chapitre. L'ouïe : diffusion d’un enregistrement au chapitre 2, performance poétique et dansée au chapitre 6. Le toucher : Le public peint le corps de l’artiste après sa per formance, laissant sa marque sur celle-ci, en entrant, vers le chapitre suivant, dans son intimité profonde. L’odorat : les odeurs de parfums sur les vêtements et le cendrier débordant, au milieu des objets personnels exposés dans l'installation du chapitre 2. Legoût : par une boisson offerte à l’entrée de l’exposition, mettant l’emphase sur le sentiment de familiarité.
Par l’intégration sensorielle des messages et émotions transmises, le public se sentira comme faisant partie de l’histoire et sera alors mieux amené à participer à l’œuvre collaborative finale.
WORKSHOP ET OEUVRE COLLABORATIVE :
Après la déambulation, le public est accueilli dans un espace où il est invité à s’installer. Après une courte introduction de la part des artistes sur le sujet de l'intimité et de la vulnérabilité, et abordée l’idée de sublimation. La question se pose alors : Comment transformer une expérience négative en œuvre d’art qui inspire de la fierté ? Comment transformer la charge émotionnelle attachée au trauma en quelque chose de beau.
On distribue au public un morceau de papier sur lequel il est invité à écrire un secret (une honte, un traumatisme, une partie de son identité), les papiers sont alors mis dans une boite et redistribués aux participant.e.s. Chacun.e se retrouve alors porteur du secret d’un.e autre, et est invité à en délivrer le message sur le canvas à dispositon.
Images: Secrets et oeuvre réalisée lors de l’exposition “Apocalypse my love”-Bali2020
Modèle/ Poèmes @Sandra Andoulsi
Photos @Anne Steullet