Z UT Culture Dossier Jeux vidéo
semble s’être développée en même temps que les jeux vidéo. Elle donne aujourd’hui l’occasion à plusieurs structures strasbourgeoises, comme Ludus et Almédia, de créer des passerelles entre le monde de la culture geek et celui de domaines professionnels tout à fait variés, de la santé aux collectivités territoriales par exemple. Le jeu vidéo ouvre indubitablement des perspectives d’avenir. La MJM délivre notamment une formation animation 3D qui mêle création et animation 3D des images de synthèses, écriture scénaristique et character design. Manuel Hauss et Laurent Siefer, anciens d’Ubisoft, y sont intervenants et développent en parallèle Cibo, jeu de scoring (dont le but est d’accumuler les points) et première réalisation du studio I am a Dog. La plateforme d’entraide Xeno Gaming destinée à épauler les développeurs de jeux vidéo a été fondée à Strasbourg et ambitionne de passer à l’étape supérieure en représentant et mettant en lien tout l’écosystème allant du scriptage à la commercialisation du jeu, en passant par
le mapping (fabrication du monde virtuel). On y crée aussi des jeux d’artistes (comme UpperCube de Paul Souviron), développé avec l’aide d’Accro – association de professionnels et d’institutionnels dont le but et de favoriser l’écosystème créatif et numérique strasbourgeois – en collaboration avec L’Ososphère et Ludus… Créer, se former, jouer, penser, hacker, construire, se réunir : que ce soit au Meltdown, repaire de gamers, ou au Shadok, qui organise régulièrement des conférences ou ateliers en lien avec le jeu vidéo, tout est possible dans l’Eurométropole. On y a construit des consoles Seb et Alcatel, on y accueillera bientôt un Pixel Museum…
Constructeur compulsif À 17 ans, Lucas Lett (pseudo Achencraft) n’a rien de l’ado flegmatique : il modélise depuis 2015 le centreville de Strasbourg sur Minecraft et y passe tout son temps libre. Rencontre avec un passionné qui pense déjà à son avenir.
Photo Henri Vogt
Pourquoi avoir décidé de modéliser Strasbourg ? Au collège, un architecte est venu nous présenter son métier. Avant la conception, il réalisait 62
tous ses plans sur Minecraft, jeu auquel je jouais déjà. J’ai essayé. Lier deux choses que j’aime m’a paru évident : le jeu vidéo et Strasbourg. L’idée que les joueurs puissent visiter mon « monde » m’a beaucoup plu. Ensuite, j’ai été rejoint par d’autres « architectes ». À quelles difficultés as-tu été confronté ? J’ai voulu commencer par la Cathédrale : on s’est inspiré d’une modélisation faite par un utilisateur Minecraft, Deloras, et nous avons tout refait bloc par bloc. Ça nous a pris deux mois ! J’ai aussi passé deux après-midi
Strasbourg modélisée sur Minecraft par Lucas Lett
dans le tram pour enregistrer les annonces et les intégrer au jeu… On pourra un jour y prendre le tram, mais il faut que j’apprenne Java pour ça. Qu’est-ce que ça t’apporte ? Je suis en Terminale SI, sciences de l’ingénieur, et je me dis que ça peut être intéressant de se faire un réseau pour plus tard. Le fait de travailler en communauté est très important et puis, au final, je m’adresse déjà à des collectivités ! www.achencraft.fr