Agriculture du maghreb 78

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Agriculture du Maghreb N째 78 Septembre/ Octobre 2014

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Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Mohamed Serrar, Mohamed BEN EL CAID Khalid LAGRAM Mohammed Amine SERGHINI Abdelkrim MNIAI

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Directeur Artistique Yassine NASSIF

Imprimerie PIPO

Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.

Edito Pour que nos agrumes retrouvent du jus ! La filière agrumicole marocaine vient de vivre une des plus mauvaises campagnes de son histoire. Alors que les producteurs exportateurs s’attendaient à récolter les premiers fruits de leurs efforts avec une augmentation des plantations de 40%, un choix variétal plus adapté à la demande des marchés et une maitrise de la conduite qui ont porté la production à 2,2 millions de tonnes, ils se sont heurtés à de nombreux remous qui ont fait que les exportations se sont soldées par de gros échecs en termes de recette (démarrage de campagne raté, encombrement du marché russe, baisse de la valeur du rouble…). Beaucoup y ont même laissé des plumes. Face à l’étendue des dégâts, de nombreuses réunions ont été tenues par la profession pour que des mesures de sauvegarde de la filière soient mises en place. Aujourd’hui, une chose est sûre: le problème de la commercialisation est désormais d’ordre structurel du fait que l’export n’arrive pas à suivre l’augmentation de la production. De ce fait, l’urgence n’est plus de concentrer les efforts pour atteindre les objectifs de production. Il s’agit plutôt d’ajuster la production à la demande et veiller sur la qualité car c’est la notoriété du produit Maroc qui est en jeu. Il serait également temps de mettre fin à la concurrence maroco-marocaine et renforcer la coordination entre les groupes exportateurs pour ne pas noyer les marchés. Ainsi, au seuil de la nouvelle campagne de récolte d’agrumes, de nombreuses dispositions ont été édictées par la profession pour la mise en place d’une coordination et d’un contrôle rigoureux de la qualité à l’export. Parmi ces dispositions, la fixation des conditions de démarrage de la campagne. Ainsi, il a été décidé de n’autoriser les premières expéditions qu’après la 2e semaine d’octobre pour garantir des fruits de bonne qualité appelés à être bien valorisés lors de la commercialisation. Cette mesure sera accompagnée par une coordination

des exportations pour veiller au pilotage et au suivi vigilant du déroulement de la campagne avec régulation de l’offre Maroc particulièrement sur le marché Russe. Parallèlement, une batterie de mesures d’ordre technique est prévue pour garantir une bonne qualité du produit Maroc, parmi lesquelles : • La fixation des niveaux de maturité internes adéquats pour une meilleure gustativité (E/A, Brix,% jus) • La fixation des durées des opérations de déverdissage, ressuyage… • La traçabilité du produit destiné à l’export • La fixation des critères de fin de variétés (maturité, fermeté, date...) • Le renforcement du contrôle de l’hygiène des aires de conditionnement et de stockage • Le renforcement des analyses des résidus des produits de traitement en post récolte pour s’assurer d’une conservation adéquate des fruits… • Respect du cahier des charges de la Russie pour la lutte contre la cératite (insecte de quarantaine en Fédération Russe). Il ne reste plus qu’à espérer que les professionnels marocains joindront leurs efforts pour donner aux agrumes marocains la place qu’ils méritent sur les marchés internationaux, et que la campagne en cours leur permettra d’éponger les pertes enregistrées lors de la saison passée ! Nos souhaits les accompagnent.

Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication

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Sommaire 6 Actualités

50 Melon export

28 Le salon Agri-Expo Maroc

poursuit son périple pour le bien des agriculteurs

un marché hautement concurrentiel

56 Betterave à sucre

Une culture d’importance régionale et nationale

30 Les tailles de l’olivier

Principes généraux

60 Tomate,

34 La culture de la tomates

principales maladies cryptogamiques

dans la région des Doukkala 38 Pommes hyper production et sanctions russes

66 La culture de la carotte

dans les Doukkala

70 Dossier Espagne

44 Production céréalière

89 Qu’est-ce que l’agro-écologie ?

49 Safran marocain

90 Le noyer

Le travail du sol et ses outils

Opportunités de développement par la recherche scientifique

Nos annonceurs

CHAMARTIN 77 AFEPASA 81 CLAUSE 51 AGRIMATCO 2 CMGP 96 AGRIMATCO 38 CNH 45 AGRIMATCO 64 CNH 47 AGRICOLA GIL 73 AGROPOLE Olivier 31 CODIAGRO 87 AGROSPRAY Tech.9 ELPINAR VIVEROS 74 AGUIRRE 72 EURODRIP 52 ANIPHOP 25 EUROSEMILLAS 83 ATLANTICA FELEM annuaire 59 AGRICOLA 80 FRUIT INNOVATION BASF 61 16 BAYER CS 63 GAUTIER SEMENCES BEILLARD 14 Agriculture du54 Maghreb 4

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arbre fruitier et forestier

Petites annonces 92 93 94

HUET 2M 68 IEC DESIGN 13 INDESLA 83 INTERPOMA 42 IRRISYS 17 IRRITEC 69 LAFOND Pép. 14 LALLEMAND 15 LAMA 73 MAMDA 7 MAROC SAMAD 5 MASSO 71 NOVAKOR 75 PORT AUTONOME

DE DUNKERQUE 21 PROMAGRI 57 RAMON MANZANA 85 RIBAWOOD 84 SEMINIS 53 SEMINIS 55 SIFEL Salon 11 SILOS CORDOBA 86 SIPCAM 37 SIPCAM 65 STAREXPORT Pép. 41 TECNIDEX 19 TIFONE 40 TIMAC 95

TODOLIVO 33 ULMA PACKAGING 79 URBINATI 36 VAL VENOSTA 39 VILMORIN 67 YARA 76 Cahier en arabe SONACOS CMGP MAMDA


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Actu Un pesticide à base de venin d’araignée pour préserver les abeilles Et si les araignées pouvaient sauver les abeilles ? C’est en tout cas ce que proposent des chercheurs de l’Université de Newcastle au Royaume-Uni en présentant un nouveau pesticide à base de venin d’araignée qui ne serait pas nocif pour les pollinisateurs. Depuis quinze ans, on considère que la population d’abeilles s’effondre chaque année. Leur disparition, catastrophique d’un point de vue écologique puisque l’on estime que la survie de 90 % des espèces végétales dépend des pollinisateurs, résulte principalement de l’activité humaine, notamment de l’usage effréné des insecticides néonicotinoïdes en agriculture. Le Prof. Angharad Gatehouse et son équipe ont révélé leur alternative aux produits phytosanitaires dans la revue scientifique Proceedings of the Royal Society B. Il s’agit du Hvla/GNA, un pes-

ticide formulé à base de venin d’Hexathelidae, une famille qui regroupe 113 espèces de mygales les plus venimeuses et ont la particularité de tisser leurs toiles en forme de tunnel.

des pollinisateurs et de conséquences indétectables sur leur capacité d’apprentissage et de mémorisation. Deux fonctions cognitives indispensables à la survie des colonies puisqu’elles permettent aux insectes de repérer la nourriture et de retrouver le chemin de la ruche. Pour Géraldine Wright, qui a coécrit l’an dernier une étude démontrant le rôle des pesticides néonicotinoïdes dans la disparition des colonies d’abeilles, “Les

larves sont aussi indemnes après avoir été exposées au Hvla/GNA”. Bien que le Hvla/GNA soit beaucoup plus sûr pour les abeilles que de nombreux pesticides actuellement sur le marché selon les affirmations des chercheurs à l’origine du produit, les tests doivent désormais s’étendre à d’autres insectes pollinisateurs comme les bourdons ou les guêpes parasitoïdes. Source : Proceedings of the Royal Society B.

Pendant les recherches, les abeilles ont été nourries, exposées et ont reçu des injections de Hvla/GNA dans des proportions bien plus importantes que celles auxquelles elles seraient exposées dans la nature si l’insecticide était commercialisé. Or les effets secondaires du produit seraient moindres, voire nuls. L’étude parle de “très légères” répercussions sur le taux de survie

Chine :

des paysans pollinisent à la main car les abeilles ont disparu

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En Chine, dans la province du Sichuan, les abeilles et les insectes pollinisateurs se sont éteints à cause de l’utilisation incontrôlée des pesticides dans les années 80. En conséquence, les plantes à pollen sont mortes et la production de pommes et de poires, gagne-pain des fermiers, s’est effondrée.

la continuité de la production depuis l’extinction des insectes pollinisateurs. Les paysans récoltent le pollen à la main, avant de le faire sécher et de l’appliquer sur les fleurs des arbres fruitiers à l’aide de plumettes de poulet, de filtres à cigarette ou de pointes d’effaceur fixés au bout d’une tige de bois.

Face à la gravité de la situation, les agriculteurs n’ont eu d’autres choix que de polliniser euxmêmes les arbres de leurs vergers. Dans le village de Nanxin, les habitants en âge de travailler s’attellent à la pollinisation des pommiers, fleur par fleur, en évoluant à travers les branches. C’est leur seul moyen d’assurer

A Nanxin, où la période de pollinisation commence mi-avril et dure jusqu’à la fin du mois, les fermiers possèdent entre 100 et 200 pommiers chacun, et ont peu de temps pour assurer leur pollinisation. Pour les plus expérimentés de ces “hommesabeilles”, une demi-heure suffit à polliniser toutes les fleurs d’un

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pommier, quand une ruche peut polliniser jusqu’à trois millions de fleurs par jour. La solution est donc encore loin d’être pérenne, et s’avère coûteuse. Si une grande partie des villageois est mobilisée, la brièveté de la période oblige les agriculteurs à engager des travailleurs saisonniers. Zeng Zigao, paysan de Nanxin, doit employer cinq ou six personnes, payées 9,2 euros par jour, et leur assurer le couvert. Un investissement conséquent, mais inévitable s’il veut avoir un production suffisante. Source: bioalaune.com


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Céréales

Découverte de la tolérance vis-à-vis du bore pour accroître les rendements du blé Des chercheurs de l’Université d’Adelaïde ont identifié les gènes du blé qui contrôlent la tolérance à la toxicité du bore, qui réduit significativement les rendements. Présent dans le monde entier, le bore est un oligo-élément essentiel à la croissance des plantes mais sa toxicité était jusqu’à présent difficile à gérer sur un plan agronomique.

L

’identification des gènes contrôlant la tolérance du bore dans l’ADN du blé doit aboutir à aider les producteurs de plantes à développer plus rapidement de nouvelles variétés pour augmenter le rendement du blé et nourrir ainsi la population mondiale en constante augmentation. Les chercheurs, du centre australien pour la génomique fonctionnelle du végétal de l’Université d’Adelaïde au sein de l’école d’agriculture et d’alimentation, mettent en avant que les sols, où la toxicité du bore est importante, induisent une diminution des rendements. C’est pourquoi l’amélioration génétique des cultures, est la seule stratégie efficace pour résoudre le problème. «Environ 35% des sept milliards de personnes dans le monde dépendent du blé

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pour leurs survies,» explique le Prof. Tim Sutton, chef du projet. Cependant la productivité est limitée par de nombreux facteurs tels que la sécheresse, la salinité et les contraintes agissant sur les sols, comme notamment la toxicité du bore. Dans les régions productrices de céréales du sud de l’Australie, plus de 30% des sols ont des niveaux trop élevés en bore. C’est aussi un problème mondial, particulièrement les pays cultivateurs de céréales ou l’environnement et particulièrement sec. Les lignées de blé tolérantes au bore maintiennent une bonne croissance des racines dans des sols toxiques, alors que des lignes intolérantes auront un retard de croissance dans les racines. L’identification des gènes et de leurs variantes responsables de cette adaptation à la toxicité du bore signifie

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qu’il existe maintenant des marqueurs moléculaires qui peuvent être utilisés dans les programmes de sélection visant la création de lignes tolérantes au bore avec une précision de 100%. Prof. Sutton explique qu’il a été difficile de travailler avec le génome du blé. Il est immense, avec plus de six fois le nombre de gènes détenu par l’homme. Cette complexité signifie que les gènes, contrôlant le rendement et l’adaptation aux contraintes environnementales, sont restés extrêmement difficiles à identifier. «Les progrès des technologies de biologie moléculaire et de génétique de ces dernières années, couplés avec les vastes archives de matériaux génétiques de blé du monde entier, ont ouvert la voie à une nouvelle ère dans l’analyse de génomes complexes tels que le blé,» dit-il. Dans cette étude, les chercheurs ont suivi ces gènes

spécifiques de tolérance au bore, provenant de lignes sauvages cultivées par les premiers agriculteurs du monde dans la région méditerranéenne, à travers les lignes de blé introduites il y a plus d’un siècle en Australie, encore présentes à ce jour dans des variétés commerciales australiennes. Ils ont ainsi identifié une tendance distincte dans la distribution de la variante du gène qui a été corrélée avec les niveaux de bore dans les sols de différentes régions géographiques. «Cette découverte signifie que les producteurs de blé auront désormais des outils de sélection de précision et une plus grande connaissance pour sélectionner les bonnes variantes du gène nécessaires pour améliorer le rendement dans des environnements spécifiques,» explique enfin le Prof. Sutton. Source : Bulletins électroniques


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Actu Actu

Alerte mondiale sur la jaunisse de la banane

C’est une mobilisation générale que vient de décréter l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Elle « exhorte les pays à intensifier la surveillance, la notification et la prévention de la jaunisse fusarienne, une des maladies les plus destructrices de la planète pour les bananiers ». Sa diffusion, prévient Fazil Dusunceli, phytopatologiste de l’organisation onusienne, «pourrait avoir de sérieuses conséquences pour les planteurs, les négociants et les familles qui tirent leurs moyens d’existence de cette filière ». Et de prévenir : « Les pays doivent à présent agir comme si nous devions éviter le pire des scénarios, qui serait de voir partir en fumée une grande partie de la récolte mondiale de bananes. » Le mal en question, appelé aussi maladie de Panama, ou fusariose, est causé par un champignon vivant dans le sol, Fusarium oxysporum. Sans danger pour l’homme, il provoque le dessèchement, le jaunissement puis le dépérissement des plantations. « Le champignon peut survivre pendant des décennies », précisent les scientifiques. Une fois que la maladie est déclarée dans un champ, « elle ne peut plus être contrôlée avec les pratiques et les fongicides actuellement disponibles ». Autrement dit, elle est aujourd’hui incurable.

DE L’ASIE À L’AFRIQUE ET AU MOYEN-ORIENT

Si la « jaunisse » de la banane n’est pas la seule pathologie à affecter ce fruit dans différentes régions du monde – il est aussi sujet aux cercosporioses noire et jaune et à diverses attaques bactériennes ou virales -, elle reste la plus difficile à circonscrire, en raison de sa propagation par le sol. Selon les experts, quelques particules de terre ou des fragments végétaux infectés suffisent à disséminer le champignon pathogène. Or, des cas de fusariose ont été récemment repérés au Mozambique et en Jordanie. La souche de champignon incriminée dans ces deux pays, dite Tropical Race 4 (TR4), était jusqu’à présent connue pour

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avoir fait des ravages dans les bananeraies d’Asie du sud-est, au cours des deux dernières décennies. C’est la première fois qu’elle est signalée hors de cette aire géographique. Après s’être propagée de l’Asie à l’Afrique et au Moyen-Orient, elle risque, craint la FAO, de « s’étendre aux pays d’Amérique latine ».

INTRODUCTION HUMAINE

« Il n’y a pas de génération spontanée. Le champignon a nécessairement été introduit par l’homme », indique Denis Loeillet, du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Pour le Mozambique, il fait l’hypothèse d’une introduction accidentelle par un producteur ayant importé d’Asie des plants de bananiers, ou fait venir des cultivateurs porteurs, par exemple sur leurs chaussures ou leurs outils, du champignon. Le cas de la Jordanie, lui, demeure

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un complet mystère. La situation est d’autant plus préoccupante que la souche infectieuse TR4 s’attaque aux bananes de la variété Cavendish, la plus cultivée et commercialisée dans le monde. Cette variété avait précisément été développée car elle résistait à d’autres formes du champignon, qui avaient décimé la variété Gros Michel dans les années 1940 et 1950.

que la mise en quarantaine [des plants infectés], l’utilisation de matériel végétal indemne de la maladie, des précautions pour éviter que des particules de sol ou de matériel végétal entrent ou sortent des exploitations, la désinfection des véhicules entrants et sortants ». La seule solution est « de dresser un cordon sanitaire et d’aller produire ailleurs », confirme Denis Loeillet.

HUITIÈME CULTURE ALIMENTAIRE

DÉVELOPPER LES RECHERCHES

Cultivée dans 135 pays et territoires des zones tropicales et subtropicales, pour un total annuel de plus de 130 millions de tonnes (toutes variétés confondues, douces, plantains, à cuire), la banane n’est exportée qu’à hauteur de 15%. Ce fruit, principalement produit par de petits exploitants agricoles pour leur propre consommation ou la vente sur des marchés locaux, constitue la huitième culture alimentaire mondiale, et la quatrième dans les pays les moins développés. Que faire ? En l’absence de traitement, la FAO préconise « des mesures de prévention, telles

A ses yeux, l’alerte lancée par la FAO a le mérite « d’attirer l’attention de la communauté internationale sur une culture qui est la base de l’alimentation d’une grande partie de l’humanité, notamment en Asie et en Afrique de l’ouest ». Ainsi que de pousser à « développer les recherches sur ces pathologies et la prophylaxie ». Pour autant, le chercheur met en garde contre tout « sensationnalisme ». « Le saut d’une barrière géographique, de l’Asie à l’Afrique, est un fait grave, observe-t-il. Mais, si la fusariose fait déjà de gros dégâts en Asie et que les producteurs d’Amérique centrale ont une peur bleue qu’elle y fasse son apparition, il n’y a pas, à court terme, de menace pour la production et l’exportation des bananes de la zone africaine. » Dans l’immédiat, la FAO annonce que des réunions vont être prochainement organisées au Kenya, en Afrique-du-sud et à la Trinité-et-Tobago pour élaborer des « plans d’action » contre cette crise. Source : Le Monde


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Actu Actu SALON

Asia Fruit Logistica 2014

nouvelles opportunités

Au fil des années, Asia fruit Logistica s’est imposé comme le plus grand rendez-vous des fruits et légumes en Asie. Du 3 au 5 septembre 2014, la 8ème édition a eu lieu au centre des expositions AsiaWorld-Expo à Honk Kong. Cette édition asiatique du salon Fruit Logistica de Berlin, a attiré cette année 478 exposants en provenance de 38 pays qui ont présenté leurs produits. Quelque 8.100 visiteurs en provenance de 64 pays s’y sont rendus, soit une hausse de 24% par rapport à l’année passée. En particulier l’importance des pavillons de Chine,

des pays latino-américains (le Chili, le Mexique, l’Equateur, le Pérou, l’Argentine), l’Egypte, l’Australie et les pays européens (les Pays-Bas, la France et l’Italie) ont démontré l’inté-

rêt qu’ils accordent au marché asiatique. A noter également que suite à la fermeture des frontières russes, le secteur européen des fruits et légumes a montré une attention accrue

pour ce salon. Ce salon est en effet l’occasion de rencontrer la plupart des distributeurs asiatiques et de mettre en place de nouvelles opportunités d’échanges commerciaux.

prix, les aléas des marchés internationaux et les incertitudes actuelles (conséquences de l’embargo russe, durcissement des règlementations environnementales, difficultés de certaines entreprises,…). Les 49 Innov’Space (dont 3 mentions spéciales) ont illustré la place cruciale de l’innovation et de la recherche pour l’élevage de demain. La plate-forme recherche et développement avait pour thème « le travail sur mesure ». Elle a permis

aux éleveurs, aux techniciens et aux responsables agricoles d’échanger sur l’organisation du travail dans les exploitations pour trouver le meilleur équilibre entre les objectifs de performance technico-économique et de qualité de vie. Le SPACE est également un excellent vecteur de valorisation de l’emploi en agriculture : les job-datings organisés par l’APECITA ont connu un très grand succès : au cours de 311 rendez-vous (200 en 2013), 24 entreprises ont pu proposer 185 offres d’emploi (80 en 2013). Sur ce bilan positif qui permet au monde de l’élevage d’envisager l’avenir de façon constructive et de faire des choix judicieux en matière d’investissements, les organisateurs vous donnent rendez-vous en 2015 du 15 au 18 septembre pour une nouvelle édition toujours plus professionnelle, internationale et conviviale.

Communiqué

SPACE 2014 :

un Salon porteur et positif pour l’élevage Le SPACE 2014 qui s’est déroulé du 16 au 19 septembre au Parc des expositions de Rennes a accueilli cette année 1427 exposants dont 457 internationaux de 36 pays et 114.718 visiteurs, dont 13 350 internationaux représentant 118 pays. La surface nette d’exposition s’est élevée à plus de 68 000 m² de stands, soit 500 m² de plus que l’an dernier. La place du SPACE comme deuxième salon mondial des productions animales (après Eurotier en Allemagne) est largement confortée cette année. La progression du visitorat international a été très remarquée par les exposants. Grâce à ses singularités (grande diversité de l’offre, qualité de l’accueil et des

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services), le SPACE leur a permis de nouer des relations et des contacts en vue de l’internationalisation de leurs échanges. Grâce à son ambiance positive et dynamique pour les activités commerciales, le SPACE 2014 a rempli sa mission en dépit du contexte marqué par la volatilité des

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Actu Actu Produit

Réflexion

Quel futur pour notre alimentation ? Directeur de recherche honoraire à l‘Inra, membre de l‘Académie des Technologies et de l‘Académie d‘Agriculture de France, Pierre Feillet, dont les travaux portent sur la thématique „Alimentation, Technologie et Société“, après avoir publié ‘’Nos aliments sont-ils dangereux’’ en 2012, nous propose aujourd‘hui un nouveau livre intitulé ‘’Quel futur pour notre alimentation’’ ?

Point de départ de la réflexion de cet agronome, „le monde change“. Nous sommes en effet 7 milliards d‘habitants sur terre et atteindrons les 9 milliards, voire davantage, dans à peine 35 ans. Côté population, elle vieillit et s‘urbanise avec en fond un inévitable changement climatique. Dans ces conditions, nourrir la planète apparaît comme un défi que vont devoir relever les agriculteurs les chercheurs et les industriels en gagnant le pari de l‘innovation scientifique et technologique. Cela dit, Pierre Feillet estime que ce n‘est pas le contenu de nos assiettes qui va changer mais le contenu technologique de nos aliments qui va être considérablement modifié. „Rupture“ est l‘un des mots forts de ce livre. Une rupture plurielle, à la fois démographique et climatique, certes, mais aussi une rupture du système alimentaire avec une notion de l‘aliment qui a beaucoup évolué au point que celui-ci possède aujourd‘hui tro14

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is composantes. La „biologique“ pour commencer, la plus ancienne, dont la fonction est de répondre aux besoins physiologiques de l‘homme. Vient ensuite la „culturelle“, qui a émergé progressivement avec l‘évolution des sociétés et fait que chacun d‘entre nous va chercher les nutriments nécessaires à sa survie dans des aliments différents, en fonction de sa culture, de sa religion et de ses origines. Plus récente, la troisième composante, la „sociétale“, nous conduit de plus en plus à manger ‚‚sans mettre la planète en danger et sans pénaliser ceux qui ont peu à manger“, précise l‘agronome.

Vers des agricultures «durablement productives» ? Après avoir dressé ce constat et posé le décor, Pierre Feillet évoque les solutions envisageables. Pour commencer, il nous propose de mettre en place des agricultures «durablement productives». Il


estime en effet qu’il doit exister plusieurs modèles agricoles et non un seul. Durablement ? Tout simplement parce que la prise en compte des seuls aspects environnementaux n’est pas suffisante. «La durabilité implique de ne pas oublier également les aspects sociaux et économiques». Quant à «productive», qui ne veut pas dire «intensive», cela doit nous rappeler qu’il faut produire avant tout pour nourrir le monde. Il constate que «le schéma d’une agriculture intensive qui a évolué vers une agriculture raisonnée est en effet en fin de course». Quant à l’agriculture dite «biologique», qui reste une tendance extrêmement faible, il reste sceptique sur son développement futur, «parce qu’il faut bien nourrir les hommes et que pour y parvenir, l’agriculture biologique n’est pas suffisamment productive». L’auteur de ce livre estime alors qu’il faut inventer un nouveau système qui permette de mieux comprendre la relation entre la plante et son milieu, en particulier le sol gorgé de microorganismes. Et celui-ci d’évoquer la révolution en marche autour de la connaissance des complexes de microorganismes présents dans les sols, «une révolution qui va bouleverser l’agronomie», note-t-il, tout en s’interrogeant sur le fait de savoir si à plus long terme, la Terre va rester la seule nourricière. Pierre Feillet envisage en effet l’usine nourricière, les microorganismes disposant de capacités remarquables pour fabriquer des protéines à partir d’un tas de substrats différents, mais aussi les micro-algues. Les insectes ? Peut-être, mais seulement comme source de protéines pour les animaux, ou pour en extraire des protéines afin de les restructurer en simili-viandes. «Je pense que nous allons vers un système où les usines vont devenir des sources significatives d’aliments. Reste à résoudre le principal point de blocage, le coût de l’énergie», indique l’agronome.

Celle de la métagénomique qui a permis de découvrir qu’il existe un nouvel organe dans notre corps, le microbiote, constitué de l’ensemble des microorganismes qu’abrite notre intestin. Un organe d’autant plus important que les parois intestinales établissent des liaisons très spécifiques avec notre cerveau. Autre révolution majeure en devenir, la relation entre ce que nous mangeons et notre génome. «C’est une double relation. En effet, ce que je mange influe sur mon génome qui, lui-même, va modifier la manière dont j’assimile ce que je mange», explique-t-il. Une ré-

volution qui devrait permettre à plus ou moins long terme de concevoir de nouveaux aliments à effets physiologiques efficaces. Quant aux habitudes d’achat, elles devraient changer fortement, avec la probable disparition des grandes surfaces telles que nous

les connaissons, du moins dans le secteur de l’alimentation, et la persistance d’un commerce de proximité concernant les aliments à faible durée de vie (pain, poisson, viande, fruits et légumes). Source : bulletins-electroniques

Comportements alimentaires: des révolutions sont en cours Pierre Feillet s’intéresse ensuite à l’évolution des comportements alimentaires, rappelant, là encore, que des révolutions sont en cours. Agriculture du Maghreb N° 78 Septembre/ Octobre 2014

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Actu Actu

Concentration foncière en Europe : vers une agriculture sans paysans ?

Les phénomènes de concentration et d’accaparement des terres ne concernent pas que l’Afrique ou l’Asie. Les gros propriétaires terriens sont aussi très actifs au sein de l’Union européenne. C’est ce que montre une infographie publiée par l’organisation Transnational Institute, basée à Amsterdam.

Les données sont effarantes : 3 % des plus grandes exploitations agricoles contrôlent 50% des terres dans l’Union européenne ! À l’instar de ce qui se joue en France, ces exploitations s’agrandissent au détriment des petites fermes. Entre 2003 et 2010, le nombre de fermes inférieures à 10 hectares (ha) a par exemple diminué d’un quart. Dans le même temps, les exploitations de plus de 50 ha se sont étendues sur 7 millions d’ha, soit la surface de l’Irlande ! Cette course aux hectares agricoles touche d’abord les pays d’Europe de l’Est. La Hongrie, la Roumanie et la Serbie sont les pays européens les plus convoités par les investisseurs étrangers. 500 000 hectares en Serbie, soit 15 % du foncier agricole, ont ainsi été accaparés par des sociétés commerciales, relève le Transnational Institute. À ces phénomènes de concentration et de financiarisation des terres agricoles, se mêle le problème de l’artificialisation des terres. Entre 2005 et 2010, la surface agricole a perdu 227 200 hectares en France, soit la superficie du Luxembourg récupérée au profit du bétonnage et de zones commerciales. Mais dans ce domaine, c’est l’Alle16

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magne qui caracole en tête.

Des subventions qui creusent les inégalités Le Transnational Institute met aussi l’accent sur le rôle de la Politique agricole commune (PAC) qui incite à l’agrandissement des exploitations et à la concentration des terres. Depuis 1992, les soutiens apportés aux prix des produits agricoles ont été remplacés par des subventions à la production. Autrement dit, plus la surface d’une exploitation est importante, plus l’agriculteur reçoit des aides. Résultat, en 2011, 1,5 % des plus grandes exploitations agricoles ont perçu un tiers des subventions de la PAC. Ces inégalités dans l’attribution des aides sont aussi géographiques : l’Europe de l’Ouest, qui représente 44 % des fermes, a reçu 80 % des subventions – contre 20 % pour l’Europe de l’Est. Qui sont les principaux bénéficiaires de ces aides ? Ce ne sont pas des

agriculteurs mais des entreprises du secteur agroalimentaire. Depuis 1997, Friesland Campina, une coopérative néerlandaise de produits laitiers, a ainsi perçu 1,6 milliards d’euros de subventions ! L’entreprise française Saint Louis Sucre (filiale de l’allemand Südzucker) a bénéficié de 196 millions de subventions depuis 2004. Et au RoyaumeUni, la multinationale Nestlé à perçu 197 millions d’euros. Des organisations appellent les pouvoirs publics à « réduire la marchandisation de la terre et à promouvoir la gestion publique des territoires ». Elles demandent à ce que la priorité soit donnée aux petits agriculteurs qui promeuvent l’agriculture paysanne et la production alimentaire soutenable. Et proposent la création d’une banque de données permettant de suivre les transactions foncières des gouvernements et entreprises. Avec l’objectif, espèrent-elles, d’endiguer la disparition programmée des petits paysans.

Source : Transnational Institute (TNI)

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Actu Actu Produit

AGRUMES Espagne Prévision de récoltes pour la nouvelle saison d’agrumes Au seuil de la nouvelle campagne de récolte d’agrumes, les producteurs ont annoncé leurs estimations. AVA-ASAJA, l’Association des agriculteurs de la région Valencia, prévoit une baisse globale de 2% par rapport à la saison précédente. Pour les mandarines, la baisse sera plus nette avec -11,5%, en particulier pour les variétés

Menace sur la production Le secteur des agrumes espagnol attend que la Commission européenne mette en œuvre les mesures nécessaires pour prévenir le risque phytosanitaire de la maladie de la tâche noire (mancha negra) liée aux importations d’agrumes d’Afrique du Sud où la maladie de tâche noire est répandue. D’après la profession, le secteur a connu l’année dernière plus de 40 interceptions mais l’UE a pris des mesures qui se sont avérées insuffisantes. Cette année, après 4 interceptions à cause de la détection des fruits contaminés et compte tenu de l’absence apparente de contrôle des autorités sud-africaines, le secteur recommande de fermer la frontière immédiate18

précoces et mi-saison. A l’opposé, les oranges pourraient enregistrer une hausse de +5%. L’Association rappelle que ces prévisions de récolte devraient permettre de négocier des prix acceptables pour les producteurs. Mais la situation internationale, notamment les effets de l’embargo russe, risque d’entrainer des pressions à la baisse sur les prix. Source : elperiodicomediterraneo com

ment, sinon l’UE risqueraient de perdre 600 000 hectares de plantations d’agrumes ! L’industrie des agrumes souligne que la maladie de la “tache noire“ est une menace non seulement pour le développement économique et social des régions productrices, mais aussi à assurer l’approvisionnement des consommateurs européens et les possibilités d’exportation vers d’autres marchés qui sont rigides vis à vis de tout risque de contamination même minime. L’inconvénient de prendre à nouveau des mesures non concluantes, est non seulement la remise en question sur la crédibilité de la commission, mais aussi l’efficacité de la politique phytosanitaire de l’UE. Source : Fyh.es

Agriculture du Maghreb N° 78 Septembre/ Octobre 2014

Des fourmis qui augmentent la présence des parasites Des chercheurs de l’Université Polytechnique de Valence (UPV) ont constaté qu’il y’a trois espèces de fourmis qui favorisent la présence des parasites sur les agrumes. Plus précisément, ce sont les espèces “Lasius grandis”, “Pheidole pallidula” et l’espèce envahissante “Linepithema humile,”. D’après l’étude, ces trois espèces favorisent l’expansion du pou de Californie, et dans le cas de Pheidole pallidula et Linepithema humile peuvent provoquer également une augmentation de la mouche blanche floconneuse (aleurode des citrus). Ces résultats sont le résultat des recherches menées pendant les campagnes de 2011 et 2012 dans trois parcelles situées dans la communauté de Valence, où ces espèces de fourmis sont présentes. Afin de déterminer le degré d’influence de la présence des fourmis sur le développement des parasites, les chercheurs ont appliqué à une série d’arbres une colle qui empêche ces insectes de grimper sur le tronc des arbres et atteindre les feuilles. Selon les chercheurs, les fourmis peuvent tuer les ennemis naturels des ravageurs quand elles grimpent aux arbres pour collecter le miellat produits par des insectes piqueurs-suceurs tels que les aleurodes et les pucerons. Dans ce sens, les résultats ont été concluants dans les trois par-

celles de l’expérience, puisque dans ces arbres, sur lesquels la colle a été appliquée, la population du pou de Californie a chuté de 21 à 41%. De même, la densité de la mouche blanche a également diminué de manière significative dans les arbres où les fourmis des espèces «P. pallidula“ et “L. humile“, ne pouvaient pas grimper. «Si nous pouvons empêcher les fourmis de grimper tout le long du tronc, nous protégerons l’action des auxiliaires (ennemis naturels des ravageurs) et ainsi, améliorer la production «, a souligné un chercheur. Un professeur de l’UPV a proposé comme solution d’induire des altérations artificielles du miellat dans les arbres. Ainsi, les fourmis ne chercheraient pas les insectes producteurs de miellat et au lieu de cela elles vont continuer à chercher l’autre pilier de leur alimentation, les protéines, qu’elles peuvent obtenir en attaquant des insectes vivants, ce qui se traduit en fin de compte par un meilleur rendement de la parcelle, «a t-il noté. Dans leurs travaux, les chercheurs ont également analysé l’impact des fourmis sur un troisième ravageur, la mineuse des agrumes, mais n’ont remarqué aucune relation avec les fourmis. Source: efeverde.com



Actu

Actu LOGISTIQUE

Logistique de la filière marocaine d’exportation de tomates fraîches Les pays méditerranéens jouent un rôle central dans les échanges internationaux de fruits et légumes frais, ils sont à la fois de grands marchés de consommation, d’exportation et d’importation de fruit et légumes. Les exportations méditerranéennes d’agrumes représentent ainsi plus de 60% des exportations mondiales. Les pays méditerranéens comme la Turquie, l’Espagne, le Maroc sont parmi les plus gros exportateurs de tomates. Les pays de la rive Nord de la méditerranée sont aussi de grands marchés de consommation de fruit et légumes frais, alors que les pays du Sud et de l’Est de la méditerranée sont fortement spécialisés dans la production et l’exportation des produits de contre saison (Maroc, Turquie, Egypte, etc.).

Le Maroc est le premier fournisseur du marché français de tomates de contre saison, ses exportations de tomates fraîches ont connu une forte dynamique de croissance ces dix dernières années (plus de 80% des exportations sont destinées au marché français). En effet, la filière marocaine bénéficie d’avantages comparatifs qui lui ont permis de se positionner favorablement sur le marché français: des conditions pédoclimatiques favorables, la proximité géographique avec le marché européen, etc. En plus, son système de production s’est fortement modernisé ces dernières années offrant de meilleurs rendements, une diversité variétale et une bonne qualité organoleptique des tomates. Cependant, les exportateurs marocains font face à plusieurs contraintes qui affectent leur compétitivité internationale. Les mesures tarifaires et non tarifaires 20

imposées par l’Union Européenne ainsi que la forte concurrence entre les pays méditerranéens et les exigences de la grande distribution limitent les potentialités agro exportatrices du Maroc. Cette situation a conduit les acteurs de la filière marocaine à sortir d’une logique d’avantages comparatifs pour adopter une logique d’avantages compétitifs. Cette compétitivité doit s’inscrire dans une vision globale et apparaître à tous les niveaux de la filière: la production (économies d’échelle, technicité, etc.), la commercialisation (différenciation des produits, diversité variétale, etc.), ainsi que la logistique (maîtrise des coûts, respect des délais, etc.). La logistique représente en moyenne 30% des coûts de revient des produits exportés. La logistique des fruits et légumes frais représente des contraintes spécifiques: la périssabilité et la saisonnalité

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des produits, l’éloignement géographique entre les bassins de production et les bassins de consommation, le maintien de la chaîne de froid, etc. En plus, la majorité des filières de fruits et légumes sont pilotées par l’aval en raison du grand pouvoir de négociation de la grande distribution, cette dernière impose aussi son modèle logistique qui se caractérise par la globalisation des approvisionnements, la gestion à flux tendus, la fréquence et le fractionnement des livraisons, etc. L’ensemble de ces contraintes exige une organisation spécifique de la logistique des fruits et légumes nécessitant une bonne visibilité sur l’ensemble de la filière ainsi qu’une logistique réactive. On assiste récemment au recours de plus en plus fréquent à la voie maritime. Ainsi, en 2008, plus de 90% des tomates marocaines étaient transportées

par voie terrestre vers la France. Actuellement, cette proportion serait de 60% pour la voie terrestre et 40% pour la voie maritime. Ainsi, on assiste ces dernières années à un véritable intérêt des groupes exportateurs pour ce mode de transport pour les raisons suivantes: - Un coût de transport moins élevé; - Les problèmes que rencontrent les expéditions par camions frigorifiques, spécialement lors du passage du détroit de Gibraltar qui représente un véritable goulot d’étranglement en raison de la congestion du port de Tanger, les inspections douanières, etc. - La montée en puissance des problématiques environnementales où le transport routier est particulièrement pointé du doigt en raison des émissions des gaz à effet de serre. Source : CIHEAM


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Actu Actu Entreprise Communiqué

Lancement du nouveau site Internet

BAYER CropScience Maroc Bayer CropScience Maroc met en ligne son nouveau site internet : www.bayercropscience.ma Ce portail est une plateforme de communication et d’information dédiée à nos clients et partenaires (agriculteurs, distributeurs…). Il vous permet d’obtenir des informations sur Bayer CropScience au Maroc, ses

activités, ses services et ses produits. Les prévisions météorologiques jouent un rôle primordial dans toutes les activités de l’agriculture et c’est pour cette raison que nous mettons à votre disposition le service Météobase qui est un outil de prévisions météorologiques par localité sur 5 jours

Nous vous souhaitons à tous une excellente navigation sur le « site internet Bayer CropScience Maroc » L’équipe Bayer CropScience

La société Germicopa rejoint le groupe Florimond Desprez Florimond Desprez, entreprise semencière indépendante et familiale, acquiert la société Germicopa, leader français du plant de pomme de terre et leader mondial des variétés de pomme de terre à chair ferme. Germicopa, dont le siège est situé à Quimper (Finistère), emploie 65 personnes et réalise un

d’une agriculture durable www.bayercropscience.ma

Pour Eric Bargy, directeur général de Germicopa, « la cession de 100 % des activités de Germicopa à Florimond Desprez permet d’adosser notre activité à une entreprise solide, de manière à la stabiliser et à la pérenniser ».

chiffre d’affaires de 38 millions d’euros. L’entreprise produit chaque année 80 000 tonnes de plants, contractualisées avec 170 agriculteurs, à partir de ses unités de production situées en Bretagne et dans le Nord Pas-de-Calais. Le centre de recherche de Châteauneuf-du-Faou (Finistère)

Germicopa développe un marketing variétal élaboré en vue de satisfaire les nouveaux besoins des consommateurs de pomme de terre à chair ferme, notamment avec la variété Charlotte et plus récemment Agriculture du Maghreb N° 78 Septembre/ Octobre 2014

vers l’agriculture au service

Princesse Amandine.

permet à Germicopa de proposer une large gamme de 50 variétés pour tous les créneaux commerciaux: consommation (primeur, frais, conservation), transformation (frites, chips, purée), industrie (féculerie), jardin, export. La moitié de la production est exportée dans 55 pays.

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Maroc, une équipe tournée

Pour François Desprez, président de Maison Florimond Desprez, « l’acquisition de Germicopa est une véritable opportunité de diversification. Le groupe Florimond Desprez permettra à Germicopa d’accéder à des outils de recherche plus importants, et mettra à sa disposition son réseau de filiales pour consolider son développement à l’international sur un marché en expansion ».

www.germicopa.fr www.florimond-desprez.com


Communiqués

And the winner is...

De Ruiter : Cérémonie de clôture du jeu « les racines du succès » Le 18 septembre 2014, au complexe touristique Chems Ayour, au cœur de la vallée du Souss, Seminis-De Ruiter Maroc a organisé la cérémonie de clôture du jeu concours « Les racines du succès ». Ce jeu avait pour but de récompenser les utilisateurs des portegreffes tomate De Ruiter pour leur fidélité et leur confiance qui font depuis plus de 12 ans maintenant, le premier choix des producteurs et exportateurs de tomates au Maroc. Les membres de l’exécutif Leadership Team Monsanto ont fait le déplacement pour rencontrer les producteurs marocains,

remettre le prix au gagnant et partager le temps d’un dîner les différentes facettes culturelles de ce beau pays riche d’histoire qu’est le Maroc. Le jeu « Les racines du succès » consistait à envoyer par SMS le numéro des stickers présents sur les sachets et cannettes des produits « Beaufort », « Maxifort » et « Optifort ». Après sélection des soumissions valides, le

tirage au sort a eu lieu en présence de Maître Ibrahim Boujrada, notaire sur la ville d’Agadir. Les résultats du tirage au sort sont comme suit : - Le producteur gagnant du Pick up Toyota Hilux est Maraissa - La pépinière gagnante des 4% de graines gratuites est International Nursery Seminis-De Ruiter Maroc félicite encore les gagnants et remercie

Seminis-De Ruiter Maroc

Journée spéciale tomate industrielle Fidèle à sa mission de rapprocher les agriculteurs de ses nouvelles variétés et leur offrir du soutien technique, l’équipe Seminis-De Ruiter Maroc a organisé une journée d’exhibition des variétés de tomates industrielles « Perfectpeel » et « AB3 » dans la zone du Gharb, et plus précisément à Sidi Slimane. La journée a connu la présence d’une cinquantaine d’agriculteurs ainsi que l’équipe agronomique de la société industrielle Aïcha, leader marocain en production et transformation des tomates industrielles. Par cette occasion nous remercions tous les participants et intervenants, en premier lieu Aïcha pour leur assistance et leur accompagnement des producteurs de tomates industrielles. Le but de la journée était de démontrer aux participants les caractéristiques, avantages et bénéfices des variétés « Perfectpeel » et « AB3 », l’occasion de constater sur le terrain, la valeur ajoutée que « Perfectpeel » et « AB3 » procurent aux différents

intervenants de la chaîne, que ce soit les agriculteurs ou les industriels. Sous l’encadrement de l’équipe Seminis-De Ruiter, la journée a débuté par la visite des essais menés sur l’exploitation des domaines Mouad, producteur renommé de la zone de Sidi Slimane, où des explications relatives aux variétés « Perfectpeel » et « AB3 », en essai sur une surface de 3 ha, ont été partagées. En soutien de la journée, une multitude d’essais concluants réalisés dans les zones du Ghrab et de Béni Mellal

ont confirmé que les deux variétés « Perfectpeel » et « AB3 » offrent un très haut niveau d’adaptabilité et de productivité. Les résultats obtenus ont révélé les caractéristiques suivantes :

Perfectpeel : Variété dédiée exclusivement à l’activité industrielle, des fruits de poids

tous ceux qui ont participé au jeu et au succès de la cérémonie de clôture. Seminis-De Ruiter donne rendez-vous à tous les producteurs-exportateurs, pépinières et agriculteurs à la deuxième édition 2015 du jeu « Les racines du succès ». BONNE CHANCE et BONNE SAISON. moyens (60g) avec un très bon rendement ; très bonne couleur interne et externe avec un haut niveau de Brix (5-6). Cette variété offre à l’agriculteur une grande flexibilité par rapport à la période de plantation avec la certitude d’un revenu élevé et à l’industriel d’excellentes performances lors du process. HR Aal/Fol:0/Ss/Va/Vd:0

AB3 : Variété à double fin, des fruits de poids élevés (100g), homogènes en termes de poids et de forme, un très bon rendement comparé aux variétés références sur le marché, une plante vigoureuse qui couvre parfaitement les fruits. HR Pst/Fol:0,1/Va/ Vd/Ma/Mi/Mj Pour plus d’informations sur notre gamme de variétés en tomates industrielles, vous pouvez contacter l’équipe Seminis-De Ruiter au: 06 61 99 31 20


Actu Actu Entreprise

TIFONE, pulvérisateurs

haute performance Fondée en 1955, la maison TIFONE est le premier fabricant italien d’équipement spécialisé dans les traitements antiparasitaires des vignes, arbres et cultures basses. Jusqu’à présent, la pulvérisation était réalisée à la main, avec des lances et des longs tuyaux, souvent laborieusement trainés dans la boue. Aujourd’hui, les pulvérisateurs TIFONE sont utilisés dans plus de 100 pays à travers le monde. Basée à Ferrara (Italie du Nord), l’entreprise s’est toujours spécialisée dans le domaine des pulvérisateurs avancés et, en tant que leader du marché, elle investit dans la recherche permanente de solutions de

l’operateur.

plus en plus fonctionnelles, silencieuses, rentables et capables d’assurer le maximum de satisfaction à ses clients. En effet, grâce aux pulvérisateurs TIFONE : · Pas de dispersion des pesticides dans le voisinage ce qui permet de protéger l’environnement et réaliser des économies. · Pas besoin de pré-mélange des poudres et granulés. La sonde assure le dosage direct sans que l’opérateur ait à toucher ou inhaler les pesticides. · La garantie que les produits poudres ou granulés seront instantanément et totalement mélangés. · Grande économie de temps, totale hygiène et sureté pour

Efficacité et productivité Pour une garantie totale de couverture antiparasitaire des vignes, arbres et cultures basses, TIFONE conseille les modèles suivants : · Pulvérisateurs tractés : modèle iCAT 1000/1500 et 2000 litres: émission symétrique droite/gauche, grande performance de traitement avec un prix très intéressant. · Pulvérisateurs Portés: model VENTO et BRAVO de 300, 400, 500 et 600 litres : Équipé de canons et canons Flexigun pour la pulvérisation, longue portée de cultures maraichères de plein champ et sous serres. A noter en fin que le système

Siège de la société TIFONE

SGS Fertigation Monitoring

antidérive et anti égouttement de TIFONE permet aux agriculteurs d’économiser plus de 50% en pesticides et en carburant.

Pour toute information, documentation commerciale ou consultation technique, visitez notre site web : www.tifone.com/fre ou prenez contact avec nous par email ou par téléphone : Tel. +39 0532 730 586 (r.a.) E-mail: tifone@tifone.com www.tifone.com

Service pour l’amélioration de la productivité des cultures SGS est le leader mondial de l’inspection, la vérification, l’analyse et la certification. Créé en 1878, le groupe dont le siège est basé à Genève, compte pas moins de 80.000 collaborateurs, 1.650 bureaux et laboratoires, 13 secteurs d’activités, service mondial et expertise locale dans plus de 150 pays. Présent au Maroc depuis 1951, SGS Maroc S.A, avec 130 collaborateurs et professionnels se spécialise dans les secteurs de la certification, l’inspection, la vérification, 24

la gestion des risques, la formation, les tests et analyses. Dans le cadre de l’extension de ces activités, SGS a lancé un nouveau service de suivi de la fertigation « SGS Fertigation Monitoring » qui assure : - suivi nutritionnel des plantes et accompagnement des producteurs afin d’optimiser leurs ressources et améliorer leur productivité - analyses du sol, eau d’irrigation, solution de fertigation, feuilles et fruits.

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Actu Actu Entreprise

TECNIDEX MAR FRUIT Journée sur les bonnes pratiques en post-récolte des agrumes

TECNIDEX MAR FRUIT, entreprise spécialiste de la santé des fruits et légumes en post-récolte, a organisé le 30 septembre dernier à Casablanca sa journée qui avait pour thème « Les bonnes pratiques en post-récolte des agrumes : produits et technologies ». L’objectif était de faire connaître au secteur agrumicole marocain les meilleures solutions pour la santé des fruits et légumes après récolte. Un rendez-vous auquel ont participé les plus importants distributeurs et producteurs marocains. La journée était coordonnée par le gérant de l’entreprise, Mohammed Chekrad, dont l’intervention a été axée sur « Le contrôle des physiopathies en post-récolte agrumes », et durant laquelle furent abordés les principaux problèmes survenant après la récolte et les moyens pour les contrôler. La deuxième partie a été centrée sur « Les bonnes pratiques post-récolte et les nouveautés de la campagne 2013-2014 » et a permis de faire connaître les nouveaux produits autorisés à la vente au Maroc pour cette campagne agrumicole. Ensuite, l’équipe professionnelle

de TECNIDEX MAR FRUIT a présenté les « Équipements et Technologies post-récolte et les nouveautés 2013-2014 ». En

Communiqué

TECNIDEX MAR FRUIT

obtient l’autorisation de commercialiser deux nouveaux produits en post-récolte Teycer® DB OP et Teycer C 2I+5T®, détergent et cire avec fongicides sont spécialement conçus pour prévenir et contrôler les principales maladies survenant après la récolte des agrumes. TECNIDEX MAR FRUIT, entreprise marocaine spécialiste en produits, technologies et services permettant de garantir la santé et la qualité des fruits et légumes en post-récolte, a obtenu l’autorisation de 26

l’Office Nationale de Sécurité Sanitaire pour les produits Alimentaires (ONSSA) de commercialiser au Maroc deux nouveaux produits de sa ligne Teycer® (cires et détergents) : Teycer® DB OP et Teycer® C 2I+5T.

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plus des produits déjà présents dans le catalogue et leader sur le marché, l’équipe a également présenté les nouveautés prévues pour la nouvelle campagne en mettant l’accent sur les technologies pour optimiser la consommation d’eau et de produits dans les stations fruitières et légumières. La journée fut clôturée par le point « Analyse des marchés internationaux agrumicoles » pendant lequel les participants ont pu prendre connaissance de la situation actuelle des marchés dans ce domaine, ainsi que des opportunités d’exportations qu’ils offrent, enjeu majeur pour les distributeurs et les exportateurs marocains. « Grâce à cette journée technique, nous renforçons notre engagement auprès de nos clients. Pour nous, il ne suffit pas de leur proposer les meilleurs produits et technologies pour la santé post-récolte. Ils doivent

également pouvoir compter sur les meilleurs conseils techniques de façon constante. Pour cela, TECNIDEX SAU maintient un contact permanent avec les stations fruitières et légumières. L’entreprise a donc créé sa filiale marocaine TECNIDEX MAR FRUIT, dont l’équipe organise périodiquement des journées techniques afin de présenter toutes ses nouveautés lors de rencontres favorisant les échanges et le partage des problématiques du secteur», explique Mohammed Chekrad. TECNIDEX MAR FRUIT, avec son siège principal à Casablanca et une délégation à Agadir, fait partie d’un grand projet entrepreneurial dont la maison mère est la société espagnole TECNIDEX SAU, leader dans le secteur de la santé et de la qualité post-récolte depuis près de 35 ans.

Teycer® DB OP est un détergent biodégradable à base d’orthophénylphénol, pour le traitement fongicide des agrumes par lavage. Il est conçu pour le nettoyage des fruits après la récolte et proposé sous forme de liquide soluble. Il est très efficace pour prévenir et contrôler les principales maladies postrécolte, comme par exemple les maladies causées par les

champignons Penicillium spp, Geotrichum candidum, Phomopsis citris et Diplodia natalensis, tout en éliminant les résidus gras, les poussières et tous les autres résidus de la surface du fruit. Teycer® DB OP est le seul détergent autorisé au Maroc ayant une action préventive contre les maladies postrécolte causées par le champignon Geotrichum

www.tecnidex.com


candidum, grâce à l’action de l’orthophénylphénol. Cette substance active est autorisée avec des Limites Maximum de Résidus dans pratiquement tous les pays du monde, y compris aux Etats-Unis et dans les pays de l’Union Européenne, contrairement à la substance active guazatine. L’avantage majeur de Teycer® DB OP : il cicatrise la blessure

par contact avec le fruit et il se rince à l’eau, ce qui permet de réduire significativement les résidus de produits phytosanitaires. Teycer® C 2I+5T est un produit composé d’un mélange de cires en émulsion. Il est utilisé pour l’enrobage des agrumes en post-récolte. Il contient de l’imazalil et du thiabendazole, deux

EIMA Energy: technologies et politiques pour la biomasse agricole EIMA Energy propose un focus sur l’utilisation des matières premières végétales pour la production d’énergie. Cet évènement est organisé dans le cadre de l’EIMA International à Bologne, en Italie, et s’inscrit dans la logique du plan national italien pour le secteur des bioénergies. Le salon des bioénergies met en avant la mécanisation, les technologies nouvelles et la production de la biomasse agricole. Biomasse Energy met en évidence

l’importance stratégique de la biomasse agricole et forestière ainsi que le rôle primordial que ces ressources jouent dans la mise en place des procédures de développement durable. EIMA Energy comportera une zone de démonstration divisée en 4 secteurs : la manutention du bois, le travail du bois de chauffage, la transformation en copeaux, broyage et pressage des résidus et enfin la collecte et le conditionnement des résidus

Communiqué

VILMORIN

Ouvre ses portes pour une visite exceptionnelle ! Le premier Symposium International « Carotte et autres Apiacées » a eu lieu à Angers (France), du 17 au 19 septembre 2014. Plus de 540 participants de plus de trente-quatre pays y ont assisté. Vilmorin était le principal sponsor de l’événement, ce qui confirme

sa position de leader mondial pour les semences de carottes. Vilmorin a accueilli plus de 250 clients venus des 5 continents (Uruguay, Etats-Unis, Espagne, Italie, Autriche, Angleterre, Suède, Pologne, Russie, Lettonie, Afrique du Sud, Egypte,

fongicides à large spectre très efficaces pour le contrôle des principales maladies postrécolte des agrumes comme Penicillium sp., Diplodia sp., et Phomopsis sp. Teycer® C 2I+5T améliore également l’aspect du fruit en augmentant sa brillance. Il évite les pertes de poids par déshydratation et retarde le vieillissement en réduisant la transpiration et la

respiration. Grâce à cette autorisation, TECNIDEX MAR FRUIT propose au secteur agrumicole marocain deux nouvelles formulations pour la santé des fruits et légumes, efficaces et sûrs, lui permettant de commercialiser des fruits sains.

agricoles. Les séminaires et conférences s’adresseront d’une part au grand public et d’autre part aux experts et professionnels du secteur pour les lesquels un programme dense a été mis en place : Mécanisation et Biomasse, Cultures de l’Énergie, Technologies pour la Transformation de la Biomasse en Énergie, Règlementations et Mesures incitatives pour le Développement des Biomasses et des Bonnes Pratiques et Études de Cas pour certaines Chaines de Production. De plus, organisé en collaboration avec le magazine Nuova Energia et les délégations internationales, la conférence

« La Biomasse et la Terre : l’expérience du Made in Italy pour les Nouveaux Marchés Internationaux » aura pour objectif de partager le savoirfaire technique développé en Italie ces dernières années et d’étudier son application dans les pays voisins, plus particulièrement ceux ayant une économie agricole substantielle davantage tournée vers l’utilisation des ressources énergétiques fournies par la terre comme la biomasse forestière ou les déchets issus de l’élevage et des cultures agricoles.

Turquie, Jordanie, NouvelleZélande, Australie…). A cette occasion, Vilmorin a ouvert les portes de son siège social pour une présentation exceptionnelle de son expertise et du savoir-faire de ses équipes à travers une visite de ses différentes installations (centre de recherche, usine, laboratoires, contrôle qualité…) et la présentation de l’ensemble de

sa collection variétale (40 variétés commerciales et les dernières innovations).

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salon

Le salon Agri-Expo Maroc

poursuit son périple pour le bien des agriculteurs Après les éditions réussies de Berkane en 2012 et Larache en 2013, Agri-Expo Maroc a tenu sa troisième édition à El Jadida du 16 au 18 septembre derniers. Ce salon itinérant s’adressait aux agriculteurs et professionnels de la région de Doukkala-Abda, l’une des plus riches du royaume et dont il s’agit de mettre en valeur les atouts et les nombreuses potentialités.

L

a réussite des différentes éditions de ce salon itinérant se mesure aux agriculteurs, fournisseurs, institutionnels, coopératives, associations, etc. qui ont fait le déplacement venant souvent d’autres régions et même de l’étranger. De même, la participation des organisations, fédérations professionnelles et chambres d’agriculture est un facteur supplémentaire de succès grâce à leur travail de proximité.

M Samir Tazi, Directeur du salon Agri-Expo

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Des organisateurs motivés

En créant ce carrefour itinérant, lieu de rencontre, d’échange, de vulgarisation et de sensibilisation, les organisateurs l’ont fait dans une approche de proximité et de création de nouveaux espaces de concertations entre professionnels. ‘‘Notre concept est novateur et notre approche est de faire adhérer tous les intervenants (associations professionnelles, fédérations, confédérations, directions régionales de l’agriculture, différentes directions et établissements de notre ministère, entreprises) qu’ils soient en amont ou en aval de toutes les filières agricoles’’ explique M Samir Tazi, Directeur du salon. Les objectifs de ce dernier sont de : - Mettre en valeur toutes les potentialités de chacune des régions - Rapprocher le savoir agronomique, technologique, logistique et commercial - Initier de nouvelles pistes pouvant apporter une valeur ajoutée concrète à nos agriculteurs quelle que soit leur taille - Créer de nouveaux leviers de croissance et de nouveaux pôles de déve-

loppement - Redonner confiance à nos agriculteurs sur leurs qualités, leurs valeurs et leurs places dans l’économie nationale. En outre, et dans une vision à long terme, M. Samir Tazi ajoute que ‘‘Nous sommes dans l’ère de la mondialisation. Les choses vont très vite. Et qui dit mondialisation, dit regroupement, conglomérat. Nous nous devons en tant que professionnels de doubler d’efforts pour que la modernisation de toutes les composantes agissantes dans notre agriculture puisse être soutenue. Autrement, nous risquons de manquer de nous inscrire dans cette mondialisation.’’

Diversité des exposants et visiteurs

Malgré quelques difficultés, l’édition 2014 n’a pas dérogé à son habituel attrait. En effet, les agriculteurs qui ne peuvent, pour différentes raisons, se rendre aux salons nationaux et internationaux (SIAM, SIFEL, …) trouvent à proximité, les technologies avancées et les conseils et recommandations dont ils ont besoin pour une bonne conduite des cultures et pour leurs activités pro-


ductrices. Ils viennent aussi avec des questions concrètes concernant des problèmes ou maladies rencontrés dans leurs exploitations et auxquels ils tentent de trouver des réponses personnalisées auprès des experts mis à leur disposition par les maisons phytosanitaires, représentants en fertilisants et produits vétérinaires, pépiniéristes et fournisseurs de semences et plants (arboriculture, pomme de terre), … Les fournisseurs de machines et matériel de toutes sortes étaient aussi présents pour proposer des outils apportant des méthodes modernes destinées à faciliter et améliorer le travail des paysans-éleveurs (tracteurs, outils de travail de sol, oléiculture -taille, récolte, etc.-, faucheuses, tenues de protection, …). Des visiteurs particuliers, non agriculteurs, ont pris assez de temps pour ‘‘bombarder’’ les exposants de question des plus simples aux plus pertinentes sur les différentes activités de production agricole. En effet nombreux étaient les couples les femmes et hommes venus chercher les arguments et conseils qui leurs permettraient de franchir le pas pour un investissement en vue de se lancer dans une activité agricole.

Produits de terroir présents en force

Etaient aussi présents et bien remarqués des coopératives et producteurs de plantes aromatiques et médicinales et autres produits du terroir de Doukkala-Abda en majorité certifiés biologiques. Ainsi, on trouvait des savons, des essences et extraits de plantes (eau de rose, de fleur d’oranger, …) des huiles (de ricin, d’avocat, de graines de cactus, d’amandes douces, …) à usage cosmétique ou médicinal, des produits alimentaires (différents types de couscous, huile d’argan et d’olives, condiments …). Tous ces produits étaient accompagnés de conseils d’utilisation proposés par des vendeurs expérimentés en la matière. Certains produits, peu demandés ou difficiles à stocker, peuvent même être fournis sur commande. Certains d’entre eux proposaient des produits préparés sur place tels ‘‘Amlou’’ à partir d’amandes, huile d’argan et miel, dont l’assemblage

peut être adapté à la demande du client (par exemple sans miel pour diabétiques). A ce propos, les visiteurs étaient frappés par la diversité de produits proposés et par le niveau atteint dans leur conditionnement et présentation.

Activités pédagogiques et animations

Parmi les visiteurs les plus curieux, posant le plus de question se trouvaient des étudiants d’écoles d’agriculture de la région, désireux de profiter de cette visite pour superposer des informations pratiques aux connaissances théoriques acquise au cours de leur formation. Les exposants ont été frappés par leur avidité de savoir, leur optimisme et par les questions détaillées qu’ils n’arrêtaient pas de poser et par la recherche de documentation à même de les éclairer dans la préparation à leur métier ultérieur. Cette manifestation a aussi été l’occasion pour les professionnels de différents établissements et entreprises présents au salon de prendre contact avec leurs confrères, de discuter des différents aspects des filières agricoles et d’échanger leurs expériences enrichissantes pour tous. Par ailleurs les organisateurs avaient prévu un programme d’animations comprenant des exposés et conférences thématiques destinées à informer l’assistance sur différents aspects aussi bien nationaux que régionaux concernant la production comme la commercialisation des produits agricoles. Diverses phases de l’itinéraire technique de certaines cultures, telle l’irrigation et l’économie d’eau, ont été exposées par des experts nationaux qui ont participé aux débats initiés par les agriculteurs assistant à ces activités de vulgarisation. A ces occasions, les responsables de coopératives ont fait part à l’assistance de projets en cours de réalisation dans leur région auprès de leurs membres grâce à l’aide des autorités de tutelle. ‘‘AGRI-EXPO MAROC, quand à lui, continuera son action militante autant que possible’’ conclue M. Samir Tazi. Agriculture du Maghreb N° 78 Septembre/ Octobre 2014

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Oléiculture

Les tailles de l’olivier Principes généraux Raymond LOUSSERT, Ahmed FERRAK

Les tailles que nous allons décrire ci-après sont adaptées à la conduite de l’olivier en gobelet, forme rationnelle qui respecte le mieux le port naturel de l’arbre. Sans les interventions de taille, l’arbre se développe en hauteur (plus de 10m) entraînant le dénudement de ses parties basses. Les fruits localisés dans les parties hautes de l’arbre sont inaccessibles à la cueillette d’où la nécessité des interventions de taille. Comme tous les arbres, l’olivier réagit favorablement à la taille, qui permet : • de guider le développement de l’arbre vers une mise à fruit rapide • de régulariser ses productions en réduisant le phénomène de l’alternance • de limiter la croissance en hauteur des arbres adultes et donc d’augmenter la durée d’exploitation de l’oliveraie • de restructurer, voire de régénérer la frondaison des vieux oliviers que l’absence de soins ou des conditions contraignantes ont rendu peu productifs. Au cours de la vie de l’arbre, différentes techniques de taille sont à pratiquer en

-1 La taille de formation La taille de formation a pour objet de favoriser la constitution d’une bonne

fonction de son âge de son état. La durée de vie d’un olivier peut être schématiquement divisée en trois grandes périodes correspondant chacune à un type de taille aux objectifs bien définis. Durant la période juvénile, improductive, on procède à la taille de formation. Au cours de sa période adulte, période la plus intéressante pour l’oléiculteur, on pratique la taille d’entretien. Enfin, avec le vieillissement de l’arbre, les productions diminuent et alternent.Une taille de régénération peut rajeunir toute la frondaison et prolonger la productivité.

charpente dont les qualités essentielles sont : • La hauteur modérée de l’arbre ; • La solidité des branches maîtresses ; • L’aération et le bon éclairement de toute la frondaison ; • L’équilibre des principales ramifications pour une répartition uniforme de la vigueur. Les principaux objectifs que vise la taille de formation sont : • Donner au jeune arbre en cours de croissance une forme compatible avec son port naturel tout en assurant une productivité optimale durant toute la période d’exploitation de l’oliveraie ; • Établir le plus rapidement possible l’équilibre feuilles/racines afin de hâter l’entrée en production des jeunes arbres ;

Olivier âgé ( variété picholine marocaine ) non taillé ayant développé un port sylvestre.

• Assurer ultérieurement l’exploitation rationnelle des arbres adultes et plus particulièrement la récolte économique de fruits de qualité.

Forme à donner aux arbres

La forme qui respecte le mieux le port naturel de l’arbre et qui par conséquence entraîne sa mise à fruit rapide, est la constitution d’un gobelet, légèrement évasé en son centre. Cette forme, peu contraignante pour l’arbre, assurera ultérieurement à l’arbre adulte, à la fois une aération correcte et un bon éclairement de toute sa frondaison. Pour les oliviers cultivés en sec où leur croissance est ralentie, il est préférable de ne commencer la taille

1- Mise en place du jeune plant avec élagage du tronc pour former un arbre monotige ; 2- Tuteurage du jeune plant, pincement des pousses se développant sur le tronc et sélection d’un nombre limité de branches charpentières ; 3- La deuxième ou la troisième année après la plantation commence la taille de formation : Eliminer l’axe central - Eclaircir l’intérieur de l’arbre - Favoriser la croissance et le développement des futures branches charpentières. 4- Arbre bien formé et bien équilibré. Hauteur du tronc 40 à 80 cm. Nombre de charpentière limité ici à 3.

Schéma 1

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Schéma 3

1

2

1- Arbre bien formé : le tronc est court, les branches basses ont été soigneusement conservées, la partie centrale a été bien éclaircie, tout en conservant certains rameaux pour ombrer les grosses branches. Toute la frondaison localisée jusqu’à 2 mètres de hauteur est accessible aux cueilleurs sans l’aide d’échelle et sans monter dans l’arbre.

Avant la taille

Après la taille

de formation que 2 ou 3 ans après la plantation. Pour les oliviers en culture

irriguée, suivant la vigueur des plants, elle peut avoir lieu 1 à 2 ans après la plantation.

2- Arbre mal formé : en comparant avec le schéma ci-dessus on constate : • La hauteur excessive du tronc (2m) ; • Le nombre trop élevé des branches charpentières de faibles diamètres (elles se concurrencent entre elles) ; • Le déséquilibre entre le diamètre du tronc et le volume de la frondaison (tronc fluet, résultat d’une taille de formation trop hâtive). Sur de tels arbres, la cueillette des fruits oblige à monter dans l’arbre. Le gaulage devient une nécessité pour récolter les fruits localisés sur les branches hautes.

Schéma 2

1

2

1- Conservation d’un nombre trop élevé de branches charpentières ayant abouti à la formation d’une frondaison très compacte. Les productions fruitières seront localisées essentiellement

sur

le

pourtour

de

la

couronne. L’intérieur de l’arbre peu éclairé et mal aéré servira de refuge aux ravageurs (Cochenilles, Psylles, etc.) que les traitements phytosanitaires ne pourront atteindre. 2- Formation d’un gobelet trop évidé au centre, exposant les jeunes écorces aux rayons du soleil. L’arbre s’efforce de réparer cette erreur de taille, en émettant des rameaux gourmands, mais le tailleur aura-t-il la sagesse de les conserver ? Agriculture du Maghreb N° 78 Septembre/ Octobre 2014

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Oléiculture 2- Les tailles d’entretien Contrairement à la majeure partie des espèces fruitières où l’on parle de taille de fructification, pour l’olivier on la définit de taille d’entretien car elle repose sur trois principaux fondamentaux à savoir : • L’éclaircissement de la frondaison pour son aération et une bonne pénétration de la lumière nécessaire à la production de fruits à l’intérieur de l’arbre • Le renouvellement des ramifications âgées ayant porté des fruits (tout rameau fructifère ayant fructifié ne portera plus de fruits)

• Le rapprochement qui permet de limiter l’éloignement des productions du centre de l’arbre au fur et à mesure de la croissance des rameaux.

Schéma 1

En fait, la taille d’entretien est une combinaison de ces trois principes en taille d’éclaircissement, de renouvellement et de rapprochement.

Schéma 2

Schéma de la croissance et du développement de la ramification de l’olivier

En l’absence de taille, le rameau s’allonge à la recherche de la lumière. Les fructifications, localisées sur le bois de la 2ème année, suivent la croissance du rameau et deviennent progressivement difficilement accessibles aux cueilleurs. À sa base, le rameau peu éclairé et sous alimenté en sève ne porte que des brindilles desséchées

Photo 1 :

Fructification sur les rameaux de la 2ème année

Photo 2 :

Arcure naturelle avec superposition des rameaux

Représentation schématiques des tailles d’entretien

effet. En fait, comme on peut le constater, la taille d’entretien de l’olivier est à la fois : • Une taille d’éclaircissement et de renouvellement à exécuter chaque année  • Une taille de rapprochement à entreprendre tous les 3 à 5 ans suivant la vigueur des pousses  • Une taille de rajeunissement à réaliser sur les ramifications en voie d’épuisement et généralement âgées de 5 à 8 ans. Exécutée selon ces principes, la taille d’entretien prolonge la vie économique de l’arbre et retarde d’autant les interventions plus sévères de restructuration ou de régénération.

En résumé, la taille d’entretien de l’olivier a les effets suivants :

- Elle assure une bonne aération et un bon éclairement, éléments indispensables au bon fonctionnement du feuillage - En éliminant les ramifications en surnombre, elle réoriente les flux de sève vers les branches et les rameaux fructifères qu’elles portent - Elle permet le renouvellement des branches épuisées, en provoquant l’émission de nouvelles pousses ; elle prolonge ainsi la durée de production - En supprimant le bois mort et les rameaux dépérissants, elle améliore l’état sanitaire des arbres.

Taille d’entretien sur arbre âgé (Variété Picholine Marocaine)

Avant la taille

Fig. 1 indique en (a) et (b) les tailles annuelles d’éclaircie et de renouvellement qu’il convient d’effectuer. Fig. 2 montre en (c) une taille plus sévère effectuée tous les 3 à 5 ans afin de renouveler la ramification, qui commence à manifester des signes d’épuisement et de rapprocher les fructifications dans une zone plus accessible pour la récolte des fruits. Fig. 3 et 4 indiquent en (d) la localisation de la suppression de la ramification âgée de 5 à 8 ans en partie épuisée et qu’il convient de rajeunir grâce au développement des rameaux de remplacement conservés à cet

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Rappel des principaux défauts à éviter La suppression excessive des branches retombantes qui sont les plus fructifères et les plus faciles à atteindre  La création d’un vide important dans la frondaison de l’arbre suite, à la suppression brutale d’une grosse ramification dont on n’a pas préalablement prévu le remplacement (risque de coup

Après la taille

de soleil sur les écorces exposées brutalement aux rayons du soleil - déséquilibre de la frondaison) La non-protection des grosses plaies de taille La présence de chicots dus à des coupes mal exécutées. N.B : Après la taille, il est indispensable de transporter, hors de l’oliveraie, le bois de taille afin de limiter les risques d’infestation par les Scolyte.



Région

La culture de la tomates dans la région des Doukkala

La tomate de plein champ est cultivée dans toutes les régions du royaume, avec toutefois, une concentration dans les régions traditionnelles de production maraichère. Ainsi, on peut trouver la tomate conduite en déterminée dans : le Haouz, Doukkala, Skhirate Tadla, Saiss et l’Oriental. Quant à la tomate indéterminée, elle est surtout présente sur la zone côtière Azemmour-Oualidia.

Exigences variétales

Le besoin de diversifier l’offre a poussé les producteurs à adopter une large gamme de variétés en réponse aux exigences des consommateurs : tomates bien rondes, rouges avec un calibre gros et homogène. Le rendement en fruits reste l’objectif premier du producteur qui doit amortir des frais de culture parfois très élevés (60.000 à 80.000 dh/ha pour la tomate conduite en indéterminé et 40.000 dh/ha pour la déterminée). Les tomates doivent en outre être fermes

et peu sensibles aux chocs. Par ailleurs les producteurs de tomate indéterminée cherchent toujours à étaler le plus possible la période de récolte. Dans les Doukkala et contrairement à d’autres régions, les producteurs ont plutôt tendance à préférer les gros calibres. La productivité et la bonne qualité du fruit sont donc les critères les plus recherchés par les producteurs, cependant le facteur de résistance variétale devient de plus en plus demandé surtout dans les zones affectées. Ainsi sont mis sur le marché des génotypes résistants ou tolérants à certaines

maladies et ravageurs (dont le Tylc notamment). Ces variétés résistantes permettent un contrôle phytosanitaire efficace tout en diminuant le recours à l’utilisation des pesticides. Les producteurs de la région d’Azemmour-Oualidia optent en majorité pour la conduite indéterminée. Ce choix est lié au passé de la région, jadis la première région marocaine d’export de la tomate de primeur. Il s’agit plutôt d’une de tradition qui perdure. Souvent aussi, la tomate est cultivée en saison, après la betterave à sucre ou les céréales, le choix d’une culture à cycle court s’impose dans ce cas. La récolte de la tomate indéterminée est échelonnée, et s’étale sur 2 à 3 mois avec 5 à 7 bouquets, et les rendements dépassent les 120 t/ha. Cependant, la conduite en indéterminée nécessite en plus des frais d’installation de la culture avec palissage et tuteurage, des charges élevées en main d’œuvre pour un entretien quotidien : effeuillage, ébourgeonnage, désherbage, …

Conduite technique

La densité de plantation dépend de la vigueur végétative des variétés utilisées et du mode de conduite. Elle se situe généralement autour de 10.000 à 12.000 plants/ha pour la tomate déterminée. Pour les variétés indéterminées, la densité est de 10.000 plants/ ha avec une conduite sur deux bras dans les zones à faible salinité de l’eau d’irrigation et 18.000 plants/ha pour la conduite sur un bras dans les zones à forte salinité de l’eau. A noter que la superficie en tomate déterminée dépend du remplissage du barrage pour la région de Sidi Bennour. Les dates de semis diffèrent selon les régions et le mode de conduite (il faut compter entre 20 à 25 jours entre le semis et la transplantation). Dans la région des Doukkala, on pratique deux cultures de tomate indéterminée par an, la première mise en place en jan34

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La force insecticide contre Tuta absoluta, les noctuelles, la mineuse des agrumes, la sĂŠsamie et le carpocapse

Coragen : Suspension concentrĂŠe contenant 200g/l Chlorantraniliprole Appartient au groupe IRAC 28


Tomates de plein champ

vier et la deuxième en juin, avec des variétés dotées d’une haute tolérance au Tylc. Pour la culture déterminée les plantations commencent généralement

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depuis le mois de février et s’étalent jusqu’au mois de mai. Les agriculteurs ont souvent recours à un semis échelonné sur la même parcelle avec 15 quinze jours de décalage, afin de garantir une récolte étalée qui peut durer un mois et demi. Grace à la conscience des agriculteurs des avantages d’une irrigation localisée, mais aussi à la subvention étatique, toutes les parcelles consacrées à la tomate sont actuellement équipées d’une installation d’irrigation au goutte à goutte. Concernant la protection phytosanitaire, la culture de plein champ reste vulnérable parce qu’elle ne dispose pas des mêmes moyens de protection que la culture sous serre. Les plantes sont confrontés tout au long du cycle de production à de multiples risques phytosanitaires, notamment les maladies fongiques : Botrytis, oïdium et mildiou et surtout dans la zone côtière. L’apparition de Tuta absoluta, qui avait causé d’énormes dégâts pendant les années précédentes, est actuellement maitrisée. Grâce à l’homologation de nombreux insecticides, les dégâts de cette noctuelle sont limités, mais

elle a entrainé une augmentation des charges. La mouche blanche est un autre problème qui a hanté durant des années les producteurs de tomates, en détruisant de grandes superficies et en causant d’énormes dégâts. L’apparition de génotypes tolérants au Tylc a permis la limitation des dégâts de ce virus transmissible par la mouche blanche et une reprise des plantations. D’ailleurs, ce génotype résistant segmente le marché des semences de tomates. On parle ainsi de semences Tylc tolérantes au virus et de semences non Tylc sensibles. L’utilisation de variétés tolérantes n’est pas généralisée et se limite aux zones à risque et à la saison risquée de plantation. En effet, les régions de Doukkalla, Azemmour, Oualidia ont obligatoirement recours à des variétés Tylc surtout pour les semis tardifs (date de maturité ne coïncide pas avec la virulence de la mouche blanche). « La maladie du Tylc ne présente plus une vraie menace actuellement.

Commercialisation

Contrairement à ce qui se pratique pour les autres cultures, où la vente est


Salinité :

un inconvénient favorable Contrairement à ce que l’on pense, la salinité de l’eau d’irrigation n’est pas qu’un facteur limitant à la production des tomates, elle est même perçue comme un avantage pour certains. « Le taux de salinité est élevé dans région de Oualidia, où des parcelles enregistrent des taux de conductivité de 3,5 mmhos. Mais cela ne les

réalisée sur la parcelle à des intermédiaires qui se chargent de la récolte, du transport et de la commercialisation, le circuit de la tomate plein champ est différent. Le producteur s’occupe lui-même de la récolte et du transport de sa production jusqu’aux points de vente ou bourses de tomates. « Dans la région de Azemmour, il y a un marché qui ouvre chaque année du mois de mai au mois de septembre, à Sidi Belyachi. Les agriculteurs proposent leurs productions à des négociants qui se chargeront par la suite de livrer les marchés de gros de tout le royaume. Autre formule très pratiquée pour la commercialisation des tomates dans la région, c’est le regroupement d’une vingtaine d’agriculteurs dans des anciennes stations de conditionnement fermées, pour la rencontre avec les intermédiaires. La vente se fait généralement dans des caisses de 25 à 27 kg. La culture en plein champ reste souvent aléatoire et coûteuse, néanmoins une bonne valorisation commerciale permettrait d’amortir les charges de production et garantir une certaine rentabilité aux producteurs. La demande en tomate de plein champ est bien réelle pour approvisionner le marché local, cependant les producteurs se plaignent de la concurrence des tomates destinées à l’export. En effet, 25% de la production de tomate export est écoulée sur le marché local. A cela s’ajoute le chevauchement des cycles de production, qui influence les recettes. « Les prix de vente varient selon l’offre sur le marché qui est parfois inondé par une double production. La to-

empêche pas de produire des tomates de très bonne qualité. La salinité peut induire une réduction de rendement et de calibre. Cependant, on note une amélioration du goût, une bonne coloration des fruits et une bonne fermeté » explique Mme. Zerrad. Le problème de la salinité se pose surtout dans la zone d’Oualidia. Des niveaux élevés causent une légère baisse de rendement ainsi que des fruits de petits calibres, mais les producteurs utilisent

mate plein champ précoce prête en mai est concurrencée par les écarts de triage des tomates destinées à l’export. Et la to-

des variétés connues par leur tolérance à la salinité, ou optent pour des variétés à gros calibre». Certaines parcelles ont été abandonnées à cause d’un taux de salinité très élevé, mais la plupart des agriculteurs continuent à produire des tomates de bonne qualité en adoptant des techniques adaptées. Il existe en effet des moyens pour aider la plante à supporter des taux de salinité élevés.

mate tardive d’octobre coïncide avec le début de la saison export» explique un semencier.

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Arboriculture

Pomme hyper production et sanctions russes

Le rendez-vous 2014 avec la biennale Interpoma, seul évènement dans le monde dédié exclusivement à la culture, la conservation et la commercialisation des pommes, se tiendra du jeudi 20 au samedi 22 novembre au quartier des Expositions de Bolzano, Haut-Adige, Italie. Cette édition sera un moment très important pour échanger sur les nouvelles stratégies commerciales et les tendances qui s’annoncent. Au contexte d’hyper production attendu dans toute l’Europe qui a été annoncé à Prognosfruit 2014, s’ajoute le blocus des exportations décidé par la Russie.

E

n 2014, la France fait exception parmi les grands pays producteurs de pommes européens. On estime, en effet, que la prochaine saison sera marquée par un fléchissement des quantités produites qui devraient passer de 1 576 000 tonnes en 2013 à 1 487 000. Ces chiffres montrent une baisse de 6% par rapport à l’année dernière mais une stabilité sur les trois dernières années. Cette tendance a été soulignée

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à la 38e édition de Prognosfruit, conférence annuelle organisée par la WAPA (World Apple and Pear Association) qui s’est tenue à Istanbul du 6 au 8 août derniers avec la présentation des estimations internationales sur la production de pommes. Dans le reste de l’Europe, on connaît au contraire une année d’hyperproduction. On s’attend globalement à ce que l’année 2014 batte le record absolu des dix der-

nières années, avec une production de 11,9 millions de tonnes, soit 9 % de plus qu’en 2013 et 12 % de plus que la moyenne des trois dernières années. Les records de 2008 et 2009 sont également battus. Parmi les grands pays producteurs, la Pologne prévoit une augmentation de sa production de 370 000 tonnes par rapport à 2013, soit 3 540 000 tonnes. L’Italie connaît une tendance analogue avec 2 388 000 tonnes attendues (+ 266 000 tonnes par rapport à 2013). En Allemagne, les estimations tournent autour de 1 036 000 tonnes (+ 232 000 tonnes par rapport à l’année dernière). Du point de vue variétal, la tendance générale est à la croissance des cultivars traditionnels mais également aux nouveautés : + 2 % pour la Golden Delicious (2,58 millions de tonnes), + 7 % pour la Gala (1,29 millions de tonnes), + 4 % pour l’Idared (1,09 millions de tonnes), + 12 % pour la Jonagold (562 000 tonnes). Cette saison, les stocks de pommes de 2013 joueront également un rôle important car ils ont augmenté dans de nombreux pays d’Europe. En juin 2014, l’Italie a été confrontée à une augmentation de



Pomme 74 % de son stock par rapport à l’année dernière (236 941 tonnes, un record en Europe) - 248 % pour la France (141 762 tonnes), 100 % pour la Pologne (112 000 tonnes) -. Un contexte dynamique et délicat La neuvième édition de la foire internationale Interpoma dédiée à la culture, la conservation et la commercialisation des pommes se tiendra donc dans un contexte à la fois dynamique et particulièrement délicat. Le congrès international “La pomme dans le monde” est organisé encore fois cette année pendant la manifestation. Pour sa journée d’ouverture, ce rendez-vous biennal analysera les nouveaux flux du marché et le développement de la demande et de l’offre dans la filière. Kurt Werth, spécialiste des cultures fruitières et responsable de l’organisation du Congrès “La pomme dans le monde”, explique : «La saison 2014 s’annonce plutôt complexe dans toute l’Europe pour trois motifs essentiels : l’hyper production de pommes est générale, sauf pour la France et quelques petits pays, l’existence de stocks importants de 2013, les mesures prises par la Russie contre les pays d’Europe. Ce dernier point ne concerne pas seulement la Pologne, le pays qui exporte le plus sur le marché russe mais touche aussi de près d’autres pays, car l’hyper production polonaise va chercher d’autres débouchés. Les opérateurs du secteur sont donc actuellement très préoccupés par la situation qui pourrait se dessiner dans quelques mois. Pour affronter cette situation, la qualité sera un atout déterminant ainsi que le retrait par l’industrie des qualités inférieures». Rappelons qu’en 2012, Interpoma a attiré dans les stands de Fiera Bolzano plus de 16 000 opérateurs du secteur venus de 60 pays, soit 13,5% de plus qu’en 2010, et 364 professionnels exposants venus de 17 pays. Le rendez-vous avec la prochaine édition, qui s’annonce riche en nouveautés et en enseignements pour tous les opérateurs du secteur, se tiendra du 20 au 22 novembre 2014 dans les pavillons de Fiera Bolzano. Pour toute information : www.interpoma.it

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La filière pomme au Maroc L’extension importante qu’a connue le patrimoine national en pommier ces vingt dernières années, est principalement due à l’initiative privée, encouragée par les nombreux avantages accordés par l’État. Les créations de vergers ont touché toutes les régions du Maroc et ont permis d’enrichir le profil variétal par l’introduction de variétés précoces, dont certaines à faibles besoins en froid, de clones améliorés de Golden et de variétés rouges du type standard et spur. Cette tendance vers la création de vergers avec la motivation d’une rentabilité attrayante s’est réalisée souvent avec précipitation et sans prendre les précautions nécessaires, gage de la réussite de l’opération. A cet effet, certaines erreurs ont eu des conséquences économiques dramatiques pour les producteurs: absence de travaux adéquats, surestimation des disponibilités en eau, choix du matériel végétal inadapté, méconnaissance d’itinéraires techniques. Toutefois, certains producteurs avertis ont pu tirer profit de la conjoncture liée aux encouragements de l’état et la protection du marché. Ils ont ainsi pu optimiser leurs recettes, à travers une production intégrée basée sur un choix judicieux de variétés, une mobilisation de ressources humaines compétentes, et une meilleure valorisation du produit.

Caractéristiques de la filière du pommier

- prédominance des variétés du type Golden et Starking et des variétés précoces avec toutefois un assortiment variétal plus riche chez certains producteurs (Spurs rouge, Royal Gala, Gala, Red chief, Fuji...) - prédominance des porte-greffes Francs, MM 106 et 111, M7 avec l’introduction réduite de la série M9 dont les Pajam - densité de plantation variant entre 300 à 1.400 pieds/ha avec des modes de conduites en gobelet, en palmette, en axe vertical libre ou palissé... - la répartition des arbres dans les vergers (variétés de fonds et pollinisatrices...) semble favoriser davantage les variétés tardives et parmi elles celles à forte possibilité de conservation (les groupes Golden et rouges américaines) - implantation d’arbres de pommiers ornementaux à forte floribondité (Malus floribonda) par certains producteurs pour pallier le problème de la pollinisation. - Le planning des travaux (traitement, fumure, irrigation...) n’est pas toujours étudié et analysé de manière rationnelle. Les formules d’engrais ne sont pas toujours équilibrées, avec une utilisation parfois abusive des produits. A noter que les charges variables deviennent de plus en plus importantes pour l’ensemble des exploitations. Pour réduire leur impact sur les prix de revient et améliorer le gain, il faut raisonner les interventions par une utilisation rationnelle des intrants. - Les différents travaux sont effectués par une main d’œuvre masculine, sauf l’éclaircissage et la récolte, réalisés principalement par les femmes. - Les systèmes de commercialisation pratiqués dans les exploitations à caractère familial ne favorisent pas le producteur: la vente sur pieds, au kg au bord de vergers ou encore dans les souks, avec l’intervention d’interméAgriculture du Maghreb N° 78 Septembre/ Octobre 2014

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Pomme diaires agissant pour leur compte ou pour certains négociants. Ces procédures limitent les marges brutes des producteurs au profit de celles des intermédiaires. Pour une meilleure maîtrise des charges et une optimisation de la rentabilité, certains producteurs se sont organisés en procédant à l’intégration de leurs activités, allant de la production aux circuits rémunérateurs de la conservation et commercialisation. Dans le contexte économique actuel de libéralisation, «la filière pomme et poire» est confrontée à plusieurs défis qui rendent nécessaire sa mise à niveau pour rester compétitive. Ce défi devrait être perçu par la profession comme un stimulant pour agir efficacement sur les facteurs générateurs d’un bon revenu: choix de variétés, maîtrise des charges, amélioration de la productivité et de la qualité, marketing et surtout organisation professionnelle.

Renouvellement variétal

Grâce au travail des hybrideurs, on compte actuellement plus de 20.000 variétés de pommes à travers le monde. Cependant, seule une vingtaine de variétés a aujourd’hui une vocation commerciale. Les obtenteurs jouent un rôle fondamental puisqu’ils sélectionnent en amont différentes variétés adaptées aux attentes des arboriculteurs, des distributeurs et des consommateurs (goût, texture, qualité, tenue...). A noter qu’aujourd’hui les travaux de sélection des principales variétés se concentrent principalement sur la résistance aux bio-agresseurs, la qualité gustative des fruits et leur aptitude à la conservation, ainsi que la régularité de production. Quant aux porte-greffes, ils font eux aussi l’objet de programmes d’amélioration spécifiques qui concernent principalement la vigueur, les résistances, l’aptitude à la multiplication, etc. La recherche de nouvelles variétés, par hybridation ou par mutation (spontanée, ou par mutagenèse), a permis d’obtenir un large panel de pommes. Actuellement, le groupe des pommes bicolores connaît un réel succès. Soulignons en fin que si certaines variétés de pomme se vendent partout, leurs caractéristiques organoleptiques et leur production s’expriment pleinement dans certains terroirs plus que d’autres. A titre d’exemple, la pomme Golden s’exprime le mieux en zones d’altitude.

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VOG :

RÉCOLTE ANTICIPÉE POUR LES ROYAL GALA. CALIBRES OPTIMAUX ET QUALITÉ EXCELLENTE. LA SAISON 2014/15 DÉMARRE BIEN tives de ce Consortium en Afrique du Nord, zone vers laquelle ces dernières années les volumes exportés ont augmenté, saison après saison.

Question : Comment s’annonce la nouvelle récolte dans le Haut-Adige/ Südtirol ? M. Gerhard Dichgans, Directeur du Consortium VOG

L

a nouvelle campagne commerciale du Consortium VOG a débuté avec une dizaine de jours d’avance par rapport à l’année 2013, avec les premières Royal Gala. La récolte s’annonce bonne non seulement dans les Alpes et en Italie, mais aussi dans les principales zones de production européennes. La production, qui ne devrait pas arriver à 12 millions de tonnes dans les 28 pays de l’Union Européenne, n’en sera pas moins la plus abondante de ces dernières années. Nous nous sommes entretenus à ce sujet avec Gerhard Dichgans, Directeur du VOG, l’organisation qui regroupe les arboriculteurs qui dans le Haut-Adige/Südtirol récoltent les pommes Marlene®. Une discussion utile pour comprendre quelles seront les prochaines initia-

Selon nos estimations, dans le Haut-Adige/Südtirol, la récolte sera d’un peu moins de 1,2 millions de tonnes, soit près de 9 % de plus comparé à l’an dernier. La quantité et les dimensions des fruits sont optimaux. Dans l’ensemble, je prévois une récolte 2014 de bonne qualité, d’autant plus que jusqu’à aujourd’hui la grêle n’a touché que des zones limitées.

Question : À quoi devons-nous nous attendre sur le plan des prix ?

nos clients un fort stimulus en faveur d’une rotation rapide. La pression commerciale que l’on enregistre chaque année pendant les semaines de récolte a donné du peps au début de la saison, ce qui devrait créer une situation calme début 2015.

Question : Quelles initiatives avez-vous programmées pour l’Afrique du Nord et quel est pour vous le rôle de cette région ? Au cours de ces dernières années, nous avons augmenté considérablement notre chiffre d’affaires vers ces destinations en renforçant le réseau de distribution de la marque Marlene® (qui était déjà présente en Libye et en Algérie) avec un nouveau partenaire au Maroc. Le lancement de la

marque sera soutenu par de nombreuses initiatives de marketing et de communication. Nous avons déjà effectué au printemps dernier en Libye et en Algérie une riche campagne de communication et de marketing dont la vedette était la pomme Marlene®. Dès octobre, nous serons de nouveau présents sur les principales chaînes TV de ces deux pays avec un spot de 10’’ en langue arabe qui se concentrera en Libye sur les variétés Golden Delicious, Red Delicious et Royal Gala, et, en Algérie, sur les Golden Delicious, les Red Delicious, les Royal Gala et les Granny Smith. Nous investirons également dans la publicité presse sur les principaux quotidiens et magazines pour raconter l’origine de nos produits et l’histoire de la marque Marlene®.

Nous avons, et c’est une bonne surprise, de nombreuses demandes pour les Royal Gala. Nous n’avons pas remarqué de problèmes lors du passage des pommes importées aux pommes fraîches de production européenne. Les prix bas enregistrés à la fin de la dernière saison représentent pour Agriculture du Maghreb N° 78 Septembre/ Octobre 2014

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Céréaliculture

Production céréalière Le travail du sol et ses outils Abdelmoumen Guennouni

Le travail du sol, une des composantes de tout système de production, englobe diverses interventions ayant pour objectif de préparer la culture suivante. Pour les céréales et selon le système adopté, ce travail nécessite de nombreux passages d’outils (3 à 5) : labour profond, suivi de reprise, de préparation du lit de semences, etc. De nouvelles techniques culturales simplifiées tendent à réduire le nombre d’intervention jusqu’à passer au système zéro labour ou semis direct.

L

a préparation du sol a pour objectifs  d’en améliorer la structure (suffisamment affinée, mais sans excès), enfouir les résidus du précédent cultural (matière organique), les graines des adventices (réduire l’infestation) et les engrais de fond, préparer un bon lit de semences (couche superficielle du sol destinée à recevoir les graines). Un sol bien préparé permet le stockage de l’humidité (pluies précoces), une germination homogène des semences et un bon démarrage de la culture. Les exigences des céréales en matière de préparation du sol sont importantes même si elles sont assez tolérantes à l’état du lit de semences (en cas de pluviométrie suffisante). Les travaux à réaliser sont fonction du type de sol, du précédent cultural, des opérations effectuées en été et au printemps précédent, du type de matériel disponible (outils, force de traction), etc. Dans tous les cas le travail du sol doit être effectué le plus tôt possible après la culture précédente pour éviter le durcissement et le dessèchement du sol et l’utilisation de matériel de traction plus puissant.

Travail sur sol lourd

Dans ce cas, le précédent le plus fréquemment observé est la jachère travaillée. Dans ce cas le labour profond (jusqu’à 40 cm) est effectué au printemps. En cas de précédents autres que la jachère (légumineuses, fourrages) qui libèrent le sol vers la fin du printemps, le sol est généralement travaillé avant son durcissement et dessèchement par des outils à disque (stubble plow) ou à dent (chisel), sur une profondeur moyenne. D’autres travaux superficiels sont réalisés en été pour briser les mottes, faire profiter le sol des chaleurs estivales et 44

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permettre la reconstitution de la microflore du sol. En effet la présence de mottes risque de gêner l’émergence des plantules, d’allonger la période d’émergence et d’engendrer une hétérogénéité dans la levée.

engrais de fond et les incorporer avec le dernier passage superficiel d’outils de reprise (cover crop, …). Des travaux qui permettront en même temps la préparation et l’affinement du lit de semences.

Travail sur sol léger

A noter que les travaux effectués après les premières pluies, qui nécessitent moins de force de traction, permettent également l’élimination des mauvaises herbes précoces et les repousses de la culture précédente. Attention, les passages répétés provoquent le dessèchement du sol, une levée hétérogène et les semis sont tardifs. Il est recommandé d’utiliser pour ces travaux du matériel à dents qui travaille le sol sans le retourner.

Ici les travaux sont en général plus réduits. La plupart des agriculteurs ne les entament qu’en début de campagne, le plus souvent après les premières pluies d’automne. Il s’agit d’un travail superficiel effectué avec des outils à dents ou à disques. Même chose pour les opérations après cultures irriguées (travaux superficiels sans retournement). Ces travaux effectués en début de campagne, consistent donc à apporter les



Céréaliculture la taille des socs et de la force de traction (environs 20 cv par soc). A savoir que plus le labour est profond plus il est coûteux en énergie et en temps.

Les charrues à disques

Les Techniques Culturales Simplifiées (TCS)

Partant de l’idée que les nombreuses opérations de travail du sol (retournement, labour profond, …) contribuent à la destruction de la matière organique et favorisent le lessivage des sols, des chercheurs et agronomes préconisent un changement de stratégie vers des techniques ‘‘sans labours’’ pour l’installation des cultures. Ils se basent en cela sur des constats économiques et environnementaux, principalement dans les pays à écosystème fragile comme les pays tropicaux. La principale recommandation est la diminution du nombre de passage sur la parcelle ce qui entraîne également la réduction de la consommation de carburant, des effets de compactage des sols et des risques d’érosion. Ces techniques permettent aussi un gain de temps (le travail du sol étant le plus gros consommateur en temps et énergie), ainsi que la limitation des intrants. Objectif: améliorer la compétitivité tout en conservant une agriculture durable à haut niveau de production. Par ailleurs, les TCS sont accompagnées du maintien des résidus végétaux (mulch) à la surface du sol et de rotations adéquates des cultures (abandon de la monoculture et de la jachère) et le labour est le plus souvent remplacé par un travail superficiel du sol (5 à 10 cm). En n’utilisant que les outils existant dans l’exploitation (pas de nouveaux investissements), les TCS peuvent constituer une transition vers le semis direct, sans aucun travail préalable du sol, en attendant de s’équiper en semoirs spéciaux, malheureusement très coûteux.

Le matériel de travail du sol

A la base de toute culture, le labour précède toutes les autres opérations. Différents procédés peuvent être adoptés selon le type de sol, le précédent cultural, le matériel disponible, la pluviomé46

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trie, l’objectif recherché, etc. En céréaliculture, le matériel utilisé en préparation du sol est peu diversifié. On rencontre pratiquement les mêmes outils dans toutes les régions céréalières et toutes les exploitations. Pourtant, l’utilisation de matériel diversifié et l’adoption de techniques plus adaptées à nos conditions s’imposent, d’autant plus que les aides et subventions sont encourageantes.

Les charrues

C’est l’outil irremplaçable dans les systèmes classiques de culture et le plus communément utilisé pour le labour profond dans les régions bour favorable du Maroc. Elle détermine la profondeur (15 à 30 cm) de la couche cultivable et vise à préparer le sol pour la culture à venir. Elle ouvre des sillons, découpe et retourne des bandes successives de terre. En fonction du type et du nombre d’éléments travaillants (aratoires), les charrues sont classées, en charrues à socs (mono, bi, polysocs) et charrues à disques (mono, bi, polydisque). Elles peuvent être portées par l’intermédiaire de l’attelage à trois points du tracteur (jusqu’à 4 éléments), semi portées (plus de 4) ou tractées (plus de 7). Les plus fréquentes sont celles à trois éléments (trisocs ou tridisques).

Les charrues à soc

Elles sont plus adaptées aux sols lourds et profonds et sont utilisées pour un travail profond permettant l’ameublissement et l’aération du sol, l’augmentation de sa capacité de rétention, l’enfouissement des résidus, la destruction des adventices … À signaler que le retournement de la terre entraîne la couche superficielle en profondeur d’où la nécessité de laisser du temps (plusieurs mois) pour la reconstitution de la couche humique et de la restauration de la qualité biologique et structurelle du sol. La profondeur du labour est réglable et dépend de

Elles sont plus adaptées au travail à l’état sec de sols légers, peu profonds ou pierreux et la vitesse d’avancement est plus élevée. La profondeur de travail est plus faible, le retournement incomplet, le sol est moins motteux, cependant elles ne forment pas la semelle de labour caractéristique des charrues à soc. En général elles exigent moins de force de traction que les charrues à socs et peuvent travailler dans des conditions où ces dernières ne peuvent pas être utilisées (sols collants, …). Cependant leur prix est plus élevé et leur entretien un peu plus coûteux (usure des roulements, …). Les deux types de charrues retournent la terre sur un côté des éléments aratoires, formant des ados et des ‘‘dérayures’’ (rigoles) au niveau de rencontre des planches de labour. Pour éviter cet inconvénient, l’agriculteur doit effectuer un ’’travail à plat’’, réduire le compactage, gagner du temps, etc., notamment par le recours à des charrues réversibles : - Les polysocs sont constituées par un nombre double d’éléments montés en deux corps disposés symétriquement et mis alternativement en service par rotation afin de rejeter les bandes de terre toujours du même côté lors de l’aller-retour. - Les polydisques sont montées sur un mécanisme permettant de faire pivoter les disques alternativement du côté droit puis gauche.

Les matériels à disques

Adapté pour le pseudo labour, il est constitué d’outils tractés, formés soit de deux rangées de disques disposés le plus souvent en V, ouvert sur le côté, soit de 4 trains des disques disposés en X. les premiers (cover crops) sont les plus utilisés

Le cover crop (pulvériseur)

Il sert principalement à des opérations superficielles (profondeur de 5 à 15 cm) de déchaumage, de reprise et d’ameublissement de la terre labourée, d’enfouissement des engrais de fond et de préparation de la terre aux semis. Cependant, il faut noter qu’il n’est pas


Les moissonneuses-batteuses

New Holland TC5040

gagnent en performances et polyvalence La meilleure productivité du marché, un impressionnant débit et la capacité de travailler dans toutes les conditions de récolte : le modèle à quatre secoueurs TC5040 est une machine compacte qui peut faire beaucoup. New Holland Agriculture propose, dans le cadre de sa gamme TC, le modèle à quatre secoueurs TC5040. Construit sur la base d’une technologie renommée qui a fait la réputation de fiabilité des moissonneuses-batteuses TC dans le monde entier, le modèle TC5040 bénéficie de caractéristiques innovantes et maintes fois médaillées qui améliorent sensiblement le débit, la productivité et l’efficacité opérationnelle. La moissonneuse-batteuse TC5040 réalise d’impressionnantes performances au meilleur prix. Elle constitue une solution idéale pour les petites et moyennes exploitations agricoles, pour les entrepreneurs et les éleveurs d’Afrique et du Moyen Orient. Ils en apprécieront la polyvalence et la productivité, les facteurs clés d’une saison réussie malgré les courtes fenêtres pendant lesquelles il est possible de travailler. La gamme TC bénéficie du prestigieux héritage de 20 années d’excellence dans la technologie des moissonneuses-batteuses conventionnelles. Depuis 1992, lorsque la première moissonneuse-batteuse TC a été introduite, New Holland Agriculture a sans cesse perfectionné la gamme, en réponse à une demande croissante pour des machines compactes. La moissonneuse-batteuse TC5040 améliore encore la réputation de cette gamme avec une efficacité de récolte fiable.

Plus de puissance et d’efficacité avec des performances de tout premier ordre

La moissonneuse-batteuse New Holland TC5040 est petite en taille, mais grande en performances. Cette machine est dotée d’un moteur six cylindres NEF de 6,8 litres qui développe jusqu’à 175 ch (129 kW) et fournit un excellent couple. En pleine charge, la consommation de carburant ne dépasse pas les 36 litres à l’heure et elle chute rapidement quand la charge du moteur diminue. L’exceptionnelle sobriété du moteur, alliée à une capacité de réservoir de 300 litres, offre à la TC5040 une grande autonomie pour travailler de nombreuses heures sans avoir à ravitailler, au bénéfice de temps d’immobilisation minimaux et d’une productivité optimisée.

La meilleure qualité de récolte et une impressionnante capacité :

Le modèle à quatre secoueurs TC5040 allie productivité et capacité à produire la meilleure qualité de grain et de paille du marché. Le système de battage simple, mais efficace, assure un traitement en douceur de la récolte. Le batteur de 1,04 m de large et de 0,60 m de diamètre, associé à une surface de contre-batteur de 0,62 m², procure tout l’espace nécessaire à un battage et à une séparation efficaces, tout en protégeant la paille. Le tire-paille dirige la récolte vers les quatre secoueurs qui sont dotés de cinq redans pour procurer une grande surface de séparation de 4,41 m². Ces cinq redans améliorent le processus de séparation et assurent un flux de récolte régulier. Le caisson fixe à une seule cascade permet un nettoyage efficace et une performance optimale dans la majorité des récoltes. Avec une grande trémie de 4000 litres, le modèle TC5040 travaille plus longtemps sans avoir à vidanger la trémie. Le système de vidange fonctionne parfaitement, même lorsque la vis de vidange se trouve dans n’importe quelle position. L’impressionnant débit de 72 l/s permet des vidanges très rapides et une efficacité opérationnelle optimale. L’efficacité remarquable de la moissonneuse-batteuse TC5040 réside dans sa grande surface de battage et séparation ainsi que dans le bon niveau du nettoyage.

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Avec une grande trémie et un moteur sobre, la TC5040 peut moissonner plus d’hectares pendant plus longtemps dans la journée, avec des coûts opérationnels inférieurs à ceux de toute autre machine de sa catégorie.

Entretien rapide et coûts opérationnels réduits

La nouvelle moissonneuse-batteuse TC5040 a été conçue pour passer plus de temps au champ et moins de temps en entretien, dans la cour de la ferme. Tous les points de service sont faciles d’accès depuis le sol et depuis la plate-forme du moteur. L’accès à la trémie est facilité par un couvercle ouvrable très pratique. Les vérifications journalières et les opérations d’entretien sont faciles et rapides, tout en procurant une fiabilité additionnelle à la machine et en permettant d’allonger les périodicités d’entretien programmé. La réputation de New Holland Agriculture repose sur le succès de notre clientèle de céréaliers, d’éleveurs, d’entrepreneurs, de viticulteurs et de professionnels des espaces verts. Ils peuvent compter sur la plus large offre de matériels et de services innovants : une gamme complète de matériels, des tracteurs aux machines de récolte et aux matériels de manutention, le tout utilement complété par les offres de financement d’un spécialiste de l’agriculture. Un réseau mondial de concessionnaires hautement qualifiés et l’engagement de New Holland pour l’excellence garantissent l’ultime satisfaction à tous les clients et à chaque client. Pour plus d’info sur New Holland, visitez www.newholland.com


Céréaliculture d’effectuer un deuxième passage (croisé) afin de bien mélanger les résidus dans toute la couche travaillée. Dans les régions à élevage extensif les agriculteurs évitent le déchaumage pour permettre le pâturage par le bétail (principalement ovins), causant un tassement du sol et empêchant de le préparer à temps pour la culture suivante. NB : Pour ces deux outils à disques, l’écartement des deux trains de disques (avant et arrière) est fixé en fonction du type et de l’état du sol et de la qualité du travail souhaité. La vitesse d’avancement doit être relativement élevée pour assurer un bon déchaumage, un bon émiettement et un bon brassage du sol.

Matériel à dents

destiné au labour (de fond) contrairement à la pratique de nombreux petits agriculteurs. Parmi les avantages qui l’ont fait adopter par tous les céréaliculteurs, on peut citer la facilité d’utilisation (presque pas de réglages), la rapidité du travail (largeur, vitesse), la faible puissance nécessaire à la traction (même les vieux tracteurs), le faible coût en carburant et en entretien, la polyvalence, son adaptation à toutes sortes de sol, …. Dans certains cas, vu la légèreté de cet outil, il s’avère nécessaire de le lester par des poids sur les trains de disques afin de mieux le stabiliser et d’améliorer la qualité du travail. Certains agriculteurs lui rattachent des herses ou rouleau pour égaliser le sol.

Le stubble plow

Identique au cover crop, il est cependant plus lourd avec une première rangée de disques crénelés et nécessite une force de traction plus élevée. Il doit être utilisé sur sol sec et sert aux travaux d’enfouissement des pailles ou résidus après moisson (déchaumage) et de réduction des irrégularités provenant de la culture précédente. Par ailleurs, après céréales, fourrages ou légumineuses, il sert à préparer le sol pour une céréale d’automne. En effet, en cas de libération précoce, un terrain non travaillé risque de se compacter Il est conseillé, en cas de déchaumage, d’apporter 6-7 unités d’azote par tonne de paille enfouie (broyée si possible). De même qu’il est souvent nécessaire 48

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La tendance actuelle dans nos conditions de climat semi-aride, est le recours au matériel à dents. Il est le plus souvent porté par l’attelage à 3 points du tracteur.

Le sous-soleur

De moins en moins utilisé en céréaliculture, il sert à travailler les sols compacts en profondeur sans les retourner, à briser la semelle de labour. Ses principaux effets sont l’ameublissement, facilitant la circulation de l’air, de l’eau et des éléments fertilisants, la constitution de réserves d’eau pour les plantes et la pénétration de leurs racines. Il peut être utilisé tous les 3 à 4 ans mais nécessite une force de traction importante (de 80 à 100 cv par dent). En raison de ses inconvénients la tendance est à le remplacer par le chisel même si ce dernier atteint une profondeur plus faible.

Le chisel

Il est constitué de grandes dents, en nombre impair, rigides ou flexibles montées sur un châssis métallique et disposées en alternance (quinconce) sur 2 rangées pour les plus fréquents. D’utilisation limitée même s’il présente de nombreux avantages, le chisel, très efficace sur sols moyennement sec et friable et sur sols caillouteux, peut être utilisé à la place des charrues à disques et à socs dans de nombreux cas (céréale après céréale, …). Il est deux fois plus rapide que les charrues, mais n’effectue pas de retournement ni d’émiettement du sol et est peu efficace contre les mauvaises herbes et son action est limitée sur sol argileux et humide. Il est utilisé sur sols secs en été, permettant de profiter des premières pluies et nécessite une force de traction de 10 à 15

cv par dent. La vitesse d’avancement doit être la plus élevée possible permise par la puissance du tracteur pour bénéficier des avantages du chizel.

Les cultivateurs légers

Ce sont des outils à dents destinés aux reprises de labour (en complément à la charrue) et ameublissant le sol sur une profondeur de 5 à 15 cm. Ils sont très utiles sur terrains lourds, en cas de fortes pluies précoces, avant semis, pour briser les croûtes formées en surface et pour les sols prédisposés à la prise en masse. Ils sont construits de la même façon que les chisels, mais en plus léger avec des dents flexibles et plus rapprochées. Ils peuvent combiner une pulvérisation avec la préparation d’un lit de semences et un désherbage mécanique. Il existe plusieurs types de cultivateurs (selon la forme des dents, leur flexibilité, forme des socs, …) avec quelques différences dans leur utilisation.

Les rouleaux

Il s’agit d’outils tractés utilisés soit avant le semis pour briser les mottes, niveler le sol et préparer le lit de semences, soit après semis pour assurer un meilleur contact sol-semence. Ils nécessitent une faible force de traction et assurent un travail rapide et à faible coût. Il existe plusieurs types de rouleaux (lisses, cultipackers, émietteurs,…), mais il est préférable d’utiliser le crosskill (formé de disques dentés) qui ne laisse pas une surface trop unie et brise bien les mottes. Cependant le roulage est à éviter sur sol lourd et humide car il forme une croûte qui empêche la levée des plantules. En conclusion, le choix des travaux à effectuer et outils à utiliser sur une exploitation doit être bien étudié et adapté à chaque cas (type de sol, superficies exploitées, technicité de l’utilisateur, financement, etc.) en rappelant qu’il est possible de faire appel aux travaux à façon quand l’achat du matériel ne se justifie pas. À signaler qu’il existe de nombreuses possibilités d’associations d’outils permettant de réaliser plusieurs opérations en un seul passage. De même, pour faciliter la préparation du sol et permettre la réduction du nombre de passages, des techniques dites simplifiées, dont le semis direct, sont préconisées et apportent des avantages indéniables.


RECHERCHE

Safran marocain

Opportunités de développement par la recherche scientifique Mohamed BEN EL CAID, Khalid LAGRAM et Mohammed Amine SERGHINI* Le safran, épice la plus chère au monde, est produit principalement dans les pays du pourtour méditerranéen et ceux du Sud Est asiatique. L’Iran détient 90,1% de la production mondiale suivi par l’Inde, la Grèce et le Maroc. Ce dernier en produit 3T par an qui représentent 1,5% de cette production mondiale. La quasi-totalité du safran marocain est produite à Taliouine et à Taznakht qui font partie de la région Souss-Massa-Draâ. Le safran représente un pilier très important de l’économie de ces zones montagneuses et constitue un levier de taille pour leur développement. *Université Ibn Zohr, Faculté des Sciences, Laboratoire de Biotechnologies et Valorisation des Ressources Végétales B.P. 8106, Agadir, Maroc. maserghini@live.fr

Le Plan Maroc Vert prévoit la valorisation de la filière du safran comme produit de terroir en incluant l’extension des zones de culture, l’amélioration de la conduite culturale, le conditionnement, les circuits de commercialisation à travers les associations, les Groupements d’Intérêt Economique et les Consortiums ainsi que le recours aux signes distinctifs de qualité telle l’Appellation d’Origine Protégée ‘Safran de Taliouine’. Néanmoins, le développement de la filière du safran ne peut être optimisé sans l’amélioration de la plante ellemême ‘Crocus sativus L.’ à l’origine des stigmates qui constituent l’épice du safran. Cette ressource végétale, qui est une plante triploïde mâle stérile, présente une variabilité qui peut être mise à profit pour la sélection clonale basée sur le rendement et la qualité de l’épice. Une telle sélection ne peut se concevoir sans une caractérisation approfondie au niveau agro-mor-

pho-physiologique des cultivars marocains du safran dans la basse, la moyenne et la haute altitude ainsi que l’usage des biotechnologies végétales, avec en premier lieu, les marqueurs moléculaires et la culture in vitro. L’approche chimique basée sur le dosage et l’analyse des principaux métabolites secondaires du safran, à savoir, la crocine, la picrocrocine et le safranal, une fois élaborée, est en mesure de permettre aux producteurs du safran d’effectuer localement l’analyse de leur production pour la qualifier en catégories commerciales et d’établir une identité chimique des cultivars. Il en va de même pour une identité moléculaire basée sur les marqueurs génétiques et capable d’épauler les signes distinctifs de qualité et de préserver le safran comme patrimoine national. Ce sont là, les axes de recherche entrepris à la Faculté des Sciences de l’Université Ibn Zohr d’Agadir et en particulier au laboratoire de Biotechnologies et Valorisation des Ressources Naturelles (LBVRN) pour contribuer à la connaissance, le développement et la valorisation de ce produit de terroir tant convoité au niveau national mais

a

aussi international et qui bénéficie de l’engouement actuel pour les produits biologiques et constitue un produit générateur de devise pour le Maroc. La sélection de cultivars du safran à valeur ajoutée et la mise au point d’une technique biotechnologique en mesure de les multiplier rapidement à grande échelle, sont cruciales pour l’extension des surfaces cultivées du safran qui est programmée dans le Plan Maroc Vert et qui concerne non seulement les régions de Taliouine et Taznakht mais aussi, d’autres zones rurales du Royaume dont les essais de plantation sont déjà entrepris. Elles sont également importantes dans le renouvellement des safranières dont la densité des bulbes touche à sa saturation à partir de la cinquième année de culture. L’établissement d’une identité chimique et moléculaire des cultivars du safran marocain constitue un outil de taille pour accompagner la traçabilité de ce produit et pour sa protection contre la fraude que suscite sa cherté. La facilitation de l’accès des producteurs aux moyens de dosage et d’analyse du safran va sans aucun doute, les encourager à adhérer massivement à la démarche qualité. En effet, l’écoulement de leur production dans les marchés s’opérera après l’affectation de la catégorie commerciale à leurs produits. Le développement de la filière du safran au Maroc haussera son rang comme producteur au niveau international et aura des retombées très positives sur l’amélioration du niveau de vie des populations rurales et notamment celles des zones montagneuses reculées.

b

c

Photos LBVRN.

Safran de Taliouine : Variabilité au niveau des feuilles

Safran de Taliouine : Variabilité au niveau des bulbes

a. Bourgeonnement adventif sur un cal de safran

b. Pousses de safran obtenues par organogenèse indirecte

c. Jeunes pousses issues de l’organogenèse directe de safran


MARAICHAGE

Melon export

un marché hautement concurrentiel Hind Elouafi

Répartie sur plusieurs régions du Maroc, la culture de melon couvre une superficie totale de plus de 12 000 ha représentée principalement par quatre principaux types : le charentais (80% export), le galia (90% marché local), le jaune canari (marché local) et le piel de sapo (marché espagnol). Le Maroc est classé 12ème exportateur mondial de melon essentiellement charentais avec environ 52 000 à 56 000 T exportés chaque année. Le marché du melon type charentais est très concurrentiel et plusieurs pays visent le même créneau que le Maroc en Europe. On peut citer à titre d’exemple le Sénégal, l’Amérique centrale ainsi que les productions d’Espagne (Almeria) et d’Italie (Sicile)… A signaler que les quantités totales de melons importées par l’Europe ont doublé depuis dix ans, pour atteindre 186.000 t/an destinés surtout aux Pays-Bas (34%), au Royaume-Uni (32%) et à l’Espagne (23%).

L

a production mondiale de melon est de 28,3 millions de tonnes. Les principaux pays producteurs sont la Chine (50% de la production

mondiale), suivie de la Turquie avec près de 1,7 Mt et de l’Iran avec 1,2 50

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Mt. La production européenne de melons est, quant à elle, de 2,3 Mt, dont 43% en Espagne (un million de tonnes) suivie de l’Italie (580 000 t) et la France. L’Espagne est le 1er exportateur avec 360 000 t. Le

Maroc demeure toutefois après le Brésil et le Costa-Rica, le premier

fournisseur de la Communauté européenne (47.700 t en 20122013 dont 90% transitent par la France).

Melon charentais

La période d’exportation du melon charentais est très courte. Ainsi, les opérateurs marocains essaient d’entrer en production le plus précocement possible. En effet, la production de melon charentais commence habituellement mi-février à Dakhla et s’étend de fin mars à fin mai à Marrakech en passant par des dates intermédiaires de la zone d’Agadir. La France reste le plus grand marché pour le charentais marocain avec plus de 80% du volume exporté. Les surfaces, en revanche, ont diminué sur la zone de Dakhla avec l’arrêt pour certains producteurs et la baisse des surfaces pour d’autres, après une campagne 2013 peu rémunératrice. De même, on enregistre également une diminution des volumes sur la zone d’Agadir où les producteurs sont de plus en plus rares à poursuivre cette culture, après plusieurs désillusions. En fin, sur Marrakech, les surfaces sont



mELON EXPORT

plutôt stables, voire en légère hausse, que ce soit sous serres ou sous petits tunnels. Dans cette région la campagne 2013-14 a pris un peu de retard. La surface totale en melon charentais, cultivée en 2014 au Maroc a été de 1780 ha répartie entre : - Dakhla : 210 ha sous abris serre dominée par les variétés : Magenta

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70% et Eureka 30% - Agadir : 260 ha dont 180 ha sous abris serres et 80 ha sous tunnels nantais, dominée par Magenta 70%, le reste étant partagé entre Eureka et Sultane, - Marrakech : 1180 ha dont %35 Magenta, %30 Eureka, 10% Sultane et 25 % pour le reste des variétés (Gandalf, Alonso, Marmouz,

Bosito…) - Kénitra : 130 ha répartis entre les deux variétés Gandalf et Maltèse Magenta reste la variété Leader du melon charentais vert avec 62% des surfaces. Cette variété est connue par sa chair saumonée (Chair Magenta), ainsi qu’elle est très appréciée par les producteurs grâce à son élasticité de produc-


tion; et par les consommateurs grâce à son arôme et sa conservation prolongée. En charentais Jaune, les variétés Gandalf et Chubaka restent les Leader du marché avec 90% des surfaces. Les deux variétés conjuguent arôme du charentais classique et conservation supérieure.

Déroulement de la campagne 2013-14 Le climat reste un facteur décisif dans la production du melon. En effet, à Dakhla les températures de décembre, janvier et février ont été plus fraiches que la moyenne des dernières années ce qui a engendré un calibre réduit du fruit.

A Agadir et Marrakech, le climat a été normal avec un calendrier de production respecté, explique M. Chajia de Nunhems. Commercialement, à partir du 1er mars jusqu’au 20 avril, les prix ont été bons suite à des conditions météorologiques favorables en France et une production marocaine réduite (moins de surfaces sous serre à Dakhla et à Agadir par rapport à 2013). Par contre, le mois de mai a connu des prix catastrophiques à cause des volumes importants en provenance de Marrakech et d’Espagne ainsi qu’un climat défavorable en France n’encourageant pas la consommation. Les producteurs de Marrakech ont arrêté la récolte à partir du 19 Mai 2014. En termes de précocité, la production marocaine a respecté son calendrier normal mais celle de la région de Murcia et de Malaga (Cha-

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mELON EXPORT

rentais Jaune) a été plus précoce que la normale.

Conduite culturale

En matière de conduite, il faut toujours rester en veille pour aider la plante à surmonter ces périodes de froid ou de chaleur. Mais globalement, en termes de techniques culturales, les professionnels indiquent que la conduite du melon n’a pas changé depuis plusieurs années, et qu’elle a gardé les mêmes méthodes de culture que ce soit sous serre ou en plein champs.

Semis

Le semis de melon doit se faire à partir de semences hybrides. Les graines collectées directement à partir des fruits ne sont pas fiables du fait de leur grande hétérogénéité. Les graines ont besoin de beaucoup de chaleur et d’un sol riche, humide et léger pour bien germer. Le semis se fait en pépinière, à partir de novembre-décembre pour les primeurs, et février-mars pour les cultures de saison. La plantation a lieu 25 à 30 jours après le semis en pépinière, au stade 2 à 3 feuilles. Les distances de plantation 54

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sont de 0,50 m entre plants sur le rang et 2 m d’interligne, soit 10 000 plants par hectare. La densité de plantation peut dans certains cas varier, selon la vigueur de la variété utilisée.

Pincement pour une bonne vigueur

Pour les melons, il est utile de pincer la plante pour qu’elle s’étoffe et devienne plus trapue. On pince par exemple au-dessus des 2 premières vraies feuilles. Puis, sur les deux rameaux ainsi formés, on repince au dessus de la 4ème feuille. On pince ensuite à 3 feuilles après chaque melon. Il est préférable de ne conserver que 3 à 4 fruits par plant.

Attention à l’Oïdium

Il est à signaler que la culture de melon est sensible à l’Oïdium. Les attaques précoces de ce champignon affaiblissent le plant et affectent le rendement. Les fruits ne sont pas directement atteints, mais c’est l’ensemble du plant qui s’affaiblit. Et les dégâts peuvent être graves si la maladie se manifeste tôt. Il est préférable d’utiliser


des variétés résistantes à l’Oïdium, ce qui peut aider à éviter les attaques précoces. Il est aussi important d’éviter de mouiller le feuillage lors de l’irrigation et de suivre un calendrier de traitements phytosanitaires bien raisonné en mettant le facteur climat comme indice pour réaliser des traitements préventifs.

Récolte du melon

autour du pédoncule, l’émission d’une odeur caractéristique de maturation des fruits et le changement de la couleur pour certaines variétés. Pour garder la température intérieure du fruit basse, il est impératif de récolter tôt le matin, lorsque la température de l’air est encore fraîche. La coupe doit être organisée de façon à ne pas laisser les fruits exposés au soleil. Après récolte, la production doit être placée sans délai dans un entrepôt à l’abri du soleil et éviter les bâches en plastic entraînant une augmentation de la température en dessous.

L’une des difficultés majeures de la culture du melon est la détermination du stade optimal de la récolte, conditionnant la qualité du fruit. La récolte est manuelle et généralement groupée dans une quinzaine à une vingtaine de jours. La maturité est indiquée par l’apparition d’une zone jaunâtre et sèche

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Culture sucrière

Betterave à sucre

Une culture d’importance régionale et nationale La culture de la betterave sucrière occupe une place importante dans l’activité agricole et industrielle au niveau du périmètre irrigué des Doukkala-Abda puisqu’elle participe pour plus du tiers (38%) à la production nationale de sucre de betteraves. Ce périmètre, l’un des plus performants sur le plan national, a connu un développement socio économique important depuis l’introduction de l’irrigation, et ce à travers la valorisation des investissements consentis aussi bien par la collectivité nationale que par le secteur privé industriel et agricole. pagnes) à 63 en 2012-13 et à 68,4 t cette campagne. Ainsi, la production totale en racines a atteint, à mi-juillet, 1.191.638 tonnes d’une valeur de production de 580 Mdh, contre 810.000 tonnes lors de la campagne écoulée, avec une valeur de 420 Mdh. Parallèlement, le taux moyen de sucre est passé de 16,5% (moyennes des cinq dernières campagnes) à plus de 18% cette année, permettant une production prévisionnelle totale en sucre de 170.000 t environ, avec une augmentation de la valeur de production.

Fondements du succès

C

ette année, dans la région de Doukkala, la culture de betterave à sucre a enregistré la réalisation de la totalité de la superficie programmée, soit 16.987 ha contre 12.611 ha au cours de la campagne agricole précédente (2012-13), soit une augmentation de 35%. À noter aussi que 56

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près de16.000 agriculteurs sont concernés par la campagne actuelle. Au cours des dernières années la production de la betterave sucrière dans la région a connu une nette amélioration aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif. En effet, le rendement moyen par hectare est passé de 58 t/ ha (moyenne des cinq dernières cam-

Plusieurs conditions étaient en faveur de la réussite de la campagne sucrière 2013-2014, parmi lesquelles on peut citer l’introduction des nouvelles technologies en matière de semence (généralisation de la semence monogerme), la mécanisation (généralisation du semis mécanisé, arrachage), la rationalisation et la gestion de la fertilisation, la bonne conduite de l’irrigation et la bonne programmation de l’opération d’arrachage, en plus de l’approvisionnement des agriculteurs betteraviers en intrants (semences, engrais et produits phytosanitaires). Par ailleurs, les bonnes conditions hydrauliques ont permis à l’Office régional de mise en valeur agricole des Doukkala (ORMVAD) d’assurer le bon déroulement de la campagne d’irrigation pour la culture. En effet, les réserves importantes en eaux stockées au niveau du Complexe Hydraulique Al Massira-Hansali, ont connu une nette amélioration en passant de 2,63 milliards de m3 (taux de remplissage de


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Betterave à sucre

n’a cessé d’enregistrer d’importantes performances grâce notamment à l’ensemble des partenaires intervenant dans ce secteur. La superficie qui a démarré avec 3.900 ha a atteint 18.000 ha durant les années 1990. Avec l’équipement du périmètre Haut service «Abda-Doukkala», elle a atteint, lors de la campagne 2012-13, 21 611 ha et près de 17.000 cette saison, superficie qui devrait d’ailleurs augmenter encore dans les prochaines années. Pour les responsables de la région, «les performances obtenues s’inscrivent dans le cadre du Plan agricole régional des Doukkala-Abda, qui s’est fixé comme objectifs l’extension de la superficie à 20.000 ha avec des performances en rendement moyen de 70 tonnes par ha et en taux de sucre de 18,5% à l’horizon 2020». Pour atteindre ces objectifs, le programme régional des Doukkala-Abda de reconversion à l’irrigation localisée prévoit la reconversion d’une superficie de 89.700 ha en système moderne d’irrigation à l’horizon 2020.

Principaux axes du contrat programme :

76%) à la veille de la campagne agricole 2012-2013, à 3,03 milliards de m3 (taux de remplissage de 87%) au lancement de celle de 2013-2014. Cette augmentation a permis l’allocation d’une dotation en eau de 710 millions de m3 pour le périmètre irrigué des Doukkala-Abda au titre de la campagne 20132014, dépassant ainsi de 18% celle qui a été allouée à ce périmètre pour la campagne agricole précédente. En outre, l’implication de tous les partenaires a été capitale pour la réussite de cette campagne betteravière. Ainsi, pour l’encadrement des producteurs, un programme d’animation et de communication a été mené par la DRA au niveau régional, provincial et local, de même la confiance, l’adhésion et le savoir-faire des agriculteurs betteraviers ont été décisifs. Il faut rappeler que depuis son introduction dans cette région en 1969-70, la production de sucre de betterave 58

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- Augmentation du taux d’utilisation des semences monogermes de la betterave à sucre (22.000 ha) et des boutures agréées de la canne à sucre; - Equipement de 30.000 ha en mode d’irrigation localisée - Mise à niveau des sucreries et des raffineries et l’accroissement de leur capacité de production; - Renforcement des actions de recherche-développement; - Amélioration des circuits de commercialisation de transformation et de distribution des produits sucriers. En outre, la filière sucrière participe

L

a production nationale en sucre est estimée à 425.000 tonnes, couvrant 38% des besoins du pays en la matière. Les 80.000 producteurs de la filière exploitent une superficie globale de 64.500 hectares et créent, chaque année, 9 millions de journées de travail. Les principales régions de production sont situées sur les grands périmètres irrigués à Doukkala, Tadla, le Gharb, le Loukkos et la Moulouya

fortement à la valorisation des investissements hydro-agricoles consentis par l’Etat dans le périmètre et ce par la réalisation d’un programme annuel de betterave qui varie de 22 à 25% de la superficie totale irriguée. En plus, cette activité contribue de manière substantielle à l’amélioration des revenus des producteurs betteraviers, ainsi que le développement socio-économique de la région en générant des revenus et des emplois: - 2,2 Millions de journées de travail dans l’exploitation agricole - 240 emplois permanents et 20 000 journées de travail par an sur le plan industriel - 150 000 journées de travail par an, dans la logistique d’approvisionnement de l’usine en betterave à sucre, sans compter les emplois indirects (restauration, prestations diverses,… etc.). L’activité sucrière participe d’une manière directe à la dynamisation et au développement du secteur de l’élevage laitier par la production de 60 000 tonnes de pulpe sèche et 200 000 tonnes de feuilles de betteraves utilisées comme aliment de bétails.

Organisation de la filière sucrière

Au niveau du périmètre irrigué des Doukkala Abda, l’activité sucrière est encadrée par le Comité Technique Régionale de Betterave (CTRB) constitué de tous les opérateurs du secteur: ORMBAD, APBDA, COSUMAR S.A, Province, Chambre d’agriculture … Les producteurs betteraviers organisés au sein de l’Association des Producteurs Betteraviers Doukkala-Abda (APBDA) et la sucrerie des Doukkala représentent à l’échelle régionale la Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Sucre (FIMASUCRE), créée en juin 2007. Cette fédération regroupe l’Association Professionnelle Sucrière (APS) et l’Union Nationale des Associations des Producteurs des Plantes Sucrières du Maroc (UNAPPSM) qui représente les associations régionales des producteurs betteraviers et canniers. Par ailleurs, et dans le but d’une amélioration constante de la production, l’APBDA sollicite la collaboration de chercheurs de l’Institut Hassan II dans plusieurs axes comme la lutte contre les mauvaises herbes, par exemple, et la réalisation d’études au profit de la catégorie des producteurs n’atteignant pas une production de 40 tonnes/ha.



PHYTOSANITAIRE

Tomate, principales

maladies cryptogamiques Transportés, entre autres, par le vent, la pluie ou par contact, les spores des champignons se disséminent et se déposent sur les plants de tomate. Là, profitant de conditions favorables, elles germent et pénètrent les tissus, par voie naturelle ou en profitant des blessures causées par d’autres parasites. Après une période d’incubation, les champignons se développent et les premiers symptômes apparaissent : feuilles nécrosées, rameaux tachés... La plante s’affaiblit, meurt parfois.

F

orce est de constater que les serres canariennes qui constituent la majeure partie des abris au Maroc, ont montré leurs limites en termes de gestion du climat et de résistance aux aléas (vents, pluies). Il y a lieu de se rappeler, à ce propos, les pluies inhabituelles qui avaient touché la région du Souss/Massa il y a quelques années et qui ont contribué à la création de conditions favorables au développement épidémiologique des maladies aériennes de la tomate sous serre. Il s’agit surtout de la pourriture grise (Botrytis cinerea), du mildiou (Phytophthora infestans) et de la moelle noire (Pseudomonas corrugata), qui sont des ennemis classiques, mais qui ont connu un développent tel que les producteurs ont été contrains d’arracher plusieurs centaines d’hectares de tomate sous serres. La conversion rapide vers d’autres types de serres à climat relativement plus contrôlable et plus résistantes aux aléas, apparaît aujourd’hui comme une obligation pour assurer la pérennité du secteur et une meilleure rentabilité des cultures.

Mauvaise aération

L’émergence de certaines maladies virales (TYLCV, ToCV) transmises par les mouches blanches et l’introduction de nouveaux ravageurs redoutables comme la mineuse de la tomate (Tuta absoluta) a imposé l’adoption du filet insecte-proof 60

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à faibles mailles pour augmenter l’étanchéité des abris serres. Cette mesure a sérieusement compliqué la lutte contre les maladies cryptogamiques aériennes, dont le contrôle dépend, entre autres, d’une aération adéquate à l’intérieur des serres.

Par ailleurs, l’interdiction au niveau de nos marchés destinataires, notamment l’Europe, de molécules reconnues dangereuses, la réduction des limites maximales des résidus dans les produits agricoles et l’utilisation surveillée des produits phytopharmaceutiques (Global



TOMATE GAP, Bonnes Pratiques Agricoles, Nature’s choice,…), se sont traduites par une réduction drastique de la liste des produits pesticides autorisés dans le contrôle des maladies. De ce fait, dans des conditions de forte pluviométrie, comme c’était le cas ces dernières campagnes, les fortes proliférations de maladies comme la pourriture grise et le mildiou, deviennent très difficiles à contrôler avec une liste de plus en plus restreinte de produits autorisés. Conséquence : les agents pathogènes développement des résistances aux quelques molécules utilisées. Ces maladies deviennent tout simplement ingérables, surtout quand la lutte est basée uniquement sur l’emploi des fongicide comme c’est souvent le cas vu

l’inadéquation de l’aération dans les abris serres. Les techniques culturales et les méthodes de lutte ont beaucoup évolué, mais de l’avis des professionnels, la gestion phytosanitaire des cultures est une tâche qui devient de plus en plus ardue et qui doit reposer sur la connaissance exacte de chaque ennemi.

Principales maladies fongiques

La culture de la tomate peut être attaquée par de nombreux champignons à dissémination aérienne et/ou souterraine. Ciaprès une brève description des maladies cryptogamiques aériennes les plus courantes sur tomate ainsi que les stratégies

de lutte actuellement utilisées.

Le mildiou

Le genre Phytophthora est un redoutable adversaire pour diverses cultures légumières ou ornementales. Le Mildiou de la tomate est dû à Phytophthora infestans. Symptômes - Sur les feuilles : il forme de larges taches, d’abord jaunâtre, puis brunes estompées. Le centre se dessèche rapidement, alors que, si les conditions sont favorables, le pourtour reste clair sur la face supérieure et couvert d’un duvet blanchâtre sur la face inférieure. Ce feutrage est constitué par les sporangiophores qui se développent au dessous du limbe et portent de nombreux sporanges. Le Mildiou débute souvent sur les feuilles basses en contact avec le sol, puis il s’étend rapidement à l’ensemble du feuillage. - Sur les tiges : on observe, s’étendant de haut en bas, des taches mates, noires, accompagnées d’une nécrose tissulaire qui a pour conséquence l’étranglement du plant. - Sur baies : la contamination a lieu généralement lorsque les fruits sont encore verts tout en ayant acquis leur taille définitive. On remarque au niveau de l’insertion du pédoncule ou à un emplacement quelconque, une tache brunâtre, à marque huileuse s’étendant rapidement. Sous cette tache, la chair du fruit n’atteint pas sa maturité. A l’épluchage, elle reste adhérente à la peau. La pourriture des tomates sous l’influence du Mildiou se complique par suite de l’intervention de divers champignons saprophytes et de bactéries. Elle est quelquefois à l’origine de pertes considérables. Conditions de développement Le développement de P. infestans est fortement influencé par la température et l’humidité. L’apparition des sporangîophores exige 100% d’humidité relative pendant au moins 8 h. Les spores perdent rapidement leur viabilité lorsque l’HR

Elagage des plantes après une attaque par le mildiou. 62

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TOMATE est < à 80%. Elles germent uniquement en présence d’eau. Le Mildiou de la tomate peut être considéré comme un exemple tout à fait typique d’une maladie à caractère épidémique. A partir des premiers pieds malades, la maladie s’étend rapidement aux pieds voisins. Lutte La stratégie de lutte doit en premier reposer sur les méthodes culturales et prophylactiques : rotations culturales avec des plantes non hôtes, utilisation de semences

saines, évacuation des restes du précédant cultural et l’aération adéquate des serres. L’intervention chimique doit être préventive, raisonnée et judicieuse. Pour cela, les producteurs marocains disposent de nombreux fongicides systémiques et de contact, avec un délai avant récolte (DAR) généralement compris entre 3 et 35 jours.

La pourriture grise

Botrytis cinerea est responsable de

‫كليب‬

Clip M3;11

Pour une stratégie de lutte contre l’apparition d’éventuelles résistances du Mildiou

Mildiou de la vigne DAR 28 jours

Mildiou de la tomate DAR 3 jours

Mildiou de la pomme de terre DAR 14 jours

Les bonnes raisons de choisir CLIP : Associe 2 matières actives

(Famoxadone et Mancozèbe)

Remarquable efficacité contre les mildious Résistant au lessivage Respect de l’environnement Applicable à petites doses à l’hectare Clip : Granulés dispersibles dans l’eau (WG) contenant 22,5 % de Famoxadone (groupe FRAC 11) + 30 % de Mancozebe (groupe FRAC M 3)

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pourritures et de taches fantômes sur fruits, de taches foliaires, de chancres sur tiges, de pourritures racinaires et de fontes de semis. Il est également responsable de pourriture lors du transport et de la conservation. L’attaque des fleurs, fruits, tiges commence généralement par les organes sénescents (pétales, sépales) et par les blessures. Par temps froid et humide, le champignon produit de nombreuses spores de couleur grise (d’où le nom de pourriture grise) qui assurent la propagation de la maladie. Lutte L’élimination des débris végétaux et la protection des blessures sont indispensables. Dans les abris serres, l’humidité de l’air doit être réduite par une aération adéquate. La lutte chimique contre Botrytis ralentit le développement de la maladie, mais ne permet pas d’éliminer complètement le champignon. Il existe de nombreux produits systémiques ou de contact qui donnent de bons résultats. Cependant, l’apparition de souches résistantes à certaines molécules rend parfois les traitements complètement inefficaces.


plus tôt possible, avant l’apparition des premières taches caractéristiques de l’oïdium moyennant des produits anti-oïdium systémiques ou pénétrants (le parasite étant endophyte). Par ailleurs, du fait que ce champignon sporule à la face inférieure des feuilles, les traitements doivent être exécutés avec un pulvérisateur suffisamment puissant pour que les produits atteignent cet emplacement.

L’Oïdium

L’Oïdium de la tomate est extrêmement polyphage et s’attaque à de nombreuses plantes appartenant à plusieurs familles. Symptômes L’oïdium se caractérise par son symptôme typique qui ressemble à un saupoudrage de farine sur les organes atteints. Sous une bonne loupe, ce saupoudrage se révèle être un tissu dense composé de mycélium (= filament de champignon). Pour se nourrir, il forme des organes de pénétration avec lesquels il entre dans les couches cellulaires de la feuille. Les feuilles basales sont les premières attaquées. Les conditions optimales de développement de cette maladie sont une humidité relative de 50 à 70 % et une température de 20 à 25°C. Ses symptômes peuvent être confondus avec ceux causés par la cladosporiose. Lutte Du fait que l’oïdium est transmissible entre de nombreuses plantes hôtes, il faut éviter de planter de jeunes cultures sensibles à proximité des vieilles cultures infectées. Il est également recommandé de procéder à un nettoyage du champ en fin de culture par élimination des restes de culture et des mauvaises herbes. Quant à la lutte chimique, elle doit être lancée le Agriculture du Maghreb N° 78 Septembre/ Octobre 2014

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Production

La culture de la carotte dans les Doukkala

Au Maroc il existe une complémentarité entre les principales régions de production de la carotte: El Jadida, Agadir, Berrechid, Beni Mellal et le Nord. Cependant, il existe une période creuse où on ne trouve sur le marché que de la carotte muscade (variété population cultivée principalement à Beni Mellal) qui ne satisfait pas le consommateur, mais qui s’impose traditionnellement sur le créneau de semis d’été.

D

ans la région des Doukkala, la production de carotte est localisée dans deux zones, Chtouka-Azemmour et Oualidia. En termes d’importance et avec une superficie de 1.500 ha (dont 200 à 300 en production d’été), elle occupe la troisième place après les régions de Berrichid (4.000 ha cette année) et Agadir (1.200 ha). En termes de choix variétal, la région d’Oualidia se distingue par l’utilisation de variétés de sable (population) type muscade, multipliées par des producteurs spécialisés, alors que dans la région de Chtouka Azemmour les producteurs ont une préférence pour les variétés hybrides. Ces dernières 66

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répondent mieux aux critères de production et aux exigences des consommateurs qui préfèrent des racines de couleur orange vive, de belle forme et sans radicelle et chevelure.

Opportunités pour la région

La région de Doukkala, caractérisée par à un hiver doux et de faibles amplitudes thermiques, offre aux producteurs la possibilité d’arriver les premiers sur le marché avec des carottes fraiches, grâce à l’utilisation des variétés hybrides précoces. La valorisation sur le marché est garantie au moment où il n’y a que de la muscade. Les hybrides précoces utilisés par les producteurs ont été conçus spécialement pour les sols sableux

(Eljadida-Oualidia) à sablo-limoneux (Chtouka Azemmour), plus favorables que les sols argileux de Berrechid, surtout lors des périodes pluvieuses. Dans la région les semis sont généralement effectués entre septembre et janvier. Pour le créneau carotte primeur, le plus précoce à l’échelle nationale, les semis sont réalisés en septembre-octobre pour une récolte en février-mars et les récoltes s’y étalent sur deux mois environ. La région de Berrechid arrive sur le marché un mois plus tard (mai) et la production s’étale sur une grande partie de l’année, en raison de la conservation de la carotte dans le sol jusqu’aux mois d’octobre-novembre. Cette méthode de conser-



vation est spécifique à la région de Berrechid en raison de la qualité de son sol (lourd) et de l’absence de stockage en frigos. A noter que des producteurs de Berrechid, plus avancés techniquement, se sont lancés dans la production dans la région de Tnin Chtouka, participant ainsi à tirer vers le haut la technicité de la filière. Ces producteurs ayant constaté une absence de leur part dans le segment le plus précoce (absence défavorable commercialement) se sont implantés plus au sud pour s’assurer une présence continue sur le marché. En effet, profitant de la production combinée de la région de Berrechid avec celle de

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Chtouka, ils sont présents toute l’année, présence qui leur permet la fidélisation de leur clientèle et des bénéfices plus conséquents.

Evolution technique

A l’image de Berrechid, qui est une référence en termes de technicité, la région Chtouka doit évoluer vers des pratiques culturales plus adaptées et qui permettent aux variétés hybrides d’exprimer pleinement leur potentiel de production : préparation du sol, semis mécanisé, irrigation GàG qui assure une meilleure répartition de l’eau et évite les problèmes de maladies du feuillage qu’entraine l’utilisation des systèmes par aspersion. A noter que pour une meilleure productivité, le lit de semences doit être préalablement préparé avec un matériel adapté : le cultirateau. L’un des problèmes également à résoudre reste le semis à la volée (grande densité engendrant des carottes minces). Or, la mécanisation du semis permet, en plus de la réduction des coûts de main d’œuvre et de la quantité de semences utilisées, de profiter des avantages du goutte à goutte et de la fertigation. Le semoir permet la mise en place des semences à une profondeur et à une distance régulières, et de ce fait

un meilleur développement des carottes (bonne aération et bon accès à la lumière, d’où une moindre incidence des maladies). Le semis mécanique supprime également l’éclaircissage (perte de semences), une opération coûteuse en temps et en argent, mais indispensable en cas de semis à la main. A la fin on se retrouve avec une densité réduite (750.000 plants par hectare) d’où l’intérêt du semis mécanisé qui assure le double de cette densité. Par ailleurs, la région se caractérise par des petites parcelles de 1-2ha, ce qui ne justifie pas l’introduction du semoir. Cependant, moyennant une organisation en coopératives par exemple, les producteurs pourraient bénéficier de ce matériel subventionné et rapidement amorti grâce à l’amélioration des rendements et de la qualité.

Réflexions :

Pour M. Guillaume Dumiot, directeur de Vilmorin Atlas, actuellement il n’y a pas de segmentation du marché et la commercialisation reste traditionnelle, en vrac avec achat sur parcelle ou envois vers les souks ou les marchés de gros. Pour l’avenir de la filière, il est nécessaire d’anticiper l’évolution des tendances de consommation à travers les grandes et moyennes surfaces (GMS). La segmentation dépend: - de la zone de production : la production de primeurs ne peut pas se faire partout. La précocité est un facteur incontournable (Chtouka-Doukkala) - de la méthode de conduite : semis, irrigation, réalisation des travaux - des variétés : certaines sont plus adaptées à un type d’utilisation et segment de marché plutôt qu’à un


carotte autre - du type de récolte : en frais ou conservation dans le sol avant commercialisation Ainsi, la vente en bottes, en sachets de 2-3 kg (en frais) ou en barquettes nécessitent le recours aux variétés et aux techniques adéquates. Sur le plan de la Commercialisation, M Hachmi Garmah (Respnsable de Développement gamme Bejo Zaden) regrette la désorganisation du marché, causée par la concurrence entre producteurs, chacun raisonnant individuellement sans prendre en considération les intérêts de la filière en tant que telle. De la sorte, la rentabilité de la culture a conduit à une plus grande concentration des superficies. De nombreux producteurs sont passés par exemple, de 40-50 ha à des exploitations intensives dépassant 100 ha et atteignant même 120130 ha. En fait, ces agriculteurs estiment que dans tous les cas, ils sont gagnants : avec un rende-

ment de 80 ou 100 t, même vendue à 1 dh/ kg, leur recette serait de 80 à 100.000 dh et sachant que le coût de production atteint au maximum 40.000 dh/ha, irrigation comprise, le bénéfice reste conséquent (40-60.000 dh/ha). Il souligne que les producteurs de carotte ne sont pas conscients des avantages que pourrait leur apporter une organisation professionnelle, qui constitue la clé pour le développement et l’avenir de la filière : ils pourraient gagner encore plus grâce à une bonne organisation de la profession. Par ailleurs, et sur le plan technique, poursuit M. Hachmi, la production gagnerait à l’avenir à renforcer la mécanisation des processus essentiellement de semis et de récolte. De même, que la réticence des producteurs vis-àvis de la conservation frigorifique de la carotte devrait être levée. Malheureusement, et malgré de

nombreuses visites à l’étranger destinées à les mettre au courant des dernières avancées en Europe et des possibilités d’évolution susceptibles d’être apportées au Maroc, ils restent sceptiques quant aux avantages de la conservation en chambres froides. Il rappelle que le cycle de production-conservation dans le sol dure pratiquement toute l’année, contribuant à occuper et épuiser le sol pour les cultures suivantes, à amplifier les problèmes phytosanitaires (nématodes, maladies, …) etc.

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Dossier Espagne

L’Espagne,

fournisseur de choix pour l’agriculture marocaine

P

ays à longue tradition agricole, l’Espagne possède aujourd’hui l’une des agricultures les plus importantes d’Europe et l’une des plus dynamiques au monde. Ses conditions climatiques (températures, précipitations, altitude) ont l’avantage d’être très diversifiées, mais sont difficiles dans certaines régions (Sud) surtout comparées aux autres pays européens. Ces conditions permettent à l’Espagne d’assurer une production agricole diversifiée garantissant son autosuffisance et des exportations parmi les plus impor-

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tantes en Europe et au monde. Les productions espagnoles sont généralement caractéristiques du bassin méditerranéen et la filière se positionne à la fois sur des produits de qualité et d’authenticité, et sur des productions intensives compétitives destinées à l’exportation. Les produits phares sont les légumes et les fruits, y compris les agrumes (premier rang mondial pour l’exportation d’oranges) et les olives (premier producteur mondial d’huile d’olive). Par ailleurs, les capacités industrielles des entreprises espagnoles d’agrofourniture se sont accompagnées d’un grand dynamisme

commercial et entrepreneurial. Le marché marocain est bien connu des entreprises espagnoles qui ont une préférence marquée pour le secteur agricole et de nombreuses sociétés se sont implantées dans différentes régions agricoles du pays. Dans ce dossier sur l’agriculture espagnole, nous présentons plusieurs entreprises qui contribuent déjà au développement de l’agriculture marocaine par leur apport technologique et leur savoir faire dans les domaines de : l’emballage, l’irrigation, la fertilisation, l’agro-équipement, le stockage, la production de plants, etc.


COMERCIAL QUÍMICA MASSÓ

Des produits innovants pour les cultures méditerranéennes La société espagnole COMERCIAL QUÍMICA MASSÓ, S.A., créée en 1960 est spécialisée dans la production, la formulation et la commercialisation de spécialités chimiques sous sa propre marque et sous des marques de distributeurs. L’entreprise compte actuellement 300 employés répartis dans différents secteurs comme l’agriculture, la jardinerie, la santé environnementale, les cosmétiques, l’alimentation, les caoutchoucs, les peintures, la céramique, le textile, etc. Dans son catalogue, l’entreprise a développé une gamme de produits inno-

vants, déjà très performants sur

le marché espagnol et à l’export. La plupart de ses produits sont spécialement adaptés pour les cultures méditerranéennes comme les légumes, les agrumes, les olives, les fraises… très développées dans les pays du Maghreb. Les produits phares sur ces marchés sont : GROWEL, ZELSIUS, MAGMA, WELGROS VARIOS, RAYPLEX Les départements technique, marketing et commercial de l’entreprise sont au service des clients pour répondre à tous leurs besoins. www.cqmasso.com

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Dossier Espagne AGUIRRE est l’un des principaux fabri-

cants de machines agricoles en Espagne et aussi l’un des plus anciens (1950). En 2012, l’entreprise a connu sa troisième extension : l’usine actuelle établie sur un terrain de cinq hectares, compte 16.000 m2 de surface couverte. Elle emploie 72 salariés et elle y réalise l’intégralité de ses machines : la conception du projet, des plans, des prototypes et la fabrication, avec soudure robotisée, grenaillage et peinture en poudre. L’entreprise fabrique des épandeurs d’engrais, des semoirs pneumatiques à céréales et des pulvérisateurs: trois

familles de produits disponibles en versions portées et traînées. Á l’export, AGUIRRE est présent en France et au Royaume-Uni, en Italie et en Irlande, au Portugal, en Roumanie, Bulgarie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Algérie et Amérique du Sud. La qualité, le savoir-faire, l’attention aux clients et la flexibilité de notre entreprise familiale sont très appréciés par ses clients. www.aguirreagricola.com

LAMA

Lance une nouvelle vanne révolutionnaire Le fabricant de filtres LAMA Sistemas de Filtrado commercialise une nouvelle vanne de nettoyage, sous le nom de GLOBO PLASTIC. Cette nouvelle vanne est un produit totalement révolutionnaire pour le marché des vannes de nettoyage de filtres. Il s’agit d’une vanne trois voies, injectée en polyamide renforcé par de la fibre de verre pour résoudre les problèmes typiques des eaux corrosives. LAMA a mis au point une forme géométrique épurée pour faciliter sa fabrication pendant le processus d’injection. La vanne GLOBO PLASTIC est fabriquée d’une seule pièce et

Agricola Gil

et la pomme qui a du goût Agricola Gil, S.L. est une société familiale espagnole spécialisée dans la production et la commercialisation de fruits de qualité cultivés dans la vallée du Jalón, affluent de l’Ebre, le principal fleuve du nord de la péninsule ibérique. La vallée du Jalón est l’une des régions espagnoles traditionnellement productrice de fruits. Son climat sec et l’eau délivrée l’été par les montagnes environnantes ont permis le développement des cultures fruitières depuis plus de 2000 ans. Parmi les variétés de fruits cultivés et commercialisés par Agricola Gil, la pomme Golden allie volumes et qualité. Elle est également reconnue pour sa saveur

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dans un format compact avec des composants qui permettent son utilisation dans des conditions de pressions extrêmes. Le service d’ingénierie de LAMA a étudié dans les moindres détails, au travers de calculs analytiques et informatiques, la forme la plus adaptée pour une meilleure hydrodynamique. L’utilisation de chaque composant, structurel ou fonctionnel, a été minutieusement étudiée. Cette vanne aux performances remarquables peut être utilisée comme dispositif de nettoyage de tout type de filtre. Elle résiste aux eaux les plus dures, une qualité qui permet une plus grande polyvalence d’utilisation comparée aux autres vannes de nettoyage proposées aujourd’hui sur le marché international.

www.lama.es

sucrée et sa texture fondante. Le climat de cette région, le nombre d’heures d’ensoleillement élevé pendant la saison et le mode de culture traditionnel permettent une accumulation optimale de sucre dans le fruit, ce qui la distingue facilement des Golden produites dans d’autres régions. Elle est d’une couleur jaune vif intense et avec des lenticelles très visibles. En été, les températures

très élevées favorisent la production de fruits à chair sucrée et fondante, faisant le bonheur du plus grand nombre, y compris des enfants et des personnes âgées. Actuellement, Agricola Gil recherche des agents commerciaux ainsi que des distributeurs au Maghreb. www.agricolagil.com

Agrícola Gil S.L

Ctra. Nacional II km 272,2 50100 - La Almunia de Doña Godina (Zaragoza) - Espagne Tél. : +34 976 81 22 40 - Fax : +34 976 81 20 13 agricolagil@agricolagil.com

7D07A

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Dossier Espagne Conseils de Culture pour : - La plante est de taille moyenne avec un système radiculaire développé et s’activant rapidement, les plantations sont très homogènes dès les premiers jours. - Splendor végète très peu, il est donc conseillé au départ d’apporter des fertilisants permettant de développer la végétation. On recommande aux producteurs de Huelva, d’Italie, de Grèce ou encore du Nord du Maroc d’utiliser la méthode générale appliquée aux variétés traditionnelles. - Lorsque des bourgeons apparaissent, on change les apports d’engrais en réduisant le nitrogène d’environ 20% par rapport aux variétés traditionnelles. Les niveaux de calcium et de potassium devront être maintenus,

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voire même augmentés par des apports foliaires et radiculaires pour donner une meilleure consistance au fruit. - Le fruit mûrit durant l’hiver et possède une couleur rouge et uniforme - Cette variété précoce est très productive et assure un rendement abondant et régulier jusqu’à la fin de la campagne. Il est très important d’augmenter la fréquence de récolte à mesure que les températures augmentent. Même en fin de campagne, on obtient de forts rendements et des fruits de bonne qualité. Pour tout renseignement complémentaire sur Splendor, contacter le service technique de Viveros El Pinar à cultivo@ splendor.es


Les nouvelles variétés de Planasa disponibles au Maroc Au cours des dernières campagnes fraise, la variété Sabrina a connu un développement important dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Cette variété, obtenue et enregistrée par Planasa, a été lancée en 2010. «Sabrina est une variété précoce, avec une bonne productivité, un beau calibre, un bon goût et une bonne tenue au transport. De plus sa forme est régulière », confirme-t-on

Adelita PLANASA

chez Planasa. Ces qualités en ont fait une variété cultivée aussi bien pour le marché du frais que pour l’industrie. Planasa propose également des variétés plus précoces comme Sahara et Safari. Sahara est caractérisée par des fruits de taille intermédiaire entre Candonga et Sabrina et une couleur rouge intense. Safari est une variété peu vigoureuse

adaptée aux semis précoces. Planasa fournit une gamme de variétés de fraises, framboises, myrtilles et mûres. De plus, l’entreprise a développé une offre en fruits à noyau également disponible au Maroc. À cet égard, l'entreprise propose une gamme de variétés de pêches, nectarines, pêches plates et nectarines plates, précoces ou tardives.

Sahara PLANASA

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Yara reprend ZIM Plant Technology Yara a intégré sous son giron la société allemande ZIM Plant Technology GmbH, fabricant de capteurs d’eau. Cette opération lui permet désormais de pénétrer le secteur de la gestion agricole de l’eau. « Pour Yara, il s’agit d’un pas stratégique vers un nouveau secteur d’activité de l’agriculture de précision. C’est également une réponse à notre stratégie Création d’Impact axée sur la rareté des ressources » déclare Egil Hogna, Vice-Président Senior et responsable du département Downstream chez Yara.

ZIM Plant Technology commercialise des capteurs d’eau de haute technologie destinés aux systèmes d’irrigation de haute précision avec pour conséquence une nette amélioration de la productivité et une meilleure utilisation de l’eau : « Nous intégrons le savoir-faire et la technologie aux solutions existantes pour la nutrition des cultures. Nous ajoutons ainsi de la valeur à notre offre pour l’agriculture irriguée. Ceci améliore clairement notre leadership dans le segment croissant de la fertirrigation. » explique M. Hogna.

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Plusieurs avantages peuvent motiver l’agriculteur à utiliser cette technologie : une réduction de sa consommation d’eau, une augmentation de la productivité et de sa qualité. Ces outils d’irrigation de précision conjugués au savoir-faire de Yara en matière d’apports de fertirrigation permettent aux deux sociétés d’être présentes sur plus de marchés. La société ZIM Plant Technology GmbH a mis au point une technologie très avancée et fiable permettant de surveiller l’état hydrique des cultures. « Après avoir reçu plusieurs prix de l’in-

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novation, je suis ému de voir qu’à présent mon invention sera commercialisée à grande échelle grâce à Yara » a déclaré le professeur Dr. Ulrich Zimmermann, fondateur de ZIM Plant Technology GmbH. A l’avenir, la disponibilité en eau courante sera l’un des enjeux mondiaux les plus importants. Aujourd’hui, l’agriculture utilise environ 70% de l’eau disponible. Si d’ici 2030, l’eau n’est pas utilisée à bon escient, les besoins en eau du secteur agricole seront supérieurs aux ressources disponibles. Selon une estimation, l’utilisation des capteurs hydriques réduit l’apport en eau de 20%. L’accord signé entre les deux sociétés est effectif depuis le 1er janvier 2014. YARA propose des solutions pour une agriculture durable et respectueuse de l’environnement. Ses fertilisants et

programmes de nutrition des cultures permettent de couvrir les besoins alimentaires de la population mondiale croissante. Ses produits et solutions réduisent les émissions, améliorent la qualité de l’air et assurent des opérations sûres et efficaces. Créée en Norvège en 1905, Yara est présent dans plus de 150 pays. Avec pour principale priorité : la sécurité. ZIM Plant Technology GmbH développe, fabrique et commercialise des systèmes de capteurs qui préservent les plantes sans les blesser et qui mesurent en temps réel et avec une grande précision la situation hydrique des plantes à feuilles, cultivées aussi bien en serre qu’en plein champ. www.zim-plant-technology.com www.yara.com


SYSTEMES CHAMSA URAPIVOT

Des pivots à la pointe de la technologie URAPIVOT est un centre pivot doté de technologies de pointe. Il est conçu par la société GRUPO CHAMARTIN, fabricant espagnol de matériel d’irrigation. Le premier URAPIVOT est sorti des lignes de production dans les années 1980 et aujourd’hui, de nombreuses améliorations ont été apportées pour répondre aux exigences d’une agriculture de pointe fortement automatisée. Parmi les points forts de ce développement : URANET : partout, le contrôle total sur les pivots et rampes grâce au programme de gestion simple et intuitif Plusieurs types de tableaux de commande sont disponibles dans la gamme, du cadran électromécanique classique avec les opérations de fonctionnement de base, au cadran très sophistiqué URAPIVOT CONTROL URANET avec lequel il est possible, en plus des opérations de base, de : - Modifier l’intensité de

l’irrigation - Changer la direction, contrôler la machine à distance - Contrôler l’humidité, les indicateurs de pression (débit d’’irrigation, consommation des moteurs, etc) - Contrôler les données par GPRS / 3G - Configurer un nombre illimité de secteurs grâce au GPS 360 - Contrôler les pompes - Contrôler la fertilisation - Activer une alarme antivol - Contrôler la fermeture des buses - Ouvrir la vanne principale

- Activer une minuterie de démarrage - Programmer URANET de façon hebdomadaire - Connecter un PC au pivot (facultatif ) - Contrôler le débit d’irrigation, l’approvisionnement en eau - Activer ou désactiver les asperseurs des extrémités de la rampe, contrôler la fertigation

pivot le meilleur système d’irrigation avec : - Un coût d’installation faible - Un haut niveau d’automatisation - De faibles coûts d’entretien (500€/an) - Un faible besoin en main d’œuvre - Un champ exempt d’obstacle

Toutes ces avancées permettent de tracer plus facilement les cultures grâce à un contrôle rigoureux tout en limitant les déplacements sur l’exploitation. Tous ces facteurs font du

Les pivots et rampes d’irrigation sont distribués au Maroc par UNIVERS RIEGOS à Temara (Rabat) et en Algérie par SARL CHAMSA.

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ULMA La solution Fruits et Légumes qui s’adapte le mieux à vos besoins

Avec plus de 50 années d’expérience et de leadership en Espagne, ULMA Packaging a acquis une grande notoriété en tant que fournisseur spécialiste de l’emballage des fruits et légumes, en mesure de proposer les solutions les plus complètes et les plus innovantes en matière d’équipement et de systèmes d’emballage. Les solutions d’emballage proposées par ULMA Packaging constituent une véritable barrière protectrice contre la multiplication des bactéries évitant ainsi contamination et détérioration du produit. Les emballages maintiennent ainsi la saveur et les arômes des produits jusqu’au moment de leur consommation. En collaboration avec les Centres Techniques, ULMA a développé des systèmes d’emballage élaborés avec ajustement de la perméabilité du film garantissant aux différents produits un taux de respiration idéal avec, si nécessaire, apport de gaz protecteurs. Grâce à la technologie Ulma, la vie des fruits et légumes est prolongée au maximum.

Solutions d’emballage sous Flowpack

Machines haute performance pour un conditionnement à l’unité ou en continu avec trois soudures réalisé avec 1 seule bobine de film. En fonction du produit, conditionnement avec ou sans barquette.

Solutions d’emballage thermoscellé

Machines semi-automatiques et automatiques avec, sur option, ajout de gaz protecteurs pour allonger la durée de vie des produits. Les produits sont déposés sur les barquettes préformées que la machines opercule avec un film tenant lieu de couvercle.

Solutions d’emballage vertical

Machines automatiques d’ensachage dédiées aux produits permettant un emballage vertical.

De plus, l’emballage améliore incontestablement la présentation du produit et constitue un support idéal pour transmettre informations commerciales et traçabilité durant les différentes étapes de la commercialisation des fruits et légumes. La gamme complète des systèmes d’emballages proposés par ULMA a propulsé le fabricant au rang de référence mondiale, pour qui chaque besoin trouve une réponse adéquate.

Solutions d’emballage thermoformé

Machines automatiques pour emballage sous vide et/ou sous atmosphère contrôlée

Solutions d’emballage en film extensible

Machines semi-automatiques ou automatiques pour différentes tailles de barquettes dans lesquelles les fruits sont déposés puis enveloppés automatiquement dans un film étirable.

Ulma complète ses solutions d’emballage par une offre additionnelle de matériels, ce qui lui permet de

proposer à ses clients des lignes complètes, depuis la prise en charge automatique du produit jusqu’à la palettisation finale.

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Dossier Espagne Atlántica Agrícola

Garantie de qualité - Agriculture responsable et Recherche - Développement et Innovation

La société Atlántica Agrícola, créée en 1982, a tout d’abord centré son activité sur le développement de produits à base d’acides humiques, puis a étendu sa gamme avec la conception de l’engrais Biocat-15, engrais pionnier avec lequel l’entreprise révolutionna le secteur. Depuis, elle est en croissance permanente, surtout au niveau international. En effet, après un développement des ventes en Europe et en Afrique du Nord, l’entreprise s’est rapidement tournée vers le continent américain et s’est implantée dans toute l’Amérique Latine. Aujourd’hui, la société Atlántica Agrícola s’est également positionnée dans les pays de l’Est. Elle compte désormais sur un solide réseau de distribution, composé de distributeurs exclusifs dans 58 pays et repartis sur 4 continents, ainsi que sur une structure propre intégrée, composée de filiales situées au Mexique, au Guatemala, au Honduras, au Costa Rica et au Brésil. Depuis le début, l’entreprise s’est centrée sur la Recherche, le Développement et l’Innovation de ses produits. Depuis plusieurs années déjà, elle a concentré ses efforts sur les extraits botaniques, les bio-insecticides et les biostimulants, d’où la naissance de BioAtlántica, un important projet et un grand investissement en Recherche et Développement situé au Honduras, où l’on trouve une grande variété d’extraits végétaux.

Stratégie corporative

Atlántica Agrícola propose toute une gamme d’engrais de spécialités, de biostimulants, de correcteurs humiques, de correcteurs de carences, d’extraits végétaux et de phytofortifiants dans un catalogue très complet destiné à un grand nombre de distributeurs et d’agriculteurs à l’échelle mondiale. La société a basé sa stratégie d’entreprise sur trois paramètres lui permettant de développer sa croissance tant à l’échelle nationale qu’internationale : - La garantie de qualité de ses produits, conformes aux normes ISO et, en tant qu’entreprise fabricante d’engrais, certifiée dans le respect des conditions dictées par le Décret Royal 824 (Espagne), ce qui sans aucun doute lui permet de se démarquer des autres entreprises du secteur. - L’agriculture responsable, avec pour but la réduction de son impact sur l’environnement. Atlántica Agrícola a également obtenu de nombreuses certifications en production écologique. - La Recherche et le Développement permanents avec un personnel hautement qualifié, aussi bien sur ses sites espagnols que dans ses filiales ou dans son réseau de distribution.

Perspectives

Les projets les plus importants de la société Atlántica Agrícola à court et moyen terme sont centrés sur le maintien de sa politique de développement, en consolidant sa présence en Amérique, dans les Pays du centre et de l’Est de l’Europe et en Asie. L’entreprise continue à investir dans la Recherche, le Développement et l’Innovation afin d’offrir au secteur agricole de nouvelles technologies et des produits innovants. www.atlanticaagricola.com

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AFEPASA

La compagnie soufrière entre dans le monde des engrais Une nouvelle gamme d’engrais à base de soufre élémentaire (S) sous différentes formes (granulés, pellets et prochainement liquide) pour traiter les principales cultures et apporter les bénéfices d’une fertilisation soufrée. Le soufre est mondialement considéré comme le quatrième élément le plus important pour la nutrition végétale, après l’azote (N), le phosphore (P) et le potassium (K). D’une part, il réduit efficacement le pH du sol (certains éléments sont à disposition de la plante mais ne peuvent pas être assimilés en raison du pH élevé), il aide à évacuer les excès de sels et agit en synergie avec l’azote, ce qui rend ce dernier plus assimilable. D’autre part, c’est un élément essentiel pour la nutrition végétale, indispensable à la formation de la chlorophylle, des enzymes et de certaines vitamines. Le soufre est un composant des aminoacides et favorise la synthèse des protéines. Les nouveaux engrais sont formulés à base de soufre élémentaire (S) et non SO3, de sorte qu’après son oxydation, une quantité 2,5 fois plus élevée en SO3 sera disponible pour la plante. Parmi la gamme de produits AFEPASA, on remarquera :

Nom

Solfocomplex : ce sont des engrais granulés CE, avec différentes proportions en soufre élémentaire et en NPK. La proportion importante de soufre élémentaire en fait une ligne de produits uniques sur le marché. Leur dissolution rapide au contact de l’eau permet une réduction rapide du pH du sol. Afesol agit comme un amendement, réduisant de façon rapide et efficace le pH du sol tout en éliminant l’excès de sels. Solfourea SCU, il s’agit d’un granulé d’urée recouvert de soufre et d’un polymère permettant une libération progressive. Son utilisation par la plante est donc optimisée y compris dans le temps. Ceci réduit également les pertes par lessivage et évaporation, et donc le nombre d’application d’azote. Les pellets avec matière organique d’origine bovine et avicole, obtenus à partir de la fermentation naturelle, sans pathogène, ni semence ni métaux lourds. Ils apportent de la matière organique et des microéléments permettant d’améliorer la structure du sol, tout en facilitant son drainage et en augmentant sa capacité de rétention d’eau. Ils améliorent ainsi l’environnement dans lequel se développent les plantes. www.afepasa.com

M.O.

N

P

K

S

Mg

Fe

pH

Solfocomplex 40

4

6

12

40

2

1

Solfocomplex 30

4

6

12

30

Solfocomplex 20

12

5

5

20

--

Afesol

0,4

4,2

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4

2

Solfourea SCU

27

20

Bioazufre 25

34

2,5

2

1,5

25

4-5

Aferro

40

1,5-2

1,5-2

1,5-2

10

5

Granulé

--

Pallets

5

5,5-6

Le contenu de S est exprimé en S élémentaire, pas comme SO3.

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Dossier Espagne

EUROSEMILLAS :

Précocité et haute qualité gustative Un programme de recherche et développement variétal a pour objectifs d’apporter de nouvelles solutions aux problèmes et d’adapter la recherche pour apporter de nouvelles opportunités aux producteurs. Le programme de l’Université de Californie, représenté par l’entreprise espagnole Eurosemillas, applique ce concept depuis de nombreuses années, ce qui lui permet aujourd’hui de proposer aux producteurs marocains des variétés de fraises qui répondent parfaitement à la demande des trois piliers du secteur: le marché d’ex-

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portation, l’industrie et la consommation locale. En effet, les variétés précoces de fraises San Andreas et Benicia permettent d’atteindre ces objectifs, grâce à une longue tenue post-récolte et une haute qualité gustative. Leur qualité exceptionnelle a été confirmée par différents panels de consommateurs. Elles favorisent la consommation et fidélisent le consommateur. Grâce à leur précocité, dès le mois de décembre, les producteurs marocains se positionnent sur le marché de contre-saison, tout en main-

tenant des niveaux de prix élevés aussi bien au stade production q u ’ a u stade distribution.

www.eurosemillas.com


Solutions d’emballages innovantes et personnalisées Créée en 2004, l’entreprise INDESLA, au capital 100% espagnol, a su se faire une place sur le marché de l’emballage. En effet, sa compétitivité est due à son autonomie technologique, à sa proximité avec les zones de production et son adaptation aux exigences de chaque client et marché cible. Cette entreprise familiale est spécialisée dans la fabrication d’emballages plastique. Le PET est la matière première pour la fabrication de ses produits qui répondent d’une part à l’objectif commercial très précis défini depuis la création de l’entreprise : atteindre 0 résidus. Ils répondent ainsi aux exigences de la grande distribution, pour qui la conscience environnementale et le besoin de présenter des produits attractifs sur les linéaires sont très importants. « Le PET est très présent et il permet de proposer des emballages à base de PET recyclé (R-PET), beaucoup plus transparents et avec une brillance nettement supérieure à ce qu’offre le

PP », explique Alessandro Putin, directeur commercial de la société qui réalise l’ensemble du processus : laminage du plastique, thermoformage de l’emballage ainsi que sa commercialisation.

Valeur ajoutée

Face aux grandes multinationales, INDESLA se démarque de ses concurrents en basant sa stratégie de vente sur la valeur ajoutée. « Nous disposons d’un département de Recherche et Développement très expérimenté dans le secteur du plastique et exclusivement dédié aux nouveaux procédés et produits », ajoute Alessandro Putin. L’un des points fort de l’entreprise est son autonomie technologique qui lui permet d’optimiser ses coûts de production et d’adapter la fabrication aux exigences de ses clients. INDESLA est proche de ses clients, ce qui lui permet de répondre rapidement à leurs demandes tout en leur offrant un service hautement qualitatif. Actuellement, les exigences en matière d’emballage changent et en plus des pré-

occupations environnementales, la tendance est à l’optimisation des coûts logistiques, à l’optimisation de la conservation des produits pendant le transport longue distance et au développement de formats adaptés aux marchés cibles. « Il est très important d’être en contact quasi quotidien avec nos clients, pour leur proposer des solutions d’emballage personnalisées : étude initiale du projet, fabrication des outils et lancement ultérieur du produit. », explique Alessandro Putin. INDESLA est avant tout un partenaire technologique capable de développer de nouveaux emballages pour optimiser le positionnement de nouveaux produits sur différents marchés. Sa force réside dans son autonomie technologique et sa proximité avec ses clients. L’entreprise sera présente au SIFEL Agadir 2014, du 13 au 16 Novembre. www.indesla.com

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Dossier Espagne

Ribawood, la gamme s’élargit Ribawood, entreprise espagnole basée à Zaragosse fabrique des palettes, des box et des caisses en plastique. Cette année, la société a investi près de 1 200 000 Euros pour l’achat de machines Uniloy et de nouveaux moules afin de répondre à la demande des nouveaux marchés. En effet, aujourd’hui, 30% de son chiffre d’affaires correspond aux exportations. La société attend une augmentation de ce chiffre grâce à l’intégration de nouveaux produits dans son catalogue. Par-

mi ceux-ci on remarquera la palette Universal 1200x1000 avec une possibilité de 3 ou 5 patins et une surface lisse ou perforée. Il est également possible d’intégrer des bandes anti-adhérentes. Un coût moyen et des caractéristiques adaptées aux produits délicats couplés à un poids léger donnent à cette palette un excellent rapport qualité/prix. La nouvelle palette Universal 1200x1000 de Ribawood est une palette très polyvalente, pour un usage très varié.

La société espagnole continue à développer ses implantations à l’international. Ribawood sera présent au salon de l’Emballage à Paris du 17 au 20 Novembre 2014, sur le stand 6N 142, où sera exposée une gamme importante de matériels, parmi lesquels la palette Universal et le système Bottle Container, conçu pour le transport des bidons d’eau à la verticale, permettant ainsi un gain d’espace de 12% pour le même coût. Ribawood exposera également le Trolley : une demi-palette avec des roues, facile à empiler. Ribawood affirmera également sa présence au Maroc et sera présent sur les salons de référence dans le secteur. Aujourd’hui, les exportations représentent 30% du chiffre d’affaires de Ribawood et les ventes nationales 70%. L’entreprise compte investir 1 200 000 Euros cette année et 1 000 000 Euros en 2015. www.ribawood.com

Fabricant de palettes, de caisses et de conteneurs plastique Innovation et Développement constants

Ribawood, S.A : Pol. Ind. San Miguel, Sector 4 C/ Albert Einstein, 2 50.830 Villanueva de Gállego (Zaragoza) - España

Tél. : +34 976 44 33 00 - Fax: +34 976 443 449 - Mail : comercial@ribawood.com - www.ribawood.com

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Réduire les dommages causés pendant la récolte des agrumes est possible Ramon Manzana S.L. est un fabricant de pinces pour la récolte des agrumes. À travers sa marque Manzana-Nules, l’entreprise met au point des solutions pour une récolte de qualité en réduisant les dommages causés sur les fruits. Elle met l’accent sur la nécessité de réduire les pertes pendant la récolte dans un marché toujours plus exigeant sur les prix à la source et avec pour objectif de meilleurs résultats sur l’exploitation. Pour mesurer avec précision la réduction des dommages réalisée grâce à l’utilisation de ses pinces, Ramon Manzana, S.L. a signé un accord avec l’IVIA (Institut de Recherches Agronomiques de Valencia), organisme de renommée mondiale en ce qui concerne les agrumes. Pendant cette étude, les blessures sur la peau des fruits ont été analysées

et classées en trois catégories : blessures graves, moyennes et légères. Il est à noter que les blessures légères sont celles qui font le plus de dégâts lors de la commercialisation. En effet, parfois ces blessures passent inaperçues lors du contrôle visuel des fruits. Elles évoluent pendant le stockage et le transport et peuvent affecter aussi bien le fruit porteur que les fruits avoisinant. Les blessures moyennes et sévères, celles qui sont visibles, sont très largement réduites grâce aux pinces Manzana-Nules et leur impact s’en trouve très largement diminué. Ce sont donc les dommages superficiels légers qui provoquent le plus de dégâts et engendrent davantage de retours produits. Avec la pince de Ramon Manzana S.L. ces blessures sont réduites de 67%, chiffre significatif qui encourage

les producteurs d’agrumes à l’utilisation de la pince. Ces résultats sont doublement satisfaisants pour Ramon Manzana S.L. : d’une part le travail de recherche réalisé durant des années est concluant et, d’autre part, la satisfaction des producteurs disposant d’un outil indispensable, certifié par l’IVIA, pour réduire significativement leurs pertes. Pour Ramon Manzana S.L., cette réussite est une motivation supplémentaire dans la poursuite de ses recherches et l’étude de futurs modèles pour une récolte encore plus facile et surtout toujours plus rentable. Pour plus d’informations sur cette étude : www.manzana-nules.com/estudioivia

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Dossier Espagne

Silos Córdoba

Solutions personnalisées pour le stockage Silos Córdoba est une entreprise espagnole basée à Córdoba qui exporte dans 45 pays. En 20 ans, son chiffre d’affaire a été multiplié par 45 et elle a atteint la centaine d’employés. La société fut créée en 1975 pour apporter des solutions de stockage dans le secteur de l’élevage au niveau national. Aujourd’hui, la société propose toute une gamme de silos qui concurrencent les entrepôts de stockage de grain. L’entreprise affirme que

le système de stockage par silos coûte moins cher que les entrepôts de stockage. Elle le revendique à l’échelle mondiale. En effet, l’entreprise a su exporter son savoir-faire à travers des milliers de projets de fabrication et de montage de silos métalliques, pour l’agriculture et l’élevage dans la moitié du monde. Silos Córdoba travaille sur le plan local, régional et s’étend sur de nombreux pays depuis la moitié des années 90 grâce à ses dizaines d’antennes commerciales. Cette année, Silos Córdoba a été primée « Cordouane de l’année » pour les performances de l’entreprise et a obtenu de « Prix Alas » de l’Agence Andalouse de la Promotion à l’Exportation (Extenda) pour son développement à l’export. Silos Cordoba s’occupe de toutes les phases du processus de développement, de fabrication et de montage des silos, tel que le souhaitent ses clients. Le fabricant apporte aussi son conseil professionnel « Comment concevoir une unité de silos » et

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apporte des solutions personnalisées pour le stockage du grain et du matériel d’élevage. L’entreprise évolue parallèlement à son internationalisation. Aujourd’hui, Silos Córdoba a mis en place des délégations en Argentine, en Turquie, au Kazakhstan et en Roumanie. Ce marché est très spécialisé mais a permis à l’entreprise de gagner sa place de leader européen de 2005 à 2011, avec 1,2 millions de tonnes installées. Aujourd’hui, Silos Córdoba affirme sa marque de fabrique à travers ses nouveaux bureaux, dont l’élément architectural principal prendra la forme d’un silo, dans le parc scientifique-technologique de Rabanales 21. Le nouveau siège social, actuellement en cours de construction, comprendra deux espaces : le principal sera destiné à la fabrication et le deuxième à l’administration. www.siloscordoba.com


Les Biostimulants spéciaux de CODIAGRO maintenant

présents dans tout le Maghreb Alcaplant New, Agropotasión, Agroxilato K, Green Up, Codigreen ou encore Biorad 20, produits par l’entreprise Codiagro Cooperativa sont aujourd’hui devenus indispensables aux agriculteurs marocains, tunisiens et, depuis quelques mois aux agriculteurs algériens. La société espagnole possède une grande expérience du secteur agricole et de l’internationalisation. Codiagro Cooperativa et ses distributeurs travaillent ensemble pour offrir aux agriculteurs les meilleures solutions à leurs problèmes et/ou leurs difficultés au quotidien. L’agriculture au Maghreb se diversifie de plus en plus, ce qui engendre des problèmes spécifiques pour chaque culture : stress abiotique (température élevée, manque d’eau, salinité du sol, etc.), stress biotique (champignons, maladies, ravageurs, etc.). Grâce à sa politique de recherche et d’innovation, l’entreprise Codiagro Cooperativa a mis au point des produits de qualité pour la nutrition et la

protection des plantes pour répondre aux besoins et aux problématiques de ses clients. Elle organise également des journées techniques et de formations habituellement au Maroc et en Tunisie, et très prochainement en Algérie. De plus, cette année Codiagro Cooperativa participera avec son distributeur tunisien SOCIÉTÉ FERTI TECH au onzième Salon International de l’Agriculture, SIAT 2014 qui aura lieu à Tunis du 29 octobre au 1er Novembre. Tout au long de ces 10 dernières années, Codiagro Cooperativa a utilisé des solutions technologiques pour un grand nombre de producteurs du Nord de l’Afrique, grâce à une étroite collaboration avec ses distributeurs : - au Maroc : ART VERT SARL, - en Tunisie: SOCIÉTÉ FERTI TECH - et récemment en Algérie : ALLIANCE CHIMIE ALGÉRIE SPA. www.codiagro.com

Journées techniques de formation avec le agriculteurs au Maghreb Agriculture du Maghreb N° 78 Septembre/ Octobre 2014

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écologie

Qu’est-ce que l’agro-écologie ?

Abdelkrim MNIAI, a.mniai@yahoo.fr

L’agriculture d’aujourd’hui doit répondre à de nombreux enjeux importants pour la survie de l’humanité. En effet, la production agricole doit permettre de nourrir la population mondiale tout en préservant les ressources écologiques disponibles pour les générations futures. Différents systèmes types d’agricultures existent aujourd’hui à travers le monde. Des qualifications existent pour définir ces agricultures d’intensive, de biologique, d’écologique… Selon le dictionnaire de l’environnement, l’agro-écologie est « une démarche scientifique attentive aux phénomènes biologiques qui combine développement agricole et protection/régénération de l’environnement naturel. Elle est à la base d’un système global de gestion d’une agriculture multifonctionnelle et durable, qui valorise les agro-écosystèmes, optimise la production et minimise les intrants ». Depuis très longtemps, les agriculteurs ont combiné des pratiques pour optimiser leur production. L’être humain cherchant à se sédentariser, a dû trouver des moyens pour produire suffisamment de nourriture sans pour autant être obligé à se déplacer. La première publication qui a utilisé le terme « agro-écologie » est apparue dans les années 1930. Il faudra attendre les années 19701980 pour que les chercheurs et scientifiques commencent à s’intéresser au sujet. C’est en cherchant une alternative au modèle intensif dominant qui existait et qui existe encore, que des scientifiques comme Miguel Altieri de l’université de Berkeley en Californie et d’autres comme Stephen R. Gliessman, Charles Francis… ont proposé l’agro-écologie. Bien développée en Amérique latine, elle est arrivée plus tard en Europe pour atteindre aujourd’hui une amplitude internationale. Ainsi, à partir de 1984, l’agriculteur, philosophe et essayiste français Pierre Rabhi commence à soutenir le développement de cette pratique qui utilise des techniques

de production agricoles respectueuses de l’environnement et qui permet la préservation des ressources naturelles. L’agro-écologie est donc souvent associée à un ensemble de pratiques qui ont pour objectif d’allier l’écologie et les sciences agronomiques en favorisant la bonne gestion de la biodiversité. Nous proposons dans cette note d’analyse de faire une classification des principes et pratiques existants et de souligner les avantages et limites de l’agro-écologie en lien avec la problématique actuelle de sécurité alimentaire.

Les principes de l’agro-écologie

D’après les études(1) menées par Via Campésina (mouvement international de paysans), l’agro-écologie privilégie le recyclage et les équilibres naturels pour accroître les rendements des cultures à la différence de l’agriculture intensive qui favorise l’utilisation des intrants externes d’origine chimique. Aussi, selon le Centre d’Actions et de Réalisations Internationales (CARI), l’agro-écologie est une agriculture plus autonome et plus locale. Elle se base sur des techniques coutumières de travail d’un écosystème et permet de mobiliser des concepts pour interpréter l’agro-système. La diminution des coûts de production en minimisant les intrants externes du type engrais, fioul, matériels lourds et coûteux, se fait par la valorisation des ressources (hu-

maines et matérielles) disponibles à l’échelle locale. Cette valorisation conduira à produire et à consommer une grande quantité de produits diversifiés au niveau d’un territoire en encourageant la pratique de la polyculture et la vente en circuits courts. Miguel Altieri a défini en 2002 les principes clés sur lesquelles repose l’agro-écologie et qui peuvent s’adapter à la gestion d’une ou plusieurs parcelles aussi bien qu’à celle d’un territoire : . Améliorer le renouvellement de la biomasse et optimiser la disponibilité des nutriments et l’équilibre des flux de nutriments, . Assurer des conditions des sols favorables à la croissance de la plante, particulièrement par la gestion de la matière organique, la couverture des sols et l’amélioration de l’activité biologique des sols, . Minimiser les pertes en énergie solaire, en air et en eau par la gestion du microclimat, la récupération des eaux et la gestion du sol, . Promouvoir la diversification génétique et des espèces de l’agro-écosystème dans le temps et dans l’espace, . Valoriser les interactions biologiques bénéfiques et les synergies entre des éléments issus de la biodiversité. De même, Pierre Rabhi, a caractérisé en 10 points l’agro-écologie : 1. Un travail du sol qui ne bouleverse pas sa structure ; 2. Une fertilisation organique fondée sur les engrais verts et le compostage ; 3. Des traitements phytosanitaires aussi naturels que possible ; 4. Le choix judicieux des variétés les mieux adaptées aux divers territoires en mettant en valeur des espèces traditionnelles locales ; 5. Economie et usage optimum de l’eau ; 6. Le recours à l’énergie la plus équilibrée, d’origine mécanique ou animale selon les besoins mais avec

le souci d’éviter tout gaspillage ou suréquipement coûteux ; 7. Des travaux antiérosifs de surface (diguettes, micro-barrages, digues filtrantes, etc.) ; 8. La constitution de haies vives pour protéger les sols des vents et constituer de petits systèmes favorables au développement des plantes cultivées, au bien-être des animaux (ombrage), au maintien d’une faune et d’une flore auxiliaires utiles ; 9. Le reboisement des surfaces disponibles et dénudées avec des espèces diversifiées ; 10. La réhabilitation des savoir-faire traditionnels conforme à une gestion écologique économique du milieu. Ces nombreuses caractéristiques qui correspondent à des points distinctifs complémentaires, peuvent s’ajuster à des milieux différents. Il est préconisé d’ajuster la formation, le conseil et la vulgarisation au bénéfice des différents acteurs de terrain (agriculteurs, conseillers…) qui ont l’objectif de valoriser leurs territoires.

Les pratiques couramment mises en œuvre

Parler d’agro-écologie aujourd’hui amène à se demander quels types de pratiques peuvent ou doivent être mises en œuvre pour la développer ? De fait, plusieurs pratiques ont fait leur preuve aujourd’hui à l’échelle mondiale et peuvent être considérées comme alternatives aux techniques conventionnelles largement pratiquées. Voici ci-dessous quelques exemples : La combinaison de l’agriculture et de l’élevage : cette pratique a pour objectif la valorisation, par les cultures et le sol, de la fumure organique produite par les animaux, de même, à l’inverse la valorisation des sous-produits de culture dans l’alimentation des animaux.


L’intégration des légumineuses dans la rotation des cultures :

Cette pratique permet de fixer l’azote atmosphérique par les rhizobiums (bactéries) pour permettre la synthèse des protéines et de ce fait fertilise le sol. L’association graminée -légumineuse est un exemple fortement répandu chez les éleveurs pour les pâturages et les fourrages. Le semis sur couverture végétale permanente (SCV) : il s’agit d’une technique de production qui favorise le semis sans labour sur un sol ayant une couverture permanente de type mulch ou en une association avec des plantes de couverture. Cette pratique est fortement conseillée par le CIRAD dans les pays du sud et qui considère que « le défi des SCV est de montrer les bases d’une agriculture stabilisée, diversifiée et préservatrice de son environnement naturel »(2). La mise en place d’une stratégie du type « répulsion-attraction » pour faire fuir les insectes ravageurs des cultures et empêcher la pousse de mauvaises herbes. Cette pratique a prouvé son efficacité au Mexique où les producteurs plantent entre les rangs de la culture principale des plantes répulsives et attractives qui piègent les insectes.

L’agroforesterie :

Cette technique consiste à inclure des arbres dans le système de production agricole. En fonction de l’espèce ou de la variété choisie pour le système, les arbres permettront en premier lieu de protéger les cultures du vent, de limiter l’érosion et d’améliorer la structure du sol, voire de servir de support à d’autres plantes (vignes, vanilles…). En deuxième lieu, les arbres peuvent produire des ressources alimentaires (fruits,…) pour les humains et le bétail et des ressources minérales et organiques (dégradation des feuilles…) pour les cultures.

L’agro-écologie et la sécurité alimentaire : avantages et limites

Selon certains experts, l’agro-écologie peut doubler la production alimentaire mondiale en 10 ans. En effet, un rapport de l’ONU(3) indique que la pratique de l’agro-écologie peut permettre d’augmenter les rendements tout en s’adaptant au changement climatique grâce à des techniques ayant l’objectif de « protection-régénération » de l’environnement. L’expert onusien, Olivier De Schutter s’est appuyé sur plusieurs études scientifiques de la FAO et du PNUE portant sur l’agro-écologie pour expliquer que les méthodes de celle-ci sont « plus efficaces que le recours aux engrais chimiques pour stimuler la production alimentaire dans les régions difficiles où se concentre la faim tout en facilitant l’adaptation au changement climatique » (3). Via Campésina et Pierre Rabhi défendent fortement et depuis longtemps l’idée que « concilier productivisme agricole et performance environnementale permet d›obtenir des rendements beaucoup plus importants que l’agriculture conventionnelle » (3). Après la crise des prix de 2008 et pour nourrir les 9 milliards d’êtres humains en 2050, Olivier De Schutter appelle les États à réinvestir dans une agriculture durable et encourage une transition mondiale vers l’agro-écologie. D’après lui et à la suite des études menées, « les problèmes de la faim dans le monde et du réchauffement climatique ne vont pas être résolus par l’encouragement des fermes productivistes mais par la mise en œuvre de projets écologiques adaptés aux petits producteurs » (3). Contrairement à l’agriculture intensive ou industrielle qui est basée sur un système nécessitant des intrants pour avoir un rendement et qui à travers ces intrants, produit des déchets (nitrates, pesticides…), l’agro-écologie n’accumule pas les inconvénients car elle est basée sur un système

combinant tout l’écosystème. Cependant, pour Bernard Bodson, professeur à Gembloux Agro-Bio Tech en Belgique, « il faut une agriculture raisonnée basée sur la connaissance ». En effet, il ne convient pas pour lui de qualifier une agriculture d’écologique, de biologique, d’intensive…etc. Il considère qu’il y a « de l’agriculture qui est bien faite et de l’agriculture qui n’est pas bien faite ». L’agriculture qui n’est pas bien faite suppose des contraintes dont la principale est de doter les agriculteurs des compétences

et des moyens pour faire face. Aujourd’hui, la politique agricole productiviste qui existe principalement aux États Unis, au Brésil et dans bien d’autres pays, rend difficile d’encourager l’agro-écologie sur le marché mondial dans un contexte de forte concurrence entre les pays avec des agricultures à faible coût de production et/ou fortement subventionnées, même si l’on peut raisonnablement penser qu’avec le temps, ces pays devront s’adapter, notamment au regard du réchauffement climatique.

Conclusion

L’agro-écologie est une approche globale qui nécessite la prise en compte de l’ensemble de l’écosystème et qui implique de faire appel aux données des sciences agronomiques, écologiques et sociales. On voit bien que cela ne suffit pas et que la dimension politique est très importante car c’est principalement les décisions politiques qui orientent les stratégies d’investissement des agriculteurs et de leurs fournisseurs comme de leurs conseillers d’un pays ou d’un groupe de pays. L’objectif principal de l’agro-écologie est d’équilibrer le fonctionnement de l’agro-écosystème pour optimiser la production au moindre cout social et environnemental. Il ne faut pas la confondre avec l’agriculture biologique même si celle-ci s’en rapproche. Elle permet, en effet de pratiquer une agriculture moderne mécanisée ou non selon le cas et intégrant des intrants dits « naturels » par opposition à « chimique », l’objectif étant, lui, le même, de réduire progressivement ces intrants de synthèse jusqu’à l’atteinte d’un équilibre au sein de l’agro-écosystème. L’expérience passée montre que le développement et la formation ont joué, et jouent, un rôle fondamental dans le développement des agricultures quelles qu’elles soient. Le développement de l’agro-écologie passe donc nécessairement par des politiques nationales et internationales fortes de formation et de développement afin d’encourager une diffusion large des pratiques et des techniques correspondantes auprès des différents acteurs qui gèrent la « sécurité alimentaire ». Parfois, ce n’est pas le moindre des enseignements de l’agro-écologie, elle retrouve et valorise au mieux des savoir-faire ancestraux, plus ou moins oubliés, des paysans qui devaient composer avec la nature plutôt que d’essayer de la dominer et qui, ce faisant, en respectaient les conditions du renouvellement permanent. La différence avec eux, c’est que l’agro-écologie tout en respectant la nature et les paysages, a aussi un objectif majeur : nourrir l’humanité à l’horizon 2050 et plus. C’est de l’introduction de cette dimension, sans renier ses principes, qu’elle pourra, à son tour, devenir dominante. Pour le plus grand bien de la Terre et des ses habitants. (1) L’Agriculture familiale, paysanne et durable peut nourrir le monde, Via Campesina, 2010, 20p. (2) Site internet du CIRAD sur l’agro-écologie http://agroecologie.cirad.fr/dossiers/les_challenges_de_l_agroecologie (3) Selon l’article de Rachida Boughriet disponible sur le site internet d’actu-environnement

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Arboriculture

Le noyer

arbre fruitier et forestier Mohamed Serrar, Ingénieur en chef

Le noyer est à la fois un arbre fruitier et forestier, producteur de bois d’une valeur exceptionnelle. De l’avis des professionnels, la production de noix a un avenir économique important en raison d’une demande croissante sur les marchés marocain, arabe et européen. Au Maroc, le noyer commun (juglans regia) est planté le long de certaines vallées du Haut Atlas (Ourika, Amezmiz, Azilal, Asni, Imilchil, Rich…), à des altitudes allant de 800 à 1800m. Il est également cultivé au Moyen Atlas et au Rif, soit en arbres isolés soit en petits bosquets familiaux. Le noyer demeure parmi les sources de revenu pour les montagnards qui vendent leur récolte dans les souks à des prix de 0,2 à 0,3 DHS la noix ainsi que le bois en grume (très recherché). La production nationale est estimée de 7.000 à 8000 tonnes de noix/an. Les plantations sont majoritairement issues de semis d’où l’importante variabilité génétique quelles offrent pour une éventuelle sélection variétale. Les prospections qui ont été menées par l’ENA et l’INRA ont permis de repérer certains clones performants, mais qui doivent être testés in situ. Pour le moment, les plantations en verger avec des variétés sélectionnées sont rares. Après avoir fourni des fruits pendant des années, le noyer peut également être exploité pour son bois précieux très rémunérateur. A noter que le ministère de l’agriculture (Direction des eaux et forets et de la conservation des sols à l’époque) avait procédé au cours des années 80 et début des années 90 à l’importation de plants du noyer de Bulgarie qui ont été distribués à titre de subvention en nature aux agriculteurs des zones de montagne. Ces arbres appartenant aux variétés Cheinovo Drianovo, Djinovo et Izvor, sont actuellement en pleine production dans plusieurs régions du pays. Cinq pépinières forestières à l’échelle nationale avaient entamé en 1993 un programme de production de 60.000 plants greffés de noyer, et les plants réussis (greffés ou non) ont été distribués gratuitement aux agriculteurs. Mais ce programme n’a pas été poursuivi vu plusieurs considérations,

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notamment le désintérêt des agriculteurs de cette spéculation.

LE NOYER ARBRE FRUITIER

En 2012 la production mondiale de noix en coque a atteint 3,28 millions de tonnes et la Chine a amélioré remarquablement sa production pour atteindre 1,7 millions de tonnes (plus de la moitié de la production mondiale) suivie de l’Iran : 450.000 t et les USA : 425.000t. La Turquie occupe le quatrième rang avec 194.000t. La France est le premier producteur européen avec 36.000 tonnes de noix/an. Le marché mondial de la noix est dominé par les Etats Unis d’Amérique qui exportent environ la moitié de leur récolte. L’Union Européenne absorbe plus de 75% des exportations américaines de noix en coque. En plus de ses qualités gustatives, la noix présente un réel intérêt pour la santé par sa richesse en acides gras poly insaturés dont les bienfaits sur la santé cardiovasculaire ne sont plus à démontrer. Les noix peuvent également être utilisées pour la production d’huile. Les feuilles du noyer ont des rôles pharmaceutiques importants, tandis que le brou de la noix (enveloppe externe) est utilisé en teinturerie. (NB : l’écorce = souak)

Agriculture du Maghreb N° 78 Septembre/ Octobre 2014

Exigences edapho-climatiques

Les feuilles et les racines contiennent une substance toxique, la juglone, qui inhibe la croissance des autres arbres, y compris les jeunes noyers. Il s’agit d’un moyen pour préserver un maximum d’espaces, car le noyer est exigeant en lumière pour fleurir et fructifier. Le noyer est très sensible à l’excès d’humidité atmosphérique et est assez exigeant en chaleur au cours de la saison de végétation. On estime qu’il lui faut une température supérieure à 10°C pendant au moins 6 mois. La majorité des variétés de noyer ont besoin d’une moyenne de 800 heures de froid (inférieure à 7°C) pour produire normalement. Cette espèce peut supporter les grands froids, mais redoute particulièrement les gelées printanières et les vents violents. La pluviométrie souhaitable pour cette culture est de 650 à 700mm, bien repartis. Le noyer préfère les sols de type limono argileux, profonds, bien aérés, légèrement acides et calcaires. Les sols bien alimentés en eau, très perméables, qui se réchauffent rapidement conviennent à cette culture. Les sols argilo calcaires riches en matière organique sont aussi favorables au noyer à condition que le taux de calcaire actif

reste inférieur à 6% pour éviter la chlorose.

Techniques culturales

Le greffage demeure la seule méthode pratique de production de plants de noyer. Le porte-greffe le plus utilisé est le franc du noyer commun (juglans regia) qui a fait ses preuves. On peut seulement lui reprocher d’être sensible aux maladies des racines et d’induire une mise à fruit tardive. Le franc du noyer noir (juglans nigra) est résistant au pourridié, mais il induit aussi une mise à fruit tardive et a une faible longévité. Densité Etant donné que le noyer a besoin d’espace pour bien se développer, la densité de plantation définitive doit aboutir à des distances de 10mx10m à 12mx12m, soit 70 à 100 arbre/ha. A noter qu’en Chine, les nouveaux vergers sont installés avec des variétés précoces à fortes densités allant de 3mx3m jusqu’à 8mx8m en fonction de la variété et des conditions. Le système le plus utilisé est l’axe central ou l’axe central modifié, qui est le plus recommandé pour le noyer. Il consiste à l’étêtage du plant dès la plantation en favorisant la formation de 4 à 6 charpentières bien distribuées sur l’axe du plant. La taille d’entretien consiste à éliminer le bois mort et


les branches qui poussent vers l’intérieur pour faciliter la pénétration de la lumière. Irrigation L’irrigation est apportée surtout au cours des premières années de plantation et pour combler le déficit pluviométrique au cours de la période estivale. Le pilotage de l’irrigation reste principalement basé sur l’établissement d’un bilan hydrique simplifié prenant en compte la réserve facilement utilisable (RFU), les pluies efficaces et les quantités d’eau apportées. A titre d’exemple, pour un verger conduit en goutte à goutte, une ETP= 4mm/jour, avec un coefficient culturel de 0,8 et un coefficient de rationnement de 0,8 ; les besoins journaliers en l’absence de pluies sont de : 4 x 0,8 x 0,8 = 2,56mm/jour. Fertilisation En matière de fertilisation, on raisonne les quantités à apporter à partir de l’analyse du sol et des feuilles. Un apport de fumure de fond pour le redressement et la mise en réserve pour les premières années de végétation est nécessaire pour la culture du noyer. En plus d’un apport de matière organique, il est indispensable d’ajouter le potassium et le phosphore : 300 et 200 U respectivement (U= Kg/ha), à titre indicatif. D’après les recommandations de la station expérimentale de Creysse en France, les apports annuels sont comme suit : - Pour les vergers traditionnels : apporter à la fin de l’hiver : 20 à 40 U de phosphore, 80 à 120 U de potasse et fractionner l’azote entre début avril et mi mai à raison de 2x30 à 2x40 U. - Pour les vergers intensifs : apporter 40 à 60 U de phosphore, 100 à 150 U de potasse et fractionner l’azote à raison de 2x50 U à 3x50 U. Le calcium et le magnésium sont apportés à des quantités respectives de 250 U et 20 à40 U pour les deux types de vergers. Ces différentes doses sont conseillées pour des sols au pH inférieur à 6,5. Protection En général, le noyer est un arbre qui nécessite peu d’interventions phytosanitaires. Toutefois, comme traitement d’hiver, on peut utiliser : - la bouillie bordelaise (à base de cuivre et de chaux) pour lutter contre les champignons tels que

l’anthracnose, - les huiles blanches (à base de paraffine) pour lutter contre les ravageurs tels que le carpocapse. - La bactériose du noyer est également traitée à l’aide de la bouillie bordelaise quoique ce traitement ne soit pas très efficace.

CARACTERISTIQUES DES PRINCIPALES VARIETES DE NOYER

Le choix des variétés de noyer est l’une des grandes décisions à prendre avant la création d’une plantation. Les variétés de noyer ont été classées en deux grands types : - les variétés qui montrent des structures fructifères à l’extrémité des axes. C’est le cas des variétés traditionnelles françaises. - Le type de fructification latéral caractérise les variétés qui présentent des structures fructifères tout au long des axes. C’est le cas des variétés d’origines américaines (Californie). Même si le noyer est monoïque, la plupart des variétés présentent un décalage entre la floraison male et femelle, d’où l’importance de l’association de 2 ou 3 variétés pour assurer la pollinisation qui est anémophile. Ainsi, pour les producteurs, les critères les plus recherchés sont généralement : la fructification sur brindilles latérales, la floraison tardive pour échapper aux gelées printanières, la grosseur de la noix et la couleur de la coque (claire jaune ou blonde), la productivité et le bon choix des pollinisateurs. A savoir que les variétés chinoises sont essentiellement à fructification latérale avec de gros fruits blancs ou jaunes. Il s’agit des variétés : Liaoning 3 à 8, Xiang Ling, Lubo, Fen Gui, Xinzaofeng, Xifu 1

et autres. Les variétés à fructification terminale sont : Lipin 1 et 2, Jinlong 1 et 2. Pour les variétés bulgares, on trouve celles qui ont une fructification terminale comme sScheinovo et d’autres qui présentent une fructification latérale comme Izvor.

Récolte et rendement

La récolte doit être entamée dès que le brou commence à s’ouvrir pour laisser apparaître la noix. L’irrigation peut être maintenue jusqu’à la récolte pour faciliter le détachement du brou. La récolte peut être faite par la technique traditionnelle du gaulage ou par la technique moderne à l’aide de machine à vibration. Après la récolte les fruits doivent être débarrassés de leur brou et étalés pour séchage après un lavage adéquat. Au domaine ARBOR à Oulmès, une collection de 4 ha avec 13 variétés d’origine française et américaine plantées à une densité de 6mx4m, donnait en 1993 un rendement moyen (coque) de 3 à 4 tonnes/ ha. A la 5éme année, la variété Lara donnait 20 Kg/arbre, la variété Payne : 15kg/arbre et la variété Parisienne : 12 Kg/arbre. Au bout de 15 ans, la variété Hartley a donné : 35Kg/arbre. A noter qu’en France la variété Franquette donne : 1700 Kg/ha à la 10e année, tandis que la variété Lara peut donner 5000 à 6000 Kg/ha à la 8e année.

Le noyer arbre forestier

Le noyer commun est considéré comme un arbre forestier producteur de bois noble et précieux dont la réputation et la valeur dérivent de ses propriétés techniques qui le destinent à un usage de choix. C’est un bois à structure homogène, moyennement lourd,

demi dur, dont les propriétés physiques et mécaniques en font un bois facile à travailler, convenant excellemment à tous les emplois pour la menuiserie et la sculpture. Mais le bois du noyer acquiert la plénitude de sa valeur grâce aux qualités esthétiques tenant à sa coloration. La taille de formation après la plantation est indispensable pour obtenir des grumes de qualité. Chez le noyer commun, la longueur de la grume peut être de 2,5 à 4m. Sa circonférence peut atteindre 1,25m après 40 ans et 2m après 70 ans. En sol assez bon, le noyer est exploitable à 60 ans avec 1,8m de circonférence et 1m3 de bois d’œuvre (exploitable). Au Maroc, le noyer est géré comme espèce forestière par une législation spéciale constituée par deux textes : - Le Dahir du 08 septembre 1928 donnant compétence au Directeur des Eaux et Forets pour prendre toutes les mesures nécessaires pour afin d’assurer la conservation et l’exploitation rationnelle des noyers. Les infractions constatées sont sanctionnées conformément aux dispositions du Dahir du 10 octobre 1917 relatif à la conservation et à l’exploitation des forets. - L’Arrêté viziriel du 07 septembre 1955 stipule que toute opération d’abattage ou d’arrachages des noyers est soumise à une déclaration préalable auprès de l’autorité de contrôle. Ces opérations ne peuvent toutefois porter que sur les noyers dépérissants, mal venants ou gravement mutilés par une cause naturelle. Le déclarant est tenu de remplacer les noyers pour lesquels il aura reçu une autorisation, par de jeunes sujets de même espèce, et ce dans l’année qui suit la déclaration.

Principales caractéristiques de certaines variétés de noyer commun Variété

Origine

Taille et aspect Type de Productivité Floraison du fruit fructification Très gros et Bonne Tardive Terminal blond Gros et clair Très productive Assez précoce Latéral

Franquette

France

Chandler

Californie

Corne de Périgord

France

Moyen et clair

Bonne

Tardive

Terminal

Pollinisateurs Meylanaise et Ronde de Montignac Fernette et Franquette Meylanaise et Ronde de Montignac

Fernor

France

Moyen à gros

Productive

Tardive

Latéral

Fernette

Hartley

Californie

Gros et clair

Productive

Assez précoce

Terminal

Amigo et Franquette

Lara

France

Gros

Très productive

Précoce

Latéral

Franquette

Mayette

Italie

Gros et jaune

Moyenne

Précoce

Terminal

Franquette et meylanaise

Parisienne

France

Très gros et clair

Assez bonne

Tardive

Terminal

Meylanaise et Ronde de Montignac

Marbot

France

Moyen à gros

Assez bonne

Précoce

Terminal

Franquette

Payne

Californie

Moyen

Productive

Précoce

Latéral

Serr

Californie

Moyen et clair

Moyenne

Précoce

Latéral à 60%

Vina

Californie

Gros et clair

Productive

Chico et Tehama

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