Numero 5

Page 1

L’ÉCLOSION

ASSOCIATION ÉTUDIANTE DU CÉGEP DE SAINTE-FOY

XIX

NUMERO - 5 POLITIQUE -  ECOLOGIE -  CINEMA -  JEUX SEMAINE DU 25 / 11


MOT DE LA COORDONATRICE Oh ! là ! Vous avez entre les mains la dernière parution du journal l’Éclosion de l’année 2013 ! Vous pouvez vous sentir contents, soulagés, tristes, fâchés, déjà nostalgiques… Sentez-vous libre de choisir ! Certains journalistes verront leur parcours au Cégep mis à terme, et nous les remercions d’avoir embarqué dans notre équipe et d’avoir enrichi notre superbe journal ! Mais vous, chers lecteurs, serez probablement présents en janvier, et vous pourrez encore une fois trimbaler une parution sous votre bras, anticipant un bon moment de lecture ou de sudoku. Alors on vous souhaite, à travers nos mers de projets et entre deux séances de révision intenses, UNE MERVEILLEUSE SEMAINE D’EXAMENS ! … ... … Ben non ! Un merveilleux temps des fêtes !

SOMMAIRE DU 25/11 Le Gouffre p.003 Les femmes d’Orient au cinéma p.004 Les adaptations p.004 Les spectacles à ne pas manquer p.006 2013, l’année où le hip-hop québecois... p.007 Dossier spécial: faire un beau texte... p.008 La vérité sur le mensonge p.009 «L’amour est enfant de bohème» p.010 Catégoriser l’humain p.011 L’eunuque et sa propriété p.011 Hegel ou Horla p.012 Neige p.012 Du canabis sur les étalages? p.013 Esclavage à SeaWorld p.013 L’anorexie et la gymnastique p.015 Les philippines sous la menace climatique p.015 La plume est plus forte que l’épée p.016 De quoi est fait ce papier que vous lisez? p.017 Pourquoi j’aime les jeux vidéos p.018 L’article (beaucoup trop long cette fois-ci)... p.020 Saviez-vous que... p.020

L’ÉQUIPE Coordonnatrice

An-Laurence Higgins Graphiste

Ann-Sophie Dubé Page couverture

Emmanuelle Beaumont Chroniqueurs

Félix Rivard Rédacteurs

Simon Veilleux Sarah Tardif Dorothée Nicholls Jules Boudreau Marie-Ève Fortier Virginie Beauchesne Ulysse Carrière-Bouchard Geneviève Dufour Anne-Marie Noreau Johanie Martin-Lafond Camille Garon Gabriel Rivard Alexei Yanick

ET POURQUOI PAS

VOUS ? J.LECLOSION@GMAIL.COM


Semaine du 25/11

Le gouffre Par Simon Veilleux Ils y marchaient calmement, s’enfonçant peu à peu. Dans ce gouffre, il y avait un chemin s’étalant sur des centaines, voire des milliers de kilomètres. On aurait dit un labyrinthe, en ligne droite. Serrant leurs scaphandres sur leurs têtes, vissant l’air à leurs idées, la pression serrait de plus en plus leurs bras aventuriers. Mais, même avec cette légère incertitude, c’était magnifique. Partout au plafond, des fleurs lumineuses éclairaient la grotte. Des lianes brillantes de milles feux se dandinaient au son des vagues douces. Tels deux enfants découvrant le monde, ils ne s’étaient jamais autant perdus dans ce paysage lointain. Émerveillés, ils continuèrent de s’enfoncer. Comme s’ils sentaient une détermination sans nom dans leurs entrailles, rien ne pouvait les empêcher de s’engouffrer encore plus. Ils valsaient avec les vagues, semblaient ne faire qu’un avec le liquide de l’endroit. Dansant maintenant avec les lianes, ils se mirent également à briller de milles feux.

L’arc-en-ciel perpétuel de l’endroit s’intensifia. Plus les couleurs devenaient lumineuses, plus les deux aventuriers s’élevaient au ciel. Ils revirent le gouffre au complet, devenant de plus en plus microscopique, puis se perdirent dans le ciel. Ils y observèrent une immense montagne, imposante, mais chaleureuse, où l’arcen-ciel les posa délicatement. Dévissant leurs scaphandres, ils se regardèrent, étonnés de leur découverte soudaine. Un tel paradis ne se trouvait pas tous les jours. L’air y était pur, aromatisé de toute sorte de saveurs plus agréables les unes que les autres. Le ciel étoilé laissait déjà entrevoir une lune chaleureuse les accueillant dans son éclat rassurant. Ce jour-là, ils s’étaient perdus pour de bon. Ils voulaient y rester, et y restèrent. Cet homme, cette femme, s’étaient simplement regardés dans les yeux, au plus profond de leurs âmes. Dans ce paysage que formaient ces regards, ces frissons, ces sourires, ils avaient enfin trouvé le paradis. « Que les montagnes qui habitent ton regard ne cessent jamais d’exister », lui a-t-il dit.

003


Semaine du 25/11

Les Femmes d’Orient au Cinéma Par Sarah Tardif

Avec la sortie de son film Wadjda, Haifaa Al-Mansour est officiellement la première femme réalisatrice d’Arabie Saoudite. Regard sur une véritable révolution politique et cinématographique.

biographique Persépolis (2007). Tantôt touchant, tantôt drôle, ce film traite de l’instauration de la République Islamique en Iran en 1979 et de ses répercussions sur les Iraniens. Ce dessin animé réalisé et scénarisé par Satrapi est un pur chef d’œuvre.

En août dernier, Wadjda était sur nos écrans. Ce film, qui raconte l’histoire d’une jeune Saoudienne de 12 ans qui désire posséder une bicyclette, a touché le cœur de nombreuses personnes, et ce, à travers le monde. C’est qu’en Arabie Saoudite, il est interdit pour les femmes de faire de la bicyclette et encore plus, de réaliser un film (d’ailleurs, les cinémas sont interdits dans ce pays).

La Libanaise Nadine Labaki a également laissé sa marque dans le monde cinématographique avec son film Caramel (2007) ainsi qu’avec Et maintenant on va où? (2011), lequel a gagné le Prix du Public au Festival de Films de Toronto.

Malgré le fait qu’elle sème la controverse dans son pays, Al-Mansour n’en est pas moins très populaire. Avant de réaliser son film, la Saoudienne s’est fait connaître grâce à ses courts-métrages et de son documentaire Women without Shadows (2005). De plus, sa détermination dans son projet a permis à l’Arabie Saoudite d’être nominée aux Oscars pour la toute première fois. Dans la même lancée, je vous invite également à découvrir le talent de l’Iranienne Marjane Satrapi à travers son film auto-

Le succès est également au rendez-vous pour l’Iranienne Samira Makhmalbaf dont les films sont très présents dans les festivals, et ce, depuis quelques années déjà. Cette fille de réalisateur fait beaucoup de films engagés, tels que La Pomme (1998), Le Tableau noir (2000) ainsi que À cinq heures de l’après-midi (2003), qui relate l’histoire d’une femme qui désire devenir présidente d’Afghanistan. Ces quelques réalisatrices représentent l’énorme talent des cinéastes d’Orient et sont, par le fait même, de beaux exemples de courage et de persévérance.

Les adaptations Par Marianne Lachance

Pour le dernier journal de la session, l’hésitation fut longue quant au choix du sujet de cet article. Après de longues délibérations pour tenter de voir s’il était possible d’écrire un article entier sur la sortie récente de Thor : The Dark World en cinéma et sur le charisme innommable du sarcasme Shakespearien des répliques de Loki sans risque de devenir obscène ou un chouïa redondant aux yeux des non-fans, et suite à une cogitation intense sur les diverses manières de tourner et de détourner le sujet, la chose se montra finalement comme assez évidente. En effet, si l’on voulait trouver un débat à discuter en ce qui concerne Thor, la question qu’il faudrait se poser est bien de déterminer s’il s’agit d’une adaptation rendant hommage, ou non, à ses versions originales. Et ce, que l’on parle du dieu viking ou des comics Marvel (y a-t-il donc une thématique dans tous

ces articles?). Mais, au final, il s’agit là, de nouveau, d’un débat de geeks qu’il est bien plus intéressant de tenir à haute voix que d’exposer à l’écrit. Toutefois, il y a dans le sujet des adaptations un autre débat qui, lui, est digne d’être présenté avec des arguments sensés plutôt qu’avec la subtilité d’un échange entre le Barbare et le Ranger de Naheulbeuk (notons que ledit échange n’en est pas moins une forme de sociabilisation très efficace et un bon moyen de se faire des amis ou des ennemis mortels, selon les cas) : celui des « ré »-adaptations.

004


Semaine du 25/11 Connues également sous le terme anglophone de remakes, les réadaptations sont un phénomène assez fréquent dans le monde du cinéma, mais qui est peu discuté. Il ne s’agit pas de reprendre une vieille histoire et de faire de nouveaux films avec, comme pour les nouveaux Star Trek de J.J. Abrams; mais bien de reprendre un film en entier et de le « refaire », mot pour mot, pour ensuite le représenter à un nouveau public. Le concept peut paraître flou, mais, en fin de compte, ne l’est pas tant que ça. Les publicités du moment pour Delivery Man s’attirent un intérêt certain auprès du public américain. Quant aux spectateurs du Québec ou de la France, ils les voient plutôt avec une certaine perplexité, un sentiment de déjà-vu un peu déconcertant. Et pour cause : il s’agit d’une copie, mot pour mot, image pour image, du film québécois Starbucks sorti en 2011, avec Patrick Huard dans le rôle principal. Le film connut un franc succès, au Québec comme à l’étranger; Steven Spielberg et Dreamworks, séduits par l’histoire, décidèrent donc d’en refaire leur propre version pour la présenter au public américain. Le film, réécrit par le même scénariste, mais refilmé avec un meilleur budget, un décor américain et de nouveaux acteurs, sortira en salle le 22 novembre. Les producteurs s’attendent à un grand succès auprès du public américain. Toutefois, il n’est fait mention nulle part de l’origine québécoise de la comédie. Pour quelqu’un qui a aimé le film original, il y a de quoi se sentir un brin vexé.

Serait-il donc si difficile de faire un doublage anglais et de présenter le film dans les cinémas des États-Unis comme une comédie étrangère? Le principe n’a rien de nouveau. Il semble que ce soit en réalité une curieuse habitude des producteurs d’Hollywood que de repérer des films étrangers à succès et de racheter les droits pour les reproduire « à l’américaine ». Le même processus a été appliqué, par exemple, à l’excellente trilogie suédoise Millenium, qui fut rejouée et rebaptisée The Girl with the Dragon Tattoo, avec de nouveaux acteurs bien américains. Pourquoi? Le public américain est donc si susceptible, si conditionné aux codes cinématographiques des films d’Hollywood, qu’un peu de variété les empêcherait d’apprécier un film qui, pour une fois, serait doublé dans la langue de Shakespeare? Peu probable. Mais il semble que l’industrie du cinéma en soit toutefois convaincue, et qu’elle préfère repartir de zéro. Pourtant, dans le contexte actuel, où la culture mondiale est très, très fortement influencée par les États-Unis, ce n’est pas comme si l’Amérique devait craindre les dangers de l’importation de films étrangers... Il est donc plutôt triste de voir la diversité de films d’origines variées effacée pour faire place à un concept uniformisé qui enlève parfois une partie du charisme de la chose.

005


Semaine du 25/11

Les spectacles à ne pas manquer !

La délivrance arrive; tu vas bientôt cesser de ressembler à une paire de cernes ambulante qui ne vit que de caféine. Ta vie sociale va recommencer à exister, le mot «vivre» reprendra tout son sens, tu vas pouvoir dormir jusqu’à 11 heures chaque matin et surtout tu vas pouvoir assister à tous les shows que tu veux sans risquer de mettre tes résultats scolaires en péril! Eh oui, les vacances arrivent enfin! Pour être sûre de rien manquer, j’ai fait l’ébauche de ce que ton planning de vacances pourrait avoir l’air si t’es quelqu’un de ben ben cool! J’ai même marqué le coût des billets pour pas tout scrapper ton budget d’étudiant et te condamner à manger des ramens durant toute ta session d’hiver.

Samedi 7 DÉCEMBRE Caféïne et Gros Mené (plateau double), Le Petit Champlain, 20h Coût : 20$ (si tu as un show à aller voir durant tes vacances c’est lui !)

Jeudi 28 NOVEMBRE Jimmy Hunt/Elliot Maginot, Le Cercle, 21h Coût : 12,50 en prévente, 15$ à la porte

Samedi 14 DÉCEMBRE Broadcast, Miracles et Alie Sin, Le Cercle, 22h, Coût : 15$ incluant une copie vinyle du cd de Broadcast

Vendredi 29 NOVEMBRE Karim Ouellet, Impérial, 21h Coût : 22$ Groenland, Le Cercle, 21h Coût : 15$

JEUDI 19 DÉCEMBRE Gorguts, Cégep de Limoilou-campus de Charlesbourg, 19h30 Coût : 25$ Catherine Major et l’OSQ, Grand Théâtre de Québec, 20h Coût : 23-74$ (j’espère que t’aimes ça les ramens)

Samedi 30 NOVEMBRE Les sœurs Boulay/Catherine Leduc, Le Petit Champlain, 20h Coût : 20$ (prix étudiant) Mark Bérubé, Le Cercle, 20h, Coût : 15$ Melvis and the Jives Cats, Chez Cécile & Ramone, 21h30 GRATUIT (si tu veux danser, vas à ce show)

Samedi 21 DÉCEMBRE The Steady Swagger/ The Magotty Brats & Damn the Luck, Le Cercle, 21h Coût : 10$ Soirée Soltice (életro), L’Agitée, 21h Coût : 5$

Jeudi 5 DÉCEMBRE Cryptosy et invités, l’Agitée, 19h Coût : 20$ Half Moon Run, Salle Albert-Rousseau, 20h Coût : 28$ Loud Lary Adjust et Dead Obies, Le Cercle, 21h Coût :13$ Vendredi 6 DÉCEMBRE Clément Jacques & Simon Kearney, Le Petit Champlain, 20h Coût : 20$ (prix étudiant)

Jeudi 12 DÉCEMBRE Duchess Says & Suuns, Le Cercle, 21h Coût : 15$ Vendredi 13 DÉCEMBRE Albatros/ Polyphony/ Robots, l’Agitée, 21h Coût : 10$

Vendredi 27 DÉCEMBRE Keith Kouna, Impérial, 20h Coût : 23$ Avec tout ça au menu, tu ne risques pas de t’ennuyer des travaux d’équipes qui n’avancent pas, des cours endormants, du monde qui parle fort à la bibliothèque ou bien d’avoir autant d’heures de sommeil dans le corps que d’heures de cours dans ta journée. Profites-en pour découvrir de nouveaux groupes ! Dorothée Nicholls 006


Semaine du 25/11

2013, l'année où le hip-hop québécois est sorti du trou

Par Jules Boudreau

Dernière parution de l’Éclosion avant que 2013 ne se transforme en 2014. Comme ce n’est pas évident de faire un retour original sur l’ensemble de ce qui s’est passé en musique cette année (Kanye et Arcade Fire ont tout mangé sur leur passage de toute façon), je parle plutôt ici de mon coup de cœur de l’année, qui prend la forme d’un genre plutôt que d’un artiste en particulier. Parce que cette année, dans un recoin de la scène musicale québécoise peu considéré par les médias et les critiques (qui faisait d’ailleurs état de fantôme au gala de l’ADISQ), une petite révolution s’est opérée. Ce recoin poussiéreux de la musique québécoise, c’est le hip-hop, et 2013 marque l’année où ce style mal-aimé a commencé à s’extirper tranquillement du joug artistique qu’il s’est lui-même imposé dans le passé. Le changement s’est incarné dans trois albums sortis en 2013 : Les maigres blancs d’Amérique du Noir d’Alaclair Ensemble, Rue des Saules de Koriass et Montréal $ud de Dead Obies. Trois albums complètement différents, situés à des axes opposés dans le monde du rap, mais qui témoignent tous d’une progression subite du genre (quoique si on écoute le dernier album de Sans Pression, on peut difficilement dire que cette progression subite a été généralisée au Québec). Les albums d’Alaclair, de Koriass et de Dead Obies sont infiniment plus créatifs que ce qui s’est fait en hip-hop au Québec depuis une décennie (oui oui il y a certaines exceptions), parce que les artistes sont allés chercher leur inspiration dans un spectre beaucoup plus large que simplement celui des albums de rap québécois des dernières années ou même celui de leurs propres créations artistiques faites dans le passé (comme preuve, le premier album de Koriass, c’est pas très glorieux, et il y a clairement une rupture entre ce qu’il écrivait/composait il y a cinq ans et ce qu’il écrit/compose aujourd’hui). Leurs créations artistiques prennent plutôt racine dans la culture hip-hop mondiale et dans le monde musical contemporain en général, mais sans laisser de côté les références culturelles qui donnent sa touche particulière au hip-hop québécois. D’emblée, au niveau instrumental, les innovations sont flagrantes. Finis les motifs snare-clap et les pâles échantillons de piano, figés dans le temps depuis que Lucien Francoeur a (malheureusement) écrit Le rap à Billy en 1983. Dans Rue des Saules, Koriass multiplie les couches de percussions et peaufine ses synths pour créer un style de boom-bap orchestral. Les gars d’Alaclair Ensemble sont passés maîtres dans l’art de générer du groove et du plaisir pur à partir de productions minimalistes. Mais c’est dans l’album de Dead Obies que la dissidence est la plus évidente. Les membres du band de hip-hop originaire du sud de Montréal transmettent l’angoisse et la peur qui régissent les coins obscurs de leur ville (le $ud $ale, les signes de piasse sont indispensables) à travers des beats sombres et crasseux. Chapeautés par le producteur VNCE, ils font du « post-rap » (mot de leur invention) qui combine des éléments de grime, des cordes et des percussions organiques et des échantillons à la Wu-Tang, tout ça dans un esprit foncièrement punk (la pièce Tony Hawk est plus abrasive que du Refused). Dans Choses, Koriass clôt son dernier couplet par : « J’aime

la langue, j’ai des idées à plus m’entendre penser / Mais j’déteste les Québécois qui s’donnent l’accent français ». Un sentiment semblable est présent dans Swish, sur l’album de Dead Obies, qui commence par un extrait d’entrevue radio mettant en scène une Française qui dit ne pas comprendre le « dialecte » québécois et qui aimerait mieux qu’on lui parle en « Français ». La présence de cet extrait illustre bien l’absence de complexe qu’ont les Dead Obies par rapport à leur(s) langue(s), ce qui revêt un fort symbolisme dans une scène hip-hop québécoise qui a longtemps été un miroir du hip-hop français. On peut même dire que les Dead Obies illustrent le contraire d’un purisme idiomatique (pour le meilleur et pour le pire diront certains). Ils représentent un Montréal métissé, mélangeant les deux langues fondatrices dans un créole qui utilise autant le joual que les codes linguistiques classiques du rap pour faire passer des messages. Tout ça ne veut pas dire que les rappeurs québécois sont déconnectés de la culture québécoise en 2013, bien au contraire. Ils multiplient les références aux régions, aux personnalités et aux évènements caractéristiques de notre Belle Province (pas si belle que ça si on se fie auxdits rappeurs). Que ce soit Alaclair Ensemble qui imitent remarquablement bien le chanteur d’Harmonium sur Montagnes russes (Serge Fiori), Koriass qui, dans ses textes, fait le pont entre Montréal, Saint-Eustache et Limoilou ou Dead Obies qui intègrent des échantillons de Félix Leclerc et de Willie Lamothe dans leur musique, les trois œuvres sont clairement campés dans un contexte québécois. Une des contraintes les plus marquées chez les jeunes artistes hip-hop au Québec, c’est la nécessité de faire du « rap engagé ». Pour les Québécois, Vincent Vallières a bien le droit d’écrire des textes sur l’amour, mais un rappeur se doit d’avoir un propos social et revendicateur. Yes McCan des Dead Obies, le déplore : « Vous faites du rap? Est-ce que c’est engagé? La musique peut être mauvaise, mais si le message est engagé et positif, c’est comme si soudainement ça devenait bon ». Il rétorque à cette obsession des Québécois que tous les humains sont engagés par nature et que le rap a toujours un côté social, même si le but premier est de faire de la bonne musique. Ogden d’Alaclair Ensemble fait passer le même message dans la pièce Jean-Claude Van Damme (GDC), autodérisoire et absurde à souhait : « Bros before cause / Pas d’rap engagé / Mais tu peux nous engager pour faire du rap, on peut parler vite ». C’est ben l’fun du Loco Locass, mais après dix ans d’hégémonie d’un hiphop strictement engagé, le changement est bienvenu. Du hip-hop référentiel, original et décomplexé, tout ce qu’il faut pour (re)donner ses lettres de noblesse au rap queb’ (pour les intimes). En espérant que ça mènera à une plus grande reconnaissance du genre, en commençant par une présence minimale de ce dernier dans les galas et les médias, et que dans quelques années Koriass ne pourra plus se vanter qu’il est le seul rappeur de la province à avoir « rocké Osheaga ». Ah oui et vous irez voir Dead Obies au Cercle le 5 décembre! Même si vous n’aimez pas leur musique, il va y avoir tellement d’énergie et de chaos dans la salle que vous allez en oublier votre dégout.

007


Semaine du 25/11

DOSSIER SPÉCIAL : Faire un beau texte sans casser des EUFs Par Marie-Ève Fortier Eh oui, pour plusieurs d’entre vous, c’est bientôt le temps de l’Épreuve Uniforme de Français ! Sujet bien mystique pour plusieurs, on veut faire quelques efforts pour s’en sortir avec une note respectable, mais on a peut-être moins envie de lire des tas de documents, voire des livres (oui, il y en a). C’est pourquoi j’ai décidé de vous donner un petit coup de pouce en vous dévoilant quelques trucs incontournables à propos de l’EUF. Cependant, sachez que c’est seulement en tant qu’étudiante (qui a tout de même passé son épreuve !) que je vous donne ces conseils, et que pour de plus amples explications il est préférable d’aller voir votre prof ! Cela dit, je passerai les détails dont ces derniers vous ont sûrement déjà bourré le crâne (matériel requis, ce qu’est une dissertation, trucs d’argumentation, etc.). Passons directement aux choses sérieuses. Il y a trois critères, plutôt vagues, qui permettent aux correcteurs de cette évaluation de savoir si vous passez. Ces trois critères se divisent en sous-critères qui eux aussi se divisent en différents aspects. Le hic, c’est qu’on ne vous donne que les critères généraux à l’Épreuve, alors que parfois les aspects des sous-critères renferment des conditions qu’il faut connaître ! Vous devriez donc bien étudier ces aspects, que vous pourrez retrouver sur internet si vous tapez dans google : « euf critères de correction » (je vous suggère de survoler le document suivant : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs20632). Voici, classées par critères, les choses que j’ai retenues comme étant les plus importantes à savoir/ à faire : Critère 1 : COMPRÉHENSION ET QUALITÉ DE L’ARGUMENTATION - Écrire clairement le titre de l’œuvre, le nom de l’auteur et le sujet de la dissertation. - Montrer clairement votre point de vue (dire si on est d’accord ou pas avec l’énoncé, et le répéter à plusieurs endroits). C’est plus facile de choisir un point de vue non nuancé, pour ne pas créer de confusion dans le texte. - Ayez de bons arguments. Je vous propose d’ailleurs de passer tout le temps qu’il faut sur votre plan et vos idées, car ça vous

aidera vraiment à écrire plus vite tout en ayant des arguments qui se suivent. - Les correcteurs veulent voir vos connaissances littéraires formelles et générales. Laissez-moi traduire. Connaissances formelles : en gros, ce qu’ils veulent dire par là, c’est que vous devez utiliser au moins une fois les procédés stylistiques (sur une citation, par exemple) ou tout autre chose qui a trait à l’analyse littéraire de votre texte (ex : schéma narratif/ schéma actantiel pour un extrait de roman/nouvelle, notions relatives au discours poétique/théâtral). Normalement vous écrirez ça dans les paragraphes d’argumentation pour appuyer ce que vous stipulez. Connaissances générales : vous devez mettre quelques infos sur les choses suivantes dans votre texte : courants littéraires, auteurs, autres œuvres, éléments socio-historiques, etc. Les meilleurs endroits pour cela, ce sont l’introduction et la conclusion. Critère 2 : STRUCTURE DU TEXTE DE L’ÉLÈVE -On doit retrouver clairement, dans l’introduction, toutes ses parties : sujet amené, sujet posé, sujet divisé (eh oui même celui là). Il faut aussi aller du général au particulier (procédé de l’entonnoir). C’est aussi là que l’on doit retrouver tous les éléments de l’énoncé du sujet de rédaction (abordé au critère 1). -Dans la conclusion, même chose : réponse à la question (répétition du point de vue), synthèse du développement (ils veulent les arguments dans les grandes lignes, pas un résumé de votre plan), ouverture sur quelque chose de plus général mais de toujours lié au sujet (du genre des connaissances générales, vous savez !). -spécifiquement pour l’intro et la conclusion, vous devez faire des liens efficaces entre les phrases et entre les idées. Petit conseil : révisez vos marqueurs de relation. Critère 3 : MAÎTRISE DE LA LANGUE - Vous devez avoir un vocabulaire diversifié, précis. Plus vous utilisez de termes en lien avec le type de texte que vous lisez, plus vous aurez de points ici (exemple : dire « le protagoniste » au lieu de « X personnage » si vous analysez une nouvelle vous rapportera des points). De plus, les marqueurs de relations et les types de phrases (simple/complexe) sont à varier.

008


Semaine du 25/11 - ATTENTION AUX FAUTES DE TOUT GENRE. Vous pouvez faire un maximum de 30 fautes en tout sans couler votre épreuve, et pas plus que 4 fautes liées au vocabulaire (ex. utiliser un mot pour dire quelque chose alors que ce mot veut dire autre chose, les anglicismes, l’emploi de « tu » et de « vous », etc.). Les erreurs de ponctuations sont comptées comme des demi-fautes et les erreurs de syntaxes sont comptées chaque fois qu’elles apparaissent, même si c’est une répétition de la même faute. Voilà pour ce qui est de ma lecture des critères. Pour plus d’infos, une recherche internet ou un entretien avec votre professeur vous aidera. Pour finir, quelques conseils en vrac : - C’est mieux de faire plus de mots que pas assez. En effet, les élèves n’écrivant pas assez de mots sont fortement pénalisés. Cependant, il n’y a pas de pénalité quand on écrit trop de mots. Il suffit de faire attention aux fautes (plus de mots, plus de fautes). PS : les citations sont incluses ! - En général, on vous permet de choisir entre trois textes, qui sont souvent une nouvelle, une pièce de théâtre et un poème. Vous pouvez soit vous préparer pour les trois (en trouvant des termes relatifs à chacun, en connaissant leurs diverses parties/

singularités, etc.), soit choisir tout de suite de vous concentrer sur un type de texte en particulier. Mais je ne peux pas promettre que ces trois types de texte seront encore là cette année. - Portez une attention particulière à chaque critère. Couler un critère, même si on a A dans les deux autres, entraîne l’échec. - Apportez vous une collation, des stylos de rechange et n’oubliez pas votre carte étudiante. - Arrivez d’avance ! - Pour vous préparer, rien de tel que de lire des exemples d’épreuves uniformes antérieures (plusieurs textes d’élèves sont disponibles sur la Toile). C’est bien d’en lire un qui a eu A et un qui n’a pas passé (ou bien des extraits). - Heureusement, les erreurs dans les notes de bas de page (sauf les fautes de français) ne comptent pas ! Adieu, méthodologie plate et complexe. Vous pouvez mettre juste le nom du roman et la page si vous voulez. Bonne chance !

La vérité sur le mensonge Par Virginie Beauchesne-Michaud

L’honnêteté est réputée pour être une qualité recherchée chez le partenaire de vie idéal. Néanmoins, les petites répliques comme « non, cette robe ne te grossit pas ma chérie » ou encore « mon chien a mangé mon devoir » ne sont pas des classiques pour rien. Stephen Porter, professeur de psychologie à l’université de la Colombie-Britannique, a passé plus de 15 ans à étudier pourquoi et comment les gens mentent. En réalité, ses conclusions se résument en une phrase très simple. Selon l’expert, les petits mensonges sont « l’indispensable lubrifiant des rapports sociaux. » Voyez-vous, le mensonge serait en fait une évolution du langage qui est apparue pour faciliter la vie avec les pairs et favoriser une relative monogamie. Il facilite donc la vie en société au détriment de la vérité. Les relations intimes, surtout les liaisons amoureuses, ne dureraient pas sans un minimum de mensonges bien choisis et dosés. À l’inverse, une parfaite franchise amènerait petit à petit nos relations avec les autres vers des échecs. Après tout, il n’est pas facile de faire comprendre à notre douce moitié que, parfois, nous préférons rester en mode larve sur le canapé plutôt que d’aller le ou la rejoindre… Ou d’avouer à ses professeurs qu’en réalité nous n’avons pas fait le devoir qu’on a «oublié dans sa case». Ah la

vie et ses pièges! Cependant, est-ce que de petits mensonges pourraient engendrer de vrais actes de trahison ? Peut-être, dépendamment du contexte, de leur contenu ou de la fréquence de ceux-ci. Un professeur de psychologie à l’université du Massachusetts, Robert Feldman, a demandé à 121 groupes de deux étudiants d’avoir une discussion pendant 10 minutes. Monsieur Feldman a calculé que 60% des participants avaient menti au minimum une fois. De plus, la moyenne du groupe se trouvait entre deux à trois mensonges durant une séance de quelques minutes. Les phrases trompeuses glissées au quotidien peuvent être moins innocentes qu’on le croit. En effet, Robert Eeldman ajoute: « nous pensons agir par gentillesse ou par pitié, pour ne pas blesser, poursuit-il, mais il serait plus exact de dire que nous voulons êtres aimés et appréciés. Nous mentons par pur égoïsme. » Bref, on ne peut plus se voiler la face, notre nez de Pinocchio ne s’allonge que pour nous protéger de la déception, des responsabilités, des ennuis ou encore de la tristesse de voir un proche souffrir, etc. Cela dit, même si la vérité peut faire mal, on finit néanmoins par la préférer à un trop-plein de mensonges.

009


Semaine du 25/11

« L’amour est enfant de bohème »

Par An-Laurence Higgins

Les intestins en boule, le cœur papillonnant et les jambes en compote sont-ils des symptômes que vous avez expérimentés? Pourriez-vous dire que vous avez connu l’amour? Croyez-vous le comprendre? Chacun, au gré de ses expériences, se forge des impressions de toutes sortes et certains se lancent dans des explications aussi fatales que romancées, qui sont bien évidemment le produit de notre socialisation. La visée de ce texte n’est certainement pas de faire l’éloge des romans à l’eau de rose et des textes de OneD, ou encore de mettre sur un piédestal les Promenade inoubliable et les Pages de notre amour de ce monde. Je souhaite en fait remettre en question notre conception du couple et l’idée selon laquelle jamais, au grand jamais, pourrait-on aimer d’amour papillonnant plus d’une personne à la fois. Les réflexions que j’eus à propos du sentiment amoureux m’ont menée à comprendre que l’idée rigide du couple, si bien ancrée dans notre culture et notre société, pouvait être remise en question. Est-ce vrai qu’en se déclarant en couple, il est totalement impossible d’éprouver de l’affection et du désir pour autrui? Soyons honnêtes : bien sûr que non! Alors que je fis la découverte de cette possibilité, une seconde question surgit tout aussitôt : que faire avec ces sentiments nouvellement découverts? Les garder bien cachés? Les refouler? Ces solutions m’auraient sans doute mené à ma perte. Renier ses sentiments, c’est renier une partie de soi. C’était, pour moi, totalement hors de question. La seule issue possible, la solution la plus honnête fut donc d’accepter pleinement mes émotions et de les vivre à la lumière du jour. Inutile de dire que je me sentais bien singulière et que pour exposer mes idées sur le sujet, je devais faire appel à un courage herculéen. Pourtant, alors que mon esprit se perdait dans les abysses de Facebook, je tombai par hasard sur une vidéo explicative sur le polyamory. Ou en français, polyamour. Ce fut ma révélation : toutes mes convictions relatives à l’amour, au couple et à la sexualité s’y trouvaient, expliquées, détaillées, exemplifiées.

de vivre dans l’honnêteté, l’harmonie et le respect de soi et des autres. Oui, oui, des autres! Pour la majorité des gens, respecter son/sa partenaire, c’est lui offrir l’exclusivité, qu’il/elle lui exigera en retour. Pour les polyamoristes, le respect consiste à appuyer l’autre dans ses sentiments et espérer qu’à travers les autres relations qu’il/elle décide de vivre, il/elle s’épanouira. Il est quelque peu irréaliste, bien que parfaitement normal, de croire (ou d’espérer!) que nous détenons tout ce que notre partenaire a besoin pour s’épanouir. De la même façon que nous aimons chacun de nos meilleurs amis également, mais pour différentes raisons, ne serait-il pas possible de ressentir de l’amour de différentes manières sans que cela en altère la force? En mon sens, la limite entre l’amour et l’amitié est bien mince, perméable et inconstante. Bien sûr, chaque polyamoriste que j’ai rencontré ou lu/écouté vit sa situation à sa manière. La présence de balises et de règles semble être incontournable et le respect de chaque individu est ce qui prime dans toute relation polyamoriste. Bref, il ne semble guère s’y trouver de place pour le mensonge et la duperie. Comme j’ai pris la peine de le mentionner plus tôt, le but de cet article n’est pas de vous asperger de parfum sucré et de bouquets d’épines. Je n’aspirais pas non plus à vous convaincre ou pire, à vous convertir (hein!!!?), mais bien à exposer ce que plusieurs vivent et ce que certains pourraient penser tout bas. Vous êtes curieux? Vous n’avez pas encore tout à fait compris ? Recherchez une vidéo s’intitulant « More than Two ». Éclaircissements et rires garantis ! Les experts en la question soupçonnent la monogamie humaine d’être apparue pour des raisons de survie et d’évolution, écartant le facteur de l’amour. La question se pose : cette caractéristique évolutive prendrait-elle en compte la complexité des sentiments, des émotions et des désirs humains ? Va savoir. « L’amour est enfant de bohème, il n’a jamais, jamais connu de loi ».

Le polyamour, c’est l’idée selon laquelle chacun détient la pleine liberté quant à son choix de s’investir dans les relations amoureuses qu’il/elle désire. L’idée derrière le polyamour n’est pas de justifier ses pulsions irresponsables ou son comportement de Don Juan, mais bien 0010


Semaine du 25/11

Catégoriser l’humain Par Geneviève Dufour

Supposons que je décide d’utiliser pour introduire mon texte une affirmation universelle du type « tous les hommes sont égaux ». Forcément, vous répondrez par la positive et affirmerez être inconditionnellement en accord avec mes propos. Vous direz qu’il est vrai que nous avons tous les mêmes droits fondamentaux et que nous nous devons d’accepter les ethnies, les orientations sexuelles, les couleurs de peau, les styles vestimentaires, les religions, les idéaux, les sexes. TOUT. Il faut TOUT accepter. À ces évidences quotidiennement entendues, devenues lieux communs, je dois dire que, pour une des très rares fois dans ma vie, les mots me posent problème. Le raisonnement est assez facile : le simple fait d’utiliser un mot pour décrire une différence implique par le fait même l’isolation de cette différence qui diverge de notre belle petite norme occidentale/ québécoise/culturelle/identitaire/sociale/acceptable, même s’il n’y a pas rejet. Nommer un Noir « un Noir » montre forcément qu’il appartient à une catégorie d’humain, au même titre que le Blanc, le musulman, le transsexuel, la femme, l’homme, le Français, le punk, le gothique, nommez-le, peu importe. Pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas être HUMAIN, point final? Arrêter de constamment nous catégoriser en sous-groupes et voir l’humain comme un tout d’une richesse incomparable, comme la seule façon d’être et de percevoir l’autre, comme l’ex-

L’eunuque et sa propriété

Par Ulysse Carrière-Bouchard

Le dernier rejeton (ou plutôt avorton) le plus malingre, maladif et malsain du capitalisme aura été l’anarchiste de gauche [sic]; l’anarchiste soutenant que Proudhon n’en était pas un; l’anarcho-robin-des-bois, soit l’anarchiste militant pour une cause. Sa cause, bien entendu, n’est ni lui, ni son prochain, ni même la réalisation d’une « anarchie », mais bien le mot « anarchisme ». Et c’est pourtant un héros du bon sentiment, un berger de la bien-pensance, tenant veuve et orphelin dans chaque main, le courage dans l’autre : c’est un pieux athée, qui n’est même pas de ceux qui votent pour Harper, et encore moins de ceux qui ne votent pas et - nous touchons ici les bas-fonds - ses vêtements ne sont pas de marque. En fait, cet anarchiste - l’aurait-on deviné? - n’en est pas un ; il relève plutôt du communisme, voire dans les cas les plus lourds, du socialisme. Ces derniers, bien sûr, décentralisés : voilà une sorte de délire chimérique mêlant la très américaine « absence » étatique aux très scandinaves services sociaux. Sur quel absolu transcendantal basent-ils ces conceptions? Mais sur le mot « anarchisme », cela va de soi. Il nous est donc permis - ou nécessaire - de douter du fait que nos bons « anarchistes » de gauche aient vraiment une quelconque volonté de se passer d’état, tant leur croyance oxymorique, mélangeant en une bouillie indigeste et inintelligible une incompréhension systématique des penseurs et marxistes et anarchistes à une ferveur anti-étatique tenant plus du Boston Tea Party que de quelque thèse anarchiste que ce soit, semble incohérente et incapable d’avoir le moindre commerce avec le monde réel. Le plus horrible est que cet eunuque idéologique n’en est aujourd’hui pas moins le principal représentant de l’anarchisme, lui qui comme un vers se repaît de la charogne de la connotation du terme « anarchisme ». Son non-état est, au final, un simple état statique, empathique, amoureux du prochain; Stirner, explique-leur comme « anarchisme » n’est rien sinon un mot, un

pression de cerveaux fascinants prenant place dans une tête, peu importe le couvre-chef de celle-ci. Voir l’Homme comme il est vraiment : un organisme complexe de sentiments, de vitalité et d’intelligence qui porte sur lui des bouts de tissu qui, oui, peuvent s’avérer différents selon les régions, les coutumes, les croyances, les goûts. Et alors? Voir un homosexuel dans l’autobus et se dire « il est homosexuel, mais ça ne me dérange pas » est certes une belle avancée pour une cause qui part de très loin, mais reste que le simple fait d’avoir pensé « homosexuel » au lieu d’HUMAIN fait en sorte qu’une catégorisation malsaine de la différence subsiste. Pourquoi ne pas oublier tous ces concepts et libérer nos âmes jumelles? Pourquoi ne pas danser inconsciemment dans le même univers, perdre notre tête dans une immense exaltation collective? Ne voir que l’esprit de l’humain en nous, ne voir que l’intérieur, le vrai, le senti, le fort, les tripes. Oublier toutes formes de déviance de la norme établie par une génération d’humains identiques et un concept perfectible de l’homme. Aimer ce que l’on aime, croire en ce que l’on croit et puis nous lier avec la personne qui nous fait le plus vibrer, point final. Oublier ces histoires d’acceptation sociale, de conformisme et de standardisation. Prôner la beauté et la couleur de la race humaine, prôner le bonheur d’être nous-mêmes en tout temps.

mot dont pourtant ils se parent comme un roi de pourpre, et comme il en est de même pour des termes comme « liberté » ou « égalité ». Cet anarchiste est un croyant, un fidèle rendant hommage au sacro-saint « anarchisme », qui est, dans les mots de Milton, un apostat élevé comme un dieu sur son char de soleil. L’anarchiste de gauche est un idolâtre des noms communs, pour autant qu’ils finissent en « isme ». L’anarchiste de gauche ne se bat pas; à peine est-ce s’il se débat; dût-il se battre, il ne se battrait alors que pour un mot, pour une nostalgie, pour l’histoire d’un «isme» fané comme tant d’autres. L’anarchiste de gauche est un croyant strictement statique, et non pas un penseur: il a une conception du monde déjà choisie, posée comme un absolu, et une fois celle-ci comprise, endort son esprit dans l’acceptation béate et presque religieuse d’un monde dont la perception est strictement régie par le filtre du nom commun «anarchisme». Peu importe; l’anarchisme de gauche ne se prétend pas être un champ de réflexion sur la société, mais plutôt un moule dans lequel fondre la vacuité humaine pour en faire des opinions, des comportements; des mots tout faits : le seul ridicule de ses adeptes (ou ses fidèles?) n’aura été que d’évider la carcasse désarticulée de l’anarchisme pour la revêtir sans vergogne. Et de son non-état, l’anarchiste de gauche placera le non-parlement dans un café étudiant. Que nul ne rie : sur présentation d’une carte étudiante, l’on y obtiendrait un non-rabais sur les croissants, confiture non comprise dans le prix. Rien de cela ne semble bien sérieux, et peut-être est-ce là le fondement de cet « anarchisme » : se débarrasser de l’état en le faisant mourir de rire. Que l’on fasse seulement attention à ne pas emporter le reste du peuple dans pareille hilarité : il n’y aurait alors plus personne pour fabriquer les chandails du Che.

0011


Semaine du 25/11

Hegel ou le Horla Par Ulysse Carrière-Bouchard

Un professeur, chevalier du Concept et activiste de l’Esprit, donnait un cours sur Hegel, le célèbre nécromancien. Ainsi parlait ce professeur : « Avant que commence véritablement le cours, chacun d’entre vous doit se jeter à genoux et adorer l’eschatologie chrétienne comme principe et fin de l’humanité ainsi qu’accepter l’Idéalisme Absolu comme plus grande forme d’autojustification, plus grande même que l’éthique de Kant. » Sitôt le professeur finissait-il sa phrase, que se levait incontinent un bel et impétueux jeune homme, tout de bravoure tant il ignorait le jugement de l’autre, tenant dans une main une chope de bière, et dans l’autre un cigare. Il brandit ainsi un exemplaire de « L’unique et sa propriété », qui irradiait la fin des croyances païennes à des milles, tout en sifflotant le thème de Ghostbusters, avant de tenir à notre professeur un discours allant à peu près comme suit : « Quel est le but de la Raison, cher professeur? – attendez, ne me répondez pas, – ne serait-ce pas la réalisation même de la Raison dans sa liberté absolue? Cela vous semble-t-il juste? » Le professeur ne répondit tout d’abord que par un sourire méprisant, avant de répondre, quoique décontenancé : « En effet, cela me semble juste », ce à quoi notre héros ne put que rétorquer : « Et donc le seul but de la Raison serait la pleine réalisation de la Raison; la Raison ne se soucierait alors que d’elle-même? Et si devait-ce être là le seul but de la Raison, n’en serait-il pas de même pour Dieu? Se soucie-t-il de quelque chose d’autre que de lui-même? — nul besoin de recourir à vos subtils sophismes théologiques : Dieu ne saurait se soucier de quoi que

ce soit d’extérieur à lui-même. Et l’humanité, se soucie-t-elle d’autre chose que d’elle-même? L’Histoire? Pourquoi alors en serait-il différent de moi; si tous nos absolus dussent-ils être leur propre but, et que seule la connaissance de ma conscience peut être par moi posée comme absolu rationnel, alors en quoi serais-je fautif de me poser comme cause et comme but? » Le professeur, profondément ébranlé, en échappa son jeu de cartes et son exemplaire du Ménon, tant ses mains tremblaient d’une telle avanie : il s’enfuit de la classe, pleurant des larmes et anti-larmes de crocodile se synthétisant à même ses joues. Notre professeur, Hegel, souhaita ardemment pouvoir disparaître à jamais, et que toute sa pensée fut autre chose qu’un système spectral tenant plus de la maison hantée que de la philosophie. La classe retentit des applaudissements [égoïstes] des étudiants, tandis que se posait sur un drapeau prussien un aigle nommé « Union des Égoïstes », lequel renversa une bière sur une copie de L’idéologie Allemande, et ce sans raison autre que son bon vouloir. Derrida en personne surgit à ce moment, répandant de l’encens dans la pièce, pour en exorciser le mauvais Esprit. Le professeur, Hegel, perdit son emploi et se transforma immédiatement en spectre. On dit que depuis lors, il hante les séminaires et les universités aux côtés de son bon ami Marx, pour terroriser les enfants et les naïfs. (À noter : l’auteur de ce texte s’est inspiré d’un schéma narratif préexistant)

Neige Particules flottantes, virevoltantes Pétales de nuages égarés, mais étincelants, L’enfant s’arrête sur le balcon. Attentivement, il observe les flocons.

Un vent glacé se fit sentir sur sa peau frêle Il grelotta tel un vulgaire morceau de grêle. C’est blanc, ça sent le rouge, Le voilà, à nouveau, il bouge.

« Que c’est beau ! » a-t-il dit. Dans sa tête, une joie retentit Regardant l’heure, il n’était que midi Enjoué, il dansa jusqu’à minuit.

La danse l’emporta si loin Qu’il faillit se perdre en chemin. Il avait quelque chose en tête : C’était le temps des fêtes. Par Simon Veilleux 0012


Semaine du 25/11

Du cannabis sur les étalages ? Par An-Laurence Higgins Laisser le « weed » dans les abysses de la clandestinité et l’illégalité ou bien accepter sa transaction en rendant légales sa vente et sa distribution? Voilà une question qui éveille les esprits les plus engourdis pour les engager dans un débat furieux ou les valeurs, les craintes et la raison s’affrontent de toutes parts.

Que reproche-t-on principalement au pot? Ses effets néfastes sur la santé, notamment mentale, comme la distraction, l’anxiété, la perte de contact avec la réalité, et même, dans le pire des cas, la psychose. De plus, la fumée de quelque herbe qui soit est indéniablement dommageable pour les poumons et est clairement liée au cancer. Advenant le cas d’une légalisation, on redoute une augmentation significative de la consommation. Donc, que se passerait-il si la marijuana devenait légale au Québec? Tous les scénarios, fusant de tous bords tous côtés, ne sont qu’hypothétiques. Les promoteurs de la légalisation vous diraient que le contrôle de la drogue en question serait renforcé, puisque la production, l’importation, la vente et la distribution seraient toutes des procédés surveillés par le gouvernement, tout comme l’alcool et le tabac le sont actuellement. La qualité, plus ou moins facile à évaluer dans un contexte illégal, pourrait dès lors être contrôlée, et le marché souterrain actuel, incontrôlable, devrait probablement disparaître. De plus, qu’ont l’alcool et le tabac de plus pour être étiquetés « légal »? Ces deux substances causent également des dommages physiques et psychologiques, mais se retrouvent tout de même sur les étalages, tout en restant, heureusement, contrôlées.

offrir aux consommateurs des produits que les commerces légaux n’offrent pas, comme des prix dérisoires, une plus grande concentration en THC ou bien la vente aux mineurs. Certains pays, comme le Portugal ou les Pays-Bas, peuvent nous donner un aperçu de ce qui se passerait dans le cas d’une légalisation. Ils sont par contre à contre-courant, puisque la majorité des pays occidentaux, et du monde en général, pénalisent la possession, le trafic et la production de cannabis. La Suisse, par exemple, est même revenue en 2012 sur sa décision de légaliser la culture du cannabis, criminalisant la culture, la vente et la possession non autorisées. Même une fois tous les arguments possibles et inimaginables exposés, la question est plus que loin d’être réglée. Les deux camps prononcent un discours intéressant, valable et consistant, rendant la prise de position personnelle difficile à faire étant donné toutes les variantes en cause et les incalculables possibilités de scénarios. Si vous souhaitez poser des questions sur la légalisation du cannabis, assister à la rencontre de deux camps ou affirmer votre position avec passion autour d’une bière et de chips, n’hésitez pas à vous rendre au Bière et Politique du comité politique Démos, le 3 décembre à 19h à la Place Publik.

Pourtant, ne serait-il pas paradoxal de justifier la légalisation d’un mal en évoquant le caractère légal de deux autres maux? Ceux se positionnant contre la question voient en effet une contradiction dans cet argument. Ils redoutent également la consommation accrue et la banalisation des effets secondaires du cannabis, notamment chez les adolescents. On peut également douter de la disparition de la contrebande. N’a-t-il jamais existé de marché noir de la cigarette? Le marché souterrain actuel pourrait non pas disparaître, mais se transformer pour

Esclavage à SeaWorld Par Anne-Marie Noreau

SeaWorld, un immense parc aquatique d’amusement, est sans aucun doute la destination idéale pour des vacances en plastique avec, en prime, un spectacle idiot d’orques (une sorte de baleine) en captivité. Que se passe-t-il derrière les barreaux de ces prisons de mammifères marins? Qu’est-ce que cette puissante entreprise, dont l’énorme chiffre d’affaires ne cesse d’augmenter, peut bien cacher au grand public? Portrait sur une industrie plus que mercantile qui vous fera reconsidérer le célèbre slogan «Tout le monde aime MarineLand! (un parc aquatique canadien)» L’orque, ou l’épaulard, est un mammifère marin qui peut mesurer entre 6 et 9 mètres de long, selon le sexe de celui-ci. Il parcourt des centaines de milliers de kilomètres par jour, nageant toujours avec sa petite famille, son clan respectif. Or, la situation est dramatiquement différente lorsque ces orques sont domestiquées dans le but de faire des spectacles à grand déploiement par des compagnies comme SeaWorld. Tout commence par une capture violente dans les eaux d’Islande ou encore des États-Unis; une extraction du milieu sau-

vage. Les captures se font par «speedboat», c’est-à-dire que les bateaux pourchassent les groupes de baleines en leur lançant des bombes aquatiques, dans le but de les blesser pour les faire ralentir, tout en déstabilisant le troupeau. Comme ces mains avides d’argent recherchent seulement les bébés orques, les troupeaux ont trouvé une façon d’échapper au pire. Les mâles partaient dans une direction et les femelles avec leurs petits d’une autre, vers un endroit hors d’accès pour les bateaux. Comme la chasse est toujours chapeautée par un aéronef, celui-ci indique la position des mères aux bateaux, et ceux-ci peuvent se diriger vers elles, laissant les mâles de côté. Une fois assez près, ces bateaux mettent à l’eau d’immenses filets, pouvant contenir jusqu’à 80 baleines, et les emprisonnent. Ces baleines peuvent rester incarcérées plusieurs jours et se font surveiller jour et nuit pour s’assurer qu’aucune ne puisse s’échapper. Affolées, ces pauvres baleines hurlent et tentent de respirer à la surface, souvent sans succès pour plusieurs, qui sont retrouvées mortes dans le fond du filet. C’est dans un concert de cris déchirants que les bébés se font arracher de leur mère, totalement impuissante, par des filets encore plus

0013


Semaine du 25/11 petits et des monte-charges. S’ensuit alors un transport par avion ou bateau. Comme ces bébés prisonniers ne baigneront pas dans l’eau pendant plusieurs heures, ils sont enduits de lanoline, une graisse provenant de la laine. Une fois arrivés dans des parcs aquatiques comme SeaWorld, ces géants de mer sont cloîtrés dans des piscines faites en ciment, avec 0,0001 % de la quantité d’eau qu’ils traverseraient en une seule journée s’ils étaient restés en nature. C’est l’équivalent de passer sa vie dans une baignoire pour un humain. L’entraînement est très difficile puisque les bébés sont jumelés avec des adultes déjà entraînés et expérimentés. Lorsque l’enfant réussit à exécuter un tour bidon, on récompense l’ensemble des baleines avec du poisson. Or, s’il se trompe, aucune baleine ne reçoit de poisson, et ce même si les baleines adultes ont bien performé. Étant frustrées, les adultes mordent, frappent et arrachent de la peau du petit bébé aussi longtemps que l’entraînement dure, et aussi longtemps qu’il se trompe. Retrouver des morsures sur l’ensemble du corps d’un baleineau n’est pas chose rare dans un milieu comme celui-ci. Sans oublier que l’épaulard est un animal très sociable; dans la nature, ils restent en clans, en famille. Chaque petit clan a son propre langage avec des sons différents et les petits restent dans le clan pour le reste de leur vie. Sauf que lorsque les bébés sont capturés, ils sont arrachés de leur clan et sont catapultés dans un tout petit bassin qu’ils doivent partager avec d’autres orques inconnues. SeaWorld prétend qu’ils ont bien du plaisir à baigner ensemble dans cet espace réduit, mais au contraire, les tensions sont extrêmement nombreuses puisque ces animaux ont tous des origines et des langages différents. Dans la nature, s’il y a des tensions, ces cétacés ont des kilomètres d’eau pour prendre leur distance. À SeaWorld, les conflits s’aggravent de jour en jour et les agressions violentes sont communes. Par exemple, pendant un spectacle, deux orques sont entrées en conflit, ce qui en mena une à asséner un coup de tête sur l’os de la mâchoire de l’autre baleine. Ce coup fut tellement violent que la mâchoire se fractura et alla déchirer l’aorte cervicale. Après une énorme hémorragie dans la piscine de spectacle, la baleine

mourra au bout de son sang (tiré du documentaire Blackfish). Ayant un chiffre d’affaire de 1,178 milliards de dollars en 2006, ces business man ne sont pas du tout mal à l’aise de mentir aux visiteurs quant aux conditions de vie de «leurs» animaux. En effet, ces «animal lovers» prétendent que les baleines en captivité vivent beaucoup plus longtemps que ceux en nature puisqu’elles bénéficient de tous les soins nécessaires. Faux. À l’état sauvage, les épaulards vivent entre 30 et 50 ans, mais peuvent aller jusqu’à 60-90 ans. En captivité? Une moyenne de 9 ans. Autre fait intéressant, la totalité des mâles captifs souffre de l’affaissement de leurs nageoires dorsales, c’est-àdire que ce membre s’atrophie, résultat normal de l’inactivité de ces baleines. Qu’est-ce que SeaWorld répond? Que c’est une maladie normale qui touche au moins 25% des orques en libertés. Faux. Cette atrophie n’est observable que chez moins de 1% des mâles sauvages. Cette cause n’est pas à prendre à la légère puisque déjà une dizaine d’entraineurs de spectacle ont perdu la vie, se faisant noyer ou démembrer par une baleine, sans compter les innombrables blessés. Faut-il croire que les orques sont dangereuses et agressives envers les hommes? Non, pas du tout. À l’état sauvage, les épaulards sont curieux et doux comme les dauphins. En captivité, ils sont si stressés, si confinés qu’ils deviennent littéralement fous. Ils ont pourtant un cerveau très développé, avec des zones générant la sensation de puissantes émotions, parties du cerveau que les humains ne possèdent même pas. Ces animaux ne nous appartiennent pas, ils s’appartiennent à eux-mêmes. Le combat est lancé, levez-vous bien droits et boycottez SeaWorld, cette corporation qui est présentement poursuivie pour de nombreuses raisons (mauvais traitement aux animaux, non-respect des règles de sécurité pour les entraîneurs, etc.). Suggestion de documentaire hautement pertinent : Blackfish, réalisé par Gabriela Cowperthwaite. Voici le lien d’une pétition à signer : https://petitions.whitehouse.gov/ petition/we-undersigned-call-permanent-law-banning-capture-us-waters-dolphins-whales-public-display/3tXMLzxX

0014


Semaine du 25/11

L’anorexie et la gymnastique Par Johanie Martin-Lafond

La gymnastique est sans aucun doute l’un des sports de compétition les plus exigeants autant physiquement que mentalement. Il est aussi reconnu comme étant celui qui a le plus grand nombre d’athlètes ayant des troubles alimentaires. En effet, selon la NCAA, il y a 51 à 62% des gymnastes d’élite qui souffrent d’anorexie ou de boulimie comparativement à seulement 25% des femmes en moyenne. La gymnastique étant un sport esthétique et athlétique, les entraîneurs, les juges et les coéquipiers exercent parfois une pression pour « ne pas grossir » ou pour rester mince. Ils croient que cela permettra de rester concurrentiel et d’améliorer les performances. Or, les faits démontrent que ces stratégies peuvent avoir exactement l’effet inverse et conduire l’athlète à adopter des schémas d’alimentation malsains, voire même à devenir boulimique et anorexique. Beaucoup de gymnastes tentent aussi de limiter leur apport calorique pour retarder la croissance et prévenir la puberté. Pourtant, ce ne fut pas toujours le cas. Il y a 40 ans, les deux championnes olympiques étaient des femmes dans la vingtaine et à la fin de leur croissance. De plus, en 1976, la taille moyenne

d’une gymnaste était de 5 pieds 3 et 105 lbs, alors qu’en 1992 la taille moyenne était de 4 pieds 9 et 88 lbs. La gymnastique demande aussi beaucoup de persévérance, de discipline et de contrôle, qui sont toutes des caractéristiques typiques des personnes atteintes de troubles alimentaires. De plus, les gymnastes reçoivent beaucoup de pression de la part de leurs entraineurs pour faire attention à leur alimentation, ce qui peut déclencher une obsession pour la nourriture. L’athlète mal nourri devient moins apte à résister à la rigueur des entraînements et plus facilement la victime de déséquilibres électrolytes, d’arythmies cardiaques et de blessures provoquées par une faible intensité d’efforts, ce qui peut s’avérer fatal. En 1994, une jeune gymnaste est morte à l’âge de 22 ans suite à 7 ans d’anorexie. Ses troubles alimentaires ont commencé alors qu’elle pesait 95 lbs et que son entraineur lui avait dit de perdre du poids. Elle ne pesait que 47 lbs au moment de sa mort. Peu importe leur cause, il est certain que ces tendances sont particulièrement dangereuses pour les gymnastes, qui doivent en moyenne s’entrainer 8 heures par jour pour se préparer en vue des compétitions.

Les Philippines sous la menace climatique Par Camille Garon Le 8 novembre dernier, les Philippines ont connu l’une des pires catastrophes naturelles jamais survenues : le typhon Haiyan. Par leur situation géographique, à l’ouest de l’océan Pacifique, ils sont sous menace constante de catastrophes naturelles climatiques et géologiques. C’est l’une des catastrophes les plus dommageables et épouvantables que nous ayons eues après celle d’Haïti en janvier 2010. Le typhon a frappé violemment la ville côtière de Tacloban. Une envoyée spéciale aux Philippines, Sophie Langlois, est arrivée à cet endroit le dimanche 17 novembre et a raconté ses observations : « C’est pire qu’on peut l’imaginer. La dévastation est totale sur des centaines de kilomètres. [...] À Tacloban, il y a des rues entières où il n’y a pas de survivants, tout le monde est mort, soit noyé ou frappé par des débris. Et l’odeur est absolument épouvantable. On ne s’habitue pas à l’odeur de mort qui suit une catastrophe naturelle et à l’immense détresse des survivants ».

Royaume-Uni, les militaires Japonais et des équipes norvégiennes, israéliennes, françaises et allemandes apporteront leur contribution. Ces aides arrivent lentement étant donné les voies de communication détruites. Pour ce qui est des Philippins, la tristesse s’élève autant que la colère. Des milliers de gens se sont rassemblés à l’aéroport. Ils n’ont pas d’eau, pas de nourriture; tout ce qu’ils veulent, c’est partir. Les sinistrés sont épuisés, déprimés et supplient les forces armées de les embarquer pour quitter la misère qu’ils endurent. Après tous ces événements tragiques et marquants, on peut sûrement penser que ce drame est aussi pénible pour les Philippins que le tremblement de terre l’a été pour les Haïtiens en 2010. Ces catastrophes naturelles entraînent de grandes misères humaines.

Deux jours après la catastrophe, l’aide mondiale a été appelée. Environ 2.3 millions de dollars ont été amassés au Canada depuis le début de la campagne le 10 novembre. Le gouvernement fédéral a envoyé trois hélicoptères opérés par les Forces Armées Canadiennes qui seront utilisés pour continuer les opérations de secours. À leur arrivée à Iloilo, une des deux villes principales de l’île directement touchées par le typhon, on comptait 162 morts et 68 543 maisons détruites. Dans la ville côtière de Tacloban, 10 000 personnes sur une population de 200 000 auraient été touchées et 530 000 personnes auraient été affectées dans la région d’Iloilo, sans compter une approximation de 2 275 décès dans tout l’archipel des Philippines. Quant à l’aide internationale, les coalitions humanitaires viennent en aide aux Philippines dans les zones les plus touchées. Plusieurs pays du monde ont annoncé une aide. Selon Bernard Kerbalat, le représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le Canada, les États-Unis, le 0015


Semaine du 25/11

La plume est plus forte que l’épée Par Gabriel Rivard Plus précisément, les molécules de carbone que contiennent vos mines de crayon sont 200 fois plus résistantes que l’acier en plus d’être 6 fois plus léger, à volumes égaux. Vous ne me croyez pas? Le graphite de vos mines se casse sans arrêt? C’est normal, mais ce graphite, si salissant et friable, est composé d’une multitude de couches de graphène, une molécule en tous points extraordinaire. Un brin d’histoire Le graphène est l’une des dispositions possibles de l’arrangement des atomes de carbone, tout comme le diamant, ainsi que les nanotubes et les fullerènes (des sphères creuses formées de 60 atomes de carbones reliés entre eux). Les scientifiques ont cependant considéré durant longtemps que le graphène ne pouvait exister seul, qu’il devait obligatoirement s’assembler sous forme de graphite, puisque ce dernier est la forme la plus stable et la plus abondante de carbone pur. Toutefois, en 2004, une équipe d’universitaires anglais a découvert que cette molécule, loin d’être fictive, avait des propriétés surprenantes, ce qui a valu aux physiciens en charge, Andre Geim et Konstantin Novoselov, le Prix Nobel de physique 2010. Applications possibles Leur étude approfondie de la substance leur a permis de démontrer que le graphène est extrêmement conducteur, les électrons s’y déplaçant théoriquement à une vitesse 150 fois plus élevée qu’à l’intérieur du silicium, utilisé couramment en électronique. De plus, la résistance mécanique du graphène (42*109 N/m2) est tellement élevée que ce matériau peut être considéré comme la substance la plus solide actuellement connue. De plus, un polymère X voit sa stabilité thermique et sa dureté augmenter lorsque du graphène y est ajouté. Ai-je mentionné que sa structure en alvéoles le rend aussi virtuellement

imperméable au passage de toute molécule? Le graphène pourrait donc avoir des applications dans l’industrie électronique, où il pourrait enclencher une révolution aussi importante que celle provoquée par l’arrivée des transitors, selon certaines sources, en plus de pouvoir être exploité pour créer des isolants thermiques encore plus efficaces, de pouvoir sceller absolument hermétiquement n’importe quel contenant à l’aide de couches ne totalisant que quelques atomes d’épaisseur, sans compter que c’est un matériau souple et tellement résistant qu’il faut appuyer l’équivalent du poids d’un éléphant sur une surface grosse comme la pointe d’un crayon aiguisé sur une pellicule épaisse comme une feuille de Saran Wrap de cette substance plus endurante que les griffes de Wolverine dans le dernier opus de la franchise des X-men pour y percer un malheureux trou. À ce point-ci, vous êtes sans doute 1- grimpés aux rideaux en vous exclamant : « Mais pourquoi est-ce que ce machin aux vertus quasi-magiques n’a pas fait son entrée dans nos vies encore? » ou 2- en train de prendre ce présent article pour les fabulations d’un fou technophile. Peu importe, car la raison derrière l’absence de répercussions de la découverte du graphène dans la vie du citoyen lambda est tout simplement économique : jusqu’en 2009, seules deux compagnies étaient capable d’en produire, et ce, pour des coûts faramineux (600 milliards d’euros le mètre carré, selon des chiffres avancés en 2008 et publiés dans le magazine scientifique français La Recherche). Heureusement, de nombreuses recherches ont été lancées depuis afin de réduire les coûts pharaoniques de production. La compagnie d’État Chinoise Ningbo a d’ailleurs annoncé en avril dernier qu’elle amorçait la construction de la première ligne de production à grande échelle de graphène au monde. Selon eux, cette ligne permettra la production de 1 000 tonnes de graphène une fois terminée, à un coût de production possiblement inférieur à 1$/g.

0016


Semaine du 25/11

De quoi est fait ce papier que vous lisez?

Par Alexei Yanick

Cette feuille sur laquelle ces mots sont écrits, on dit qu’elle est faite de matière. Mais qu’est-ce que la matière? Poussé par son envie incontrôlable de comprendre et savoir, l’homme a toujours cherché la meilleure réponse possible à cette question, selon les technologies et les mathématiques à sa disposition. Encore aujourd’hui, les hommes curieux multiplient les découvertes et ne cessent d’être surpris, malgré les anticipations des lois mathématiques. En Grèce Antique, Thalès, un homme de mathématique, de politique et de philosophie, stipulait que tout était fait d’eau, sous différentes formes. Plus tard, Empédocle proposa que c’était plutôt les quatre éléments fondamentaux (eau, terre, feu et air) qui formaient la base de toute chose. Vint ensuite l’addition d’un cinquième élément par Aristote, soit l’éther (une substance dans laquelle et baigne l’univers et voyage la lumière). Un laps historique durant lequel peu de bouleversements surviennent passe avant que René Descartes (1596 à 1650 environs) fonde ce qu’on appelle aujourd’hui la philosophie mécanique : au lieu de distinguer la matière par ce qui la compose, on la décrit par ses propriétés. Descarte dit que la seule propriété de la matière est d’être extensible (c’est-à-dire qu’elle peut être déformée). Lorsqu’Isaac Newton reprend cette philosophie quelques décennies plus tard, il y ajoute d’autres propriétés comme la dureté et l’inertie. Avec l’arrivée du 19e siècle, on commence à distinguer diffé-

rents « types » de matière : c’est les débuts de la quête vers les différents éléments et du tableau périodique. Les scientifiques de cette époque s’entendent donc sur le fait que la matière est « quelque chose » qui occupe de l’espace tout en possédant une masse. Dans son œuvre « Matter and Motion », James Clark Maxwell (un homme de science de l’époque) distingue clairement la « matière », l’espace et le temps ; il est le premier à faire cette distinction. C’est dans un autre texte écrit en 1870 qu’apparaît la notion d’atome : une particule indivisible plus petite qu’une molécule. Même si on pense alors que cette particule, l’atome, est indivisible, on découvre plus tard au 20e siècle qu’il est en fait formé de protons, de neutrons et d’électrons, ce que la plupart des gens de nos jours acceptent comme vrai. Toutefois, les récentes découvertes de la physique des particules (une branche de la physique quantique) nous amènent vers des particules toujours plus petites : le monde scientifique fut ébranlé lorsqu’on a découvert, par exemple, les quarks et les leptons. La science moderne n’affirme ni savoir exactement de quoi la matière est faite ni comment elle se comporte, et ce malgré les différentes théories actuelles. En effet, on parle plutôt des différents « blocs de construction » de la matière et on étudie actuellement comment ces « blocs » (les particules élémentaires) interagissent entre eux afin de mieux comprendre la nature de ses particules ainsi que les différentes forces qui régissent

0017


Semaine du 25/11 l’Univers. Une des grandes découvertes de la science récente est la découverte du Boson de Higgs: un de ces « blocs » fondamentaux. Cette petite particule fait beaucoup jaser, et avec raison : c’est cette dernière qui permet d’expliquer, dans la façon dont elle interagit, pourquoi certaines particules ont une masse et d’autres, comme le photon, n’en ont pas. C’est pourquoi on dit parfois que sans le Boson de Higgs, les autres particules n’existeraient pas, d’où son fameux surnom de « particule Dieu ». L’étude de ces particules n’est toutefois pas une tâche simple… par exemple, une des raisons qui rend particulièrement difficile l’étude d’objets comme le Boson de Higgs est ce qu’on appelle le principe de l’incertitude : plus on connait précisément la position d’une particule, moins les informations sur son momentum (son caractère ondulatoire) seront précises. Cela découle entre autres du fait que certains objets (les photons et les électrons par exemple) peuvent se comporter à la fois comme une particule ou comme une onde.

réussi à percer plusieurs mystères quant à ce qu’est la matière. En effet, en plus du tout nouveau Boson de Higgs s’ajoutent plusieurs autres particules méconnues du public, divisées par les physiciens en trois classes, soit les leptons, les quarks et les bosons. Ces petites nouvelles incluent les leptons « Tau » et « Muon », des quarks comme le« Charm » et le « Strange » ainsi que les Bosons « W » et « Z ». Au final, la matière semble être formée de « blocs » les uns toujours plus petits que les autres. Les avancées technologies et mathématiques obligent continuellement les physiciens à repousser les limites de ce qui était établi comme « la plus petite particule dont tout est composé ». Existe-t-il une limite? Existet-il une particule réellement fondamentale? Heureusement, la théorie des cordes propose une solution presque simple à cette question…

Malgré les diverses difficultés auxquelles sont confrontés les scientifiques dans l’étude des particules, ils ont quand même

Pourquoi j’aime les jeux vidéo Par Félix vivas5 Rivard Salut gang, comme certains le savent déjà, ceci sera mon dernier article, car je rentre à l’université en janvier. Tout d’abord, permettez-moi de vous dire que ce fut pour moi une immense joie de vous partager ma passion durant les deux dernières années et j’espère que vous avez tout autant apprécié et que je vous ai été quelque peu utile. Pour cette chronique, je vous offre quelque chose de spécial, une sorte de cadeau de départ. Inspiré par Jirard Khali et sa série sur YouTube « Why we love games », je vous donne dans cet article une petite partie de moi, en partageant avec vous les histoires qui se cachent derrière certains de mes jeux préférés. Allez, on y va. A Link to the Past Superbes graphiques, bonne durée de vie et meilleure musique de tous les Zelda, à mon avis. A Link to the Past est bien spécial pour moi, puisque c’est le premier Zelda auquel j’ai joué dans mon enfance. Je n’ai jamais possédé ce jeu, j’y jouais donc quand j’allais chez mon ami qui habitait au coin de la rue. À l’époque, comme on ne parlait pas anglais, on ne savait pas comment sauvegarder notre partie, alors à chaque fois on recommençait du début. Puis un jour, déterminés d’en venir à bout, on s’est promis de le finir. Alors, un soir, après mon couvre-feu, je suis sorti de chez moi par la fenêtre, je me suis rendu chez lui, il m’a fait entrer par la fenêtre et on s’est mis à jouer. Le lendemain matin, quand son père s’est levé et nous a pris sur le fait, on avait atteint le dernier boss, alors il a attendu qu’on en triomphe pour me ramener chez moi. À chaque fois que je rejoue à ce jeu je repense à cette nuit, celle de mon premier marathon. Super Castlevania IV

Super Castlevania IV est un des meilleurs de la série, grâce à une difficulté bien dosée, (encore une fois) une musique incroyable, mais surtout un level design parfait. Je n’arrive pas

à me souvenir comment je suis entré en possession de ce jeu, mais je sais que quand je l’ai eu ça représentait beaucoup pour moi, car c’était mon premier jeu pour « grand » avec des « ennemis qui font peur » et de la vraie violence. Le fait que ma mère me laisse y jouer me faisait sentir que je n’étais plus un petit garçon. C’est aussi ce jeu qui m’a fait découvrir ma passion pour écrire, car ne comprenant pas le scénario, j’en inventais un nouveau à chaque fois : je me vois encore en train de jouer à faire semblant que j’étais Simon Belmont, terrassant les « monstres qui font peur » avec un fouet en plastique sur de la musique d’Evanescence. Affronter ses peurs et toujours continuer, voilà la leçon que j’ai retenue de mes aventures dans Castlevania. Dawn of War Ah, Dawn of War, le jeu de stratégie de l’univers de Warhammer 40 000 : excellent gameplay, bonne campagne et, surtout, de super bons mods. Je joue au jeu de figurines de Warhammer 40 000 depuis 10 ans, mais dans le temps, les figurines, la peinture et tout le tralala, ça coûtait cher. Trop cher pour un gamin de 10 ans du moins. Heureusement, je suis tombé sur la démo de Dawn of War en début décembre 2004. Je suis immédiatement tombé en amour, j’ai joué à la version démo encore et encore et encore, durant plusieurs semaines. Puis le 26, à la sortie du jeu officiel, je suis parti avec « mes sous en cadeau » pour aller l’acheter. J’ai dû faire la file durant 3 heures, mais aucune importance, car je pouvais maintenant jouer sans payer. En tout, j’ai dû passer près de 300 heures sur le premier Dawn of War, qui, en plus de me faire découvrir les mods (qui ajoutent au jeu des races, des règles, etc.), m’a mis en contact avec des personnages agissant avec force et honneur, ne renonçant jamais, prêts à tous sacrifier pour ce qui est juste. J’ai fini par agir ainsi moi-même et je peux affirmer que Dawn of War et Gabriel Angelos (un héros du jeu) sont en grande partie responsables de qui je suis aujourd’hui.

0018


Semaine du 25/11 Fallout 3 Ai-je encore besoin de faire la présentation du premier Fallout en FPS, avec ses 400 quêtes, ses milliers d’armes et de mods et sa puissante histoire d’honneur et de courage? C’est le premier jeu que j’ai moddé moi-même et c’est grâce à lui si je comprends les codes informatiques aujourd’hui. La première fois que j’y ai joué, j’étais en secondaire 5. C’était au mois d’avril et je venais de vivre ma première vraie rupture, j’avais vraiment mal. J’étais seul chez moi à pleurer et à boire du jus de pêche en regardant un film de Stallone, lorsque j’ai vu Fallout 3 en rabais sur Steam. Je me suis dit : « pourquoi pas? ». Dès que je l’ai ouvert, j’ai su que j’avais devant moi un jeu qui allait prendre des proportions importantes dans ma vie. J’ai arrêté de pleurer et je me suis lancé dans les zones dévastées de Washington. J’y ai passé dix heures à aider les gens, chaque action que je prenais devait être la bonne, la meilleure, car même si j’étais triste d’avoir rompu avec ma copine, étrangement, je sentais qu’en aidant les personnages du jeu je m’aidais. C’est grâce à ce jeu si j’ai aussi bien passé à travers ma rupture et maintenant, chaque fois que je me fais laisser, je recommence une partie pour sauver des vies dans l’univers post-apocalyptique de Fallout.

(nom fictif) me guidait et je m’amusais. Puis un jour on a arrêté d’aller chez Louis. Maman a beaucoup pleuré et ce n’est que récemment que j’ai su qu’en fait Louis avait dû quitter la ville pour s’occuper de son fils suicidaire à Montréal. Plusieurs années après, j’ai déniché la démo de Starcraft sur Mofunzone et ça m’a rappelé les moments avec Louis et maman heureuse. Par la suite j’ai acheté le jeu complet et, de fil en aiguille, j’ai connu le 2, qui m’a fait connaître Huskystarcraft, qui lui m’a fait entrer en contact avec la communauté de gamers sur YouTube qui gagnent leur vie avec leur passion, un peu comme j’aimerais le faire un jour. Quand j’ouvre Starcraft, je contemple à la fois un passé heureux et un avenir rempli de rêves. Voilà, c’est tout, j’espère que vous avez aimé cette dernière chronique. Merci de m’avoir suivi durant ces deux dernières années, ce fut un honneur de partager ces moments avec vous. Pour moi, l’aventure vidéoludique n’est pas finie, gardez l’œil ouvert pour vivas5 et vous me retrouverez. Mais en attendant, dites-moi : quelle est l’histoire derrière vos jeux préférés?

Starcraft Comme j’ai déjà fait 3 articles sur ce jeu, passons à la petite histoire. La première fois que j’y ai joué, c’était à la maison du copain de ma mère. Je ne comprenais pas vraiment, mais Louis

0019


DÉPÔT LÉGAL: BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DU QUÉBEC ET DU CANADA ISSN-0318-1710

L’article (beaucoup trop long cette fois-ci) de la back-page : du rouge pis du vert Par Marie-Ève Fortier

Hey, salut ! C’est la dernière fois cette session que mes mots rencontrent votre cerveau. C’est un peu triste, mais bon, c’est pour une bonne cause, c’est le temps des VACANCES bientôt…Allez, on lâche pas! Vous pourrez enfin sortir de votre caverne (pas celle de l’allégorie, celle qui est constituée de vos piles de devoirs/lectures/études) pis fêter ça (avec une bonne partie de Scrabble en famille, pas vrai?). Mais après ça, vous allez devoir dealer avec une concept qui maintenant vous échappe : le temps libre. Et ce n’est pas tout. Un autre défi vous attend : le temps des fêtes. Eh oui, la neige dehors le prouve, c’est bientôt Noël: les cadeaux, les soupers, les rencontres de famille, la dinde et tout le tralala des fêtes. Pour certains c’est une joie, mais pour plusieurs c’est un fléau. En effet, comment endurer les speakers des magasins qui vous bombardent de hits de Noël alors que vous essayez d’acheter tous les cadeaux sur votre liste sans défoncer votre budget, et ce en compagnie des 600 autres personnes qui n’ont, elles non plus, pas pensé à faire ça d’avance? Et puis c’est tellement mainstream, comme diraient les Hipsters de ce monde. Voici donc une petite liste d’activités qui vous permettront de survivre au temps des fêtes, de passer le temps, mais aussi d’épater vos amis et votre famille par leur originalité : -Couper le sapin de vos parents en bûches de Noël pis les manger. Ben quoi, c’t’écologique pis c’est plein de fibres, les bûches. -Fabriquer vos cadeaux de Noël, parce que c’est le temps de prouver à vos proches que vous êtes aussi habiles que les kids du Tiers-Monde. -Avancer l’heure de toutes les horloges de votre maison la nuit avant la veille du jour de l’an pis regarder votre famille se fourvoyer. À noter, cette blague peut aussi être utile une veille de fin du monde. -Boire du thé de Noël. Même si le temps des fêtes vous attire pas, vous pouvez pas ne pas aimer le thé de Noël. Pis si vous aimez pas le thé, ben continuez à boire du café. Nous autres on est intellectuels. -Faire des anges de neige, des bonhommes de neige, des forts en neige, des batailles de boules de neige. C’est cool la neige, surtout quand t’as pas de char. -Déblayer votre char. Avec votre corps. -Dire que vous allez rattraper votre sommeil pendant les vacances pis le faire pour de vrai. C’est super original. -Porter des tuques fancy pis des chandails laites en utilisant comme prétexte que c’est votre famille qui vous les a donnés. Mais dans le fond on le sait que c’est parce que vous aimez ça les porter. Voilà ! Profitez bien de vos vacances et soyez responsables parce que YOLO (UVAV pour les fervents défenseurs de la loi 101). À la session prochaine !

Saviez-vous que… Par Johanie Martin-Lafond

•Les éléphants sont les seuls mammifères à posséder 4 genoux. •L’empereur Shah Khan Jahan fut enterré avec une main à l’extérieur de sa tombe pour que ses visiteurs puissent la lui serrer. •50% des ours polaires femelles ont aussi un pénis. •À Hongkong, la loi autorise une femme à tuer mari s’il commet l’adultère, mais seulement à mains nues. •Jusqu’en 1929, il y avait de la cocaïne dans le Coca cola.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.