La Baule Privilège #26

Page 161

Y COMME YVES LODAY

Y V E S LODAy Le champion olympique de voile reste solidement amarré à sa passion. Retiré des compétitions, résidant au Pouliguen, il conçoit toujours des catamarans, veille au développement du chantier Sirena et coache plusieurs équipages qui rêvent d’or aux prochains J.O. PAR PIErRE TUAN

Photographie Pascal Kyriazis

Yves Loday nous reçoit au bar du CNBPP (Cercle nautique La Baule Le Pouliguen Pornichet). « Monsieur Catamaran » est chez lui. Rien ne lui échappe : un mât qui vibre dans le vent, deux dériveurs qui, au large, se défient à l’approche d’une bouée, un copain de toujours qui teste un nouveau matériel… Au pied de la terrasse, sagement rangés, plusieurs des bateaux qu’il a conçus. Ses bureaux sont à moins de cinquante mètres du club présidé par son frère Nicolas. Sirena Voile n’est pas très loin non plus. Face à lui, la baie du Pouliguen-La Baule. C’est là qu’en 1966, à 11 ans, cet enfant de Pornichet a appris à régater avec Auguste Cornu pour entraîneur. Yves Loday - 59 ans en septembre - demeure ancré à sa passion. Et lorsqu’il n’est pas sur l’eau ou occupé à dessiner un cata, il n’oublie pas les vents et la toile. Il survole en pendulaire la Presqu’île guérandaise en attendant d’achever la rénovation de son Druine Turbulent. Acquis il y a quelques années, ce petit avion date de 1950. Auréolé de l’or olympique en 1992, Yves Loday s’est depuis vingt ans affirmé comme architecte naval : « je suis un autodidacte. À l’école, j’étais bon en dessin technique. Mon père m’a conseillé et j’ai commencé à Nantes dans un chantier de bateaux en bois. Je me suis ensuite perfectionné. Notamment chez Gouteron à La Baule ». En 1996, il crée ses premiers catamarans. Le début d’une série à succès. Certains sont prisés des régatiers. D’autres, plus robustes et conçus avec des matériaux recyclables, sont d’abord destinés aux écoles de voile. En 2000, il fonde avec son alter ego l’Anglais Reg White, lui-même champion olympique en Tornado, la société Loday White. Neuf ans plus tard, il redynamise le chantier Sirena qui, au Pouliguen, traverse une mauvaise passe financière. Yves Loday qui planche actuellement sur deux projets - un Classe A, un solitaire long et léger, et sur un bateau de loisirs à usage familial  parie sur l’innovation, face à la concurrence et à la morosité actuelle. Ainsi, il compte bien être au rendez-vous de la généralisation des foils.

Sur les circuits

« Monsieur Catamaran » ne régate plus si ce n’est par plaisir dans la baie de La Baule sur son Shadow. Mais la compétition le passionne toujours. Il coache les équipages de cata qui rêvent d’une perf aux J.O de 2016 au Brésil. Obligatoirement mixtes, ils se départageront sur des Nacra 17. Régulièrement, il s’envole pour Hyères, Kiel, Santander… Quatre tandems partagent ses conseils. Notamment Olivier et Ingrid Backes, mariés à la mer comme à la ville. Jeune mère de famille, Madame est à la barre. Monsieur équipe. « Ce couple de Marseillais a le potentiel pour défendre avec brio nos couleurs », estime-t-il. « Sur ces circuits, je rencontre encore des anciens, ceux contre lesquels j’ai régaté dans les années 1980. C’est très sympa. » Surtout ne lui demandez pas ce qu’ils évoquent entre eux ! LA BAULE PRIVILÈGE 2014

I

159


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.
La Baule Privilège #26 by Privilège Media - Issuu