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L’international
Monde Droit à la sécurité et à la santé au travail: vers une norme universelle?
En 2019, année des 100 ans de l’OIT, une commission spéciale, dont faisait partie Luc Cortebeeck, président honoraire de la CSC, a préparé une «Déclaration du centenaire» sur l’avenir du travail et lancé le concept de la garantie universelle du travail: tous ceux qui travaillent, où qu’ils soient dans le monde, devraient avoir droit à un salaire adéquat, à une limitation de la durée du travail et à la sécurité et la santé au travail. L’objectif était d’ajouter ces trois droits à l’ensemble des normes fondamentales du travail de l’OIT. La valeur ajoutée de cette reconnaissance, en tant que norme fondamentale, est que tous les pays qui adhèrent à l’OIT doivent respecter ces droits. De plus, il y aura un contrôle plus strict des éventuelles violations de ces droits. Les syndicats ont adhéré à la proposition de la commission. Les employeurs estimaient le projet trop ambitieux, mais ont néanmoins concédé une ouverture au droit à la sécurité et la santé au travail. Trois ans plus
tard, cette question est à nouveau à l’ordre du jour, afin de franchir officiellement le pas vers la reconnaissance en tant que norme fondamentale du travail. Stijn Gryp, à la tête du service entreprise, représente la CSC dans ces discussions.
Vers un 5e principe fondamental? Les syndicats, les employeurs et les gouvernements discuteront de la question de savoir si et comment la sécurité et la santé au travail doivent être reconnues comme un principe fondamental de l’OIT. Elles deviendraient ainsi le cinquième principe fondamental de la Déclara-
Les syndicats ont adhéré à la proposition
de la commission.
tion relative aux principes et droits fondamentaux au travail de 1998, en plus de la liberté d’association et la reconnaissance effective du droit de négociation collective, l’élimination de toute forme de travail forcé ou obligatoire, l’abolition effective du travail des enfants et l’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession. La reconnaissance de la sécurité et de la santé au travail comme prin-
cipe fondamental serait une confirmation importante de l’importance cruciale d’un environnement de travail sûr et sain pour tous les travailleurs, où qu’ils soient dans le monde. Un travailleur ne devrait jamais avoir à craindre pour sa santé ou sa vie, lorsqu’il exerce son métier. Malheureusement, la réalité est encore trop souvent différente aujourd’hui. Il importe que les syndicats, employeurs et gouvernements du monde entier érigent la sécurité et la santé au travail en principe fondamental. Cette reconnaissance contribuera à ce que l’OIT soit obligée d’aider ses membres à accroître la sécurité et la santé au travail.
Responsabilité des employeurs De nombreuses déclarations et conventions de l’OIT soulignent déjà l’importance de la sécurité et de la santé. Le travail à Genève se poursuivra dans cette lignée. La CSC veillera à ce que les accents adéquats soient donnés, par exemple, sur l’importante responsabilité des employeurs dans la création d’un environnement de travail sûr et sain pour leurs travailleurs.
Bonus
L’objectif principal de la 110e conférence annuelle de l’Organisation internationale du travail (OIT), qui se déroule du 27 mai au 11 juin 2022 à Genève, consiste à faire du droit à la sécurité et à la santé au travail une norme de travail universelle. I C.S et S.G, adapt. D.Mo I
Dans l’app de L’Info Pour en savoir plus sur cette conférence et l’OIT. L’Info n°11 10 juin 2022
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