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Sur la route de l'hiver . . . . . . . . . p

PRÊTS À AFFRONTER LES FRIMAS DE L’HIVER

La campagne « Éclairage et pneus » de la Sécurité Routière débutera le 18 octobre cette année pour s’achever un mois plus tard. Les experts en mécanique de l’ACL y participeront à nouveau. En tout, 18 dates ont été retenues aux quatre coins du Luxembourg.

« L’hiver arrive » (« Winter is coming » en VO). Comme dans Game of Thrones, mieux vaut être préparé à la rudesse de la saison qui s’annonce dans nos contrées. Entre les jours qui déclinent et les températures qui chutent, les conditions de circulation vont se dégrader considérablement. Autant ne pas en rajouter et s’assurer que son véhicule est prêt à affronter l’hiver. Comme chaque année, l’ACL vient au plus près de chez vous dans le cadre de la campagne « Éclairage et pneus » de la Sécurité routière entre le 18 octobre et le 18 novembre.

Pendant un mois, l’ACL organisera des points de contrôle à travers tout le pays (de Bascharage à Wemperhardt en passant par Kayl et Howald, notamment) afin de vérifier gratuitement l’état des pneus et le bon fonctionnement des feux des voitures. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, les experts de l’ACL prendront également le temps de vérifier l’état de la batterie de votre auto. À quoi bon avoir un véhicule impeccable s’il ne démarre pas ?

ÉVITEZ LA PANNE DE BATTERIE

Selon les statistiques de l’ACL, les pannes liées à un problème de batterie sont les plus courantes, particulièrement durant la période hivernale. Les batteries n’aiment pas le froid. Sous les 10°C, la réaction chimique est plus lente et envoie moins de courant vers les composants électriques. Si en plus votre batterie présente déjà quelques faiblesses, c’est la panne presque assurée.

D’autant plus que les voitures modernes sont voraces en électricité. Pensez d’ailleurs, en hiver, à démarrer votre véhicule avant de lancer le dégivrage ou le chauffage des sièges. Bon à savoir, la durée de vie moyenne d’une batterie de voiture est de 4 ans.

EN HIVER, CHAUSSEZ LES BONS PNEUS

Les feuilles mortes, la pluie, le verglas, la neige. Les ennemis jurés de l’automobiliste font leur retour dans la grande saga de l’hiver. Afin de mettre toutes les chances de votre côté, l’ACL vérifie la matière de vos pneus, leur âge, le profil et l’état d’usure générale. Pour rappel, la loi prévoit que la profondeur minimum du profil doit être de 1,6 mm. L’ACL recommande, pour des raisons de sécurité, de ne pas continuer à rouler avec des pneus d’hiver dont le profil est inférieur à 4 mm. En deçà, ils sont moins efficaces sur la neige.

BIEN VOIR ET ÊTRE VU À CHAQUE INSTANT

Lors du contrôle de l’éclairage, à l'ACL nous nous assurons que toutes les ampoules sont en état de fonctionnement (feux de croisement, feux de route, feux de brouillard, phares de longue portée, feux de position, feux de plaque d’immatriculation, feux de recul et clignotants). Nous contrôlons également l’état des réflecteurs et des verres de phare.

La position des feux est aussi primordiale. Le contrôle de l’ACL porte également sur cet aspect très important. Positionnés trop haut, les feux risquent d’éblouir les automobilistes venant en face, trop bas ils n’éclaireront pas suffisamment la chaussée.

© ACL

DATES ET SITES DE CONTRÔLE

L’ACL procèdera au contrôle des pneus, de l’éclairage et de la batterie à différents endroits au Luxembourg. Vous pourrez nous rendre visite à nos stands de 10h30 à 18h aux sites et dates suivants :

Octobre 2021

18.10 Cactus Bascharage 19.10 Cactus Bascharage 21.10 Cactus Remich 22.10 City Concorde Bertrange 26.10 Ettelbruck 28.10 Cactus Bettembourg 29.10 Cactus Bettembourg

Novembre 2021

02.11 Cactus Kayl 03.11 Cactus Kayl 04.11 Cactus Howald 05.11 Shopping Center Maassen Wemperhardt 08.11 Mertert 09.11 Cactus Belle Étoile 12.11 Shopping Center Knauf Pommerloch 15.11 Cactus Bereldange 16.11 Cactus Redange 17.11 City Concorde 18.11 City Concorde

À PIED, À VÉLO OU À TROTTINETTE, SOYEZ VISIBLES DE JOUR COMME DE NUIT

L’année dernière, 54% des victimes tuées sur les routes grand-ducales étaient des usagers dits vulnérables (piétons, cyclistes ou motocyclistes). L’hiver est la période la plus dangereuse et de loin. Alors on prend ses précautions et on reste visible en toutes circonstances.

Selon les statistiques de la Sécurité Routière luxembourgeoise, deux tiers des collisions entre un véhicule et un piéton se produisent dans l’obscurité. La période hivernale est malheureusement l’une des plus fatales. En 2020, 15 accidents mortels ou graves entre une voiture et un piéton ont eu lieu en hiver majoritairement à l’heure où la lumière commence à décliner.

En tant que piéton, quelques gestes simples permettent d’être mieux vu sur la chaussée. Au risque d’énoncer une évidence, un piéton ne dispose pas d’autre protection que ses propres vêtements. Un peu faible pour aller se frotter à une automobile.

Le piéton n’a pas la priorité absolue aux passages cloutés. Mieux vaut s’assurer que l’engagement sur la chaussée peut se faire sans danger. De même, et c’est plein de bon sens, on marche sur le trottoir ou sur l’accotement s’il n’y en a pas. Si vous vous promenez hors agglomération le long d’une route, choisissez le côté gauche face à la circulation.

MIEUX VAUT RÉFLÉCHIR… AVEC SES VÊTEMENTS

À mesure que les températures chutent et que les jours raccourcissent, la couleur des vêtements a tendance à s’assombrir. Or, pour être visible la nuit, un piéton doit réfléchir la lumière émise par les phares des voitures. Pour cela, il doit porter des vêtements clairs et des bandes de tissu rétroréfléchissant sur ses vêtements, son sac ou son cartable, ses chaussures. Ce tissu a la propriété de renvoyer la lumière à sa source.

La nuit, un conducteur voit seulement un piéton à 30 mètres s’il est habillé de vêtements sombres, à 50 mètres s’il est habillé d’habits clairs et à plus de 150 mètres s’il est équipé de bandes rétroréfléchissantes.

Piétons et cyclistes sont aussi vulnérables les uns que les autres. À ce titre, les cyclistes sont également encouragés à observer les mêmes règles que les personnes se déplaçant à pied. En plus, il est fortement recommandé de porter un casque et une veste de sécurité.

LES PIÉTONS PLUS EXPOSÉS EN MILIEU URBAIN

D’après les dernières statistiques du ministère de la Mobilité et du ministère de la Sécurité intérieure, 95% des piétons blessés en 2019 l’ont été en agglomération. C’est à LuxembourgVille que ces accidents sont les plus fréquents (31%).

© Shutterstock

En général au Grand-Duché, les automobilistes sont plutôt respectueux lorsqu’il s’agit de s’arrêter à un passage pour piétons. «C’est la première chose qui m’a frappé lorsque j’ai emménagé au Luxembourg. Les voitures s’arrêtent presque systématiquement pour laisser un passant traverser la rue», témoigne Philippe, cet ancien Parisien installé depuis près de dix ans au Luxembourg.

Toutefois, ce sentiment de sécurité en traversant la rue ne doit pas faire oublier que les piétons restent les usagers de la route les plus vulnérables. Sur les 174 piétons blessés en 2019, 165 l'ont ainsi été en milieu urbain. Près d'un tiers (31%) de ces accidents ont eu lieu à Luxembourg-Ville. D’ailleurs, la grande périphérie de Luxembourg concentre à elle seule environ 40% des collisions impliquant un piéton.

Face à ces chiffres implacables, le législateur s’efforce de faire évoluer le cadre réglementaire en matière de passages piétons. Qu’il s’agisse de l’éclairage, de la forme des passages cloutés ou de l’endroit où ils doivent être placés, les moindres détails font l’objet d’articles dans le Code de la Route et à défaut de recommandations. L’objectif est toujours le même: il s’agit de bien visualiser le marquage et non pas les alentours. À l’inverse de pratiques en vigueur de l’autre côté de l’Atlantique, c’est le piéton qui a l’intention d’emprunter le passage qui doit être visible et non pas l’infrastructure en elle-même.

SOBRIÉTÉ AUTOUR DES PASSAGES PROTÉGÉS

Au Grand-Duché, on s’en tient strictement à l’application de la Convention internationale de Vienne sur les marquages. En clair, on évite les couleurs vives, les lumières clignotantes, les figurines réfléchissantes et tout ce qui pourrait donner une fausse impression de sécurité, aux enfants notamment, autour des passages piétons. La multiplication des zones limitées à 30 km/h dans les quartiers résidentiels s’explique ainsi de façon tout à fait pragmatique. Selon les données les plus récentes, les piétons ont une chance de survie de 90% lorsqu’ils sont heurtés par une voiture circulant à moins de 30 km/h, alors qu’elle descend sous la barre des 50% s’ils sont percutés par une voiture circulant à une vitesse supérieure ou égale à 45 km/h.

Quant à l’implantation des passages piétons, elle est analysée très méticuleusement en fonction du flux des piétons et des véhicules ou encore de la largeur de la chaussée tout en gardant à l’esprit que les piétons traversent la chaussée de manière générale aux endroits qui se trouvent sur leur itinéraire direct, passage protégé ou pas.

Pour l’éclairage public, là aussi, les règles sont très spécifiques. L’éclairage vertical est mesuré à un mètre du sol. Il doit permettre aux automobilistes de distinguer les piétons dans l’obscurité quelle que soit la couleur des vêtements qu’ils portent.

LES SANCTIONS EN CAS DE REFUS DE PRIORITÉ

Les automobilistes qui refusent de céder le passage aux piétons à un endroit où ils ont la priorité s'exposent à de lourdes sanctions. Le barème minimal est une amende forfaitaire de 145 euros. Mais en cas de poursuites judiciaires, le montant peut grimper à 500 euros, en plus d’une interdiction de conduire de huit jours à un an. Deux points sont systématiquement retirés sur le permis de conduire.

DES ZONES MARQUÉES EN BLANC SUR FOND ROUGE Les zones 30 ou zones de trafic apaisé au Luxembourg sont uniques en leur genre. Du moins en ce qui concerne l’entrée dans une telle portion. Un marquage spécifique est utilisé afin d’attirer l’attention des automobilistes qui pénètrent sur ces voies : un fond rouge dessiné au sol pour mettre en valeur le passage piéton matérialisé, lui, en blanc. L’application d’un tel fond aux passages pour piétons est obligatoire pour marquer les entrées en zone 30 depuis la voirie gérée par l’État. Elle n’est que recommandée dès lors qu’il ne s’agit pas de route appartenant à l’État. À priori, ces marquages au sol spécifiques sont uniquement destinés aux entrées de zone 30.

© Wiki Commons

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LES BANDES ZÉBRÉES 3D, BONNE IDÉE OU PAS ? En Islande et en Autriche, des passages pour piétons d’un nouveau genre ont fait leur apparition il y a quelques années. Dessinés en forme de trompe-l’œil, ils donnent l’impression de littéralement léviter au-dessus de la route. Ce sont les bandes zébrées 3D. Au Luxembourg aussi, l’idée a été étudiée. Elle n’a cependant pas été retenue à l’époque. Des incertitudes au niveau de la tenue du marquage au sol ainsi que le risque de tromper et d’irriter les automobilistes ont eu raison de ce projet. DES PASSAGES ARC-EN-CIEL En Amérique du Nord, une quinzaine de villes affichent fièrement leur soutien à la cause LGBTQ+. De San Francisco à Vancouver en passant par Seattle, des passages pour piétons arc-en-ciel ont été peints au sol pour soutenir la cause homosexuelle. Les bénéfices sont doubles. L’attention des automobilistes est immédiatement captée sur la route et le combat pour plus d’égalité devient, lui aussi, plus visible. À quand la même initiative au Luxembourg ?

CARREFOUR BONDÉ ET STATUE D'HACHIKO Le Shibuya Crossing est considéré comme le plus grand carrefour au monde. Bondé en permanence, il est le centre névralgique de Tokyo juste devant la gare Hachiko, du nom du célèbre chien qui a attendu pendant des années son maître décédé. Chaque jour, 2,4 millions de personnes traversent la place et empruntent le passage pour piétons qui coupe la place en diagonale. La circulation est d’ailleurs arrêtée pendant 55 secondes pour permettre aux piétons de traverser en toute sécurité.

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Témoignage

« MA VIE NE M’APPARTIENT PLUS »

En l’espace d’un instant, le cours de l’existence de José Carlos Simoes a basculé. Renversé sur un passage piéton, il y a presque deux ans, il reste traumatisé physiquement et psychologiquement.

«Devant un passage piéton je suis saisi par la peur »

financières. Aujourd’hui c’est comme si je n’avais rien fait ces dernières années, ma vie ne m’appartient plus ». En plus des séquelles physiques, il garde aussi un vrai traumatisme psychologique de cet événement.

Differdange, nous sommes le samedi 30 novembre 2019. C’est un matin. Il fait jour et José Carlos Simoes profite de son début de week-end pour passer quelques analyses médicales près de chez lui. « Il était encore tôt, avant de rentrer chez moi je voulais passer au café pour prendre mon petit déjeuner. Je me suis engagé sur le passage piéton à l’entrée d’une zone 30. J’étais presque arrivé de l’autre côté, il ne me restait peut-être qu’un pas à faire pour atteindre sur le trottoir d’en face. C’est là que j’ai été happé par une camionnette. Aujourd’hui encore, je ne sais pas ce qui s’est passé réellement », témoigne José Carlos Simoes, 59 ans. Ce père de cinq enfants n’a pas perdu connaissance après le choc. S’il s’en est tiré avec deux côtes cassées et une opération de l’épaule, il n’en a pas moins gardé de terribles séquelles. « Je n’arrive plus à me mouvoir comme avant, même les mouvements les plus simples sont douloureux. Avant je travaillais dans la construction, je ne peux plus exercer mon métier », poursuit-il.

Depuis ce jour tout a changé. Incapable de travailler normalement, il a entamé des démarches pour faire reconnaître son invalidité, mais son dossier n’est pas encore clos. « Je fais face à d’énormes difficultés Ce n’est qu’avec l’aide de l’Association des victimes de la route (AVR), qu’il a pu reprendre un peu le dessus. « A chaque fois que je suis devant un passage piéton je suis saisi par la peur avant de traverser et le fait d’en parler avec l’AVR m’aide à surmonter cette épreuve. Je demande aux conducteurs de faire plus attention à l’approche des passages signalés par des zébras. En une fraction de seconde tout peut changer. Pour moi c’est d’autant plus difficile à vivre, que le conducteur fautif n’a même pas pris de mes nouvelles depuis l’accident », regrette José Carlos Simoes.

Textes : Patrick THÉRY

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