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Mot du directeur général - Steeve De Marchi, MBA - Les véhicules électriques et toutes ces sortes de choses…
Lors de la tournée régionale de l’AMVOQ tenue ce printemps, nous avons parlé de véhicules électriques entre autres choses. Les personnes présentes affichaient un enthousiasme, disons, « modéré » face à la vente des véhicules électriques ou hybrides. Est-ce que le faible intérêt ressenti est représentatif de l’ensemble des membres de l’Association ou est-il plus grand seulement chez les personnes que nous avons rencontrées lors de la tournée?
La question est valide et nous a interpelé au point où nous avons fait une petite recherche. Il ne s’agit pas d’une thèse de doctorat, mais nous avons tout de même observé des informations fort intéressantes.
Quelques chiffres…
Survol du marché québécois en date du 15 février 2025, (données de sources publiques non vérifiées).
Le marché : L’ensemble des commerçants (concessionnaires et commerçants indépendants) montrent environ 13,5 % de véhicules électriques ou hybrides dans leurs inventaires.
Les concessionnaires : Les concessionnaires montrent en moyenne un inventaire composé à environ 17,9 % de véhicules électriques ou hybrides.
AMVOQ : Les membres de l’AMVOQ proposent un inventaire composé à environ 7,4 % de véhicules électriques ou hybrides.
Selon ces statistiques, les membres de l’AMVOQ ont 50 % moins de véhicules électriques et hybrides que leurs collègues concessionnaires. Cette donnée s’explique de plusieurs manières. Évidemment, les concessionnaires sont souvent les premiers à se voir offrir un de ces véhicules en échange. Ils sont généralement mieux équipés pour faire la réparation et le reconditionnement de ce type de véhicule. Il faut aussi considérer qu’ils sont les précurseurs du marché avec leurs manufacturiers.
Le fait que les commerçants indépendants ont moins de véhicules électriques en inventaire n’est pas surprenant en soi. Malgré tout, environ 20 % des membres de l’aMvoq avaient au moins un véhicule électrique au moment d’écrire ces lignes. Cette information semble « encourageante ». Cependant, il faut considérer que moins de 6 % en avaient 5 ou plus et seulement 2 % en ont 10 ou plus. Malgré tout, certains de nos membres ont définitivement adopté la tendance et montrent un inventaire composé à plus de 10 % de véhicules électriques ou hybrides.
Quelques-uns de nos membres montrent un inventaire comparable à celui des concessionnaires avec un ratio à plus de 15 %. Un de nos membres se démarque même avec un inventaire composé à 45 % de véhicules électriques ou hybrides.
Un fait demeure : le Québec a largement passé le stade d’innovateur (early adopter) dans l’intégration des véhicules électriques dans le parc automobile. Évidemment, cet engouement pour les véhicules à faible ou zéro émission est en partie relié aux subventions qui étaient disponibles avant 2025. Au total, c’est près de 335 000 véhicules1, qui sont immatriculés au Québec. La province se classe en tête avec 44 % des parts de marché au Canada.
Conclusions à tirer?
Malgré le retrait des subventions et des incertitudes économiques, les véhicules électriques vont continuer à prendre leur place dans notre marché. Une bonne partie de ces unités reviennent sur le marché québécois de l’occasion. Pour certains, il s’agit d’une menace sur leur modèle d’affaires déjà malmené. Pour d’autres, il s’agit d’une opportunité à saisir.
Certains ont fait une tentative timide dans ce secteur et n’ont pas eu le succès escompté. D’autres ont eu une expérience négative lors de l’ajustement des prix après la pandémie. Il est vrai que c’est un marché encore volatil et il le sera encore pour quelques années. On voit quand même plusieurs membres qui montrent un ou deux véhicules électriques dans leur inventaire, probablement repris dans un échange.
Comme pour les différentes perturbations qui ont affecté et qui continueront sans doute d’affecter notre marché, il est important d’être prudent. Il faut évaluer le phénomène et le mettre en perspective dans sa propre « cour ». On doit cependant se rendre à l’évidence : l’électrique est là pour rester. Le point de bascule, ou la « masse critique », est arrivé ou arrivera bientôt. Il est temps pour ceux qui veulent surfer cette vague d’embarquer. Les ventes des dernières années vont générer un inventaire appréciable et il est important pour notre industrie de prendre position si elle veut profiter de cette opportunité. Pour cela, il ne suffit pas d’avoir un ou deux véhicules en inventaire. Il faut aussi avoir les outils et les compétences nécessaires. À ce chapitre, l’AMVOQ et ses partenaires peuvent certainement aider.
Constat de la tournée régionale AMVOQ
L’AMVOQ a tenu trois rencontres avec ses membres au cours des dernières semaines. Le premier constat général : les membres sont essoufflés à force de courir pour s’adapter aux différents changements dans l’industrie de la vente de véhicules d’occasion.
Se conformer aux différentes nouvelles lois, essayer de conserver un inventaire « adéquat », se tenir à jour dans le domaine du marketing web, aller du côté de l’électrique maintenant ou attendre, problème de rétention de maind’œuvre… Ce sont quelques-uns des défis que doivent relever nos membres pour demeurer compétitifs. La participation aux rencontres a d’ailleurs été plus faible qu’à l’habitude. Est-ce un signe que les membres sont trop occupés pour s’informer? Pourtant, les participants à la tournée régionale sont unanimes pour dire qu’ils ont appris lors des rencontres.
Le rôle traditionnel du membre qui est – chef d’orchestre –acheteur – réparateur – vendeur – F&I – etc., n’est pas nouveau. Ce modèle a bien fonctionné pendant très longtemps et ce, pour une grande majorité. Les enjeux du marché maintenant sont dus au fait qu’il est impossible de bien performer sans être un « spécialiste ». Il faut être un spécialiste du Web, un technicien en électrique, un spécialiste du financement… etc. Difficile de suivre dans de telles conditions, encore plus difficile de bien performer. Cela explique la prolifération de fournisseurs de solutions « spécialisées ».
Et l’AMVOQ dans tout ça?
Dans un contexte de changement constant et d’hyper spécialisation, il est prudent pour un commerçant d’analyser son organisation périodiquement pour identifier ses forces et en faire des leviers. Il est aussi important de déléguer les éléments qui ne sont pas une force et pour lesquels on pourrait bénéficier d’aide.
Pour une raison qui nous échappe, plusieurs membres semblent ignorer que l’AMVOQ propose des solutions avantageuses dans plusieurs domaines de l’industrie, tant au niveau des produits que de la formation. En fait, il est très rare que les produits et services offerts par l’AMVOQ et ses partenaires soient moins avantageux lorsqu’on compare produit pour produit / service pour service. Pour plusieurs, l’association représente déjà un « one-stop shop » avec des solutions intégrées qui sauvent un temps précieux. Considérant que l’AMVOQ est une association sans but lucratif et que tous les profits sont réinvestis dans l’amélioration des services offerts aux membres, elle représente une alternative très avantageuse pour les éléments qui ne sont pas votre « force »… Pensez à contacter votre représentante ou votre représentant avant de choisir un fournisseur externe.
Sur ces propos, l’équipe de l’AMVOQ vous souhaite un excellent printemps!
