Le magazine engagé des étudiants
Étudiants de France
Union Nationale des Étudiants de France n°288 - Hors-série Mars - Avril 2009 2 euros
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z e p i c i t r a p ! z e t o v et
dans ce numéro : • le bilan d’activité 20072009 présenté par la Majorité Nationale • les textes des tendances de l’UNEF • les contributions des sensibilités
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Rapport d’activité 2 ans avec l’unef
Mars 2007 - Mars 2009 Le dernier congrès de l’UNEF à Lille, en mars 2007, a été l’occasion de fêter le centenaire de l’organisation mais également pour l’ensemble du syndicat, un mois avant les élections présidentielles, de se rassembler derrière un projet ambitieux et offensif qui avait réuni plus de 80% des votes des adhérents. Forts de ce mandat et des lignes jaunes définies pendant ce congrès, l’ensemble des militants des sections locales de l’UNEF ont mené pendant deux ans une activité déterminée contre les différentes attaques portées contre le service public d’enseignement supérieur et les droits étudiants. Cette période qui s’écoule a en effet été une période marquée par l’élection de Nicolas Sarkozy, et avec elle l’accélération des réformes visant à détruire les systèmes de solidarité collective. Ce sont donc deux années où l’UNEF a dû mettre toutes ses forces dans la bataille pour préserver le service public d’enseignement supérieur, et se battre pour conquérir de nouveaux droits pour les étudiants. L’UNEF a su défendre l’ensemble des étudiants sur les universités mais elle est également intervenue auprès des pouvoirs publics en utilisant tous les leviers pour faire avancer son projet. Pétitions, mobilisations, grève, interpellations, rencontres nationales, travail d’expertise et de propositions…, l’UNEF est intervenue sur toutes les problématiques de l’enseignement supérieur, et , en lien avec les syndicats de salariés, a également inscrit son action dans les les mobilisations contre la remise en cause des services publics et de notre système de protection sociale. En deux ans, l’UNEF s’est affirmée comme un acteur central de l’enseignement supérieur et du mouvement social. Les étudiants ne s’y sont d’ailleurs pas trompés : ils sont toujours plus nombreux à adhérer, à militer et à soutenir l’organisation. Voici donc le bilan présenté par la Majorité Nationale de l’activité menée par l’UNEF ces deux dernières années.
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Mars 2007 80ème Congrès de l’UNEF : l’UNEF orga-
résultat et rappelle l’urgence
semble des univer-
à répondre aux aspirations
sités les étudiants
des jeunes.
lors de leur inscrip-
nise son congrès et fête ses 100 ans du 22 au
tion pour les aider à s’orienter et en leur
tions présidentielles, l’UNEF assume son rôle
Arrêté sur les études de droit : l’UNEF lance une
de porte-voix de la jeunesse en interpellant les
campagne dans les universi-
Le nombre d’adhé-
différents candidats. Elle fixe les 7 exigences et
tés pour dénoncer un arrêté
rents de l’UNEF aug-
lignes jaunes des étudiants et met en garde les
qui vise à reconnaître pour
mente de 15%.
candidats contre toute tentative d’attaque à l’en-
deux mentions du diplôme
contre des jeunes et du service public d’ensei-
de l’IEP de Paris le statut de
gnement supérieur.
première année de master de droit.
25 mars à Lille. A quelques semaines des élec-
Du 26 au 29 mars : comme chaque année, racisme et les discriminations, dans plus de 25
L’ESIB, l’organisation étudiante européenne, dont l’UNEF a participé à la création, devient l’ESU (European Student’s Union),
A.G.E.
marquant ainsi un premier tournant syndical de
l’UNEF organise le Festival étudiant contre le
Avril 2007
proposant d’adhérer.
Frais illégaux : Pour la troisième année consécutive, l’UNEF publie son palmarès des
universités qui pratiquent des frais d’inscription illégaux. Une université sur deux est hors la loi. L’UNEF informe les étudiants et engage des recours devant les tribunaux administratifs.
Voyage d’étude à Rabat et Alger : l’UNEF
l’organisation.
organise du 21 au 28 juillet 2007 un voyage
Juin 2007
d’étude pour étudier les modalités d’accès des
Campagne d’interpellation : après son
étudiants étrangers à l’espace d’enseigne-
congrès l’UNEF lance sur les universités la der-
SOS Examens : à travers des tracts d’infor-
ment supérieur français. Elle y rencontre tous
nière phase de sa campagne d’interpellation
mation et des permanences syndicales, l’UNEF
les acteurs locaux de l’enseignement supérieur
des candidats à l’élection présidentielle sur les
permet que les droits étudiants soient respectés
(universités, ambassades, organisations étu-
7 exigences des étudiants.
pendant la période des examens.
diantes…).
Mobilisation des IFSI : l’UNEF participe et organise la mobilisation des étudiants en soins tation du 24 mai et 14 juin, qui exigent la reconnaissance de leur formation au niveau licence.
Depuis plusieurs années, les conditions de vie
La mobilisation contraint Roselyne Bachelot,
et d’études des étudiants étrangers se dégra-
ministre de la santé à l’ouverture de négocia-
dent de manière dramatique. Ils sont victimes
tions.
d’une politique d’immigration qui se durcit et les place en permanence sous la menace de l’ex-
14 avril : l’UNEF participe à la « Marche des Oubliés » organisée avec l’association AC Le Feu.
Marche des Fiertés : l’UNEF participe, le 30
pulsion. Ces deux dernières années, l’UNEF
juin à la marche des fiertés avec l’intersyndica-
a travaillé, aux côtés des associations d’étu-
le de l’éducation.
diants étrangers, à tous les niveaux pour faire
Juillet 2007
Zoom sur...
infirmiers, notamment les journées de manifes-
La défense des étudiants étrangers
avancer les droits des étudiants étrangers. - L’UNEF défend des centaines d’étudiants dans ces permanences « étudiants étrangers
22 avril : Suite aux résultats du premier tour
1er et 2 juillet : le Collectif National de l’UNEF
de l’élection présidentielle et au vu du danger
rassemble près de 500 militants, deux mois
de 10 universités.
que représentent les propositions avancées
après l’élection de Nicolas Sarkozy, et pose des
- Du 21 au 28 juillet 2007, l’UNEF organise un
pendant la campagne par le candidat de l’UMP,
exigences au moment où les discussions sur la
voyage d’étude à Rabat et à Alger pour étudier
l’UNEF appelle les étudiants à battre la droite au
loi sur l’autonomie des universités sont déjà très
les modalités d’accès des étudiants étrangers
second tour.
avancées.
à l’espace d’enseignement supérieur français.
Mai 2007
». Elle développe les permanences dans plus
Elle dénonce la sélection pratiquée par les
2 juillet : Avec l’ensemble des organisations
CEF.
syndicales de l’enseignement supérieur et la
- En juillet 2008, à Paris 8, l’UNEF obtient la
Manifestation du 1er mai : Entre les deux
CPU, l’UNEF organise les Assises de l’Ensei-
régularisation de 28 étudiants en situation irré-
tours de l’élection présidentielle, l’UNEF appel-
gnement Supérieur, pour demander une autre
gulière.
le les étudiants à descendre dans la rue pour
loi et mettre en avant ses priorités pour l’univer-
- L’UNEF obtient l’accès des étudiants étran-
imposer dans le débat les questions sociales.
sité et les étudiants.
gers au fonds national d’aide d’urgence. - Chaque année l’UNEF a organisé une ren-
Le 6 mai, Nicolas Sarkozy est élu président de la République : l’UNEF prend acte du
Chaînes d’inscription : comme tous les ans
contre nationale des étudiants étrangers.
au mois de juillet, l’UNEF accueille dans l’en-
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Août 2007
Loi sur le regroupement familial : l’UNEF
voir. Il permet de reconnaître que la responsabi-
participe à la journée de mobilisation du 20 octo-
lité de l’échec ne repose pas sur l’étudiant mais
Le 11 août : la loi relative aux responsabilités
bre contre le projet de loi du ministre de l’immi-
sur le système universitaire. L’UNEF salue une
et libertés universités est adoptée par le Parle-
gration et de l’identité nationale qui vise à durcir
base de travail intéressante, mais dénonce l’ab-
ment. L’UNEF dénonce une loi mauvaise et dan-
les critères de regroupement familial, nouvelle
sence d’augmentation de l’encadrement.
gereuse pour le service public d’enseignement
étape dans le processus de stigmatisation des
supérieur.
immigrés, après les lois CESEDA.
Septembre 2007
Postes aux concours : juste avant les vacances de Noël, le ministre de l’éducation natio-
Régimes spéciaux de retraite : l’UNEF
nale annonce une baisse de 9,7% des postes
appelle les étudiants à se mobiliser aux côtés
ouverts aux concours de l’enseignement pour
des salariés pour la défense des régimes spé-
2008. L’UNEF dénonce une nouvelle saignée
ciaux, et participe à la journée d’action du 18
et lance une campagne avec les syndicats de
octobre. Le pays est perturbé pendant plusieurs
l’éducation.
semaines. Le gouvernement est contraint d’apporter des compensations aux salariés.
SOS Examen : l’UNEF lance sa campagne sur toutes les universités pour informer les étu-
Novembre 2007 FERUF : l’UNEF présente des listes aux élections des conseils de résidence universitaire.
diants de leur droits. Elle défend plusieurs centaines d’étudiants.
Janvier 2008
De nombreux candidats de l’UNEF sont élus et travaillent au quotidien pour améliorer les
Immigration : l’UNEF et RESF lancent un
conditions de vie des étudiants en résidence
appel et participent à la journée de manifesta-
universitaire.
tion du 19 janvier contre la politique du gouver-
Pour la troisième année consécutive, l’UNEF
nement en matière d’immigration.
publie son panier de l’étudiant et dénonce
Franchises Médicales : l’UNEF signe un
la baisse continue du pouvoir d’achat étudiant :
appel unitaire contre la mise en place de fran-
en 5 ans, les dépenses ont augmenté de 27,2%
chises médicales et participe à la journée de
L’UNEF dénonce la réforme des bourses et la suppression des « points de charge »
alors que les aides n’ont augmenté que de 10%.
mobilisation du 30 novembre contre ce nouvel
et lance une campagne de recensement de l’en-
L’UNEF lance une grande campagne de péti-
affaiblissement de la protection sociale.
semble des étudiants lésés.
tions pour exiger des mesures d’urgence.
16 janvier : l’UNEF est reçue par Nicolas Fête de l’Humanité : l’UNEF y tient un stand
Sarkozy. Elle dénonce l’absence de réponse
et y mène sa campagne sur le pouvoir d’achat
à la situation sociale des étudiants et annonce
des étudiants.
que les étudiants ne seront pas des figurants du «sarkoshow» dans les mois qui viennent..
Octobre 2007
Journée de mobilisation dans l’éducation : 2 et 3 octobre : le collectif national de l’UNEF rassemble près de 500 militants. L’UNEF lance sa campagne « 15 milliards pour les riches et
le 24 janvier, 400 000 personnes manifestent
Décembre 2007
combien pour les étudiants ? » et appelle les
8 décembre : l’UNEF organise les Etats
fondes modifications de la LRU, un réengage-
Généraux pour la réussite de tous à l’université
ment budgétaire de l’Etat dans l’enseignement
et publie une plateforme de 50 revendications.
diants. L’UNEF accueille ses adhérents et tous les
lycées.
Bruno Julliard quitte l’UNEF après 2 ans et
21 janvier : le député, Jean-Paul Anciaux, remet à la ministre son rapport sur le logement
étudiant à l’IEP de Paris et à l’université de
étudiant. L’UNEF rend public sa contribution et
Paris 1, lui succède.
les revendications qu’elle porte sur le logement étudiant, en pointant les retards inacceptables
13 décembre : Valérie Pécresse annonce les orientations du plan réussite en licence. A cette
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ser les suppressions dans les collèges et les
demi passés à sa tête. Jean-Baptiste Prévost,
étudiants en organisant des réunions de rentrée sur tous les campus.
cats de l’éducation pour exiger des créations de postes dans l’enseignement supérieur et refu-
étudiants à se mobiliser pour obtenir de pro-
supérieur et des mesures sociales pour les étu-
à l’appel de l’UNEF et de l’ensemble des syndi-
du plan Anciaux 1.
Février 2008
Bourses aux livres : l’UNEF organise la soli-
occasion, 740 millions d’€ sont débloqués pour
darité en animant les bourses aux livres dans de
favoriser la réussite des étudiants. Ce plan est
nombreuses universités.
une première réponse au chantier imposé par
Stages : le décret garantissant une gratifi-
l’UNEF dès l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pou-
cation des stages à hauteur de 30% du SMIC
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Mobilisation de l’automne 2007. Fort de sa victoire aux élections présidentielles, et conformément à ses engagements de campagne, Nicolas Sarkozy annonce dès son arrivée au pouvoir, en mai 2007, d’engager son gouvernement dans une réforme de l’université. L’UNEF engage un bras de fer pour défendre les droits étudiants et obtenir à la rentrée 2007 les gardes-fous nécessaires afin de préserver le service public d’enseignement supérieur.
Retour sur six mois de bras de fer pour défendre le service public d’enseignement supérieur L’adoption à marche forcée d’une loi contestée Dès la campagne présidentielle, le ton était donné : Nicolas Sarkozy alors candidat souhaitait réformer l’université sur la base du modèle américain, déclarant par exemple que « le problème des droits de scolarité devra franchement être posé », que « l’Etat n’est pas obliger de financer les filières qui conduisent au chômage » comme les lettres classiques… L’UNEF pose alors très clairement des lignes jaunes lors sa campagne d’interpellation des candidats à la présidentielle. Elle obtient un premier recul : au lendemain des élections législatives, le premier ministre annonce que la réforme de l’université ne modifiera ni le libre accès, ni le caractère national des droits d’inscription. Confrontée à une réforme à marche forcée, l’UNEF demande au gouvernement de revoir son calendrier. Face au refus du gouvernement de modifier son calendrier, dans un contexte où les étudiants ne sont pas présents dans les universités, et consciente du rapport de force, l’UNEF fait le choix de s’investir en juin dans les négociations pour défendre les droits des étudiants. L’UNEF dénonce le premier projet présenté par le gouvernement, insistant sur 3 points : la démocratie car un CA à 20 membres et 3
élus étudiants n’est pas acceptable, l’instauration de la sélection à l’entrée du master et le caractère national de l’autonomie qui peut varier selon les établissements qui créerait des statuts d’université à deux vitesses. L’UNEF vote contre le projet de loi présenté en CNESER du 22 juin. Forte du rapport de force suite à ce vote, l’UNEF obtient 2 reculs du gouvernement : pas de sélection à l’entrée du master et de statut d’université à 2 vitesses. Malgré un rejet de la loi par l’ensemble de la communauté universitaire, la discussion se poursuit au Parlement. La loi est définitivement adoptée par l’Assemblée Nationale le 11 août. L’UNEF dénonce une loi mauvaise et dangereuse.
L’UNEF appelle les étudiants à se mobiliser A la rentrée, le gouvernement, non content d’avoir imposé une loi rejetée par la communauté universitaire, n’a pas cru bon de respecter les promesses budgétaires destinées à accompagner la réforme et à mettre en place les réformes demandées par les étudiants avec le budget 2008. Pour ces raisons, à la rentrée, l’UNEF appelle les étudiants à se mobiliser pour lutter contre le désengagement politique et financier de l’Etat, introduit par la loi et amplifié par l’absence de moyens. Elle demande aussi des réponses sur l’aides sociales et pour favoriser la réussite des étudiants. A son collectif national d’octobre, l’UNEF lance sa campagne « Sarkozy président, c’est 15 milliards pour les riches, combien pour les étudiants ? » et appelle à des AG. Le mouvement prend vite de l’ampleur, dans un contexte de la mobilisation des fonctionnaires et contre les régimes spéciaux. Le 6 novembre, 6 universités sont bloquées, le 19 novembre, 47. Le 20 novembre plus de 50 000 étudiants descendent dans la rue aux côtés des fonctionnaires. Le 26 novembre, 46 universités sont bloquées. L’UNEF soutient ces blocages. Cependant, consciente de l’objectif du gouvernement d’envoyer le mouvement étudiant dans le mur en affichant une fermeté à toute épreuve, l’UNEF construit le rapport de force le plus important et cherche à obtenir le plus d’avancées possibles à la mobilisation étudiante. L’UNEF
maintient l’unité, malgré des désaccords importants sur certaines revendications ou même sur certaines actions radicales. Face à un gouvernement qui s’attache plus à l’affichage d’une réforme qu’à son contenu véritable, l’UNEF cherche à obtenir le maximum de garanties et de gardefous pour répondre aux inquiétudes des étudiants sur le désengagement de l’Etat, les risques de sélection et les inégalités grandissantes entre établissements. C’est pour cette raison qu’elle ne demande pas l’abrogation de la loi mais des modifications sur les points majeurs, à l’image des cheminots qui se battent pour vider sa réforme des régimes spéciaux de son contenu et garantir leurs droits en terme de rémunération, de montant de la retraite et d’âge effectif de départ.
Les premières victoires de la mobilisation étudiante Ainsi, dès qu’elle sent une stagnation du mouvement, l’UNEF,cherche des débouchés à la mobilisation afin de transformer le rapport de force en avancées, contre les principaux dangers de la loi mais également en réponses aux attentes des étudiants (aides sociales, réussite). Le 27 novembre, la ministre entend enfin la mobilisation étudiante et y apporte de premières réponses en apportant un certain nombre de réponse aux inquiétudes des étudiants : augmentation du budget de l’enseignement supérieur de 50% sur 5 ans, mise en place d’un cadrage national des diplômes, création d’un 6ème échelon de bourses et déblocage de 730 millions d’euros pour la réussite en licence. Ces premiers éléments constituent des gardes fous importants aux dangers de la LRU. Consciente qu’il ne s’agit que d’un premier pas, mais au vu de la forte baisse de la mobilisation et des tensions grandissantes dans les universités, l’UNEF, considérant que la mobilisation ne peut plus s’amplifier, appelle les étudiants à prendre en compte ces avancées, à rester vigilants pour que le gouvernement respecte ses engagements. L’UNEF appelle à poursuivre la mobilisation sous d’autres formes pour peser sur la loi quant à la démocratie et aux statuts des personnels.
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La bataille pour la réussite des étudiants
les étudiants, est très largement soutenu par les étudiants en obtient près de 40% des voix.
Zoom sur...
L’UNEF confirme sa place de première orgaCes deux dernières années, l’UNEF a placé
1er cycle. L’échec ne repose plus sur la res-
nisation étudiante, deux ans après la parodie
au cœur de son activité la bataille pour la
ponsabilité individuelle des étudiants mais
d’élections de 2006.
réussite de tous les étudiants. Lors des élec-
sur les insuffisances du système d’ensei-
tions présidentielles de mai 2007, l’UNEF a
gnement supérieur. Les orientations du plan
interpellé l’ensemble des candidats sur la
licence (augmentation du volume horaire,
L’UNEF soutient le mouvement des lycéens contre les suppressions de postes
situation catastrophique des 1ers cycles en
suivi individualisé…) seront autant de points
dans les lycées et appelle les étudiants à les
mettant au cœur du débat la question de
d’appui pour l’UNEF pour demander la mise
rejoindre. Elle participe à l’ensemble des mani-
l’échec. Une fois installé, l’UNEF obtient du
en place de dispositifs de lutte contre l’échec
festations et se met au service des organisa-
nouveau gouvernement l’ouverture du chan-
dans les universités.
tions lycéennes.
tier « réussite en licence ». Cependant la mi-
Cependant, alors que l’amélioration de l’en-
nistre ne semblait pas pressée de faire abou-
cadrement des étudiants fait parti des priori-
tir ce chantier, résolue à ne pas débloquer
tés du plan licence la ministre n’accompagne
de moyens budgétaires. Sous la pression du
ses bonnes intentions d’aucune création de
L’UNEF dénonce le projet du gouvernement de supprimer les tarifs jeunes à la SNCF. Face au tollé général, le gouvernement
premier semestre, la ministre est contrainte
postes d’enseignants et personnels admi-
recule.
d’annoncer un plan pour la « réussite en li-
nistratifs. En novembre 2008, l’UNEF dresse
cence » financé à hauteur de 730 millions
un premier bilan de son application. Celui-ci
d’€ sur 5 ans. Ce plan reprend nombre de
est sans appel loin de la « révolution » pro-
propositions de l’UNEF formulées quelques
mise, le plan licence a été mis en œuvre «
jours plus tôt à l’occasion d’une rencontre na-
avec modération » et « à la carte » par les
tionale sur la réussite des étudiants.
universités. En l’absence de recrutement, de
Pour l’UNEF, le plan licence est une avan-
cadre règlementaire contraignant, le statu
cée importante car le gouvernement recon-
quo a souvent été la règle et l’ambition une
naît enfin la responsabilité du système dans
exception.
L’UNEF soutient la mobilisation des travailleurs sans-papiers.
Mai 2008 1er mai : l’UNEF appelle les étudiants à manifester aux côtés des salariés pour dénoncer les suppressions de postes dans la fonction publi-
l’échec des étudiants, particulièrement en
6 et 7 février : le Collectif National de l’UNEF
avancée. L’UNEF publie un projet de réglemen-
rassemble près de 500 militants. Il est l’occasion
tation des stages avec la CGT, FO et Généra-
de faire le bilan de la mobilisation du premier
Retraites : l’UNEF manifeste aux côtés des
tion Précaire.
semestre et de lancer la campagne de l’UNEF
salariés pour exiger un système de retraite soli-
pour les élections au CROUS.
daire. Elle lance un appel « la retraite une affaire
Mars 2008
des retraites.
de jeunes » avec 13 organisations syndciales et de jeunesse pour protester contre l’allongement de la durée de cotisation et exiger la prise en
1er mars : l’UNEF organise une rencontre nationale sur la précarité des étudiants, dans
compte des années d’étude dans le calcul des retraites.
le cadre de sa campagne pour les élections au CROUS.
L’UNEF interpelle les candidats aux élections municipales autour de 10 priorités. De nombreux candidats reprennent ses propositions : à Toulouse, le maire promet la gratuité des transports pour les moins de 26 ans ; à Montpellier, la ville s’engage à construire 3000 logements.
10 et 11 mai : l’UNEF organise à Evry la rencontre nationale des élus étudiants, qui rassemble près de 400 élus étudiants
17 au 21 mars : l’UNEF organise le Festival étudiant contre le racisme et les discriminations,
de toute la France. Elle publie son plan d’action des élus étudiants.
dans plus de 30 A.G.E.
Logement : l’UNEF lance une campagne de pétitions pour exiger 1 milliard d’€ pour construi-
Avril 2008
re et réhabiliter les cités universitaires. Elle obtient 620 millions d’€ et un plan de construction de 40 000 chambres en cité U.
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13 mai : pour les 40 ans de mai 68, l’UNEF organise une conférence avec Jacques Sauvageot, vice-président de l’UNEF à l’époque et
Elections au CROUS : du 25 mars au 4 avril, le projet de l’UNEF, de statut social pour tous
l’ensemble des responsables des organisations syndicales (CGT, UNSA, FO, FSU, CFDT).
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Zoom sur...
que, la baisse du pouvoir d’achat et la réforme est publié. Pour l’UNEF, il s’agit d’une première
L’UNEF réalise 48% des voix aux élections au CNOUS et retrouve sa première place en obtenant 4 sièges sur 8.
Con tre la pré car ité : un sta tut soc ial pou r tous
Juin 2008
principes de sa réforme, ainsi que le projet de
Marche des fiertés : l’UNEF participe, à la
« masterisation » programmé pour 2010. Si
marche des fiertés avec l’intersyndicale de l’édu-
l’UNEF est favorable à la reconnaissance diplô-
cation. Elle adhère au collectif inter-LGBT.
mante des deux années de formation dispensées à l’IUFM, elle dénonce un projet guidé
Elections de la LMDE : l’UNEF poursuit son
avant tout par une logique d’économies budgé-
investissement dans le mutualisme étudiant et
taires conduisant à la suppression des IUFM et
soutient des listes pour l’élection des délégués
au désengagement de l’Etat de la formation des
à l’Assemblée Générale de la LMDE. Elle sort
enseignants.
majoritaire de ces élections. Ces délégués, et de nombreux militants de l’UNEF, participent au
SOS Examens : à travers ses tracts d’infor-
18 juin : l’UNEF organise un rassemblement
Congrès de la LMDE à Grenoble qui est l’occa-
mation et ses permanences syndicales, l’UNEF
devant le ministère contre la réforme des points
sion de célébrer les 60 ans du régime de sécuri-
permet que les droits étudiants soient respectés
de charge et dépose les dossiers de près de 200
té sociale étudiant.
pendant la période d’examens.
étudiants « recalculés ». Le ministère reconnaît que sa réforme des bourses pose problème et
Baisse des aides au logement : l’UNEF
fait des perdants. Face à la pression des étu-
lance une grande campagne de pétitions contre
diants, il est obligé de débloquer 15 millions d’€
la baisse programmée des aides au logement et
pour compenser la baisse des bourses des étu-
obtient plusieurs dizaines de milliers de signatures
diants « recalculés ».
critères d’attribution des aides au logement.
5 et 6 juillet : le Collectif National de l’UNEF rassemble plus de 500 militants pour faire le bilan d’un semestre très chargé, et victorieux
en quelques jours. La ministre du logement, Christine Boutin, ajourne son projet de modification des
Juillet 2008
Plan campus : l’UNEF publie un tour de
sur le plan électoral.
France des universités laissées pour compte par l’opération campus, et exige que 1,5 milliard
Réforme de la formation des enseignants : le 2 juin, Nicolas Sarkozy annonce les grands
d’€ soient alloués à la rénovation de l’ensemble des sites universitaires dégradés.
Zoom sur...
La bataille contre les frais d’inscription illégaux à faire supprimer tous les frais d’inscription il-
Chaînes d’inscription : comme tous les ans
légaux. En septembre, force est de constater
au mois de juillet, l’UNEF accueille dans l’en-
que de nombreuses universités sont encore
semble des universités les étudiants lors de
hors-la-loi. L’UNEF demande que la situation
leur inscription pour les aider à s’orienter et leur
de chaque université soit examinée en CNE-
proposer d’adhérer. Le nombre d’adhérents de
SER. Sur la base du recensement de l’UNEF,
l’UNEF augmente encore.
une réunion est organisée par le ministère. Sous la pression de l’UNEF et du ministère
Elections au CNESER : tous les 2 ans l’en-
Les droits d’inscription nationaux sont fixés
toutes les universités suppriment les frais
semble des élus étudiants élisent leurs repré-
chaque année par arrêté ministériel. Ce-
d’inscription illégaux pour l’année en cours et
sentants au conseil national de l’enseignement
pendant certaines universités mettent en
s’engagent à rembourser les étudiants.
supérieur et de la recherche. L’UNEF rempor-
place en toute illégalité des frais d’inscription
En juillet 2008, lorsque l’UNEF fait son re-
te 42% des suffrages, soit 5 sièges sur 11. Elle
supplémentaires pouvant s’élever jusqu’à
censement, si les pratiques illégales recu-
confirme sa place de première organisation étu-
plusieurs centaines d’euros. Depuis 2005,
lent 35 universités font de la résistance et
diante.
l’UNEF se bat pour faire cesser ces pratiques
demandent des frais d’inscription dépassant
et faire rentrer les universités dans la légalité.
10 000 € pour certains masters (Aix Marseille
Chaque été, pendant les inscriptions, l’UNEF
3). Face à la pression de l’UNEF, plusieurs
Début juillet sont annoncés les montants des droits d’inscription pour l’année. Pour
dresse son palmarès des universités hors-
universités suppriment les frais d’inscription
2008/2009, l’augmentation dépasse les 4%.
la-loi.
illégaux (Aix Marseille 2, Littoral, Lyon 2…)
L’UNEF dénonce une hausse intolérable au vu
En juillet 2007, son recensement montre, que
Face à l’opiniâtreté de certains présidents
de la dégradation de la situation sociale des étu-
malgré les poursuites engagées contre cer-
d’université, l’UNEF engage des recours de-
diants.
tains établissements, une université sur deux
vant les tribunaux administratifs, notamment
a encore recours à ces pratiques. La ministre
contre l’université d’Aix Marseille 3.
de l’enseignement supérieur s’engage alors
Frais d’inscription illégaux : l’UNEF rend public pour la 4ème année consécutive son palmarès 2008 des universités hors la loi. 40% des
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universités sont encore dans l’illégalité. Elle réa-
programmées dans le budget 2009. Le rassem-
lise des recours gracieux auprès de 35 universi-
blement réunit plus de 500 personnes.
lance sa campagne « Sarko, coupable d’atteinte
tés et attaque plusieurs établissements devant les tribunaux administratifs.
Septembre 2008 Pour la quatrième année consécutive, l’UNEF sort son enquête sur le pouvoir d’achat des étudiants à la rentrée. Le constat est encore une fois sans appel : alors que les dépenses obligatoires ne cessent d’augmenter
4 et 5 octobre : le collectif national de l’UNEF qui rassemble plus de 550 étudiants. L’UNEF
Rentrée universitaire : l’UNEF accueille ses adhérents et tous les étudiants en organisant
aux droits étudiants ! » et appelle à des assemblées générales sur les universités.
des réunions de rentrée sur tous les campus.
Bourses aux livres : l’UNEF organise la solidarité en animant les bourses aux livres dans de nombreuses universités.
Octobre 2008
(+5,9%), les aides n’augmentent pas. La situation de précarité des étudiants s’accroît donc un
1er octobre : l’UNEF organise une opération
7 octobre : l’UNEF participe à une journée
peu plus en cette rentrée. Elle lance sa campa-
« RU gratuit » pour protester contre la baisse du
internationale d’action sur le pouvoir d’achat et
gne pour exiger un plan d’urgence pour les étu-
pouvoir d’achat et défendre le service public du
à la manifestation appelée par l’ensemble des
diants.
CROUS, remis en cause par le rapport Lambert.
confédérations syndicales.
Soutenue par les organisations de personnels
Fête de l’Humanité : l’UNEF tient un stand
du CROUS, l’UNEF met la pression sur le gou-
et fait signer de nombreuses pétitions pour sa
vernement et fait ainsi entendre les revendica-
L’UNEF participe à la mobilisation contre le fichier EDVIGE et notamment au rassemble-
campagne de rentrée sur le pouvoir d’achat des
tions des étudiants.
ment du 16 octobre devant l’Assemblée Nationale. L’importante mobilisation fait reculer le
Zoom sur...
étudiants.
8
Réforme de la formation des enseignants :
gouvernement qui est contraint de retirer les
18 septembre : l’UNEF participe au rassem-
le 4 octobre, l’UNEF participe aux états géné-
points les plus dangereux pour les libertés publi-
blement organisé devant le ministère de l’en-
raux sur la formation des enseignants à l’univer-
ques de son projet initial.
seignement supérieur, pour dénoncer les 900
sité de Paris 12 avec l’ensemble des syndicats
suppressions de postes dans les universités
de l’éducation.
L’UNEF à l’offensive pour porter un coup d’arrêt aux politiques du gouvernement La rentrée universitaire est marquée par de
d’enseignants et de personnels, et le refus
(à VSQ, à Paris X, à Rouen…). Ces choix ont
nombreuses attaques contre la communauté
de la mise en concurrence entre des uni-
surtout permis de structurer les campus en
universitaire. Non contente de dégrader plus
versités. Parce que le gouvernement reste
portant nos revendications et nos analyses
encore les conditions de vie étudiantes par
sourd aux revendications étudiantes, l’UNEF
auprès des étudiants et. Sans ce travail, la
sa politique (90% des étudiants voient leur
décide d’organiser des assemblées généra-
mobilisation des étudiants au second semes-
pouvoir d’achat diminuer à la rentrée), Va-
les dans toutes les universités, et impulse
tre n’aurait pas été possible.
lérie Pécresse annonce la suppression de
une journée nationale de manifestation le 20
900 emplois dans l’enseignement supérieur.
novembre pour mettre un frein aux politiques
Cette décision résonne comme une véritable
menées par le gouvernement. Ces assem-
provocation pour les étudiants. Un an après
blées générales vont rassembler de nom-
les garanties obtenues grâce à la mobilisa-
breux étudiants partout en France (ils sont
tion, le compte n’y est pas : en trompe l’œil,
plus de 500 à Reims, Clermont, Rennes…)
le budget de l’enseignement supérieur est
et vont être une des clés de la réussite de la
insuffisant et ne répond pas aux priorités des
journée du 20 novembre. 200 000 personnes
étudiants. Contrairement aux engagements,
dont 20 000 jeunes descendent dans la rue.
l’enseignement supérieur n’est pas une prio-
Souvent isolée, l’UNEF fait le choix de prépa-
rité budgétaire.
rer l’affrontement en augmentant le rapport
Dans ces conditions, l’UNEF décide de ne
de force dans les universités. C’est ce qui
pas en rester là et lance une campagne axée
a permis notamment que la Ministre tienne
sur trois revendications principales : un plan
ses engagements sur les 50 000 nouveaux
d’action sociale pour les étudiants pour ré-
boursiers, ou d’obtenir des avancées pour
pondre à la précarité, un plan de recrutement
les droits des étudiants dans les universités
Etudiants de France n°288 • Hors- Série • Mars- Avril 2009
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de l’éducation pour dénoncer la politique du gouvernement en matière d’éducation. Cette journée est une réussite, rassemblant près de 80 000 personnes.
La bataille de l’UNEF pour défendre la résidence universitaire d’Antony
Zoom sur...
19 octobre : l’UNEF appelle les étudiants à manifester de Paris aux côtés des personnels
La résidence Jean Zay d’Antony est une des
maintien du CROUS comme gestionnaire de
plus grandes cités universitaires d’Europe.
la résidence.
Construite en 1955, elle n’a jamais connu de
L’UNEF est intervenue à tous les niveaux
réhabilitation d’ampleur et les 2100 cham-
pour obtenir un plan de rénovation de la cité
bres qu’elle compte pourraient devenir inuti-
U. Elle a lancé une pétition qui a recueilli plu-
lisables si elles ne sont pas réhabilitées rapi-
sieurs milliers de signatures pour demander
dement. Sans réhabilitation de la résidence,
une réhabilitation de la résidence et le refus
la perte des chambres de la cité universitaire
de son transfert. Celle-ci a permis de faire
d’Antony représenterait une baisse de 16%
débloquer 2 millions d’€ par le Région Ile-de-
des chambres CROUS d’Ile de France. La
France. Cependant l’Etat refuse d’intervenir.
communauté d’agglomération des Hauts
Grâce à l’action de l’UNEF, le conseil d’ad-
de Bièvres, dont fait partie la ville d’Antony,
ministration du CROUS de Versailles rejette
souhaite se voir transférer la gestion des
la convention de transfert de la cité U de
bâtiments de la résidence par l’Etat. Le but
l’Etat vers la communauté d’agglomération.
affiché est la destruction partielle ou totale de
Cependant l’Etat passe en force et publie
la résidence, qui ne correspondrait pas à son
d’arrêté de transfert malgré le rejet du CA
environnement urbain. L’UNEF s’oppose for-
du CROUS. L’UNEF continue la bataille en
tement à un transfert de la résidence de l’Etat
déposant un recours devant le tribunal admi-
vers la communauté d’agglomération parce
nistratif.
qu’elle est contradictoire sa rénovation et le
Présidence Française de l’Union Européenne : l’UNEF, avec l’ESU et l’International de l’Education, lance une campagne de péti-
Budget 2009 : l’UNEF dénonce un budget
tions sur la mobilité étudiante. Lors de la confé-
2009 pour l’enseignement supérieur en trompe
rence sur la mobilité organisée à Nancy, l’UNEF
l’œil et qui tourne le dos aux priorités des étu-
interpelle la ministre de l’enseignement supé-
diants. Pour la première fois depuis 15 ans,
Mouvement des étudiants en IUT : Au mois
rieur pour exiger les moyens nécessaires pour
900 postes sont supprimés dans les universi-
de novembre et de décembre dernier, les étu-
favoriser la mobilité des étudiants.
tés. L’UNEF interpelle les parlementaires et fait
diants des IUT se sont fortement mobilisés pour
voté des motions dans de nombreux conseils
défendre l’avenir de leur formation à l’appel des
d’administration d’université. De nombreux bud-
directeurs d’IUT. L’UNEF a pleinement son rôle
gets d’université sont repoussés par les conseils
de syndicat de tous les étudiants en permet-
d’administration (Rouen, le Havre, Montpellier
tant de rendre leur mouvement autonome et en
FERUF : l’UNEF présente des listes aux élec-
3…). La mobilisation permet à certaines univer-
le structurant. Au-delà de la défense d’une for-
tions des conseils de résidence universitaire.
sités d’obtenir une rallonge budgétaire et le réta-
mation, ce mouvement a permis de mettre en
De nombreux candidats de l’UNEF sont élus
blissement de quelques postes (Montpellier 3,
lumière les problèmes budgétaires des univer-
et travaillent au quotidien pour améliorer les
Besançon…).
sités et l’augmentation de la concurrence dans
Novembre 2008
conditions de vie des étudiants en résidence universitaire.
Grèce qui réunit plusieurs centaines de personnes.
l’enseignement supérieur.
10 décembre : l’UNEF participe à une journée d’action dans l’éducation aux côtés des syn-
20 novembre : à l’appel de tous les syndicats
dicats lycéens et de personnels.
de l’Education, plus de 200 000 manifestants défilent dans les rues de nombreuses villes de
Mobilisation lycéenne : l’UNEF appel-
France pour dénoncer la politique éducative du
le les étudiants à soutenir la forte mobilisation
gouvernement (réforme du lycée, suppressions
lycéenne contre la réforme du lycée et les sup-
de postes…). Plus de 20 000 jeunes descendent
pressions de postes et se met au service des
dans la rue à l’appel de l’UNEF.
syndicats lycéens. La forte mobilisation impose
Décembre 2008
à Xavier Darcos, ministre de l’éducation nationale de reculer et reporter d’un an sa réforme.
Bourses : l’UNEF obtient une réouverture 1er décembre : l’UNEF participe à la journée mondiale de lutte contre le SIDA.
12 décembre : l’UNEF appelle à la solidari-
exceptionnelle du système de bourse devant
té avec la jeunesse de Grèce mobilisée et orga-
permettre à 25 000 étudiants d’obtenir une
nise un rassemblement devant l’ambassade de
bourse. Cette mesure, réclamée par l’UNEF,
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était indispensable pour respecter l’engage-
juste et durable entre palestiniens et israéliens
ment de Valérie Pécresse de 50 000 nouveaux
afin de dénoncer les violences exercées contre
boursiers échelon 0 (exonération des frais d’ins-
les civils, exhorter Israël à mettre fin à son inter-
cription) à la rentrée 2008. En effet, plus de 25
vention militaire et appeler à l’ouverture de nou-
000 étudiants ne pouvaient pas bénéficier de
velles négociations dans la perspective d’un
la bourse à laquelle ils avaient droit en cette
accord de paix.
rentrée pour cause de critères trop restrictifs conduisant le gouvernement à économiser plusieurs millions.
Janvier 2009
29 janvier : une journée de manifestations est appelée par l’ensemble des organisations syndicales du pays. L’UNEF et les étudiants descendent dans la rue aux côtés des salariés. Plus de 2,5 millions de personnes dont de nombreux jeunes, manifestent pour dénoncer les politiques du gouvernement, et notamment l’absence
dans l’enseignement supérieur en 2010 et 2011
de réponses face à la crise et ses conséquen-
et la réécriture complète du décret modifiant le
ces sociales.
statut des enseignants-chercheurs. L’UNEF
Février 2009
prend acte de ces premiers éléments de réponse mais en l’absence de réponse sur l’ensemble des revendications des étudiants, appelle
Face aux restrictions budgétaires, le mouvement français pour le planning familial est menacé. Le MFPF, l’UNEF et la LMDE lan-
dence. Elle permet de former plus de 50 élus de toute la France pour mieux défendre les droits
Pendant un siècle, l’UNEF a incarné la vo-
des étudiants et améliorer leur vie quotidienne
lonté d’unité du mouvement étudiant. Parfois
en résidence universitaire.
contesté ou fragilisé, le mouvement étudiant
6 février : L’UNEF organise une rencontre nationale des élus étudiants en conseils de rési-
mation et ses permanences syndicales, l’UNEF
a néanmoins démontré, par son histoire, sa
Mobilisation dans l’enseignement supérieur : alors que la grogne monte dans les uni-
capacité à s’organiser de manière autonome
versités, les 7 et 8 février, le Collectif national
étudiants. La réunification syndicale entre
de l’UNEF réunit plus de 500 étudiants. L’UNEF
l’UNEF-ID et l’UNEF-SE en 2001 a permis
appelle les étudiants à se réunir massivement
de refermer 30 années de division de l’UNEF.
dans les assemblées générales et à voter la
Il est aujourd’hui nécessaire d’aller plus loin,
Réforme de la formation des enseignants : le ministère de l’éducation nationa-
grève.
l’UNEF souhaite donc faire franchir une nou-
A l’appel de l’intersyndicale de l’enseignement
velle étape à ce processus, dans le prolon-
le annonce la suppression de 3000 postes
supérieur et de la recherche, le 10 février, plus
gement de la réforme statutaire votée lors du
ouverts aux concours de l’enseignement pour
de 100 000 personnes dont 70 000 étudiants
précédent congrès en 2007.
2009. L’UNEF dénonce cette nouvelle saignée
descendent dans la rue pour dénoncer les poli-
C’est pour cette raison que l’UNEF, à l’occa-
et lance une campagne pour informer les étu-
tiques du gouvernement en matière d’enseigne-
sion de son collectif national des 4 et 5 oc-
diants et demander un plan pluriannuel de
ment supérieur (réforme du décret sur le statut
tobre 2008, a voté un appel pour l’unité du
recrutement dans l’éducation. Elle interpelle
des enseignants-chercheurs, suppressions de
mouvement étudiant, en direction des orga-
également Xavier Darcos et Valérie Pécresse
postes…). Le gouvernement refuse pourtant
nisations étudiantes, des groupes organisés
pour demander des garanties sur la réforme de
d’apporter des réponses à la communauté uni-
dans la jeunesse et de tous les étudiants.
la formation des enseignants. De premiers élé-
versitaire.
L’UNEF prend contact avec les organisations
permet que les droits étudiants soient respectés pendant la période d’examens.
19 janvier : l’UNEF participe à la journée de mobilisation dans l’éducation.
ments de réponse sont apportés par les ministres le 15 janvier.
10
5 et le 11 mars.
L’UNEF appelle à l’unité du mouvement étudiant
plusieurs centaines de milliers de signatures.
SOS examens : à travers ses tracts d’infor-
pant à une nouvelle journée de mobilisation le
Zoom sur...
cent une campagne de pétitions qui recueille
les étudiants à maintenir la pression en partici-
De nouvelles journées de mobilisation ont lieu
avec pour seule boussole les intérêts des
localement et nationalement.
les jeudi 19 et 26 février, la communauté univer-
De premiers pas ont été faits dans ce sens,
sitaire reste fortement mobilisée avec toujours
les militants de la Confédération étudiante de
L’UNEF condamne l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, qui fait plusieurs
plusieurs dizaines de milliers de personnes
Rennes, Bordeaux, etc…ont rejoint les rangs
dans la rue.
de l’UNEF au mois de juillet 2008, de même
centaines de victimes. Elle appelle à participer
Fin février, face à la pression, le gouverne-
que la section locale de Sud étudiant de
aux manifestations du samedi 10 janvier orga-
ment commence à reculer. Le premier minis-
Marseille au mois d’octobre. Ces premières
nisées par le Collectif national pour une paix
tre annonce le gel des suppressions de postes
avancées en appellent d’autres.
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Bilan électoral
Résultats du CNESER et du CNOUS 2008 L’UNEF est représentée dans les universités et dans les CROUS au travers de ses élus étudiants. Tous les deux ans, ont lieu les élections des représentants étudiants dans les conseils centraux des universités (conseil d’administration, conseil des études et de la vie universitaire, conseil scientifique) et des conseils d’administration des CROUS. Ces élus votent ensuite pour élire leurs représentants nationaux au CNESER (conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche) et au CNOUS (conseil national des œuvres universitaires et sociales). Lors de l’ensemble de ces élections, les listes « UNEF et associations étudiantes » sont ressorties très largement victorieuses, confortant ainsi la place de l’UNEF comme première organisation étudiante représentative. Voici le bilan électoral de deux ans de travail dans les conseils.
Aix-Marseille 1, 2 et 3 Amiens
2006
2008 (en%)
33,7% 29,4%
1
25% 28%
Gains (en points)
Nancy 1 et 2
33,3%
39,2%
+5,9
Nantes
32,4%
32%
-0,4
-8
Nice
20,6%
13%
-7,6
-1,4
Nîmes
33,3%
2
44,1%
Liste
Voix Elus
UNEF
774
5
FAGE
394
2
PDE
212
1
FSE/SUD
131
0
UNI
265
2
Cé
247
1
Les élections au CNESER
Bilan des élections au CNESER - Progression 2006-2008 (en%)1
Résultats CNESER
Angers
19,3%
36%
+16,7
Orléans
50%
+5,9
Artois
54,5%
36%
-18,5
Paris 1
44,1%
36%
-8,1
Paris 2
25,8%
14,3%
-11,5
Lors des élections au CNESER, la liste « UNEF et associations étudiantes » a remporte une victoire historique en obtenant 774 voix, soit 41,5% des suffrages et 5 élus sur 11. Ces résultats montrent que les étudiants ont très largement fait le choix de l’UNEF, de sa démarche syndicale et de son efficacité à défendre les droits des étudiants.
Avignon
25%
38,1
+13,1
Besançon
36,7%
26,1
-10,6
Paris 3
30%
52%
+22
0%
26,7%
+26,7
Liste
Résultats CNOUS
Voix Elus
Bordeaux 1, 2,3
29,6%
29,9%
+0,3
Paris 4
Brest
33,3%
24%
-9,7
Paris 5
20%
12%
-8
UNEF
82
4
Caen
20,6%
40%
+19,4
Paris 6
15,6%
22,7%
+7,1
FAGE
38
2
Cergy-Pontoise
36,7%
44%
+7,3
Paris 7
16,1%
40%
+23,9
PDE
30
1
Chambéry ClermondFerrand 1 et 2 Dijon
28%
25%
-3
Paris 8
41,7%
65,2%
+23,5
UNI
22
1
30,6%
23,8%
-6,8
Paris 10
45,4%
32%
-13,4
22,9%
20%
-2,9
Paris 11
30,3%
36%
+5,7
Evry
46,2%
55%
+8,8
Paris 12
32,3%
40%
+7,7
Grenoble 1,2 et 3
33,7%
29%
-4,7
Paris 13
32,3%
32%
-0,3
IEP Paris
45,4%
36,4%
-9
Pau
24%
36,8%
+12,8
La Rochelle
52,4%
36,8%
-15,6
Le Havre
41,7%
52,4%
10,7
Le Mans
17,2%
28%
+10,8
Lille 1,2 et 3
26,5%
37,5%
+11
Limoges
27,6%
23,1%
-4,5
Littoral
32,4%
43,5%
+11,1
Lorient-Vanne
57,7%
35%
-22,7
Lyon 1,2 et 3
32,6%
32,4%
-0,2
Marne la Vallée
50%
46,7
-3,3
Metz
43,3%
44%
+0,7
22,7%
+6
20%
+13,1
Montpellier 1, 2,3 16,7% Mulhouse
6,9%
Perpgnan
16,7%
19%
+2,3
Poitiers
15,6%
24%
+8,4
Reims
30%
26,9%
-3,1
Rennes 1 et 2
37,9%
41,3%
+3,4
Rouen
36,4%
28%
-8,3
Saint-Etienne
22,6%
30,4%
+7,8
Strasbourg1,
30,3%
25,8%
-4,5
Toulon
7,7%
20,8%
+13,1
Toulouse 1, 2, 3
40%
31,6%
-8,4
Tours
14,7%
21,7%
+7
Valenciennes
27,6%
28%
+0,4
Versailles
48,4%
34,6%
-13,8
TOTAL
Les élections au CROUS et au CNOUS Après la parodie d’élection de 2006, où l’UNEF n’avait pas cédé au chantage du gouvernement en plein mouvement pendant le CPE en boycottant les élections au CROUS, elle retrouve sa place de première organisation étudiante dans les CROUS en remportant très largement les élections. Elle remporte 38% des suffrages et 44% des sièges (soit 81 élus) et redevient majoritaire dans 19 académies. Ces résultats sont confirmés par les élections au CNOUS. En votant massivement pour l’UNEF les étudiants ont exprimé le rejet des politiques du gouvernement et l’absence de réponse apportées à leur situation sociale. Ils ont ainsi largement plébiscité le projet de statut social porté par l’UNEF.
30,62% 31,65% +1,03
1. La LRU a modifié le nombre d’élus étudiants, c’est pourquoi les résultats sont donnés en pourcentage 2. L’université de Nîmes a été créée en 2007
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TEXTE PRÉSENTÉ PAR LA MAJORITÉ NATIONALE
Protéger la jeunesse et démocratiser l’université pour préparer l’avenir
C
e 81ème congrès de l’UNEF s’ouvre dans un contexte de crise économique sans précédent depuis les années 30. Cette crise n’est pas simplement l’énième soubresaut d’un système financier à la dérive, elle représente la faillite de la mondialisation libérale et de ses dogmes. Elle trouve son origine dans une profonde inégalité de répartition des richesses et consacre l’échec des politiques libérales imposant l’affaiblissement de l’action publique et des protections collectives comme règles de développement indépassables. Si la crise ne peut à elle seule expliquer les difficultés sociales et la régression libérale
le prix et les milliards offerts aux plus aisés, aux sans contrôle ni garantie apparaît pour ce qu’il
Malgré la diversité de leurs origines et de leurs
est : un scandale politique économique et social.
situations, les jeunes partagent un même besoin
Les règles du jeu prétendument immuables de la
de formation et d’insertion, et une aspiration
société libérale ont fait la preuve de leur échec
commune à l’autonomie. Pour ces raisons,
et sont aujourd’hui profondément contestées.
toute politique de division et de stigmatisation
Les jeunes et les salariés refusent de payer pour
de la jeunesse est vouée à l’échec. Pour faire
une crise dont ils ne sont en rien responsables.
face à la crise et préparer l’avenir, la société
Les mobilisations puissantes aux Antilles, les
doit impérativement mettre la jeunesse en
récentes mobilisations des lycéens et étudiants,
sécurité sociale et donner à l’ensemble de
la réussite des journées interprofessionnelles qui
notre génération les moyens d’accéder à une
ont rassemblé plusieurs millions de personnes
formation qualifiante. Il y a urgence : si la société
constituent un indéniable changement de rapport
n’a d’autre perspective à offrir à sa jeunesse que
de force social.
déqualification, précarité, et chômage, elle pose
dans lesquelles s’est enlisé notre pays, ses
les bases d’une explosion sociale sans précédent
conséquences sociales vont durablement peser
Frappés de plein fouet par les politiques
sur le contexte dans lequel nous inscrivons notre
libérales, les jeunes se retrouvent aujourd’hui
action syndicale. La France s’enfonce dans la
en première ligne. Fragilisés socialement, sans
récession et l’explosion du chômage, la précarité
revenu stable ni réelle protection, ils subissent
La période qui s’ouvre est déterminante pour
et l’incertitude face à l’avenir assombrissent
de plein fouet la récession et l’explosion des
l’avenir de l’enseignement supérieur. Après une
l’horizon de milliers de jeunes et de salariés.
inégalités. La pression du chômage de masse,
période de stagnation de la massification et
qui augmente plus fortement chez les 18-25 ans,
d’abandon des universités, la perspective d’une
En menant une politique de délitement de
entraine une généralisation de la déqualification
baisse du nombre d’étudiants et d’une régression
l’Etat et des solidarités, le gouvernement
et le développement de l’emploi précaire. Si le
de la démocratisation se profile. En renforçant
porte la responsabilité principale dans cette
diplôme reste une protection contre le chômage,
l’autonomie des universités, sans contrôle et sans
dégradation de la situation. La prétendue «
il n’est plus une perspective d’ascension sociale.
moyens équitablement répartis, la politique du
rupture » sur laquelle Nicolas Sarkozy a été élu en
L’attention portée aux aspirations de la jeunesse
gouvernement depuis 2007 répond à la logique
2007, se résume finalement à un alignement sur
dans une société détermine ses valeurs et son
simpliste et libérale de démission de l’Etat du
le modèle néolibéral américain au moment précis
avenir. C’est le signe d’une société qui régresse.
service public d’enseignement supérieur et vise
où celui-ci échoue. Alors que la France résiste
et d’une rupture politique durable avec notre génération.
l’apparition d’une poignée de grandes universités
mieux que ses voisins grâce à ses systèmes de
Cette société de l’insécurité sociale, de l’injustice,
protections collectives et à l’activité d’un secteur
de la régression, du bien-être de quelques-uns
Les premières victimes de cette course à la
public puissant, le gouvernement s’obstine à «
au prix du malheur de millions d’autres, cette
concurrence entre établissements sont les
maintenir le cap » de réformes dictées par une
société n’est pas la nôtre. Notre projet syndical
universités de masses, privées des moyens de
logique libérale de remise en cause des services
s’inscrit résolument dans une volonté de rupture
faire réussir les étudiants qu’elles accueillent,
publics. Cet acharnement témoigne d’une volonté
avec la société telle qu’elle s’impose à nous.
notamment ceux issus des milieux modestes.
de profiter de la crise pour faire avancer le modèle
Nous refusons de grandir dans une société qui
Une bataille est d’ores et déjà engagée, entre les
de société où les salariés et l’État sont mis à
se déconstruit. Nous refusons d’être une variable
partisans de l’affaiblissement du service public
contribution tandis que les actionnaires voient
d’ajustement lors de l’entrée sur le marché du
d’enseignement supérieur qui est aujourd’hui à
leurs superprofits épargnés et leur égoïsme social
travail. Nous refusons d’être l’otage de la crise et
l’œuvre, et les tenants d’une nouvelle étape de
encouragé. Face à la crise, le gouvernement a
du chômage pour construire notre avenir.
la démocratisation, dont l’UNEF doit être le fer
donc choisi la politique du pire. Il ne prépare pas l’avenir, il l’hypothèque.
12
aspirations de notre génération.
entreprises ou à un système bancaire en faillite
compétitives
sur
la
scène
internationale.
de lance. A ceux qui souhaitent poursuivre cette Cette situation politique et sociale appelle
politique et céder aux tentations de la sélection,
une intervention forte de la part de la principale
notamment à l’entrée du M1, et de la libéralisation
Cette politique libérale injuste avant la
organisation de jeunesse. Ce 81ème congrès de
des frais d’inscription, nous opposerons la plus
crise est aujourd’hui devenue insupportable.
l’UNEF est l’occasion de porter des revendications
grande fermeté. Mais résister ne suffit pas, il nous
Le décalage entre la politique d’économies
syndicales offensives et rassembleuses pour
faut désormais créer les conditions d’un rebond de
budgétaires dont les plus faibles doivent payer
répondre à la crise qui frappe notre pays et aux
la démocratisation, en portant des revendications
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permettant de remettre l’égalité au cœur du
de développement de notre organisation, mais
civilement à 18 ans, les jeunes sont considérés
service public d’enseignement supérieur, et en
également une nouvelle dynamique syndicale de
comme mineurs socialement et restent coincés
ouvrant de nouvelles perspectives de conquêtes
rassemblement. L’UNEF est la maison commune
entre la dépendance familiale et la précarité des
pour les étudiants. Sursaut ou déclin : pour la
du mouvement étudiant : la majorité nationale
petits boulots.
démocratisation de l’enseignement supérieur,
souhaite proposer à l’ensemble de l’organisation
Face à une mutation sociale de cette ampleur, la
l’alternative est claire.
de poursuivre nos efforts collectifs pour organiser
société a su dans le passé s’adapter. Après la 2nde
le plus grand nombre d’étudiants au sein du
guerre mondiale, l’apparition d’un temps de la vie
syndicat majoritaire.
après le travail, s’est accompagnée de la création
A la logique de libéralisation de l’enseignement supérieur nous opposons une autre perspective
du régime solidaire de retraite, afin de sortir les
: une université publique capable d’offrir à
Ces derniers mois ont montré la force de la
vieux de la misère et rompre avec les solidarités
l’ensemble d’une génération les moyens de
jeunesse organisée pour imposer de premiers
privées ou familiales. Pourtant, notre société
construire son émancipation et d’acquérir le plus
reculs au gouvernement. Il n’y a rien d’automatique
considère toujours la jeunesse comme une forme
haut niveau de qualification possible. Il est urgent
à ce que de cette crise et du nouveau rapport de
de purgatoire nécessaire. La jeunesse doit être le
d’achever la massification de l’enseignement
force social sorte un progrès. Notre responsabilité
temps de l’émancipation, pas celui des galères qui
supérieur et d’engager une nouvelle étape de la
est à la mesure de ce rapport de force, elle est
conditionnent des choix dont découle toute notre
démocratisation de la réussite. Les universités
particulièrement lourde au vu des attentes de
vie future, personnelle ou professionnelle. En
ne pourront relever ce défi sans de nouvelles
notre génération. C’est l’aptitude de l’UNEF à faire
application de la Charte de Grenoble qui prévoyait
réformes qui convergent vers l’objectif impératif
face à ce contexte inédit qui sera jugée par les
dès 1946 le « droit à une prévoyance sociale
de réussite du plus grand nombre. Loin de rendre
étudiants.
particulière » pour les étudiants, nous exigeons la
cette exigence caduque, la crise témoigne du
création d’un statut social qui garantisse à chacun
Protéger et qualifier les
les moyens d’accéder à l’autonomie, de mener
diplôme reste la meilleure arme face au chômage.
jeunes pour faire face à la
universel et doit protéger l’ensemble des jeunes
Donner aux jeunes les moyens de se former relève
crise
besoin de dépenses d’avenir pour faire face à ses conséquences économiques et sociales. Le
qui n’accèdent pas aujourd’hui à une formation et
d’une relance par l’investissement dont notre pays ne peut pas se priver. Cette orientation syndicale offensive doit résolument s’ancrer dans l’action. Le milieu
à bien un parcours de formation. Ce statut est
une insertion de qualité. Il se compose d’un volet Pour sortir de l’incertitude, notre génération a
financier, l’allocation d’autonomie, d’un véritable
exprimé son besoin de protection sociale ainsi que
service public de la vie étudiante (logement,
son aspiration à une insertion professionnelle de
transport, restauration) et d’un droit à une
qualité. La société doit y apporter des réponses !
protection sociale de haut niveau (santé, régime
étudiant a fait la preuve ces derniers mois de sa
La hausse du chômage, la déqualification, la
combativité, de ses ambitions, de son impatience.
précarité et la baisse du pouvoir d’achat ne sont
La forte mobilisation de la communauté universitaire
en rien une fatalité : la crise ne fait que mettre en
témoigne du refus déterminé des étudiants d’une
lumière et amplifier les conséquences de l’absence
politique universitaire qui fragilise leur avenir. Dans
de statut social de la jeunesse. En période de
la continuité de cette mobilisation, notre congrès
chômage, le diplôme reste la meilleure arme.
100 000 étudiants vivent sous le seuil de
doit être un point d’appui pour la suite : l’UNEF
L’accès de tous à une qualification est nécessaire
pauvreté, un étudiant sur deux est contraint de se
doit ouvrir un nouveau cycle de contestation
pour donner aux jeunes les moyens de faire face à
salarier pour financer ses études. Cette précarité
et de conquête dans l’enseignement supérieur.
la crise et leur donner une perspective d’insertion
sociale en constante augmentation depuis 2001
Face à un gouvernement sourd enfermé dans ses
durable. Dans ces conditions, l’émancipation
provoque chaque année la sortie sans diplôme
certitudes, nous devons œuvrer à la construction
par le diplôme suppose une mise en sécurité
du système éducatif de dizaines de milliers de
d’un rapport de force majoritaire, s’appuyant sur
sociale et doit permettre l’acquisition de
jeunes. Pour financer ses études, un étudiant n’a
des mobilisations victorieuses et s’inscrivant dans
qualifications protectrices sur le marché du
le choix qu’entre la précarité des petits boulots et
la durée. A l’heure où le gouvernement délégitime
travail.
la dépendance familiale. L’absence d’alternative
ont besoin d’un syndicalisme de transformation
A – Mettre les jeunes en sécurité sociale
sociales. Nous refusons que le salariat étudiant soit une solution pour financer ses études, parce qu’étudier est un métier à temps plein.
sociale puissant, alliant rapport de force construit et recherche permanente de débouchés.
1. L’allocation d’autonomie : pierre angulaire du statut social
augmente l’échec et reproduit les inégalités
ses interlocuteurs, ignore l’action collective et s’attaque à tous les contre-pouvoirs, les étudiants
étudiant de sécurité sociale).
La massification de l’enseignement supérieur, l’allongement de la durée des études et le recul
- Un système d’aide sociale à bout de souffle
Puissante sur le plan électoral, au cœur des
de l’âge moyen d’entrée sur le marché de l’emploi
mobilisations de la communauté universitaire et de
ont conduit à l’émergence d’un nouvel âge de la
Le système d’aide sociale actuel, hérité
la jeunesse, l’UNEF sort renforcée de la période
vie qui s’étend de la fin des études secondaires à
de l’après guerre, n’a pas su s’adapter à la
récente. Nous devons continuer de tracer le sillon
l’installation dans un emploi stable : la jeunesse.
massification de l’enseignement supérieur et à
d’un syndicalisme étudiant toujours mieux reconnu
Cette période, au cours de laquelle chacun à
l’accueil de nouveaux publics à l’université. A la
comme acteur à part entière des transformations
vocation à construire son projet de formation,
fois insuffisant, illisible et injuste, le système d’aide
sociales, agissant en lien avec le syndicalisme
d’insertion, à déterminer ses propres choix de vie,
sociale est à bout de souffle. Il est insuffisant car
salarié. Ce congrès doit ouvrir un nouveau cycle
est aujourd’hui une période d’instabilité. Majeurs
même le montant des aides les plus élevées ne
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couvre que partiellement les besoins des étudiants
dehors de toute logique d’assistance, nous voulons
: 40% des boursiers sont contraints de travailler,
permettre aux jeunes de prendre toute leur place
augmentant ainsi leur risque d’échec. Le système
dans la société, en reconnaissant leurs droits.
la tendance. - Permettre l’accès de tous les jeunes à un
est illisible : il existe plus de 150 aides recensées
Le financement de l’allocation autonomie
gérées par de multiples opérateurs. Le système
implique la refonte des aides existantes : aides
La crise du logement revêt pour les jeunes
est injuste : chaque année, l’Etat consacre ainsi 1,7
d’Etat (bourses, demi-part fiscale…) et les aides
une dimension particulière. L’augmentation des
milliard d’€ aux familles les plus riches déclarant
financées par la part socialisée des salaires (aides
loyers ces dernières années, l’insuffisance et la
une demi-part fiscale au titre d’un étudiant à
au logement, allocations familiales…). Mais on ne
dégradation du parc de logements sociaux géré
charge et seulement 1,3 milliard d’€ aux étudiants
peut envisager de démocratiser l’enseignement
par le CROUS contraignent de nombreux jeunes,
les plus modestes par le biais des bourses. Ces
supérieur à moyens constants : sa mise en
à rester habiter chez leurs parents, à travailler
exonérations peuvent s’élever à plus de 4300€ par
place nécessite le doublement des sommes
pour payer leur loyer, ou à accepter un logement
an pour les familles les plus favorisées alors que
actuellement consacrées aux aides directes. Un
insalubre. Pourtant, pour de nombreux étudiants,
le montant maximum des bourses est de 4000€!
investissement public massif et la création d’une
l’accès à un logement indépendant détermine
Enfin ce système est structurellement inadapté :
nouvelle cotisation sociale doivent permettre de
la possibilité même de faire les études de leurs
les bourses comme les exonérations fiscales sont
débloquer les 7 à 8 milliards d’€ nécessaires.
choix, de les réussir et d’accéder à l’autonomie.
calculées en fonction de la situation des parents,
Enfin parce que les étudiants ont vocation à gérer
La priorité pour le logement étudiant doit être
sans prise en compte de la situation réelle de
leurs propres affaires, l’allocation d’autonomie
la construction et la réhabilitation de logements
l’étudiant. Un tel système enferme le jeune au
doit être gérée par des représentants élus des
sociaux. Nous nous battrons pour le respect
sein de la cellule familiale et est un obstacle à la
bénéficiaires. Pour la société, il ne s’agit pas
strict des engagements de construction et de
prise de l’autonomie. Aucun choix de vie ni aucun
d’une dépense supplémentaire, mais le choix d’un
réhabilitation suite à la remise du rapport « Anciaux
projet d’étude n’est possible sans le consentement
investissement dans l’avenir et la jeunesse. Sa
2 ». Le CROUS doit être l’opérateur unique du
au moins implicite des parents. Ce système est
mise en place en période de chômage intéresse
logement social étudiant. Il offre la garantie d’un
facteur de reproduction sociale : le jeune ne peut
toute la société et permettrait de libérer des
établissement entièrement public qui attribue
envisager d’autres formations que celles que sa
milliers d’emplois actuellement occupés par les
les logements sur critères sociaux et associe les
famille est en mesure de financer. L’instauration
étudiants salariés.
étudiants à sa gestion. Les réhabilitations doivent
logement autonome
d’un statut doit permettre de remplacer la
La conquête du droit à l’autonomie est notre
s’opérer sans perte de chambres. Des mesures
solidarité familiale par la solidarité collective.
ambition et toutes les avancées en ce sens sont
doivent également être prises pour faciliter l’accès
Nous refusons que le financement des études
des points d’appui pour notre démarche syndicale
des étudiants au parc privé : maîtrise des loyers,
repose sur l’attribution d’un capital de départ
(augmentation du nombre et du montant des
réquisition des logements vides, extension du
destiné à égaliser les « chances » de réussite de
bourses, basculement de la 1/2 part fiscale dans
cautionnement solidaire, revalorisation des aides
chacun sur la ligne de départ avant de lancer les
le système d’aides directes…).
au logement, exonération de la taxe d’habitation…
jeunes dans une compétition effrénée, ou sur un investissement individuel (prêts) : l’éducation est un droit collectif qui relève d’un investissement de
2. Ouvrir de nouveaux droits pour la jeunesse
la société pour son avenir.
système de protection sociale de ces dernières Le statut social ne se limite pas à une dotation
années transfèrent la solidarité nationale vers la «
financière. Lorsqu’il s’agit de se loger, se restaurer,
responsabilité » individuelle. Alors que la situation
se soigner, d’accéder à la culture, au transport,
sanitaire et sociale des étudiants se dégrade,
Ce statut social passe notamment par la refonte
nous refusons de nous en remettre uniquement au
(23% des étudiants renoncent à des soins faute de
de l’ensemble des aides existantes et l’instauration
marché. La société doit donc donner aux jeunes
moyens financiers, 15% d’entre eux n’ont pas les
d’une aide unique : l’allocation d’autonomie. Elle
tous les outils nécessaires pour les protéger et
moyens de se payer une complémentaire santé)
doit être universelle pour garantir le droit de chaque
être acteur de leur propre vie. Offrir une protection
les étudiants ont besoin d’une protection sociale de
jeune à l’autonomie et à la formation. Elle doit
à l’ensemble de la jeunesse implique l’ouverture
haut niveau. Nous réclamons un régime obligatoire
également couvrir les jeunes pendant la période
de droits nouveaux: droit à l’accès à un logement
qui prenne en charge 100% des dépenses de
d’insertion professionnelle et de recherche du
autonome, droit à la santé, droit à la culture et aux
santé. A court terme, il est indispensable de mettre
premier emploi. L’allocation d’autonomie doit être
loisirs, droit au transport… Ces droits nouveaux
en place une aide à la mutualisation permettant à
en partie individualisée en fonction de la situation
doivent être garantis par un véritable service public
chaque jeune de prendre en charge ses dépenses
propre de chaque jeune (logement indépendant,
de la vie étudiante, bénéficiant d’un financement
de manière autonome. L’accès aux soins des
situation géographique) et calculée sur la base
public et garantissant des tarifs abordables et
jeunes et le développement de politiques de
d’une déclaration fiscale indépendante.
l’égalité de traitement sur le territoire. Ces services
prévention adaptées sont également déterminants.
Nous ne voulons pas d’un « revenu minimum »
ont vocation à être gérés par des représentants
Nous devons obtenir la transformation des MPU
mais d’une allocation dont le montant est suffisant
élus des usagers au sein des CROUS d’une part,
en véritables centres de santé.
pour permettre à chaque jeune de couvrir
via la mutualité étudiante d’autre part. Alors que
Enfin nous devons défendre la gestion par les
l’ensemble de ses besoins et pour mener à bien
depuis plusieurs années, l’Etat se désengage
étudiants du régime étudiant de sécurité sociale
son projet sans être contraint de se salarier1. En
financièrement des CROUS et que les attaques
: garantie de la solidarité intergénérationnelle, il
contre les systèmes de protection sociale se
permet la mise en place de politiques de prévention
multiplient, nous devons nous battre pour inverser
adaptées aux problématiques étudiantes.
- Une allocation d’autonomie pour tous les jeunes en formation et en insertion
1. Les données de l’OVE actualisées évaluent à plus de 900€ les besoins mensuels d’un étudiant pleinement autonome
14
- Rendre les étudiants maîtres de leur santé Les politiques libérales de remise en cause du
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3. Conquérir l’égalité des droits entre français et étrangers
la jeunesse, la société doit répondre à cette
professionnelle pour mettre fin aux filières
exigence de démocratisation de l’enseignement
tubulaires et favoriser les réorientations.
supérieur. Des réformes profondes doivent
Protéger socialement la jeunesse pour garantir un droit à la réussite doit répondre à un impératif absolu : l’égalité stricte des droits entre étudiants français et étudiants étrangers. Depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, le gouvernement mène une offensive en matière de politiques migratoires qui consacre l’utilitarisme migratoire et la remise en cause des droits des étrangers présents sur notre sol. Le ministre de l’identité nationale et de l’immigration somme les préfets de faire du chiffre et de remplir des quotas d’expulsions. Les rafles se multiplient, les étrangers sans papiers n’osent plus sortir, circuler, aller travailler et étudier. Ce durcissement n’est pas sans conséquence
Individualiser la pédagogie.
Alors que
s’engager pour donner à l’université les moyens
les publics qui accèdent à l’université se sont
d’accueillir 3 millions d’étudiants, d’assurer la
diversifiés, les méthodes de transmission des
réussite de chacun d’entre eux, et de leur donner
savoirs n’ont pas évolué : cours en amphi à 600,
les moyens d’une insertion professionnelle durable
absence de lien entre enseignants et étudiants…
et de qualité. Si les jeunes diplômés subissent
L’étudiant doit être replacé au cœur du système
la déqualification, les jeunes non-qualifiés se
universitaire. L’individualisation de la pédagogie
retrouvent en fin de file d’attente sur le marché
et le suivi de chaque étudiant doivent devenir la
de l‘emploi : l’objectif d’augmentation du nombre
règle. En première année, les cours en amphi
de jeunes qui acquièrent une qualification est
doivent disparaître au profit des cours en petits
donc inséparable de celui de leur reconnaissance
groupes. La formation et l’évaluation des carrières
effective sur le marché du travail.
des universitaires doivent prendre en compte la question de la pédagogie.
1. Révolutionner la pédagogie pour permettre la réussite de tous
- Améliorer l’orientation
sur l’accueil des étudiants étrangers. Alors que
Un étudiant sur deux échoue en première année
A tous les niveaux d’étude, l’orientation ne doit
l’accès au savoir doit être un droit pour chacun,
et 150 000 jeunes sortent du système éducatif
pas être contrainte, ni être le privilège des milieux
et que les pouvoirs publics affichent l’ouverture
sans qualification : la sélection par l’échec joue à
informés. Il faut permettre à chaque étudiant une
internationale
supérieur
plein en premier cycle, où seuls ceux qui ont un
orientation progressive et réversible. Pour cela un
comme une priorité, les étudiants étrangers
bagage culturel suffisant réussissent à l’université.
véritable service public d’orientation doit être mis
subissent des conditions d’étude indignes et
Si la mise en place du plan licence a été un
en place avec des moyens humains (recrutement
leurs droits sont systématiquement bafoués.
premier pas pour reconnaître la responsabilité du
de COPSY) et financiers conséquents. Pour
Notre démarche syndicale vise l’amélioration
système universitaire dans l’échec des étudiants,
faciliter les réorientations, une carte nationale des
concrète des conditions d’accueil, de vie et
l’absence d’amélioration de l’encadrement et de
passerelles et des équivalences doit être définie.
d’étude des étudiants étrangers. Nous réaffirmons
pilotage par l’Etat ne permettent pas d’en faire
notre attachement à la liberté de circulation et à
un outil efficace pour lutter durablement contre
l’exercice du droit d’asile. Pour permettre l’égalité
l’échec. Pour amener plus de jeunes vers une
entre tous, nous devons lutter contre la sélection
qualification, il est indispensable de faire porter les
qui s’exerce à l’étranger via les Centre d’Etudes en
efforts sur les premiers cycles universitaires afin
Les examens sont trop souvent utilisés comme
France et les consulats. La législation régissant le
de faire de la lutte contre la sélection par l’échec
un instrument de sélection des étudiants alors
séjour des étudiants étrangers est une machine
une priorité.
qu’ils devraient être un élément à part entière
de
l’enseignement
à « fabriquer » des sans-papiers en raison de la lourdeur des démarches administratives et
- Faire des examens un élément de progression et non de sélection
de la pédagogie. Les contenus des examens - Priorité aux premiers cycles !
de l’arbitraire des préfectures. Nous réclamons
doivent valoriser la réflexion sur la répétition et le bachotage. Nous refusons les examens
l’abrogation de la circulaire autorisant le contrôle
Les premiers cycles universitaires sont une
couperets : l’évaluation doit prendre en compte la
du parcours pédagogique des étudiants, du ressort
véritable « boucherie » pédagogique et sociale :
progression des étudiants et non les sanctionner,
strict des universités, par les préfectures. L’accès
leur organisation doit être totalement repensée.
le contrôle continu primer sur le contrôle terminal,
à l’université doit s’effectuer uniquement sur des
Non sélective et pluridisciplinaire dans les
le contrôle terminal et les sessions de rattrapages
critères pédagogiques. La carte d’étudiant doit
premières années, la licence doit permettre à la
doivent constituer une véritable 2nde chance. Les
donner automatiquement droit à une carte de
fois une sortie qualifiante vers le marché du travail
corrigés des examens doivent être systématisés.
séjour.
et garantir la poursuite d’études en master. Pour atteindre cet objectif, il convient d’agir sur trois
B - Garantir l’accès de tous à une qualification
leviers :
2. Protéger les jeunes sur le marché du travail
Augmenter le taux d’encadrement des étudiants pour faire passer le volume horaire à
Alors que jusqu’au début des années 80,
L’accès au diplôme reste la meilleure protection
25 heures d’enseignement minimum par semaine
les études débouchaient directement sur une
contre le chômage et est une condition
dans toutes les filières. Nous demandons un
insertion professionnelle durable, aujourd’hui
indispensable de l’émancipation individuelle.
plan pluriannuel de recrutement d’enseignants-
l’accès des jeunes diplômés à l’emploi est un
Pourtant, si l’université a honorablement réussi la
chercheurs et de personnels administratifs et
véritable parcours du combattant. A la sortie des
massification de l’accès aux études en l’absence
techniques.
études, ils accumulent souvent les stages, les
de moyens suffisants pour l’accompagner, sa
Construire des cursus pluridisciplinaires
périodes de chômage, les emplois précaires avant
démocratisation reste encore un défi pour la
progressifs au niveau des grands domaines
d’accéder à un emploi stable (en moyenne à 27
société.
de formations, avec des contenus disciplinaires,
ans). La pression exercée par le chômage accroît
méthodologiques et de préparation à la vie
ce processus de déqualification et de concurrence
Pour répondre au besoin de qualification de
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sur le marché de l’emploi. Faisant écho au nombre
indispensable de permettre à chaque étudiant
Pour une formation professionnelle des
important d’étudiants-salariés, la présence d’une
de valider les années d’études dans le calcul
enseignants accessible à tous. Si nous
telle main d’œuvre malléable et bon marché
des annuités ouvrant droit à la retraite pour
sommes favorables à une reconnaissance
déstabilise le marché du travail et nivelle vers le
garantir son droit à la retraite.
qualifiante des 2 ans de formation en IUFM, nous
bas les salaires et les conditions de travail de tous les salariés. Face à cette situation, le patronat et ses relais
Pour
une
reconnaissance
des
qualifications
enseignants initiée par le gouvernement. Guidée par une logique d’économies budgétaires rendues
politiques mettent en accusation l’université,
En l’absence de cadrage national des diplômes
possibles par la suppression de la rémunération
coupable de délivrer des diplômes inadaptés
et d’inscription dans les conventions collectives,
liée au statut de fonctionnaire stagiaire, cette
et dévalorisés. A l’inverse, le diplôme reste la
les qualifications délivrées par l’université sont
réforme liquide la formation professionnelle des
meilleure arme contre le chômage et la garantie
largement utilisées par les entreprises sans être
futurs enseignants et remet en cause l’accès de
d’une
professionnelle.
reconnues, en termes de statut et de rémunération.
tous les étudiants à ces métiers. Nous exigeons
La vraie dévalorisation des diplômes réside
Il est nécessaire de renforcer le diplôme afin d’en
la mise en place d’une autre réforme à la rentrée
dans leur absence de reconnaissance par
faire un outil de protection collective sur le marché
2011, après une année de débat et de négociation
les entreprises qui profitent du chômage pour
du travail. Aux côtés des syndicats professionnels,
avec l’ensemble de la communauté éducative, afin
utiliser les qualifications des jeunes diplômés
nous
des
de faire évoluer la place du concours, le contenu
sans les rémunérer à leur juste valeur. Ce n’est
qualifications dans les conventions collectives et
de la formation professionnelle dont les IUFM
pas l’université qui est responsable du chômage
dans la grille indiciaire de la fonction publique. Des
doivent être l’opérateur, de permettre un véritable
mais la situation économique et la dérégulation
négociations de branches portant sur les salaires
cadrage des masters préparant aux concours de
du marché du travail. Pour protéger les jeunes
et la reconnaissance des qualifications doivent
l’enseignement, et de renforcer l’accompagnement
sur le marché du travail, il convient d’améliorer
aboutir, au besoin par l’intervention de l’Etat et par
social des étudiants se destinant à ces métiers.
globalement la situation de l’emploi et de renforcer
un conditionnement de la fiscalité d’entreprise.
la préparation à une insertion professionnelle
A chaque poste doit être associé un niveau de
durable à l’université.
qualification et un niveau de rémunération.
meilleure
insertion
réclamons
une
reconnaissance
Remettre cœur
du
l’égalité service
d’enseignement
au
public
- Favoriser l’emploi des jeunes
- Construire l’université de tous les métiers
C’est en sécurisant le marché du travail pour
L’université ne prépare plus aujourd’hui aux seuls
tous les salariés que les jeunes seront mieux
métiers de la recherche, du droit ou de la médecine.
protégés. Pour nous, il n’y a pas un problème
Elle doit préparer à tous les métiers, notamment
nouvelle
d’emploi des jeunes mais un problème global de
à ceux nécessitant un niveau de qualification
l’emploi qui se répercute particulièrement sur les
élevé. L’université doit progressivement intégrer
démocratisation
jeunes, car ils sont plus fragiles socialement et
toutes les formations supérieures (formations
Le service public d’enseignement supérieur est
font office de première variable d’ajustement.
paramédicales, enseignement agricole, écoles
un outil puissant : en 30 ans, il a multiplié par dix
Parce que les jeunes sont des travailleurs
d’archi…). Des équivalences entre les formations
ses effectifs permettant une réelle massification de
comme les autres, nous refusons toute réponse
doivent être multipliées et la pluridisciplinarité
l’accès aux études. Cette massification a ouvert les
spécifique prétendument destinée à réduire le
développée
portes de l’enseignement supérieur à une partie
chômage des jeunes (du type CPE) et aboutissant
professionnelle
surtout à réduire leurs droits, et à les stigmatiser.
d’insertion le plus large possible.
pour
assurer
progressive
une et
orientation un
champ
pour
supérieur
franchir étape
une de
la
de la jeunesse qui en était jusqu’alors exclue : elle constitue un indéniable progrès social. Pourtant,
des
la démocratisation de la réussite reste encore un
des actions communes avec les syndicats
étudiants à la vie professionnelle, faute de quoi
défi pour la société. L’université n’est plus celle
professionnels pour la défense de l’emploi.
l’insertion professionnelle de qualité restera
de la réussite et de l’ascension sociale : 40% des
Alors que l’Etat organise le plus grand plan
réservée à une minorité sociale au sein des
inscrits en 1er cycle sont en situation d’échec, les
social en supprimant plus de 30 000 emplois
filières sélectives. Nous refusons la logique
enfants d’ouvrier sont sous-représentés parmi
dans la fonction publique, nous demandons une
adéquationniste et revendiquons une insertion
les bacheliers et quasiment absents des effectifs
programmation de l’emploi public (éducation,
professionnelle durable : il s’agit de répondre
d’étudiants en master. L’université, qui accueillait
santé..) afin de faire face aux besoins d’un service
aux besoins de qualification et de reconversion
moins de 5 % d’une classe d’âge dans les années
public de qualité et sortir les étudiants se destinant
future du salarié, pas aux besoins de court terme
1960, accueille aujourd’hui près de la moitié d’une
à ces métiers de l’incertitude. En l’absence de
des entreprises. L’ensemble des cursus doit être
génération : son organisation n’a pourtant pas
minima sociaux avant 25 ans ou d’indemnisation
professionnalisé et chaque niveau de diplôme doit
suffisamment suivi l’évolution de son public.
chômage, pour ne pas être contraint de prendre le
être qualifiant. Cela passe par l’intégration dans
Loin de répondre aux insuffisances du service
premier emploi venu pour pouvoir survivre une fois
tous les cursus de modules de construction du
public, la loi sur l’autonomie votée en 2007 les a
diplômé, la période de recherche du 1er emploi
projet professionnel, de préparation à la rédaction
renforcées. Fragilisé par des années de pénuries
doit être protégée par une extension de la
de CV et aux entretiens d’embauche, de cours
budgétaires, le service public d’enseignement
protection sanitaire et sociale et la création d’une
de droit du travail, de langues et d’informatique,
supérieur est aujourd’hui mis à mal par un
aide à la recherche du 1er emploi. Le recul de l’âge
de stages règlementés (rémunération à hauteur
désengagement de l’Etat, qui se défausse de
moyen d’entrée dans un emploi stable conduit les
de 50% du SMIC dès le 1er mois, encadrement
ses responsabilités politiques sur les universités
jeunes à cotiser plus tard que par le passé : il est
pédagogique…).
autonomes pour se limiter à assurer un service
Cette démarche doit être un point d’appui pour
16
dénonçons la réforme en cours de la formation des -
L’université
doit
préparer
l’ensemble
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minimum. Dans leur course en avant vers la
le débat universitaire l’exigence d’une nouvelle
l’Etat, garanti par une loi de programmation, avec
concurrence, les établissements mènent des
loi d’orientation et de programmation pour
pour objectif d’augmenter les crédits récurrents de
politiques malthusiennes, réservant l’essentiel
l’enseignement
les
fonctionnement des établissements et de réduire
de leurs moyens à quelques formations élitistes
objectifs politiques à une augmentation effective
les inégalités entre universités et grandes écoles.
et délaissant les formations de 1er cycles, en
des moyens, notamment humains, pour les
L’enseignement supérieur doit être accessible à
particulier dans les secteurs jugés les moins
accompagner.
tous et tendre vers la gratuité.
6 priorités pour renforcer le service public d’enseignement supérieur
des universités à la performance entrainant un
supérieur,
articulant
porteurs (lettres et sciences humaines) où le sous encadrement est chronique. Cette « nouvelle donne » universitaire va non seulement aboutir à
Afin de revenir sur l’instauration d’un financement
un renforcement des inégalités entre universités d’excellence et universités de proximité, mais également à l’apparition de véritables déserts
durcissement des inégalités, nous revendiquons une répartition des moyens en fonction des
1) Pour l’égalité des droits, un cadrage national des diplômes !
universitaires sur le territoire, encouragée par le
besoins, sur la base de critères nationaux et objectifs, qui permettent de mieux prendre en compte les contraintes de chaque université (taux
Les
d’une
de boursiers, d’étudiants salariés, besoins des
Ces évolutions affaiblissent le service public
université à l’autre, et participent à la mise en
sciences humaines). La part des financements
d’enseignement supérieur et constituent autant
concurrence des universités. L’éclatement et
sur contrat doit être strictement minoritaire et
de frein à la démocratisation. Nous estimons
l’illisibilité de l’offre de formation suite à la réforme
la politique contractuelle faire l’objet d’un débat
indispensable d’inverser la tendance et de
LMD constituent un frein à la mobilité, instaurent
national et transparent sur ses objectifs.
mettre en perspective de nouvelles évolutions
une sélection insidieuse, empêchent toute réelle
Si le secteur privé, qui bénéficie des retombées
de l’enseignement supérieur qui recréent les
reconnaissance des diplômes et accentuent
des qualifications, doit contribuer au financement
conditions de l’égalité au sein du service
les inégalités entre étudiants. Si l’UNEF a fait
de l’enseignement supérieur, ceux-ci doivent
public et renforcent le rôle de pilotage et de
avancer ce constat, nous devrons accélérer la
être strictement minoritaires et l’Etat doit
régulation de l’Etat. Face au risque d’apparition
mise en place d’un nouveau cadrage national des
mutualiser l’ensemble des financements privés, à
de déserts universitaires, nous opposons la mise
diplômes, garantissant des intitulés communs
commencer par la taxe d’apprentissage, pour les
en place d’un politique nationale d’‘aménagement
et harmonisant par le haut les droits étudiants.
répartir afin d’éviter tout risque de dépendance
du territoire. Face aux divisions entre universités
Nous demandons la mise en pace d’un référentiel
aux besoins à court terme du marché. Nous
et filières sélectives, nous opposons l’unification
pédagogique national encadrant le volume
dénonçons
de l’enseignement supérieur. Face au financement
horaire, le taux d’encadrement et le contenu des
fondations universitaires destinées à collecter des
des universités à la performance, nous nous
formations.
financements privés. Nous nous opposons à toute
processus actuel de fusions d’universités.
diplômes
différent
aujourd’hui
battons pour un financement public, égalitaire, et en fonction des besoins. Enfin,
de
nouvelles
réformes
doivent
l’instauration
par
la
LRU
de
libéralisation des frais d’inscription, notamment
2) C’est à l’Etat de financer l’enseignement supérieur !
voir le jour afin d’achever la massification
sous la forme de frais progressifs basés sur le revenu des parents, tels qu’à Sciences-Po, qui poussent les établissements à ne recruter que des
et de franchir une nouvelle étape de la
Alors que le gouvernement utilise le financement
étudiants issus de milieux aisés pour assurer leur
démocratisation. A l’inverse de la loi LRU,
de l’enseignement supérieur pour renforcer la
financement. La redistribution ne peut s’effectuer
ce combat s’inscrit dans le cadre d’un service
concurrence entre établissements et que le
au sein de chaque établissement, mais exige une
public de l’enseignement supérieur renforcé :
sous-financement pousse les universités à «
fiscalité plus juste.
indépendant des intérêts particuliers, le service
diversifier » leurs ressources en s’engageant
public est le seul outil capable de préserver
dans une course inégale aux financements privés
l’éducation des logiques marchandes et de mener
ou dans des augmentations illégales des droits
une politique universitaire au service de l’intérêt
d’inscription, nous affirmons que de nouvelles
général.
modalités de financement sont nécessaires pour
Le renforcement de l’autonomie des universités,
recréer les outils de l’égalité au sein du service
couplé aux fusions anarchiques d’universités
public d’enseignement supérieur.
encouragées par le biais des PRES ou de la
L’allongement de la durée de la vie, le progrès scientifique et technique, l’évolution des savoirs et
3) Pour un aménagement du territoire au service de la démocratisation
des connaissances pose à la société française un
Le financement de l’enseignement supérieur
mise en œuvre de l’opération campus, entrainent
double défi : organiser la formation supérieure de
doit relever de l’Etat, seul à même de porter une
de profondes recompositions de la carte
toute une génération et faire bénéficier l’ensemble
vision de long terme et de garantir les missions
universitaire. La volonté politique de faire émerger
de la société des savoirs réservés jusqu’ici à
du service public : péréquation, accueil de tous,
quelques grands pôles compétitifs sur la scène
quelques-uns. C’est un choix de société majeur,
démocratisation, maintien des disciplines jugées «
internationale menace l’avenir des universités de
pas moins révolutionnaire que la mise en place
non-rentables », aménagement du territoire. Malgré
villes moyennes et de certains centres délocalisés.
de l’instruction primaire obligatoire à la fin du XIXe
un changement de ton du gouvernement au sujet
Les risques de création de déserts universitaires
siècle. Une politique volontariste d’élévation du
du sous-financement de l’enseignement supérieur,
ou de découplage entre universités d’excellence
niveau de qualification est aujourd’hui nécessaire,
nous dénonçons une stagnation des crédits
adossées à la recherche et universités de proximité
à l’image des politiques menées pour permettre à
budgétaires affectés aux universités qui ne permet
limitées à la Licence sont réels. Ils auraient pour
80% d’une classe d’âge d’obtenir le bac. L’objectif
ni de rattraper les retards accumulés, ni d’engager
conséquence de limiter le choix ou de détourner
de 50% d’une génération diplômée de licence
une politique ambitieuse de démocratisation.
des études des milliers de jeunes, et conduiraient
doit être une priorité. Nous devons porter dans
Nous réclamons un réengagement financier de
à un recul de la démocratisation.
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Aux logiques de concurrence à l’œuvre,
nos aspirations. A l’opposé d’une Europe du tout
en 2006 qui a entrainée un accroissement de
nous opposons la nécessité de construire
marché, de la concurrence et des technocrates,
la concurrence entre les équipes et les labos,
des
et
nous voulons participer à l’émergence d’une
notamment pour la course aux financements,
des mutualisations facteurs de progrès. Nous
Europe démocratique, facteur de solidarité et de
et la remise en cause de pans entiers de la
demandons une réglementation de la mise en
progrès social.
recherche jugée « non-rentable ». En concentrant
coopérations
entre
établissements
place des PRES pour en faire des structures de
d’échéances
les moyens sur quelques thèmes « stratégiques »
coopération portées par tous les établissements
électorales européennes, nous souhaitons
ou quelques « pôles », le gouvernement remet en
d’une même région, destinée à la mutualisation
porter les aspirations de notre génération en
cause l’adossement de l’ensemble des formations
de
service
faveur d’une réorientation de la construction
à la recherche qui permet la prise en compte
interuniversitaires) et garantissant une gestion
européenne et d’une Europe de l’Education
des savoirs récents dans les enseignements
démocratique
représentation
réellement facteur de progrès. Sous couvert
dispensés et qui détermine la qualité de
étudiante. Si nous ne sommes pas défavorables
de mise en œuvre de la stratégie de Lisbonne ou
l’enseignement. L’Etat doit au contraire garantir
au principe de regroupement de certaines
d’application du processus de Bologne, il existe
l’équilibre qui est pourtant en train de se rompre
universités, notamment dans les grandes villes,
incontestablement en Europe une pression à la
entre recherche fondamentale et recherche
nous demandons l’arrêt des fusions en cours et
libéralisation des systèmes éducatifs. Alors que va
appliquée. Il est indispensable d’accroitre le
l’ouverture d’un débat national sur l’aménagement
s’ouvrir le débat sur les perspectives européennes
financement public de la recherche pour atteindre
du territoire en matière universitaire, afin de garantir
en matière d’enseignement supérieur après 2010,
3% du PIB et garantir son indépendance et la
l’égalité d’accès à des formations de qualité. Ce
nous devons peser sur ces discussions et imposer
mise en place de projets sur le long terme, par
débat doit s’accompagner de l’élaboration d’une
la construction d’un service public d’enseignement
le biais d’une hausse des crédits récurrents des
carte nationale des formations.
supérieur à l’opposé des logiques de concurrence.
labos et d’une limitation des financements sur
L’Europe doit se fixer des ambitions politiques
projets via l’ANR. Les organismes de recherche
communes élaborées démocratiquement: nous
doivent être préservés, tout en améliorant les
demandons l’élaboration d’un traité européen sur
coopérations avec la recherche universitaire,
En maintenant la partition historique entre
l’enseignement supérieur, assorti d’un budget
et le renforcement de la pluridisciplinarité du
grandes écoles et universités, l’Etat organise
spécifique, et garantissant une harmonisation
CNRS, à l’opposé de la logique d’instituts
une concurrence inégale au sein du service
par le haut des droits étudiants (libre accès à
proposée par le gouvernement. Nous réclamons
public, en concentrant les moyens sur les filières
l’université, limitation des droits d’inscription,
un véritable statut du doctorant (financement
sélectives et en délaissant les universités. Les
définition d’un statut social de l’étudiant au niveau
sur la durée de la thèse, encadrement, moyens
filières sélectives, les prépas et les grandes
européen, d’un cadre européen des formations,
matériels de l’intégration dans les labos, propriété
écoles publiques ou privées, sont des voies de
permettant une reconnaissance effective des
intellectuelle). L’augmentation quantitative du
contournement royales pour les élites richement
diplômes et des qualifications en Europe). La
nombre de financements est une priorité: 40%
dotées – par l’argent ou le capital culturel de
mobilité étudiante, aujourd’hui réservée à une
des docteurs abandonnent leur thèse en cours
leurs parents – qui souhaitent éviter les amphis
minorité (seulement 1% des étudiants en France),
faute de moyens. Parce que la véritable fuite des
bondés de la fac et se reproduisent au sein de ces
doit devenir un droit. L’évolution du contenus des
cerveaux est moins celle de docteurs partant
filières à l’écart de l’université et de la recherche.
formations et l’augmentation en nombre et en
exercer à l’étranger que celle des étudiants qui se
La sélection à l’entrée des écoles et des classes
montant des aides nationales à la mobilité doivent
détournent à priori des métiers de la recherche
prépas entretient la reproduction sociale. Si les
rendre effectif le droit à un semestre à l’étranger
du fait de carrières peu attractives dans le privé
dispositifs de discrimination positive à l’entrée
dans les cursus. Une augmentation du budget
et d’une politique de sous-recrutement dans la
permettent à certains de se donner bonne
éducatif de l’UE est nécessaire pour permettre
recherche publique, nous réclamons notamment
conscience, ils ne règlent pas le problème de
la mise en place d’un fond européen à la mobilité
un plan pluriannuel de recrutements d’emplois
fond.
destiné à compenser les différences de coût de
scientifiques statutaires et la reconnaissance du
Il est temps de mettre un terme à cette division en
la vie pour les étudiants en mobilité), ainsi qu’un
doctorats dans les conventions collectives.
supprimant les grandes écoles et en avançant vers
fonds de cohésion universitaire (sur le modèle des
l’unification de l’enseignement supérieur autour de
fonds structurels) afin de lutter contre le « dumping
l’université. L’excellence doit revenir à l’université :
universitaire ». Nous ne pourrons porter seuls ce
les classes préparatoires doivent y être intégrées.
projet. Afin que l’ESU devienne le véritable porte
les
Nous refusons tout financement public et
voie syndical des étudiants, nous entendons
des
reconnaissance par l’Etat d’établissements ou de
y poursuivre notre investissement et travailler
formations privés, qui encouragent la concurrence
avec les organisations partenaires de l’UNEF au
déloyale entre établissements.
renforcement du pôle syndical au sein de cette
certaines
activités et
une
(recherche, réelle
4) Unifier l’enseignement supérieur
A
quelques
semaines
organisation.
5) Construire une Europe de l’éducation facteur de progrès
syndicat de tous
étudiants, combats
de
moteur notre
génération Dans la période, alors que le gouvernement s’attaque à l’ensemble des protections collectives,
6) Défendre la recherche publique et les jeunes chercheurs
Pour notre génération, l’Europe est une
18
L’Unef,
le rôle de l’UNEF est fondamental. Il nous appartient ainsi de le renforcer et de démontrer l’utilité de l’engagement collectif. Afin d’être
évidence. Pourtant, le contenu actuel de la
La recherche publique a été modifiée en
les acteurs centraux de la protection et de la
construction européenne ne correspond pas à
profondeur par l’application de la loi recherche
transformation de l’enseignement supérieur, nous
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devons rassembler autour de notre conception du
reposant sur le droit de tendance, la construction
questions universitaires. Elle doit se saisir de tous
syndicalisme de transformation sociale.
de cette démarche au sein de la « maison
les sujets permettant d’aboutir à la transformation
commune » qu’est l’UNEF, et le syndicalisme de
de la société.
A – L’UNEF organisation transformation sociale
de
transformation sociale. Les premiers pas franchis depuis l’appel au rassemblement du mouvement étudiant doivent nous permettre de passer à
1. Face à la crise renforcer et développer les solidarités
L’UNEF s’inscrit dans la tradition du mouvement
une nouvelle étape dans les mois à venir. Nous
ouvrier. Rassemblant les étudiants pour assurer
prendrons toutes les initiatives pour faire avancer
Le mouvement ouvrier s’appuie sur trois
leur défense matérielle et morale, indépendamment
ce processus : construction de campagnes locales
piliers : le syndicat pour défendre ses droits, la
des opinions philosophiques et religieuses de
communes, élaboration de listes communes lors
mutuelle pour assurer la protection collective et la
chacun : le seul propriétaire de l’UNEF, c’est ses
des échéances électorales locales…
coopérative pour organiser la solidarité matérielle
adhérents. Nous défendons un syndicalisme
Au vu du contexte politique et social, chacun
au quotidien. L’UNEF s’est construite sur cet
revendicatif, qui combine la rue et les urnes. Nous
doit prendre ses responsabilités. Le renforcement
héritage pour améliorer les conditions matérielles,
refusons la fausse division entre syndicalisme de
du mouvement étudiant est plus que jamais
sanitaires et morales des étudiants. Face à la crise
lutte et syndicalisme d’accompagnement. Dans la
incompatible avec ses divisions. Ceux qui prônent
et aux politiques libérales qui cassent tous les
période, seul un syndicalisme de transformation
la division au nom d’un soi-disant pluralisme font
systèmes de protection collective, nous devons
sociale, alliant rapport de force construit et
le jeu des réactionnaires qui savent profiter à la
renforcer et développer les solidarités en direction
recherche permanente de débouchés, évitera
moindre occasion des divisions du camp adverse.
des étudiants et de l’ensemble de la jeunesse.
deux déconvenues : celle des luttes qui n’ont
L’unité du mouvement étudiant est fondamentale
pas su trouver de traduction concrète pour les
pour construire des mobilisations larges et pour
étudiants et celle de l’existence d’une bureaucratie
maintenir un rapport de force durable.
outil de transformation sociale
2. Des sections syndicales au service des étudiants
sociale doit nous permettre d’agir au quotidien
La gestion du système étudiant de sécurité
qui se juge à elle seule légitime pour négocier dans l’intérêt des étudiants en dehors de tout rassemblement majoritaire. Parce qu’un pas vaut
- Renforcer la Mutuelle des Etudiants comme
sur l’accès aux soins, la prévention des risques spécifiques à la jeunesse pour améliorer les
mieux que milles programmes, aucune victoire n’est ni partielle, ni totale : elle nous donne un
Afin de renforcer le rapport de force à tous les
conditions de vie et d’études des étudiants. Le lien
point d’appui pour aller plus loin, à condition de
niveaux, l’UNEF doit ainsi se doter de sections
permanent entre les élus de la LMDE, élus sur
construire avec les étudiants un rapport de force
syndicales fortes, permettant d’assurer, au
des listes soutenues par l’UNEF, et les militants
permanent. Dans le contexte, nous devons être en
quotidien, la défense individuelle et collective de
du syndicat, doit permettre de conserver une
état de mobilisation permanente (syndicalisation,
tous étudiants. Nous devons également formuler,
mutuelle militante, à l’offensive pour défendre le
pétitions,
générales,
dans les filières, des revendications pour répondre
régime de sécurité sociale étudiant.
grève…) afin de structurer notre milieu, de
aux problématiques de tous les étudiants. Parce
l’organiser et de le préparer à l’affrontement avec
que syndiquer le plus grand nombre d’étudiants
le gouvernement en lui donnant le cas échéant les
est aussi un élément déterminant pour augmenter
moyens de se mobiliser.
le rapport de force et assurer notre indépendance
Là où le service public est défaillant, l’UNEF
financière, la syndicalisation permanente doit être
doit permettre à chaque étudiant d’avoir accès
au cœur de notre activité.
aux services nécessaires au bon déroulement
élections,
assemblées
B – Renforcer l’outil syndical pour résister et conquérir de nouveaux droits
de ses études. Les coopératives sont un outil
3. Les élections étudiantes au service du rapport de force
La construction d’un syndicat de masse, outil au service des étudiants doit nous permettre
- Renforcer la solidarité en développant les services pour les étudiants
essentiel pour organiser la solidarité. Elles sont aussi un outil décisif pour structurer davantage notre milieu et développer notre organisation. Le
Dans un an se dérouleront les élections universitaires
organisées
services pédagogiques sont autant de pistes à
champs d’intervention et de légitimer notre action.
dorénavant sur une même période. Cette
explorer pour améliorer le quotidien des étudiants.
période électorale doit être un enjeu majeur pour
Mais au-delà, sur le modèle des caisses de
l’organisation : chaque étudiant convaincu est
secours créées par les ouvriers, nous devons
un outil supplémentaire au service du rapport de
réfléchir au développement de nouveaux outils
force. Au service de notre projet syndical, nos
pour protéger les étudiants et développer la
Plus que jamais, dans une période de régression
élus participent concrètement à faire avancer
solidarité.
sociale et d’attaques contre le service public
nos propositions. Notre réseau d’élus doit être
d’enseignement supérieur, l’UNEF a vocation à
structuré pour mutualiser les expériences et les
s’ouvrir et à organiser en son sein toute la jeunesse
victoires locales.
1. Construire l’unité du mouvement étudiant
et
au
CROUS
développement de partenariats culturels et de
de renforcer le rapport de force, d’accroître nos
Ce qui motive notre combat, c’est la bataille
pour porter sa voix et faire avancer ses droits. Conscients de nos responsabilités pour créer les
2. Engagés contre les discriminations
C. L’UNEF organisation de jeunesse
pour l’égalité des droits et contre toutes les discriminations,
conditions du rassemblement, nous souhaitons
qu’elles
soient
sociales,
faire de ce chantier une priorité. Pour nous, il doit
L’UNEF, en tant qu’organisation de jeunesse,
culturelles, de genre ou fondées sur l’orientation
reposer sur 3 principes : le respect du pluralisme
n’a pas vocation à intervenir seulement sur les
sexuelle. L’UNEF doit s’engager et être de toutes
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Premiers signataires
les batailles pour défendre l’égalité des droits et lutter contre toute forme de discrimination.
3. L’UNEF engagée dans le combat féministe A l’université comme dans l’ensemble de la société, les inégalités sont criantes. Nous devons nous battre pour l’égalité hommes / femmes à tous les niveaux : à l’université, dans le monde professionnel, ou dans la vie quotidienne… mais aussi dans notre organisation. Mais au-delà, c’est l’image du rôle social de chacun que nous devons nous efforcer de changer. Cette bataille doit être menée aux côtés des organisations et associations féministes.
4. Défendre la laïcité La politique de Nicolas Sarkozy de remise en cause des protections collectives et de mise en avant de la régulation de la société par le religieux représente une remise en cause sans précédent de la laïcité, et préparent le terrain au repli sur soi et au communautarisme. Notre projet syndical s’inscrit dans le combat pour l’émancipation et défend une République laïque : la laïcité est le souci de ce qui est commun et à ce titre un ciment de la société. Nous refusons notamment le financement et la reconnaissance des
diplômes
des
établissements
privés
confessionnels par l’Etat.
5. L’UNEF internationaliste Au-delà des frontières géographiques, culturelles et politiques, tous les peuples aspirent à leur émancipation, dont l’Education est le premier des outils. L’UNEF est internationaliste parce que son combat de transformation sociale par l’Education est un vecteur universel pour le progrès et la paix. Parce que notre internationalisme est avant tout un anti-impérialisme, l’UNEF doit pleinement assumer son rôle de solidarité internationale. Au vu des développements sociaux et politiques récents, nous devons en particulier développer nos relations avec les étudiants d’Amérique latine. Il est de notre responsabilité de donner une grille de lecture à des milliers de jeunes qui soit s’identifient à certains conflit, soit ou désirent agir parce qu’ils refusent les injustices : nous combattons notamment les lectures ethnicoreligieuse de conflits politique internationaux, au Proche-Orient ou ailleurs.
20
PREVOST Jean Baptiste, Paris 1, Président LE CRAS Thierry, Paris 13, Vice-Président, élu au CNESER MELIN Anna, Paris 13, Secrétaire Générale, élue au CNESER MAURICE Sébastien, Paris 10, Trésorier ALLEK Sifax, Nancy, Président d’AGE ANFOSSI Vincent, Toulon, Président d’AGE AOUDIA Sahra, Nimes, Présidente d’AGE AOUDJEHANE Kamel, Paris 8, Bureau National ARADJ Serge, Paris 6, Vice président d’AGE AUBRY Manon, IEP, Présidente d’AGE AUMJAUD Gilles, Grenoble, Tresorier d’AGE AUVRAY Emmanuel, Le Mans, Président d’AGE BALLAIRE Laure, IEP, Secrétaire Générale d’AGE BALLON Maeva, Paris 10, Secrétaire Générale d’AGE BEAUJOLIN Lucas, Paris 6, Secrétaire Général d’AGE BECHU, Mathieu, Paris 12, Secrétaire Général d’AGE BEGAT Christophe, Aix- Marseille, Secrétaire Général Adjoint BENOIST Tristan, Paris 6 , Bureau National de la LMDE BENOIT Simon, La Rochelle, Secrétaire Général d’AGE BENTAOUNE Anissa, Paris 10, Présidente d’AGE BENY Deborah, Lille, Responsable de CAS de Lille 3 BERTEMONT François, Caen, Président d’AGE BIARD Tina, Montpellier, Présidente d’AGE BOIX Romain, Toulouse, Trésorier d’AGE BORDENAVE Vincent, Paris 1, Secrétaire général d’AGE, VPE CEVU BOUDIN Clément, Paris 4, Secrétaire Général de la LMDE BOUDRA Mounir, Avignon, Président d’AGE BOURGUIGNON Thomas, Evry, Sécrétaire Général d’AGE BRETON Thalia, Paris 2, Trésorière adjointe de la LMDE BRYGO Philippine, Paris 4, Présidente d’AGE BURGAT Yannis, Lyon, Secrétaire Général d’AGE CALVIGNAC Damien, Nancy, Trésorier d’AGE CAN Thomas, Rouen, Secrétaire générale de l’AGE CARDIN Jean-Edouard, Littoral, Président d’AGE CARVALHO Sandra, Bordeaux, Trésorière d’AGE CHAILLOU, Sébastien, Paris 1, Président d’AGE, VPE CA CHAUMETTE Boris, Commission de contrôle, élu au CNESER CHAUVIN Catherine, Artois, Présidente AGE CLUZEL Augustin, Paris 2, Président d’AGE CORNUET Nicolas, Paris 11, Président d’AGE COTORA Maria, IEP, Bureau National CREAC’H Malorie, Brest, Secrétaire Générale d’AGE DE HAAS Magali, Strasbourg, Secrétaire Général d’AGE, VPE CROUS, DELAIR Laure, Paris 12, Présidente d’AGE, VPE CROUS Créteil DENIAUD Justine, Nantes DIDISSE Jonasse, Rouen, BN, président d’AGE DJEBARA Azwaw, Paris 1, Bureau National, élu au CNESER DOBBELS David, Paris 1, Bureau National, élu au CNESER DOLIVET Léa, Tours, Secrétaire Générale DUBIN Olivier, VSQ, Trésorier d’AGE ERICH Amandine, Rennes , Secrétaire Générale d’AGE FAURE Albain, Aix Marseille, Secrétaire Général d’AGE FAVARO Vanessa, Paris 10, Bureau National FILOCHE Germain, Paris 1, Commission de Contrôle FLEURET Alexandre, IEP, Vice Président d’AGE FONTENAS Alban, Grenoble, Bureau National GARNIER Juliette, Lyon, Présidented’AGE GOBERT Thomas, Valenciennes, Président d’AGE GOUET BREVAULT Mélodie, Rennes , Présidente d’AGE GOUGAIN Nicolas, Rennes 2, Bureau National de la LMDE GRIFFOND Juliette, Paris 12, Bureau National LEBOUC VAUTIER Paul, Le Havre, Secrétaire Général d’AGE HALLIER Vivien, Paris 13, Président d’AGE HARO Mathieu, Strasbourg, Trésorier d’AGE HURTADO Line, Lyon, Vice Présidente d’AGE IWASAKI Ken, Paris 4 Secrétaire général d’AGE JANODET Annabelle, Paris 2, Bureau National, élue au CNESER JAOUANNET Maelle, Nice, Présidente d’AGE JEUDY Mila, Paris 1,Commision de contrôle JOHO Julie, Strasbourg, Présidente d’AGE JOUKILI Ayat, Grenoble, Secrétaire Générale d’AGE JOURDAIN Lucas, Paris 1, Président de la
Commission de Contrôle, élu au CNOUS JUMEL Amandine, Le Havre, déléguée au BN KERGUTUIL Gaëlle, Versailles Saint Quentin, BN de la LMDE LABBE Ludivine, Toulouse, Présidente d’AGE LE DISERT Marine, Paris 2, Secrétaire générale d’AGE LE ROY-MIGNOT Thibault, Caen, Secrétaire Général d’AGE LEMOIGNE Elodie, Paris 13, Bureau National LEPERLIER Gilles, La Réunion, Président d’AGE, élu au CNOUS LESUEUR Mathieu, Antilles-Guyane, Président d’AGE LIEWIG Elodie, Toulouse, Secrétaire Générale d’AGE, VPE Toulouse I LOMBARD Sébastien, Cergy, Président d’AGE MAGAGNINI Lucie, Besancon, Présidente d’AGE, VPE CROUS MANDELBAUM Julie, Paris 2, Bureau National MARDOC Laure, IEP, Secrétaire générale d’AGE MARGAUD Antoine, Secrétaire Général d’AGE MAROIS Simon, La Rochelle, Président d’AGE MARTINET William, VSQ, Secrétaire Général D’AGE MASEGOSA Jerome, Pau, Président d’AGE MASSIBOT Hadrien, Lyon, Trésorier d’AGE MERIGOT Nicolas, Evry, Président d’AGE MERLO Salomé, Paris 4, Bureau National MICELLI Julien, Reims, Président d’AGE MICLOT Camille, Paris 1, Bureau National, élu au CNOUS MOHDEB Said, Paris 8, VPE CEVU MORAND Anthony ,Le Havre président d’AGE MOREAU Léo, Cergy, Secrétaire Général d’AGE MUNCH Jean-Arnaud, Paris 13, Bureau National NEUHEUSER Jean-Christophe, Mulhouse, Président d’AGE ODERDA Marion, Paris 12, Bureau Naional, élu au CNOUS PAILLER Noémie, Brest, Présidente d’AGE PASQUIER Hélène, Lyon, Bureau National PELAY Malvina, Paris 8, Président e d’AGE PERREAU Camille, Bordeaux, Présidente d’AGE PERRIGUEY Ambre, Rennes, Secrétaire Générale d’AGE PESCHANSKI Adrien, Paris 1, Trésorier, PIEDERRIERE Annaïg, Cergy, Bureau National, élue au CNESER PIERRE Marie-Charlotte, Grenoble, Présidente d’AGE, VPE CROUS POLENNE Cecilia, Montpellier, Secrétaire Général d’AGE POSSON Johan, Tours, Président d’AGE PROSPER Juan, La Réunion, Secrétaire Général d’AGE, VPE PROTAIN Michael, Nancy, Secrétaire Général d’AGE RAHMANI Siham, Perpignan, Présidente d’AGE, RINGOT Victor, Président d’AGE, Lille RODRIGUES Audrey, Paris 13, Secrétaire Générale RODRIGUEZ DE ALMEIDA Frédéric, Paris 12, Trésorier d’AGE RODRIGUEZ Quentin, Paris 7, Secrétaire général d’AGE ROME Sylvestre, Paris 6, Président d’AGE RUELLE Yves, Marne la Vallée, Bureau National SABAU Yannick, Cergy, Bureau national SAILLARD Mélodie , Metz, Président d’AGE SARIFI Rabi, Lille, Responsable de CAS de Lille 1 SAVINEL Alexia, Secrétaire Générale d’AGE, Lille SENN Lucile, Lorient Vannes, Présidente d’AGE SHAHRYARI Sayna, Paris 7, Présidente d’AGE SILISTRINI Michael, Nancy, VPE Nancy II SOULIER Benoit, Versailles Saint Quentin, Président d’AGE, VPE CROUS Versailles SOUVETON Nicolas, Paris 12, BN de la LMDE STOECKEL Karl, Paris 1, Bureau National, élu au CNOUS SZEFTEL Gabriel, Paris 1, Commission de Contrôle, VP de la LMDE TORTEL Alexandre, Paris 10, Trésorier de la LMDE TOUBIANA Julie, Aix Marseille, Présidente d’AGE VAILLANT Myriam, Bordeaux, Secrétaire Générale d’AGE VALLE Lucienne, Saint Etienne, Présidente d’AGE, VPE de l’université de St Etienne VALLETTE Raphael, Marne La Vallée, Président d’AGE VERAN Lauriane, Paris 2, Bureau National VERSOS Catarina, Paris 12, Bureau National de la LMDE VIOLET Guillaume, Paris 13, Bureau National VOISIN Florent, Paris 1, Bureau National, élu au CNESER ZAROUKIAN Anouch, Orléans, Président d’AGE, VPE de l’université d’ Orléans ZEMMOUR Emmanuel, ENS Ulm
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Contribution de la sensibilité DEMOS, membre de la Majorité Nationale
Unifions notre projet pour l’Enseignement Supérieur autour du principe d’Autonomie Intellectuelle
S
i l’Union Nationale des Etudiants de France porte un projet fort et cohérent pour les aides sociales avec l’allocation autonomie, les orientations sur l’Enseignement Supérieur ne s’inscrivent pas dans un cadre revendicatif unique. Pour aboutir à un véritable projet qui rassemble l’ensemble des étudiants, nous devons nous fixer des objectifs clairs.
réformes visent à empêcher la formation de
C’est
cette
de
la
base
pour assurer que l’Enseignement Supérieur
revendications notamment sur les doctorants,
permette le développement de l’esprit critique.
de nouveaux concepts comme l’écologie, et
Une
l’Enseignement
assurera à l’UNEF de rester le syndicat de tous
Supérieur qui oublierait de former des citoyens
les étudiants, en phase avec l’ensemble de son
critiques ne permettrait pas de transformer
milieu.
de
l’apparition
à
qui
démocratisation
permettra
effervescence
citoyens responsables. L’UNEF doit se battre
nouvelles
la société. Nous devons donc analyser les réformes gouvernementales et les contenus
Le combat pour la démocratisation de l’Enseignement Supérieur :
des enseignements en prenant en compte la « valeur émancipatrice » des différentes formations. Nos réactions et nos revendications
Dans son « Manifeste pour une réforme
doivent se faire en fonction de ces principes. Le
démocratique de l’Enseignement Supérieur »
projet de l’UNEF pour l’Enseignement Supérieur
de 1964, l’UNEF défendait déjà la massification
doit viser cet objectif.
de l’enseignement supérieur qui a abouti à « l’université des 2 millions d’étudiants ». Notre
Le combat syndical :
projet syndical vise à transformer l’Université pour transformer la société en permettant à
Pour les mêmes raisons, le syndicat doit être
de nouvelles couches sociales d’accéder à
un outil d’émancipation sociale par sa structure
une éducation de haut niveau. Aujourd’hui, le
et par son fonctionnement. Faire le choix, en
gouvernement, s’il ne porte pas dans l’immédiat
conscience, de se syndiquer à l’UNEF, c’est
de projet destiné à introduire une sélection à
déjà faire preuve d’une capacité de résistance
l’entrée de l’Université, utilise d’autres moyens
face au gouvernement et d’une certaine
pour attaquer cet objectif en détruisant le contenu
autonomie intellectuelle. Le rôle du syndicat
des enseignements : les filières misant sur
est de prolonger la formation du militant dans
l’acquisition d’un esprit critique sont menacées,
un espace d’épanouissement et de formation
les contenus des diplômes sont modifiés vers
à l’esprit critique : l’engagement militant n’est
davantage de professionnalisation, les moyens
pas une forme d’ « encartement moral » ! Il
sont davantage tournés vers des supplétifs au
est bien entendu pour cela nécessaire qu’un
détriment des enseignements fondamentaux…
étudiant qui s’engage puisse prendre part à
Signataires Thomas Can, secrétaire général de l’AGE de Rouen Boris Chaumette, Commission de contrôle, élu au CNESER Jonas Didisse, BN, président d’AGE de Rouen Michael Fercoq, trésorier de l’AGE du Havre Jonathan Halimi, AGE de Paris 3 Amandine Jumel, déléguée au BN Ghislain Lafleur, VPE du CROUS de Haute Normandie Paul Lebouc Vautier, secrétaire général de l’AGE du Havre Pétronille Le Thiec, AGE de Caen Loic Lucas, VPE de l’Université de Rouen Marine Malandain, VPE de l’Université du Havre Pauline Masson, AGE de Rouen Anthony Morand, président d’AGE du Havre Florent Simon, trésorier de l’AGE de Rouen Mathilde Thune, commission administrative
toutes les discussions de son syndicat. Les
Le combat pour une autonomie intellectuelle :
structures d’un syndicat doivent permettre à l’individu de proposer, débattre, s’approprier les revendications et les orientations. Ainsi,
L’enjeu pour le gouvernement est d’empêcher
les militants doivent disposer d’une marge de
l’acquisition d’une « autonomie intellectuelle
manœuvre locale suffisante pour prendre des
» tout en maintenant un nombre important
initiatives, avec l’accord de leur section locale et
d’étudiants car les demandeurs d’emplois avec
dans le respect des orientations de la structure
un haut niveau de formation sont devenus
nationale.
nécessaires à l’économie libérale. Ainsi, les
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TEXTE PRÉSENTÉ PAR LA tendance pour une unef unitaire et démocratique
Face à la déferlante des attaques, faisons le choix de la résistance !
L
e 81ème congrès de L’UNEF s’inscrit dans un contexte social particulièrement difficile. Les deux premières années du règne Sarkozy ont été celles de tous les reculs : de l’offensive contre l’Université publique à la casse du droit du travail, en passant les politiques racistes par l’ex-ministère Hortefeux, rien n’échappe au rouleau compresseur conservateur. Les politiques libérales menées depuis des années sont directement à l’origine de la crise économique que l’on connaît. Pourtant, ces politiques sont aujourd’hui accélérées par le gouvernement Fillon.
Dans l’enseignement supérieur français, la
attaquant sur tous les fronts en même temps, il
mise en place de la LRU et la multiplication
a voulu infliger une défaite majeure au salariat
de réformes et décrets la complétant ont
et à la jeunesse. Loin d’y parvenir, Sarkozy
largement redessiné le paysage universitaire.
ne fait qu’attiser la colère : la mobilisation
Dans la France d’après, le « marché du savoir
historique du 29 janvier en est un signe. La
et de la connaissance » remplace peu à peu le
résistance des enseignants chercheurs depuis
service public d’enseignement supérieur. La
de nombreuses semaines montre la voie sur les
conséquence : l’éducation à plusieurs vitesses
facs. Les étudiants sont mobilisés et déterminés.
devient la norme. Pour les élites, des pôles ultra
Aujourd’hui le gouvernement tente d’imposer un
compétitifs et concurrentiels. Pour les classes
projet global et cohérent dans les Universités, et
populaires entrées par effraction à l’Université
face à cela nous devons organiser une riposte à
après 1968, des collèges universitaires n’offrant
la hauteur des enjeux. Nous devons porter dans
que des Licences hyper-professionalisantes
le milieu étudiant un projet alternatif et crédible,
n’ayant aucune valeur à moyen terme sur le
une rupture radicale avec les politiques libérales
Sous couvert de « modernisation » du pays,
marché du travail. En cassant ainsi les diplômes,
à l’œuvre à l’Université Seul un mouvement
c’est un nouveau modèle de société que la
le gouvernement s’attaque à nos protections
d’ensemble, majoritaire, unitaire et démocratique
classe dirigeante met en place. Un modèle dans
collectives. Tout comme le gouvernement
permettra de l’emporter et de mettre un coup
lequel le droit de tous à l’éducation, ou encore
renvoie la question de la hausse des salaires
d’arrêt à l’offensive du gouvernement. A la veille
à la santé, sont des reliques du 20° siècle. Le
à la négociation entreprise par entreprise,
de son 81ème Congrès, l’UNEF est donc mise
gouvernement de combat qui se trouve face à
il
laisser
devant ses responsabilités. Le CPE l’a montré
nous a entrepris une destruction systématique
chaque futur salarié négocier en tête à tête
en 2006, la capacité organisationnelle et la
de tous les acquis sociaux : remise en cause du
avec son patron. La précarité n’est donc plus
force militante de notre syndicat sont des atouts
droit de grève par le biais du « service minimum
simplement le lot quotidien des étudiants, c’est
majeurs. Il est temps de les mettre au profit d’une
», marchandisation des services publics, baisse
aussi leur seule perspective d’avenir. Alors
lutte sans concession contre les ravages de la
des impôts des plus riches, répression syndicale
que le pouvoir d’achat des étudiants ne cesse
modernisation universitaire. A l’heure où nos
dans le privé… Les objectifs sont clairs. Il s’agit
de baisser, le gouvernement propose des
camarades syndicalistes antillais nous montrent
de détruire les protections collectives des salariés
crédits à la consommation pour financer ses
la voie de la victoire, il est grand temps de suivre
pour baisser le « coût » du travail, d’ouvrir de
études ! Toujours plus soumis à la nécessité
l’exemple et de faire de notre Congrès la rampe
nouveaux marchés juteux, d’en finir avec toute
de se salarier au détriment de leurs études, les
de lancement d’une riposte qui soit enfin à la
forme de redistribution des richesses. Pendant
étudiants sont parmi les premières victimes de la
hauteur des enjeux et des attaques !
que les licenciements se multiplient, que le taux
crise économique.
individualise
les
diplômes
pour
sont asphyxiés financièrement, des milliards
Pourtant les résistances sont nombreuses face
sont distribués aux banques et les exonérations
à cette offensive sans précédent de la classe
I - La destruction du droit à l’éducation : une attaque
de cotisations patronales n’ont jamais été si
dirigeante. Depuis mai 2007 les étudiants se sont
contre la jeunesse pour
nombreuses. A l’échelle mondiale, c’est la guerre
mobilisés avec vigueur contre la LRU, n’ont eu
qui s’intensifie entre les pays impérialistes pour
de cesse de dénoncer les suppressions de poste
l’accaparement des richesses et des ressources
dans l’Education Nationale, ont lutté au côté des
partout sur la planète : occupation militaire de
lycéens, ont combattu les expulsions d’étudiants
l’Irak et de l’Afghanistan, menaces d’intervention
étrangers. Comme l’ensemble du mouvement
L’objectif du gouvernement de baisser le coût
contre l’Iran, soutien sans borne à l’Etat d’Israël
social, le milieu étudiant n’a pas baissé les bras
du travail est cohérent avec les impératifs du
malgré la barbarie dont il a fait preuve lors de
devant l’arrogance et les attaques de Sarkozy
nouveau Monopoly mondial qui sévit depuis vingt
l’agression militaire contre Gaza.
et de son gouvernement. Mais ce dernier a
ans : les Etats sont aujourd’hui en compétition
tout fait pour submerger les résistances : en
pour attirer les capitaux mondiaux, ce qui
de chômage explose et que les services publics
22
mieux salariat
précariser
le
!
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implique de taxer moins les entreprises et d’avoir des salariés bon marché avec des niveaux de qualification comparables. Le système éducatif
1- La réalité du milieu étudiant : précarité et inégalité devant le droit à l’éducation.
est au cœur de toutes les attaques. Il faut pour
successifs ont mis l’Université au banc des accusés sur la question du chômage des jeunes, en opposant aux formations généralistes la rhétorique de la «professionnalisation». C’est
la classe dirigeante réorganiser l’ensemble du
La précarité étudiante n’est plus à démontrer.
un des objectifs majeur qui a guidé la mise en
marché de travail, et donc réorganiser l’école
Depuis de nombreuses années se multiplient
place des réformes depuis une dizaine d’année.
qui forme les salariés de demain. Leur but est
les rapports qui l’attestent. Chaque année ce
Puisque le problème viendrait des formations,
de changer les règles du jeu, et pas seulement
sont plus de 800 000 étudiants qui sont obligés
il suffirait de calquer le contenu des formations
de faire des économies budgétaires. Comme le
de salarier pour financer leurs études. 20% de
sur les besoins immédiats du patronat régional
rappelait il n’y a pas si longtemps un ponte du
ceux-ci sortent du système universitaire sans
en termes d’emploi. La réforme LMD de 2003,
Medef, il est nécessaire de revenir un à un sur
diplômes, faute de pouvoir concilier scolarité
permettant à chaque université de produire sa
tous les acquis de 1945, et notamment l’accès
et salariat. Dans le même temps les dépenses
propre offre de formation régionale, répondait à
de tous à l’éducation et au savoir. Ce n’est pas
obligatoires augmentent chaque année ; frais
cet objectif. Cette tendance aux diplômes courts
un hasard si c’est l’Ecole dans son intégralité
d’inscription, hausse des loyers, augmentation
et professionnalisants est accentué par le Plan
qui se retrouve aujourd’hui dans la ligne de
du coût de la vie... Résultat, ce sont aujourd’hui
Réussite en Licence, qui remplace le contenu
mire du gouvernement. De la maternelle à
100 000 étudiants qui vivent sous le seuil de
fondamental de la Licence par des compétences
l’Université, c’est la marchandisation à tous les
pauvreté, pendant que le reste des étudiants
techniques (expression orale, rédaction de
étages : réforme de la maternelle, du primaire,
galèrent pour s’en sortir. Dans ce contexte,
CV,
du lycée, suppression des RASED, suppression
non content de laisser la masse des étudiants
déconnectées de l’enseignement fondamental
de postes, LRU…
dans une situation sociale inacceptable, le
du diplôme.
maîtrise
des
outils
informatiques…)
gouvernement en rajoute : suppression des
Contre la professionnalisation, défendre l’«insertion professionnelle durable»
contre
points de charges, augmentation des frais
l’école publique, Sarkozy n’a pas caché qu’il
d’inscription, proposition de crédits étudiants à
comptait faire de l’Université sa priorité. C’est
la consommation... Touchés de plein fouet par
l’enseignement supérieur qui forme une bonne
la crise économique, les étudiants sont parmi
Statistiquement, il est incontestable que
partie des futurs salariés et les enseignants.
les premières victimes de la régression sociale
les filières professionalisantes sont celles qui
Pour changer l’école, son fonctionnement et
orchestrée par Sarkozy.
permettent aux jeunes d’accéder plus vite à
Dans
son
offensive
généralisée
l’emploi. Cela tient en partie à la sélection
son rôle, il faut d’abord changer la formation de ses enseignants. Ce n’est pas un hasard si
Comme si cela ne suffisait pas, les conditions
à l’entrée des diplômes professionnels, qui
l’Université est un des secteurs les plus touchés
d’étude se dégradent elles aussi. On ne compte
recrutent leurs étudiants en fonction d’une
par les réformes qui sont menées tambour
plus les bâtiments délabrés dans les facs, violant
estimation des débouchés sur le marché
battant depuis mai 2007. A cela s’ajoute la
toutes les normes d’hygiène et de sécurité.
du travail. Contrairement aux idées reçues,
pression de Bruxelles, les classes dirigeantes
Pendant que 10 pôles d’excellence triés sur le
professionnalisation et démocratisation des
des différents pays d’Europe avançant la
volet sont refaits à neuf, on confie la gestion de la
études font dans la réalité rarement bon ménage.
construction d’un système marchand européen
misère aux universités elles-mêmes. Sur le plan
Statistiquement, le différentiel s’inverse sur une
qui puisse concurrencer les systèmes américains
social, les CROUS sont asphyxiés et menacés de
carrière entière : non seulement en fonction
et japonais. L’Europe est à la traîne sur ce
disparaître. Si l’on ajoute à cela la précarisation
du niveau de diplôme au départ, mais aussi et
terrain, et la France, où les gouvernements
du service public lui-même, la suppression
surtout en fonction du degré de culture générale,
successifs ont dû affronter un mouvement
de nombreux postes de fonctionnaires dans
de vision transversale des problèmes. Ceux qui,
étudiant puissant, en est l’un des plus mauvais
l’enseignement supérieur et la précarisation des
au long de leur vie professionnelle, seront le
élève dans la mise en place du marché du savoir
personnels, c’est le fait d’étudier dans de bonnes
plus à même d’affronter les défis des mobilités
et de la connaissance.
conditions qui est devenu précaire.
professionnelles, les évolutions des entreprises comme les évolutions économiques et sociales
Les attaques pleuvent depuis dix ans sur
Cernés par la précarité, chez eux comme dans
diverses et variées, ce sont ceux qui auront au
l’Université, et le gouvernement Sarkozy est
leur fac, les étudiants sont au cœur d’un système
départ le bagage le plus élevé en termes de
dans la droite ligne de ces prédécesseurs : des
largement inégalitaire. La précarité des étudiants
culture générale. Une formation suffisamment
décrets aux réformes, tout est bon pour mettre
est un obstacle au droit à l’éducation pour tous.
générale, c’est donc la garantie de ne pas être coincé dans un secteur d’activité particulier, et
en œuvre le modèle marchand. L’introduction de la loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités, loi cadre qui transforme en profondeur l’enseignement supérieur, a entamé
2 Professionnalisation et déqualification des diplômes : la précarité comme seul horizon.
donc à la botte d’un employeur. Sur un marché international toujours en mouvement, des diplômes directement adaptés au besoin des entreprises immédiats est une aberration pour
un tournant. Face à la multiplicité des attaques, nous devons aujourd’hui dégager la cohérence
La précarité n’est plus simplement le quotidien
les futurs salariés. Enfin, la professionnalisation
du projet du gouvernement afin de pouvoir établir
des étudiants : si on ne s’oppose pas à
ne peut que renforcer les inégalités sociales.
la stratégie la meilleure qui soit et imposer notre
l’entreprise actuelle de casse de nos diplômes,
Quand on est issu d’un milieu populaire, ce n’est
propre projet pour l’Université.
c’est aussi leur seule perspective d’avenir.
pas notre famille qui nous permet d’accéder
Depuis plusieurs années, les gouvernements
à un certain niveau de culture générale : soit
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Pour un processus non achevé qu’il est temps de stopper !
c’est l’école, soit on se retrouve coincé dans
gouvernement a inversé le rapport de force en
une inégalité de départ qui se cumulera tout au
2007 en introduisant la pierre angulaire de son
long de notre vie. La professionnalisation sert
dispositif pour l’enseignement supérieur. Celle-
avant tout les employeurs, en leur fournissant
ci, loi cadre de dérégulation, pose les conditions
Comme dans tous les pays «avancés» d’Europe
des salariés « prêts-à-l’emploi » adaptés sur
indispensables à la mise sur pied du marché du
dans l’application du modèle libéral, nous nous
mesure aux besoins du patronat local. A celle-
savoir et de la connaissance et représente un
dirigeons vers un système éducatif à plusieurs
ci, nous devons opposer une véritable politique
point d’appui pour toutes les réformes qui lui ont
vitesses : d’un côté des «collèges universitaires»
d’insertion professionnelle durable, vectrice
succédé.
de masse formant jusqu’à la Licence, de l’autre des «pôles d’excellence» sélectifs adossés à la
d’émancipation sociale.
La LRU, pierre angulaire du dispositif gouvernemental
Mission : déqualification !
recherche. L’Opération Campus, qui concentre les moyens sur dix campus universitaires, vise à la création de ces pôles compétitifs à l’échelle
L’objectif de la professionnalisation telle qu’elle
La LRU est une loi cadre. Elle pose les deux
mondiale. Dans la même veine, B. Apparu,
se pratique est de déqualifier nos diplômes, de
composantes nécessaires à l’apparition du
rapporteur UMP pour l’enseignement supérieur,
soumettre les futurs salariés au patronat. La
marché dans l’enseignement supérieur :
avouait que la possibilité pour les universités
casse du cadre national des diplômes impulsée
de sélectionner leurs étudiants était un élément
par la réforme LMD participe de cette entreprise :
- L’apparition de plusieurs opérateurs mis en
indispensable du projet gouvernemental et avait
sans cadrage national des contenus de diplômes
concurrence : on parle pour la première fois
été évacué de la loi LRU pour des raisons de
et sans reconnaissance de ceux-ci dans les
dans cette loi non plus de l’Université, mais des
stratégie politique. La Réforme de l’Allocation
conventions collectives, avec des diplômes à la
universités qui représentent autant d’opérateurs
des Moyens aux universités (RAMU), qui pose
carte qui différent d’une fac à l’autre, les salariés
sur le nouveau marché. Pour ca la loi donne
entre autres le taux de réussite au diplôme
de demain se retrouverons en tête à tête avec
aux universités la possibilité de se construire un
comme critère pour l’attribution de financements
leur patron, sans possibilité de se défendre
patrimoine (possibilité de vendre ou louer leurs
aux facs, va obliger les universités à sélectionner
collectivement. Si on peut se réjouir à première
bâtiments dans une logique purement financière),
leurs étudiants à l’entrée de certains diplômes
vue de la reconnaissance du niveau Bac + 5 de
de chercher des financements (crédits d’impôts
pour conserver leurs crédits. Fini le temps où
la formation des enseignants, la Masterisation
pour les financeurs et participation de ceux-ci
le gouvernement prenait le risque de formuler
que tente d’imposer le gouvernement est être
dans le dispositif universitaire par le biais des
son projet et de permettre à une opposition
en réalité une nouvelle attaque contre la valeur
fondations) et enfin de choisir son personnel.
politique de voir le jour : dans la France d’après,
de nos diplômes, qui fera passer à moyen terme
Le choix des personnels porte un sérieux coup
il intervient par micro-réformes dont l’aspect
le niveau de qualification standard de Bac + 3 à
au statut de la fonction publique, corrolaire de
technique rend difficile la compréhension du
Bac + 5. En effet, on imagine mal par exemple
l’existence du service public : avec le marché de
processus d’ensemble. Le retrait de la RAMU doit
un avocat moins formé qu’un enseignant, et
l’enseignement apparaît un autre marché, celui
être obtenue, sans quoi la sélection sera bientôt
donc les concours du barreau rester à Bac +
des personnels enseignants et non-enseignants.
une pratique commune. Enfin, la Masterisation
4. Le Bac + 5 va devenir la règle pour accéder
Le décret sur le statut des universitaires est un
de la formation des enseignants est un préalable
à un emploi de qualité, alors que la sélection
décret d’application de la LRU.
à l’application de ce modèle au primaire et
à l’Université s’opère actuellement à l’entrée - L’apparition d’un régulateur de marché
réforme Darcos au lycée. La suppression des
processus qui laissera à terme la masse des
indépendant, à savoir l’Etat. Pour les libéraux,
concours nationaux n’est qu’une question de
étudiants sur le banc de touche, c’est-à-dire avec
la concurrence ne peut être effective que si
temps, les Masters enseignement n’ayant aucune
des Licences qui ne vaudront plus grand-chose.
les financements publics sont distribués d’une
cohérence au niveau national. Le projet de loi
De plus, en supprimant les stages rémunérés, le
manière unique et objective : la réforme de
sur les Etablissements Publics d’Enseignement
gouvernement laisse sur le carreau les étudiants
l’allocation des moyens s’inscrit par exemple
Primaire est une réforme de gestion du primaire
qui n’auront pas les moyens de financer deux
dans cette logique. D’une part on a institué des
calquée sur le modèle de la LRU.
ans de plus à la fac .
critères objectifs de répartition, d’autre part les
3 - La mise en concurrence des Universités : l’arme de déqualification massive de nos diplômes.
24
au secondaire, comme le laisse envisager la
du M2. La réforme des IUFM enclenche un
budgets sont globalisés avec la fin du fléchage
La mise en place du marché de l’enseignement
des crédits. Les règles du jeu sont posées, et les
supérieur est la meilleure arme du gouvernement
opérateurs peuvent librement développer des
pour
stratégies sur le marché.
diplômes. d’une
professionnaliser L’existence
multiplicité
et
déqualifier
nos
d’un
marché,
donc
d’«offre
de
formations»,
Avec la LRU, «tout devient possible». Le
est contradictoire avec l’idée d’un cadrage
Le débat dans la communauté universitaire,
terrain était préparé à l’avance : l’autonomie
national des contenus de diplômes et de leur
déclenché par la mobilisation des enseignants-
pédagogique des diplômes mise en place par
reconnaissance dans les conventions collectives.
chercheurs, s’est cristallisé à juste titre autour
la réforme LMD était un préalable à l’autonomie
Les «universités entrepreneuriales», dans leur
de la loi LRU. Si les stratégies internationales
financière. La réforme ECTS de 2001 fourni la
construction d’une stratégie économique et
de
l’enseignement
monnaie européenne des futures marchandises
poussées par les critères d’efficacité mis en
supérieur ont toujours eu du mal à s’imposer en
échangeables internationalement. Les réformes
place actuellement, chercheront les meilleurs
France face à un mouvement étudiant fort, le
et décrets actuels visent à achever le processus.
débouchés immédiats pour leurs diplômés en
marchandisation
de
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professionnalisant à outrance. Quand bien
d’ouvrier à de grandes chances de finir ouvrier.
casser nos droits, il veut nous infliger une défaite
même les universités ne seraient pas contrôlées
Les réformes gouvernementales vont avoir
historique.
majoritairement par des investisseurs privés,
comme conséquence de fermer les portes des
Le gouvernement n’a qu’une chose en tête,
les objectifs d’asservissement de l’Université et
facs d’élites aux étudiants issus des classes
briser une à une les résistances pour dérouler
des futurs salariés au marché seront remplis.
populaires. Le système de l’«orientation active»
son projet. La mise en place successive de ses
Enfin, suivant les conseils avisés du MEDEF,
est un dispositif qui permet de gérer les flux
décrets accélère la destruction de nos droits.
la substitution du marché au service public
d’étudiants, pour éviter par exemple qu’un
Nous devons nous donner les moyens de mettre
constitue une ultime victoire de la droite contre
bachelier
professionnel
un coup d’arrêt à la politique de Sarkozy, et pour
le mouvement social : la destruction du droit à
s’inscrive en Licence générale (partant du
cela de le combattre frontalement. Nous ne
l’éducation et de l’accès au savoir pour tous.
principe qu’il y échouera). Ce principe est injuste
pouvons pas laisser ce gouvernement détruire
socialement : chacun doit pouvoir s’inscrire
nos droits les uns après les autres sans rien
librement dans l’Université de son choix, sans
faire. Nous devons chercher par tous les moyens
être jugé sur des pré-requis mais sur ses
à riposter pour imposer un projet alternatif.
4 - Quand le marché remplace le service public : la fin du droit à l’éducation pour tous
technologique
ou
résultats. Le système induit par l’orientation active ne cesse d’être renforcé, par exemple avec
Une offensive idéologique l’émancipation de la jeunesse
contre
le Plan Réussir en Licence quand il promet une prime aux IUT attirants plus de bacheliers pro
A) Une stratégie qui réponde aux enjeux de la situation et qui permette de gagner.
et techno que la moyenne nationale. S’il existait Ce qui relevait du service public est désormais
plusieurs Bacs pour plusieurs milieux sociaux, il
considéré comme une manne de profit à
doit aujourd’hui exister pour le gouvernement de
exploiter. En substituant le marché au service
multiples offres de formations universitaires pour
public, le gouvernement change le rôle de
plusieurs milieux sociaux, et chacun doit être sûr
l’Université, comme le rapport des étudiants aux
de rester socialement à sa place.
1 - Une situation contrastée Des résistances importantes Depuis l’élection de Sarkozy, les luttes se sont multipliées dans de nombreux secteurs de la société. De la mobilisation contre les régimes
diplômes. La jeunesse n’est plus formée en tant que future génération de citoyens, à qui il faudrait
Le projet du gouvernement de marchandisation
spéciaux à la défense des travailleurs sans-
donner des clefs de compréhension du monde
de l’enseignement supérieur n’est pas compatible
papiers, les solidarités tentent de s’organiser.
pour faire exister la démocratie. Le rapport au
avec notre projet syndical. La démocratisation
Dans ce contexte de résistance sociale, le
diplôme est individualisé, les cadres collectifs
de l’Université, c’est-à-dire la réussite de
milieu universitaire est l’un des plus combatifs.
sont brisés comme les solidarités qu’ils auraient
tous sans distinction de classe sociale, est
Les batailles locales sur des revendications
pu permettre. Derrière l’étudiant «acteur de sa
incompatible avec l’apparition des «universités
spécifiques ont été très nombreuses. Surtout,
formation», c’est l’étudiant-client «investissant
entrepreneuriales». Au fil des réformes, notre
la mobilisation contre la LRU a mis des milliers
dans sa formation» qui se profile. C’est ainsi qu’il
syndicat n’a pas su décrypter à temps la
d’étudiants dans la rue et en AG, démontrant ainsi
faut comprendre la volonté gouvernementale
cohérence du projet de la classe dirigeante. Le
la combativité du milieu étudiant. Aujourd’hui
d’introduire un système de prêts à taux zéro pour
terrain était miné depuis plus de dix ans. Des
plus que jamais, la jeunesse est déterminée à en
supplanter le système de bourses sur critères
erreurs stratégiques de taille ont été commises.
découdre avec Sarkozy.
sociaux. Les réformes ne visent pas uniquement
Si certains droits étudiants ont pu être conservés,
à mettre les facs en concurrence, elles mettent
les réformes structurelles passent. Durant cette
les étudiants eux-mêmes en concurrence. La
période l’UNEF a su gagner des batailles, mais
Pour la première fois depuis mai 2007, la
marchandisation du système éducatif permet
il est aujourd’hui grand temps d’affronter la
confiance est dans notre camp. En chute libre
l’apprentissage dès le plus jeune âge de la
machine libérale, sans quoi il est bien possible
dans les sondages, le chef de file des libéraux
guerre économique. Le projet du gouvernement
qu’elle finisse par perdre la guerre !
paye aujourd’hui une politique antisociale qui ne
Un gouvernement affaibli
passe plus. Considéré comme intouchable en
représente une offensive idéologique sans précédent contre la jeunesse.
II) Une
La mise en place de deux systèmes universitaires, pour deux jeunesses
construire
stratégie la
pour
contre
2007, le gouvernement Fillon a subi un premier revers politique lors des municipales de 2008. Fragilisé, il a répondu à la crise économique par un cadeau de 15 milliards aux banquiers. Plus
offensive
que jamais sous pression, Sarkozy doit affronter La mise en place d’une université à deux
Nous sommes face à un projet global du
une exaspération généralisée de la population
vitesses revient à en éjecter aujourd’hui les
gouvernement qui vise à redéfinir l’enseignement
contre leurs politiques au service des plus
fils des classes populaires qui se sont battus
supérieur. Les nombreuses réformes et les
riches.
pour y entrer hier. Si la démocratisation de
décrets ne sont que les différents volets d’un
Dans ce contexte, la mobilisation des lycéens
l’école n’était pas effective, elle sera bientôt
projet dont le but est de remettre en cause
cet hiver a donné des sueurs froides aux
impossible avec ce modèle universitaire. Les
l’accès à une éducation de qualité pour tous et de
dirigeants. Si les lycéens ont réussi à eux seuls
différents types de Bacs ne sont pas composés
soumettre l’université à la loi de la concurrence
à faire reculer le gouvernement, c’est avant tout
du même public social, comme les différents
internationale. Dans ce contexte l’idée même
parce qu’il tremble devant l’idée d’un mouvement
types de Bacs n’amène pas aux mêmes strates
de démocratisation de l’enseignement supérieur
de la jeunesse qui pourrait s’étendre aux salariés,
de l’échelle sociale. Étonnamment, un fils
est en recul. Sarkozy ne veut pas seulement
à l’image de la mobilisation anti-CPE. Et surtout
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la révolte de la jeunesse grecque n’était pas
sociaux ont été nombreux. Mais que ce soit le
loin de donner des idées en France, scénario à
mouvement contre la réforme des retraites
éviter absolument pour les dirigeants. Face à la
ou de la Sécu, que ce soit le mouvement des
grève exemplaire en Guadeloupe, il a été obligé
intermittents ou bien la grève à la SNCM, il est
Il faut, dès que possible, créer des liens entre
d’accorder 200 euros d’augmentation de salaire.
clair qu’aujourd’hui aucun secteur n’est assez fort
les questions concrètes pour montrer la logique
Cette victoire prouve que c’est possible de
pour gagner seul. La victoire contre le CPE est à
des attaques actuelles et la nécessité d’y
remporter des victoires face à ce gouvernement
ce titre une lutte exemplaire : dans l’unité, il est
répondre. Lorsque différentes universités sont en
et ne fait que l’affaiblir d’autant plus.
possible d’infliger une défaite à un gouvernement
lutte sur la réforme des IUFM, les suppressions
et à sa politique.
de postes... Nous devons expliquer à tous les
Des difficultés à remporter des batailles
Unifier les revendications…
C’est fort de ce bilan que nous devons
étudiants que ces réformes découlent de la
Poutant le bilan des victoires depuis 2007
entamer un bras de fer sans concession avec
LRU, nous devons pousser à ce que ces luttes
n’est pas significatif. Malgré les résistances,
le gouvernement et Sarkozy. Nous ne pouvons
s’unifient contre la réforme elle-même. Lorsque
l’université à la sauce libérale prend corps. Si les
nous permettre d’attendre sagement 2012,
plusieurs universités sont en lutte, nous devons
différentes mobilisations ont pu obtenir quelques
l’urgence est d’infliger au gouvernement une
montrer ce qui leur est commun. L’opposition
avancées, la politique du gouvernement continue
défaite sur le terrain social. Lycéens, étudiants,
entre «facs poubelles» et «pôles d’excellence»,
à s’appliquer. Parce qu’elles sont restées
jeunes travailleurs, salariés du public comme
la sélection sociale sont des phénomènes
parcellaires, isolées, ces luttes n’ont pas permis
du privé, nous devons unir nos forces pour
largement perçus par les étudiants, à nous
de gagner dans la durée .
renverser la vapeur. Au-delà de simples
de montrer que cela passe par les réformes et
A l’inverse de 2006 lors du CPE, la mobilisation
campagnes politiques et de journées d’action
qu’il faut lutter contre pour construire une grève
n’est pas parvenue à recentrer ses revendications
sans lendemain, nous devons construire pas à
nationale à même de renverser le rapport de
sur des mots d’ordre clairs et permettant de faire
pas un rapport de forces suffisant pour obtenir
forces.
le lien entre le milieu étudiant, les personnels et
enfin des victoires significatives.
les enseignants chercheurs. Pour autant, l’heure
Loin d’être un vœu pieu, la grève générale est
n’est pas au défaitisme. La mobilisation récente
le seul moyen pour gagner et la seule perspective
de la communauté universitaire montre que les
que nous offre le contexte social. Face à
On ne fait pas une grève massive en étant
enseignants sont prêts à tenir un bras de fer
l’arrogance de Sarkozy, seul un mouvement
minoritaire, et notre boussole est donc bien
avec Pécresse. Cette détermination redonne
d’ensemble unifiant les luttes sectorielles peut
la construction d’une grève majoritaire. Il est
espoir au milieu étudiant : les jeunes ne sont pas
nous permettre de gagner. La grève générale
nécessaire de s’adresser à l’ensemble des
prêts à abandonner la bataille contre l’autonomie
aux Antilles nous montre le chemin d’une lutte
étudiants et pas seulement aux seuls mobilisés,
des universités et voir leur avenir sacrifié par les
exemplaire, unitaire et démocratique. Nos
en massifiant et en conscientisant patiemment.
politiques libérales.
camarades antillais nous ont montré qu’il était
Mais on ne fait pas non plus une grève majoritaire
Malgré l’arrogance du gouvernement et sa
possible de gagner contre ce gouvernement.
sans que la majorité des étudiants soient actifs.
volonté de faire taire les voix discordantes, le
L’unité syndicale qui a permis la réussite de la
Il faut donc chercher à convaincre qu’il faut
mouvement social relève la tête. Au-delà des
journée du 29 janvier doit être un point d’appui
s’impliquer au quotidien dans la construction de
universités, c’est le contexte social qui doit nous
pour construire une résistance collective qui
la grève, condition pour pouvoir ensuite dégager
convaincre qu’il y a aujourd’hui toutes les raisons
renverse radicalement le rapport de forces.
des forces pour se tourner vers l’extérieur. Pour
de se mobiliser. La journée d’action unitaire du 29
Défendre
une
orientation
dans
les
mobilisations qui permette de gagner
cela, nous devons pousser au développement
janvier a été sur ce point une immense réussite.
Sur quels axes mobiliser ?
des cadres d’auto-organisation, à commencer
Cristallisant le ras le bol de la grande majorité
Pour gagner la bataille, il ne suffira pas
par les AG elles-mêmes ! L’auto-organisation doit
de la population, cette journée a mis ensemble
d’expliquer les dernières réformes en date dans
permettre à l’ensemble des étudiants de se saisir
dans la rue le privé et le public, les profs et les
l’enseignement supérieur, surtout dans une
des enjeux de la situation et de la mobilisation
cheminots, les hospitaliers et les licenciés de
période où chaque année universitaire connaît
ainsi que de pouvoir décider tous ensemble de la
Renault-Sandouville, les étudiants, les lycéens…
son lot de mouvement social. Les différents
totalité des questions relatives à la mobilisation.
Au-delà de toute attente, ce sont 2,5 millions de
décrets du gouvernement sur le financement, les
La massification d’une mobilisation passe par
personnes qui, dans la rue, ont redonné espoir
enseignants chercheurs, les personnels, sont
la prise en charge par la majorité des étudiants
au mouvement social et ont dégagé de nouvelles
des conséquences directes de la loi d’autonomie
de leurs propres affaires. Pour permettre aux
perspectives pour l’avenir.
des universités. L’enjeu est de parvenir à mettre
étudiants d’écrire leur propre tract et de fixer
en lumière, au travers de toutes ces réformes, le
leur propre rythme, nous devons développer
projet global du gouvernement : la mise en place
des comités de mobilisation ouverts à tous
du marché du savoir et de la connaissance. Il
ceux qui veulent mener de l’activité. Construire
faut amener la question de la LRU en l’articulant
l’auto-organisation, cela ne veut pas dire que le
Incontestablement, le rapport de forces n’est
aux mesures concrètes et immédiates qui en
syndicat se dissout devant la mobilisation mais
donc plus le même en 2009 qu’en 2007. Dans la
découlent aujourd’hui et se battre également pour
simplement que celui-ci respecte les formes
jeunesse comme chez les salariés, l’heure est
son retrait. Il faut avancer sur des revendications
d’organisation dont se dotent la mobilisation
à la mobilisation. Pour autant les victoires sont
qui portent un projet en rupture avec celui du
(AG…) et les mots d’ordre et rythmes décidés
maigres depuis l’élection de Sarkozy et le bilan
gouvernement, des revendications aptes à
par les cadres d’auto-organisation.
doit en être tiré. Depuis 2003, les mouvements
enrayer la machine libérale : le cadrage national
2 -Il est possible de gagner, par la grève générale !
26
des intitulés et des contenus des diplômes.
Pour permettre au mouvement de s’étendre et
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de se renforcer, nous devons chercher à l’unifier
permanente des salariés.
ne soient plus en ordre dispersé.
nationalement, tant au niveau des rythmes que
Pour que nos diplômes aient une valeur
de ses revendications. C’est en centralisant la
Un mouvement d’ensemble ne se décrète pas,
reconnue partout dans la société, il faut aussi
grève à un niveau national que nous en ferons
il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour le
remettre en oeuvre un cadre national des
plus qu’une somme d’universités en lutte.
déclencher. Il faut comprendre aujourd’hui que
diplômes. Non seulement la dénomination des
Les étudiants ne gagneront pas seuls, il faut
c’est possible et s’appuyer sur ces potentialités,
mentions des diplômes doit être la même partout
chercher à entraîner, une fois que les étudiants
pour mobiliser les étudiants et les amener vers
ainsi que les modalités de validation, mais le
sont mobilisés, les salariés dans la bataille. Et
la victoire afin d’imposer un projet alternatif
contenu du tronc commun de chaque mention
c’est possible parce que l’université n’est pas
pour l’enseignement supérieur qui permette
doit être défini nationalement.
un vase clos coupé du reste de la société. Afin
réellement de permettre un libre accès de toutes
Exemple : un diplôme qui a le même contenu et
de faire le lien entre les étudiants et les salariés
et tous à un enseignement supérieur et à des
le même intitulé partout et reconnu nationalement
la question centrale qui doit être au cœur de
diplômes de qualité.
une Licence MacDonald’s. Ce diplôme pourrait
notre intervention est celle des diplômes et des qualifications; si nous nous battons pour
même parfaitement être reconnu dans la
B) Imposer un projet alternatif
Convention collective de MacDonald’s ou de la
des diplômes de qualité pour tous c’est parce
restauration rapide, il n’en resterait pas moins
que cela permettra d’avoir des conditions de
Aujourd’hui le syndicat doit se donner les
un diplôme bidon. Il est donc impératif de lier un
travail décentes (conventions collectives) et
moyens de construire une mobilisation d’ampleur
cadrage national et un contenu tourné vers la
des salaires à la hauteur des qualifications. En
car l’enjeu est de taille : imposer face au projet du
connaissance de la discipline.
cela nos revendications rejoignent celles des
gouvernement, une éducation et des diplômes
salariés.
de qualité pour tous. Un diplôme de qualité, c’est un diplôme
Organiser le milieu étudiant
accessible à tous, qui donne des connaissances
Pour reconstruire largement la conscience
disciplinaires, un esprit critique réel et qui donne
dans le milieu étudiant de la nécessité de
A
l’opposé
de
la
professionnalisation
voulue par le MEDEF, nous proposons une
des droits dans le monde du travail.
véritable insertion professionnelle de qualité.
s’organiser collectivement pour agir, il n’y a pas de raccourci. Il faudra des luttes d’ampleur
Pour une insertion professionnelle de qualité
Accessible à tous
L’ensemble des formations doit comprendre des enseignements d’insertion professionnelle
mais la première chose à faire, c’est de faire la démonstration au quotidien de l’utilité de
Un diplôme de qualité accessible à tous passe
avec des cours, par exemple, de droit du travail,
l’organisation collective et du syndicat. Notre
par un véritable service public d’enseignement
dispensés par des juristes, des syndicalistes,
syndicat doit être en capacité d’agir au quotidien
supérieur débarrassé des logiques marchandes
des salariés...
pour la défense des droits des étudiants et doit
et de rentabilité, avec des financements
L’ensemble des diplômes doit donner accès
peser sur la réalité en obtenant des victoires sur
100% publics et égalitaires, seule garantie de
à des qualifications reconnues dans les
les questions les plus concrètes et immédiates
l’égalité entre tous. C’est aussi un encadrement
conventions
(pouvoir d’achat en baisse, frais d’inscription
pédagogique de qualité et des conditions
doivent garantir un niveau de rémunération et
qui augmentent, problèmes d’inscription, de
d’études décentes, aux antipodes de ce que veut
des droits précis en termes de conditions de
bourse…). Ce n’est que par la résolution la plus
faire le gouvernement avec les suppressions
travail. Sur le marché du travail, il faut également
systématique des problèmes que rencontrent
de poste et l’Opération campus. Cela veut dire
que l’ensemble des diplômes aboutissent à des
l’ensemble des étudiants tout au long de
aussi absence de sélection, qui prive certains du
grades reconnus au même niveau dans les
l’année que nous ferons la démonstration dans
droit de progresser, alors que Pécresse évoque
conventions collectives.
la pratique que ce n’est que par l’organisation
à nouveau une possibilité de sélection entre L et
et la lutte collective que l’on peut défendre nos
M.
Ces
qualifications
Les stages tels qu’ils existent aujourd’hui n’apportent en terme de formation que très peu. Dans l’immédiat nous devons nous battre pour
droits ou en gagner de nouveaux (campagnes SOS examens, SOS inscriptions, problèmes de
collectives.
Un vrai contenu
un suivi pédagogique strict des stages, une rémunération des stagiaires à la hauteur du poste
bourses, de logement...). Lors des campagnes visant à résoudre les problèmes concrets des
Un diplôme de qualité, c’est d’abord un fort
occupé, et une limitation de la durée des stages
étudiants, nous devons faire le lien avec les
contenu général, c’est-à-dire que l’essentiel
afin d’empêcher les entreprises de fonctionner
réformes universitaires et la dégradation de
du contenu du diplôme est tourné vers la
avec une majorité de stagiaires (l’équivalent de
l’enseignement supérieur et expliquer que seule
connaissance de la discipline. Il faut donc
200 000 emplois temps plein).
une opposition sans concession à l’ensemble
privilégié l’acquisition de connaissances réelles
Il est évident que les politiques sociales et
des réformes libérales permettra d’enrayer la
et non pas de micro compétences adaptées à un
universitaires du gouvernement ne sont que
dégradation continuelle de nos conditions de vie
poste de travail spécifique dans une entreprise
deux volets d’un projet politique cohérent. Avec
et d’études. Nous pouvons donner confiance aux
spécifique (ex: chef de rayon Carrefour…)
la forte augmentation de la sélection sociale, la
étudiants pour qu’ils luttent en s’appuyant sur les
Seule une formation initiale d’un haut niveau de
revendication d’un diplôme qualifiant resterait
difficultés actuelles du gouvernement et sa peur
qualification, tant dans les savoirs fondamentaux
lettre morte sans un accès égal de toutes et tous
que les luttes se généralisent. Les étudiants
que
à des conditions de vie et d’étude décente.
sont un des secteurs les plus combatif, il faut
professionnels,
organiser la combativité sur la durée pour qu’ils
des bases nécessaires à la requalification
dans
les
domaines peut
techniques
garantir
et
l’acquisition
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Pour un pré-salaire d’autonomie !
et du rapport de forces existant, la confrontation
droits étudiants sont préservés, de relayer
apparaît de plus en plus indispensable pour
les luttes qu’il peut y avoir sur l’université, de
Dépourvue de statut social propre, la jeunesse
imposer notre projet, et l’arme dont nous
nouer des contacts avec les enseignants et les
compte parmi les premières victimes de la
disposons reste l’action collective. Nous devons
BIATOSS et obliger l’université à se positionner
crise et se voit contrainte à une alternative
chercher à construire un syndicat de masse,
sur certains sujets. Pour obtenir de réelles
entre dépendance familiale et salariat. Pour
unifié, démocratique, qui soit dans le camp du
victoires, il faut combiner l’action des élus et la
ses franges les plus en difficulté, un salaire à
mouvement social et qui se donne pour objectif
construction d’un véritable rapport de forces.
mi-temps ne suffit même pas à répondre aux
de transformer la société.
Nous devons envisager les élections de l’année
besoins minimaux alimentaires ou de santé, et les étudiants boursiers pouvant se passer d’un complément salarial se font rares.
prochaine comme une période test pour un
1-Faire le choix mouvement social
définitif
du
programme d’urgence pour les étudiants en rupture radicale avec le gouvernement et son projet : il faut le battre dans la rue et dans les
Les jeunes aujourd’hui sont toujours infantilisés
L’heure est à la résistance et à son
; majeur civilement à 18 ans, ils sont socialement
organisation. Le rôle de l’UNEF dans la jeunesse
dépendants de leurs parents jusqu’à 25 ans
est aujourd’hui central : pour le service public
Ce n’est qu’une fois ce rapport de forces
(demi-part fiscale, allocations familiales jusqu’a
d’enseignement supérieur, pour notre avenir
établit, et pas avant, que des négociations
21 ans) et ne peuvent de fait s’émanciper et
à tous, contre la machine libérale, le syndicat
peuvent être envisagées. La LRU l’a montré,
prétendre à leur autonomie (logement individuel,
doit dès aujourd’hui poser les bases de
une négociation à froid ne peut pas être une
choix d’études et de vie…). La famille reste
l’affrontement.
négociation victorieuse. Se mettre à la table
urnes !
encore l’horizon indépassable d’un système
Pour s‘inscrire dans le camp du mouvement
des négociations avec un gouvernement quand
d’aide sociale injuste et insuffisant (plus de
social, le syndicat doit d’abord démontrer son
on est le syndicat majoritaire n’est pas un
500000 bourses définies sur les revenus des
utilité au quotidien pour pouvoir convaincre
acte répréhensible en soi. Mais cela entraîne
parents). Nous proposons donc une allocation
les étudiants de se mobiliser, au moment où
parfois le syndicat dans une position difficile à
d’autonomie pour toutes et tous basé sur un
le gouvernement casse le service public de
tenir : comment refuser une réforme que l’on a
projet pédagogique et professionnel et non
l’enseignement supérieur et organise la mise en
négocié ? Comment négocier ce que l’on refuse
pas une « aumône de l’Etat providence ».
concurrence entre les universités. Une UNEF
? Finalement cela revient presque à chercher, en
Cette allocation serait financée par deux biais
responsable c’est une UNEF qui s’oppose sans
commun avec le gouvernement, à appliquer une
: en préalable la refonte du système d’aides
concession aux réformes libérales. En fédérant
réforme dont nous ne voulons pas. Pour imposer
sociales actuelle et par la cotisation sociale
sur son projet, elle fait le choix d’être une
nos revendications et gagner, le moyen d’action
(cotisation salariale et cotisation patronale). Le
boussole pour canaliser la colère qui monte de
privilégié doit rester la construction d’une grève
montant doit être suffisant et évalué de manière
plus en plus afin de défendre nos droits et en
étudiante et à terme la construction de la grève
rigoureuse pour permettre aux jeunes de se
gagner de nouveaux.
générale.
consacrer pleinement à leur projet avec un suivi pédagogique pour une meilleure réussite et une
La faible participation des étudiants aux
Pour être un syndicat responsable, l’UNEF a
insertion professionnelle satisfaisante. La forme
élections (moins de 20%) démontre qu’ils ne
besoin d’être un outil efficace, au service des
de rétribution ne peut être un salaire en tant que
jugent pas cela utile et qu’ils ne pensent pas
étudiants.
tel puisque ce dernier est indexé sur une grille
que le syndicat est utile pour les représenter.
de qualification. Le jeune étant en formation et
En prouvant au quotidien l’utilité du syndicat,
cherchant à acquérir ces qualifications, doit donc
en prouvant que le projet que nous portons
avoir une rémunération forfaitaire, un présalaire
et que notre stratégie permettent de gagner,
définit préalablement
au même titre que les
nous pouvons faire du temps des élections un
retraites par répartition. Ceci supposera une nette
élément de la construction du rapport de forces
L’UNEF demeure encore aujourd’hui et de
hausse des salaires puisque la cotisation est un
sans concentrer tous nos efforts. Elle ne doit
très loin la première organisation étudiante.
élément de salaire. Cette hausse des salaires
pas non plus être un obstacle à la mobilisation
La majeure partie des étudiants, lorsqu’ils
est indispensable, c’est pourquoi il faut relier
des étudiants et l’UNEF doit, si nécessaire,
rencontrent un problème, se tournent vers
nos revendications avec les salariés (hausse
faire le choix du mouvement et ne pas céder
l’UNEF. Néanmoins, il y a toujours moins de 1%
des salaires…) et revenir sur la destruction du
au chantage électoral comme elle a su le faire
d’étudiants syndiqués et le décalage entre niveau
système des retraites par répartitions
au moment des élections du CROUS de 2006,
des luttes et niveau d’organisation des étudiants
pendant le CPE.
reste fort. Nous devons travailler à renforcer
III- Un syndicat de tous les
Construire un syndicalisme unifié
Avoir des élus permet d’avoir des informations
l’organisation des étudiants, l’unification du
sur ce qui se passe et de gagner quelques
milieu étudiant et l’unification syndicale. En
avancées mais il est utopique de croire que c’est
effet, ce n’est que par la construction d’un outil
dans ces instances que la seule action des élus,
cherchant consciemment à regrouper en son
Plus que jamais les étudiants ont besoin d’un
permet de changer l’université (composition
sein la majorité des étudiants que nous nous
syndicat utile au quotidien, qui soit à l’offensive,
des conseils défavorable aux étudiants…).
donnerons les moyens de construire un outil à
qui ne lâche rien face aux attaques libérales.
Finalement, avoir des élus permet d’informer
même de résister efficacement aux attaques de
Face à la cohérence du projet gouvernemental
l’ensemble des étudiants, de vérifier que les
la classe dirigeante.
combats
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2 - Construire un outil efficace
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devons
minoritaires ne sont pas conviés aux réunions
que les adhérents payent une cotisation en
systématiquement chercher à renforcer l’UNEF
Pour
cela,
bien
sûr
nous
hebdomadaires, les adhérents n’ont pas tout
adhérant.
en y faisant adhérer de nouveaux étudiants.
le temps accès aux locaux du syndicat, encore
Nous devons également chercher à gagner
moins quand ces camarades sont dans une
les gens sur la durée : trop nombreux sont les
tendance minoritaire. Sans parler de l’interdiction
étudiants qui ne restent à l’UNEF qu’un an, au
pour les minorités de s’adresser à l’ensemble
cours de leur première année, et qui repartent
des adhérents du syndicat du fait de l’absence
ensuite faute d’avoir été convaincus de l’utilité
de partage des fichiers d’adhérents.
3 - Un syndicat de transformation sociale Pour un syndicat de transformation sociale
du syndicat. Nous devons chercher à faire de
Le droit de tendance est un fonctionnement
chaque adhérent de l’UNEF, un militant syndical
qui permet d’exprimer, de mesurer et de
En tant que syndicat étudiant, l’UNEF a vocation
régulier. Cela ne veut pas dire faire de l’activité
représenter les différentes orientations. Il faut
à défendre les intérêts matériels et moraux
militante un préalable mais chercher à faire que
donc que l’orientation du syndicat soit sous
des étudiants. Cependant, notre engagement
l’ensemble des membres du syndicat puisse
contrôle permanent des adhérents. Aujourd’hui
syndical ne se limite pas à l’université. Les
mener une activité.
les modalités de vote organisent la concurrence
valeurs que nous portons nous conduisent à
entre les AGE : les voix des adhérents d’une
nous battre sur le terrain de la transformation de
Aujourd’hui c’est un mouvement social en
petite AGE où il y aurait 100 adhérents et où
la société. Ce qui se passe dans le reste de la
miettes qui fait face à la déferlante libérale. Le
90 d’entre eux se déplaceraient pour voter
société a des conséquences sur ce qui se passe
milieu étudiant est plus que concerné par cette
compteraient bien moins que les 90 votants
à l’université et inversement. Pour construire une
situation. Des associatifs, des « syndicalistes de
d’une grosse AGE qui aurait 500 adhérents.
autre université, il nous faudra lutter pour une
lutte », des « syndicalistes d’accompagnement
Nous proposons donc que chaque adhérent qui
société plus juste et plus égalitaire.
», des écologistes ont décidé de faire bande à
se déplace pour voter compte pour un et que sa
part. Cette division affaiblit considérablement
voix représente un mandat.
Les étudiants ne sont pas que des étudiants, ce sont des futurs salariés et plus de la moitié
Les nécessités démocratiques dans notre
d’entre eux sont déjà salariés pour financer
organisation sont liées à la nécessité de
leurs études. Dans cette lutte pour transformer
C’est pour cela que, en tant qu’organisation
construire une organisation de masse. En effet,
la société, les salariés sont la force qui joue un
majoritaire, la responsabilité de l’UNEF est
il est impensable que des dizaines de milliers
rôle central. C’est la raison pour laquelle l’UNEF
encore plus importante que celle des autres
de jeunes puissent passer de la démocratie et
doit se considérer clairement comme étant du
organisations dans la réussite de ce processus.
de l’autoorganisation des luttes étudiantes de
côté des salariés et de leurs organisations.
Elle doit créer au jour le jour les conditions de
ces dernières années au régime de caserne du
L’UNEF doit faire le choix de l’action dans et en
l’unification du mouvement étudiant. Elle doit
syndicat. Les AGE ne doivent pas être mises
dehors de l’université, avec les organisations qui
donc pousser le plus souvent possible aux
sous tutelle du Bureau National mais doivent
luttent et se mobilisent au sein des mouvements
rapprochements
communes
conserver une certaine autonomie pour faire du
sociaux.
locales et nationales, réunions unitaires, listes
syndicat un outil dans lequel tous les étudiants
communes... La seule unité d’action bien
puissent trouver leur place.
le mouvement étudiant, nous ne gagnons rien à être divisés.
:
campagnes
Un syndicat internationaliste
qu’indispensable est insuffisante. Tous ces rapprochements doivent avoir pour but de
Pas de démocratie sans indépendance
C’est par son combat pour le droit des
montrer que ce qui nous unit est plus fort que ce
Les campagnes syndicales et les positions
Algériens à l’autodétermination que l’UNEF
qui nous divise. Nous ne devons pas avoir peur
de l’UNEF ne dépendent pas de l’étiquette du
s’est en grande partie construite telle qu’elle
de l’inconnu ni du débat au sein de l’organisation.
gouvernement. Elles s’élaborent collectivement
est aujourd’hui. Cela s’est aussi passé en
Nous n’avons rien à craindre à envisager à terme
(par les militants et les adhérents) par l’analyse
soutenant des actes qualifiés de terroristes par
le dépassement de l’actuelle UNEF dans un
des préoccupations concrètes des étudiants.
les autorités françaises. Nous ne devons pas
outil hégémonique rassemblant l’ensemble des
Elles se dotent d’objectifs concrets (repousser
rougir de cet héritage. Aujourd’hui, les guerres
étudiants et resserrant leurs rangs pour affronter
une attaque, obtenir des victoires) et d’une
et occupations militaires sont incessantes, avec
tous ensemble les batailles futures.
stratégie syndicale reposant sur la construction
leur lot de barbarie et de cruauté. L’agression
d’un rapport de force. On peut alors tirer de
israélienne contre la bande de Gaza l’a une
vrais bilans et dire en quoi l’UNEF a fait (ou pas)
nouvelle fois montré. Il y a encore plus besoin
avancer les intérêts des étudiants.
que l’UNEF se déclare clairement comme étant
Pas d’unité sans démocratie L’unité n’est pas possible sans démocratie. La question de la démocratie dépasse la simple
L’indépendance politique n’est pas l’absence
du côté de l’ensemble des peuples opprimés.
position de principe et s’inscrit dans la volonté de
d’appartenance à un parti : être à l’UNEF
Cela passe notamment par la lutte contre
rassembler le plus d’étudiants au sein de l’UNEF
n’implique pas de rendre sa carte. Il s’agit de
toutes les occupations militaires (Palestine,
pour en faire le syndicat de tous les étudiants.
prendre toutes les décisions dans les cadres du
Irak, Afghanistan, Côte d’Ivoire…) et le combat
Dans le cadre des mobilisations étudiantes,
syndicat, indépendamment des partis politiques
pour le droit des peuples à l’autodétermination
on constate les aspirations qui existent à
ou des centrales syndicales.
; ce qui est d’autant plus nécessaire lorsque
l’apprentissage de la démocratie et à sa mise
L’indépendance
financière
vis-a-vis
des
c’est notre propre gouvernement qui est à
en pratique. Ces éléments doivent se retrouver
gouvernements, des administrations, des partis
l’offensive. Les politiques guerrières ont aussi
au quotidien dans le syndicat. Trop souvent
politiques ou des organisations syndicales de
des conséquences pour la population de l’Etat
dans les AGE, les camarades des tendances
salariés doit être recherchée. C’est pour cela
qui les mène. Quand il augmente son budget
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militaire, il baisse les budgets sociaux, quand il
La relative politisation des étudiants doit nous
entre en guerre, il fait passer des lois liberticides
permettre d’intervenir de manière forte sur
au nom de l’union nationale. Pour qu’elle soit
le terrain des luttes anti-racistes et de battre
réelle, les peuples opprimés doivent compter
en brèche toutes les formes de racisme,
sur leurs propres forces et sur le soutien des
d’antisémitisme, d’islamophobie et les préjugés
autres peuples. En aucun cas leur émancipation
xénophobes quels qu’ils soient.
ne peut passer par l’appel à d’autres puissances
RESF a organisé des mobilisations dans les
militaires et économiques ou aux institutions
écoles, collèges et lycées et a parfois réussi à
mises en place par celles-ci (OTAN, ONU, OMC,
empêcher des expulsions par des mouvements
FMI…). L’UNEF doit l’affirmer en participant
de grève impliquant les élèves et les profs. Mais il
à la préparation d’échéances de solidarité
est impossible d’empêcher toutes les expulsions
internationale telles que les contre-sommets de
une à une. C’est pourquoi il faut s’organiser sur le
l’OTAN, du G8…
modèle de RESF en créant des collectifs Réseau Université Sans Frontières, pour recenser tous
Un syndicat qui lutte contre toutes les oppressions
les cas de Sans-papiers, organiser la solidarité sur un plan local et mener la bataille pour que Français et Etrangers soient égaux en droits à
L’UNEF doit faire le lien entre toutes les
l’université, tout en préparant dès maintenant un
luttes d’émancipation qui traversent la société.
grand mouvement pour la régularisation de tous
Certaines catégories de la population subissent
les sans-papiers et pour l’abrogation de toutes
des
les lois racistes.
discriminations
et
des
oppressions
spécifiques. C’est pourquoi nous devons mener des campagnes offensives pour gagner l’égalité
Voter pour la TUUD c’est voter pour :
des droits entre les hommes et les femmes, nous devons participer régulièrement aux collectifs
- Une opposition sans concession aux
qui luttent pour le droit des femmes, l’avortement
politiques libérales qui détruisent nos droits et le
libre et gratuit (CADAC et Planning Familial par
service public d’éducation
exemple), nous devons nous investir pleinement
- Des diplômes nationaux de qualité en lien
dans les journées nationales d’action sur ces
avec la recherche et permettant une insertion
questions.
professionnelle réussie et durable
L’organisation devrait également regarder ses pratiques de près, notamment en ce qui
- Une tendance qui se prononce clairement contre la LRU et ses conséquences.
concerne la division des tâches militantes :
- La construction au quotidien du rapport de
depuis plusieurs années la présidence de l’UNEF
forces, en organisant et mobilisant les étudiants
est confiée à un homme et le secrétariat général
et qui tend vers l’unification des luttes et la
à une femme ! Nous devons être un syndicat
construction d’un mouvement d’ensemble
féministe en principe ... et en pratique ! De même, nous devons lutter pour l’égalité des droits entre hétéros et Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transsexuels et Intersexes (LGBTI),
- Un syndicat qui fonctionne de manière démocratique et transparente seule garantie de l’unité et de l’engagement de tous -
L’unification
du
mouvement
étudiant,
dans l’organisation et à l’université. Cette égalité
nécessaire parce qu’ensemble nous sommes
en pratique passe par une participation active
plus forts.
de l’ensemble des camarades du syndicat aux
- Un statut social pour les jeunes en formation
diverses échéances qui ont lieu dans l’année :
et en insertion permettant l’accès de tous à
journée mondiale contre l’homophobie, marches
l’éducation et à l’autonomie
des fiertés et journée mondiale contre le SIDA.
- Un syndicat qui fait le choix définitif du
Là où des associations LGBTI existent, l’UNEF
mouvement social et qui se bat pour la
doit se lier à elles pour préparer ces échéances.
transformation de la société : égalité des droits
Enfin, il s’agit de lutter concrètement pour
homme/femme et étrangers/français, soutien
construire un syndicat anti-raciste. Aujourd’hui,
aux luttes LGBTI et antiracistes, pour la solidarité
les discours sur l’immigration, les quartiers
internationale.
Premiers signataires Allain Damien, Strasbourg Barbier Guillaume, VPE CROUS, Amiens Beaujean Pierre-Antoine, trésorier, Clermont Ferrand Bergdoll Lucie, Paris 6 Berland Marc, CA, Angers Bernalicis Ugo, vice président d’AGE, Lille Borensztejn Antoine, Paris 6 Bouënel Delphine, CA, BN, CNOUS, Paris 5 Brouillard-Dusong Valentin, CA, Délégué au BN, Angers Broustail Batiste, Caen Brusadelli Nicolas, CA, BN, Amiens Chapuis Mathieu, Reims Chaudieu Victor, trésorier, Chambéry Ciapin Etienne,Grenoble Corcaud Simon, Angers Cure Perrine, VPE CROUS, Clermont Ferrand Daveine Thibault, secrétaire Général, Chambéry Deias Damien, secrétaire général, Dijon Delegue Jean, Paris 3 Delrue Benoit, CA, Lille Di Giovanni Anne-Sophie, reponsable de CAS, Grenoble 1 Djemaï Hichem, Paris 10 Ducatez Simon, Littoral Dufour Suzanne, Paris 1 Duriez François, VPE, Lille 3 Eisenberg Mathilde, Paris 10 Gaujard Caroline, Paris 10 Giono Jérémie, CA, BN, Grenoble Gouardou Mickael, Grenoble Helle Delphine, trésorière, Dijon Hémon Régis, président d’AGE, Nantes Hordé Jessica, présidente d’AGE, Paris 5 Jacquot Clément, président d’AGE, Clermont Ferrand Jamet Lucile, CC, Amiens Janodet Charly, président d’AGE, Dijon Lederer Agathe, Paris 3 Lelong Mathieu, Littoral Leroy Olivier, Stasbourg Lihouc Camille, Lille Marchina Bastien, Montpellier Molis Audrey, présidente d’AGE, Amiens Montforte Dimitri, CA, BN, Paris 10 Perrin Morand, CA, CNESER, Nancy Pierrick Vuitton, Bureau d’AGE, Nancy Planard Elsa, présidente d’AGE, Chambéry Richin Danielle, Paris 13 Sainty Benjamin, Le Mans Scali Damien, Lille Schaal Goulven, Paris 8 Schmit Pierre-Antoine, vice président d’AGE, Grenoble Simon Eloi, Paris 10 Telliez Germain, VPE, Amiens Tessier Matthias, Nantes Vacher Kevin, Aix-Marseille Viaouet Gildas, Nantes Viaouet Pierrick, Rennes Vidal Natacha, Angers Zambelli Julien, CA, Paris 7
populaires, les»racailles» de banlieues et les politiques gouvernementales en matière d’immigration renforcent les théories racistes et leurs colporteurs. Près de 25 % de la population estime que le FN fait des propositions positives pour lutter contre l’insécurité et l’immigration.
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Contributrion de la sensibilité Unité ét Action de la Tendance pour une UNEF unitaire et démocratique
N
ous avons fait le choix de rédiger notre contribution avec des camarades d’autres tendances, ou qui ne se reconnaissent dans aucunes d’entre elles. A notre avis, le système en Tendances, telle qu’il est aujourd’hui en place à l’UNEF, cloisonne le débat et ne permet pas la participation de l’ensemble des camarades aux prises de décisions. Pour y remédier, nous appelons l’ensemble de l’organisation à une réflexion sur son fonctionnement, afin de se donner les moyens de devenir un vrai syndicat de masse.
Pour un vrai Statut Social de l’étudiant... Aujourd’hui, toute l’UNEF partage le constat de la précarité accrue qui frappe les étudiants. Tous sont d’accord pour affirmer la nécessité d’un « statut étudiant ». La question que nous posons, c’est : qu’entendons-nous par là? Pour tous les courants de l’UNEF (et même du milieu étudiant plus largement), il s’agit de donner à l’étudiant une aide financière afin qu’il puisse subvenir à ses besoins. Le débat est ensuite de savoir comment on donne cet argent, sous quelle forme... Pour nous, l’enjeu est ailleurs.
...des aides matérielles conçues comme des nouveaux droits ! Le seul moyen d’obtenir des victoires durables, c’est de sortir du marché privé l’ensemble des besoins fondamentaux des étudiants : − Étudier : il faut revendiquer la gratuité des études, et permettre à tous d’avoir accès gratuitement aux polycopiés et à la documentation nécessaire à la réussite de ses études; − Se loger : il faut fournir un logement public à chaque étudiant, en multipliant les constructions et en nationalisant les résidences étudiantes privées. Il faut tendre à la gratuité des loyers, par le plafonnement tant au niveau du public que du privé. Nous devons également faire supprimer la taxe
d’habitation pour les étudiants. − Manger : il faut remettre à flot la Restauration Universitaire, en améliorant qualité et capacités d’accueil, et en baissant fortement le prix du ticket, ce qui implique des augmentations massives de subventions publiques. En parallèle, il faut mettre en place un réseau d’épiceries sociales gérées par les CROUS. − Se soigner : il faut défendre la Sécurité Sociale étudiante, et améliorer le Régime obligatoire plutôt qu’encourager le recours aux complémentaires, qui par nature creusent les inégalités. Nous devons également nous battre pour le retour à une caisse unique, la LMDE, et faire supprimer les SMERs. De plus, il faut généraliser les Centres de Santé Universitaires : il ne suffit pas d’être couvert, encore faut il avoir accès aux soins... − Se déplacer : enfin, nous devons revendiquer la gratuité des transports pour les étudiants, à tous les échelons (SNCF, Régions, Départements, Agglomérations...), en commençant par l’échelon local. Pour les autres besoins (loisirs, accès à la culture...), il faut également rechercher la baisse des coûts en priorité.
Signataires Marc Berland, Angers, CA Jérémie Giono, Grenoble, BN Valentin Brouillard-Dusong, Angers, Délégué au BN et CA Alalou Sébastien, Lyon 2 Allain Damien, Strasbourg Barka Elise, Lille 1 Bernalicis Ugo, Lille 3, VP d’AGE Bourdon Xavier, Nantes Broustail Baptiste, Caen Ciapin Etienne, Grenoble 2 Collineau Marlène, Nantes, Trésorière de l’UNEF-Nantes et VP-CROUS Corcaud Simon, Angers Cossange Nicolas, Montpellier 2 (Béziers) Creton Kevin, Lille 2 Delalleau François, Lille 1 Delegue Jean, Paris 3 Delrue Benoit, Lille 3, CA Di-Giovanni Anne-Sophie, Grenoble 1, Responsable de CAS Ducatez Simon, Littoral (Calais) Duriez François, Lille 3, VPE Girard Eloise, Nantes, SG de l’UNEF-Nantes Gouardou Michael, Grenoble 1 Heiber Simon, Grenoble 2 Hemon Régis, Nantes, Pdt de l’UNEF-Nantes Lelong Mathieu, Littoral (Boulogne sur mer) Leroy Olivier, Strasbourg Lihouc Camille, Lille 3 Marchina Bastien, Montpellier 2 Ribero Nicolas, Nantes, Pdt de la FERUFNantes Schmit Pierre-Antoine, Grenoble 2, VP d’AGE Simon Eloi, Paris 10 Tessier Mathias, Nantes Vidal Natacha, Angers
Si l’on satisfait la majorité des besoins des étudiants par le biais du secteur public, on sort des logiques de rentabilités qui ont courts sur le Marché privé (tant en terme de logement que de restauration, et tout le reste...). Sortir du marché les besoins fondamentaux permet de protéger dans la durée alors qu’un simple augmentation des aides ne garantie en rien une protection durable face à une inflation spéculative mécanique. Une aide financière devra compléter ces aides matérielles. Cette conception du Statut Social s’inscrit dans une réflexion renouvelée de la mise en Sécurité Sociale des étudiants, qui doit être le point de départ de débats dans notre organisation dans le cadre de la Sécurité Sociale Professionnelle.
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TEXTE PRÉSENTÉ PAR LA tendance refondation syndicale
Protéger les étudiants face à la crise Quel rôle pour l’UNEF, à l’heure de notre
De fait se met en place un véritable cercle
politique actuelle du gouvernement. Les prix
81ème congrès ? Nous sommes aujourd’hui
vicieux, la consommation chutant en entraînant
des produits de première nécessité n’ont cessé
avant tout dans un contexte de crise. Une
inexorablement une baisse de la production, qui
d’augmenter durant les deux dernières années,
crise annoncée comme sans précédent au vue
entraîne elle même une diminution du nombre
le Secours Populaire ayant calculé que les
de l’importance des conséquences sociales
d’emplois, ne permettant plus, de fait, la
familles les plus précaires avaient subi une
qu’elle engendre. Cette crise, depuis le
consommation nécessaire au fonctionnement
hausse de leurs dépenses « incompressibles »
tournant spectaculaire qu’elle a pris au mois de
de la machine économique. C’est donc tout
(logement, nourriture) de 30 % !
septembre avec un effondrement de l’économie
le système économique qui est aujourd’hui
mondiale, a donné lieu à bon nombre d’analyses
remis en cause, dans ses objectifs, et dans son
qui convergent toutes vers une dénonciation
fonctionnement.
de la financiarisation de l’économie et de ses
Grâce à un niveau de dépenses publiques toujours très élevé (52.4 % du PIB en France contre 37.4 % aux Etats-Unis en 2007),
excès. La spécificité de cette crise demeure
En parallèle, nous nous trouvons à un moment
d’arriver à ralentir les effets de la crise. Car si
l’incapacité des politiques à en saisir l’ampleur
de bilan des deux premières années du mandat
la France subit, aujourd’hui, moins violemment
et les conséquences, conséquences que nous
de Nicolas Sarkozy, dont l’analyse économique
que les autres pays développés le choc de
avons décidé de ne pas sous-estimer au vu de
fut si pertinente qu’il prônait l’importation en
la crise, c’est parce que l’héritage de l’Etat
leurs impacts certains dans les années à venir
France des recettes américaines qui ont plongé
providence,
sur la population, notamment étudiante.
le monde entier dans cette crise.
mutualisés, n’ont pas pu (encore) être détruits
nos
dispositifs
de
solidarité
par la droite au gouvernement. Face à la crise, D’abord qualifiée de financière, abstraite
Ainsi, l’un des premiers actes du président
c’est bien la nécessité de la protection sociale,
et sans réels dangers pour la population
Sarkozy fut de faire voter la loi Libertés et
des dispositifs de solidarités, que nous devons
française, car limitée à l’étranger, à l’image
Responsabilités des Universités durant l’été
mettre en avant. La meilleure protection contre
du nuage radioactif de 1986 qui ne devait
2007, le tout avec un minimum de concertations,
le chômage, c’est un diplôme. La meilleure
pas traverser les frontières, la crise ne devait
et à un moment où la communauté universitaire
protection contre la précarité chez les étudiants,
pas traverser l’Atlantique. Pourtant, force
pouvait bien difficilement réagir. Force est de
c’est un statut social qui incite à la formation.
a été de constater que les jeux financiers
constater que cette loi, bien loin de la réforme
De telles revendications sont non seulement
effectués, prônant comme moyen d’accession
universitaire ambitieuse pour permettre un
justes dans un contexte de crise économique,
à la propriété une spéculation financière
développement serein des universités que
mais nous permettent de remettre en avant la
sans
répercussions
nous prônions lors du précédent congrès, va
nécessité de la formation comme protection
considérables sur notre société. En effet, la
surtout laisser la possibilité à des présidents
face au chômage.
crise des subprimes a dans un premier temps
d’universités rendus surpuissants de gérer
déstabilisé le système bancaire mondial,
la pénurie financière et le manque de postes.
causant nombre de faillites et perturbant ainsi
Certes, quelques pôles d’excellence arriveront
devons donc prendre part à la construction
nos habitudes de consommation intimement
à se tirer du lot pour obtenir le soutien de
d’un nouveau modèle social. Un système
liée aux établissements de crédits.
l’Etat, mais on est loin d’avoir ici une politique
qui réhabilite la formation, l’enseignement
volontariste en terme d’éducation et de
supérieur et la recherche comme nouveaux
recherche.
vecteurs d’investissements dans une économie
limites,
Seulement,
ont
à
eu
des
l’instant
où
la
machine
économique devient folle, c’est l’ensemble
32
Nous,
jeunes
syndicalistes
étudiants,
de la connaissance et du savoir. Un système
du monde économique qui se retrouve mis
Pour autant, si ce gouvernement a toujours
qui réhabilite la protection sociale universelle,
à mal. La conséquence la plus dramatique
été très arrogant envers le mouvement social,
et qui fasse de la formation un pilier de cette
ne se faisant pas attendre, c’est bien une
instaurant des lois telles que le fumeux «
protection sociale.
véritable crise sociale qui prend place, gelant
service minimum » pour encadrer le droit de
la consommation des plus précaires qui était
grève, il semblerait que le réveil dû à la crise
conditionnée par les différents prêts d’argent.
soit douloureux, et nous devons en prendre
pragmatique dans ses propositions et
Faute d’une hausse convenable des salaires,
compte. Le pouvoir d’achat en berne et la
radicalement tournée vers un projet social
la part dans la redistribution des richesses n’a
situation actuelle des entreprises ne permettent
face à la crise.
cesser de baisser face à celle du capital durant
pas d’envisager une amélioration à venir sans
les vingt dernières années.
intervention étatique et décrédibilisent la
Cette
action,
nous
l’envisageons
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I. L’enseignement supérieur comme vecteur de protection sociale
économique que nous vivons actuellement ne
à l’enseignement supérieur (2007) insistait
touchera pas tous les territoires de la même
sur l’importance de ces universités pour la
façon. En effet, les territoires dépourvus
démocratisation de l’enseignement supérieur.
de tissus industriels solides, privés d’une
La crise économique qui nous touche va
présence de l’Etat via les services publics, ces
Or, la politique actuelle du gouvernement
profondément impacter les politiques publiques
territoires isolés donc, avant tout ruraux mais
remet totalement en cause le succès de ces
en France. Avec un gouvernement qui nie la
parfois situés en banlieue, seront touchés de
universités, et surtout leur capacité de permettre
réalité de cette crise et fait le choix de tailler
plein fouet par la crise.
aux étudiants de se former efficacement
massivement dans le budget des structures
dans une période de forte augmentation du
publiques, notamment celui de l’Education
Dès lors, ces étudiants choississent de se
chômage. Quand le gouvernement choisit de
nationale et, dans une moindre mesure, celui de
former dans des universités pour des critères
donner l’augmentation la dotation global de
l’enseignement supérieur et de la recherche.
avant tout de proximité, mais également
fonctionneme t… la plus faible aux universités
financiers (Cf. Stephane Beaud). Cherchant à
de proximité une réduction de l’augmentation
Pour autant, la France n’a jamais été un bon
se professionnaliser pour entrer sur le marché
de dotation globale de fonctionnement la plus
élève pour le financement de ses universités.
du travail le plus vite possible, ils verront leurs
faible aux universités de proximité (+ 3.63
Loin
l’enseignement
perspectives locales se réduire : la hausse
% contre une moyenne de 6.5 %) tout en
supérieur en France fait figure de parent pauvre
des faillites d’entreprises et la réticence à
impactant fortement les réductions de postes
depuis de nombreuses années comparé aux
investir en période de crise diminueront ces
sur ces universités (- 0.4 % contre – 0.2 %),
autres pays développés. En y investissant que
perspectives professionnelles. Si l’on y ajoute
il envoie un message clair : les universités de
1.1 % du PIB contre 1.5 % en moyenne dans
un désinvestissement de l’Etat dans les
proximités n’ont pas vocation à donner une
les autres pays de l’OCDE, la France n’a pas
formations les moins professionnalisantes, le
formation de qualité aux étudiants.
fait le choix d’un investissement massif dans
diplôme y sera bien moins protecteur face au
l’université pour développer une société de la
chômage.
d’être
une
priorité,
Une formation complète pour un diplôme protecteur face au chômage
connaissance et du savoir. Nous devons donc nous concentrer sur ces Au contraire, la logique qui se met en
universités, qui sont de fait un vrai vecteur
Faire le choix de se battre pour que les
place à travers la concentration d’un certain
d’ascension sociale pour les étudiants qui s’y
universités de proximité puissent développer
nombre
gigantesques
forment. Dans le contexte de crise actuelle, sur
une offre de formation qui renforce l’accès
pôles universitaires comprenant plus de 50
des territoires qui seront de fait plus touchés, la
des étudiants à l’université, c’est leur donner
000 étudiants, pôles dits « d’excellence »,
formation par le biais des universités devrait au
un autre avenir que la seule concurrence dont
décliné par le plan campus va accélérer le
contraire être remis en valeur afin de permettre
les étudiants et leurs formations souffriront
développement le développement d’un système
à ces étudiants d’être armés efficacement
forcément. Le gouvernement a choisit de
universitaire à deux vitesses. Dans ce contexte,
contre le chômage.
concentrer la recherche dans certains pôles
d’universités
en
trois profils d’université vont se mettre en place : les pôles d’excellence qui auront vocation à attirer « l’élite » enseignante et étudiante de
universitaires, dans un souci de rentabilité dont
Universités de proximité : retour sur un succès aujourd’hui menacé
classements internationaux en recherche, la France est 18ème en terme de financement de
la communauté universitaire, et qui auront les faveurs du ministère ; les universités de taille
l’efficacité reste à démontrer (6ème dans les
Les universités de proximité ont un
la recherche - OCDE).
moyenne dont il y a fort à parier que le budget
rôle spécifique d’attraction de « nouveaux »
évoluera peu, et qui se structureront sur des
étudiants vers l’enseignement supérieur en
politiques d’attractivité des étudiants. Et pour
offrant des formations proches de leur domicile
universités,
finir, les grands perdants de cette réforme : les
à des publics situés dans des zones isolées.
pluridisciplinaires de proximité, voient leurs
universités dites de proximité, les plus petites
Leur existence même est un facteur d’élévation
postes d’enseignants chercheurs remplacés
et les plus isolés, souvent pluridisciplinaires et
de l’ambition sociale des familles présentent sur
par de simples chargés d’enseignement. Nous
très professionalisantes (telles que définies par
ces territoires, souvent peu formées. Ainsi, le
considérons, à la TRS, qu’il s’agit clairement
le ministère de l’enseignement supérieur).
taux de boursiers y est en moyenne supérieur
d’une ligne jaune à ne pas franchir.
à 30 %, contre une moyenne nationale de 22 Nous considérons, à la TRS, que c’est sur
%.
On peut alors craindre que les plus petites notamment
les
universités
Car la dualité enseignement/recherche est au cœur du fonctionnement de l’université, elle permet aux étudiants de bénéficier de
ces dernières que nous devrons concentrer nos efforts pour que les étudiants ne payent
Contribuant de façon positive à l’attraction
cours délivrés par des spécialistes dans leurs
pas les pots cassés de la crise et de la politique
de nouveaux publics vers l’enseignement
domaines, sur des contenus dont l’actualité
du gouvernement dans les prochaines années.
supérieur, la capacité des universités de
scientifique est assurée.
proximité à faire réussir ceux-ci ces dernières
A) Désenclaver et développer les universités de proximité Par son caractère avant tout financier, la crise
années a été démontrée par leur succès : 20 %
C’est cette spécificité qui permet aux
des étudiants y sont inscrits. Dans son rapport
universités
sur l’enseignement supérieur en France,
l’enseignement supérieur en proposant des
François Goulard, alors ministre délégué
formations de qualité reconnues dans les
de
continuer
à
démocratiser
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33
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autres pays européens. C’est également à
soient portés sur ces campus : découverte de
où l’étudiant obtient son diplôme et le moment
travers la pluridisciplinarité, souvent propre
l’entreprenariat social et solidaire … Préparer
où il trouve un emploi. En effet, selon un avis du
aux universités de proximité, permettant à
les étudiants à s’insérer sur le marché du travail
Conseil économique et social les plus diplômés
des enseignants chercheurs de différentes
passe également par une approche novatrice
connaissent toujours, trois ans après la sortie
disciplines de travailler dans une même
de ces problématiques.
du système éducatif, un taux de chômage de
formation, que les étudiants peuvent se former et s’orienter convenablement. C’est enfin
9%.
De la même façon, l’incitation à la
grâce à la qualité des enseignements reçus
formation chez des étudiants intéressés en
Aussi, ce temps de latence est le point
en licence et en master que de nouveaux
premier lieu par des études courtes passe
problématique dans l’insertion professionnelle
étudiants emprunteront avec succès la voie de
par un développement de la pluridisciplinarité
des étudiants. Mais il ne faudrait pas penser
la formation par la recherche.
et des passerelles à l’université. Pour les
que ces derniers demeurent le même pour tous.
universités de proximité, nous considérons
En effet, ces jeunes issus de l’enseignement
que c’est via des co-habilitations entre ces
supérieur sont confrontés à des problèmes
universités que ces passerelles seront le plus
d’insertion professionnelle plus ou moins
visibles pour les étudiants, et les inciteront au
conséquents selon leur âge, leur diplôme, leur
Notre rôle de syndicat étudiant nous met dans
mieux à poursuivre des études en leur donnant
cursus ou leur filière de formation, mais aussi
la responsabilité non seulement de contester
une vision des autres possibilités qui leurs sont
leur environnement, social ou familial.
cette évolution dangereuse des universités de
offertes. La mobilité étudiante doit dès lors être
proximité, mais également de définir des modes
favorisée pour rendre réelles ces opportunités
de fonctionnement. Relayés avec d’autres
de formation.
Des dispositifs concrets pour améliorer la qualité des universités de proximité
partenaires de la communauté universitaire, ils permettront de mettre un frein à cette logique de désinvestissement de l’Etat qui abandonne
l’environnement social des jeunes concernés,
B) Favoriser une mobilité étudiante choisie et non plus subie
peu à peu son rôle protecteur.
mais au delà de ce fait un facteur déterminant reste l’impact du territoire sur lequel évolue l’étudiant. Parce que les disparités territoriales
Le coût du maintien des unités de recherche
Une crise qui oblige les étudiants à être mobiles
dans les universités de proximité est souvent
en France demeurent un problème majeur dans l’insertion professionnel, l’UNEF doit agir en conséquence. En effet, il est extrêmement
évoqué pour en justifier le désinvestissement
Nous sommes aujourd’hui dans un contexte
et le regroupement sur des pôles plus
de crise sans précédent, caractérisé par un taux
professionnellement dans certaines régions
importants. Pour autant, de nombreuses
de chômage record qui touche particulièrement
sinistrées. Prenons comme exemple quelques
unités de recherches situées sur des territoires
les jeunes1 . Ainsi, l’INSEE prévoit au moins 300
données chiffrée du taux de chômage par
isolés ont su mutualiser par elles-mêmes
000 chômeurs supplémentaires pour la seule
département selon les estimations de l’INSEE
leurs moyens pour acheter du matériel que
année 2009. Dans un contexte de chômage de
au 3ème semestre 2008:
leur tutelle refusait de financer, à l’image des
masse et de croissance économique en berne,
Hérault 11,10%
regroupements de laboratoires universitaires
le peu d’efforts consentis par les pouvoirs
Gard
10,80%
qui s’allient sur des projets communs et
publics n’ont pas réussi à enrayer un chômage
Ain
4,90%
mutualisent leur matériel. La TRS appelle donc
qui touche actuellement près d’un jeune actif
Cantal 4,80%
à la création de Groupements d’Intérêt Public,
sur quatre.
et plus généralement la coopération entre les universités de proximité, qui leur permette de
difficile,
voir
impossible
de
s’insérer
Ces statistiques nous démontrent bien que Le chômage des jeunes ne demeure pas une
qu’aujourd’hui
sont variables selon les territoires. Derrière ces
continuer à produire une recherche de qualité,
l’enseignement supérieur et in fine l’obtention
chiffres il faut bien voir des environnements
tout en justifiant le maintien de leurs postes
d’un diplôme tend à protéger du chômage. En
différents notamment en terme de bassins
d’enseignants-chercheurs.
effet, le taux de chômage des non diplômés
d’emploi. Dans ce contexte de crise, nous
dépasse 13% alors que les diplômés de
devons axer notre réflexion sur des solutions
En ce qui concerne l’insertion professionnelle,
l’enseignement supérieur sont quasiment en
à apporter à ce problème. La disparité
souvent mise en exergue dans les universités
plein emploi avec un taux qui avoisine les 5%2.
géographique des bassins d’emplois amène les
proximité,
nous
devons
prôner
fatalité.
Nous
savons
les possibilités de s’insérer professionnellement
mutualiser le matériel de recherche et ainsi de
de
une
démarche innovante, surtout dans une période
étudiants à se déplacer dans le but de s’insérer Pour
autant
ou de bénéficier d’une meilleure formation.
d’un
emploi
En effet, il serait hypocrite et dangereux de
du
immédiatement
cursus
penser que l’ensemble des étudiants arrivera à
mettant en place via les Bureaux d’Aide à
universitaire. Ici réside un problème récurrent
s’insérer à proximité de leur lieu d’étude ou de
l’Insertion Professionnelle des conventions
à l’insertion des jeunes diplômés, à savoir le
vie. Ainsi cela pose la question des possibilités
entre entreprises et universités pour garantir
temps de latence qui s’écoule entre le moment
de mobilité des étudiants afin de ne pas être
rémunération
1. Selon Eurostat, en 2006, le chômage des jeunes de moins de 25 ans atteignait en France 21,6% alors que le taux de chômage général était de 9,2%. 2. Source INSEE ministère de l’emploi, 2007
pieds et poings liés à un territoire à faible
pédagogique
aux
d’autres aspects du monde de l’entreprise,
à
l’obtention
diplôme
à fortiori pour les jeunes. Ainsi, tout en
suivi
pas
d’un
ne
et
garantit
l’obtention
où le chômage va fortement augmenter,
étudiants stagiaires, nous proposons que
34
Trop souvent, ce temps de latence incarne une période de précarité variable selon
la
sortie
possibilité professionnelle.
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Valoriser la mobilité nationale internationale des étudiants
ET
objectif que le processus de Bologne semble avoir quelque peu oublié …
C’est également dans cette optique qu’il nous
paraît
indispensable
que
l’agence
nationale de la mobilité prenne toute sa place Face à ce constat, la TRS tient à proposer
Or, force est de constater que les possibilités
en ayant la possibilité d’assurer un logement
des solutions globales. Parce qu’à présent
de formation à l’étranger ne sont que trop
à ces étudiants ou personnes issues de
seule la mobilité des jeunes s’avère être un
peu exploitées. En 2008 ce sont moins de
l’enseignement supérieur partant à l’étranger
moyen de limiter le temps de latence. Aussi
1,5% des étudiants qui sont partis à l’étranger
pour écourter leur délai de latence, voire
cette population exerce déjà cette mobilité par
via le programme Erasmus. Ce constat est
parfaire leur formation.
contrainte. C’est pourquoi nous voulons, offrir
inacceptable, tant cet outil pourrait être vecteur
aux jeunes issues de l’enseignement supérieur
d’intégration. Ce processus doit donc être
C’est aussi par ce genre d’actions que nous
un moyen d’orienter leur mobilité plutôt que de
développé pour intégrer la quasi-totalité des
pourrons nous poser légitimement comme le
la subir.
cursus universitaire.
syndicat qui défend les droits des étudiants dans cette période de crise, et convaincre
Cependant, nous ne pouvons pas attendre
Car
lorsque
nous
parlons
d’insertion
toujours plus d’étudiants de nous rejoindre.
d’un gouvernement réactionnaire, dans ce
professionnelle, nous ne pouvons pas faire
C’est en rénovant nos pratiques que nous
contexte de crise, de répondre aux besoins
l’impasse sur la possibilité qu’il existe de
pourrons conserver cette nouvelle génération
des étudiants sans nous mettre en dynamique
s’insérer à l’étranger. En effet, à l’heure où
en attente d’engagement dans notre syndicat.
en lançant nous-même notre projet pour les
des pays faisant parti de l’union européenne
étudiants. C’est pourquoi la TRS propose, que
enregistrent un taux de chômage chez les
l’UNEF mette en place une agence nationale
jeunes de moins de 25 ans inférieur de moitié
de la mobilité.
à celui de la France, nous ne pouvons faire l’impasse sur cette possibilité.
Défendre un modèle européen l’enseignement supérieur
de
La période actuelle se prête parfaitement à la promotion d’un tel travail à l’heure où l’Europe
Cette agence aurait pour rôle de permettre aux jeunes issus de l’enseignement supérieur
Dans cette optique la TRS tient à porter
est en pleine construction. Parce qu’il est de
qui veulent effectuer un stage dans un autre
une réforme structurelle de l’enseignement
plus en plus difficile de nous limiter au cadre
ville, ou se déplacer hors de leur logement
supérieur faisant de la mobilité internationale
strictement national dans notre mobilisation,
personnel pour un temps court, de trouver
des étudiants, une arme face à la crise et au
car nous faisons partie d’une Europe qui
plus facilement où se loger sans payer deux
chômage. Cette réforme doit être ambitieuse
reste à construire dont nous devons être des
loyers. En travaillant avec des partenaires
et contrairement à la LRU, elle doit avoir pour
acteurs privilégiés. Le tord de la majorité
au niveau national, cet organisme, via peut-
objet de réformer les contenus pédagogiques
nationale sur ce sujet a été d’appréhender la
être une cotisation modique, deviendrait vite
plutôt que de se focaliser uniquement sur un
question européenne seulement sous l’angle
incontournable pour les étudiants, tout en
nouveau mode de gouvernance. C’est bien en
des échanges Erasmus. D’autant plus qu’elle
répondant à un besoin concret pour ceux-ci.
réformant l’organisation de nos enseignements
commence à se rendre compte que le cadre
que nous donnerons un nouveau souffle à
de l’ESU n’est pas adapté à un vrai mouvement
Nous considérons que la problématique
l’université. Parce que la délivrance d’un
de syndicalisme européen. Dans ce cas, la
de l’insertion professionnelle des étudiants
diplôme n’est pas garante d’un emploi, c’est
question du maintien de notre investissement
doit également s’appréhender à l’échelon
bien par une promotion de nos compétences
dans cette organisation doit être posée.
international.
s’adapter
internationales en plus de nos qualifications
avec ses qualifications et ses compétences
que nous offrirons à chacun la possibilité d’une
dans un environnement nouveau est une
mobilité choisie plutôt que subie.
La
possibilité
de
L’UNEF doit impérativement travailler avec des partenaires européens sur des sujets de lutte communes. Si l’ont parle souvent d’augmenter
qualité aujourd’hui indispensable pour un salarié, est très reconnue par l’environnement
Ainsi nous proposons de décomposer nos
notre rapport de force, le développer au-delà
professionnel et encore trop peu mise en
enseignements en deux parties. Une partie dite
de nos frontières est indispensable à l’aube du
valeur par l’enseignement supérieur. Pourtant
« majeure » comprenant les enseignements
bilan du processus de Bologne. Nous devons
c’est aussi en s’attaquant à ce sujet qu’il nous
spécifiques à chaque filière, et une autre
appréhender l’Europe comme un véritable
est possible de limiter le temps de latence
partie dite « mineure », consacrée à un
outil politique au service des étudiants. Nous
des jeunes en recherche d’emploi. Il est donc
enseignement dispensé en langue étrangère.
sommes aujourd’hui à la veille des élections
nécessaire de permettre aux étudiants de
Ce mode d’enseignement doit permettre à
européennes et l’UNEF doit impérativement
voir leurs compétences reconnues par d’autre
chaque étudiant de s’intégrer en France ou
imposer ses problématiques étudiantes dans
pays, car c’est autant plus de possibilités qui
à l’étranger tout en étant capable d’agir dans
ce débat.
s’offre en terme de débouchés professionnels.
une perspective d’ensemble. Parce que la
La modification de la carte universitaire qui
Le fait que nous soyons tous touchés par
maîtrise d’une langue étrangère garantit dans
va se concrétiser dans les années à venir en
cette crise internationale doit s’accompagner
de nombreux domaines une compétence
France, avec très clairement des universités à
de perspectives de même envergure pour les
reconnue, qui reste trop peu développée en
deux vitesses faute de moyens publics suffisant
étudiants. Cela nous permettra de remettre
France. En facilitant la mobilité des étudiants
pour les subventionner, cette évolution ne se
dans le débat européen la problématique de
nous travaillons à leur adaptabilité, qualité
fera pas qu’en France, mais dans bien d’autres
l’harmonisation européenne des diplômes,
cruciale en tant de crise.
pays européens. Ce modèle anglo saxon et
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libéral de l’évolution des universités, est-il le seul que les pays de l’union européenne
Créer un droit à la formation tout au long de la vie
Toutes
ces
mesures
contribuent
à
la
construction d’un véritable hélicoptère social
peuvent définir pour harmoniser leurs diplômes
capable
? Ou les nombreuses mobilisations étudiantes
La formation tout au long de la vie se
facilitant le passage de salarié à étudiant. Cet
à l’échelle européenne ne posent-elles pas la
concrétise pour les salariés et les personnes
aspect social sera aussi couplé à un aspect
question de la défense d’un autre modèle, plus
en recherche d’emploi en permettant l’accès
humain en créant une solidarité accrue entre
basé sur un enseignement supérieur public
de tous à la formation. Ce retour à la formation
les générations.
accessible à tous et émancipateur ?
doit être favoriser par des mesures permettant aux salariés de continuer à percevoir leur
d’évoluer
transversalement
en
B) Lutter contre l’extrême pauvreté des jeunes les plus démunis
II. Créer un système de
salaire afin de maintenir leur niveau de vie
protection sociale par la
contre leur précarisation future. Lorsque l’on
Dans un contexte de paupérisation des
constate qu’en moyenne 70% des personnes
différents milieux sociaux, il est primordial de
formées retrouvent un travail à l’issue de cette
protéger les jeunes, diplômés ou non, contre la
formation, l’incitation à la reprise des études se
pauvreté. Lorsque l’on sait que 20% des jeunes
pose comme un vecteur réel de lutte contre le
de 15 à 25 ans sont au chômage et qu’un
chômage.
tiers des chômeurs « officiels » n’ont le droit à
formation
A) Pour la création d’un crédit de formation universel
en leur permettant de se former pour lutter
Dans l’objectif de favoriser la formation
aucun revenu individuel (AC chômage), nous
comme principal rempart contre le chômage
Cette démarche doit être incitative lorsque
considérons à la TRS que les minima sociaux
résultant de la crise, nous proposons d’instaurer
l’on sait que seulement 0,3% des salariés
doivent s’étendre à tous les jeunes à partir
un crédit de formation universel. Un crédit,
retournent sur les bancs de l’université en
de 18 ans afin de permettre un garde fou à la
c’est à dire, à partir de 16 ans, la possibilité de
France, soit 10 fois moins que dans les pays
précarisation. En effet, en raison d’un temps de
bénéficier de 20 semestres de formation pris
nordiques. Ce crédit de formation créera de
latence accru entre l’obtention du diplôme et le
en charge par l’Etat. Universel, car accessible
fait des passerelles entre un monde du travail
premier emploi stable, le jeune sans emploi doit
à la fois aux jeunes en situation de formation
touché de plein fouet par la récession et une
trop souvent compter sur la solidarité familiale
initiale ou de reprise d’étude mais également à
université où la formation peut apporter une
pour subsister.
toute personne jusqu’à l’age de la retraite qu’il
réelle solution au déclassement social et au
soit salarié ou à la recherche d’un emploi.
chômage.
En
outre,
la
crise
étant
génératrice
d’insécurité sociale et de baisse du pouvoir
Protéger les jeunes et les étudiants en formation initiale
Ce constat nous a amené à définir un crédit
d’achat, il n’est pas certain que l’ensemble
de formation universel comme protection
des parents salariés puissent assumer leurs
contre la précarisation des emplois. En effet
enfants en âge de se prendre en charge. De
Définir un outil qui permet une réelle
la flexibilité et l’instabilité des emplois doit faire
fait, cette absence de solidarité familiale doit
accession à l’autonomie et à l’indépendance
émerger une université évolutive prévoyant et
être compenser par l’élargissement du RMI
des jeunes (vis-à-vis des parents et de l’Etat)
anticipant les différents changements de la
pour permettre aux jeunes de subsister en
passe nécessairement par une formation
société pour lutter plus efficacement contre
attendant de trouver un emploi.
permettant de s’insérer avec succès sur le
le chômage. Les ouvriers peu qualifiés sont
marché de l’emploi. C’est un outil de justice
les premières victimes de licenciements et
sociale, car il permet d’offrir à chaque jeune
ne peuvent pas retrouver de travail en raison
protection des plus précaires, le crédit de
quelque soit son milieu familial la possibilité
de leur qualification trop faible, entraînant un
formation universel sera une mesure incitative
d’accéder à un haut niveau de formation. Ce
déclassement social de fait. Ce phénomène
pour la formation en donnant aux étudiants un
vecteur d’ascension sociale se concrétise par
se retrouve dans toute la société, les salaires
pécule suffisant pour assurer matériellement
une aide individualisée basée sur le foyer fiscal
à l’embauche des cadres ayant diminué de 15
leurs études, et s’articule naturellement avec
du jeune en formation. Cette aide nécessite
% en moyenne, et les jeunes diplômés sont de
le RMI qui assure uniquement la survie des
une prise en compte de la situation individuelle
plus en plus contraints d’accepter des emplois
personnes. De fait, les jeunes, les salariés et
et de l’environnement dans lequel il a évolué :
déqualifiés par rapport à leur formation. Les
les personnes en recherche d’emploi peuvent
son degré d’indépendance par rapport à ses
diverses observations sociologiques tendent
délibérément faire le choix ou non de débuter
parents, de salariat, de reprise des études..
d’ailleurs à prouver l’instabilité des premières
des études supérieures ou de les reprendre
L’aide individualisée peut se présenter sous la
expériences effectuées par les diplômés
et
dans le futur. Dans cette situation, nous
forme d’un ensemble comprenant la prise en
le fait qu’elles sont le fruit d’opportunités
considérons, à la TRS, qu’il est nécessaire
charge des frais d’inscriptions, des dépenses
et non pas liés à la sécurité de l’emploi : les
de répondre aux différentes situations des
de logement en fonction des besoins de
étudiants cherchent à avoir des expériences
étudiants en instaurant une véritable sécurité
l’étudiant. En effet les 100 000 étudiants
« valorisables » par peur d’être trop vite
sociale professionnelle permettant à chacun
quittant l’université chaque année démontrent
déclassés, d’où la prépondérance du choix de
d’avoir un droit personnel à la formation tout au
que le système d’aide sociale n’est pas en
contrats précaires pour s’insérer au plus vite
long de la vie.
capacité de permettre à tous les étudiants
sur le marché du travail.
En
complément
de
cette
politique
de
d’accéder à la formation initiale.
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La mise en place de cette sécurité sociale
et de gagner des droits dans un contexte social
la tendance majorité nationale connaît le détail
couplée à l’élargissement des minima sociaux
de plus en plus difficile, l’attente sera grande
des comptes de l’UNEF, quand on demande
a pour objectif
chez les étudiants de débouchés militants.
une solidarité de l’ensemble des AGE en cas de
de couvrir l’ensemble des
étudiants en prenant en compte leurs parcours individuel, tout en laissant bien à chacun le choix de se former ou non. Nous considérons que faire des études ne doit pas être un moyen
difficultés financières ? Ces questions doivent
S’appuyer sur les nouveaux outils du militantisme pour rendre autonomes nos militants
être résolues au plus vite pour permettre un
Les étudiants sont dans l’attente de formes
bureau national de l’UNEF et nos AGE doivent
de repousser l’entrée dans une période de chômage, mais bien vu uniquement comme
fonctionnement plus ouvert de notre syndicat. Tout aussi important, les liens entre le
une opportunité de progression personnelle et
d’engagement
possibilités
être clarifiés. Nous posons la question à nos
sociale.
de s’investir tout en étant reconnus. C’est ce
camarades de la majorité nationale : malgré
que l’UNEF doit être capable de leur offrir.
le développement des formations régionales,
Pourquoi par exemple continuer à organiser
ceux-ci considèrent-ils que leurs camarades
des manifestations « traditionnelles » devant le
en AGE ne sont pas assez « autonomes » pour
ministère de l’Enseignement Supérieur, certes
choisir par eux-mêmes leur bureau ? Sont-ils si
des grandes messes toujours plébiscitées dans
mal organisés qu’ils ne puissent militer sans un
le syndicat, quand des actions plus originales,
cadre du bureau national dans certaines AGE
plus mobilisatrices sont possibles ?
? Et pourquoi ne pourraient-ils pas définir des
III. Pour
une
réforme
statutaire de l’UNEF Le texte que nous avons écrit avec nos camarades l’an passé, « Pour un syndicalisme
ponctuelles,
de
du 21ème siècle », revendique clairement
campagnes plus adaptées à la situation locale,
un renouveau des pratiques militantes. Le
De la même façon, nous devons quitter notre
centralisme « démocratique », propre aux
vision archaïque des formes de communication
organisations de masse notamment, a fait
avec les étudiants pour être enfin visibles
long feu. Le syndicat doit être un outil dont
sur Internet, principal média d’information
Nous avons décidé, à la TRS, que plutôt que
chaque adhérent peut se saisir, sur lequel les
et d’échange des étudiants aujourd’hui. Ce
d’envoyer nos membres du bureau national
militants, les élus étudiants peuvent se reposer
n’est pas un hasard si nombre d’organisations
structurer le fonctionnement de l’ensemble
pour appuyer leurs idées et leurs projets. Le
étudiantes
syndicales
de nos AGE, que ce sont au contraire les
syndicalisme étudiant stakhanoviste calqué sur
ou
réseaux
présidents d’AGE qui devraient structurer
le modèle des centrales syndicales salariés est
communautaires.
européennes,
associatives,
utilisent
les
syndicat ?
le débat en participant ponctuellement au
mort. Fini le temps de l’OCI …
Comprendre l’évolution l’engagement des étudiants
sans entrer en opposition avec l’orientation du
bureau national. De cette façon, ceux-ci sont
de
Il s’agit en effet du moyen le plus simple de
non seulement à même de saisir les enjeux
s’engager sur une cause donnée, et de le faire
politiques du syndicat, mais de les partager
connaître autour de soi.
avec le reste de leur AGE, tout en fonctionnant de façon beaucoup plus autonome. Une telle
Le militantisme ne peut plus être seulement vu sous le prisme d’un engagement total, sous un mode révolutionnaire et stakhanoviste. Les parcours militants des jeunes, et notamment
Permettre aux adhérents de s’impliquer dans le syndicat : les éléments que nous devons réformer dans les statuts de l’UNEF
des étudiants qui s’impliquent aujourd’hui
réforme est-elle inconcevable dans l’UNEF ? A moins de considérer que l’héritage trostkiste est au cœur du fonctionnement du syndicat, cette mise sous tutelle des AGE par le bureau national n’a plus lieu d’être dans un syndicat du
dans le mouvement social sont sporadiques,
Tous ces éléments précités, la TRS les
fragmentés dans leur durée, finalisés vers des
a développés avec succès dans ses AGE.
objectifs limités. Ils sont aussi vécus comme
La réforme des statuts que nous appelons
Nous avons sus rallier des étudiants d’autre
des choix individuels, plutôt que des luttes
de nos vœux doit ainsi avoir deux éléments
forces, syndicales ou associatives, via notre
et des combats communs. (Daniel Cefaï, «
structurants : la défense d’un fonctionnement
engagement pour faciliter leur implication dans
Pourquoi se mobilise-t-on ? »). Ce militantisme
plus transparent et démocratique de l’UNEF,
le syndicat, pour reconnaître leurs initiatives,
irrégulier, fluide et volatile qui caractérise les
ainsi que la possibilité pour les AGE d’avoir un
pour faciliter leur volonté de porter l’orientation
derniers mouvements étudiants d’ampleur,
fonctionnement plus autonome.
de l’UNEF de façon innovante. Ces ralliements
nous pouvons la capter au sein du syndicat,
XXIème siècle.
doivent nous poser la question de l’intérêt de la
et c’est ce que nous voulons faire avec la
Aujourd’hui, il est tout à fait impensable pour
tendance refondation syndicale. Mais, pour
un syndicat de salarié de ne pas être transparent
cela, il nous faut bien renouveler, refonder
envers ses adhérents, aussi bien en terme de
notre fonctionnement.
fonctionnement interne (vote à bulletins secrets
grande UNEF dans le contexte actuel.
Face à la crise, une politique de grands projets étudiants
Il existe aujourd’hui un formidable potentiel
…) que de gestion financière (quittus financier
Dans la période de crise actuelle, notre
d’engagement que nous sommes encore loin
détaillé lors des congrès). Dans l’UNEF, il est
volonté de rassembler le mouvement étudiant
d’avoir su attirer vers nous. Si nous choisissons
ainsi anormal que le vote à bulletin secret soit
doit aussi avoir pour objectif de porter des
de nous doter pour les années à venir d’une
une exception, alors même qu’il est la norme
projets d’envergure pour répondre aux besoins
orientation offensive, si nous démontrons aux
dans toute organisation démocratique. De la
des étudiants, notamment ceux auxquels le
étudiants la capacité qu’à l’UNEF de défendre
même façon, pourquoi seule les statutaires de
gouvernement ne répondra pas. Nous ne
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devons pas ressusciter le fantasme de la
national.
mythique « Grande UNEF », mais bien mettre en dynamique le syndicat pour relancer une
De la même façon, le champ mutualiste,
politique de projets innovants propre à cette
à travers le travail avec la mutuelle des
période historique du syndicat quand, pour
étudiants, est un point de développement
répondre aux attentes des étudiants après
au potentiel énorme pour notre syndicat.
guerre, l’UNEF avait créé les CROUS, lancé
Les étudiants des campus santé qui nous
le principe du mutualisme étudiant …
sont aujourd’hui largement fermés par les
Premiers signataires
leur
Montrer que l’UNEF peut faire sienne des
engagement personnel, nous l’avons dis
valeurs devenues phares dans la société
précédemment. Force est aujourd’hui de
est un gage de notre position centrale dans
Maxance Barré (Poitiers), Malik Baikou (Bordeaux), François Benoiton (Pdt Angers), Anne-Charlotte Bourris (Rennes), Julien Bugeau (Trésorier Limoges), Alexandre Campos Oriola (Pdt Limoges), Guillaume Chiche (Bureau National), Simon Clerec (Bureau national), Thibault Delahaye (Paris 5), Ibrahima Dia (Limoges), Alexis Duprez (Angoulème), Julia Duschenes (Rennes), Lamia El Aharaage (Limoges), Violaine Godet (CA, Angers), Hervé Grasser (Strasbourg), Pierre Grasser (Strasbourg), Julie Haouzi (Présidente P3), Floriane Maillet (SG Dauphine), Cécile Marty (Angers), Pauline Mentec (Secrétaire Général Poitiers), Jérémie Michel (SG Angers), Pierre Alexis Moreau (Trésorier Dauphine), Thibaud Neuille (Trésorier Poitiers), Boris Oberthal (SG Limoges), Mohammed Nehal (SG P3), Maxime Taxil (P3), Guillaume Sylvestre (Commission de contrôle), Alain Thébault (Paris 1),
constater que les élus étudiants, nos élus
le milieu étudiant.
Charlie Zerna (Trésorier Angers)
corpos commencent à se sentir de plus en C’est aussi par ce genre d’actions que
plus concernés par les réformes de casse
nous pourrons nous poser légitimement
du service public de la santé, à commencer
comme le syndicat qui défend les droits des
par la réforme Bachelot des hôpitaux passée
étudiants dans cette période de crise, et
en urgence en février 2009. Aujourd’hui,
convaincre toujours plus d’étudiants de nous
seule la LMDE se préoccupe de sensibiliser
rejoindre. C’est en rénovant nos pratiques
le milieu étudiant à ces problèmes.
que nous pourrons conserver cette nouvelle génération en attente d’engagement dans notre syndicat.
Dans un contexte social tendu, les valeurs mutualistes portées par la LMDE seront a fortiori complémentaires du discours
Une UNEF moderne doit apporter à ses adhérents
de l’UNEF, notamment via la défense de l’économie sociale et solidaire, qui est elle aussi une réponse à la crise de notre
L’attente des étudiants et des adhérents
système
économique
actuelle,
via
la
envers un syndicat étudiant est fortement
promotion de l’entreprenariat sans profits.
axée
sur
la
reconnaissance
de
étudiants puisque nous sommes majoritaires dans les conseils universitaires, sont bien mal considérés : difficulté à négocier le rattrapage des cours, pas de statut des élus dans nombres d’université, aucune formation au fonctionnement de l’université, pas de reconnaissance du travail accompli … les élus étudiants doivent-ils donc être les serfs des conseils centraux ? C’est à l’UNEF de défendre la reconnaissance de l’investissement militant des adhérents dans les universités, et de porter une réforme du statut des élus étudiants.
Investir d’autres de mobilisation conscientisation Autre
évolution
nécessaire
champs et de
que
nous
porterons sur nos AGE : l’intervention sur les thématiques de société. De nombreuses associations se structurent aujourd’hui sur le campus autour de thèmes aussi divers et variés que le développement durable, la citoyenneté européenne … C’est à nous de convaincre ces étudiants que leurs idées seront mieux défendues au sein du syndicat, aussi bien au niveau local qu’au niveau
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Etudiants de France n°288 • Hors- Série • Mars- Avril 2009
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