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Santé et sécurité au travail - Auto Prévention - Pot et boisson : Un drôle de mélange avec le travail
La consommation de drogues et d’alcool en milieu de travail est un sujet vaste et complexe à la frontière de la prévention des accidents du travail, du droit à la vie privée et du droit du travail.
Sans tomber dans les clichés ni la stigmatisation, il demeure important d’aborder, au moins en partie, ce sujet au cœur des préoccupations des entreprises du secteur des services automobiles. Voici 4 questions pour vous aider à y voir un peu plus clair.
1. Ça ressemble à quoi dans les milieux de travail?
Selon les données de l’Institute for Work & Health, plus d’un Québécois sur cinq avoue avoir déjà consommé du cannabis deux heures avant ou pendant le travail. Concernant l’alcool, l’absence de données sur les travailleurs se présentant au travail avec les facultés affaiblies complique l’évaluation précise de ce phénomène.
Une fois « gelé », les capacités de concentration, de réaction, de coordination et de jugement peuvent être considérablement affectées, augmentant ainsi le risque d’accidents et de blessures.
Quant à eux, les effets de l’alcool diminuent les réflexes et la vigilance, augmentent le temps de réaction et perturbent la vision. De plus, l’estimation des distances et la coordination des mouvements sont altérées.
2. Comme employeur, suis-je obligé d’intervenir si un travailleur « sent la robine »?
Oui. En vertu de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique et psychique du travailleur. Le travailleur qui « sent la robine » peut avoir les facultés affaiblies et représenter un risque pour lui-même ou ses collègues. C’est particulièrement critique dans un secteur comme celui des services automobiles où les travailleurs doivent, par exemple, réparer des véhicules ou conduire des équipements mobiles. L’employeur a le devoir d’intervenir sur le champ dès qu’il a des doutes sur la capacité d’un travailleur à effectuer son travail de façon sécuritaire.
3. Qu’est-ce qu’on doit mettre en place dans nos entreprises?
L’employeur doit impérativement mettre en place des mesures de prévention pour tenter d’éliminer l’exécution d’un travail avec les facultés affaiblies comme :
Une politique de tolérance zéro qui interdit aux travailleurs de consommer ou d’avoir les facultés affaiblies par l’alcool ou les drogues au travail.
La formation des travailleurs et les gestionnaires sur leurs rôles et responsabilités.
Des ressources disponibles (programme de réhabilitation, programme d’aide aux employés).
4. Est-ce que ça pourrait me mettre dans le trouble si je ne fais rien?
Oui. Au Canada, un employeur est obligé d’intervenir. S’il ferme les yeux, il pourrait être tenu responsable par négligence criminelle (art. 217.1 et 219 du Code criminel). Pour éviter une telle accusation, l’employeur doit démontrer qu’il a mis toutes les mesures en place pour éviter un accident de travail (ex. : politique, formation, information, suivi, etc.).
En résumé, l’important, c’est d’avoir toutes ses facultés pour accomplir son travail sans se blesser et sans mettre les autres à risque.
