Voyage en Tunisie

Page 1

M A I

2 0 0 8

Voyage en Tunisie Aimée & Guilain

Tunis Au passage de police, le passeport de Guilain va s'avérer être un véritable sésame comme lors du précédent voyage, le fonctionnaire de police prend son temps, malgré la file, pour lui annoncer qu'il est du même patelin que lui, qu'il devrait y retourner car « c'est la Californie maintenant, bon séjour dans votre pays monsieur » formidable! ça commence bien !! Nous sommes accostés par un rabatteur qui nous propose un taxi, mais Guilain me conseille de pousser jusqu'à la tête de station, ce que nous faisons.....malheureusement, un superbe taxi jaune s'arrête à notre hauteur, charge nos bagages, nous montons, patatras!, le piège se referme sur nous, pas de compteur, c'est 10€ soit 18 TDN jusqu'au centre ville. Guilain lui fait remarquer gentiment qu'il exagère, qu'il fait du tort à la profession et au pays, mais nous ne voulons pas d'histoire, on paye, en jurant de ne plus se faire reprendre, la course aurait du coûter 5 DTN maxi. On n'oubliera pas le taxi N° 5768, qui nous a «totochés» dès le premier jour...

Départ de Toulouse, le 17 mai 2008 par TUNIS AIR/AIR FRANCE Dans un avion « Bombardier » de marque Canadienne, fauteuils cuir, service très classe mais difficulté de caser nos bagages de cabine, pas de décalage horaire en cette saison, très bien.

C'est pas moi.....

Vue sur terrasse


VOYAGE EN TUNISIE

MAI 2008

Tunis (suite) Hôtel SALAMMBO, retour aux sources pour Guilain qui l'a pratiqué il y a cinquante ans, il est superbement situé, tout près de l'avenue BOURGUIBA et de la Cathédrale, ça nous arrange, car nous n'aurons la voiture que lundi. Il est très propre, bien entretenu, mais n'a pratiquement pas été rénové, donc totalement d'époque, avec ses belles faïences, mais aussi ses robinets, lavabos du temps de notre enfance, ses tuyauteries apparentes, son mobilier 1930, que Guilain reconnaît, ça nous change beaucoup des hôtels d'Afrique du Sud. Nous avons la télé avec toutes les chaînes Arabes et quelques Françaises. Charme ancien, ex rue

La cousine Josette était absente

De suite, une envie de couscous, Guilain fait appel à ses souvenirs et nous voilà partis, le creux au ventre. Face au « PALMARIUM » ancien cinéma, devenu galerie marchande, un restaurant, au vu du menu affiché nous avons notre affaire, nous sommes invités à entrer et, surprise, là encore, le piège se referme, la salle est emboucanée, tout le monde, femmes, hommes fument et boivent de la bière, l'atmosphère est difficilement respirable, on nous offre une kémia à grignoter et on nous apporte le menu, nous commandons un couscous, mais......le soir, on n'en sert pas, c'est pas spécifié dans le menu.!! nous avions déjà mangé la moitié de notre kémia!!!! piège, piège. On choisit un poisson, une salade méchoui et deux briks à l'oeuf. Pendant que nous dégustons notre excellent et superbe repas, nous observons ce qui se passe autour de nous, les gens sont très bruyants et nous avons l'impression qu'il s'agit d'un

endroit de rendez-vous. On remarque les gestes échangés entre les tables d'hommes et de femmes, ces dernières ne semblent pas s'adonner à l'enfilage des perles.

Av. Bourguiba

On se marre, on peut comprendre les grosses tentures et les portiers de service à l'entrée! Mauvaise nuit, on a viré le traversin et tué quelques moustiques. Petit-déjeuner très copieux, sur une table basse orientale, confiture de figues et pain très blanc. Nous sommes dimanche, presque tout est fermé, sauf dans la ville Arabe, la Médina, où quelques échoppes sont ouvertes. Guilain recherche des bijoux Berbères anciens et moi, des babouches, Quelques marchandages mais la récolte n'a rien donné, on reviendra. Vers Midi, on file rue du Caire, où Guilain connait un restau qui faisait du couscous. Il est toujours là, mais nous sommes déçus, tout était mélangé et trop gras pour nos estomacs, pour dire, Guilain n'a pas terminé son assiette, il m'a parlé de ses couscous familiaux durant tout le repas, histoire de donner du goût à celui qu'il mangeait ce jour-ci. L'après-midi, direction le musée du Bardo, dans un taxi au tarif normal. Un grand moment de bonheur, des merveilles dans toutes les pièces de cet ancien palais Beylical.

2

Av Marseille


VOYAGE EN TUNISIE

MAI 2008

Chez Papparone

Terrasses Tunis Cathédrale et statue

Tunis (suite) Il y a là, la plus belle collection au monde de mosaïques romaines qui ont été intégralement réinstallées sur les murs ou au sol, nous sommes émerveillés. En sortant, je veux prendre le métro. Il paraît que cela existe, nous trouvons la station du Bardo, face au splendide bâtiment de l'assemblée Nationale et nous attendons patiemment, l'arrivée ......du tram, qui nous conduit en ville en s'enfonçant sous terre à deux reprises pendant cent ou deux cents mètres. Voilà nous avons pris le métro de Tunis!!! Le soir, balade dans Tunis, le centre ville est très animé et illuminé, Guilain recherche toujours ses repères, le lycée Carnot qu'il a fréquenté, les immeubles où ses tantes ont habité, l'ancienne boutique de tante Anna, les bars où il retrouvait ses copains......, On s'éloigne du Centre ville, de la vitrine touristique et, désastre!!: qu'ils sont sales ces anciens immeubles de style baroque et colonial, ses balcons de style Italien d'où pendouillent toutes sortes d'objets hétéroclites, ses bouts de fils dont on se demande à quoi ils peuvent servir, ces trottoirs jonchés de détritus, ces troupeaux de chats fouinant dans des ordures hors poubelles. Ce n'est pas un endroit pour Christel qui aurait déjà adopté une armada de chats.!!!! tout cela est désolant'. Lundi matin , visite à la Cathédrale, on dit maintenant 'la Prélature', accueil sympathique, mais impossibilité de consulter nous-mêmes les archives. Nous laissons nos demandes et reprenons contact pour le jour de notre départ.

Souk

3


VOYAGE EN TUNISIE

MAI 2008

Généalogie A l'Ambassade d'Italie, il nous faudra accepter la fouille au corps et montrer patte blanche à plusieurs reprises, un véritable bunker!! sécurité, sécurité, on comprend. En salle d'attente, un couple mixte avant nous, probablement pour des papiers de mariage: cris, lamentations, pleurs, imploration, Allah et Jésus!!!, cela n'a pas l'air d'être mieux que chez nous. Enfin notre tour, nous exposons notre requête, à savoir la consultation des archives d'état civil Italien de Tunisie car, un des arrières grandspères de Guilain, ainsi que son épouse, arrivés ici avant l'instauration du Protectorat Français en 1881 sont introuvables. La fonctionnaire de service nous annonce qu'elle est débordée, noyée dans la paperasse, qu'elle ne peut pas nous ouvrir ses archives, et en plus, Musée du Bardo

personnellement, elle ne comprend pas cette recherche des Français vers leurs ancêtres. Pour elle, la famille, ce sont ses enfants, son mari, ses parents, basta! Guilain veut-il réintégrer la nationalité de ses grands-parents? Voilà une requête qu'elle peut prendre en compte, mais, ajoute-elle, pour aller plus vite, elle demandera les papiers à la Prélature de Tunis. Ce qui en dit long sur l'ordre dans les archives de l'Ambassade. Nous sortons bredouilles!!! Direction le cimetière du Borghel, créé en 1927.

Le taxi se trompe d'entrée et nous dépose devant celle du cimetière Israélite, nous rentrons et constatons l'activité fébrile d'un commando d'une trentaine d'hommes et femmes sous la conduite de deux ou trois chefs en costard et lunettes fumées qui désherbe le lieu qui en avait bien besoin, faisant ainsi émerger les tombes dans un maillage serré. Tout semble en ordre et intact. La partie Chrétienne est en bien meilleur état, Le conservateur met à notre disposition le fichier qu'il possède en nous annonçant que celui-ci est cependant incomplet. Musée du Bardo

Rien que nous ne connaissions déjà, nos Barachini et Rizzo sont introuvables, il est vrai que Rizzo, c'est Durand ou Dupont en France. Où se sont-ils mariés? L'un venant de Pise, l'autre de Pantelleria, Où sont-ils enterrés? Sont ils retournés à Pantelleria ou à Pise? Peut-on imaginer qu'au moment de leur vieillesse ils aient décidé de quitter la Tunisie en abandonnant en Tunisie, leurs cinq enfants mariés avec enfants et petits enfants et tous les cousins, car la famille s'est agrandie? Nous sommes aux alentours de 1920. Il va falloir retourner chez les Mormons. Il nous reste à voir Bou-Salem (ex Souk el Khémis) et Bizerte. En attendant, retour aux souks.

4


VOYAGE EN TUNISIE

MAI 2008

Généalogie (suite) On les a tous faits, les bijoux, les chéchias, les parfums, les babouches, les antiquaires, le grand bazar de l'artisanat est là. C'est vrai que l'ambiance est spéciale, on se croit malin, mais au final on se fait toujours avoir avec nos belles affaires. Repas, juste à l'entrée de la Médina, au « Pacha », aux allures de palais arabe, avec vue sur la porte de France, la patisserie Papparonne (mort en 2002 à Nice) et l'ancien Consulat Britannique. Il manquait bien sur la statue du Cardinal Lavigerie, mais nous savons, (pour l'avoir vue), qu'elle se trouve dans un musée de Toulouse. Après un excellent repas, le serveur, très gentil, nous offre le thé et, au moment de l'addition, il nous demande trois dinars en plus .....pour le thé. C'est ça la Tunisie, allez comprendre!! Canyon de Seldja

Patio interieur

Le lézard rouge

Direction le centre du pays A l'hôtel, nous réceptionnons la voiture, une Clio climatisée, toute neuve pour 170 € pour 10 jours, sans caution, merci et bravo CAMELCAR.

restaurateur découpe, pèse et fait griller, on mange et paye au poids!!, c'est délicieux et ça nous réconcilie avec la viande de mouton que nous dédaignons depuis quelques années. Soudain, bêlements quelque part, du côté du barbecue, trois agneaux attendaient là leur tour.

Nous voilà partis pour TOZEUR en passant par KAIROUAN sans nous y arrêter car nous avons déjà fait notre plein de tapis lors d'un précédent voyage. La route est très longue, les paysages magnifiques, particulièrement les forêts d'oliviers. (Il va falloir se décider à planter dans notre jardin, l'olivier de 20 ans, offert à Guilain pour ses 70 ans).

Ah si BB avait vu ça!! A la fin du repas, Guilain demande un thé vert. Affolement du patron, il n'y en a pas, il envoie son aide chez les concurrents en face et à côté qui revient aussitôt, service accompli, et en plus, c'est gratuit. C'est aussi ça la Tunisie!!

Nous apprécions aussi les petits vendeurs de fruits divers, abricots, (mech mech) en abondance, amandes fraîches. La traversée des villages et villes se fait maintenant par l'incontournable « Boulevard de l'environnement » devenu une institution nationale. L'activité agricole est importante, les champs des grandes propriétés et celles des petits fellahs sont tous très bien entretenus. Les transports des légumes et fourrages sont souvent assurés par d'antiques camionnettes Peugeot et des charrettes, remplies à ras bord et tirées par de petits ânes.

Nous reprenons notre route et, au passage, nous constatons que ce n'est pas de l'huile d'olive que les petits marchands proposent dans des bidons en plastique, mais de l'essence à verser dans les réservoirs. Il fait froid, il y a du vent, alors, au milieu de ces bidons, on allume un canoun (braséro)!! une véritable bombe. Arrivés en fin d'après midi à Gafsa, notre ville étape, l'hôtel est immense, un véritable palace, mais pratiquement vide, nous sommes « obligés » de prendre une « suite » pour, environ 60 TDN au lieu de

Midi, arrêt sur le bord de la route dans une gargotte à l'entrée de laquelle sont exposées des agneaux et moutons écorchés, on choisit le morceau, le

5


VOYAGE EN TUNISIE

MAI 2008

40, c'est ça aussi le business en Tunisie!! Comme toujours, repas excellent, pas cher, mais salle bruyante, enfumée par les clients au bar voisin où la bière coule à flots, les gens ont le verbe haut. Nous ne sommes plus habitués à cette ambiance. La ville ne nous intéresse pas particulièrement, nous sommes ici pour METLAOUI où nous allons prendre le petit train. « le lézard rouge » Il s'agit d'un ancien train des années 1900, offert par la France au Bey pour qu'il puisse se déplacer avec sa suite et son harem de son palais du Bardo à celui de la Marsa. Ce train a été rénové et sert actuellement à la visite des gorges de Selja sur la ligne d'exploitation des mines de phosphates. Gare Metlaoui

Nous voilà donc transportés en 1910 dans ce magnifique bijou désuet mais plein de charme, nous sommes installés au bar, où nous avons réussi à trouver des strapontins car les fauteuils en velours rouge, ont déjà été pris d'assaut par une horde de barbares en short, armés Tozeur

d'appareils photos. Nous voilà partis, cahin caha, dans des craquements insolites à tous les tours de roue. Bon, mais le spectacle est aussi dehors, nous traversons les palmeraies de l'oued Selja, on s'enfonce dans des gorges de plus en plus resserrées, on disparaît dans de courts tunnels très étroits dont on peut toucher les parois, au delà, le défilé s'élargit en de vastes cirques pour se rétrécir à nouveau, tout cela dans des sifflements de trains de films de westerns. Il ne manquait que John Wayne et les indiens. Arrivés à Selja, le temps pour la locomotive de faire la manoeuvre de retournement, nous avons loisir d'admirer les gros engins et pelleteuses géantes qui grattent le sol de toutes leurs dents et remplissent des wagons de phosphate.

Palmeraie Tozeur

Moment d'émotion pour Guilain, car sa mère est née ici à Maknassy, en 1913, où son grand-père était employé en qualité d'électricien de la compagnie des phosphates de Gafsa. Excellent repas Lutte contre le désert

Le grand sud

Départ pour Tozeur, il fait de plus en plus chaud, mais notre clim marche bien. Le paysage change du tout au tout et alterne en zones désertiques, rocheuses et nues, sableuses, et, de temps en temps, des palmeraies où la vie renait, car dès qu'il y a de l'eau, la vie s'installe. Nous remarquons les efforts de l'homme dans cette région, pour faire reculer le désert en installant des haies de feuilles de palmiers pour arrêter l'avancée des dunes. C'est efficace, mais il ne faut pas abandonner le combat et renouveler constamment ces barrières. Dès que la dune est stoppée, les plantations s'installent. Les maisons de TOZEUR sont magnifiques, nous avions été surpris par le caractère d'inachevé des habitations des villes traversées, avec leurs ferrailles prêtes à recevoir un deuxième ou troisième étage en attendant des rentrées d'argent. Ici, rien de tel, tout est terminé et présente une unité architecturale, dans un style qui lui est propre, nous sommes en plein pays Berbère. Les palaces sont magnifiques et respirent l'opulence. Notre hôtel est en plein centre ville. Après le hall d'accueil, nous voilà dans une cour intérieure ombragée par des jasmins et des bougainvillés de toutes couleurs qui abritent des multitudes d'oiseaux bien bruyants le soir et le matin. Les chambres sont tout autour. Découverte de la ville et visite de la palmeraie, tout est bien calme, nous passons souvent devant de magnifiques portes 6


VOYAGE EN TUNISIE

MAI 2008

cochères, richement décorées mais qui ne laissent rien paraître de l'intérieur que l'on imagine aisément. Nous sommes de temps en temps suivis et abordés par un cyclomotoriste, sur un antique Peugeot 101 tout rafistolé, qui se propose de nous faire visiter et de nous offrir le thé. Nous déclinons toujours, sentant l'arnaque. Dans la rue artisanale, près de la mosquée interdite aux non musulmans, Guilain remarque une magnifique cage à oiseaux, presque une volière. Il aurait bien voulu l'acheter. Il a rêvé un moment d'arriver à la fête de famille annuelle avec la cage et moi dedans!!! Son seul problème, le transport de l'engin... ouf!! merci pour moi. Promenade Tdn Mme! C'est pas moi.....

l'eau, la vie

Au détour d'une rue il parle avec un commerçant qui lui propose un tas d'objets inutiles. Pour s'en débarrasser, il lui demande ce qui paraît

Tout pousse !

Porte cochère Tozeur

impossible: Avez-vous des bijoux berbères ? Lui non, mais son frère qui tient un magasin plus loin a ce qu'il faut. Nous le suivons et montons à l'étage d'une boutique bien achalandée, d'où il sortira d'un coffre caché sous des tapis, un petit trésor. Guilain a les yeux de Cassandre et Jules devant l'arbre de noël. Discussions, palabres, pesée, cours de l'argent qui a augmenté comme le pétrole, offre de thé, il nous annonce le cours et il fera un prix. Guilain, en Arabe, « eini ould bled », je suis un enfant du pays, sous-entendu tu ne dois pas m'embrouiller, nous sommes frères, à El-Djem, le cours était plus bas, Grands éclats de rire: « c'était quand, il y a combien d'années? » En fait, ça faisait une dizaine d'années! Adaptation des propos en fonction des attitudes et intérêts de Guilain vers tel ou tel objet « C'est authentique, sur la tête de mes enfants et de mes femmes, regarde les poinçons de l'ancienne administration Française » En effet. « Tu peux payer comme tu veux, Carte bleue, chèques, Euros, Invitation Chott el Djerid Douz Marché

7


VOYAGE EN TUNISIE

MAI 2008

Dinars » Beaucoup de lamentations, On va se retrouver sur la paille, c'est impossible, trop cher, il va falloir serrer la ceinture et patati et patata..... Finalement, après deux tasses de thé, on trouvera un terrain d'entente d'où il sortira gagnant, c'est certain, mais nous aurons aussi la satisfaction d'avoir obtenu de très belles pièces. Une paire de fibules magnifiques, deux bracelets massifs aux pieds, une main de Fatma iront rejoindre les achats de Tunis et notre petite collection, chez nous. En cadeau, le commerçant offre une paire de babouches C'est encore ça la Tunisie qu'on aime. Nous descendons jusqu'à Nefta et l'on peut admirer ici les gros efforts entrepris pour lutter contre l'avancée du désert.

Douz Marché

« Attention, traversée de dromadaires » indique le panneau, nous nous enfonçons dans un chemin carrossable, petit caravansérail, échoppe, roses des sables, divers, et promenades en dromadaires, 30 TDN!!! Guilain ne veut même pas marchander, il garde un trop mauvais souvenir de ces bestioles, surtout quand elles se lèvent. Nous tenons à garder et digérer notre repas de midi, mais le chamelier insiste et nous harcèle en baissant le tarif tout en nous suivant durant toute notre balade pédestre. Nous tenons bon, pas de promenade à dos de dromadaire. Nefta, la palmeraie est plus importante que celle de TOZEUR, « Eau tu n'es pas nécessaire à la vie, tu es la vie », A. de Saint Exupéry. Terre des hommes. On ne s'attarde pas, mais c'est encore plus beau que TOZEUR et moins envahie par les infrastructures touristiques. Direction Douz, Nous traversons tout le chott el Djérid, déjà pratiquement à sec à cette période de l'année, sauf au milieu où est installée une usine de récupération de sel. La lumière est intense, les couleurs magnifiques, mariage réussi du blanc salin et du bleu de l'eau qui vire au vert dans le canal artificiel, cela ferait le bonheur d'un peintre. La route est splendide, toute droite sur des dizaines de kilomètres, elle a été surélevée depuis peu et remplace l'ancienne piste chamelière dont on remarque les repères ici et là.

Douz Marché

Après KEBILI, nous arrivons à DOUZ. Chance extraordinaire, c'est jeudi, jour de marché et Guilain retrouve de suite, les couleurs, les odeurs, les agencements désordonnés des étals des forains, on trouve ici une débauche de produits, des épices de toutes les couleurs, dont les senteurs se mêlent harmonieusement, des légumes secs, de la quincaillerie de bazar, des vêtements berbères et Européens, et aussi du poisson séché!!, oui des sardines ... très odorantes, rangées en tas de plus de un mètre de haut. Tout cela dans un va et vient indescriptible, salutations, discussions, palabres, marchandages. Bravo, ça n'a pas changé, c'est enchanteur, on se croirait vivre un conte oriental; la plupart des clients, promeneurs et marchands sont en costume traditionnel, burnous, gandoura grand chapeau de paille ou chéchia rouge. Tout cela semble avoir disparu dans le nord du pays. Nous arrivons un peu tard au marché aux dromadaires, mais il y a encore quelques bergers de moutons qui palabrent et marchandent avant d'embarquer leur bétail dans des camionnettes « Pigeot », avec ridelles à étages pour emporter plus de bêtes.

8


VOYAGE EN TUNISIE

MAI 2008

Remontée vers Sahel Départ pour SFAX, nous évitons GABES, DJERBA et le massif de MATMATA que nous avons déjà visités lors de notre précédent séjour. La route est bien longue et monotone. Ici commencent les champs d'alfa, mais ce n'est pas la période de la récolte, au loin, quelques rares campements de nomades et quelques dromadaires entravés. En principe, à cette époque ils sont encore dans le nord du pays où l'herbe est encore verte. Arrêt pipi compliqué, il n'y a personne, stop, deux minutes après, trois, quatre gosses sont là, stupéfiant!, d'où sortent-ils? SFAX, deuxième du pays, est une grande ville industrielle, mais elle est moins touristique, et ce sera pour nous une simple étape de nuit. Nous avons du mal à trouver l'hôtel, un père accompagné d'un enfant nous propose de nous y conduire. Ils montent en voiture, en effet, nous étions loin et pas du tout dans la bonne direction. Merci. Essence pas chère !

Le lendemain nous allons à EL-DJEM, nous tenons à visiter l'amphithéâtre, car ce fut impossible la dernière fois. Nous sommes maintenant dans les riches plaines du Sahel, plantées de magnifiques oliveraies, la richesse du pays. La Rome antique y édifia de très grandes cités, SBEITLA, MAKTAR, THYSDRUS (EL-DJEM). C'est aussi dans ce paysage semi-désertique de couleur ocre, que OKBA ben NEFI, le conquérant Arabe, créa la ville sainte de KAIROUAN. El-Djem fut romaine au ll ème et lll ème siècle, l'empereur Adrien y fit planter plus de 20000 ha d'oliviers que les berbères s'employèrent à détruire pour résister à l'envahisseur. On raconte que l'on voit encore les traces de ces plantations romaines, lorsque l'on survole la région.

Amphi El Djem

Le monument a des dimensions colossales et fait partie des plus grands amphithéâtres de l'empire Romain, plus de 30000 spectateurs pouvaient y prendre place, pour assister aux combats entre gladiateurs, et des martyrs chrétiens face aux fauves. Le monument est encore debout, majestueux puisqu'il abrite encore des festivals annuels mais il a subi les outrages du temps, des guerres anciennes et plus récentes et servi de carrière à la ville qui s'est développée tout autour. Surprise, très agréable surprise, les fouilles récentes ont mis en lumière les restes de grandes villas des propriétaires romains et leurs mosaïques intactes et originales qui rivalisent en beauté avec celles du musée du Bardo. Une villa, dite maison Africa, a été reconstituée dans un endroit plus accessible et les mosaïques y ont été installées. Extraordinaire! On s'arrête dans toutes les pièces, on admire tous les murs, la Déesse Africa, Appolon poursuivant Daphné, Orphée charmant les animaux, lions dévorant un sanglier, Triomphe de Bacchus, etc, etc, c'est prodigieusement magnifique, l'émerveillement dure deux heures, et on ne voit pas passer le temps. Nous allons faire un petit tour à la boutique du bijoutier qui nous avait vendu de si belles pièces il y a déjà dix ans. Il est toujours là, nous en propose de très très beaux, mais cette fois-ci, nous resterons sages et on se contentera de quelques souvenirs à offrir. Direction Hammamet, nous évitons Sousse, que nous connaissons déjà.

9


VOYAGE EN TUNISIE

MAI 2008

Maison Africa

Nous avons retenu pour trois nuits une chambre à l'hôtel des Citronniers, d'où nous avons l'intention de rayonner. Ce n'est pas un palace mais un hôtel de très bonne tenue, 50 TDN la nuit, il passe à 80 TDN dans 15 jours, il y a une piscine, le service est correct et le restaurant de qualité. Une plage privée à 300 mètres mais il fait un peu froid, il y a du vent et pas mal d'algues à cette époque, Nous ne sommes pas là pour ça. Un petit tour à Nabeul avec une pensée pour nos amis DESANTI dont le père y fut directeur d'école. La visite des étals du marché fut malheureusement pénible, le harcèlement des commerçants ne s'arrête pas, c'est insupportable et, en plus, on ne retrouve plus les poteries de couleur blanche et bleue, estampillées « fabriqué à Nabeul » On est certain de se faire embrouillé dans ce coin. De retour à l'hôtel, nous déambulons dans la rue de Nevers et, face à un palace, une magnifique boutique bien achalandée avec......des prix affichés, nous y avons trouvé notre bonheur sans la moindre agression. Le lendemain, samedi, réveil matinal pour aller à BOU-SALEM, ex Souk el Khémis, patelin d'enfance de Guilain, la route est sans problème, en passant par TUNIS, nous sommes constamment sur l'autoroute, jusqu'à OUED ZARGA, c'est gratuit, les cabines de péages sont ouvertes et pas encore en service, le second tronçon,

Journée souvenir Maison Africa

Nous y fûmes très heureux !

Entre OUED ZARGA et MEDJEZ une très grande retenue d'eau qui n'existait pas à notre époque, voilà qui permet d'irriguer. La région est totalement transformée, les villages paraissent mieux équipés, les maisons joliment peintes. La population a bien augmenté, c'est très remarquable. De notre temps le cimetière était en dehors de la ville, Guilain a eu quelques difficultés pour se repérer, la ferme Haoudji, repère face au cimetière, a été rasée et remplacée par un bâtiment administratif, enfin, le voila, non, plutôt ce qu'il en reste, il est maintenant voisin d'un récent établissement scolaire. Horreur!!, on savait que le coin avait été inondé lors des crues de l'oued voisin, mais on ne savait pas que le mur d'enceinte avait été en partie emporté, le cimetière sert maintenant de dépôts occasionnels d'ordures, de passages, de lieu de rencontres et d'aisance aux étudiants voisins, les tombes familiales sont en piteux état, celle de la soeur de Guilain et de sa petite cousine sous un immense épineux, elle a perdu ses plaques de marbre, elle est béante, affreux!!, celle du grand-père ZEDDE et d'une de ses filles a totalement disparu. Guilain comptait beaucoup sur cette dernière, car il était persuadé qu'elle portait une inscription qui lui aurait permis d'avancer dans la branche BARACHINI. Nous sommes catastrophés, nous aurions préféré ne pas venir et garder l'image de lieu de repos éternel que nous avions laissé. Sacrilège, aucun respect pour cet endroit sacré! Peut-être les morts ont-ils fui ?, car on n'y entendait même plus le murmure de l'air dans les cyprès. Guilain enverra plus tard un courriel à l'Ambassadeur de France qui 10


VOYAGE EN TUNISIE

MAI 2008

se félicitait, dans son site, et à juste titre, des efforts d'entretien par la France des cimetières des militaires Tunisiens en France et Tunisie. Il lui a raconté ce qu'il a vu ici, Aucune réponse. A la mairie, l'accueil est chaleureux pour l'ancien et le fils du pays à qui on permet la consultation des régistres d'état civil, mais la récolte n'est pas importante, rien de nouveau pour nous. Les terres du domaine de ZAOUEM sont magnifiquement entretenues. Elles sont maintenant regroupées avec celles des grandes fermes coloniales voisines dans une grande société capitaliste internationale, de ce fait, les anciennes habitations n'offrent pas d'intérêts financiers et sont à l'abandon, sauf l'ancienne maison du maître des lieux où Guilain n'a jamais mis les pieds. les deux villas anciennement occupées par la famille ZEDDE sont en ruine, dans l'ancien garage de son père, Guilain retrouve la machine avec laquelle il recyclait l'huile de vidange pour sa voiture.

Ancienne école de Papy

Surprise cependant, comme en Alsace, énormément de nids de cigognes, même sur les arbres!! Petit tour à la mine de plomb de DJEBEL HALLOUF (la montagne aux cochons, en Français), qui s'appelle maintenant SIDI BOU AOUENNE, du nom de la mine du bas, l'ancienne appellation doit faire désordre dans un pays musulman!. Guilain eut ici son deuxième poste d'instit et ici, sont nés son père et ses tantes. Le grand-père y fut tour à tour, transporteurconducteur d'attelage de mulets, boulanger, puis, un court instant, vigneron (la ferme existe encore). L'école est en ruines, mais de son temps déjà, elle posait problème, car le sous-sol était gangréné par les galeries de la mine. Un nouveau bâtiment a été construit, les instits arrivent aussitôt à notre rencontre, ils nous annoncent qu'ils ont été avertis de l'arrivée de Monsieur l'inspecteur, par la gendarmerie voisine qui contrôle l'entrée du village. On se marre un bon coup, ils nous offrent à boire, on fait quelques photos des lieux pour comparer avec les anciennes, et nous voilà repartis en direction de BEJA.

Boulangerie du grd père Zedde Diégo

La ville s'est agrandie, une déviation passe par le sud. Après le virage de l'hôpital, nous voilà devant l'ancien Cours complémentaire et l'internat où Guilain a passé neuf années scolaires du CE1 à la classe de seconde. Nous sommes à 34 kilomètres de la ferme où habitaient ses parents et pourtant, les deux frères les rejoignaient une fois par trimestre, c'était après la guerre, pas de moyens financiers énormes et surtout, jusqu'en 1952, pas de voiture familiale personnelle. Quelques photos pour la rencontre prochaine avec les anciens copains d'école en septembre, et nous voilà repartis en direction de BOU ARADA, autre endroit familial important. Les routes sont bonnes, les distances pas très longues et nous avons tout le temps, on rentrera à HAMMAMET par GROMBALIA, sans avoir besoin de repasser par TUNIS. Il semblerait que la politique du Président BOURGUIBA a porté ses fruits. Il disait: « Plantez des arbres et ouvrez des écoles », les arbres plantés ont grandi et les écoles sont là, surmontées du drapeau Tunisien, à l'entrée de toutes les villes, de grands ensembles scolaires. Mais une chose nous intrigue: pourquoi, ces milliers de feuilles blanches de cahiers d'écolier devant chaque établissement, qui virevoltent à tout vent? C'est d'autant plus étrange que nous sommes souvent sur le « Boulevard de l'environnement », nous n'aurons pas de réponse. Nous arrivons enfin à DJELIDA, après la gare, Guilain repère difficilement le chemin conduisant à la ferme, il est vrai que le coin est maintenant très urbanisé. 11

CC béja Djelida


VOYAGE EN TUNISIE

MAI 2008 Les centaines d'oliviers plantés par l'oncle Pierre, il y a soixante ans, sont là, ils ont bien grandi, ils sont magnifiques, très bien entretenus et produisent beaucoup. En ce moment, ils sont en fleurs. On se retrouve dans l'allée d'entrée, Catastrophe!, notre haie de figues de barbarie a disparu au profit de capriers. Les souvenirs reviennent et les mémorables cueillettes de fruits magnifiques, ainsi que les conséquences de nos goinfreries, refont surface.

Où est notre haie de figues de barbarie Maison Frassati abandonnée

Là aussi, même topo, regroupement des propriétés et exploitation par des sociétés qui se moquent pas mal des habitations. Les maisons sont en ruine, même la superbe et prétentieuse maison-forteresse de l'ancien patron est à l'abandon. La cour de la ferme a été bouclée par un mur de 1,5 mètres de haut pour y libérer le bétail. Dans les années 54, 55, avec le cousin Norbert, nous dormions dans le hall d'entrée immense de cette demeure, très rarement habitée par le patron qui préférait son appartement de TUNIS. Nous étions en plein 'événement', comme on disait à l'époque, la gendarmerie avait distribué des armes dans les fermes isolées, d'antiques fusils Lebel, qui faisaient beaucoup de bruit lorsque nous les armions. Avec Norbert, tous les matins, nous ouvrions les culasses des cinq fusils pour les désarmer, mais l'oncle Pierre avait l'oreille et, de la maison voisine, il entendait les claquements des culasses, c'était chaque fois « l'enguelade », mais on recommençait, tout comme lui d'ailleurs. Dans ce hall, nous avions l'habitude de nous retrouver en famille, l'oncle Pierre était un fameux cuistot, sa spécialité, le méchoui d'agneau et le couscous, il n'avait pas son pareil et arrivait en tête de nos préférences, la preuve, les soeurs LECCA, Anna, Julie, Marguerite, Yolande, nos mères, le laissaient opérer sans le contredire.

Les Rancarani y vécurent heureux

Donc, un jour mémorable, nous étions tous en train de déguster notre magnifique petite montagne de graines décorée de légumes et viande, magnifiquement revenus, un vrai régal, plaisir des yeux, de l'odorat, du palais et bien sur, du ventre. La tante Anna était là, elle venait à peine de terminer son assiette où il ne restait plus aucune miette, elle la repoussa devant elle et annonça « On en a mangé de bien meilleur, ailleurs », grand coup de coude de Norbert, signe que la bagarre allait commencer, en effet, c'était parti, il faut dire que la tante Anna était une grande spécialiste de la provocation, elle avait ses têtes et savait pousser les uns contre les autres. Sacrée tante Anna !!! ne t'inquiète pas là-haut, on t'aime bien. Ce fut donc aujourd'hui, la journée souvenirs, pénible par le côté constat du cimetière, mais aussi nostalgique, je crois cependant que nous ne reviendrons plus ici, il faut tourner une page, il n'y a plus rien à voir dans ces différents endroits familiaux.

ici aussi

12


VOYAGE EN TUNISIE

MAI 2008

Le Cap Bon Sidi Daoud

Korbous

Les oliviers de l'oncle Pierre

Demain nous irons faire le tour du Cap Bon, magnifique région que Guilain a peu fréquentée, c'était loin de ses centres d'intérêts et de vie, sauf parfois à pâques, pour le traditionnel pique-nique pieds-noirs.

accueillante avec sa végétation méditerranéenne en hauteur, et grandes cultures en plaines. Le paysage est un peu pollué par les forêts d'éoliennes modernes du côté de SIDI-DAOUD.

En 1955, les temps étaient économiquement meilleurs pour la famille, son père avait déjà une belle Citroën traction 11 normale et l'oncle Pierre avait troqué son antique Peugeot 201 contre une superbe Citröen,15/6 , achetée à son patron, Guilain pense qu'il fallait être « vus à cet endroit », à cette époque. On y allait donc dans nos belles voitures rutilantes.

Arrêt à KORBOUS, toujours aussi animée avec ses nombreux curistes, on croit repérer l'endroit où nous venions pique-niquer, qui surplombait la baie de Tunis, mais ce n'est pas sur. Comme avant, c'est toujours un lieu de promenades familiales, toutes les aires sont occupées, la vue est imprenable, toujours aussi belle, les photos en témoignent..

Le matin, piscine et bronzette à l'hôtel, pas de plage, trop froide pour nous, puis nous prenons la route, en longeant la côte sud, en direction de KELIBIA. On rêve un instant en se remémorant cette aventure (découverte dans les archives diplomatiques de Nantes), du douanier Français qui, dans une lettre, se plaignait au Gouverneur, Résident général, des soixante Kilomètres de côtes à surveiller quotidiennement, à cheval. En plus, il ne comprenait pas, ou ne connaissait pas, les raisons pour lesquelles, son chef, remettait systématiquement en liberté le lendemain, les clandestins Italiens qu'il réussissait à intercepter quand ils débarquaient sur les côtes Tunisiennes, en provenance de Pantelleria et Sicile.

Impossible de continuer après KORBOUS, la route est effondrée, cela nous rappelle la Réunion et la corniche. Il va falloir revenir par l'intérieur. Le lendemain nous quittons l'hôtel des citronniers, au moment de payer, catastrophe!!, aucune des 3 CB que nous possédons accepte de fonctionner. C'est très désagréable, au moment du départ, les clients qui attendent derrière vous!!! le regard soupçonneux mais poli du manager, . Embarrassé, on cherche une solution, mais il n'accepte pas de chèque Français, Guilain décide d'aller au distributeur dehors, pour voir..... et ça marche, ouf!!, on a déjà rencontré ce problème en Afrique du Sud. De retour chez nous on demande explication au banquier. Nous obtenons après enquête, la réponse suivante« demandes égarées » On n'a toujours pas compris ces trois évaporations informatiques!!

(Peut-être nos RIZZO-BARACHINI étaient-ils des clandestins, boat-people sans papiers, avant-l'heure, mais dans l'autre sens? Voilà probablement les raisons pour lesquelles nous avons tant de difficultés à les repérer dans les régistres d'état civil de la Tunisie. ce serait marrant si c'était vrai!). Je vous fais grâce de la remarque portée au crayon par le Gouverneur, sur ce fonctionnaire zélé. Un arrêt au port thonier de SIDI-DAOUD, plus tard, nous achèterons une boîte de 5 kg, à ouvrir cet été à la fête familiale annuelle. La région est toujours aussi belle,

Station balnéaire de Korbous

13


VOYAGE EN TUNISIE

Hôtel Citronniers Hammamet

MAI 2008

Visite à Bizerte

BIZERTE, Nous y allons, car Guilain a de vagues indices sur l'éventualité du séjour dans cette ville des arrières grands-parents BARACHINI-RIZZO. Nous sommes reçus à la mairie par une dame qui distribue aussitôt des ordres dans tous les sens pour nous donner satisfaction. Elle doit avoir une grande autorité car tous les employés s'exécutent avec beaucoup de déférence autour d'elle, elle signe à tour de bras des actes en français et en arabe, passe des ordres à travers deux ou trois portables sur la table, mais rien pour nous, nous aurions aimé lui dire que nous pouvions vérifier nous-mêmes la période en question en très peu de temps, sous la surveillance d'un employé et que nous avons l'habitude de ce genre de recherches dans les tables décennales, mais nous préférons nous taire......nous récoltons quand même quelques actes qui semblent nous rapprocher de nos parents, mais encore une fois, c'est la fuite en avant dans une direction inconnue avec cette branche. Nous sommes bredouilles et partons faire un peu de tourisme. Menzel-Bourguiba, ex Ferryville qui a perdu de son ancien charme, lac Ischkeul, la pêcherie, les casernes et la Base de la Marine sont toujours là. Au vieux Vieux port de Bizerte port de Bizerte, nous sommes abordés par un Tunisien d'un certain age, qui parle admirablement bien le Français et qui nous propose de nous conduire dans la vieille ville. Il inspire confiance, on y va, et on ne va pas le regretter. Il déroule devant nous, à chaque porte, dans chaque ruelle, devant chaque mosquée et bâtiment, une page d'histoire de la ville. Magnifique balade pendant une heure et demie. Il n'a pas volé ses 20 TDN. Nous avions retenu une chambre « Au petit mousse », bien connu, pourtant nous trouvons porte close!! un jardinier nous annonce que l'hôtel est fermé. Manifestement, il n'y a personne, aucune activité, aucune voiture sur la parking face à la plage. Décision est prise de rentrer à Tunis, car aller jusqu'à TABARKA, c'est trop tard et trop loin. Il faut chercher une chambre. Guilain connait bien la ville et on ne tarde pas à atterrir à l'hôtel de France, hall magnifique, d'époque, un vrai palais Arabe, très belle collection sous le verre du comptoir d'accueil d'une collection de billets de banque que Guilain connaissait déjà. Pour notre dernière nuit en Tunisie nous sommes gâtés, pour pas cher. Nous consacrons la matinée du lendemain à quelques achats et visite à la Prélature. Dernière anecdote, nous oublions de renouveler le ticket de stationnement de la voiture devant la porte de l'hôtel. A Tunis, la municipalité ne badine pas et fait enlever, sans hésiter, les véhicules qui s'attardent plus de cinq minutes. Une multitude de camionnettes fourrières patrouillent en permanence dans la ville avec un policier près du chauffeur.

On avait la même

Nous arrivons avec une heure trente de dépassement et, surprise, un nouveau ticket se trouve sur la pare brise, nous pensons au concierge de l'hôtel, non, c'était le commerçant d'en face qui s'était interposé et avait payé le ticket. Il nous a évité bien des ennuis à la fourrière à deux heures de notre envol. C'est ça la Tunisie, nous l'aimons ainsi. Marché aux poissons Tunis

Hôtel de France Tunis

Vieille mosquée historique

14

Marche" aux légumes Tunis


VOYAGE EN TUNISIE

Depart Nous rendons la voiture à l'aéroport, l'embarquement se fait sans encombre dans un Airbus tout neuf et le jeune pilote Tunisien nous gratifie à Toulouse, avec un quart d'heure d'avance sur l'horaire, d'un « Kiss landing » majestueux. Bravo.

Voilà, n'en déplaise à Vivianne, nous ne sommes pas allés nous faire rafistoler le ventre et le visage, car vous remarquerez, nous avons évité les endroits huppés des grands hôtels pour touristes ventrus et mamelonnés qui vont en Tunisie pour des cures de rajeunissement. De toute façon, vous savez tous, on n'en pas besoin.

Bon, mais ne le répétez pas, en douce, Guilain a perdu la clé de la barre de verrouillage de la voiture, probablement au passage de sécurité au départ de Toulouse, Chantal, alertée depuis Tunis, est venue avec une scie à métaux pour délivrer la lancia. Merci.

Ce reportage a été écrit à deux têtes, et deux mains, nous l'avons fait pour fixer nos souvenirs et pour faire plaisir à nos parents, amis, bref, la lecture est pour ceux qui nous aiment.

GUILAIN AIMEE

MAI 2008


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.