Protection du patrimoine bouddhique de
Mes Aynak AFGHANISTAN
Protection du patrimoine bouddhique de
Mes Aynak AFGHANISTAN
Histoire et splendeur de Mes Aynak
Mes Aynak - littéralement « la petite source de cuivre » - est située sur une route de pèlerinage bouddhique historique, qui sillonne parmi les montagnes de l’Hindu-Kush, dans l’est et le centre de l’Afghanistan, et relie le sous-continent indien aux steppes de l’Asie centrale. La mise au jour de ce site extraordinaire représente l’une des découvertes les plus importantes des quarante dernières années dans la région. On pense que ce lieu, qui abrite les vestiges d’une ville bouddhique majeure, fut initialement établi au 3e siècle par l’Empire kouchan, afin de servir d’exploitation minière. On estime qu’il s’agit du deuxième plus grand gisement de cuivre découvert à ce jour dans le monde.
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Histoire et splendeur de Mes Aynak
Culminant à une altitude de 2 500 mètres audessus du niveau de la mer, l’établissement s’est développé jusqu’à s’étaler sur 45 hectares. Il comptait plusieurs sites d’extraction et de fonte, des quartiers résidentiels et des complexes religieux périphériques abritant des statues en argile, des fresques et des stupas datant de l’Antiquité tardive. Le déclin du site est lié à celui de l’Empire kouchan. On estime que les activités d’exploitation minière ont alors été abandonnées, et que de larges zones du site ont été démantelées avant d’être recouvertes de terre.
Au cours des cinquante dernières années, le pillage systématique du site a altéré les vestiges restants de ce site bouddhique, dissimulés depuis plus de 1 300 ans sous d’épaisses couches de terre. Dans les années 1970, des archéologues et des géologues, travaillant ponctuellement en tandem, ont confirmé la présence de pièces archéologiques et de riches concentrations de minerais de cuivre. Depuis lors, les gouvernements qui se sont succédé à la tête de l’Afghanistan ont souhaité que le site de Mes Aynak fasse l’objet d’une exploitation minière de grande envergure, initiative susceptible d’apporter d’importants revenus à ce pays vulnérable.
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Histoire et splendeur de Mes Aynak
Fouilles et sauvetage archéologiques Mes Aynak - Protection du patrimoine bouddhique
Après l’octroi des droits d’exploitation du cuivre en 2007, une opération urgente de sauvetage archéologique a commencé en 2009 avec le soutien financier de la Banque mondiale. Cette initiative a conduit à la découverte de plus de 3 500 artefacts majeurs, ainsi qu’à l’identification et au transfert de plusieurs dizaines de statues et de peintures murales pendant dix ans. Le ministère afghan de l’Information et de la Culture a orchestré ces opérations de sauvetage d’urgence avec le soutien technique de la Délégation archéologique française en Afghanistan (DAFA) puis de l’UNESCO, et avec l’appui financier de la Banque mondiale. Pendant toute la durée de ces interventions, de très nombreux archéologues de multiples nationalités ont collaboré sur le site. Les artefacts de Mes Aynak ont été transférés au Musée national d’Afghanistan, à Kaboul, où certaines pièces ont fait l’objet d’une restauration avant d’être présentées dans le cadre d’expositions nationales et internationales, par exemple au Musée national tchèque, à Prague.
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Fouilles et sauvetage archéologiques
Les opérations de sauvetage ont été suspendues en 2019, après dix ans de travaux. En effet, les structures temporaires ad hoc que les équipes avaient rapidement érigées lors du projet de sauvetage archéologique, en mauvais état, ne fournissaient plus une protection adéquate contre les éléments naturels ; or, l’environnement de Mes Aynak est particulièrement hostile. Au cours des quatre années suivant la suspension du projet, les artefacts et les vestiges archéologiques demeurant sur le site ont subi d’importantes dégradations. Ce délabrement s’est notamment manifesté par l’érosion et la désintégration des délicates statues d’argile, exposées à plusieurs cycles d’évaporation de l’humidité.
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Fouilles et sauvetage archéologiques
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Fouilles et sauvetage archéologiques
Lancement d’un nouveau partenariat
Compte tenu du potentiel lancement d’activités d’extraction minière sur le site, l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH) et Trust Aga Khan pour la culture (l’AKTC) ont lancé en novembre 2022 un programme de conservation d’urgence visant à prévenir la perte et la dégradation d’autres artefacts et objets clés du patrimoine du site de Mes Aynak. Cette initiative d’ALIPH et de l’AKTC se fonde sur une même philosophie et sur un mandat commun : aider le peuple afghan à préserver son patrimoine unique au profit des générations futures.
Ce projet inclut la collecte des archives du site dans son ensemble, l’édification et l’expansion des structures de protection temporaire surplombant les zones archéologiques clés, l’installation d’un système de drainage, ainsi que la consolidation des vestiges architecturaux et archéologiques.
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Lancement d’un nouveau partenariat
Un volet essentiel des travaux entrepris à Mes Aynak réside dans la documentation in extenso des limites archéologiques et des zones qui renferment des artefacts in situ. Des techniciens afghans qualifiés utilisent des équipements de documentation ultramodernes afin de préparer des relevés détaillés des espaces architecturaux et de chaque objet historique. En outre, ils réalisent des dessins et des rendus 3D précis pour faciliter les futures recherches scientifiques et permettre des interventions clés en vue de préserver ce patrimoine. Par ailleurs, ont été établies une base de données et des archives centralisées contenant les données actuelles ainsi que les documents préparés lors du processus de sauvetage archéologique, l’objectif étant d’optimiser la compréhension du site et la coordination entre les différents experts qui participent au projet.
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Lancement d’un nouveau partenariat
Des experts internationaux en conservation ayant une solide expérience scientifique acquise sur des sites similaires d’Afghanistan, ont pour mission de préparer un projet pilote pour consolider, préserver et transférer certains artefacts. Parallèlement, des évaluations de l’état du site ont été réalisées et des échantillons de matériaux ont été recueillis en vue de tests et d’analyses en laboratoire en Allemagne, en Autriche et en Italie, ce qui a permis de formuler des procédures et des méthodes scientifiques en vue de futurs travaux de préservation. Enfin, des abris temporaires et résistants ont été érigés au-dessus de sept zones archéologiques distinctes. Ces structures couvrent une superficie de plus de 4 700 m² au total, et protègent la vaste majorité des artefacts exposés aux éléments. Des architectes et des ingénieurs afghans travaillent actuellement aux côtés de menuisiers et de métallurgistes chevronnés pour construire ces abris temporaires et installer des barrières de protection afin de préserver les éléments fragiles (statues, stupas et fresques).
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Lancement d’un nouveau partenariat
Emploi À ce jour, le projet a généré plus de 17 000 journées d’emploi pour des travailleurs qualifiés, semi-qualifiés et journaliers, aidant ainsi de nombreux Afghans à subvenir aux besoins de leurs familles tout en participant à la préservation de leur patrimoine. Le projet a aussi permis d’offrir à des architectes, des archéologues, des conservateurs et des documentalistes afghans une belle occasion de perfectionner leurs compétences. Par ailleurs, des professionnelles afghanes ont pu mettre à profit leur formation scientifique pour développer leurs connaissances dans le domaine de la documentation, de l’archéologie et de l’architecture.
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Formation et développement des capacités
Chaque étape du projet mené sur le site archéologique de Mes Aynak inclut la formation de professionnels afghans travaillant auprès des départements d’archéologie et des monuments historiques ou du Musée national, en les faisant participer à la documentation et aux travaux concrets de conservation.
De larges groupes d’étudiants en archéologie et en architecture de Kaboul (notamment de l’Université polytechnique de Kaboul) ont aussi pu bénéficier de visites sur le terrain organisées régulièrement. Animées par des experts, ces visites offrent aux futurs professionnels afghans une importante occasion de se familiariser avec la richesse et la diversité du patrimoine de leur pays.
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Formation et développement des capacités
Comité consultatif scientifique
Un comité consultatif scientifique a été constitué pour guider chaque étape des travaux planifiés sur le site. Composé de spécialistes de l’archéologie, de l’histoire de l’art, de la conservation ou de la gestion du patrimoine de réputation internationale, ce comité se réunit tous les trimestres pour examiner la progression des travaux planifiés et fournir un éclairage pour les futures activités.
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Comité consultatif scientifique
Dialogue Le projet d’urgence destiné à sauver l ’ irremplaçable patrimoine du site archéologique de Mes Aynak a fourni une plateforme permettant de dialoguer avec un large éventail de parties prenantes, d’interlocuteurs et de partenaires, et de plaider pour la protection du patrimoine unique de l’Afghanistan. Ce projet donne aux professionnels du patrimoine la possibilité de collaborer, tout en mettant en réseau ceux qui ont décidé de rester dans le pays, animés par un objectif commun.
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Dialogue
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Dialogue
Développements potentiels La première phase d’urgence de ce projet consiste à veiller à ce que le patrimoine vulnérable présent sur le site soit immédiatement protégé, à établir des méthodologies scientifiques standardisées en vue de la documentation, de la conservation et du transfert des artefacts, et à mettre au point un cadre opérationnel et technique permettant de développer les activités de préservation des phases suivantes. Si les activités d’extraction minière devaient avoir lieu, il serait alors nécessaire de procéder
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à la consolidation et au transfert de plus de 100 statues, fresques ou stupas, puis à l’expansion stratégique des fouilles archéologiques sur de nouvelles zones du site renfermant d’autres trésors patrimoniaux. L’avenir de Mes Aynak dépend ainsi de la coopération entre de très nombreux partenaires, des efforts concertés de la communauté scientifique et de la mobilisation de ressources financières afin de protéger ce temoin exceptionnel de notre histoire commune.
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Développements potentiels
ALIPH L’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH) est le principal fonds mondial exclusivement dédié à la protection du patrimoine dans les zones en conflit ou en sortie de crise. Elle a été créée en 2017 à Genève en réponse à la destruction massive du patrimoine au cours des vingt dernières années en raison du terrorisme et de la guerre, principalement au Moyen-Orient et au Sahel. ALIPH sélectionne, finance et accompagne des projets axés sur la protection ou la réhabilitation de monuments, de sites, de musées, de collections d’artefacts ou de manuscrits, de lieux de culte ou d’éléments du patrimoine immatériel. Ces projets sont dirigés et mis en œuvre par les partenaires de la fondation, qui incluent des ONG et des institutions culturelles. La méthode ALIPH se caractérise par l’action, l’agilité et le travail sur le terrain. À ce jour, la fondation a soutenu plus de 430 projets dans 35 pays et sur 4 continents.
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L’organisation est gérée comme une start-up, ce qui en fait un instrument agile et capable de répondre rapidement aux situations de crise. La priorité d’ALIPH consiste à soutenir des projets concrets et à travailler en étroite collaboration avec les autorités, les communautés et les acteurs locaux. Partenariat public-privé, ALIPH compte huit États membres (France, Émirats arabes unis, Arabie saoudite, Koweït, Luxembourg, Chine, Maroc et Chypre) et trois donateurs privés (Thomas S. Kaplan, la Fondation Gandur pour l’Art et le Getty). D’autres partenaires publics (Union européenne, Monaco, Oman et Roumanie) ou donateurs privés (Fondation Andrew W. Mellon et TotalEnergies) se sont engagés à soutenir ALIPH. Son siège est situé à Genève (Suisse).
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ALIPH
Trust Aga Khan pour la culture L’Aga Khan Trust for Culture, agence du Réseau Aga Khan de développement, dont le siège est à Genève, développe quatre grands programmes au travers desquels elle préserve le patrimoine et mise sur la culture pour promouvoir l’éducation et le développement socio-économique : le programme pour les villes historiques, le programme Aga Khan pour la musique, le programme Aga Khan pour l’architecture, et le musée de l’Aga Khan de Toronto.
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Depuis plus de 30 ans, grâce à son Programme pour les villes historiques, l’AKTC a travaillé à la mise en œuvre de plus de 350 projets de conservation, notamment sur 11 sites du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il s’agit du premier grand programme international à se focaliser sur la préservation du patrimoine bâti dans le monde musulman, dans le respect du mandat fixé par son fondateur, Son Altesse l’Aga Khan, à savoir promouvoir la compréhension interculturelle dans un monde pluraliste.
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Trust Aga Khan pour la culture
L’AKTC a fait partie des premières institutions à se prévaloir de partenariats publics-privés dans le domaine culturel, ce qui lui a permis d’optimiser son impact et ses résultats. Afin de cofinancer ses projets, l’AKTC a travaillé avec des institutions multilatérales comme la Banque mondiale, des banques nationales de développement et des organisations privées. Avec à son actif plus de trente ans passés à renforcer ses capacités et son expertise dans les pays où il est implanté de façon permanente, l’AKTC est capable de mettre en œuvre des projets rapidement et efficacement. L’AKTC rassemble des experts réputés en archéologie, conservation, planification urbaine et muséologie afin de concevoir des modèles durables pour la préservation et le maintien des sites patrimoniaux. Ses projets ont remporté de nombreux prix d’excellence dans le domaine de la conservation du patrimoine.
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Trust Aga Khan pour la culture
Octobre 2023
Rue de Lausanne 80 1202 – Genève Suisse +41 22 795 18 00 www.aliph-foundation.org contact@aliph-foundation.org Suivez-nous sur: