Numéro 6

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L’ÉCLOSION

ASSOCIATION ÉTUDIANTE DU CÉGEP DE SAINTE-FOY

XIX

NUMERO - 6 POLITIQUE -  ECOLOGIE -  CINEMA -  JEUX SEMAINE DU 03 / 02


MOT DE LA COORDONATRICE TOI, LE LECTEUR !!! Tu commences une nouvelle session ? Tu aimes partager tes idées, argumenter, répandre la bonne (ou malheureusement, la mauvaise) nouvelle ? Ne sois pas gêné et viens rencontrer notre super-équipe de journalistes ! Rien n’est requis pour faire partie du Journal l’Éclosion, mis à part de l’enthousiasme et de la bonne humeur. Si tu souhaites rester un lecteur en bonne et due forme, on te souhaite une bonne lecture, une bonne session et une bonne saison de ski ! Notre local : M-111, sous les escaliers de l’entrée Métro.

SOMMAIRE DU 03/02 Mars One : l’ivresse du désir de surpassement Une histoire de statuettes l’émeraude du chagrin Petit article du début de session Des idées pour mieux consommer... Cinq ans d’études pour un bout de papier 1,2,3, Action : Cégep

p.003 p.004 p.005 p.006 p.007 p.008 p.009

Don Bluth, le vieux dinosaure Défense des… Quoi?

p.010

p.011 Mettre les pendules à l’heure p.012 Que peut Genève II pour Damas ? p.013 2014 : T’as quoi dans le ventre !? p.014 Lars Von Trier: Un réalisateur controversé p.015 Horoscope des cégépiens, février 2014 p.016

L’ÉQUIPE Coordonnatrice

An-Laurence Higgins Coordonnatrice

Marie-Ève Fortier Graphiste

Ann-Sophie Dubé Page couverture

Daniel Nuncio-Naud Rédacteurs

Joey Chamard Pierre-Olivier Bouvier-Leblanc Maestro Forte Piano Marie Beaulé Douglas Allain Marianne Lachance Alexandre Doucet-Lagueux Alexandre Bouchard Dorothée Nicholls

ET POURQUOI PAS

VOUS ? J.LECLOSION@GMAIL.COM


Semaine du 03/02

Mars One : l’ivresse du désir de surpassement Par Joey Chamard Mise en contexte: Le projet Mars One, qui a nécessité des années de préparation, consiste à envoyer un certain nombre de Terriens en « aller simple » sur la planète rouge afin de la coloniser et, par le fait même, à pousser l’homme à ses limites dans le but qu’il s’adapte et évolue face aux conditions extrêmes. Pour des raisons physiques et biologiques, le retour est impossible et impliquerait des cas d’handicaps lourds pour les revenants. C’est avec les 200 000 candidatures reçues, et ce mondialement, que l’équipe de sélection a pu choisir 1058 têtes afin de participer au plus grand voyage de l’histoire. Dans ces volontaires, 75 Canadiens et 7 Québécois seront de la partie. Utile ou futile ? Après le Red Bull Stratos vient Mars One, un second projet inimaginable qui, selon moi, engendre des dépenses superflues dans le seul et unique but de se surpasser et de divertir la population planétaire. Les frais liés à l’envoi de 4 Terriens et à la préparation des habitacles s’élèvent à environ 6 milliards de dollars. Je vous laisse multiplier ce chiffre par le nombre de voyages pour garantir le « tout-inclus » à tous les participants. C’est évidemment sans compter les frais reliés aux études préalables à la confirmation du projet. Rassurez-vous, l’argent serait uniquement récolté au privé et par le moyen de contributions volontaires! Pour évacuer la perplexité de la chose, Claire Chamberland du département d’informatique dirait tout simplement : « Dieu seul le sait, pis le diable s’en doute! ».

La face cachée de Mars One Remarquable serait l’adjectif que l’on pourrait associer au progrès scientifique si les procédures techniques mènent au succès. Toutefois, l’idée de transformer ce voyage en télé-réalité et de le médiatiser vient envenimer les aspects positifs de ce projet. Le tout pourrait chavirer trop facilement, passant de querelles à drame social. Bref, ajoutez une tasse d’Occupation Double, une cuillérée à thé d’Hunger Games et un soupçon de Jersey Shore et vous obtiendrez la future « utopie » de Mars! Renoncer à la Terre-Mère Pas besoin de vous le rappeler, nous sommes présentement dans une ère de changements environnementaux qui témoignent des conséquences néfastes de la présence de l’homme sur Terre. Envisager le succès de Mars One ne règlera guère la problématique actuelle. Qui fournira les ressources essentielles à la survie de la communauté martienne? Certainement pas la planète-même avec sa température moyenne de -63°C. Déjà que nous avons dépassé la capacité limite de la terre, nous ne pouvons certainement pas assurer l’approvisionnement d’un autre peuple en développement. Encourager un tel projet que plusieurs jugent suicidaire, c’est envisager notre perte. La Terre offre des paysages à couper le souffle, des conditions de vie incroyables, des opportunités de cohabiter avec des millions d’autres espèces et de vivre une vie longue et paisible, mais à ce que je peux conclure, certains préfèrent la solitude, le froid et le désert.

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Semaine du 03/02

Une histoire de statuettes Par Pierre-Olivier Bouvier-Leblanc Le 12 janvier 2014 avait lieu la cérémonie des Golden Globes à Hollywood. La soirée des Oscars aura lieu, elle, le 2 mars. Au premier coup d’œil, ces deux galas qui rassemblent les grandes vedettes d’Hollywood se ressemblent beaucoup. Cependant, en creusant un peu dans l’histoire et dans l’organisation des deux événements, on constate qu’ils comportent des racines et des caractéristiques propres qui expliquent leur existence parallèle. Commençons par les débuts. La première cérémonie des Golden Globes s’est tenue en 1944, alors que la première cérémonie des Oscars s’est tenue en 1929; il s’agit en fait des plus anciennes récompenses dans le domaine des médias et du spectacle au monde!

Les Golden Globes, eux, sont distribuées par la Hollywood Foreign Press Association (HFPA). Cette organisation regroupe des journalistes spécialisés dans le cinéma américain qui publient dans des revues, journaux et guides à l’extérieur des États-Unis, et dont le travail consiste à faire connaître et critiquer les productions hollywoodiennes dans le monde. C’est un genre de club privé très restreint : il ne compte que 95 membres alors que près de 6000 membres votent pour l’attribution des Oscars. Les revenus de la cérémonie permettent à la HFPA de donner des millions de dollars à des organismes de bienfaisance liés au divertissement.

Il y a également des différences au niveau des catégories de La cérémonie de 1929 est organisée par l’Academy of Motion récompenses. La plus importante est que dans la cérémoPicture Arts and Sciences, qui venait elle-même d’être créée nie des Oscars, il y a un trophée du meilleur film alors que les à l’époque par Louis B. Mayer (patron de MGM de l’époque). Golden Globes séparent cette catégorie en deux : meilleur film Cette académie a pour objectifs de promouvoir les productions dramatique et meilleur film musical/comédie. Cette distinction des studios, d’établir une feuille de route dans le financement et est également appliquée à l’attribution des prix pour meilleurs la distribution de longs métrages, ainsi que d’aider à la média- acteurs/actrices. Aussi, les Golden Globes récompensent la tion dans les conflits sociaux – les mouvements syndicaux étant télévision américaine, facette qui n’est pas considérée du côté alors en pleine expansion aux États-Unis. Les Oscars consti- des Oscars qui, en revanche, couvrent beaucoup plus de catétuent donc un moyen idéal pour promouvoir le cinéma hol- gories dans le domaine cinématographique : il y a même un prix lywoodien surtout, au début, en sol américain. C’est aujourd’hui remis pour le montage du son! Les Oscars tiennent également l’occasion de faire rayonner le cinéma américain partout dans une cérémonie non télévisée appelée les Oscars scientifiques le monde grâce aux grandes cotes d’écoute à l’échelle interna- et techniques. tionale. 004


Semaine du 03/02 Le clivage entre les deux événements est aussi présent au niveau de leur notoriété. Les Oscars attirent beaucoup plus l’attention que les Golden Globes à cause du prestige de l’Académie, de son ancienneté et du spectacle à grand déploiement qui accompagne cette cérémonie télévisée. Ce sont en effet deux soirées très différentes en termes d’ambiance. Les Golden Globes se déroulent dans une salle plus petite et de moins grande envergure que celle des Oscars. Aussi, les artisans du cinéma présents sont beaucoup plus détendus et au naturel aux Golden Globes. Les remerciements aux Golden Globes sont d’ailleurs souvent assez cocasses et confus, le tout dépendant de la quantité de vin absorbée. Les Oscars, eux, sont plus sérieux et les artistes se tiennent bien tranquillement assis. Le tapis rouge précédant cette cérémonie est l’occasion pour les vedettes de montrer des robes et costumes faits sur mesure pour eux et ce « défilé » donne une bonne idée de ce qui sera à la mode cette année-là. Des critiques ont été dirigées vers les deux événements. La HFPA est souvent questionnée pour les membres qu’elle laisse ou pas se joindre à elle : certains correspondants de grands journaux européens s’y sont vus refuser l’accès alors que des journalistes de petits journaux indonésiens ont été acceptés dès leur première année d’éligibilité. Du côté des Oscars, il y a eu plusieurs rumeurs de pots-de-vin versés aux membres de l’Académie afin de faire de la publicité et de créer un « buzz » autour de films qui n’auraient pas connus de grands succès ni critiques ni commerciaux. Malgré les différences mentionnées ci-haut, le véritable talent arrive à se distinguer dans les deux cérémonies; ces personnalités et films ont obtenu la reconnaissance aux Oscars et aux Golden Globes : Meryl Streep, Daniel Day-Lewis, Jack Nicholson, Steven Spielberg, Titanic, Le Seigneur des Anneaux : le retour du roi, Woody Allen et plusieurs autres encore.

qui envoie une jeune amérindienne à sa place afin de souligner le rôle réservé aux autochtones dans les films américains. Du côté des Golden Globes, on n’a qu’à se ramener à il y a deux semaines alors que Cate Blanchett a prononcé son discours de remerciement en état d’ébriété, au point où elle ne se souvenait même pas de son discours le lendemain! Je vous laisse avec les gagnants des catégories les plus prestigieuses aux Golden Globes de cette année, les nominés aux Oscars dans ces mêmes catégories (ou l’équivalent) ainsi que mes prédictions pour cette soirée! Golden Globes 2014 Meilleur film dramatique : 12 Years A Slave Meilleur film musical/comédie : American Hustle Meilleur acteur film dramatique : Matthew McConaughey Meilleure actrice film dramatique : Cate Blanchett Meilleur acteur comédie : Leonardo Dicaprio Meilleure actrice comédie : Amy Adams Meilleur réalisateur : Alfonso Cuaron Oscars 2014 nominés (mes choix sont en gras) Meilleur film : American Hustle, Captain Phillips, Dallas Buyers

Club, Gravity, Her, Nebraska, Philomena, 12 Years a Slave, The Wolf of Wall Street. Meilleur acteur : Christian Bale, Bruce Dern, Leonardo DiCaprio, Chiwetel Ejiofor, Matthew McConaughey. Meilleure actrice : Amy Adams, Cate Blanchett, Sandra Bullock, Judi Dench, Meryl Streep. Meilleur réalisateur : David O. Russell, Alfonso Cuaron, Alexander Payne, Steve McQueen, Martin Scorsese.

Les deux événements ont également chacun leur part de controverses ou de situation étranges. Par exemple, Marlon Brando qui refuse son Oscar pour son rôle dans Le Parrain et

L’émeraude du Chagrin Par Maestro Forte Piano Au bord d’un ruisseau scintille une pierre Aussi verte que la verdure Aussi pur que le diamant Au soleil, elle brille de milles feux Auréolée et sertie d’un anneau d’or Accrochée aux pétales de fleurs Au reflet, un visage apparaît Aussi triste soit-il, il a perdu quelqu’un Alliance de sa femme au bout des mains Aussi sûr soit-il, il est défunt À son ancienne compagne, il offrait l’émeraude du chagrin 005


Semaine du 03/02

Par Marie Beaulé

Petit article de début de session

Presque un mois après que l’année 2014 ait commencée, avec la session qui commence, les résolutions qui semblaient si bonnes le 1e janvier prennent le bord. Pourquoi? J’imagine que je ne suis pas la seule qui se demande, mais pourquoi est-ce que je ne tiens jamais mes résolutions? Il y aurait plusieurs hypothèses, mais voilà celles qui ont retenu mon attention. Manque de temps… Non! C’est un conflit intérieur. Il semblerait que la majorité des résolutions que nous faisons, comme arrêter de fumer ou perdre du poids, ne seraient pas tenues parce que l’on ne le ferait pas pour nous, mais pour notre entourage. Le résultat est donc très facile à prédire. Les efforts que l’on devrait fournir pour réussir ne sont pas poussés au maximum et la majorité abandonne avant même d’avoir commencé. Trop haut, beaucoup trop haut… Autre chose qui pourrait compromettre la réussite de nos objectifs de l’année serait que l’on vise trop haut. On veut tout avoir tout de suite. On veut perdre 30 livres le plus rapidement possible. On y va vite en dépensant de l’argent dans des régimes amincissants et un abonnement dans un gym. Au début, on suit le régime et on va s’entraîner dès que l’on peut. Peu de temps après, la motivation disparaît et on arrête.

Quelques trucs. J’imagine que certains savent déjà ce que je vais donner comme astuces pour un bon objectif. La méthode SMART, ça vous dit quelque chose? Vous êtes peut-être familier avec cette méthode super simple, mais tellement efficace. J’ai eu la chance d’avoir une magnifique professeure d’éducation physique au Cégep qui a poussée chacun de ses groupes à utiliser cette méthode. Je la remercie. Pour ceux qui ne connaissent pas ou pour un rafraîchissement de mémoire, voici comment ça fonctionne. S pour spécifique … M pour mesurable… A pour ambitieux… R pour réaliste… T pour temporel. En résumé, votre objectif doit être formulé avec un verbe d’action comme « réussir » ou « améliorer », vous devez pouvoir suivre facilement la progression (des méthodes pour atteindre le plus gros objectif), sortir de votre zone de confort en tenant compte de la réalité que vous vivez (je suis un étudiant, j’ai un horaire chargé) et avoir une date ou une période donnée pour réussir l’objectif. Ça semble gros. Ceci n’est qu’un truc. Un truc approuvé. Seulement, il faut le vouloir et ne pas lâcher. C’est difficile, on s’ajuste. Les post-its avec un rappel et des mots d’encouragement que l’on colle dans son miroir ou sa porte de chambre sont des alliés. Fin : L’important c’est de se respecter et de garder les yeux rivés sur les objectifs qui vous tiennent à coeur. Il faut croire en soi. Faites votre maximum. Bonne réussite !!!!

… ou trop bas. Il semblerait que certains visent trop bas. Que l’objectif que l’on se serait fixé ne sort pas assez de notre zone de confort. Le but à obtenir est donc superflu, comme une résolution pour une résolution. Sans plus. La personne a tellement peur de ne pas réussir qu’elle se donne quelque chose qui sera facile à obtenir et finalement, l’effort est relâché. 006


Semaine du 03/02

Des idées pour mieux consommer… Par Douglas Allain

Après la course folle aux cadeaux et le temps des soldes, vous comme moi avons eu l’occasion de se questionner sur nos habitudes de consommation. Nous le savons tous, celles-ci jouent un rôle crucial sur le plan social et environnemental. Dans cette optique, il faut entrevoir une certaine responsabilité dans chaque achat que nous effectuons. La plupart constateront qu’ils doivent acheter moins et mieux. Acheter moins, ça se fait bien, il suffit d’éliminer les besoins superflus, mais acheter mieux, c’est un peu moins immédiat. Pour ce faire, on doit être plus consciencieux à l’égard de chacune de nos emplettes et parfois, changer de détaillant. Toutefois, les moyens ne manquent pas pour acheter éthique, équitable et biologique dans notre ville. Beaucoup de commerces et d’organismes répondent à ce besoin. Je fus moi-même surpris, en me baladant sur la rue Saint-Joseph, des possibilités multiples de minimiser mon impact, et ce, sur plusieurs aspect tels que l’habillement, la nourriture, le divertissement, l’ameublement, etc. Miser local

Une seconde vie

Acheter des articles de seconde main est sans aucun doute la meilleure façon de consommer en termes d’impacts environnementaux. C’est un grand marché au Québec vers lequel on ne se retourne pas assez souvent. Juste dans cette ville, il existe des tonnes de friperies, de bouquineries et d’autres commerces d’usager pouvant répondre à nos besoins. Les petites annonces en lignes demeurent également un autre bon moyen de se procurer un peu de tout. De plus, la plupart du temps, le prix nous est favorable. Quelques suggestions • • • •

Épiceries : Les Grands Rangs, La Corne d’abondance, J.A. Moisan, La Giroflée, Le CRAC/La Carotte Joyeuse Usager de toute sorte : Comptoir Emmaüs, Ressourcerie du Lac Saint-Charles Microbrasserie québécoise : La Korrigane, la Barberie Cosmétiques : Lush

Que ce soit un fromage de chèvre ou une blouse à la mode que Pour plus d’informations sur les endroits ou mieux consommer, vous recherchez, si le produit est local, il est d’ores et déjà un consulter le site de l’organisme à but non lucratif Équiterre ou meilleur choix, car vous aurez d’une part l’assurance que la pro- encore sur le site de la communauté métropolitaine de Québec duction est éthique et d’autre part, de très bonnes chances de sous l’onglet Bottin du réemploi. tomber sur un produit biologique ou fait avec des matériaux recyclés, en plus d’être de qualité. Ouverte depuis plus d’un an, la Coopérative Les Grands Rangs (photo ci-dessus), située au coin Saint-Joseph Est/Rue Caron, en montre l’exemple. On n’y retrouve que des produits locaux, pour certains biologiques, offerts par plus de 80 producteurs-artisans du Québec. Vous y retrouverez fromages, charcuteries, pains ainsi que fruits et légumes, selon les saisons. 007


Semaine du 03/02

Cinq ans d’études pour un bout de papier

Par Marianne Lachance Dans l’école où j’ai fait mes études secondaires, le niveau global des notes se situait généralement à mi-chemin entre le décevant et le tragique. Les examens de français de secondaire 5 avaient des moyennes qui dépassaient très rarement le 60%; les classes d’anglais consistaient généralement à écouter des films hollywoodiens en version originale, sous-titrés en français; le sport était glorifié bien avant les activités culturelles (auxquelles se retrouvaient toujours les mêmes cinq personnes), et je pense que Civilizations IV a davantage de potentiel comme professeur d’histoire que n’en avaient certains des enseignants. Les élèves n’étaient nullement encouragés à poursuivre leurs efforts au-delà du travail requis pour avoir une note de passage, et les professeurs eux-mêmes, souvent, n’avaient pas l’air grandement concernés par ce qui se passait dans leur classe. D’un naturel curieux et aimant apprendre, j’ai souvent été déçue de cet état de fait, tout en me réconfortant, en songeant que ma petite école de région au budget limité avait ses excuses, et qu’il était peu probable que pareil phénomène s’étende à d’autres établissements scolaires. Sans être une nazie de la grammaire ou attendre de chacun de mes amis qu’il puisse me faire un récit détaillé de la colonisation du Québec avec dates et noms, je reconnais l’importance d’un certain niveau de connaissances générales, et je grince un peu des dents quand des erreurs ahurissantes se glissent dans des textes qui devraient être corrigés. Malheureusement, avec le temps, il m’est devenu de plus en plus évident que le problème de mon école secondaire n’était absolument pas limité à celle-ci. En effet, il s’agit d’un souci qui devient une véritable problématique dans l’ensemble de la province : les résultats des élèves du secondaire sont largement inférieurs à ce qu’ils devraient être. Pourquoi? Lors de mon secondaire 5, ma classe avait pour devoir de lire l’un des romans sélectionnés par notre enseignante de français. Quelques jours plus tard, celle-ci nous avisa que ceux d’entre nous qui avaient choisi L’Île au Trésor de Stevenson étaient invités à le rapporter et à choisir un autre livre moins compliqué, davantage adapté à notre niveau. Le livre, bien sûr, est un peu plus élaboré que la littérature « jeunesse » moderne qui nous était alternativement proposée. Mais à l’âge de seize ou dix-sept ans, la majorité d’entre nous aurait dû être parfaitement capable de comprendre ce que nous lisions malgré tout. Pourtant, assumant qu’elle avait raison et que Stevenson était un auteur bien trop compliqué, presque tout le monde rendit le roman, ne voulant pas se compliquer la vie.

Où étions-nous donc censés apprendre la leçon des durs efforts bien récompensés dans la morale de cette histoire? Voilà le problème. Le système d’éducation actuel tente de se mettre à un niveau où les élèves les plus faibles peuvent réussir et obtenir de bons résultats; les élèves moyens arrêtent donc ainsi de se forcer (car à quoi bon faire plus d’efforts si les résultats seront les mêmes?). Et, mine de rien, à force de manquer de stimulation intellectuelle, l’idée même de faire des efforts lorsque la chose devient nécessaire est surréaliste. Et alors, puisque la moyenne est devenue faible, il faut encore baisser le niveau. On pourrait croire à une dramatisation faite par le genre de tordus qui mettent des points et des majuscules lorsqu’ils envoient des messages à leurs amis sur Skype (je plaide coupable), mais il ne s’agit pas moins d’un fait. Ainsi, le ministère de l’Éducation a récemment annoncé qu’il était désormais impossible d’échouer le secondaire 1, même en ayant obtenu 0% dans chaque cours. Mais pas de panique, il faut bien obtenir vingt-huit des trentesix unités nécessaires au succès du premier cycle pour réussir le secondaire 2, n’est-ce pas? Eh ben non. Il n’est pas obligatoire d’appliquer ce règlement, a déterminé le ministère. Si une commission scolaire détermine que dix-huit unités sont suffisantes, dix-huit unités sera le seuil nécessaire, et pas une de plus. Conclusion? Il est possible pour un jeune d’arriver en secondaire 3 en n’ayant réussi que la moitié de ses cours de secondaire 2, et aucun en secondaire 1, et ainsi de suite. Résultat? Les professeurs sont forcés de réexpliquer la matière de l’année précédente, sans pouvoir progresser davantage. Et moi qui me demandais pourquoi, en secondaire 5, on tentait toujours de m’apprendre la différence entre « sont » et « son » ou « à » et « a ». La traduction de tout ce problème, c’est que le diplôme d’études secondaires, qui fait de nos jours état de passe-droit nécessaire à n’importe quel emploi, n’a plus rien d’une preuve assurant à un employeur potentiel que son détenteur a acquis un niveau certain de connaissance. Certains élèves auront une très bonne éducation avec des professeurs dévoués; d’autres passeront cinq ans à jeter des bouts de papier d’un bout à l’autre de la classe ou à « oublier » leurs devoirs toute l’année durant. En somme, les études secondaires ne sont plus tant une éducation qu’une simple formalité obligatoire pour entrer sur le marché du travail.

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Semaine du 03/02

1, 2, 3, Action : Cégep Voici toutes les activités de l’Asso à surveiller pour les prochaines semaines au cégep! IMPROVISATION THÉÂTRALE : Que ce soient des thèmes loufoques ou sérieux, des impros drôles ou dramatiques, peu importe, c’est toujours à couper le souffle! Plusieurs matchs sont à l’horaire pour nos deux équipes! Venez les encourager au Café Wazo, à 20h aux dates suivantes - Mercredi 5 février : les Voltavomes affrontent la FIT de Saint-Lawrence - Mercredi 12 février : les Ignivomes affrontent les Morisses du collège Mérici - Mercredi 19 février : les Voltavomes affrontent le Ninja de Garneau IMPROVIATION MUSICALE : Vous n’êtes jamais allés voir de l’impro musicale? Saisissez votre chance avant la fin de la session! Des animateurs sympathiques, de l’imagination à revendre, beaucoup de plaisir, et, bien sûr, de la musique sont au rendez-vous! Les dates des prochains matchs, qui seront encore une fois dès 20h au Café Wazo, sont à surveiller! Tenez-vous au courant via leur page facebook! JEUDIS ROCK N PABST : Avec le succès que cette activité a eu la session passée , on a décidé de poursuivre la tradition! Le concept est simple. Deux bons bands Rock, de la Pabst et du bonheur. Le premier Rock N Pabst est prévu pour le jeudi 20 février, dans la semaine 5. Restez à l’affût pour plus d’informations sur l’heure, la structure et les bands. DIN-Ô-MONDE : Cette activité, organisée par le comité Vagabundo, vous permet de dîner en compagnie des élèves de francisation. Ça se passe presque toujours au 4eme étage du P, vers les 12h30. C’est une très bonne occasion pour rencontrer des personnes exceptionnelles et dont l’histoire vous touchera ou pourra vous apprendre beaucoup, autant que ces élèves apprendront de vous. Émerveillement et bonheur garanti! Voici les prochaines dates : - Mercredi 5 février - Mercredi 19 février

Don Bluth, le vieux dinosaure Par Alexandre Doucet-Lagueux

Vous connaissez sûrement Petit-pied le dinosaure, le long-métrage d’animation culte avec bien des dinosaures. Toutefois, peu de gens connaissent l’homme derrière le célèbre long-cou. Don Bluth est un talentueux animateur et réalisateur né en 1937, qui a commencé chez Disney pour ensuite quitter l’entreprise afin de voler de ses propres ailes. Il a réalisé de nombreux films d’animation, plus de onze au total. Une bonne partie d’entre eux sont sortis anonymement (coucou Titan après la Terre). Malheureusement, dans certains cas, ce n’était pas pour rien.

Une grande quantité de ses films sont disponibles dans les bacs à films en rabais pour une poignée de sous. Pourquoi? Le grand public a complètement oublié les œuvres de Don Bluth. Je vous invite donc à découvrir son univers peu coûteux dans un magasin près de chez vous!

Le flop ne pardonne pas à Hollywood et un échec est un échec de trop. Titan après la Terre, son dernier film d’animation, a causé la fermeture de Fox Animation Studios. Depuis, Don Bluth n’a jamais eu la chance de s’exprimer une nouvelle fois par le biais du dessin animé, condamné aujourd’hui à participer à des jeux pour tablettes électroniques douteux. On peut reprocher à quelques-unes de ses œuvres d’être beaucoup trop influencées par le cinéma « Disneyien ». Anastasia et Poucette reprennent d’ailleurs tous les codes des films d’animation musicaux des années 90. Cependant, il y a dans sa filmographie quelques œuvres qui sortent de l’ordinaire. On a juste à penser à Brisby et le Secret de NIMH qui aborde des thèmes assez sombres (les tests sur les animaux) tout en restant divertissant et abordable pour les enfants. 009


Semaine du 03/02

Défense des… Quoi? Par Mathilde Jalbert

Des droits. De tes droits en fait. Eh oui, toi, en tant qu’étudiant du Cégep de Ste-Foy, tu as des droits. Tu sais, là où il y a tout ce bla bla au début de l’agenda, eh bien c’est là qu’ils sont inscrits, dans cette longue énumération de mots tout à fait ennuyante à lire. C’est donc parce que c’est si long et endormant à lire que ton Association étudiante (oui oui, la tienne) t’offre un super service pour que tu ne perdes pas de précieuses heures de ton temps à lire quelque chose qui ne te sera probablement pas utile au cours de ton bref passage au Cégep. Justement, peutêtre t’es-tu déjà demandé, mais qu’est-ce qu’ils font ces gens dans le petit local à côté du Wazo qui te donne du café gratuit des fois le matin et à qui tu donnes de l’argent chaque année? Eh bien, ils font pleins de choses très pertinentes, en plus de distribuer des bonbons, mais aujourd’hui je vais te parler plus particulièrement du service que je coordonne, celui de la défense des droits. Comme je le disais plus haut, ça ne tente à personne de lire l’ensemble de la Politique des évaluations des apprentissages (PEA pour les intimes) dans laquelle tous tes droits sont inscrits. En gros, ce que tu peux trouver dans la PEA, c’est un ensemble de règlements et de normes qui a pour but de réguler les rapports étudiants/professeurs, entre autres, afin de t’assurer une éducation collégiale des plus justes et équitables possible. De plus, on y trouve une partie énonçant tes responsabilités, mais aussi celles des professeurs, coordonnateurs de département et autres employés du Cégep.

Notre autre rôle est d’essayer de voir s’il n’y aurait pas une autre façon de régler un litige qu’avec une plainte. Cela peut arriver lorsqu’un professeur ne respecte pas les règles énoncées dans la PEA, par exemple. Alors, il est évidemment nécessaire de parler avec le professeur afin d’essayer de régler le problème sans passer par la Direction des Études (ceux qui gèrent les plaintes reçues). La plupart du temps c’est là que le conflit se règle, car c’est pratiquement toujours un manque de communication ou une mauvaise interprétation qui pose problème et crée un malentendu. Donc, la première chose à faire si tu sens poindre un conflit à l’horizon, c’est de parler à ton prof avant tout. Il est possible aussi que tu veuilles dire quelque chose à ton professeur, mais que tu ne sois pas à l’aise de lui en parler toimême. Et donc, dans le but de conserver ton anonymat, nous, ton équipe DDD, pouvons transmettre ton questionnement ou ton message à ton professeur. Ainsi, tu gardes ton anonymat, ton prof reçoit l’information que tu voulais lui transmettre et l’on peut éviter une plainte. Voilà pour ainsi dire notre rôle à nous, Mathilde Jalbert, Mikael Dumas et Charlotte Gagnon-Ferembach, ton équipe DDD! Alors, n’hésite pas si tu as une question! Nous ne sommes pas du tout de désagréables étudiants trop sérieux qui se prennent pour des avocats et il va nous faire grandement plaisir de répondre à tes questions ou de t’aider à régler ton problème dans l’anonymat. Malgré tout, nous espérons que tu n’aies pas à recourir à nos services!

Tous ces règlements que l’on retrouve dans la PEA sont donc nos outils de travail à nous, l’équipe DDD (défense des droits). En effet, nous nous assurons de bien les maîtriser afin de pou- Mathilde Jalbert voir te dire précisément jusqu’où vont tes droits. Voilà donc le Coordonnatrice à la défense des droits premier rôle que le service de défenses des droits assure : ce- Association Étudiante lui de connaître la PEA de fond en comble afin de pouvoir bien t’informer. Et donc, si jamais tu as une question à propos de ton professeur et que tu doutes que celui-ci respecte la PEA, passe donc nous voir à l’Asso ou écris-nous tout simplement un MIO, et l’on va te répondre assez rapidement sur ce que la PEA a à dire sur le sujet de ton questionnement. Rien n’est plus simple que ça!! 0010


Semaine du 03/02

Mettre les pendules à l’heure Par Alexandre Bouchard

Bonjour à tous et à toutes, je vous souhaite un bon début de session d’hiver! Je vous conseille dès maintenant de ne pas vous jeter trop hâtivement dans les heures nocturnes de travail à la maison ainsi que dans les nombreuses doses de caféine qui alimentent les cernes sous vos yeux. Prenez le temps de savourer ce nouveau parfum frais de l’année 2014, année pour laquelle vous vous êtes promis une foule de résolutions. Bon nombre d’entre vous dévaleront les manuels scolaires à temps plein chaque semaine tandis que d’autres tenteront de reprendre leur souffle entre leur vie sportive et les heures de classe. Il y aura aussi les étudiants travailleurs, qui représenteront sans doute un pourcentage assez élevé de la population étudiante du cégep. Je ne crois pas me tromper non plus en émettant l’hypothèse que bon nombre d’entre vous qui vous situez dans l’une ou l’autre de ces catégories manqueront de temps pour soi au cours de la session. Afin de vous aider à gérer votre agenda, voici donc un petit guide pratique du temps dont vous disposerez cette session: Une semaine compte 7 jours, soit 168 heures, soit 10 080 minutes et donc 604 800 secondes. Une session étant répartie sur 15 semaines d’étude, additionnée à cela la semaine de relâche, vous disposerez donc de 112 jours, soit 2688 heures, soit 161 280 minutes et donc 9 676 800 secondes. Le compte à rebours étant déjà entamé, je me dois de mettre les pendules à l’heure et de vous informer du temps exact qu’il vous reste. Nous sommes présentement le 26 janvier 2014 à 23h51 (heure de l’Est évidemment) plusieurs doivent dormir à cette heure en prévision du lundi matin souvent très pénible à propos duquel de nombreuses personnes se plaignent sur leur compte facebook. Voilà donc: à partir de ce moment précis, il vous reste donc 105,00625 jours, soit 2520,15 heures, soit 151 209 minutes et donc 9 072 540 secondes. Fin du guide pratique, passons aux éléments sérieux.

Premièrement, travaillez mais ne travaillez pas trop. Il fut démontré par le passé que le travail rémunéré effectué en parallèle avec les études peut avoir des bénéfices sur la santé tant mentale que physique. Parait-il que les univers <<étude et travail>> sont bien distincts et qu’un équilibre dans le temps passé dans chacun d’eux permet de ressentir un bien-être ainsi qu’un sentiment d’accomplissement. Pour ma part je ne pense pas au travail lorsque je suis à l’école et ni à l’école quand je suis au travail... Alors j’imagine que c’est là un type d’équilibre, à vous de trouver le vôtre! Notez qu’un équilibre ne veut pas dire 30 heures de cours donc 30 heures au travail par semaine... Vous remarquerez sans doute des rides précoces se former aux coins de vos yeux si jamais vous tentez ce mode de vie. Environ 15 heures par semaine de travail rémunéré est ce que propose le gouvernement du Québec en tant que seuil respectable pour ne pas nuire aux études. Je vous glisse ici l’adresse du site web si jamais vous désirez y lire quelques lignes:

http://www.jeunes.gouv.qc.ca/documentation/publications/ publications-cpj/documents/emploi/resume-eleves-travail.pdf Voilà donc le message que je tenais à vous transmettre, alignez vos horloges et mettez les pendules à l’heure dans votre horaire, votre santé en sera gagnante! Prenez le temps de déguster les moments passés en compagnie de ceux qui vous sont chers. Amusez-vous à contempler votre souffle se glacer devant vos yeux lorsque vous extirpez l’air chaud de vos poumons contre le vent glacial de nos hivers. Bref, profitez pleinement de vos 9 072 540 secondes restantes avant de pouvoir enfin crier liberté.

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Que peut Genève II pour Damas ? Par An-Laurence Higgins Alors que les contestations du printemps arabe s’éteignaient les unes après les autres et que les conflits se dénouaient au début de l’année 2012, l’attention du monde entier était tournée vers la Syrie, où les révoltes se poursuivaient et les répressions gouvernementales se durcissaient de jour en jour. En juillet 2012, le pays est déclaré en état de guerre civile. Les décès se multiplient et le nombre de réfugiés ne cesse de croître. L’été dernier, une attaque au gaz sarin ayant tué quelques 1 400 civils en banlieue de Damas a été attribuée au régime Assad. Cet événement fut sans doute ce qui pressa la communauté internationale, quoique trop tard, à asseoir autour d’une table le régime Assad et l’opposition syrienne. Après avoir été reportée à plusieurs reprises, la Conférence de Genève, de son diminutif Genève II, réunit finalement le 25 janvier dernier les deux partis pour la première fois depuis le début du conflit. Des attentes plus que basses Pendant des mois et des mois, le pays s’est tellement enlisé dans la guerre et la violence que la communication entre le régime et l’opposition relève presque d’un miracle. En effet, les attentes des diplomates autant que celles du peuple ne sont pas bien hautes. La Conférence est sujette au sarcasme, au cynisme et aux moqueries. Le régime Assad refuse toujours de reconnaître l’objectif même de la rencontre, c’est-à-dire l’instauration d’un gouvernement transitoire possédant tous les pouvoirs exécutifs dans le but de mettre un terme clair et net à la guerre. Cet objectif insinue clairement la destitution du régime en place, ce qui, selon plusieurs, ne pourra être atteint sans la force et la contrainte. « Genève II n’apportera pas de solution pacifique et

ne répondra pas aux exigences du peuple syrien, à moins que les États-Unis et les Nations Unies ne fassent pression sur le régime » (propos de Yahia Nanaa, opposant au régime et an-

cien chef de la ville d’Alep, recueillis par Le Monde). Il est en effet difficile de croire, en regard aux événements passés, que Bachar Al-Assad délaissera le pouvoir de son plein gré.

Des délégations plus ou moins représentatives Du côté du gouvernement, les délégués sont des diplomates, alors que les principaux acteurs de la guerre demeurent les militaires. Le poids de l’influence des premiers ainsi que leur pouvoir sont-ils suffisants, dans un pays chaotique dont le régime est dictatorial et tyrannique, pour atteindre l’objectif visé par la Conférence ? La question est lancée. Du côté des rebelles, seule la Coalition Nationale Syrienne (CNS), créée et basée à l’étranger et accusée par certains d’être le pion des pays occidentaux, participe à la Conférence. Les autres organisations opposant le régime ont refusé de se présenter, bien que leur présence soit considérée essentielle aux négociations de cessez-le-feu. Cette décision confirme néanmoins le scepticisme de plusieurs opposants envers la Conférence. Pendant ce temps, à plus de 3 000 km de Genève, le cauchemar continue. Aucun cessez-le-feu n’est encore en place, aucun corridor aérien n’est dégagé pour l’approvisionnement et l’aide internationale, les raids aériens détruisent le peu de ce qui reste des villes, les enfants meurent de froid et de faim, les malades et les blessés du manque de soins et les survivants Syriens ne connaissent toujours pas le repos. À vrai dire, peu sont ceux qui ont foi en la Conférence de Genève. Des arguments, des propositions pacifiques ou des cris du coeur, même les plus convaincants, réussiront-ils à atteindre le chef d’un régime qui assassine ses citoyens depuis près de trois ans et qui envoie ses diplomates à une conférence internationale de paix qu’il prend à la légère? Qui plus est, à lui faire renoncer au pouvoir ? «Le régime n’appliquera aucune des décisions [prises

à la Conférence]. Si Genève II échoue, il y aura un bain de sang et des massacres de civils à grande échelle.» (Mirna Al-Homsi, coordinateur du réseau de journalistes citoyens Sham News Network pour la ville de Homs, propos recueillis par Le Monde).

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2014 : T’as quoi dans le ventre !? Par Dorothée Nicholls Bien que 2013 soit une année à oublier pour la scène politique, elle a été plus que remarquable pour la musique québécoise. On a pu voir, revoir, et re-revoir jusqu’à presque se tanner les Sœurs Boulay gagner absolument tous les prix gagnables de la planète. Les artistes KKK (Karim Ouellet, Keith Kouna et Klô Pelgag) ont fait exploser la scène musicale québécoise avec les univers déjantés et leurs notes qui parlent, Half Moon Run a conquis l’international, We are wolves, Misteur Valaire et Alaclair Ensemble n’en finissent plus de faire groover leur public, Forêt est sorti de l’anonymat, Peter Peter est autant acclamé qu’Alex Nevsky, et Groenland n’est plus un secret pour personne! Bref, on a assisté à un véritable renouvellement musical. Mais qui seront les nouveaux de 2014? Voici une ébauche de ce à quoi 2014 pourrait ressembler. Électro La formation Choses sauvages n’est pas encore connue de tous, mais le buzz sera intense quand elle se fera connaître. Leur premier EP, Late Night, nous fait voyager à travers de nombreux styles musicaux tout en gardant une touche électro-pop-indie unique. C’est un Misteur Valaire junior, sans les cuivres et sans le jazz, avec un plus de groove et de disco, en plus d’être grandement influencé par Daft Punk. Dans la même lignée «rejetons de Daft Punk», on retrouve aussi le très talentueux Dragos. Cet homme a un talent fou pour créer des mixes qui restent pognés dans la tête pour le reste de la journée, voire de la semaine. Dragos (prononcé Dragoche : c’est roumain) vient tout juste de lancer son deuxième album Something about being a man en téléchargement gratuit sur Bandcamp. Finalement, complètement à l’opposé de ces deux groupes, on retrouve Toast Dawg, un hurluberlu qui mélange des sonorités brésiliennes à des synthétiseurs. Le résultat est plus que mémorable. Rap On va se le dire, le rap québécois connaît une véritable renaissance ces dernières années. Avec des groupes comme Dead Obies qui donne l’impression qu’un cocktail molotov est tombé sur un dancefloor, ou bien la formation Loud Lary Ajust qui mise sur des textes singuliers pour charmer le Québec tout entier, on ne sait vraiment plus où donner de la tête ! N’importe qui, même s’il n’est pas un friand du rap (moi la première), saura trouver son compte à travers les différentes formations qui explosent un peu partout au Québec. Notez en rouge-souligné-trois-fois dans votre agenda la sortie du très attendu album de Dramatik prévu pour mai 2013 !

brillants-on-va-danser complètement déjanté! Si vous aimez le rock un peu plus mal léché, suivez attentivement le groupe AMANTANI. La formation est composée de deux couples de frères aimant bien teinter leur musique de punk et de grunge. Dans la même branche de rock psychédélique, VioleTT Pi fait classe à part. Ce spécimen nous amène tout au long de son album vers des univers plus fou l’un que l’autre. Son projet mérite d’être écouté plus d’une fois pour réellement comprendre toutes les subtilités. Pour les plus réservés, il y a El Motor, un groupe montréalais qui a sorti son deuxième album il y a peu de temps. Leur première galette avait récolté plusieurs prix et nominations, dont celui d’auteur-compositeur de l’année au GAMIQ. Cette quintette réussit à combiner un son rock avec des mélodies pop très accrocheuses. Mention spéciale également à Caltâr-Bateau, un groupe de Trois-Rivières, qui mélange le pop, le folk et le rock pour donner un «rock-tourtière», comme ils disent. Finalement, pour les amoureux du rock indie, la scène canadienne nous offre deux excellents groupes qui marqueront probablement la prochaine année, soit Reuben In The Dark et Wake Owl. La première formation compte parmi ses rangs le batteur de Florence+ The Machine et le même mixeur qu’Artic Monkeys. En ce qui concerne Wake Owl, leur premier et très prometteur album sera disponible le 4 mars prochain. Ces deux groupes sont sans contredit en lice pour remplacer tous les Of Monsters and Men de ce monde. Folk On les voit partout, même sur la couverture du Voir : The Seasons a commencé en force l’année 2014, et l’engouement pour cette formation de Beauport ne risque pas de s’étioler. Leur folk-pop façonné par les frères Chiasson est un véritable vent de fraîcheur pour tous les mélomanes de la ville de Québec. Courez vite acheter leur album. Même si Dear Criminals est un projet parallèle de deux membres de Random Recipe et du leader de b.e.t.a.l.o.v.e.r.s, c’est probablement la plus belle découverte qui vous sera donné de faire de votre vie. Ils ont réussi à créer un son électro-folk-boule-de-sentiment-qui-pognedans-gorge qui nous donne juste envie de faire jouer leur album en boucle sur notre ordinateur. Ils sont un secret qu’on a le goût de crier à l’oreille de tous ! On ne peut également pas passer sous silence le duo June in The Fields qui propose des œuvres sentimentales nous rappelant par moment l’univers d’Angus and Julia Stone. Il ne faut pas oublier de bien surveiller le merveilleux Philippe Brach et son univers plein de mélodies qui créent des explosions de paillettes dans ton dedans de cœur. Pour vrai, cet homme est à marier.

Rock Melvis and the Jives Cats sont bien connus des habitués de Tendez bien l’oreille également pour Kandle, Monogrenade, Mil’Agitée ou de Cécile & Ramone, mais pour les autres, ce groupe racles, Simon Kearney, PASSWORDS, Ponctuation, The Strudemeure un mystère. Or, ce qu’ils ont réussi à faire est digne mbellas et Bolduc Tout Croche. de mention, soit un swing-rockabilly-va-mettre-tes-souliers0013


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Par Sarah Tardif

Lars Von Trier: Un réalisateur controversé

Je l’avoue; j’attends avec impatience la sortie du film Nymph() maniac. Ça peut paraître bizarre d’attendre impatiemment un film qui fait sa promotion en s’annonçant comme étant un «drame pornographique». N’empêche, quand un connaît moindrement le réalisateur, on sait qu’on doit s’attendre à un film qui n’hésitera pas à explorer la complexité de la psychologie humaine. Lars Von Trier est un réalisateur Danois né en 1956. Surtout connu pour ses films Les Idiots, Dancer in the Dark, Dogville et Melancholia, Von Trier travaille régulièrement avec des acteurs qui ont beaucoup de notoriété, malgré la controverse que sèment les sujets qu’il aborde. Il est reconnu notamment pour ses films troublants qui contiennent beaucoup de scènes choquantes (on a qu’à se rappeler certains passages marquants du film Antichrist), l’humain étant toujours au centre de ses œuvres. Fait intéressant à propos du réalisateur Danois : celui-ci est l’un des créateurs du mouvement cinématographique appelé Dogme95. Ce mouvement fut officiellement proclamé en 1995 suite au désir de Lars Von Trier et du réalisateur Thomas Vinterberg de s’inscrire à l’encontre du cinéma trop spectaculaire. Le Dogme95 se veut être une nouvelle vision du cinéma beaucoup plus épurée. Les films qui suivent les règles du Dogme95 sont tournés caméra à l’épaule et uniquement à la lumière naturelle (sans éclairage artificiel). L’image se veut alors plus simple et plus nerveuse. Paradoxalement, malgré le fait que Von Trier soit l’un des créateurs de ce mouvement, il s’en distance grandement dans ses films les plus récents. En effet, son film Melancholia va à l’encontre de ce mouvement par son résultat final très léché et théâtral.

Lars Von Trier est un réalisateur autant adulé que détesté. Les sujets crus qu’il aborde dans ses films peuvent rendre certains mal à l’aise et font dresser les cheveux sur la tête de certaines personnes. En 2011, ce dernier rendit plusieurs mécontents au Festival de Cannes lorsqu’il fit part de son idée de tourner un film pornographique avec, comme actrices principales, Charlotte Gainsbourg et Kirsten Dunst. Certains le considèrent comme étant un réalisateur égocentrique qui ne souhaite que choquer (ce à quoi il n’hésite pas à répondre qu’il est le meilleur réalisateur du monde), le cinéaste danois réussi malgré tout à attirer les foules avec ses films troublants. Son prochain film, intitulé Nymph()maniac, aborde l’histoire d’une femme nymphomane (interprétée par Charlotte Gainsbourg) qui est recueillie chez un vieil homme et auprès duquel elle va se confier sur sa dépendance au sexe. Dans cette œuvre du cinéaste danois, on retrouvera quelques acteurs habitués à travailler avec ce dernier (Willem Dafoe, Stellan Skarsgard et Charlotte Gainsbourg) ainsi que quelques nouveaux (Stacy Martin, Shia Leboeuf, Jamie Bell, Uma Thurman). Afin d’avoir un aperçu du film, n’hésitez pas à aller voir la bande-annonce (laquelle est bloquée sur Youtube si vous n’avez pas de compte-attention public averti). Le film sera en salle au Québec ce printemps et sera présenté en deux parties en raison du fait que le film dure plus de quatre heures. Est-ce que je vous ai dit que j’avais hâte de le voir?

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Horoscope des cégépiens, février 2014 Par Kristina Kundera (héritière de Séléna Sereine et pas de Didier Diderot)

Vous voulez savoir ce qui vous arrivera au cours du prochain mois? Faites fi des horoscopes traditionnels : l’horoscope des cégépiens, c’est ce qu’il vous faut! Mes prévisions (peut-être parce qu’elles n’ont jamais été lues) n’ont jamais été prouvé fausses!

Les Bosons

Les Ornithorynques

Ceux qui peuvent parler de physique quantique pen- Ceux qui ont déjà fait une duckface en photo sur dant plus d’une heure sans reprendre leur souffle facebook, mais qui ne l’assument plus Amour : La position des astres favorise de nouvelles rencontres, et la qualité de votre odeur corporelle favorisera le succès de vos entreprises amoureuses. Travail : C’est le temps de miser sur vos capacités acrobatiques. Évènement marquant : Le passage inopiné d’un Sharpie sur votre bras gauche en cours de chimie.

Amour : Quelque chose va chambouler votre perception du Kraft Dinner. Travail : Les astres disent que c’est le temps pour changer d’emploi, mais les planètes disent que c’est mieux de rester là où vous êtes. Toujours en train de se chicaner ces deux-là! Évènement marquant : Il vous arrivera une histoire rocambolesque qui contiendra des guimauves, un chat et de la soie dentaire.

Les Homogènes

Les Hobbits

Ceux qui mélangent tout et finissent par mettre leur Ceux qui se baladent en pied de bas ou nu-pieds au vaisselle au frigo et leurs déchets dans le lave-vais- cégep selle Amour : Porter du vert ne changera rien à votre situaAmour : Je ne peux pas vous dire pourquoi, mais vous devez absolument vous procurer un fusil à l’eau. Travail : Si vous portez des jupes, vous aurez une augmentation (s’applique seulement aux hommes). Si non, tant pis pour vous! Évènement marquant : Vous allez apprendre un nouveau sport de façon complètement involontaire.

tion amoureuse, mais ça vous va bien, alors faites-le! Travail : Si vous goûtez à la soupe «carottes dorées de l’automne» ce mois-ci, il vous viendra une révélation marquante au sujet de votre travail. Évènement marquant : Tout ce mois-ci, si vous êtes à l’écoute des astres, vous ne manquerez jamais de papier brun aux toilettes.

Les Snorlax

Les Superstitieux

Ceux qui ne l’avouent à personne, mais qui ont réel- Ceux qui semblent préférer dormir en cours plutôt lement peur des chats noirs et qui se terrent lors des que chez eux vendredis 13 Amour : Les planètes forment un J. Donc si vous lisez Amour : Je sens que vous serez tenté de manger du pain à l’ail. Il faut résister à cet appel. Vous comprendrez en temps et lieu. Travail : Si vous comptez le nombre de lignes de trottoir franchies entre chez vous et votre travail, vous pourrez savoir combien de minutes vous aurez perdu à croire en cet horoscope. Évènement marquant : Rien de spécial, le vendredi 13 est déjà passé!

ceci, c’est le temps de faire un move, surtout avant de vous rendormir! Travail : Attention à la marche dans l’entrée de votre job, elle sera particulièrement vicieuse ce mois-ci. Évènement marquant : Je sens qu’une rencontre avec un certain mammifère vous fera changer d’idée sur le sens de la vie.

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DÉPÔT LÉGAL: BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DU QUÉBEC ET DU CANADA ISSN-0318-1710

L’article de la back-page : fini les folies Par Marie-Ève Fortier Hey, si c’est pas encore vous, en train de lire mon article ! Vous venez souvent par ici, au quatrième de couverture? En fait, que vous soyez un nouveau lecteur ou un régulier de ma chronique, je vous souhaite à tous une bonne rentrée ! Oui oui ! C’est (déjà) fini le temps passé à s’amuser à jouer dans la neige et à déblayer nos voitures (oh non attendez, ça on va encore le faire). Je sais, je sais, c’est triste ! Mais bon, faut bien travailler de temps en temps pour avoir des vacances. J’espère au moins que vous avez pu en profiter, parce que c’est le retour des habitudes cégépiennes : 1) Se lever avant le soleil – et se coucher après – et donc ne jamais voir la lumière du jour (essayez pas, je ferai pas de joke de vampire…C’est overrated) 2) Boire plus de cafés le jour qu’on a d’heures de sommeil la nuit. 3) Rendre hommage au Dieu Procrastination et à sa femme Nuit-Blanche-La-Veille. 4) Se procurer les petites patates du matin (avant 10h30) de la cafétéria pour remettre de la joie dans vos cœurs. Si vous avez jamais fait ça, vous passez à côté de votre expérience cégépienne. 5) Faire ses deux choix dans le triangle du cégépien : sommeil, réussite scolaire, vie sociale. 6) Se coucher plus tôt après une brosse qu’après une soirée d’études. (Certains diront « quelle brosse? ». Ça dépend de vos choix dans le triangle.) 7) Le sentiment que les joggings (sweatpants) sont la meilleure invention de la Terre… avec le café (mais qu’est-ce que je vous ai dit l’autre fois sur le café, hein ?) Je vous souhaite sincèrement de survivre cette session, et celles à venir si vous en avez d’autres. D’ici la fin, il faut bien se divertir un peu aussi entre deux cours ! C’est pourquoi je vous propose un concours de fou. Vous nous envoyez, à notre adresse courriel j.leclosion@gmail.com, votre meilleure photo de vacances (un orignal, un paysage à couper le souffle, les carrés aux dates de votre mère, un banc de neige ma foi artistique, un show, etc.), et nous, de façon parfaitement arbitraire et partiale, on désignera un gagnant, qui verra sa photo faire la couverture de la prochaine parution ! Bonne chance ! PS : inclure les éléments suivants peut vous aider à gagner : du bacon, des pyramides de chats, de la joie, un chameau, un chapeau haute forme, un lion sur un unicycle, et tout ce qui a trait à l’awesomeness.


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