ACTUROUTES, La revue

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transports intelligents

La revue africaine de La route et des mobiLités N°04 - Septembre 2018 - www.acturoute.info

Le 25e Congrès Mondial The Review est à Copenhague

routes, transports et industrialisation de l’afrique

L’inspiration coréenne

akinwumi adesina Président de la BAD

‘’La Corée a investi massivement’’

Carlos lopes

Ancien Secrétaire général de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique

‘‘Il faut s’ajuster...’’

The africa road builders 2018

Kenya wins Babacar Ndiaye Trophy


Editoroute - Le Sommaire

2 acTurouTes - The review

Et si l’inspiration venait de la Corée

Par Barthélemy KOUAME barthelek@acturoutes.info

Les infrastructures de la Corée sont effet remarquables. Aéroports, routes, tunnels, ponts, trains, métro…Impossible de ne pas les voir. Beaucoup de ces réalisations ont été faites en 15 ans, a précisé le ministre Hyoun-Kwon Ko. Résultat, le pays est passé du statut de pays assisté à celui de pays qui assiste. «La Corée était l’un des pays les plus pauvres dans les années 1960. Nous avons bénéficié de l’assistance des pays donateurs jusqu’aux années 1990. Aujourd’hui, nous sommes devenus pays donateurs. Nous voulons aider les autres aussi», a insisté le vice-ministre. Mettre «l’argent là où il faut»… L’appel d’Adesina

Avec le ministre des finances du Kenya , Henry Rotich (à l’extrême gauche), à Busan (Corée).

e

t si la route et les transports avaient précédé l’industrialisation de la Corée ? Le pays, reconnu pour ses firmes industrielles de renommée mondiale, semble ne pas avoir ignoré la question. Mieux, bâtir et construire des systèmes de transport de qualité, a été une priorité. C’est ce qu’a expliqué le vice-ministre des finances et de la stratégie lors de la conférence de presse de clôture des Assemblées Annuelles 2018 de la BAD. Selon Hyoun-Kwon Ko, tout est parti de la décision de mettre en place un «fonds spécial», alimenté

Pour le président de la BAD, l’un des principaux enseignements à tirer, c’est de mettre «l’argent là où il faut ». «En Afrique, on n’investit pas beaucoup dans les infrastructures», a dit le président de la BAD. Akinwumi Adesina qui co-animait la conférence de clôture a expliqué que «la préoccupation, ce n’est pas ce que les pays lèvent comme fonds mais ce qu’ils font comme investissements. Et il faut qu’ils aient la culture de payer pour les services dont ils bénéficient ». «Je ne pense pas que les pays se développent sur la base des dons, ils doivent avoir une discipline dans les investissements», a-t-il recommandén

par des prélèvements sur les produits pétroliers. Tout en cherchant des financements additionnels ailleurs. «Chaque année, ce sont 15 milliards de dollars US (environs 8 500 milliards de francs CFA) qui sont investis dans la construction et l’entretien des infrastructures de transports», a-t-il précisé lors de la conférence. M. Ko a indiqué que son pays a aussi eu recours au Partenariat Public Privé (PPP). Des bailleurs de fonds extérieurs, dont la Banque Africaine de Développement ont également été sollicités pour l’atteinte des objectifs fixés.

And if the inspiration came from Korea?

A

nd if the road and transport had preceded the industrialization of Korea? The country, known for its world-renowned industrial firms, seems to have not ignored the issue. Better, building quality transportation systems, has been a priority. This was explained by the Deputy Minister of Finance and Strategy at the closing press conference of the AfDB 2018 Annual Meetings. According to Hyoun-Kwon Ko, everything started with the decision to set up a "special fund", fueled by levies on petroleum products. While seeking additional funding elsewhere. "Every year, US $ 15 billion (about CFAF 8,500 billion) is invested in the construction and maintenance of transport infrastructure," he said at the conference.

Ko said his country has also used the Public Private Partnership (PPP). External donors, including the African Development Bank, have also been asked to achieve the objectives set. Korea's infrastructure is remarkable. Airports, roads, tunnels, bridges, trains, metro ... Impossible not to see them. Many of these achievements have been made in 15 years, said Minister HyounKwon Ko. As a result, the country has moved from assisted to assisting country. "Korea was one of the poorest countries in the 1960s. We benefited from the assistance of donor countries until the 1990s. Today we have become a donor country. We want to help others too, "insisted the deputy minister.

Put "money where it's needed" ... Adesina's appeal For the President of the AfDB, one of the main lessons to be learned is to put "money where it is needed". "In Africa, we do not invest much in infrastructure," said the president of the AfDB. Akinwumi Adesina, who co-hosted the closing conference, explained that "the concern is not what countries raise as funds but what they do as investments. And they must have the culture of paying for the services they receive. " "I do not think countries are developing on the basis of donations, they must have discipline in investments," he recommendedn

L a r e v u e a f r i c a i n e d e L a ro u t e e t d e s m o b i Lt é s

Barthélemy kouame

The Review

Français - English

L’EDitoRoutE 2 - Routes et transports en Afrique : Et si l’inspiration venait de la Corée DébLAyAGE 3 - Rencontre avec Carlos Lopes -"We must adjust to the single market ..." LA Jonction 4 - Rapport 2017 de la BAD. 14 millions de personnes ont un meilleur accès aux réseaux de transport - Babacar Ndiaye Trophy presented in Busan by Akinwumi Adesina, President of the African Development Bank ça siGNaLE 5- Niger : le 3e échangeur ; - Tanzanie : le président de la BAD et les autorités lancent un nouveau projet routier ; - Egypte : les routes de la capitale du future ; - France : le mondial de l’auto s’installe du 04 au 14 octobre La GraNdE avENuE 6- D’Abidjan à Busan, le carnet de route 7 - Investir en Afrique : Comment la BAD donne l’exemple oNE Way – TriBuNEs & oPiNioNs 8 - Dans les années 70, la Corée a investi massivement dans les infrastructures La sTaTioN 9 - Le Kenya lance son «train de la liberté» - Diamniadio : 135 kilomètres de routes déjà bâties PLaCE ENTrEPrisEs 10 - Africa is the place to be - 25e Congrès Mondial des ITS : (Re)inventer la qualité de vie par… la mobilité ProChaiN arrêT 11 - IRU World Congress - Cyber Sécurité & Mobilité - The Intelligent Transport Conférence …EN CoNTiNu 12 - Histoire inspirante d’un ouvrier coréen devenu milliardaire - Le fondateur de Hyundai, manœuvre et fils de paysan

Acturoutes -The Review LA REVUE AFRICAINE DE LA ROUTE ET DES MOBILITES est édité par REELCOM Administration-Rédaction – Service commercial : Abidjan-Cocody (Côte d’Ivoire) 01 BP 3378 Abidjan 01 Tel : (+225 22502115 / (225) 07982457

Directeur Général Barthélémy KOUAME barthelek@acturoutes.info Directeur des Rédactions Célestin KOUADIO c.kouadio@acturoutes.info Rédacteur en chef KONE Soungalo k.soungalo@acturoutes.info site web : www.acturoutes.info e-mail : info@acturoutes.info

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Déblayage 3

acTurouTes - The review REncontRE avEc… caRLoS LoPES

routes et industrialisation de l’afrique : « il faut s’ajuster au marché unique… » "We must adjust to the single market ..." Carlos Lopes a été Secrétaire Général de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique. M. Lopes est au-

Vous avez présidé le panel de haut niveau sur les transports et la transformation industrielle de l’Afrique. Comment pouvez-vous résumer votre réflexion sur le sujet ? C’est une initiative qui mérite d’être soutenue car d’une part elle rend hommage à l’ancien Président de la BAD, Babacar Ndiaye, qui reste une référence dans le cheminement de la Banque, et d’autre part met en exergue l’importance des infrastructures. Même si l’Afrique a investi énormément dans les infrastructures ces deux dernières décennies le retard accumulé et les nouveaux besoins sont tellement gigantesques que nous gardons un déficit considérable. Avec le PIDA l’ensemble du continent a priorisé les infrastructures de transports, essentielles pour la transformation économique et pour propulser l’industrialisation. Mais il faut s’ajuster au marché unique africain en construction en mettant en évidence les besoins d’investissements entre groupes de pays pour les infrastructures avec le plus grand impact économique.

jourd’hui enseignant dans des universités à travers le monde. Il connait l’Afrique et le monde.

Carlos Lopes has been Secretary-General of the United Nations Economic Commission for Africa. Mr. Lopes is now a teacher at universities around the world. He knows Africa and the world. You chaired the High Level Panel on Transport and Industrial Transformation in Africa. How can you summarize your thinking on the subject? This initiative deserves to be supported because at the same time it pays tribute to the former President of AfDB, Babacar Ndiaye, who remains a reference in the path of the Bank, and highlights the importance of infrastructure. Even though Africa has invested heavily in infrastructure over the past two decades, the accumulated backlog and new needs are so huge that we are running a huge deficit. With PIDA, the whole continent has prioritized transport infrastructure, which is essential for economic transformation and propels industrialization. But we must adjust to the african single market under construction by highlighting the investment needs between groups of countries for infrastructure with the greatest economic impact. What can Korea bring to Africa to industrialize, in your opinion?

La protection sécuritaire des Etats-Unis, avec une extension en termes d’accès au capital et diminution de risque, et la priorité à l’éducation scientifique. La leçon principale à tirer c’est que chaque pays doit avoir une stratégie, être sérieux dans son exécution et manœuvrer le système international en sa faveur. Ce n’est pas de la science-fiction. L’Afrique aussi peut le faire.

Que peut apporter la Corée à l’Afrique pour s’industrialiser, selon vous ? La Corée a fait un parcours défiant l’orthodoxie économique. Elle a investi dans des domaines et secteurs pour lesquels elle n’avait pas Certains experts estiment d’avantage comparatif, elle que l’Afrique n’investit pas s’est moqué des avis des instisuffisamment dans les intutions financières en créant frastructures. Est-ce votre des chaines de valeur en proavis ? tégeant plutôt qu’en ouvrant son économie. Mais il ne faut C’est un constat facile. Quand pas sous-estimer deux élé- on sait quelle est la situation ments majeurs de son succès. dans la plupart des pays, il est facile d’identifier les manque-

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ments. Par contre quand on sait que pour investir dans l’infrastructure il faut avoir accès à un certain type d’ingénierie financière qui est complexe et que le capital disponible ne veut pas prendre les risques associés aux marchés africains, on commence à voir plus clair. Les prêts concessionnels sont en diminution par rapport à la taille des économies africaines et le capital de remplacement de cette diminution à des taux d’intérêt élevés. Mais c’est ce qui est disponible jusqu’au moment où l’évaluation du risque en Afrique sera au diapason de la réalitén Entretien réalisé par Barthélemy kouame barthelek@acturoutes.info

Korea has made a course challenging economic orthodoxy. It invested in areas and sectors for which it did not have a comparative advantage, it scoffed at the financial institutions by creating value chains by protecting rather than opening up its economy. But we must not underestimate two major elements of its success. The security protection of the United States, with an extension in terms of access to capital and reduced risk, and priority to scientific education. The main lesson is that each country must have a strategy, be serious in its execution and manage the international system in its favor. It's not science fiction. Africa can do it too. Some experts believe that Africa does not invest enough in infrastructure. Is it your opinion? It's an easy observation. When we know that it is the situation in most countries it is easy to identify the shortcomings. However, when you know that to invest in infrastructure you have to have access to a certain type of financial engineering that is complex and that the capital available does not want to take the risks associated with the African markets, we are starting to see more clearly. Concessional loans are declining relative to the size of African economies and replacement capital for this decrease at high interest rates. But this is what is available until the risk assessment in Africa is in tune with realityn Interview conducted by Barthélemy kouame

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La Jonction

4 acTurouTes - The review selon le rapporT annuel 2017 de la bad

14 millions d’africains ont un meilleur accès aux transports «2017 a été une bonne année pour l’Afrique. Le continent a enregistré une croissance de 3,7 % contre 2,3 % en 2016».

C’est du moins ce qui ressort du rapport annuel 2017 de la Banque Africaine de Développement (BAD) qui a elle-même été

«A

vec 312 km de routes transfrontalières construites ou réhabilitées, les opérations dans ce secteur permettront de combler les lacunes dans les principaux corridors de transport et de renforcer les liens entre les pays », indiquent les experts dans ce rapport de 69 pages subdivisé en 5 grands sous thèmes : Accélérer la transformation, Opérations du Groupe de la Banque vues sous le prisme des High 5, Renforcer la gouvernance institutionnelle, Faits marquants des fonctions de supervision des Conseils, Situation financière et états financiers abrégés. En attendant, les experts font observer que 14 millions de personnes ont un meilleur accès aux réseaux de transport grâce notamment aux projets multinationaux achevés en 2017. Au nombre de ceux-ci, le corridor reliant l’Ouganda au Kenya et la voie de contournement d’Eldoret au Kenya. En effet le Groupe de la Banque a approuvé des prêts BAD de 253 millions de dollars US en faveur des gouvernements du Kenya (147,3 millions d’USD) et de l’Ouganda (105,7 millions d’USD) pour la mise à niveau d’une route de 118 km reliant les deux pays, et pour la construction d’une voie de contournement de 32 km près de la localité kenyane d’Eldoret, et l’installation d’un poste-frontière unique à Suam. Ils devraient contribuer à stimuler le commerce régional au sein de la Communauté de l’Afrique de l’Est et à améliorer les conditions de vie de millions de personnes. En 2017, le Groupe de la Banque a approuvé dans toutes les régions ou presque des investissements majeurs dans les infrastructures matérielles et immatérielles destinés à intégrer les marchés financiers et les télécommunications, aménager des routes et des ponts et développer des chaînes de valeur régionales qui favorisent des marchés complémentaires. Les projets allaient de l’assistance technique à la facilitation du commerce le long des corridors, en passant par les réseaux routiers et de transport multinationaux. Au titre de ces investissements

Le boulevard de la corniche à Dakar au Sénégal. Cette route a été entièrement refaite, il y a quelques années, pour être l’une des meilleures d’Afrique. on peut citer, en Afrique centrale, un projet de transport intégré en République démocratique du Congo, achevé en décembre 2017. Il a porté notamment sur la construction d’une route de 64,8 km entre Loange et Lovua et la réhabilitation de 80 km de pistes rurales. Le projet a amélioré la qualité de vie de la population rurale. La nouvelle route a par exemple abaissé le coût du transport de 72 % entre Kinshasa et Kikwit en direction de Tshikapa, réduisant ainsi les coûts commerciaux et facilitant la mobilité dans le pays. Les autres projets routiers régionaux comprennent la reconstruction de la route menant de Coyah à la frontière avec la Sierra Leone, en passant par Farmoreah entre la Guinée et la Sierra Leone (59,36 millions USD), et la construction d’un pont sur le Logone entre Yagoua (Cameroun) et Bongor (Tchad) pour 84,94 millions d’USD. Le secteur aérien n’est pas en reste. La Banque considère ledit secteur comme un facteur d’accélération de l’intégration régionale et de la croissance économique. Le rapport relève en ce sens que l’industrie aéronautique africaine contribue pour 73 milliards d’USD au PIB du continent, emploie quelque 7 millions de personnes et présente un potentiel de croissance considérable qui demeure inexploité. En 2017, le Groupe de la Banque a approuvé un financement de 108,4millions d’USD pour soutenir la modernisation et l’expansion de la flotte d’Air Côte d’Ivoire, tout en mobilisant 253 millions d’euros supplémen-

taires auprès du secteur privé. «Cet investissement permettra à Air Côte d’Ivoire d’acquérir cinq nouveaux appareils, et d’augmenter le nombre de voyageurs qu’elle transporte de

3 millions par an actuellement à 8 millions à l’horizon 2026». La Banque a également financé à hauteur de 160millions d’USD, la construction d’une deuxième piste à l’aéroport international

notée comme l’une des banques multilatérales les plus transparentes, efficientes et pertinentes au monde. Jomo Kenyatta au Kenya, avec une contribution du gouvernement de 29,6 millions d’USD En outre, il faut relever que la Banque a placé les villes et le développement urbain au cœur des opérations d’infrastructure, afin que l’urbanisation tienne sa promesse d’une vie meilleure pour une population urbaine croissante. En ce sens, en 2017, le Groupe de la Banque a investi 368,9 millions d’USD dans la modernisation de la capitale sénégalaise, Dakar, dont le programme «Promovilles» d’amélioration de 78km de routes urbaines dans 13 communes et le projet de train express régional reliant Dakar à l’aéroport Blaise Diagne, en passant par Diamniadio. Financée sur un prêt BAD de 120 milliards de CFA, la voie ferrée de 55km reliera le cœur

de la capitale au nouvel aéroport Blaise Diagne (financé par la Banque en 2010), et réduira la durée du trajet entre les deux gares historiques de Dakar et Rufisque, en la faisant passer d’environ deux heures à 45 minutes. Éclairer l'Afrique et lui fournir de l'électricité ; nourrir l'Afrique ; Intégrer l'Afrique ; Industrialiser l'Afrique ; Améliorer la qualité de vie des Africains représentent les cinq domaines prioritaires ("High-Five" en anglais) sur lesquels la Banque dont le revenu net d’exploitation a grimpé à 567,84 millions d’UC, contre 438,25 millions d’UC en 2016, concentrera ses efforts pour faire avancer sur le programme de transformation de l'Afrique au cours des dix années à venirn kone soungalo k.soungalo@acturoutes.info

Babacar Ndiaye Trophy presented in Busan by akinwumi adesina, President of the african development Bank

T

he Babacar Ndiaye Trophy for 2018 was presented on Wednesday (23 may) evening in Busan, Korea, by the President of the African Development Bank, Akinwumi Adesina, to the representative of the Kenyan Head of State, Uhuru Kenyatta, who was distinguished for “his personal leadership and for the transformation of his country’s road network.” A short video retracing the life of Babacar Ndiaye, 5th elected President of the African Development Bank (1985-1995), was shown just before President Adesina presented the distinguished award to Jackson Kinyanjui, of the Kenyan Treasury, representing President Uhuru. According to the jury, the prize was also awarded in recognition of his efforts “to develop the railways and streamline air transport” and the progress achieved in street lighting in Kenya. In the presence of Djibril Ndiaye, the son of the late Babacar Ndiaye and representative of the family, the ceremony began with a roundtable chaired by Carlos

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AFDB President with the representive of the kenya President. during the ceremony.

Lopes, former Executive Secretary of the United Nations Commission for Africa (ECA), on the theme “Transport and industrial transformation in Africa.” Launched in 2016, the Babacar Ndiaye Trophy seeks to honour the best road and transport infrastructure initiatives in Africa. The Super Prize Great Builder – Babacar Ndiaye Trophy honours a Head of State whose

country’s road and transport policy is judged to be exemplary. The prize was awarded in Busan, Korea, on the sidelines of the 2018 Annual Meetings of the African Development Bank. It was first time the award had been presented since the passing of Babacar Ndiaye in July 2017 in Dakar. The prestigious honour was awarded jointly on the first

occasion to King Mohamed VI of Morocco, the former Ethiopian Prime Minister, Hailemariam Desalegn; the former Gabonese President, Omar Bongo; the Zambian President, Edgar Lungu; and the Ivorian President, Alassane Ouattara. The Rwandan President, Paul Kagame, and the Senegalese President, Macky Sall, were joint winners of the prize in 2017dwingn

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ça signale 5

acTurouTes - The review

Niger/ niamey se dote d’un France / Le mondial de l’auto échangeur à trois niveaux s’installe du 04 au 14 octobre

D

epuis avril 2018, un nouvel échangeur contribue à la distribution de la circu-

réservées aux piétons sur l’ouvrage auquel s’ajoutent des parkings. C’est le troisième échan-

le Président Mahamadou Issoufou. Le projet doit être complété par la modernisation de l’aéroport

Plus de 42 milliards de FCFA ont été investis pour faire sortir cette infrastructure de terre.

lation automobile à Niamey, précisément au carrefour de l’école «Diori». Baptisé échangeur Diori Hamani, du nom du premier Président de la République du Niger, l’ouvrage comporte trois niveaux, un tunnel long de 126m, un pont cadre et un pont à poutres métalliques. Quatre passerelles sont

geur dans la capitale du Niger, mais le premier d’une telle envergure, pour sortir les usagers de la route des congestions fréquentes du trafic. Plus de 42 milliards de FCFA ont été investis pour faire sortir de terre cette infrastructure inscrite au programme «Niamey Nyala» ou Niamey la coquette et inaugurée par

International Diori Hamani. Le financement a été mobilisé par l’Etat du Niger, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et Bank of Africa (BOA). Les travaux ont été exécutés en moins de trois ans par Sogea Satom, un groupe français, filial de Vincin

P

aris accueille l’édition 2018 du Mondial de l'Auto, du 4 au 14 octobre à la Porte de Versailles. Le rendezvous, présenté comme l’un des plus grands show réservés aux véhicules, se tient cette année en 11 jours au lieu de 16 précédemment. Il ouvrira deux pôles pour consolider le rapprochement entre l’automobile et la technologie. Ce sont: le Mondial de la Mobilité et le Mondial.Tech. Le Mondial de la Mobilité est un salon grand public, à l'intérieur du Mondial de l'Auto. Il a pour objectif de

drainer une clientèle plus jeune, plus connectée et plus féminine aussi mettant à l’honneur la mobilité partagée, les applications numériques de micro-mobilité et de vélo électrique. Le Mondial.Tech se tiendra du 2 au 6 octobre. C’est un événement «B2B», réservé aux professionnels des nouvelles technologies et aux startup. Il s’articulera autour de conférences de haut niveau. 250 experts sont attendus, au cours d'une centaine de sessions, qui seront suivies par 10 000 visiteurs. Parmi ces ex-

perts, Gary Shapiro, propriétaire et organisateur du CES -Consumer Electronic Show- de Las Vegas aux Etats-Unis. Un concours de start-ups est prévu autour de 8 thèmes répondant aux besoins de la filière automobile. Entre autres: la mobilité durable, bien être à bord, Connectivité et ITS etc. Une autre innovation est un hall entièrement dédié aux motos et une «Zone limited» pour les voitures de luxe, comme le souligne le Commissaire général, Jean-Claude Girotn

Egypte/ Les routes de la nouvelle capitale

4

ans, c’est le temps qui reste au président Al-Sissi (réélu en avril 2018) pour réaliser un rêve pharaonique:

bretelles et des virages arpentés par des centaines de camions à l’ouvrage sur le chantier ouvert en avril 2016.

gements et surtout le futur Palais présidentiel. Le centre de commandement militaire en construction se présente

Tanzanie/ Les autorités et la bAD engagées dans le développement des routes

E

n Tanzanie, la route reliant Dodoma (la capitale politique) à Babati sur 251km fait partie de la ceinture routière connectant le Caire (Egypte) au Cap (Afrique du Sud) en traversant le Mozambique, la Zambie, le Kenya, l’Ethiopie et le Soudan.

«C’est un ouvrage important qui va offrir de réelles opportunités économiques aux Africains», affirmait le Chef de l’Etat de la Tanzanie, John Pombe Magufuli, lors de l’inauguration de la voie en mai. Le projet Dodoma-Babati a bénéficié d’un co-financement avec l’Agence japonaise de coopération

internationale (JICA) et la BAD qui a investi 3,6 milliards de dollars en Tanzanie dont 1,1 milliard consacrés aux projets routiers. Pour le président de la BAD, Akinwumi Adesina, «les routes changent tout. Elles font renaitre l’espoir. Et cette route ne fait pas exception»n

faTigué des bouchons ? Bouge avec envoie ROUTE au 444

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L’info de la route en temps réel Partout en Côte d’Ivoire

La mégalopole en construction est dimensionnée pour accueillir 6 millions de personnes. une nouvelle capitale, en plein désert, à 60 km à l’Est du Caire. Pour arriver jusqu'à cette ville du futur, il faudra moins d’une heure de conduite sur des autoroutes à 2X6 voies déjà carrossées formant un périphérique. Près de 400 km d’autoroutes étaient déjà réalisés au premier trimestre 2018. Autour de la voie principale qui aboutit à un aéroport, se dessinent des

Les habitants de la cité auront le choix entre des pistes cyclables, un train suspendu reliant la nouvelle capitale aux villes industrielles, au Caire jusqu’à El Alamein de l’autre côté du delta. La nouvelle capitale va ouvrir le désert pour surmonter la surpopulation imminente du Caire. Sur 700 km2 carrés seront bâtis, un stade, 1 200 lieux de culte, 2000 écoles, des milliers de lo-

plus grand que le Pentagone américain. Cette mégalopole qualifiée de «bulle immobilière» est dimensionnée pour accueillir 6 millions de personnes. Le projet absorbe un budget de plus 40 milliards d'euros. Un responsable du projet indique que 30 mille logements sont déjà prêts à être habités fin 2018 avant le Président de la République attendu en 2019n

Une sélection de célestin Kouadio c.kouadio@acturoutes.info

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La Grande avenue

d’abidjan à Busan : le Carnet de route

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ncheon. Nous sommes en Corée du Sud, après deux jours de voyage. Près de 30 heures passées dans les avions et dans une escale en Europe. En provenance d’Abidjan. Le climat est supportable. Pas chaud, mais pas non plus froid. On apprécie l’aéroport d’Incheon. Rien n’à envier à Roissy Charles De Gaulle ou à tout autre aéroport en Occident. Le transfert vers les postes de police et d’immigration permet de contempler l’infrastructure. Gigantesque, elle est. Ce n’est pas le grand monde, en cette mijournée de mai, mais on a l’impression que tout a été dimensionné pour plusieurs générations à venir. Le futur, c’est maintenant! C’est peut-être ce qui guide les Sud-Coréens. Le bus qui nous conduit à la gare de train de Busan (la 2e ville du pays) ressemble à une maison meublée. Fauteuils douillés, rideaux class… en plus de l’air conditionné. Ailleurs, on aurait dit une navette pour VIP. C’est pourtant le transport pour monsieur ou madame tout le monde, quittant l’aéroport pour la ville de Séoul, située à une cinquantaine de kilomètres. un gigantesque pont sur la mer En sortant de la zone aéroportuaire, un pont à haubans. Cet ouvrage est sur la mer jaune. Il mesure plus de 12 km. C’est le pont d’Incheon, qui relie l’ile de l’aéroport et la partie continentale du pays. Il a été construit en seulement 4 ans pour un montant d’environ 1 milliard d’Euros (près de 650 milliards de Fracs CFA) et livré depuis 2009. On arrive à la gare de train, et on est déjà conquis par les routes et les transports du pays. Une gare moderne, comme il en existe en Europe. Peut-être même plus imposante, par les installations et par les rames. Le

pays est lui même peu vaste (100 mille Km2, plus de 3 fois moins que la superficie de la Côte d’Ivoire). Comme les montagnes, l’eau n’arrête pas la route. Le grand pont à haubans de Busan (deux étages, plus de 7 km), ouvert en 2003, et construit lui aussi (en partie) sur la mer (la mer du Japon) est là pour témoigner que la Corée a repoussé toutes les limites… Le pays compte d’ailleurs plus de 160 grands pontsn Barthélemy kouame barthelek@acturoutes.info Envoyé spécial en Corée du Sud Bexco, un imposant parc d’exposition, un des symboles de la ville de Busan. train, il est à l’heure. Pas une seule minute de retard. Les portes s’ouvrent et à peine, on a le temps de monter à bord et d’y mettre les bagages qu’il redémarre. Direction: Busan. 2h48mn. C’est la durée affichée du trajet. 325 km, vers le Sud du pays et de la péninsule coréenne. Cela correspond à la traversée du pays en entier, du Nord-Ouest ou SudEst. Le parcours est loin d’être ennuyeux. Le paysage résume le pays, dans tous ses secteurs : l’énergie, le relief, l’agriculture, les bâtiments… les routes et les transports. Des ponts, on en croise sur tout le trajet. Les routes passent souvent par des tunnels, tout comme le train. Ici, on semble avoir dompté la nature. Et Busan, où nous arrivons après effectivement 2h48 mn en est une illustration. La cité dans le creux des montagnes La ville est un assemblage d’espaces bâtis entre les montagnes. De sorte qu’à n’importe quel endroit, on a l’impression de toucher immédiatement les limites de la cité. Les montagnes forment un cercle autour, partout où on se trouve. La ville a donc été construite, par morceaux, entre des groupes de montagne. Dans la vallée. Pour moins

de 800 Km2 (moins de la moitié de la ville d’Abidjan). Pour une population qui tend à égaler celle de la métropole ivoirienne. Pourtant, à Busan, les embouteillages sont anecdotiques. En une dizaine de jours, on n’a rencontré que quelques ralentissements. Pas de bouchons interminables. Tous les morceaux de la ville sont reliés par un réseau routier moderne. Routes et transports sont caractérisés par les systèmes de transports intelligents. Les feux tricolores marchent presque tout le temps, et il existe une radio dédiée à un tunnel de près d’un kilomètre. Les horaires de passage des bus marqués aux arrêts, tout comme ceux du métro de 4 lignes qui s’affichent en temps réel. Dans les taxis, les chauffeurs n’ont pas à connaître personnellement la destination. Ils sont tous équipés de système de navigation. Tant qu’ils comprennent ce qui est dit, ils se retrouvent toujours. Les routes sont toutes ou presque marquées. Le marquage horizontal est très visible et les panneaux de signalisation ne manquent pas. Alors qu’on aurait pensé à des routes très étroites, du fait de la taille de la ville et du fait des nombreuses montagnes, les routes de Busan sont larges. Le

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acTurouTes - The review

developpemenT des rouTes eT des TransporTs

La Bad renforce son appui Début novembre, la Banque Africaine de Développement (BAD) tentera de réunir à Johannesburg les plus gros

L

a BAD a apporté 103 milliards de FCFA au projet du 4e pont d’Abidjan, dont le chantier a été lancé fin juillet 2018. C’est plus de 70% du coût total de l’ouvrage qui va donner une nouvelle configuration aux conditions de mobilité dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Dans le pays où elle a son siège, comme ailleurs, la Banque déploie un modèle de financement dit «innovant» à travers les garanties, les financements, les cofinancements et les prêts syndiqués, mis à la disposition des projets prioritaires ou «Hight 5». A savoir: Eclairer l’Afrique, Nourrir l’Afrique, Industrialiser l’Afrique, Intégrer l’Afrique et Améliorer les conditions de vie des populations. La trajectoire a été définie par le président de l’institution, Akimwumi Adesina. Elle suit une courbe ascendante qui a connu un pic en 2017. Selon le rapport annuel 2017, le volume total des décaissements a atteint 5,43 milliards de dollars, montant le plus élevé jamais enregistré dans l’histoire de l’institution. Les infrastructures de transport en pôle position

investisseurs du monde dans le cadre de Africa Investment Forum. Objectif: accélérer les investissements en

Afrique. En attendant, elle montre elle-même l’exemple à travers divers projets que nous avons revisités.

La BAD a réalisé divers investissements dans les infrastructures, dans l’agriculture, dans l’accès à l’électricité et à l’eau etc, partout en Afrique pour poser les bases d’une croissance soutenue. . Lors des 53e Assemblées annuelles, en mai 2018 en Corée, la Banque et le Fonds africain de développement (FAD) ont signé avec le Cameroun deux accords de prêt d’un montant total de 44,51 millions d’euros pour une nouvelle route de transit dans le bassin du lac Tchad devant relier le Cameroun et le Tchad. Le projet de réhabilitation de la route Sénoba-ZiguinchorM’pack et de désenclavement de la zone sud du Sénégal bénéficie d’un apport de 55,75 milliards de FCFA de la BAD sur une estimation totale de 111,84 milliards de FCFA. En plus d’intensifier les échanges, les routes, corridors de transport et autres chemins de fer soutiennent l’intégration régionale et favorisent le développement d’activités dans les services et l’hôtellerie. Au total, 312km de routes transfrontalières ont été réalisées ou réhabilitées en 2017. «Les investissements de la Banque dans les infrastructures de transport ont tou-

au cours des trois prochaines années l’initiative énergétique Japon-Afrique. 2 milliards seront mobilisés conjointement avec la Banque islamique de développement (BID). Les 6 autres milliards seront obtenus auprès du gouvernement japonais. 4,4 millions de personnes ont eu accès à l’électricité en 2017 en Afrique, grâce aux investissements effectués par la BAD Garder le regard tourné vers l’avenir

La BAD parcourt le monde pour promouvoir Africa Investment Forum. jours placé la réduction de la pauvreté et l'amélioration de la vie des personnes au centre des préoccupations», indiquait la directrice générale de la Banque pour l’Afrique de l’Ouest, Mme Akin-Olugbade, lors d’une cérémonie à Abidjan. Développer l’agriculture, pour «nourrir le monde» Les investissements ont aussi porté sur le secteur agricole pour encourager le développement industriel. Ainsi, 8,5 millions de personnes ont eu accès à des technologies agricoles améliorées en 2017. Dans le même registre, un prêt privilégié de 79,6 millions d’UC a été accordé au groupe Olam

pour la transformation du blé et de l’huile de palme. A travers les Technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique (TAAT) la Banque compte stimuler la production agricole par une distribution massive de technologies ayant fait leurs preuves. L’initiative va nécessiter 1 milliard de dollars dont 400 millions de dollars de la part de la BAD. «La transformation de l’agriculture est la clé pour le redressement de l’économie rurale et pour la transformation des zones rurales en nouvelles zones de prospérité économique. L’Afrique dépense 35 milliards de dollars chaque année en impor-

tation de denrées alimentaires. Et si la tendance actuelle venait à se poursuivre, ce chiffre devrait atteindre 110 milliards de dollars d’ici à 2020. L’Afrique possède pourtant 65 % des terres arables disponibles pour nourrir le monde. Cette situation est absolument inacceptable», a expliqué le président Adésina, lors du lancement du Mécanisme de financement agricole (MIFA), en juin 2018 à Lomé (Togo). La lumière apportée à plus de 4 millions de personnes Dans le cadre de la priorité «Eclairer l’Afrique», la BAD envisage de mobiliser 8 milliards de dollars pour lancer

Le prochain défi de la BAD est de mobiliser 8 millions de dollars pour soutenir la mise en œuvre du plan d’action visant à booster le commerce intra-africain. Ce, dans le cadre de la future Zone de libre-échange continentale (ZLEC). L’aboutissement de ce projet englobant 54 Etats devrait se traduire par une hausse de 52,3% des échanges commerciaux intra-africains à l’horizon 2022. La BAD sera encore présente sur ce terrain pour améliorer les infrastructures liées au commerce, harmoniser et alléger les procédures douanières. Par ailleurs son action va réduire les frais de transit et autres coûts des échangesn Célestin kouadio c.kouadio@acturoutes.info

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one Way – tribunes & opinions

dans les années 70, la Corée a investi massivement dans les infrastructures (…) Pour discuter de la nécessité de faire plus pour l’Afrique, y a-t-il endroit

mieux indiqué que la Corée, un pays qui a réalisé un niveau de développement

Il

y a soixante ans, la Corée était un pays pauvre. Aujourd’hui, c’est la 11e économie mondiale. Le miracle ne s’est pas produit par hasard sur le fleuve Han. Il a eu lieu grâce à l’industrialisation, purement et simplement. Dans les années 70, la Corée a mis en place des industries lourdes, en investissant massivement dans les infrastructures, notamment le réseau ferroviaire et les ports. Puis, dans les années 80, par des politiques délibérées, elle est passée aux industries légères, avant de se lancer, dès le début des années 90, dans les industries à plus forte valeur ajoutée. Aujourd’hui, les téléviseurs et téléphones Samsung et LG dominent le monde, et les marques automobiles coréennes se vendent partout. La Corée a fait des

Selon Dr. Akinwumi ADESINA, Président de la BAD, l’Afrique doit apprendre de l’expérience industrielle de la Corée. choix délibérés et cohérents dans sa dynamique industrielle, à l’instar d’autres pays comme la Chine

et le Japon. L’Afrique doit apprendre de l’expérience industrielle de la Corée, ainsi que des expériences

L a r e v u e a f r i c a i n e d e L a ro u t e e t d e s m o b i Lt é s

toutes aussi remarquables de la Chine, du Japon et d’autres régions du monde.

économique remarquable et qui constitue un exemple pour le reste du monde? Pourquoi ? Parce que l’Afrique est dans une phase de désindustrialisation! Entre 2012 et 2018, la valeur ajoutée industrielle de l’Afrique a baissé de 702 à 630 milliards de dollars–soit une perte de 72 milliards de dollars. Dans les pays affichant la plus grande production industrielle, cette valeur a fortement diminué: de 41 % au Nigeria, 26% en Afrique du Sud, 64% en Égypte et 67% en Algérie. Toutefois, certains pays s’en sortent bien. La production industrielle du Maroc a augmenté de 16% pendant la même période, le pays étant devenu une plateforme pour les sociétés aéronautiques mondiales. L’Éthiopie a quintuplé sa valeur ajoutée industrielle, grâce à ses investissements massifs dans des parcs industriels, des

zones économiques spéciales, ainsi que des partenariats stratégiques avec des entreprises chinoises pour l’industrie du cuir, et d’autres entreprises mondiales du textile et du vêtement. Le ralentissement de la production industrielle de l’Afrique est au cœur du problème du chômage massif des jeunes. C’est pourquoi, sur les 11 millions de jeunes qui entrent tous les ans sur le marché du travail, seuls 3 millions obtiennent des emplois. Pour créer davantage d’emplois–je veux dire des emplois de qualité et bien rémunérés –, l’Afrique doit accélérer son industrialisation (…) akinwumi adesina président de la Banque africaine de développement Extrait du discours d’ouverture des Assemblées Annuelles 2018

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La Station 9

modernisaTion eT développemenT du rail

Le Kenya lance son "train de la liberté"

F

in mai 2017 le président kényan Uhuru Kenyatta du Kenya a inauguré Le Standard Gauge Railway et célébré le Madaraka Express (liberté en swahili), qui devrait façonner l'histoire du Kenya pour les 100 prochaines années. "Aujourd'hui, nous célébrons une étape clé de la transformation du Kenya en un pays industrialisé, un pays prospère à revenu moyen", a déclaré M. Kenyatta à Mombasa en mai 2017 lors de l’inauguration du Standard Gauge Railway (SGR) le plus grand projet d'infrastructure au Kenya depuis son indépendance en 1963: une ligne ferroviaire reliant la capitale Nairobi à Mombasa, sur l'océan Indien, et

La ligne doit aussi relier l’Ouganda, le Rwanda et le Soudan du Sud. devant asseoir la position du Kenya comme porte d'entrée de l'Afrique de l'Est. Cette cérémonie marquait en réalité la fin de la pre-

mière étape de ce méga projet SGR. En effet la première phase du projet, une voie ferrée de 472 kilomètres qui relie le port de Mombasa à Nairobi a

coûté 2,8 milliards d'euros financé par Exim Bank of China au Kenya. Cette nouvelle ligne « chinoise », d’un écartement standard de 1,4 m, est parallèle à

diamniadio : 135 km de routes déjà bâties

A

u Sénégal, la nouvelle capitale prend forme. On est passé de l’ambition à la réalisation. Située à une trentaine de kilomètres de Dakar,

à la promotion des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU), Sedou Sy Sall. Naturellement, l’autoroute qui arrive de Dakar est baptisée

mentaire a donc été signé en février 2014 avec l’opérateur de l’autoroute pour son prolongement jusqu’à Diass. Longueur du tronçon: 17 km. Toute l’auto-

per l’industrie de l’événementiel, pour le premier quand le deuxième est destiné à la «promotion de l’économie et de la croissance». Les 3e et 4e ar-

l’ancienne voie coloniale, toujours opérationnelle mais aux rails étroits et datant du début du siècle dernier. «Elle permettra au train d’avancer à plus grande vitesse (jusqu’à 150 km/h), pour acheminer en quatre heures marchandises et passagers de Mombasa jusqu’à Nairobi dès 2017 (contre douze heures actuellement)» faisaient observer les autorités. La construction du deuxième volet du projet ferroviaire Standart Gauge Railway (SGR) a été entamée depuis grâce à un prêt d'environ 1,5 milliards de

dollars accordé toujours par Exim Bank of China au Kenya. À terme, le chemin de fer doit relier le port de Mombasa aux zones économiques spéciales de l'arrière-pays, en passant par Nairobi. La maîtrise d’œuvre a été confiée au groupe chinois China Road and Bridge Construction (CRBC), qui devait démarrer les travaux dans la 2e moitié de 2018. Cette voie ferrée, qui constitue le plus gros projet d’infrastructure du Kenya depuis l’indépendance, vise à développer l’industrie est-africaine en réduisant les coûts du transport. Elle doit permettre de transporter 22 millions de tonnes de marchandises par an et devrait absorber 40% du débit du port de Mombasa à l’horizon 2035. La CRBC exploitera pendant dix ans la ligne qui doit aussi relier l’Ouganda, le Rwanda et le Soudan du Sud. La tranche ougandaise a été ouverte en octobre 2014. Celle entre Mombasa et Kigali devrait être achevée en 2018. Le coût total du projet est estimé à 13,8 milliards de dollarsn kone soungalo

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Diamniadio est présentée comme la «ville de l’avenir»

Diamniadio se montre fièrement. Une ville, 4 arrondissements.De l’autoroute (à péage) qui mène au nouvel aéroport, en traversant le nouveau pôle urbain, on peut lire que Diamniadio compte déjà 135 Kilomètres de route. C’est la «ville de l’avenir», comme l’affirme le patron de la délégation générale

«autoroute de l’avenir». Deux fois deux voies de 32 km, gérées par un contrat de partenariat public-privé, signé en 2009 «pour une durée de 30 ans avec l’entreprise Eiffage». Comme toute capitale, Diamiadio est un passage obligé, qui mène à l’aéroport. Un contrat complé-

route est surveillée en permanence et au moindre incident, les services de l’opérateur sont prêts pour secourir les usagers et libérer la route. La voie semble donc tracée pour rendre opérationnels les 4 «clusters» de Diamniadio. Chaque arrondissement ayant une mission précise. Dévelop-

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rondissements sont consacrés à la logistique et à l’industrie manufacturière, pour l’un et aux banques, aux finances et aux services, pour l’autren Barthélemy kouame barthelek@acturoutes.info Envoyé spécial

PoUR ToUS voS PRoBlèmeS De moNNAie PReNez oU DoNNez UN AvoiR TimoNN

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Place Entreprises

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“africa is the place to be,” african development Bank President tells Chinese business leaders at the China-africa forum

T

he President of the African Development Bank, Akinwumi Adesina, has urged Chinese business leaders to attend the Africa Investment Forum scheduled to take place in Johannesburg, South Africa, from 7-9 November 2018. Adesina made the call while addressing delegates at the 6th Conference of Chinese and African Entrepreneurs, which took place on the sidelines of the 2018 Beijing Summit, attended by leaders from 53 African countries and China. “I am sure you all know Africa is the place to be. African economies are growing well and the GDP growth rate is projected to average 4.1% this year,” he said. Akinwumi had lively exchanges with high-level officials and business leaders from China, led by Vice-Premier Liu He, Governor Yi Gang of the People’s Bank of China, and the President of China Development

China-Africa forum 2018. Bank, Zheng Zhijie. Responding to questions by China Economic News (CEN) on how China could be unique to Africa, Adesina said, “China doesn’t just promise, China delivers.” In another interview, with China Daily, he noted: “There’s a perfect alignment between the Belt and Road Initiative and the ‘High 5s of

the African Development Bank Group.” The Bank is already discussing with China Development Bank about formulating largescale projects, which can fit in the both of the frameworks.” The Bank President also described the relationship between China and Africa as a mutually reinforced

partnership, noting that there are 10,000 Chinese companies and 1.3 million Chinese people throughout Africa. Adesina cited significant trade imbalance as a challenge to be tackled. While nearly 90% of China’s exports to African countries are high-value-added products such as machinery and equipment, 75% of Africa’s

25e Congrès Mondial des iTs: (re) inventer la qualité de vie… par la mobilité

A

près l’Amérique à travers le Canada, c’est l'Europe qui accueille cette année le 25e Congrès Mondial des Systèmes de Transport Intelligents (ITS). Ce rendez-vous se tient à Copenhague, au Danemark, du 17 au 21 Septembre 2018. «ITS - Quality of Life» est le theme retenu. Il s’agit de montrer comment les ITS peuvent engendrer la qualité de la vie. 10 000 participants sont attendus de plus de 100 pays différents, pour débattre et échanger sur la thématique déclinée en divers sous-thèmes. Au même moment, plus de 400 compagnies animeront une exposition géante, avec des démonstrations des pratiques et utilisations des ITS.

exports are raw materials. He therefore called on Chinese companies to invest, and not just contract or provide loans to Africa’s public sector. Highlighting energy and the agriculture and food sectors as opening vast opportunities and potential to China and the world, Adesina expressed hopes for a strong representation by Chinese businesses at the upcoming African Investment Forum in South Africa. “This is not a talk-show, it is all about transactions. US$92 billion portfolios are already set on this platform,” Adesina said.

The Africa Investment Forum will convene project sponsors, borrowers, lenders and investors, necessary for accelerating investments in Africa. The three-day event will unite global pension funds, sovereign wealth funds, and other financial sector investors. The Forum will also bring together a network of financial institutions with instruments to de-risk selected investment opportunities. During his keynote speech at the opening ceremony of the 2018 China-Africa Cooperation Forum (FOCAC), President Xi Jinping referred to the Africa Investment Forum as a concrete step for “building a shared future.” Jinping pledged to extend a US$60 billion financing package and US$10 billion investment in Africa over the next three years. China-Africa trade amounted to US$174 billion in 2017, a huge increase from just over US$10 billion in 2000. Chinese foreign direct investments in Africa have risen from US$10 billion in 2010 to over US$60 billion in 2017n afdb

Le Bulletin aCTurouTEs ne vous laissez pas surprendre par la route Abonnez-vous à

actURoUtES – Le Bulletin Consultez chaque jour le bulletin de la route

disponible dans l’application timonn Le véhicule autonome (véhicule sans chauffeur) reste au coeur des échanges. Le congrès mondial des ITS 2018 est organisé par ERTICO ITS Europe et la Commission Européenne. Le rendez-vous de Copen-

hague représente aussi l'occasion idéale pour tous les acteurs et parties prenantes de la mobilité intelligente de se réunir, de prendre des

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Prochain arrêt 11

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s s e r g n o C d l r o W iru ation of ing the transform d a le : ve o m e th Innovation on and trade transport, mobility tion & Exhibition n ve n o C n a m O , 2018 06, 07 & 08 Nov man) Centre, Muscat (O l, connected and ita ig d ly g n si a e cr in inning. Road transport is n is only just beg tio lu vo re e h T er in . d automate rt industry togeth o sp n a tr d a ro e th leaWe are bringing ent and thought m rn ve o g , ss e n si pportuMuscat, with bu ges and the big o n lle a ch ig b e th ders, to debate nities.

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1-2 Novembe r 2018, QEII C entre in Lond Taking place on at the QEII C entre in Lond Transport Co o n on 1-2 Nov nference will ember 2018, investigate ho port; improve the Intelligent w technology air quality, op w ill shape the futu erations, impro rience. The co re of transve performan nference will a ce and the cu lso discuss fu and what the stomer expeture technolog future of mob ies, forms of tr ility may look explore how a ansportation like. Speakers nd why industr from across th y decision ma mine how tec e globe will kers operate th hnology is ch e way they do anging the dy of transport. , and exanamics The 2018 programme commences each day with plenary s essions, before breakin g into two streams: Mob ility for Today and Tomorrow and Technology and the P assenger Experience. Sta y up-to-date with the lates t speaker and topic annou ncements b y subscribing to Intelligen t Transport (it’s free and only takes a minute ).

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Le fondateur de hyundai, manœuvre et fils de paysan quements pour l'armée des États-Unis. Les années 1960 sont propices à Chung JuYung qui met sa fibre patriotique au service de la Corée du général Park Chung-hee. Il sera le constructeur de l'autoroute qui relie Séoul à Pusan (Busan) en 1968. Il se lance dans la construction navale, où

excellent les Coréens, dans les barrages, les centrales nucléaires. Ses chantiers navals deviendront les plus grands du monde, notamment ceux de Ulsan. En 2006, Hyundai est le premier constructeur naval mondial en valeur de production. Hyundai Motors est

créé en 1967. L'entreprise produira la première voiture 100 % coréenne dès 1973, la Hyundai Pony. Chung Ju-yung comprend immédiatement l'importance économique des travaux publics et de la construction au MoyenOrient, d'où la Corée du Sud importe l'essentiel de sa consommation

d'hydrocarbures. Hyundai sera alors choisi plusieurs fois pour réaliser des grands projets d'infrastructure au MoyenOrient, notamment le port industriel de Jubail. Hyundai est le premier constructeur coréen de voitures, et quatrième au niveau mondialn Source : Wikipédia

Chung Ju-Yung.

L'

histoire de Hyundai est liée à celle de son fondateur, Chung Ju-yung (19152001). Fils de paysan, il quitte sa famille à 16 ans et pratique plusieurs petits travaux pour survivre: manœuvre, marchand de riz et réparateur de voitures. Il fonde en 1947 Hyundai Engineering &

Construction (Hyundai signifie "modernité" en coréen) dédiée à l'entretien automobile et à la construction lourde, qui restera le centre de son groupe. Après la guerre de Corée, les Américains de Ford lui confient en 1953 la réparation de leurs véhicules militaires et la construction des bara-

histoire inspirante d’un ouvrier coréen devenu milliardaire

E

n 1981, Do Won Chang et son épouse Jin Sook Chang ont émigré de la Corée du Sud vers Los Angeles, États-Unis, à la poursuite de rêve américain. Pendant trois ans, Do Won a travaillé comme concierge, ouvrier de station-service, et a servi le café afin de joindre les deux bouts. Ensuite, une simple observation a suscité un changement monumental dans leur direction, ce qui finira par rendre le couple Coréen très fortuné. “J’ai remarqué que les personnes qui conduisaient les plus belles voitures étaient toutes dans le secteur de l’habillement", a déclaré Do Won dans une interview pour le journal LA Times en 2010. Cette prise de conscience a amené le couple à ouvrir un magasin de vêtements qui mesurait 84 m² à Los Angeles en 1984. Ils l’ont appelé Fashion 21. Aujourd'hui, la chaîne américaine de prêt-àporter réalise à peu près 4,4 milliards de dollars en ventes à partir de plus de 600 magasins, et la famille Chang a une fortune estimée à 6,1 milliards de dollars, selon Forbesn Source : Argentaire

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