Agir edition n°3 revisé final01

AGIR

2010 N O. 03 - 1er semestre 2010 Janvier - Juin 2010

www.adds.dj

Le Magazine de l’Agence Djiboutienne de Développement Social

ES G A IM ités EN ctiv S D es a .

D d 9 ES L’A tive à 1 : D c I 7 S spe . 1 U RS S A U p o LE TE AU etr B A ET R TA IC . 31 E D p L IN

Pour un partenariat efficace entre tous les acteurs du développement

AGIR, Magazine d’information semestriel No 3 - 1er semestre 2010.

Directeur de publication : M. Kadar Ismaïl Guelleh Rédactrice en chef : Rahma Omar Comité de rédaction : Ide Mohamed, Rahma Omar, Jean Solo, Zahra Youssouf.

Comité de lecture : Zahra Youssouf, Chafika Ahmed, Rachid Ali Hassan, Abdallah Houmed, Marwan Mohamed, Nidal Ali. Conception graphique : A. Abass, ACS / Graphic Factory.

Crédit photos : ADDS. Dépôt légal : Décembre 2010.

Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS) Rue Pasteur, BP 4298, DJIBOUTI. Tél. : 35 86 55, Fax : 35 71 84. email : direction@adds.dj,

« La richesse la plus chère que possède une nation et le socle sur lequel elle se base pour son renouveau et son développement, c’est sa jeunesse et ses énormes énergies. » (Dixit le Président de la république, lors de son allocution de la fête de l’Aïd El Adha du 19 Décembre 2007).

EDITORIAL Le mot du Directeur Général

M. Kadar Ismaël Guelleh

L

E présent numéro comme les précédentes éditions, portent tout naturellement sur la diversité de situations qui interpelle les domaines de prédilection, les missions d’une institution comme l’ADDS, à savoir la lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Les programmes d’intervention, quelque soit la diversité en question n’ont pas chacun une finalité propre ; ils ont en effet la particularité de converger ensemble pour s’exprimer dans un objectif de développement global. La structuration de notre champ d’action, l’approche que nous avons choisie, dans la conception et la mise en œuvre des activités trouvent en effet, leur inspiration dans les principes organisateurs même de l’initiative nationale pour le développement social, un projet de société qui pose les fondements de perspective du développement de notre pays.

C’est pourquoi, nous en faisons une application pratique sur le terrain et une référence constante dans la réalisation de nos programmes. Dans l’action de développement se trouvent en effet, imbriquées les dimensions économiques, sociales, culturelles et écologiques. Il s’agit de s’attaquer de front à la maladie et non pas seulement à ses symptômes, ce qui permet d’enclencher un processus de traitement plus cohérent et systémique.

La construction des CDC qui relève d’une stratégie sociale et culturelle et la mise en œuvre d’actions communautaires visant à améliorer la salubrité des quartiers ne sont t’elles pas les deux facettes d’une même réalité qui, construite, sur des valeurs communes de participation, de responsabilisation, d’implication des populations concernées, procède nécessairement d’une logique de développement endogène et intégré. S’agissant justement de la réalisation des centres de développement communautaire (CDC), nous en avons construits aux quartiers 3, 4, balbala, Gorabous et à Das-biyo sans oublier le CDC en voie de finalisation dans la ville de Dikhil sur financement de Fond de Solidarité National (FSN).

La prise en charge effective de la vision de l’INDS dans l’exécution des programmes par l’ADDS rend compte sans nul doute, du caractère authentiquement djiboutien de la stratégie de lutte contre la pauvreté mise en œuvre par le gouvernement.

N’est il pas nécessaire de faire preuve d’originalités, des pratiques innovantes dans pareille circonstance, loin des sentiers battus sans pour autant faire l’impasse sur les expériences qui ont réussi dans d’autres régions du monde confrontées à des problèmes identiques. La conception et l’élaboration des nos interventions s’effectuent selon une démarche participative, territorialisée et de proximité dans les régions précarisées par la pauvreté.

Par ailleurs, le caractère complexe et multidimensionnel de la pauvreté qui s’exprime sous des formes multiples et variées, affectant tous les aspects de l’existence individuelle et collective, nous conduit systématiquement à agir sur une diversité de circonstances, qui requiert à son tour la mobilisation d’une variété de réponses.

Si l’ADDS est résolument engagé à répondre aux axes stratégiques de l’INDS comme l’accès des populations vulnérables aux services sociaux de base, c’est grâce notamment au fond de solidarité national qui reste un outil majeur dans l’exécution des programmes. Les activités réalisées qui font l’objet d’articles dans ce numéro, portent précisément sur l’assainissement, la malnutrition, entre autres, avec un coup de projecteur sur la problématique de la formation des déscolarisés.

Autant des domaines de nature à conférer à la lutte contre la pauvreté un réel contenu des projets de développement intégré. S’il se révèle peu réaliste d’apporter aujourd’hui en 2010 des réponses satisfaisantes aux aspects essentiels de la pauvreté en la réduisant de moitié d’ici 2015 selon la déclaration du millénaire, le Gouvernement Djiboutien a mis en place une feuille de route, des orientations fondamentales dont la mise en oeuvre passe nécessairement par des actions d’envergure à long terme, portées par un effort collectif impliquant d’abord l’apport de la solidarité nationale, la participation de la société civile, du secteur privé et bien entendu, les partenaires au développement.

Enfin, l’espoir, et ce sera mon dernier mot, n’est jamais spontané, il se construit par l’engagement concret et altruiste.

SOMMAIRE

EDITORIAL

THÉORIE DU DÉVELOPPEMENT :

4 6

Les évolutions de la pensée développementaliste ACTIVITES DE L’ADDS

10

Soutien aux personnes vulnérables Renforcement des capacités des jeunes

8

8

Stratégies pour la promotion du développement économique 11 Infrastructures

13

Dossier spécial

APPUI AUX DESCOLARISES

Une exigence morale et sociale

MALNUTRITION : Programme pilote d’assistance sociale

centré sur l’emploi et les fondations du capital humain

RETROSPECTIVE 2010

20

15

17

De Janvier à Juin : Les événements qui ont marqué l’ADDS économique

Focus

26

ASSAINISSEMENT

ET

DÉVELOPPEMENT DURABLE «Les enjeux et solutions de l’assainissement à Djibouti»

Théorie du développement

Les évolutions de la pensée dév Présentation linguistique et historique du concept de développement

N

ous poursuivons notre réflexion sur le concept de développement auquel nous avons consacré un article dans le numéro précédent du magazine. La structuration que nous proposons cette fois-ci, ambitionne de dépasser le simple constat de l’accroissement de la pauvreté dans notre société pour susciter un continuel aller-retour entre les données contextuelles et les approches conceptuelles qui tendent d’en rendre compte, tout en passant en revue l’historio-genèse du concept.

L’étymologie latine du terme développement « Volvere » ce qui roule, donc à la circularité dans le temps et l’espace, évoque l’idée de déroulement et d’évolution ou encore de croissance d’un objet, d’une société etc…, à un moment déterminé et dans des conditions concrètes. Si faire l’histoire d’une notion consiste à rechercher son origine c’est-à-dire à déterminer le lieu de sa première apparition, le mot développement appartient aux sciences de la vie et sera utilisé à la fois en psychologie génétique (Piaget) ou en sociologie de mutations et d’une manière générale, en sciences économiques et sociales.

Faut-il rappeler que le terme d’objectif, de stratégie que nous utilisons chaque jour à l’élaboration d’un projet ont, des origines militaires. C’est ainsi qu’un concept peut être investi de multiples usages. Les Mots, il faut les revoir constamment « pour les charger et pour les décharger» dit Michel Foucault.

La notion de développement a reçu selon les temps et les lieux, des contenus fort variables, et donne lieu à une profusion d’interprétation dans les milieux universitaires et tiers-mondistes ; elle est souvent amendée, reformulée, cependant la plupart de nouvelles orientations de recherches dont les champs étaient jusqu’à peu assimilés à cette perspective, s’en détournent résolument pour prendre comme objet d’investigation la problématique du chan6

Agir N°3 1er Semestre 2010

gement social. Elle a fait son apparition sous sa forme actuelle à la première moitié du XXe siècle sous les effets conjugués de deux événements majeurs : t la création de l’ONU en 1945 t la décolonisation qui a vu l’arrivée massive sur la scène internationale des pays notamment africains.

Cependant la notion de développement est devenue un maître mot sur lequel se sont concentrées toutes les idéologies de dernières décennies.

On peut dire qu’avec l’idéologie de la décolonisation, elle a constitué, sans nul doute l’élément moteur, le plus puissant au sein du système des nations unies. En 1948 l’Assemblée Générale de l’ONU invite toutes les organisations à procéder d’urgence à un nouvel examen de l’ensemble des pays insuffisamment développés. La charte elle-même fait référence plusieurs fois à une fonction essentielle de l’organisation : favoriser le progrès économique et social de tous les peuples.

Par ailleurs la résolution 1515 de 1960, année des indépendances africaines consacre les devoirs de l’organisation d’accélérer le progrès économique et social des pays et régions issus de la décolonisation.

Déjà à cette date, il est recommandé que le transfert d’assistance technique et financière s’élève à 1% du revenu des pays avancés. Dès 1950, une solidarité de fait entre tous les pays est proclamée, consacrant la thèse selon laquelle le progrès économique et social des nations peu développées est un gage de «prospérité et de sécurité des pays avancés».

Trois décennies plus tard, on se rend compte des limites de la conception du développement élaborée au sein de l’ONU. La mise en œuvre de projet de développement ne pouvait se satisfaire de l’intégration des modèles applicables partout et en toute circonstances sur la base d’une vision unilinéaire de l’histoire de l’humanité.

Le concept de développement ne

se suffit plus à lui-même, dit-on, réduit seulement à ses manifestions économiques. Le volet social étant demeuré négligé, alors que dans le même temps c’est la dimension culturelle qui s’en trouve affectée dans son élaboration. La culture étant définie comme un ensemble complexe incluant les connaissances, les croyances, l’art, les mœurs, le droit, les coutumes ainsi que toute disposition ou usage propre à l’homme vivant en société.

C’est ainsi que l’on assistera au succès idéologique du culturalisme auquel les décolonisations désignèrent des nouveaux enjeux et de nouveaux défis.

Si le chaînon manquant, c’était hier la dimension sociale face à la recrudescence de la pauvreté dans les pays du sud notamment, la matrice de toutes les espérances d’un mieux-être réconcilié avec le sens et la différence devient la culture posée comme le ferment d’une définition plurielle du progrès. Les organisations internationales, les chercheurs des pays du sud accordent depuis les années 80 à la dimension culturelle une extrême importance sur le constat que depuis quatre décennies, les théories comme les pratiques concernant le développement n’ont pas pris en considération ce facteur là. Le recours culturel consistera à relativiser le poids de l’économique, signifiant que le développement est autre chose que le seul aspect matériel.

Cependant la question que l’on peut se poser est de savoir comment les représentations de la notion de développement, malgré les obstacles épistémologiques intrinsèques ont pu se coaguler dans un système relativement cohérent, qui a eu de surcroît, un écho favorable dans les pays nouvellement indépendants, alors que l’on s’acheminait directement vers « une transplantation sans terre ». Cependant, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, parce qu’il était hors de doute que le projet de développement qui a vu le jour, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, avait pour objectif de réduire l’écart entre les pays riches et ceux qui ve-

veloppementaliste naient de se constituer en états libres et souverains.

Malgré ce repositionnement théorique, l’après développement reste une hypothèse sans fil conducteur.

C’est ainsi que le développement continue de demeurer au cœur des préoccupations des organisations internationales de coopération même si leurs pratiques renvoient aujourd’hui à une gestion concertée de la lutte contre la pauvreté. Devant le constat d’essoufflement de tous les modèles, les principales lignes de force de la pensée développementaliste s’articulent à l’heure actuelle autour de ce nouveau paradigme : Développement / Culture.

Le sommet mondial en 1995 n’avaitelle pas à son ordre du jour les thèmes de la réduction de la pauvreté, de l’emploi et l’intégration sociale, trois axes d’un programme d’action adopté par les Etats membres. Et la notion de progrès social emprunte dans la

foulée le chemin de l’approche culturaliste. Il s’agit de construire « le mieux-être » et « l’être différent ».

Les notions importantes d’autonomie, refus de tous les mimétismes, de créativité locale, de technologies appropriées, de participation, de responsabilisation commencent à se définir comme les invariants constitutifs d’un développement endogène.

Nous le retrouvons pour ce qui nous concerne dans l’INDS. L’émergence d’une stratégie mondiale de lutte contre la pauvreté Si des progrès furent réalisés en terme de développement économique, le premier rapport de la Banque Mondiale en 1990 soulignera que le problème le plus pressant de l’heure pour la communauté de développement, c’est la réduction de la pauvreté. La pauvreté de plus d’un milliard d’êtres humains est affligeant et infamant poursuivra le rapport. Il y a là, de toute évidence, un glissement sémantique.

Depuis cette date il sera question de recadrage de l’action de développement notamment dans les sommets pilotés par les Nations Unies, la nécessité de réorienter la coopération au développement devant la recrudescence de la pauvreté en Afrique et dans certaines régions d’Asie, exhortant les pays riches de financer le développement des régions durement affectés par la pauvreté.

«Des politiques sectorielles pour la promotion de la jeunesse et la lutte contre l’exclusion et le chômage ont donc été mises en œuvre à travers des dispositifs de formation professionnelle».

Extrait du discours de politique générale du Premier Ministre, le 10 mars 2010 à l’Assemblée Nationale

Il est ainsi possible de déceler dans l’histoire récente une prise de conscience générale qui se traduit par une modification de la perception des organisations internationales, par une meilleure prise en charge de la dimension sociale, du développement en accordant une priorité à la lutte contre la pauvreté.

Le PNUD publia son premier rapport sur le développement et jeta les bases d’une stratégie de lutte contre la pauvreté. Les Nations Unies convoquent dans la capitale Danoise, Copenhague, le premier sommet mondial sur le développement social en 1995. Une année plus tard l’Assemblée générale des Nations Unies proclama « une année internationale

Par Mohammed Khadafi pour l’élimination de la pauvreté ».

Proclamation de la première décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté 1997-2006.

Dans les années 80, l’Unicef lança une offensive contre les conséquences sociales néfastes des PAS. Il s’agit évidemment d’une dynamique interne à l’Organisation internationale qui a, reconnaissons le, posé avec acuité la problématique de la pauvreté. Ce fut par la suite le sommet du millénaire qui s’est tenu le 8 septembre 2000 à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU et au cours duquel il sera publié une déclaration dite déclaration du millénaire et portant sur la réduction de la pauvreté d’ici à 2015 à travers la réalisation de 8 objectifs.

Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans un document préparé par l’OCDE/FMI/ Banque Mondiale/PNUD. Du 22 au 24 septembre 2010, plus de 140 chefs d’Etats et de gouvernement se réunissent à New York sous l’égide de l’ONU pour faire le bilan des OMD dix ans après leur lancement. Si des progrès furent réalisés comme les efforts consentis par le gouvernement djiboutien, la progression du taux de scolarisation par exemple, et en se dotant d’une feuille de route et d’une agence mandatée dans la mise en œuvre des programmes sectoriels, force est de reconnaître que sur l’ensemble du continent africain, les résultats sont peu significatifs.

En prenant l’exemple de Djibouti, il ne faut pas s’arrêter comme nous l’avons indiqué dans la partie introductive de l’article au simple constat d’une augmentation des populations vivant dans la pauvreté. Evitons par ailleurs les erreurs qui consistent à poser les pays du sud et tous les Etats africains comme un bloc monolithique, la côte d’Ivoire n’est pas le Mali, Singapore n’est pas le Zimbabwe, ils sont certes issus de la décolonisation, la comparaison s’arrête là.

Prochain article : les axes fondateurs de la stratégie de lutte contre la pauvreté en R.D.D Agir N°3

1er Semestre 2010

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Les Activités de l’ADDS au premier semestre 2010 SOUTIEN AUX PERSONNES VULNERABLES Promotion du genre : Appui au renforcement de l’entreprenariat Féminin Du 20 au 25 avril 2010, s’est tenu dans la salle de réunion du Ministère de la Promotion de la Femme un atelier de formation sur le thème de la micro finance et de l’entreprenariat au profit d’une cinquantaine des jeunes filles et femmes issues des différents quartiers de Djibouti.

Les bénéficiaires ont déjà suivi des programmes d’alphabétisation, post alphabétisation, couture, cuisine, broderie. Certaines d’entre elles ont décroché le permis B. Cette formation intervient dans le cadre de la coopération entre l’Agence Djiboutienne de Développement Social et le Ministère de la Promotion de la Femme. Elle a pour objectif la réduction de la pauvreté par le développement de l’entreprenariat féminin et en facilitant leur insertion socio-professionnelle.

Il s’agit d’activités visant à stimuler une dynamique de création d’entreprises par ces femmes. La formation doit contribuer par ailleurs, au renforcement des capacités managériales et gestionnaires des femmes entrepreneurs potentielles. Elle servira également de points d’appui technique et logistique à l’endroit des entreprises de femmes, comprenant un volet financement aux porteuses de projet.

Renforcement des capacités des jeunes : un combat pour l’ADDS Pour le gouvernement, la promotion de la jeunesse se situe au cœur du développement, qui s’inscrit à son tour dans la dynamique du développement humain durable accordant une place de choix aux jeunes dans les programmes et projets de développement.

Faut-il le souligner, les problèmes des jeunes occupent, de plus en plus, une place importante dans notre société, aussi bien pour les autorités politiques et administratives que pour les populations.

Conscient que la jeunesse est au centre du développement social, de la croissance économique, de la stabilité politique et de la paix, l’ADDS, à travers le Programme de Développement Urbain Intégré (PDUI) de Balbala a lancé un vaste programme de formation professionnelle destiné aux jeunes de ce quartier.

Au total, 188 jeunes, issus des quartiers 12, 14 et 15 vont ainsi bénéficier d’un apprentissage accéléré des métiers pourvoyeurs d’emploi au sein de quatre centres de formation de Djibouti : le Centre des 8

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ACTIVITES Femmes de Balbala (CFB), le Centre de Formation Professionnelle des Adultes (CFPA), le Centre National de Protection de la Jeunesse (CNPJ), l’Eglise Protestante Evangélique de Djibouti (EPED). (voir : dossier spécial appui aux défavorisés). Parallèlement, à la formation précédente, l’agence a initiée un autre cursus de formation destiné aux maçons et animateurs, cette fois- ci sur le Projet de Réduction de la Pauvreté Urbaine de Djibouti (PREPUD Q.7).

Après la mission de dimensionnement des ouvrages du PSAI financés par l’UNICEF, effectuée à Djibouti du 12 au 17 novembre 2009, une première session de formation des maçons, à la construction des ouvrages dimensionnés devrait suivre. C’est dans ce cadre que s’inscrit la dernière mission de M. Karim SAVADOGO, expert Eau et Assainissement au CREPA et qui a eu lieu du 14 juillet au 9 août 2010. Ont pris part à la session de formation 10 maçons et 6 facilitateurs/animateurs. A l’issue, de la formation, chaque maçon a eu un jeu de matériel de travail composé d’une brouette, de 2 pelles, de 2 pioches et d’un fût métallique. (voir : focus assainissement)

Des relais communautaires (associations) Les associations de Djibouti sont handicapées par leur fragilité et leur manque de consistance. Ces associations ont une faible capacité de proposition de projets et bien souvent elles ne savent pas vers quels partenaires se tourner, tant pour un appui technique que financier. En effet, les partenaires et bailleurs de fonds les jugent souvent faiblement structurées et peu efficaces. C’est dans ce cadre là, que l’ADDS a initié plusieurs sessions de formations visant à renforcer les capacités des relais communautaires.

Dispensées aux associations du quartier 7 et des quartiers 12, 14 et 15 de Balbala, elles visent les objectifs suivants : * Impulser une nouvelle dynamique associative au sein de ces quartiers ; * Renforcer les capacités organisationnelles, administratives et financières des associations du quartier ; * Doter les associations de compétences leur permettant d’identifier les besoins des populations du quartier, de proposer des projets répondant à ces besoins, de rechercher des financements et de gérer les projets conçus ; * Aider les associations à se doter d’un cadre de concertation et de coordination (de type comité de gestion) et à collaborer avec le gouvernement et les partenaires au développement.

Appui aux handicapés L’ADDS a entrepris à partir de septembre 2009, la rénovation du siège de l’association «Vivre plus Fort» (Bvd De Gaulle). Les travaux de réhabilitation du bâtiment et de la clôture du centre qui compte plus de 500 adhérents ont touché à leur fin. Le bâtiment a été réceptionné le 15 avril 2010. Notons que ce bâtiment a été équipé en mobiliers et doté des matériels informatiques, destinés à la formation des membres de l’association.

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9

ACTIVITES

SUIVI-EVALUATION

Lancement d’une enquête de référence à Balbala

L

’Agence Djiboutienne du Développement Social , en collaboration avec les techniciens de la DISED (Direction de la Statistique et des Etudes Démographiques) et le Bureau de suivi évaluation DIAL, une enquête de référence a été conduite entre février et mars 2010 L’objectif de cette enquête est d’analyser quelles sont les conditions de vie, avant le lancement du projet, des habitants des quartiers de Balbala couverts par le projet, ainsi que ceux des zones retenues comme témoin. Les principaux domaines concernées par l’enquête sont ceux dans lesquels un impact du projet est attendu (emploi, conditions d’habitat, santé et sécurité). De plus , l’enquête permet également d’analyser d’autres projets menés par l’ADDS dans ces quartiers tels que les programmes d’alphabétisation et de micro‐crédit, et aussi d’évaluer le dispositif de sensibilisation et d’information sur le projet PDUI mené par l’ADDS. L’enquête a été conduite auprès de 984 ménages, dont 664 se situant dans la zone du projet PDUI et 320 dans la zone choisie comme témoin. L’enquête est représentative de la zone PDUI. Le plan de sondage de l’enquête a été élaboré à partir d’un tirage aléatoire stratifié au niveau des îlots. Neuf strates d’îlots ont été définies selon leur degré d’enclavement (faible, intermédiaire ou fort) et selon le niveau moyen de précarité des logements des îlots (conditions d’habitat précaires, intermédiaires ou élevées). Tous les ménages d’un îlot sélectionné ont été interrogés L’aboutissement des travaux en question devrait répondre aux priorités des habitants des quartiers 12, 14 et 15 de Balbala en termes de désenclavement, d’accès aux soins et opportunités d’emplois.

SENSIBILSATION ET MOBILISATION Lancement d’un vaste programme de sensibilisation autour des projets (PREPUD)

D

ans le cadre du Programme de Réduction de la Pauvreté Urbaine de Djibouti (PREPUD), à Djibouti ville et dans les régions, il est prévu une importante mobilisation sociale autour du projet. Cette dynamique sociale est indispensable pour la promotion de la participation communautaire dans la gestion des infrastructures et la conduite d’actions de développement pour les zones de couverture du programme comme prévu par le projet.

Pour aider la population des ces zones à atteindre les objectif ciblés, l’ADDS a recruté des consultants nationaux pour appuyer l’animation sociale autour du PREPUD Q 7 (IDA), des quartiers de l’ancien Balbala(BID), des 5 chefs lieux des ré10

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ACTIVITES gions (BAD), des quartiers 12, 14, et 15 (AFD). Ces consultants assurent les activités de mobilisation, par le biais des séances de sensibilisation autour du projet. Ils assurent également une permanence dans les bureaux des conseils régionaux et des communes, l’objectif général du PREPUD étant l’appropriation des projets par les populations concernées.

Sur la base du recrutement de ces personnels d’encadrement, l’ADDS a lancé tout naturellement un programme de sensibilisation et de mobilisation autour des projets en question en direction des populations des quartiers et régions ciblés. C’est ainsi que les responsables de l’agence ont rencontré d’abord, comme en pareilles circonstances les élus locaux, pour leur exposer le déroulement ainsi que les enjeux des activités programmées.

STRATEGIES POUR LA PROMOTION DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

Crédit jeune diplômé

I

l faut reconnaître que le développement durable est une conséquence directe du développement économique, il n’est pas possible sans investissement dans les ressources humaines en général, et dans les jeunes en particulier. Le développement économique vient de la création de richesse impliquant le financement des facteurs de production (dont RH). Ainsi, les difficultés d’insertion des jeunes diplômés, par exemple, sont le résultat du décalage qui a fini par se creuser entre une offre de formation rigide et les besoins réels du marché du travail.

Conscient de ce problème, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Ismaël Omar Guelleh, a initié un programme spécifique en direction des jeunes. Intitulé «Crédit Jeunes Diplômés au Chômage» Le projet pilote à trois objectifs : 1. Décharger l’administration publique, en tant que seule pourvoyeur d’emploi ; 2. Susciter l’entrepreneuriat des Jeunes Djiboutiens ; 3. Développer le pays par la création d’une richesse supplémentaire

et le développement d’un tissu d’entreprises dynamiques.

L’ADDS et le Fonds de Développement Economique de Djibouti (FDED), eu égard à leur mission respective de lutter contre la pauvreté ont décidé de conjuguer leurs efforts et de mettre en synergie leurs expériences. Ainsi, ils ont décidé de mettre en place, à titre expérimental, un produit « Crédit jeunes diplômés au chômage ». L’objectif est d’installer un dispositif qui permet à ces jeunes de monter leurs microprojets avec un accompagnement du FDED à mettre en place et à gérer les projets.

Une convention de partenariat d’un montant global de quelque 60 million FD (0,339 million US$) est signée avec le FDED de : * 20 millions pour le renforcement des capacités des jeunes aptes à s’investir dans cette perspective, * 40 millions de ligne de crédit.

Au total, plus de 200 dossiers de candidature ont été déposés et seulement 20 jeunes ont été retenus pour les premiers crédits après une sélection à plusieurs étapes. Les jeunes entrepreneurs potentiels ont eu à profiter d’une formation à l’entrepreneuriat dispensée par l’Université de Djibouti. Cette formation avait pour objectif de renforcer les aptitudes

Micro finance Le secteur de la micro finance bien qu’étant encore jeune suscite assez d’engouement. et prend de l’ampleur, il est identifié par les autorités du pays comme étant un instrument essentiel de lutte contre la pauvreté à travers les activités de production et bénéficie ainsi de l’attention particulière des hautes autorités politiques Il se trouve, cependant, confronté à divers réajustements qui doivent être coordonnés pour ne pas hypothéquer son avenir très attendu. Le Gouvernement a procédé, en conséquence, à un recadrage du secteur avec un plan d’action précis :

t Des directives ont été données en vue de l’intégration du

PDMM au sein de l’ADDS. Le contrat liant le FIDA et le Gouvernement a été revu dans ce sens ; t L’informatisation : le réseau dispose d’un seul système intégré de gestion ; t L’INDS prévoit d’assurer une couverture nationale en termes d’accès aux micro financements. A ce titre, l’ADDS a appuyé la naissance de deux caisses régionales : une « Caisse du Nord » avec Siège à Tadjourah et un point de service à Dikhil, et une Agir N°3

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11

ACTIVITES « Caisse du Nord » avec Siège à Tadjourah et un point de service à Obock. Les bâtiments devant abriter ces caisses sont en cours d’études, les Conseils Régionaux ayant accepté de les héberger dans leurs locaux en attendant la finition des travaux ; t La mise en place de la Cellule de suivi de la micro finance auprès de la Banque Centrale de Djibouti (BCD) : L’ADDS a sollicité l’appui du PNUD pour aider la Banque Centrale à mettre en place sa Cellule de suivi des activités de micro finance. Les documents de base de suivi ont été élaborés et validés tandis que quelques activités restent à mener. Il s’agit : t d’un projet de loi sur les coopératives financières ; des instructions réglementant le secteur de la micro finance ; t d’un référentiel comptable adapté à toutes les formes juridiques

d’IMF prévues par la Loi ; t d’un manuel de supervision des Inspecteurs de la structure de supervision des IMF de la Banque Centrale ; t la formation et post formation des agents de la Banque devant assurer la supervision ; t l’accompagnement et le coaching des superviseurs à au moins deux missions de contrôle (une à la CPEC et une à la CNEC) t la vulgarisation des textes et manuels. t la fusion institutionnelle des deux caisses s’est faite au Palais du Peuple en mai 2010 après des séances de sensibilisation et d’information des sociétaires. La dénomination retenue est la CPEC, il n’y a plus qu’un seul ensemble dirigeant : un Conseil d’administration, un Comité de crédit, un Comité de surveillance élus lors de cette assemblée générale de fusion.

Toutefois, en attendant la fusion opérationnelle prévue à la fin de cette année, les deux institutions fonctionnent encore parallèlement. Un arrêt de compte sera opéré à une date donnée et toutes les informations seront basculées sur une base de données commune. Cette fusion opérationnelle sera précédée d’un audit des comptes de chaque structure. * En terme de financement, l’ADDS dispose de ressources auprès de la Banque Centrale pour le développement du secteur, le « Compte Micro Finance » dont les ressources, de 370 millions de franc Djibouti ou 2 millions US$, proviennent des remboursements des crédits octroyés par l’ex FSD. Elle a pu mobiliser aussi, auprès de la BID une ligne de crédit de 1 million US$ dans le cadre de la finance islamique à Balbala, pour le compte de la CPEC un financement de la Croix Rouge britannique pour 1000 ménages de Balbala, et un autre financement pour les dockers.

Quelques données de base :

Juin 2009

Juin 2010

Juin 2009

Juin 2010

Données consolidées nouvelle CPEC (juin 2010)

3 041

6 719

2 728

3 390

10 109

Nombre de femmes (%)

2 741 (90%)

4 561 (68%)

1 236 (45%)

1 467 (43%)

6028 (60%)

Epargne totale (Fd)

12 947 736

37 181 631

106 975 516

97 332 058

134 513 689

Encours de crédit (Fd)

84 682 190

143 466 268

48 329 763

26 009 912

167 642 123

% encours de crédits accordés aux femmes

n.d.

27 %

64,5%

40%

30%

Taux d’impayés (porte feuille à risque)

2%

Rubriques

CPEC

Nombre de membres

12

Agir N°3 1er Semestre 2010

CNEC

2,74% à 20,30% 20,32% à 63,29% 33,55% à 65,01%

7,46% à 27,15%

ACTIVITES Ces chiffres appellent des remarques : Le nombre des membres de la CPEC a été multiplié par plus de 2 en un an, celui de la CNEC en augmentation de 24% ; le pourcentage de femmes membres est très élevé, 60%. La diminution relative pour la CPEC s’explique par l’ouverture de la clientèle aux hommes ; il y une désépargne au niveau de la CNEC dans la mesure où par prudence, elle procède à une restriction du crédit à cause de son taux d’impayés élevé. Ceci a découragé un peu les aspirants au crédit, ils retirent leur épargne ; l’encours de crédits aux femmes est bas. Mais c’est relatif car elles sont bénéficiaires dans les crédits de groupe et les montants qu’elles sollicitent sont assez bas également ; les taux d’impayés sont à prendre avec prudence aussi car ce sont les crédits en retard d’un jour qui gonflent ces impayés.

Toujours est-il que le porte feuille à risque de la CNEC reste élevé malgré les efforts de recouvrement considérables menés.

L’apurement de ces impayés ou leur réduction reste une des conditions préalables à la fusion opérationnelle.

INFRASTRUCTURES Construction d’équipements sociaux

Mini CDC de Gourabous

Construction de Centre de Développement Communautaire (CDC)

L

E Gouvernement doit réunir, en plus des programmes de santé, d’éducation, de formation professionnelle et de création d’emplois pour les jeunes, les conditions d’envergure d’une jeunesse responsable et engagée sur tous les chantiers de développement économique, sociale et culturelle du pays.

A cet égard, le Gouvernement doit veiller à la généralisation des centres de développement communautaire sous la forme de complexe où les jeunes pourront trouver à tout instant un lieu aussi bien de savoir que de divertissement » (SE Le Président de la République, Feuille de route de l’INDS).

Ainsi, pour créer des lieux de rencontre et d’échange ouverts à tous (enfants, jeunes, familles, associations…), l’ADDS en partenariat avec le Ministère de la Jeunesse et Sport a construit des Centres de Développement Communautaires (CDC).

Quatre grands CDC ont été achevés et inaugurés dans la Ville de Djibouti. Outre ceux qui sont construits dans la Ville de Djibouti, et les CDC en cours de construction dans les chefs lieux des régions, l’ADDS intervient dans les agglomérations rurales. Toujours dans le cadre de ce partenariat avec le Ministère de la Jeunesse, deux mini CDC ont été construits et inaugurés à Dasbyio et au Gorabous. Tous ces CDC sont dotés des matériels informatiques, des mobiliers bureautiques et des équipements sportifs.

Construction clôture cimetière

E

N collaboration avec le Ministère de Biens et Waqfs, et sur f inancement FSN, l’ADDS a construit la clôture du grand cimetière de PK 12. La longueur de cette clôture mesure plus de 3 km. Ce chantier a contribué à la création de petits emplois.

Agir N°3

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ACTIVITES

Equipement marchand Construction des échoppes

L

a construction des échoppes est finalisée pour intervenir sur des parcelles libérées en vue d’installer une mixité programmatique et spatiale répondant aux besoins du quartier. Sur la place en face de Farah-Had, deux blocs d’échoppes sont construits par l’ADDS en partenariat avec la Mairie de la Ville de Djibouti.

Ces deux blocs contiennent 14 boutiques de 16 m² de chaque. Une toilette publique a été conçue pour les utilisateurs.

Infrastructures Micro finance

L Point de service de Damerjog

’agence djiboutienne prévoit la création d’une caisse populaire dans chaque région de l’intérieur. Il s’agit pour ses responsables d’offrir par là des produits et services financiers de proximité, susceptibles de répondre aux attentes des populations vulnérables qui n’ont guère accès aux crédits des banques commerciales classiques. L’objectif est conforme à l’esprit de l’INDS. Celui-ci reflète la volonté manifeste du gouvernement de promouvoir la micro finance.

Ainsi, l’agence a entrepris dans le courant du mois de mai 2010, un chantier de rénovation des locaux et des toilettes de l’UNFD à Damerjog qui est en cours d’achèvement.

Aménagement du parc à bétail

C

onnaissant le fort potentiel commercial sur cette zone, l’ADDS a éprouvé la nécessité d’aménager ce parc à bétail.

Les objectifs fixés consistent à développer les activités génératrices de revenus, réduire la prolifération des matières fécales pour prévenir les maladies, surtout diarrhéiques et assurer la sécurité de la zone. Les travaux de construction d’une poste de police, des deux blocs sanitaires, d’un parking clôturé ont été achevés.

Le chantier de construction des deux bâtiments commerciaux est en cours de finalisation.

Accès à l’énergie solaire

D

ans le cadre de programmes de lutte contre la pauvreté et de développent social entrepris par le gouvernement, l’ADDS a lancé après le PK12 et Holl-Holl un programme d’électrification solaire des ménages le plus démunis et dépourvus d’électricité à Hayableh et Layableh.

Démarrés, au mois de Juin 2010 les travaux d’installation des systèmes solaires pour les ménages bénéficiaires sont réalisés conformément au respect des normes d’installations en vigueur. Ainsi, 50 ménages de Hayableh et 50 ménages de Layabley sont en cours d’équipement avec un système photovoltaïque de 160 Wc. Désormais dans ce quartier, ce sont les ampoules électriques qui s’allumeront à la place des bougies et lampes à pétrole.

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Agir N°3 1er Semestre 2010

Maison électrifiée de Hayabley

MALNUTRITION

Programme pilote d’assistance sociale centré sur l’emploi et les fondations du capital humain 33 % des enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard

de croissance, 31 % d’une insuffisance pondérale, et 17 % d’émaciation, 10 % des nourrissons présentent une insuffisance pondérale à la naissance.

Le taux de mortalité infantile est de 130 pour 1000 naissances vivantes. À Djibouti, l’essentiel des dommages irréversibles dus à la malnutrition interviennent pendant la grossesse et durant les 24 mois suivant la naissance.

Fort de ce constat l’ADDS avec l’appui des Fonds fiduciaires Japonais de Développement Social et en collaboration des acteurs du secteur met en œuvre un vaste programme pilote d’assistance sociale centré sur l’emploi et les fondations du capital humain.

En fait, le programme s’adressera en général aux ménages pauvres des quartiers ciblés aux ménages pauvres des quartiers ciblés. Le chef de famille bénéficiera d’un emploi temporaire alors que sa conjointe et ses jeunes enfants pourront participer au programme de nutrition communautaire. Autrement-dit, ce programme se propose de répondre directement aux besoins des plus démunis en constituant un instrument de filet social capable de les protéger compte tenu de leurs absences de revenus.

Soulignons que selon le Docteur Ahmed Robleh pédiatre à l’hôpital Peltier … la malnutrition est due au déséquilibre

des rations alimentaires lié à la pauvreté, au faible pouvoir d’achat, aux bas rendements agricoles ou à l’ignorance qui entraîne des pratiques alimentaires désastreuses, notamment celle des mères au moment du sevrage des enfants.

L’approche privilégiée par l’ADDS est : T La valorisation communautaire par la participation directe des bénéficiaires dans la sélection des travaux et leur exécution ; T des interventions ciblées pour le renforcement des capacités.

Pourquoi lutter contre la malnutrition ?

De nombreuses études scientifiques ont démontré que la malnutrition a des impacts directs et irréversibles sur le développement psychomoteur et cognitif de l’enfant. Les enfants malnutris ont des difficultés de concentration, des capacités cognitives réduites, une fréquentation scolaire plus faible ainsi que des taux d’abandon et de redoublement plus élevés.

Les enfants connaissent deux périodes de croissance importante : au cours des deux premières années de leur vie et au cours de la puberté. Un pauvre état nutritionnel au cours de cette période aura donc des conséquences irréversibles sur le développement de l’enfant et de la jeune femme ayant des répercussions sur leurs capacités d’apprendre, de reproduction, la prévention des maladies chroniques et leurs effets se répercuteront pendant des générations les entraînant dans le cercle vicieux de la malnutrition et de la pauvreté.

Agir N°3

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MALNUTRITION Il est donc important que les programmes du gouvernement visant à améliorer le capital humain de la population puissent se concentrer sur ces périodes afin d’optimiser le retour sur l’investissement des ressources dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la protection sociale et contribuer ainsi au développement économique durable du pays.

Lutte contre la malnutrition : et si il y’avait une solution ?

Le taux de retard de croissance des enfants de Djibouti est supérieur à ceux des pays du même groupe de revenus de la région. Des pays affichant un revenu inférieur par habitant enregistrent des taux plus faibles, ce qui démontre qu’il existe des solutions pour améliorer l’état nutritionnel malgré des revenus moindres.

Ainsi, à travers le programme pilote d’assistance sociale centré sur l’emploi et les fondations du capital humain, les stratégies de l’ADDS pour améliorer la nutrition chez les enfants d’âge préscolaire et les femmes préconiseront les solutions suivantes : T aider les femmes et leurs familles à appliquer des pratiques optimales d’allaitement et assurer, en temps opportun, un apport adéquat d’aliments complémentaires. Le lait maternel satisfait aux besoins nutritionnels des nourrissons jusqu’à l’âge de six mois, renforce leur immunité et réduit le risque d’infection ; T prévenir et traiter les infections infantiles et d’autres maladies. Le lavage des mains, le déparasitage, les suppléments en zinc pendant et après un épisode diarrhéique, et le maintien de l’alimentation durant la maladie sont importants ;

L’agence appuiera les interventions novatrices dans le domaine de la nutrition, visant à prévenir la malnutrition chez les enfants au cours des 1000 premiers jours de leurs vies : c’est-à-dire de la conception jusqu’à l’âge de 2 ans. Ainsi, le programme visera également à améliorer l’état nutritionnelle des femmes enceintes et allaitantes puisqu’il a un impact sur l’état nutritionnel du jeune enfant. Par la formation, l’éducation, et la sensibilisation des ménages sur l’importance d’une bonne alimentation et nutrition de la femme et du jeune enfant, de l’allaitement maternel exclusif et jusqu’à 2 ans, du suivi régulier de la croissance, de la supplémentation en vitamine et minéraux, de la conservation de l’eau et des aliments, l’hygiène et du suivi de la santé de l’enfant, notamment la vaccination.

Mais également, ces interventions incluront des activités de prévention, de renforcement de capacités communautaires sur les aspects nutritionnels, la mise en place de réseaux d’orientation vers les services de santé infantiles et de rééducation nutritionnelle ou d’autres services chargés de s’attaquer aux causes extra sanitaires de la malnutrition.

Extrait Allocution de Monsieur Masaki NOKE, Ambassadeur du Japon à Djibouti, lors de la réunion sur le Programme financé par le Fonds Japonais de Développement Sociale(JSDF), le 19 mai 2010.

C

«

eE programme vise à améliorer les conditions de vie des populations vulnérables en leur offrant une couverture sociale. Mais nos actions ne devront pas être un simple assistanat. Je voudrais entre autres souligner deux points: la notion d’ investissement et la notion d’action collective. D’abord, notre programme ne sera pas une simple redistribution des ressources financières et matérielles mais il aura un caractère d’ investissement pour le futur. Parce que nous allons intensifier l’engagement de la population dans le processus de développement. Nous allons par exemple ‘organiser des travaux publics à haute densité de main d’œuvre avec la participation des habitants concernés.

Cette méthode permettra la création d’emplois et aussi l’amélioration des infrastructures comme des routes et des canalisations d’eau. Nous allons également renforcer la capacité de la population et des 16

Agir N°3 1er Semestre 2010

organisations locales, y compris les petites et moyennes entreprises, en ce qui concerne les techniques de construction par exemple.

Quant aux mères d’enfants, elles devront acquérir une meilleure connaissance sur la nutrition et l’hygiène.

Grace à ces efforts, dits de couverture sociale innovante, l’effet de raide sera pérennisé l’appropriation sera renforcée.

Ensuite, nous allons favoriser les synergies entre les partenaires concernés.

Dans le cadre de l’Initiative Nationale pour le Développement Sociale de Djibouti, tous les acteurs devront se concerter et collaborer en vue d’atteindre l’objectif escompté. Et c’est justement pour cela que nous sommes réunis aujourd’hui autour de la même table, les autorités djiboutiennes y afférentes, les collectivités locales, et les organisations internationales.

D’ailleurs, je constate ici des visages connus.

Car nous venons d’entamer un programme conjoint de 3 millions de dollars entre le

gouvernement du Japon, le gouvernement djiboutien, le PAM, l’UNICEF et le HCR afin d’aider les populations vulnérables avec une focalisation sur les habitants péri-urbains, les femmes et les réfugiés. Ce nouveau programme de la Banque Mondiale devra amplifier l’effet de ces actions en cours.

Je suis convaincu que grâce à la volonté et l’esprit d’entraide de tous ceux qui sont présents ce matin, nous pourrons finaliser et exécuter le programme d’une façon optimale au bénéfice de Djibouti et des Djiboutiens.

La dernière mais pas la moindre des choses que je voudrais réitérer est que ce nouveau financement constitue un geste important de la part du peuple japonais qui, malgré les difficultés économiques actuelles, tient à prouver son amitié et sa solidarité avec le peuple djiboutien. »

RETROSPECTIVE 1er SEMESTRE 2010 De Janvier à Juin : Les événements qui ont marqué l’ADDS 9 et 16 Janvier

Lancement de formations pour l’insertion des jeunes déscolarisés « Une rentrée pleine d’espoir », s’est ému samedi 9 janvier le président de la commune de Balbala, Abdillahi Aïnan Robleh. En compagnie d’une délégation de l’ADDS, il était venu marquer le lancement officiel des trois premières formations lancées par l’ADDS dans le cadre du Programme de Développement Urbain Intégré (PDUI) de Balbala. Au total, 188 jeunes déscolarisés issus des quartiers 12, 14 et 15 ont été sélectionnés pour bénéficier d’un apprentissage accéléré à des métiers pourvoyeurs d’emploi au sein de quatre centres de formation de Djibouti.

13 Janvier

Le Secrétaire d’Etat inaugure le four solaire de Holl Holl Accompagné d’une délégation de l’ADDS le secrétaire d’Etat à la Solidarité nationale, Mohamed Ahmed Awaleh, s’est rendu ce jour à Holl Holl pour une visite du site du projet pilote d’électrification rurale et l’inauguration du four solaire qui équipe désormais les cuisines de l’école du village. Le Secrétaire d’Etat a suivi les explications techniques du concepteur du four. Flambant neuf, cet équipement exceptionnel à Djibouti a suscité tant de curiosité que d’émerveillement.

17 Janvier

Signature d’une convention entre le Croissant Rouge de Djibouti soutenu par la Croix Rouge Britannique et la CPEC. Dans la continuité de son programme d’aide d’urgence aux populations défavorisées, le Croissant Rouge avec le soutien de la Croix Rouge Britannique a signé une convention de partenariat avec la Caisse d’Epargne Populaire et de Crédit (CPEC). Ce partenariat concerne le lancement d’un projetpilote de micro-prêts destiné à 1000 familles vulnérables vivant à PK12 et à Hayabley, dans la commune de Balbala. Il s’agit d’octroyer des micro-prêts à des femmes pour renforcer les activités génératrices de revenu. Celles-ci constituent souvent l’unique source de revenu pour l’ensemble du foyer. Les micro-prêts seront attribues a des groupes solidaires de 4 a 6 femmes identifiées par le Croissant Rouge de Djibouti et par la Croix Rouge Britannique et qui n’ont pas eu accès a la CPEC jusqu’à présent.

12 au 14 Février

Le Directeur des opérations de la Banque Mondiale en visite à Djibouti Le Directeur des opérations de la Banque Mondiale, Monsieur David Craig, est venu à Djibouti pour visiter les sites concernés par les projets financés par la Banque Mondiale. Accompagné du Directeur Général de l’ADDS et du Directeur du Financement Extérieur du Ministère de l’Economie et des Finances, il a pris connaissance de l’état d’avancement du Projet de Réduction de la Pauvreté Urbaine à Djibouti (PREPUD) mis en œuvre au Quartier 7 par l’ADDS. Il s’est ensuite rendu dans la zone de couverture du Projet de Reconstruction d’Urgence Suite aux Inondations (PRUSI).

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RETROSPECTIVES 2010 14 au 18 Février

Première réunion de travail avec la CEA pour de nouvelles bases de coopération Une mission de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) est venue, pour la première fois, rencontrer les techniciens et dirigeants de l’ADDS. L’objectif de cette visite inédite était de discuter des possibles nouvelles bases de coopération. Une réunion de travail interministérielle a pour l’occasion été organisée par l’ADDS en collaboration avec la représentante de la CEA, Madame Monique Rakotomalala. Les participants, venus des différents ministères (Santé, Finances, Promotion des genres, Habitat&Urbanisme…), ont été répartis en plusieurs groupes de travail. Les ateliers ont permis de faire état des forces et des faiblesses de l’administration djiboutienne en vue d’identifier les faiblesses structurelles et les dysfonctionnements inhérents à la gestion publique et à la mise en œuvre des politiques gouvernementales. Des stratégies et des outils de renforcement des capacités ont été collectivement élaborés.

27 Février et 6 Mars

Banque Africaine de Développement (BAD): une mission à Djibouti Conduite par le directeur en charge du Département Régional Est II, Matondo-Fundani Nono, une délégation du Groupe de la Banque Africaine de Développement(BAD) a séjourné une semaine à Djibouti. L’objectif de la visite de la mission était d’organiser une revue de l’ensemble du portefeuille de la BAD afin d’examiner ses performances du portefeuille avec la Direction du Financement Extérieur et ainsi de profiter de l’occasion pour faire le tour des projets financés par la BAD à Djibouti. C’est dans ce cadre que la mission s’est rendue à la Caisse Populaire d’Epargne et de Crédit (CPEC), projet PREPUD financé par la BAD conjointement avec le gouvernement djiboutien. La visite était guidée par M. Almis Mohamed Abdillahi Directeur du Financement Extérieur au Ministère de l’Economie et des Finances, des responsables de l’ADDS et du Directeur Exécutif de la CPEC. Au cours de cette visite la délégation et leurs accompagnateurs ont discuté avec les membres de la CPEC.

8 au 18 Mars

Signature de convention de partenariat entre la KOICA et l’ADDS Une importante délégation de l’Agence Coréenne de Coopération Internationale (KOICA) s’est rendue à Djibouti. Cette visite fait suite à la venue d’une mission d’étude sur l’électrification rurale par énergie solaire le 30 septembre 2009. Le dernier jour de sa visite, le 11 mars, la délégation coréenne, accompagnée du représentant en chef de la KOICA, a signé un accord avec l’ADDS dans les locaux du Secrétariat d’Etat à la Solidarité Nationale. Le projet sur lequel porte l’accord inclut, entre autres, l’installation de panneaux solaire PV pour l’éclairage de 400 ménages du village d’Ali-Addé. Cette expérience devrait être étendue dans le futur aux autres régions. Suite à cette visite d’experts Coréens, cinq professionnels et spécialistes Djiboutiens des énergies solaires ont été invités en Corée pour un échange de savoir-faire et d’expérience en matière d’énergies renouvelables.

18

Agir N°3 1er Semestre 2010

RETROSPECTIVES 2010

Ils ont dit….

02 au 07 Avril Un représentant de la BID à Djibouti : pour une mission d’appréciation de l’état d’avancement du projet M. Mourad Bouaouina Senior Civil Engineer Transport Division Infrastructure Department Islamic Development Bank (BID) a séjourné à Djibouti pour une appréciation globale de l’état d’avancement du projet. Au cours de cette visite le représentant de la BID a pu discuter du volet route mais également de certains points du volet Développement rural du projet Djibouti/Loyada avec l’ADDS. C’est dans ce cadre là que la salle de réunion de l’ADDS a abrité plusieurs réunions d’échange entre les responsables de l’agence, les différents partenaires du projet et le représentant de la BID.

M. Mohamed Ahmed Awaleh, Secrétaire d’Etat à la Solidarité nationale « Je mets en exergue la volonté du gouvernement djiboutien d’instituer la coopération technique en matière d’énergies renouvelables comme une priorité et d’étendre le projet d’Ali-Addé aux autres localités rurales dans les régions de l’intérieur. »

27 Avril

CPEC/CNEC : Une fision tant attendue La fusion tant attendue de deux caisses est désormais effective avec la tenue de l’assemblée générale constitutive de la nouvelle Caisse d’Epargne et de Crédit de Djibouti au sein du siège de l’UNFD. La cérémonie s’est déroulée en présence du directeur général de l’ADDS, des responsables des organes dirigeants de la CPEC et la CNEC, des représentants du Croissant Rouge et plus de deux mille membres des deux caisses ainsi que la présence de nombreuses personnalités issues du milieu de la micro finance, des parlementaires, les dirigeants des organisations de la société civile ainsi que les membres du conseil d’administration de cette nouvelle entité. Les objectifs de la fusion visent l’amélioration de la satisfaction des membres, le développement des affaires de micro finance dans le pays et la réduction des coûts d’exploitation. Cette nouvelle caisse sera un outil efficace, pour soutenir la créativité et la productivité des citoyens modestes.

19 Mai Dr David In Yeup Song Chef de la délégation de la KOICA « J’exprime la volonté de la KOICA d’intégrer les perspectives environnementales dans leurs projets de coopération pour le développement pour assurer un environnement propre aux génération futures. Le nécessaire essor des énergies renouvelables qui représente une aubaine pour la croissance des pays en développement comme le nôtre. Il a exprimé le souhait de voir s’améliorer les conditions de vie des populations locales grâce au recours de l’énergie photovoltaïque. »

Réunion de restitution de la mission de la Banque Mondiale du programme d’assistance sociale Une importante réunion de restitution de la mission de la Banque Mondiale du programme d’assistance sociale s’est tenue dans la salle de conférence de l’ADDS en présence de son Excellence Monsieur Masaki NOKE Ambassadeur du Japon à Djibouti, de Monsieur le Représentant Résident de la JICA, de Monsieur le Représentant du PAM, d’un représentant de l’OMS, d’un représentant de l’UNICEF, du Directeur du Financement extérieur (Ministère de l’Economie et de Finance), des responsables du Ministère de la santé, d’un responsable de la DHU (ministère de l’environnement de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire), du Préfet d’Arta et des responsables de l’ADDS. La réunion a porté principalement sur le rappel des objectifs du projet « Emploi et fondation du capital humain ».

(Voir : dossier Lutte contre la malnutrition à Djibouti, P. X) Agir N°3

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DOSSIER SPECIAL

La formation des descolarisés 20

Agir N°3 1er Semestre 2010

DOSSIER SPECIAL Appui aux déscolarisés : UNE EXIGENCE MORALE ET SOCIALE

L

A Formation est l’horizon indépassable de tous les temps. Elle est liée en effet aux préoc-

cupations de l’homme considéré comme un centre de créativité et de responsabilité. Elle conditionne le développement d’une nation, l’épanouissement de sa jeunesse, le rayonnement d’un pays en contribuant de manière décisive à la modernisation et l’expansion de son économie. Ces remarques paraissent d’autant plus justifiées qu’un pays comme le nôtre, dépourvu de ressources naturelles, ne peut se construire véritablement qu’en accordant une priorité constante à la formation de l’homme.

Toutefois, l’éducation en s’étendant à l’ensemble de la population scolarisable n’a pu échapper, à cette particularité propre à la plupart des systèmes éducatifs de mener de front une double mission : • Apporter une réponse appropriée à une demande sociale croissante de scolarisation ; • Procéder de façon efficace à la sélection des élites dont la nation a besoin. , or, il faut bien reconnaître que ces deux

objectifs ne vont pas sans provoquer en cours de route des situations d’échecs pour un certain nombre d’enfants.

Diversité d’aptitudes et de parcours scolaires Parce qu’il existe une diversité d’aptitudes et de parcours scolaire. Malgré ce paradoxe le système éducatif dans la plupart des pays, se voient demander par les sociétés « plus et mieux », alors que l’institution scolaire est traversée par de modèles empruntés directement au monde de la production industrielle celui de la compétition et son corollaire, l’entreprise performante. Le règne de la concurrence n’épargne pas par conséquent l’univers scolaire même si le principe de scolarité obligatoire instituée, voilà dix ans suppose que personne ne soit laissée au bord du chemin.

Si le taux de déperdition a régressé notoirement, durant la période considérée, 30% seulement d’une classe d’âge était admis en sixième. Toujours est-il, que des jeunes gens quittent l’école sans qualification pour des raisons, avons-nous dit, intrinsèques à l’organisation de toute institution scolaire.

Cependant le gouvernement a accordé une priorité absolue Agir N°3

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Appui aux descolarisés

à l’éducation, priorité qui s’est affirmée au sommet de l’état depuis une décennie. En effet des reformes de l’école furent engagées durant la période considérée. Ce qui fait passer le taux de scolarisation de 38%, à plus de 72% à l’heure actuelle. Cette évolution significative s’est traduite, par ailleurs, par une progression importante de la part du budget alloué à ce secteur hautement stratégique à 23.3% soit 8.4% du PIB en 2009.

Si il nous est impossible ici, dans un article comme celui-ci de passer en revue les évolutions de l’école, tel n’est pas mon propos, nous nous limiterons cependant à évoquer le projet initié par l’ADDS portant sur des initiatives de traitement du phénomène des déscolarisés.

Pourquoi la formation des déscolarisés ? Comment faut-il s’y prendre ?

Tout d’abord, on ne le dira pas assez, le phénomène des déscolarisés est un problème de société important et pressant.

Son traitement par le détour de la formation professionnelle relève de l’engagement de tous ceux qui pensent que la dignité de la personne est absolue, que la solidarité envers les plus vulnérables est une condition essentielle de sa vie sociale.

Les projets d’appui initiés par l’ADDS se trouvent motivés par ce même engagement, partant du constat que la pauvreté est un réseau d’exclusions qui s’étend à plusieurs domaines de l’existence individuelle et collective des populations.

Le lancement d’un projet de cette nature s’inscrit par conséquent, dans le cadre de la solidarité du gouvernement en faveur des populations vulnérables, et plus précisément des jeunes en difficulté. Il s’agit d’une manière générale, de combattre l’exclusion qui symbolise la fragmentation sociale attentatoire à la cohésion de notre communauté nationale.

C’est au nom du principe d’unité et de cohésion de la société que le gouvernement a voulu agir, à travers les initiatives de 22

Agir N°3 1er Semestre 2010

l’ADDS, en proposant des pistes de remédiation par la mise en œuvre des cursus de formation professionnelle des déscolarisés.

La lutte contre la pauvreté, de la vulnérabilité intègre dans ses finalités premières une réelle volonté de consolidation de l’espace de citoyenneté et de valeurs propre à une communauté de destin. L’Etat n’est-il pas constitutif de la citoyenneté et du lien de solidarité entre les membres d’une société, solidarité nécessaire à la cohésion sociale ?

Appui aux descolarisés La lutte contre l’exclusion, comme l’offre de formation destinée aux déscolarisés, doit être comprise par référence à ces principes qui forment le fondement de l’Etat.

La formation dont il est question, a un caractère spécifique s’adressant à un public au profil spécifique, loin du trajet traditionnel propre à la formation. Celle qui concerne notre contexte est directement ancrée dans une optique de préparation à un métier. Elle vise l’acquisition des compétences pour les jeunes gens en manque d’appétence pour le monde scolaire; la prééminence de l’intelligence rationnelle et de la logique déductive, de la pensée axiomatique, est tout naturellement écartée au profit d’une conception qui met au centre du dispositif de formation l’action de « faire» et de « faire faire », en d’autres termes, une valorisation de la pratique.

L’individu en apprentissage doit le plus rapidement et efficacement possible intégrer un contenu axé sur une activité professionnelle. La connaissance en tant que telle est considérée comme un apport ponctuel certes important mais non décisif, un environnement nécessaire, une manière de conduire une activité pratique, la priorité est cependant donnée à la facilitation des processus d’auto-développement préalable à l’autonomisation et au ressourcement du sujet qui lui permet la capacité de promouvoir le transfert des apprentissages en situation réelle du métier.

Toute pratique de formation est réalisée dans des pratiques situées dans un monde réel. C’est par la pratique du dessin que l’on devient dessinateur mais c’est seulement grâce au soutiens des parents, aux indications et à la vigilance attentive des enseignants, à la sympathie stimulante des structures d’accueil que l’on parvient à sortir de l’exclusion.

C’est dans cette optique que l’ADDS a voulu apporter sa contribution à ce problème de société en apportant sa pierre à l’élaboration de projets visant à offrir de nouvelles opportunités à des jeunes gens exclus du système scolaire, et en repondant à cette double intérogation : • comment éviter le à quoi bon « désabusé », devant le spectre d’un deuxième échec en agissant concrètement sur les conséquences d’un parcours scolaire mal assumé ?

• Comment éviter la facile tentation de régler la question en dénonçant imprudemment le système éducatif comme bouc émissaire ?

Formation des déscolarisés ; une dynamique d’aide à des personnes en difficultés C’est pourquoi il importe de trouver des pistes de remédiations. La formation des déscolarisés devient alors une dynamique d’aide à des jeunes en difficulté et destinée à favoriser leur insertion sociale pour enrayer l’exclusion qui conduit à

la déstructuration du sujet.

La démarche de l’ADDS trouve nécessairement sa légitimité et sa pertinence dans la prise en charge de ces multiples interrogations qui interpellent à la fois les pouvoirs publics, les parents, la société civile.

S’il est évidemment impossible d’apporter aujourd’hui des réponses satisfaisantes à toutes les questions relatives à ce phénomène. Toujours est-il qu’il est nécessaire de définir des orientations fondamentales et de prendre conscience que leur mise en œuvre requiert des actions d’envergure portées par un effort collectif. Il n’est pas inopportun d’indiquer précisément que les interventions de l’ADDS dans ce domaine renvoient, sans la moindre ambiguïté à l’esprit et aux finalités de l’INDS, la lutte contre l’exclusion sous toutes ses formes étant une dimension essentielle de la stratégie du gouvernement concernant la réduction de la pauvreté, et au nom de la solidarité nationale en faveur des groupes vulnérables.

La démarche méthodologique se décline en trois phrases : • Recensement d’un groupe des jeunes gens ayant quitté le banc de l’école.

• Mise en place d’un partenariat avec des organismes reconnus pour leur notoriété dans la réalisation de projet de cette nature.

• Site choisi: la commune de Balballa • caractéristiques des groupes retenus: Equilibrage de la proportion de garçon et des filles destinataire de la formation ; • Description du cursus de formation: • Séquences de remise à niveau dans les connaissances instrumentales, arithmétique, français...

• Formation professionnelle proprement dite: • des cours dans les domaines de spécialités choisies et couplés avec des périodes d’apprentissage pratique et professionnel sur le terrain (stage en entreprise, mise en situation réelle du métier) • Evaluation des acquisitions.

1. Déroulement de la formation 1. Secteur industriel Etalée sur neuf mois, et dans le cadre d’un partenariat conclu entre le centre national pour la promotion de la jeunesse et l’ADDS, qui en assure le financement, la formation s’adresse à un public de vingt-huit personnes en menuiserie et en maAgir N°3

1er Semestre 2010

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Appui aux descolarisés

çonnerie avec quatorze apprenants répartis dans chacune de ces deux spécialités et un stage pratique, prévu dans les entreprises publiques et privées.

Les objectifs finalisés consistent à promouvoir leur insertion professionnelle. Cette formation outre, son caractère d’initiation à un métier, ne comporte pas moins un enseignement général de remise à niveau en lecture et langage, grammaire et conjugaison, compte tenu des profondes lacunes en matière de connaissances instrumentales de base. Ils sont issus pour la plupart des classes de CM2.

2. Secteur commercial L’ADDS a financé un cursus de formation professionnelle de vingt-huit jeunes venant de quartiers 12,14 et 15 de la commune de Balballa. Elle a été lancée le 9 janvier 2010 en cours d’une cérémonie à laquelle ont assisté en plus du Directeur Général de l’ADDS, M. Kader Ismaël, les élus locaux, les représentants de la société civile.

Il s’agit de formation pratique et en alternance avec des stages en entreprise dans les domaines de technique de communication et de marketing, des apprentissages des logiciels comptables et de l’informatique sans oublier des cours d’enseignement général dans les disciplines instrumentales, comme le Français, l’Arabe et le mathématique.

Ce projet a été réalisé sur la base d’un partenariat avec l’église protestante qui en assure l’encadrement ainsi que l’évaluation des connaissances et savoir-faire acquis.

3. Enseignement ménager et métier de coiffure Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, l’ADDS a mis en place avec le centre de formation de femme de Balballa, un partenariat portant sur la formation des jeunes femmes de Balballa aux métiers de cuisine, de coiffure, et dans le domaine de l’informatique. Dispensée dans les locaux de ce centre, cette formation est financée entièrement par l’ADDS. Elle a pour but, d’assurer à ces jeunes femmes, les compétences propres à ces spécialités. Les apprentissages ont débuté le 20 janvier 2010 dix jours après la journée nationale de solidarité célébrée, chaque année, le 10 janvier.

Ces initiatives se révèlent très importantes quand on connaît le niveau de féminisation inquiétant de la pauvreté, l’ensemble de ces dispositifs d’appui aux exclus, illustre concrè24

Agir N°3 1er Semestre 2010

tement qu’il n’y a pas de fatalité, qu’il nous appartient non seulement à faire sortir les meilleurs du lot, dans notre système d’éducation et de formation, mais de veiller et c’est là un principe d’équité et de solidarité, à faire sortir le meilleur de chacun quelques soient ses capacités.

C’est en apprenant à travers les relations vécues, les informations et les formations reçues et grâce au soutien de formateurs et d’autres personnes qui ont déjà vécu l’expérience de cette nécessaire transition vers l’autonomie que le groupe d’exclus est capable de construire un avenir.

Les formations proposées peuvent être définies comme une initiative de mise en chemin et d’accompagnement destinée non seulement à transmettre un certain bagage de connaissances mais également un certain nombre de valeurs visant à éclairer la conduire d’un être qui a certes des capacités latentes mais perdu confiance en lui-même alors qu’il est source d’action, de compréhension et d’appréciation d’initiatives sur la base desquelles, il pourra prendre place dans la société pour y jouer un rôle. Faut-il encore l’aider à les démontrer?

C’est enfin en révélant cet être à lui-même en lui faisant découvrir ses propres ressources, en l’aidant à affiner ses intentions que l’on peut lui redonner confiance. Telle est la philosophie, à la base de cette somme d’initiatives dont le mérite revient, bien entendu à l’Agence Djiboutienne pour le Développement Social, au seul bénéfice des populations vulnérables.

Mohamed Khadafi

Appui aux descolarisés Po r t r a i t de bénéficiaire

« Il n’y a pas d’âge pour rep re n d re les études »

Chapô : Fathia, 27 ans, en formation Agent commercial à l’Eglise Protestante Evangélique de Djibouti (EPED) :

Fathia a 27 ans. Elle est une des 14 bénéficiaires de la formation « Agent commerciaux » mise en place par l’ADDS. Avec une moyenne de 15,75/20, c’est elle qui a obtenu les meilleurs résultats

de tous les candidats qui se sont présentés aux épreuves de sélections, toutes formations confondues. Son cas illustre à lui seul la difficulté des jeunes Djiboutiens à poursuivre leurs études.

Fathia était sortie depuis trois ans du milieu scolaire, à contre-coeur et sans diplôme : « Mon père est décédé alors que je venais d’entrer en première STT. J’étais celle de ma fratrie qui était allée le plus loin dans les études. Mais chez moi, personne n’avait de travail. Je voulais mon Bac mais il fallait que je fasse vivre ma famille. Je n’avais pas le choix : j’ai dû arrêter mes études... » A l’âge de 24 ans, Fathia fait ses premières armes dans le monde du travail : « Je me suis mise à courir à droite et à gauche pour gagner ma vie, mais c’est très dur sans diplôme. » Elle, dont la matière préférée à l’école était la comptabilité, sera embauchée comme agent de sécurité

pendant un an au sein d’une grande entreprise de Télécommunication. « Je travaillais huit heures par jour, quatre jours par semaine, mais ce n’était pas suffisant pour subvenir aux besoins de ma famille. La vie est chère à Djibouti... » Un métier demandé, varié et surtout bien payé : voilà comment Fathia imagine son avenir d’agent commercial. « Il faut voir au long terme, dit-elle.

Même jeune, j’ai de l’ambition. Quand j’ai entendu parler de l’ADDS et de ces formations professionnelles gratuites, je me suis dit « Il n’y a pas d’âge pour continuer les études ! ». J’ai postulé et suis sortie première des sélections. Cette année, si Dieu le veut, j’aurai enfin mon Bac STG Comptabilité-Gestion. J’ai grand espoir : ce diplôme et le stage que j’effectuerai en entreprise vont ouvrir mes perspectives d’avenir. »

3 questions à…

Abdillahi Aïnan Robleh, Président de la commune de Balbala.

L’ADDS a confié la sélection des bénéficiaires de formations au comité de gestion du Fonds de développement de Balbala que vous présidez. Comment fonctionne ce comité ?

Tous les membres du comité de gestion émanent du réseau des associations de quartiers, deux délégués par quartier plus précisément. Le comité repose sur ces forces vives qui couvrent par leurs actions de nombreuses problématiques inhérentes à l’amélioration des conditions de vie des habitants de Balbala. Ces associations dynamiques, regroupées peu à peu en réseaux – à l’instar du réseau Unifier au quartier 12, Wahlehdaba au quartier 14, etc – oeuvrent déjà en faveur de l’insertion et la formation des jeunes. Elles organisent par exemple des cours d’informatique ou du soutien scolaire.

Pour la mise en œuvre du Programme de Développement Urbain Intégré, sous l’impulsion par l’ADDS notre comité a entrepris depuis plusieurs mois la coordination du projet avec les associations de Balbala. Pour le volet « formations professionnelles », le recrutement des candidats a été facilité par nos délégués de quartier qui ont mené un efficace travail de concertation grâce à leur connaissance du terrain et des préoccupations de la jeunesse de Balbala.

Comment s’est déroulée la sélection des candidats ?

Nous nous sommes inspirés de ce qui avait été fait par le comité de gestion de PK12, où des formations initiées par la

Commune de Balbala ont bénéficiées à des centaines de jeunes en un peu plus de quatre ans. Nous avons défini un quota de candidats par zone ou par quartier. Par le biais des délégués, des associations et des personnalités influentes de chaque quartier, le comité a diffusé l’information et recueilli les candidatures. Puis, un test de sélection en français, anglais et mathématiques a permis de sélectionner les bénéficiaires.

Bien sur, certains jeunes devront attendre. Généralement, pour 50 places en formation, 500 candidatures sont déposées. Balbala est la commune qui recense le plus de personnes sans-emploi ni qualifications. Alors pour nous, l’arrivée d’un projet comme le PDUI est une bouffée d’air.

Quelle avenir souhaitez-vous à la jeunesse de Balbala ?

Au nom de la commune de Balbala, je tiens à remercier son excellence le Président de la République Ismail Omar Guelleh, qui par le biais de l’Initiative Nationale de Développement Social (INDS) mène une ample offensive sur le front de la pauvreté. Je remercie également le Secrétaire d’Etat à la Solidarité nationale, Mohamed Ahmed Awaleh, et le Directeur Général de l’ADDS, Kadar Ismaïl Guelleh, pour leur efficacité dans la réalisation des objectifs de l’INDS et la prise en compte des besoins des habitants de Balbala.

Pour l’avenir, je souhaite que tous les jeunes soient intégrés quelque part, qu’ils soient employés ou qu’ils mon-

tent leur propre entreprise. Chacun doit trouver sa place dans la société, occuper positivement son quotidien. Nous devons aider dans ce sens. Cela passe par la formation professionnelle – j’espère d’ailleurs que d’autres actions formatrices pourront s’inscrire dans la continuité de ces formations ADDS – mais cela passe aussi par la création d’emplois.

Or, de nombreux projets de développement ont pris forme à Balbala ces derniers temps, notamment des constructions de logements sociaux et militaires.

C’est très positif car les retombées sont multiples : création d’emplois, amélioration du pouvoir d’achat, de l’image des quartiers… Notre rôle est de veiller à ce que les jeunes du quartier soient absorbés dans ces projets.

Quant aux jeunes qui ont bénéficié des formations, je leur souhaite de s’accrocher, car nous avons des exemples de réussite dans les quartiers, des jeunes qui ont créé leur entreprise ou contracté un microcrédit à la sortie de leur formation. Je souhaite que le comité de gestion crée un fonds de roulement pour faciliter l’obtention d’un microcrédit. Je veux faire sortir les familles de la vulnérabilité en leur donnant les moyens de devenir autonomes, en leur facilitant l’accés aux caisses d’épargne et de crédit.

Agir N°3

1er Semestre 2010

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Focus

ASSAINISSEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

Les enjeux et solutions de l’assainissement à Djibouti

Enjeux de l’assainissement

L

a forte urbanisation de la population (68% est concentrée dans la capitale) combinée à un taux d’accroissement démographique naturel de 3% et à celui d’immigration de 3%, posent avec acuité et de façon récurrente les problèmes d’assainissement à Djibouti-ville.

Les rues sont souvent si étroites que les fosses sont inaccessibles aux véhicules de vidange.

Les embouteillages font obstacles à une vidange et un transport des boues efficaces. Les services de vidange sont souvent mal gérés.

Les matières de vidange sont transportées par les camions vidangeurs pour être déversées aux abords de la ville sans aucun traitement préalable.

L’un des problèmes de l’assainissement c’est que très peu de personnes se rendent compte qu’une défaillance en matière d’assainissement est source de nombreuses difficultés : 26

Agir N°3 1er Semestre 2010

• Le manque d’assainissement : un véritable fléau pour la santé de la population • Un mauvais système d’assainissement freine le développement économique d’un pays • Un assainissement défaillant dégrade l’environnement C’est dans cette optique que l’UNICEF appuie l’ADDS et les acteurs du secteur dans l’élaboration et la mise en œuvre de Stratégie d’Assainissement Individuel(PSAI) dont l’objectif est de mettre à disposition de ces acteurs un outil opératif permettant la planification de l’assainissement individuel sur le territoire de la République de Djibouti, tant à Djibouti-ville, que dans les centres secondaires et le milieu rural ; Le PSAI identifie un maximum de solutions technologiques applicables dans le contexte djiboutien.

ASSAINISSEMENT Pour mener à bien les tâches qui lui sont confiées à savoir : projet pilote en milieu urbain et projet pilote en milieu rural axés sur l’assainissement et renforcement des capacités des structures relais d’information, l’ADDS a signé un plan de travail annuel avec l’UNICEF. Ainsi, durant les premières années, quatre actions importantes ont été lancées par l’agence, respectivement axées sur l’assainissement urbain : la formations des maçons, le renforcement des capacités de structures relais, des activités de sensibilisation des ménages aux bonnes pratiques de l’hygiène et enfin organisations des journées de prise de conscience.

Formation de maçons et d’animateurs L’ADDS a dispensé une formation de maçons et d’animateurs dont l’objectif était de doter, à l’agence une équipe de maçons capables de construire des ouvrages du PSAI et transmettre aux animateurs les connaissances nécessaires sur les ouvrages en vue de leurs promotions techniques.

La formation était destinée à, neuf (9) maçons et six (6) animateurs selon la répartition suivante : 5 maçons et 3 animateurs issus du Quartier 7 ; 4 maçons et 3 animateurs issus de Balbala. Elle a été dispensée par M. Karim Savadogo, expert Eau et Assainissement au Centre Régional pour l’Eau Potable et l’Assainissement à faible coût (CREPA) basé à Ouagadougou.

Formation de maçons

Construction des latrines des lieux publics (commune de Boulaos)

Elle s’est déroulée en 2 phases : une phase théorique à laquelle ont participé les maçons et les animateurs. Au cours de cette phase théorique trois (3) modules ont été examinés : Les aspects sanitaires de l’approvisionnement en eau potable et assainissement (AEPA), les aspects techniques (présentation/fonctionnement, avantages, inconvénients, utilisation, entretien, étapes et normes de construction des différentes options technologiques) et une phase pratique à laquelle ont pris part uniquement les maçons. Ils s’agissaient de réaliser physiquement les ouvrages passés en revue à la phase théorique.

Renforcement des capacités de structures relais En effet, selon une définition au sens large, l’assainissement ne concerne pas uniquement à l’amélioration des latrines. Au contraire, il nécessite une plus grande prise de conscience des problèmes de l’environnement et de l’hygiène ainsi qu’une capacité des communautés à améliorer les conditions qui favorisent le maintien d’un cadre de vie plus sain. D’autres mesures d’évacuation des déchets sont également concernées : celles des eaux usées domestiques et des excréta d’origine humaine et animale. Il est nécessaire que tous ces éléments soient analysés dans le contexte environnemental et comportemental dont ils font partie.

C’est pourquoi l’ADDS a lancé une formation complétant la précédente sur les méthodes participatives pour la promotion du changement de comportement dans le secteur de Agir N°3

1er Semestre 2010

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ASSAINISSEMENT l’eau et l’assainissement (PHAST) destiné aux animateurs et facilitateurs.

Deux associations UDAB (Union des associations de Balbala) et REDACO (Réseau des associations de Cheik Osman) et des comités d’hygiène et d’assainissement crées pour agir en tant que facilitateurs durant la période de promotion ont pris part à la formation. Cette formation a été dispensée par des formateurs d’un cabinet de consultants djiboutien dénommé Agora chargé de diffuser la méthode PHAST auprès des différentes associations travaillant avec l’ADDS. Cette méthode participative interactive sera utilisée dans le but d’instaurer un climat de confiance au sein des ménages cibles. Les animateurs sensibiliseront à une prise de conscience aux problèmes relatifs à l’hygiène, l’assainissement. Et de ce fait, ils vont alors aider les ménages à une amélioration des conditions qui favorisent le maintien d’un cadre de vie plus sain en proposant une amélioration des latrines. À partir de cette prise de conscience les animateurs conseillerons les ménages sur le choix des latrines et la préférence de l’utilisateur c’est-àdire :‘’ce que les gens désirent et pour lesquels ils sont prêts à payer’’. Le choix implique également l’établissement de détails suffisants en vue de donner aux consommateurs potentiels une idée des coûts approximatifs.

Accompagner le changement grâce à l’éducation : favoriser des comportements responsables

Journée de nettoyage à Balbala

d’hygiène et d’assainissement, ont été organisées à Balbala en partenariat avec l’ADDS, les acteurs du secteur, l’UNICEF et un comité crée dans chacune des zones que doit couvrir les deux associations de Balbala.

Une journée « ville propre » qui a réuni au petit matin les habitants des zones de Pompages et Nasiib Wanaag de Balbala. Armés de balais et de râteaux, ils sont sortis, toutes générations confondues, à l’appel des mobilisateurs de leurs comités d’hygiène et d’assainissement. Cette volonté d’assainir leur cadre de vie est le résultat d’une prise de conscience communautaire face aux problèmes d’assainissement que rencontrent les habitants des quartiers de Balbala.

Vu les enjeux de Santé Publique, l’ADDS encourage l’engagement des différents acteurs (autorités et sociétés civiles) et mène, parallèlement, des travaux de réfection des rues et d’amélioration du système de drainage des eaux pluviales.

Changer le comportement de l’homme en matière d’hygiène est un processus lent qui est difficile à mesurer. Cependant l’objectif poursuivi de la campagne menée par l’ADDS est de sensibiliser et éduquer les différentes parties prenantes, notamment les populations bénéficiaires, au respect des règles d’hygiène et à la protection de l’environnement, afin de susciter leur adhésion.

C’est, dans ce cadre que des campagnes de sensibilisation sur les bonnes pratiques 28

Agir N°3 1er Semestre 2010

Sensibilisation de la population aux bonnes pratiques d’hygiène

ASSAINISSEMENT Leila Farah et Zahra Isse, mobilisatrices « C’est avant tout pour la santé de nos enfants que nous souhaitons améliorer notre cadre de vie » Leila Farah et Zahra Isse, mobilisatrices et mères de famille, sont membres du comité d’hygiène et d’assainissement de la ville de Balbala (quartier Nasib wanag et Pompage zone 1). « En tant que mères de familles, c’est avant tout pour la santé de nos enfants que nous souhaitons améliorer notre cadre de vie ». Notre engagement au sein du comité hygiène et assainissement et l’organisation de ces journées de nettoyage sont le résultat d’une prise de conscience face aux problèmes d’hygiène et d’assainissement dans nos quartiers : le manque de propreté dans les rues favorise la transmission de maladies telles que diarrhée, choléra… et autres fléaux auxquels les enfants sont particulièrement vulnérables. Nous avions entendu que l’ADDS organisait des séances de sensibilisation sur les bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement à Balbala. Nous avons assisté à ces séances sans hésitation et c’est là que nous avons été élues mobilisatrices du comité d’hygiène et d’assainissement. »

EN IMAGES :

Le lancement de la promotion des ouvrages d’assainissement Individuel

Du 17 juillet au 10 août : l’ADDS a organisé une Formation de maçons et d’animateurs pour lancer la promotion des ouvrages d’assainissement individuel. Abritée à la commune de Boulaos, la cérémonie s’est clôturée par une visite guidée du formateur M. Karim SAVADOGO expert en Eau et Assainissement au CREPA (Centre Régional pour l’Eau potable et l’Assainissement à faible coût). Le Maire a félicité l’Expert et les maçons pour l’ampleur et la qualité du travail accompli en si peu de temps.

Cérémonie présidée par le Maire de Djibouti en présence du Représentant adjoint de l’UNICEF,

Explication des mécanismes de fonctionnement des différents ouvrages d’assainissement individuel

Présentation des maquettes (latrines) en contreplaqué en forme de croquis ou plan

Remise des diplômes aux maçons

L’un des maçons explique au public présent les maquettes traduisant les différents types de latrines.

Agir N°3

1er Semestre 2010

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FUSION CPEC/CNEC Un objectif de rationnalisation de l’un des dispositifs majeurs de lutte contre la pauvreté

S

oucieux de l’intégration sociale et financière des couches les plus défavorisées de nos concitoyens, le gouvernement djiboutien a initié en 2009 une réflexion sur l’efficacité de son système de lutte contre

la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale. Deux institutions, la CNEC et la CPEC, respectivement créée en Avril 2008 par le PDMM et par l’ADDS en septembre de la même année, avaient été mises en place pour répondre à ces défis.

En septembre 2009, le gouvernement djiboutien, pour rationnaliser son dispositif de lutte contre la pauvreté, décida d’intégrer le PDMM dans l’ADDS. Dés lors, la cohabitation de deux caisses d’épargne et de crédit dans la capitale suscita une réflexion sur la pertinence de leur existence. Convaincu de la nécessité de mutualiser les ressources financières et humaines des deux caisses, afin d’assurer la pérennité du système de Microfinance en République de Djibouti et de toucher davantage de populations, le gouvernement djiboutien a proposé une fusion des deux caisses. Soumise à l’assemblée des membres de chaque caisse (le 28 mars 2010 pour la CNEC et le 29 mars 2010 pour la CPEC), la fusion fût adoptée. Faisant suite à cette décision, les deux caisses furent dissoutes le 26 avril 2010, en donnant naissance à la CPEC. Les objectifs de la fusion vise d’assurer la pérennité opérationnelle et financière de la caisse de Djibouti, d’améliorer la qualité du service rendu aux membres le développement des affaires de micro finance dans le pays et la réduction des coûts d’exploitation.

30

Agir N°3 1er Semestre 2010

TABLEAU DES INDICATEURS. Réalisations tous bailleurs confondus - 1er Semestre 2010 Activités sur FSN - Désignation

Unité

Quantité

PECHERIE DE LOYADA

U

1

ECHOPPES

U

14

FDJ

61 828 798

CONSTRUCTION DE CPEC DES REGIONS

U

2

CONSTRUCTION DE POINTS DE SERVICE DES REGIONS

U

4

CONSTRUCTION D’UNE POSTE DE POLICE

U

1

CONSTRUCTION DE LA CLOTURE D’UN PARKING

U

1

AMENAGEMENT EXTERIEUR DU PARKING

U

1

LOCAL DE FORMATION POUR L’EMPLOI A BALBALA

U

1

CONSTRUCTION DE CENTRE DE DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE (CDC)

U

9

REHABILITATION DES LOCAUX DES HANDICAPES

U

1

U

1

BATEAU

4

U

1000

ELECTRIFICATION RURALE DE VILLAGE DE HOLL HOLL

MENAGE

390

DISTRIBUTION DE KIT SOLAIRE MENAGE DE HAYABLEH

MENAGE

50

DISTRIBUTION DE KIT SOLAIRE MENAGE DE LAYABLEH

MENAGE

50

FOURNITURE DE CUISEURS SOLAIRES

MENAGE

500

SUBVENTION CPEC

FDJ

83 826 024

CPEC: ENCOURS DE CREDITS

FDJ

167 642 123

ALPHABÉTISATION EN FRANÇAIS

APPRENANTES

3200

ALPHABÉTISATION EN ARABE

APPRENANTES

1500

SOUTIEN SCOLAIRE BEPC/BAC

ÉLÈVES

310

FORMATION

5

JEUNES FILLES

13

FORMATION DES MAÇONS DANS L’ASSAINISSEMENT INDIVIDUEL

LIVRET

5 000

DIAGNOSTIC ORGANISATIONNEL DE LA SOCIETE CIVILE

FILLES

15

ASSOCIATIONS

50

JEUNES

188

NOMBRE DE CONTRATS DE TRAVAUX

U

31

NOMBRE DE CONSULTANTS

U

58

INFRASTRUCTURES À CARACTÈRE ÉCONOMIQUE

TRAVAUX DE REHABILITATION DES LOCAUX DE LA CPEC DJIBOUTI T DE SES POINTS DE SERVICES

AMENAGEMENT PARC A BETAIL DE BALBALA

INFRASTRUCTURES A CARACTERE SOCIAL

INFRASTRUCTURES RURALES LOCAL TECHNIQUE ET EQUIPEMENT DE STATION DE POMPAGE

REPONSE A LA CRISE ACQUISITION D’EMBARCATION DE PECHE DISTRIBUTION DES PLANTS DE MANGUIERS

ELECTRIFICATION RURALE

MICROFINANCE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS

FORMATION TECHNIQUES AGRICOLES REALISATION DES LIVRETS DE VULGARISATION AGRICOLE

FORMATION DES JEUNES AU METIER DE LA MER FORMATION PROFESSIONNELLE

CONTRATS ET PRESTATAIRES

DANS LE PROCHAIN NUMÉRO : LES AXES DE LA STRATEGIE DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE EN REPUBLIQUE DE DJIBOUTI

LE DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE

ET AUSSI PDUI : ANALYSE DE L’ENQUETE DE REFERENCE

Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS) Rue Pasteur, BP 4298, DJIBOUTI. Tél. : 35 86 55 - Fax : 35 71 84 email : direction@adds.dj Site Internet : www.adds.dj