N° 47 - Juin 2022

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société

Danse des notes ronde des mots, histoire d’amour

V

oilà dix ans déjà que le Festival du Toûno a pris son envol, dans un esprit de partage, grâce aux notes, grâce aux mots. Claude, baryton-basse professionnel de son état, souhaitait mieux faire connaître ce milieu aux habitants d’ici en organisant des concerts de musique classique. De plus, des lectures d’ouvrages par des comédiens professionnels et en présence des auteurs sont venus enrichir ces moments de plaisir. La danse des notes, la ronde des mots, épicées de beaucoup d’amour pour ce pays pouvaient commencer. Claude Darbellay est né à Orsières, il séjourne à St-Luc depuis 1978 grâce à sa compagne, Michèle Courvoisier qui passe ses étés là-haut depuis son enfance. C’est dire si les deux âmes du Festival du Toûno ont développé un amour passionné pour notre coin de terre ! D’ailleurs, pour Claude, se détacher un peu de Ferret où il a si souvent séjourné petit, lui a posé un problème de loyauté envers ses racines. Puis il a compris que le repère de son enfance a contribué à la construction de celui d’ici. Les deux se complètent, se valorisent. La musique, pour Claude, est une nourriture qui peut rassasier chacun. Elle s’apparente à une langue qu’on peut approcher de diverses manières. Au début du festival, Claude souhaitait partager son amour pour la musique avec les Anniviards, leur montrer que ni l’opéra, ni la littérature ne sont élitistes, quand ils sont expliqués. Mais très vite, ce sont en majorité des vacanciers qui ont accouru aux spectacles proposés. La folie d’organiser un tel festival s’est dé-

Michèle Courvoisier et Claude Darbellay

voilée au fil des années. Au départ, Claude avait seulement envie de foncer, l’ébullition des idées ne demandait qu’à éclore. Heureusement, son entourage a aidé à tenir le projet debout. Car mettre sur pied un tel événement à St-Luc, c’était un peu fou, non ? Logique plutôt pense Claude, car c’est bien là qu’il vit en été. L’office du tourisme organisait déjà des concerts de musique classique à l’église depuis longtemps, avec une fréquentation souvent restreinte. Et puis, la sérénité et le bien-être dont Claude affirme bénéficier dans cet environnement, l’ont encouragé à partager son art en retour, à combler un manque peut-être. Quand cette aventure a commencé, Claude ne s’est pas projeté dans le futur. L’ampleur prise par l’organisation du festival n’était pas prévisible. Aujourd’hui, il est prêt à placer le bébé dans d’autres bonnes mains, à faire confiance, si l’occasion se présente. Il ne ressent plus le besoin d’être au cœur de la manifestation pour que l’histoire continue, mais il y contribuera, c’est

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sûr. Le festival est entré dans l’âge adulte, il a beaucoup grandi. Pour bien fêter cette dixième édition, Claude souhaite que plus de gens d’ici viennent partager ces beaux moments, que les Anniviards s’y sentent bien accueillis, car aucun désir d’élitisme n’a cours au Festival du Toûno. Les difficultés qui ont tenu Claude en haleine au cours des années sont liées à l’angoisse du financement : il faut que celui-ci soit bouclé à temps. Quant aux joies, elles sont considérables : l’apport des bénévoles d’ici et d’ailleurs, si précieux, le grand bonheur de s’immerger une semaine durant entre musique et littérature et de prêter l’oreille aux retours des artistes et des spectateurs. Michèle Courvoisier connaît donc St-Luc depuis son enfance. Petit déjà, son père passait l’été à Zinal, où il se mêlait à la vie paysanne locale. La famille a fait beaucoup de montagne, René Epiney de Pralong est devenu le guide référant. Michèle a


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