Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition
PLUS LÉGER QUE L’AIR LE VOL DE LA LIBELLULE
présentée du 30 octobre 2024 au 2 février 2025 à la Fondation Baur, Musée des arts d’Extrême-Orient à Genève.
Exposition Exhibition
Commissariat de l’exposition Curator
Laure Schwartz-Arenales
Commissaire associée Associate curator
Shukuko Voss-Tabe
Scénographie Scenography
Nicole Gérard, Lucien Bösiger avec la collaboration de with the collaboration of Corinne Racaud et and César Preda
Graphisme Design
Remo Zottarelli, Alternative, Genève
Fondation Baur, Musée des arts d’Extrême-Orient 8, rue Munier-Romilly
1206 Genève, Suisse www.fondationbaur.ch
Avertissement
Concernant la transcription des noms de personnes japonaises, conformément à l’usage local le patronyme précède le nom personnel, ex. : Uehara (patronyme) Michiko (nom personnel).
Les abréviations (Ill.) et (Cat.) renvoient respectivement aux illustrations figurant au sein des essais et à celles réunies dans le catalogue (pages 72-125).
This book was published on the occasion of the exhibition
LIGHTER THAN AIR THE FLIGHT OF THE DRAGONFLY
held at the Baur Foundation, Museum of Far Eastern Art, Geneva, presented from 30 October 2024 to 02 February 2025.
Catalogue Catalogue
Edited by Sous la direction de Laure Schwartz-Arenales with the assistance of avec l’assistance de Audrey Jouany Deroire
In Japanese personal names transcriptions, in conformity with local usage, the patronymic precedes the personal name, e.g. Uehara (patronymic) Michiko (personal name).
The abbreviations ‘Ill.’ and ‘Cat.’ refer, respectively, to the illustrations included in the essays and those collected in the catalogue (pages 72–125).
Sommaire | Contents
6 Plus léger que l’air : le vol de la libellule
7 Lighter than Air: The Flight of the Dragonfly
Laure Schwartz-Arenales
26 Uehara Michiko: l’indicible
27 Uehara Michiko: The Unutterable
Shukuko Voss-Tabe
28 Voyages au gré du fil
29 Journeys Following the Thread
Uehara Michiko
36 À tâtons, tisser jusqu’aux frontières du visible...
Les défis de Uehara Michiko
37 Groping, Weaving to the Frontiers of the Visible. The Challenges of Uehara Michiko
Miyagawa Tomomi
52 Fils et étoffes, l’extension de la vie
53 Threads and Fabrics, Extensions of Life
Moroyama Masanori
56 De Bologne à Okinawa : légèreté et transparence
de la soie à la limite de la perception
57 From Bologna to Okinawa: The Lightness
and Transparency of Silk at the Edge of Perception
Suzanne Lassalle
66 Un avion telle une libellule dans le ciel
67 A Plane Like a Dragonfly in the Sky
Bertrand Piccard
126 Épilogue et remerciements
127 Afterword and Acknowledgements
« Ce qui est primordial pour moi, c’est que j’ai pu, avec votre aide, créer cette splendide collection qui perpétuera votre mémoire et la mienne. Il ne sera bien sûr plus possible d'assembler une telle collection. Votre nom figurera, tout comme le mien, sur la collection, en souvenir du fait que, pendant plus de 30 ans, nous avons travaillé ensemble, malgré la différence de race et de religion. »
Mondes flottants
Si la quête de légèreté extrême et la sophistication des déclinaisons chromatiques qui caractérisent le travail de Uehara Michiko s’inscrivent incontestablement, comme nous allons le voir, dans un parcours et un positionnement très personnels, elles ne sont pas sans lien avec certaines sources particulièrement fertiles de l’esthétique japonaise : au regard de ses tissus lustrés et mouvants, imbibés du temps qui passe, on se souvient en effet des images qui s’attachaient, dans le Japon aristocratique de l’époque de Heian (794-1185), à saisir et à rendre la vivacité passagère des couleurs d’ici-bas. Pour le lettré Tachibana no Narisue 橘成季 (? – av. 1272), la peinture, fuyant pesanteur et immobilité, peut se définir comme une « expression stylisée », un « spectacle chatoyant du monde » (goshiki no shō 五色之章), fruit de la combinaison infinie des cinq couleurs (goshiki 五色), liées dans la pensée chinoise aux cinq éléments cycliques constitutifs de l’univers, le bois, le feu, la terre, le métal, l’eau, et d’où tout naît et se transforme :
« La peinture rend sensible la beauté chatoyante du monde, et parmi les formes innombrables, il n’en est aucune qu’elle ne puisse rendre. Elle repose sur une observation attentive des mouvements et préserve leurs variations infinies. Elle permet de laisser libre cours à son imagination. Somme toute, c’est en un mot un divertissement pour les heures de loisir 4. »
Au sortir des temps médiévaux, traversant les siècles, cette poésie de la légèreté et de l’éphémère culmine au sein de la société citadine de l’époque d’Edo (1603-1868) : originellement associé dans son acception bouddhique aux souffrances de la condition humaine face à une réalité précaire et illusoire, le terme ukiyo (« monde flottant » 浮世: « monde » yo 世 / « flottant » uki 浮) en vient à exalter les bienfaits de ces mirages et à louer notre aptitude à jouir des modes, flagrances et séductions de l’instant. Ainsi, dès la fin du xvie siècle, dans les nombreuses images connues sous le nom de « À qui sont ces manches ? » (tagasode 誰が袖), dont le titre est tiré d’un poème du Recueil de poèmes d’hier et d’aujourd’hui (Kōkin wakashū『古今和歌集』 ), compilé au début du xe siècle, c’est à travers le charme frivole et le chic de sa garde-robe, ondoyant subtilement dans l’espace, que se dessine la silhouette, absente, d’une beauté féminine (Cat. 10). Déclinées à travers le vaste éventail de leurs sujets et supports – luxueuses cartes de vœux et d’invitation (surimono), calendriers, évocations des saisons et des loisirs, images du quartier des plaisirs –, les estampes xylographiques, d’abord imprimées en noir et blanc à l’encre de Chine (suzumiri-e), bientôt rehaussées d’une teinte orangée au soufre de mercure (tan-e), puis d’un rouge de carthame (beni-e) et de laque noire (urushi-e), connaissent au milieu du xviiie siècle, avec la production d’images à deux ou trois couleurs (benizuri-e), une accélération technique sans précédent ; impliquant une collaboration étroite entre éditeur, peintre, graveur et imprimeur, ces œuvres, emblèmes de l’évanescence, répondent à l’exhortation de l’écrivain et prêtre bouddhiste Asai Ryōi 浅井了意 (1612-1691) :
« Vivre uniquement le moment présent, se livrer tout entier à la contemplation de la lune, de la neige, de la
Plus léger que l’air. Le vol de la libellule
Ill. 11 Eugénie Baur assistant à une « cérémonie du thé » au Japon, 1924, Tomita Kumasaku en arrière plan, photographie en noir et blanc, Fondation Baur
Eugénie Baur attending a ‘tea ceremony’ in Japan, 1924, Tomita Kumasaku in the background, black and white photograph, Baur Foundation
Ill. 12 Suzuki Harunobu (1725-1770), sans titre (deux filles jouent un tour à une autre fille). De la série Cinq couleurs d’encre à la mode (Fūryū goshikizumi) Fondation Baur, CB.EJ.1937.8
Suzuki Harunobu (1725–1770), untitled (two girls playing a trick on another girl), from the series Five Fashionable Colours of Ink (Fūryū goshikizumi), Baur Foundation, CB.EJ.1937.8
Ill. 13 Suzuki Harunobu (1725-1770), Jeune femme sautant du temple Kiyomizu, 1765, chūban, 24 × 20,9 cm Musée des Beaux-Arts de Boston, collection William S. and John T. Spaulding, 21.4598
Suzuki Harunobu (1725–1770), Young Woman Jumping from the Kiyomizu Temple, 1765, chūban, 24 × 20.9 cm Museum of Fine Arts Boston, William S. and John T. Spaulding Collection, 21.4598
This poetics of lightness and the transient spanned the centuries from medieval times onwards, culminating in the urban society of the Edo period (1603–1868). Originally associated in its Buddhist sense with the sufferings of the human condition in the face of a precarious and illusory reality, the term ukiyo (‘floating world’ 浮世: ‘world’ yo 世 / ‘floating’ uki 浮) came to express the idea of exalting the benefits of these mirages and praising our ability to enjoy the fashions, zest, and seductions of the moment. So it was that towards the end of the sixteenth century the evanescent silhouette of a certain feminine beauty began to emerge through the frivolous charm and elegance of her wardrobe, subtly undulating in space, in the many images known as ‘Whose sleeves?’ (tagasode 誰が袖), the title of which is taken from a poem in the Collected Poems of Yesterday and Today (Kōkin wakashū『古今和歌集』 ), compiled in the early tenth century (Cat. 10). These woodcuts covering a wide range of subjects and formats – luxurious greeting and invitation cards (surimono), calendars, depictions of the seasons and leisure activities, pictures of the pleasure district – were initially printed in black and white using India ink (suzumiri-e) and were soon touched up with mercury sulphide (tan-e) orange, then safflower red (beni-e) and black lacquer (urushi-e). They then experienced an unprecedented series of technical innovations in the mid-seventeenth century, which saw the introduction of two- and three-colour images (benizuri-e). Involving close collaboration between publisher, painter, engraver, and printer, these works, the emblems of evanescence, reflected the exhortation of the Buddhist writer and priest
Asai Ryōi 浅井了意 (1612–1691):
Living only for the moment, savoring the moon, the snow, the cherry blossoms, and the maple leaves [. . .], to be unconcerned by the prospect of imminent poverty, buoyant and carefree, like a gourd carried along with the river current: this is what we call ukiyo 5
On the subject of the textile marvels of Uehara Michiko and the radiance of her finely nuanced fabrics and shawls, some of which feature splendid traditional ikat motifs, how could we fail to mention Suzuki Harunobu 鈴木春信 (1725–1770), a champion of
Uehara Michiko : l’indicible
Shukuko Voss-Tabe
Présidente de l’association Amitiés tissées
Que l’automne soit là / Mes yeux clairement
Ne le voient pas
– Bruit du vent
Soudain je suis surpris
秋来ぬと目にはさやかに見えねども風の音にぞおどろかれぬる
Dans ce waka, genre poétique japonais, composé au milieu de l’époque Heian (794-1185), Fujiwara no Toshiyuki 藤原 敏行 (?-901 ou 907) nous transmet son ouïe affinée, mais aussi sa capacité à saisir l’imperceptible – ce qui se trouve entre le visible et l’invisible, la vie et le néant. Uehara Michiko, avec ses tissus, nous permet d’éprouver ce même sentiment.
En 2006, après de longues recherches et de nombreux essais, Uehara Michiko a donné le jour à des fils de soie d’une épaisseur de 3 deniers. À titre de comparaison, l’épaisseur moyenne du cheveu d’une femme européenne est de 210 deniers. La soie de Uehara Michiko pèse 3 grammes pour 9 000 mètres de fil. C’est la plus fine et la plus légère que l’on puisse trouver au monde. Lorsqu’on la lance en l’air, elle ne retombe pas tout de suite. Elle flotte, puis commence à descendre, lentement. On sent dans la paume comme la chaleur tendre d’un corps de ver à soie – presque rien.
Ce qui éblouit, ce n’est pas tant la technique du tissage – la cuisson puis le dévidage des cocons, le séchage des écheveaux, l’ourdissage et enfin le tissage – que l’union intime entre l’artiste et son tissu, une union « impitoyablement aiguë 1 ». Michiko m’a confié qu’à chaque fois qu’elle prépare ses fils, elle fait le geste de joindre les mains pour vénérer les divinités de la nature.
Certains prétendent qu’une soie d’une telle finesse n’aurait existé qu’en Chine, durant la dynastie des Tang (618-907). Le temple bouddhique Yakushi-ji à Nara, l’un des plus importants du Japon, ne s’y est pas trompé et a intégré une de ces œuvres dans sa collection sacrée. Par ses créations, Uehara Michiko a porté le tissage au niveau le plus haut de son histoire. Elle a atteint une beauté à peine réelle, saisissable seulement dans l’air.
Ill. 1 Navettes, collection personnelle de Uehara Michiko
Shuttles, Uehara Michiko’s personal collection
1 Imai Yoko, in Between Nothing and Life. Michiko Uehara (« Entre le néant et la vie. Michiko Uehara »), Textile Kultur Haslach (Ed.), 2010, Haslach
Uehara Michiko : l’indicible
Uehara Michiko: The Unutterable
Shukuko Voss-Tabe President of the association Amitiés tissées
Ill.
Silk cocoon balance, personal collection of Uehara Michiko
Even though you can’t see it clearly / Autumn is here
I am taken by surprise
By the sound of the wind
秋来ぬと目にはさやかに見えねども風の音にぞおどろかれぬる
In this waka japanese poem composed in the middle of the Heian period (794–1185), Fujiwara no Toshiyuki 藤原 敏行 (?–901 or 907) conveys not only his refined sense of hearing, but also his ability to grasp the imperceptible – what lies between the visible and the invisible, life and nothingness. With her fabrics, Uehara Michiko makes us experience the same feeling.
In 2006, after extensive research and numerous experiments, Uehara Michiko created a silk thread with a thickness of 3-denier. By way of comparison, the average thickness of a European woman’s hair is 210-denier. Uehara Michiko’s silk weighs three grams per nine thousand metres of thread. It is the finest and lightest to be found anywhere in the world. When you toss it into the air, it doesn’t fall to the ground immediately. It floats, then slowly begins to descend. On the palm, it feels like the tender warmth of a silkworm’s body – almost nothing.
What is so amazing are not so much the processes involved – the boiling and reeling of the cocoons, the drying of the skeins, the throwing and finally the weaving – as the intimate connection between the artist and her fabric, a union that is ‘mercilessly acute’.1 Michiko told me that every time she prepares to handle her threads, she puts her hands together in a gesture of veneration for the gods of nature.
Some claim that such fine silk existed only in China, during the Tang dynasty (618–907). The Yakushi-ji Buddhist temple in Nara, one of the most important in Japan, made no mistake by including one of these works in its sacred collection. Uehara Michiko’s creations have taken weaving to standards unmatched in its history. She has achieved a beauty that is barely real and can only be grasped in the air.
Uehara Michiko: The Unutterable
1 Imai Yoko, Between Nothing and Life. Michiko Uehara, Textile Kultur Haslach (Ed.), 2010, Haslach.
2 Balance à cocons, collection personnelle de Uehara Michiko
Un manuel, rédigé au milieu du xve siècle dans le cercle des marchands de soie toscans, décrit la sériciculture et fournit des précisions sur les qualités de soie en fonction de leurs provenances géographiques. Il donne également des indications sur les grosseurs des fils grèges. Quatre baves (soit quatre cocons) étaient le nombre minimum préconisé pour former un fil suffisamment résistant, destiné au tissage des voiles de Bologne. Néanmoins, la grosseur usuelle se situait entre seize et vingt baves et pouvait atteindre trente baves pour les gros fils 4
Au Moyen Âge, les étoffes de laine, lin, coton et soie produites par les centres textiles italiens s’ajoutaient aux tissus orientaux dans l’environnement et le vestiaire des populations. Parmi les éléments de la vêture occidentale médiévale, les pièces parant la tête occupaient une place considérable. Les voiles, couvre-chefs et rubans offraient des qualités et des matières très diverses pour répondre aux besoins d’une clientèle variée et majoritairement féminine : nobles, religieuses, femmes du peuple. Chaque accessoire était un marqueur du statut social et spirituel des groupes et individus qui les portaient. Cet usage était contrôlé et régulé par des lois et des réformes somptuaires qui indiquaient aux membres de la société comment s’identifier dans les espaces publics et privés. Malgré ces codes stricts, la fantaisie des demandes stimulait la créativité et l’ingéniosité des fabricants.
Bologne s’est distinguée par sa production de voile de soie dont la transparence et la légèreté étaient très appréciées sur les marchés européens. Cette spécialisation fut rendue possible par le développement au xive siècle de moulins circulaires à filer et tordre la soie, actionnés par l’énergie hydraulique. Ceux-ci permettaient la fabrication de fils très fins et résistants, avec un titrage régulier, auxquels pouvait être appliquée une torsion soit faible (150 tours/mètre), soit très forte, dite « crêpe » (1 200 à 3 000 tours/mètre) (Ill. 5) 5. Les qualités matérielles de ces produits peuvent aujourd’hui être appréciées grâce aux commentateurs et aux peintres de l’époque qui ont détaillé leurs caractéristiques 6
À la fin du Moyen Âge, tous les voiles étaient tissés avec des fils écrus. Il y avait des voiles « plats » tissés avec des fils avec ou sans torsion et des voiles « crêpes » tissés avec des fils sur-tordus. Après tissage, les voiles plats pouvaient être décreusés et blanchis, tandis que les voiles crêpes étaient soumis à divers apprêts visant à faire ressortir leur aspect mousseux, produit par l’élasticité de leurs fils décreusés.
Ill. 5 Maquette de moulin circulaire à filer et tordre la soie (échelle 1:2), Bologne (Italie), musée du Patrimoine industriel
Ill. 6 Étiquettes de soies grèges japonaises importées par le moulinage des Mazeaux (France) au xxe siècle
Japanese raw silk labels imported by the Mazeaux mill (France) in the 20th century
From Bologna to Okinawa: The Lightness and Transparency of Silk at the Edge of Perception
Ill. 4 Petite boÎte à trois compartiments (inrō) en laque noire. Décor de libellules en laque rouge et or, incrustations de nacre, signé Yōyūsai ; Hara Yōyūsai (772-1845), 7,6 × 5,5 cm Fondation Baur, CB.LJ.1963.328
Ill. 3 Premier vol jour et nuit à l’énergie solaire, 2010. Solar Impulse Foundation
First day-and-night flight using solar energy, 2010. Solar Impulse Foundation
Small three-compartment box (inrō) in black lacquer, red and gold lacquer dragonfly decoration, mother-of-pearl inlays, signed Yōyūsai; Hara Yōyūsai (772–1845), 7.6 x 5.5 cm Baur Foundation, CB.LJ.1963.328
[ Cat. 1 ]
Vue du Sanbutsudo, bâtiment principal du temple Rinnō-ji à Nikkō 日光山輪王寺 本堂(三仏堂). Voyage d’Alfred et Eugénie Baur au Japon, printemps 1924, photographie noir et blanc, Fondation Baur
View of the Sanbutsudo, main building of the Rinnō-ji temple at Nikkō 日光山輪王 寺 本堂(三仏堂). Alfred and Eugénie Baur trip to Japan, spring 1924, b/w photograph, Baur Foundation
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Rédactrice Editor
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Traductions Translations
Laure Schwartz-Arenales, Shukuko Voss-Tabe, William Favre du japonais au français from Japanese to French ; Julian Comoy du français à l’anglais from French to English
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Sappi Magno Satin 170 gr sur les presses de Tecnostampa – Pigini Group Printing Division Loreto – Trevi, Italie, pour le compte de 5 Continents Editions, Milan, en octobre 2024
Printed and bound in Italy on Sappi Magno Satin 170 gr in October 2024 by Tecnostampa – Pigini Group Printing Division Loreto – Trevi, Italy, for 5 Continents Editions, Milan