ALIPH
et le musée
Khanenko
Préserver ensemble une page de notre mémoire commune
© musée de Kharkiv
Depuis les premiers jours du conflit, ALIPH est engagée aux côtés du peuple et des professionnels ukrainiens pour appuyer leurs efforts de protection d’un patrimoine unique, constitutif de l’identité de leur pays et source d’émerveillement.
Le musée Khanenko, l’histoire d’une passion, un témoin de l’Histoire
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© musée Khanenko
L’histoire du musée Khanenko
Tout débute dans les années 1870, lorsque Bohdan Khanenko (18491917), entrepreneur, épouse Varvara Tereshchenko (1852-1922), ardente défenseuse de l’artisanat ukrainien et fille ainée d’un homme d’affaire et collectionneur. Le jeune couple, passionné d’art, commence à collectionner toiles, sculptures et objets, avec le rêve d’ouvrir un jour un musée dans leur propre maison à Kyiv. À la fin du XIXe siècle, ils font construire une somptueuse demeure, riche de boiseries et de décors historicisants, destinée à exposer leur collection
d’œuvres d’art. En 1918, année qui suit celle de la mort de son mari, Varvara Khanenko demande, aux termes d’un acte de donation, à l’Académie nationale des sciences d’Ukraine de prendre en charge la collection d’art, la maison et la bibliothèque.
est celle d’une passion, celle de ses créateurs pour l’art, comme de ses équipes pour sa sauvegarde.
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Dès son ouverture au public, le musée est frappé par l’Histoire. En juin 1919, le gouvernement bolchevique nationalise les biens de la famille Khanenko. Cette même année, un musée d’État d’art est créé dans leur ancienne résidence, perdant toutefois le nom de ses fondateurs. Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que les œuvres les plus précieuses ont été évacuées, la partie de la collection restée à Kyiv est pillée par les nazis.
Ce n’est qu’en 1999 qu’il retrouve le nom de ses fondateurs, désormais appelé : «Musée national d’art Bohdan et Varvara Khanenko».
Le musée et ses collections portent en eux l’histoire mouvementée d’un pays, donnant aussi à voir de multiples facettes de la richesse du monde.
En 2004, une salle permanente d’icônes byzantines du Sinaï datant des 6e et 7e siècles est ouverte, et le musée peut s’enorgueillir de figurer parmi les plus importantes collections d’art européen, asiatique et antique en Ukraine.
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ALIPH et le musée Khanenko : sauvegarder une page de notre mémoire commune
Mais l’histoire se répète et fin février 2022, dès les premières heures de la guerre, les sirènes retentissent à Kyiv. Au même moment, au centre de l’Europe, à Genève, ALIPH se mobilise pour venir en aide au patrimoine ukrainien et à ses professionnels.
Une fois encore, le musée est contraint d’empaqueter ses collections pour les mettre à l’abri et c’est avec la plus grande dévotion que ses équipes s’y consacrent rapidement.
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© Philippe Servent
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C’est ainsi que nos chemins se croisent. ALIPH connaît la réputation de la collection Khanenko. Et les équipes du musée apprennent bientôt qu’une jeune fondation de Genève est en mesure de soutenir rapidement toutes mesures de protection.
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Aussi, avec le soutien d’ALIPH, les œuvres sontelles emballées ou placées dans des caisses, avant d’être mises en lieu sûr, en août 2022, pour une durée indéterminée, ne laissant derrière elles que des murs de cadres désolément vides. Cette première opération, douloureuse mais cruciale, inaugure le début d’une histoire de solidarité et d’amitié entre le musée et ALIPH, portée par un objectif commun : sauvegarder une part de notre mémoire commune.
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La nécessité de ces opérations est tristement mise en évidence lorsque, dans la matinée du 10 octobre 2022, après l’annonce d’une alerte aérienne à grande échelle, plusieurs explosions frappent la capitale ukrainienne.
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© musée Khanenko
La collection, emballée et à l’abri, n’a pas souffert. En revanche, l’onde de choc de l’une de ces explosions, intervenue dans la cour du musée, a lourdement touché le bâtiment qui a vu naitre, un siècle auparavant, le rêve des Khanenko. En un éclair, toutes les fenêtres de la façade sont soufflées et plusieurs portes endommagées. Des pans entiers en verre, du toit et du plafond, volent en éclat.
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© musée Khanenko
© musée
Khanenko
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© musée Khanenko
Le jour même, ALIPH financera une ONG ukrainienne partenaire afin d’apporter les premières aides d’urgence en vue de couvrir les fenêtres et le toit, en attendant que des réparations plus importantes puissent être effectuées.
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A travers chacun de ses soutiens, ce sont aussi les membres de l’équipe du musée qu’ALIPH a souhaité aider.
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Aujourd’hui, face à la menace et à la durée du conflit, ALIPH s’est à nouveau engagée, pour et avec le musée Khanenko, en lui permettant de conserver et de faire rayonner en France, au musée du Louvre, une sélection de ses œuvres parmi les plus fragiles et les plus précieuses : les fameuses icones des 6ème et 7ème siècles pour les plus anciennes.
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Fruit de discussions engagées en décembre 2022 entre les deux musées, ce partenariat s’est noué fin février 2023, alors que, aux côtés de la ministre française de la Culture, Rima Abdul-Malak, la Présidente-directrice du musée du Louvre, Laurence des Cars, le Directeur exécutif d’ALIPH, Valéry Freland, et une délégation d’artistes, rencontraient
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© Philippe Servent
avec émotion les équipes du musée, guidés dans le labyrinthe des salles vides par la Directrice générale adjointe pour la recherche, conservatrice et gardienne de la peinture européenne, Olena Zhyvkova - en l’absence de la Directrice générale, Yulia Vaganova - et la vice-ministre de la Culture et de la Politique d’information, Kateryna Chuyeva.
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Le 13 juin 2023, à l’initiative du musée du Louvre, les fameuses icones étaient présentées à la presse et au public.
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« Près d’un an s’est écoulé depuis notre rencontre avec la Fondation ALIPH et sa première aide apportée au musée Khanenko. Chaque soutien d’ALIPH nous ramène aux expériences de chaque mois de la guerre. Le matériel d’emballage nous replonge à l’époque de la conservation de la collection, les générateurs à celle des pannes d’électricité, la protection des fenêtres aux lendemains de l’explosion survenue près du musée. Ce «calendrier» est accompagné d’un autre – celui d’un soutien de chaque jour, face à chaque défi, traversé grâce à votre solidarité, aux valeurs partagées et à la foi dans la victoire. »
Yulia Vaganova, Directrice générale, musée Khanenko
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ALIPH : mobilisée en faveur de la protection du patrimoine en Ukraine
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© University College London (UCL)
Le patrimoine ukrainien, d’une très grande richesse historique, culturelle et religieuse, est en péril. La guerre a endommagé ou détruit des dizaines de sites religieux, monuments, musées, bibliothèques et autres institutions culturelles.
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Depuis les premiers jours du conflit, ALIPH est engagée aux côtés du peuple et des professionnels ukrainiens pour appuyer leurs efforts de protection de ce patrimoine
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Musée d’art de la ville de Lebedyn, Ukraine © Centre national de recherche et de restauration d’Ukraine
unique, constitutif de l’identité de leur pays et source d’émerveillement. Elle a travaillé étroitement avec le ministre ukrainien de la Culture, Oleksander Tkachenko, et ses équipes.
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De mars 2022 à juin 2023, ALIPH a ainsi soutenu 310 institutions culturelles ukrainiennes. Elle a notamment financé l’achat ou le transport – depuis la Suisse, la France, l’Italie, l’Autriche, la Pologne, le Royaume-Uni… - de matériels de protection ou de sécurité incendie de 180 musées, bibliothèques et archives, sur l’ensemble du territoire ukrainien, afin d’assurer la préservation de leurs collections. Pour faire face à la crise énergétique, ALIPH, en collaboration avec des partenaires ukrainiens ou polonais, a également fourni 150 générateurs ou groupes électrogènes à des institutions culturelles afin qu’elles puissent maintenir leurs systèmes de sécurité et de climatisation. ALIPH a aussi financé la mise à niveau de neuf grands lieux de stockage d’artefacts et de quatre « ambulances du patrimoine », laboratoires mobiles permettant d’assurer les restaurations de première urgence. Récemment, ALIPH a lancé son premier projet de stabilisation de monuments et de maisons historiques endommagés par la guerre. Elle a enfin co-financé un programme de soutien aux professionnels ukrainiens mis en œuvre par Europa Nostra, Global Heritage Fund et Heritage Emergency Response Initiative (HERI).
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Musée régional d’art Nikanor-Onatsky, Soumy, août 2022 © Centre national de recherche et de restauration d’Ukraine
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© Centre national de recherche et de restauration d’Ukraine
Avec le soutien de ses membres, États et donateurs privés, et de l’Union européenne, de la Principauté de Monaco et de la Fondation Getty, ALIPH a d’ores-et-déjà engagé près de 5 MUSD en faveur de projets concrets et de terrain.
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© Philippe Servent
Tant que durera ce conflit, ALIPH demeurera aux côtés du peuple et des professionnels ukrainiens.
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L’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH) est le principal fonds mondial exclusivement dédié à la protection du patrimoine dans les zones de guerre ou en sortie de crise. Elle a été créée en 2017 à Genève, à l’initiative de la France et des Emirats arabes unis, en réponse à la destruction massive du patrimoine ces dernières années, du fait notamment des conflits et du terrorisme au Moyen-Orient et au Sahel.
ALIPH sélectionne, finance et accompagne des projets de protection ou de réhabilitation de monuments, sites, musées, collections d’œuvres d’art ou de manuscrits, édifices religieux, patrimoines immatériels, mis en œuvre par ses partenaires (ONG, institutions culturelles, etc.). La philosophie d’ALIPH se résume en trois mots : action, agilité, terrain. La fondation a ainsi d’ores-et-déjà soutenu 180 projets dans 35 pays sur 4 continents, et lancé 4 plans d’action d’urgence, dont celui en faveur du patrimoine ukrainien.
Son fonctionnement en mode start-up en fait un instrument d’une très grande agilité, notamment face aux crises, comme l’illustre aujourd’hui son action en Ukraine. ALIPH a enfin pour priorité de soutenir des projets concrets et de travailler le plus étroitement possible avec les autorités, populations et acteurs locaux.
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Ukraine, documentation 3D et numérisation du patrimoine © Skeiron 39
Partenariat public-privé, ALIPH compte huit
Etats membres – la France, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Koweït, le Luxembourg, la Chine, le Maroc et Chypre – et deux donateurs privés –Thomas S. Kaplan, Président du Conseil de fondation, et la Fondation Gandur pour l’art. Elle est par ailleurs
également soutenue par d’autres partenaires publics – Monaco, Oman, la Roumanie et l’Union européenne - et privés - les fondations Andrew W. Mellon, TotalEnergies et Getty. Son pays hôte est la Suisse.
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© Musée des beaux-arts d’Odesa
Rue de Lausanne 80
1202 – Geneva
Switzerland
+41 22 795 18 00
www.aliph-foundation.org
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