Catalogue 26èmes Semaines du Cinéma de Lunel 2010

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Les mots de ... p 2/3 Agenda p 4 Editorial p 5 Vins, vignes et vignerons. Vingt siècles de viticulture en Lunellois p 6 Exposition p 7 Louis Feuillade et Georges Rouquier et les vendanges en Pays de Lunel p 8 Soirée d’ouverture p 9 Vendémiaire - Ciné-concert p 9 Vendémiaire de Louis Feuillade p 10/11 G. Rouquier, à la recherche des vendanges perdues p 12/13 Vins, vignes et vignerons au cinéma p 14 1907, la révolte des vignerons p 14 La Révolte des gueux p 14 Le Tonnelier p 14

Premières neiges p 17 C’est ici que je vis p 17 Etreintes brisées p 17 Yo, también p 18 Bellamy p 18 Cendres et sang p 18 Dans la vie p 19 Jour de parloir p 19

Programme et horaires p 20/21 Actualité méditerranéenne

Renseignements : Pêcheurs d’Images 36 avenue Gambetta - 34400 Lunel Tél/Fax : 04 67 83 39 59 ascmpi@wanadoo.fr Pour en savoir plus : www.semainescinelunel.fr ________________ Déléguée aux Semaines Caroline Vailles Déléguée aux scolaires Laurence Capliez

Billetterie : Place à l’unité…..…….........…………… 5,5€ Demandeurs d’emploi, -25 ans…............ 4€ Place Pass’Culture .…............................... 3€ Carnet liberté 5 places..…………........... 20€ Pass Semaines Adulte………….......….... 50€ Pass adhérents......................................... 40€ Pass demandeurs d’emploi, -25ans...... 30€ Soirée d’ouverture et soirée Ciné-Jazz.......6€ (sauf détenteurs de pass)

Liberté p 22 Les Ventileuses p 22 Eden à l’ouest p 23 Jaffa p 23 Tu n’aimeras point p 23 La Sicilienne p 24 Vincere p 24 Chaque jour est une fête p 24 Casanegra p 25 L’Anniversaire de Leïla p 25 Le Temps qu’il reste p 25 Les Contes de l’âge d’or p 26 Là-bas p 26 My only sunshine p 26

Jeune Public 4,5,6 Mélie pain d’épice p 27 Petites éclosions p 27 Kérity, la maison des contes p 28 Ali Zaoua, prince de la rue p 28 Cartouches gauloises p 28 El bola p 28

Sommaire

Les invités p 15 Actualité méditerranéenne

Décentralisation p 29 Compétition courts métrages p 30 Compétition documentaires p 31 CinéVocations Antoine Bonfanti p 32 Regards sur le cinéma algérien p 33 Harragas p 33 Inland p 33 Le jeune cinéma algérien p 34 Soirée Ciné-Jazz p 34 Hommage à René Vautier p 35 Avoir vingt ans dans les Aurès p 35

Rencontres du Grand Sud p 36-38 Soirée de clôture p 39 Ajami p 39

Historique des Pêcheurs d’Images p 40 Générique des Semaines p 41 1


Les mots de ...

Le Président de la Région

Chaque année, les Semaines du Cinéma Méditerranéen incarnent, dans le Pays de Lunel, les valeurs de démocratie, de pluralisme, et d’ouverture dans un pays de forte immigration. Comme d’habitude elles nous offrent un panorama de l’actualité de l’année écoulée pour défendre, promouvoir et montrer un cinéma riche d’Histoire, pluriel dans ses cultures, novateur dans ses formes. Cette 26ème édition donne un coup de projecteur au patrimoine cinématographique de la culture vigneronne en Pays de Lunel incarnée par les œuvres de Louis Feuillade et Georges Rouquier. Les Semaines continuent à renforcer des liens de solidarité à l’égard de l’autre rive de la Méditerranée par un partenariat de formation, création et diffusion. L’association Pêcheurs d’Images montre ainsi que l’ouverture au monde et à l’altérité n’exclue pas l’attachement au patrimoine local. Cette année sera encore l’occasion de recevoir pour la vingtième année consécutive les Rencontres du Grand Sud qui rassemblent des centaines de jeunes autour du cinéma et de la tolérance. Cette démarche de sensibilisation au cinéma s’inscrit pleinement dans la politique régionale d’éducation à l’image. Ce moment important ne doit pas faire oublier les autres activités de Pêcheurs d’Images tout au long de l’année en collaboration avec le Cinéma Athénée, dans l’éducation à l’image et la promotion d’un cinéma de qualité. Je souhaite à tous de vivre pendant ces Semaines 2010 des moments de partage et de découverte.

Les mots de ...

Le Conseiller Général de l’Hérault du Canton de Lunel

François Berna, Président de la Communauté de Communes du Pays de Lunel, Maire de Saint-Sériès

Alain Sueur Proviseur du lycée Louis Feuillade

Michel Périer Président des Pêcheurs d’Images

A l’heure où se déroule un débat douteux sur “l’identité nationale” qui n’est que le corollaire de ceux qui prétendent à une “identité pescalune” qui serait - à mots couverts - différente de l’identité des autres villes… il paraît urgent de rappeler un certain nombre de principes et de fondamentaux qui sont la clé de voûte du “vivre ensemble républicain”, auxquels l’immense majorité des citoyens est attachée. Et cela, quelle que soit leur origine : espagnols, italiens, polonais, maghrébins… Dans ce contexte, les 26èmes Semaines du Cinéma Méditerranéen du Pays de Lunel, apparaissent comme le ciment nécessaire à l’harmonie sociale dans la ville et dans le Pays de Lunel. Le Conseil Général de l’Hérault, conscient de cette situation particulière et soucieux de l’épanouissement culturel des pescalunes, des lunellois et de tous ceux qui veulent vivre en harmonie et dans la tolérance, au pays de Lunel, a très largement contribué au sauvetage des “Semaines” menacées par quelques agissements politiciens… Je souhaite une pleine réussite aux 26ème Semaines et je remercie tous ceux qui s’impliquent dans ce projet, de haute qualité.

Pour la quatrième année consécutive, la Communauté de Communes du Pays de Lunel soutient les Semaines du Cinéma Méditerranéen. Cette 26ème édition met en lumière la culture vigneronne du Pays de Lunel avec la projection d’œuvres de Louis Feuillade et de Georges Rouquier. Une exposition leur sera également consacrée à la Médiathèque intercommunale dans le cadre de l’exposition « Vins, vignes et vignerons, 2 000 ans de viticulture en Lunellois » dont la Communauté de Communes est partenaire. Cette année encore, la Communauté de Communes du Pays de Lunel contribue à faire vivre le cinéma dans nos communes rurales en proposant des séances décentralisées. Ces séances permettent d’aller au devant du public et en particulier de ceux qui ne peuvent pas se déplacer. La Communauté de Communes du Pays de Lunel est soucieuse de la promotion culturelle que représentent les Semaines du Cinéma Méditerranéen pour tous les habitants du territoire et est heureuse de les accompagner et de les soutenir. Ces semaines ne doivent pas faire oublier, les autres activités de Pêcheurs d’images tout au long de l’année dans l’éducation à l’image et la promotion d’un cinéma de qualité. La Communauté de Communes du Pays de Lunel souhaite à tous, lycéens et spectateurs, de vivre de grands moments d’émotion, de partage et de découverte, grâce aux 26èmes Semaines du Cinéma Méditerranéen.

A Lunel, depuis plus d’un quart de siècle, le printemps est devancé par le 7ème Art qui s’invite à travers son festival consacré au cinéma méditerranéen. Pour sa 26ème édition, l’Association Pêcheurs d’Images a choisi pour fil rouge le thème du vin, de la vigne et du vigneron. Je suis fier d’apprendre que c’est un film de Louis Feuillade, Vendémiaire, qui sera projeté lors de la soirée inaugurale. Depuis quelques années, les Semaines du Cinéma Méditerranéen se décentralisent sur l’ensemble du pays lunellois. C’est une évolution que j’apprécie tout particulièrement, étant un adepte de la politique de bassin de formation, ancré sur le bassin d’emploi. Organisées conjointement par le lycée Louis Feuillade et l’Association des Pêcheurs d’Images, les Rencontres du Grand Sud permettent aux élèves des sections cinéma-audiovisuel de plusieurs lycées du sud de la France d’échanger avec des professionnels réputés, de réaliser une production originale sur un thème connu, tout en profitant du festival. Pour sa 20ème édition, les « Regards croisés » traiteront de vingt siècles de viticulture en lunellois. La section cinéma-audiovisuel du lycée Louis Feuillade est en plein renouveau. Elle comprend cette année 150 élèves encadrés par 4 enseignants spécialisés. Elle s’implique notamment dans des actions locales (Développement durable, Médiathèque). Je tiens à remercier tous ceux qui s’investissent dans cet événement culturel lunellois. Je souhaite à tous, lycéens et adultes, un excellent festival.

Vingt-six ans que l’aventure dure avec une progression régulière du nombre de spectateurs et d’actions pour atteindre stabilité et reconnaissance. Les Semaines du Cinéma Méditerranéen du Pays de Lunel, entre Montpellier et Nîmes, ont un territoire parce qu’elles ont une histoire qui se confond avec lui et une spécificité, celle du dialogue interculturel, combat dans lequel Pêcheurs d’Images a fondé sa légitimité. Si la longévité ne donne pas de droit, elle est un motif de fierté et, chaque année qui passe, une occasion de bonheur renouvelé à partager avec le public. Mais aujourd’hui, des périls que nous ne pouvons ignorer se font jour dans le riche tissu associatif culturel. Tout un acquis, patiemment construit depuis des décennies, est soudain fragilisé. Le rôle, l’action et même, l’existence des DRAC sont remis en cause. Les politiques culturelles des Conseils Généraux et Régionaux sont asphyxiées par des compétences transférées et insuffisamment financées et menacées par la suppression de la compétence générale. La dégradation des enseignements artistiques dans l’Education nationale est programmée par un projet de réforme alarmant. Inquiétudes donc mais que le bonheur de revivre encore une fois ces moments de découverte, de convivialité et de tolérance invite à dissiper autour d’une mobilisation de la culture. Il est, en effet, plus urgent que jamais de rejoindre les associations culturelles du Pays de Lunel et en particulier Pêcheurs d’Images. Les bénévoles, quelles que soient leurs compétences, favorisent l’épanouissement et la qualité de vie des citoyens. Ils contribuent au développement harmonieux d’une société démocratique et assurent la cohésion et l’intégration sociales. Qu’ils soient remerciés ici, car on ne loue jamais assez leur engagement et leurs sacrifices. Que soient également remerciés le Conseil Régional du Languedoc-Roussillon, le Conseil Général de l’Hérault, la Direction Régionale de l’Action Culturelle du Languedoc-Roussillon et la Communauté de Communes du Pays de Lunel, qui comprennent et soutiennent le sens et la valeur de notre engagement.

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L’agenda 19h45

Apéritif animé par la fanfare Kadors au cinéma Athénée

5 mars 21h 11h30

10 mars

Vernissage de l’exposition « Louis Feuillade et Georges Rouquier, filmer les vendanges en Pays de Lunel », animé par le Trio Borsalino à la médiathèque

14h30

« Images de vendanges, vendange d’images » : un siècle d’images en Lunellois. « Projection-causerie » animée par Isabelle Cellier, Michel Périer et Claude Raynaud à la médiathèque

16h

Débat autour de la révolte des vignerons de 1907 avec Michel Gayraud, Geneviève Gavignaud-Fontaine, Philippe Lacombrade et Claude Raynaud à la médiathèque

21h

Projection de Jour de parloir de Chantal Marchon suivie d’une discussion animée par la réalisatrice, Yuna Louis, Pascal Forbin et l’association Aviso à l’Athénée

21h

Projection de Là-bas en présence de Melik Saraçoglu, coréalisateur, à l’Athénée

6 mars

7 mars

Ciné-concert Vendémiaire de Louis Feuillade sur une musique originale de Frédéric Inigo interprétée par l’ensemble Décadanse au cinéma Athénée

16h30 21h 18h30

12 mars

Projection de Kérity, la maison des contes en présence de Christophe Héral, compositeur et Henri Heidsieck au cinéma Athénée Projection de Cartouches gauloises en présence de la comédienne Zahia Saïd Projection de Le Tonnelier, La Révolte des gueux et 1907 en présence de René Vautier et Michel Gayraud au cinéma Athénée

21h

Projection Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vautier, en sa présence, à l’Athénée

14h

Projection de Kérity, la maison des contes en présence du compositeur Christophe Héral à Marsillargues

14h30

Projection-conférence autour du Jeune Cinéma Algérien animée par J. Choukroun, Khaled Benaïssa et l’équipe du Ciné-Club du Mardi de Tlemcen à la médiathèque

21h

Soirée Jeune Cinéma Algérien - Ciné-Jazz, soirée musicale animée par Jean-Charles Agou et Bernard Santacruz, et en présence de René Vautier, Khaled Benaïssa et l’équipe du Ciné-Club du Mardi de Tlemcen au cinéma Athénée

14 mars

21h

Projection de Harragas en présence de Merzak Allouache, au cinéma Athénée

16 mars

21h

Projection de Les Ventileuses en présence du réalisateur Sylvère Petit à l’Athénée

17 mars

16h30

13 mars

La soirée d’ouverture des Semaines du Cinéma Méditerranéen du Pays de Lunel au cinéma Athénée, le 5 mars à 21h, rendra hommage à Louis Feuillade avec Vendémiaire, tourné à Lunel en 1918, qui sera accompagné d’une musique originale de Frédéric Inigo et son groupe Décadanse. Cette 26ème édition qui se déroulera du vendredi 5 au jeudi 18 mars 2010 proposera une programmation riche et diversifiée. En association avec le collectif de la manifestation Vins, Vignes et Vignerons. Vingt siècles de viticulture en Lunellois, nous proposerons, outre Vendémiaire et Le Tonnelier de Georges Rouquier, deux films consacrés aux événements de 1907. Michel Gayraud présentera 1907, la révolte des vignerons et René Vautier, La Révolte des gueux dont il a été l’assistant-réalisateur. L’exposition « Louis Feuillade et Georges Rouquier, filmer les vendanges en Pays de Lunel » sera installée à la Médiathèque Intercommunale pendant la durée des Semaines. Son vernissage aura lieu le samedi 6 mars à 11h30 et sera animé par les musiciens du groupe Trio Borsalino. Nous ferons ensuite le tour de la Méditerranée pour un état de la création sur toutes ses rives qui nous semble confirmer son regain de vitalité comme le Festival International du Cinéma Méditerranéen de Montpellier le prouve depuis quelques années. Cela sera l’occasion d’accueillir Chantal Marchon, Yuna Louis et Pascal Forbin, pour Jour de parloir, Zahia Saïd, actrice de Cartouches Gauloises, Christophe Héral et Henry Heidsieck pour Kérity, la maison des contes, Melik Saraçoglu, réalisateur de Là-bas et Sylvère Petit, ancien élève du lycée Feuillade devenu rélisateur. Le dialogue interculturel, raison de notre existence, sera le cadre de journées exceptionnelles avec René Vautier. La présence de ce grand artiste, de ce militant courageux, de cet homme exceptionnel sera le grand moment de cette édition et notre fierté. Jean-Charles Agou et Bernard Santacruz, dans le cadre de notre collaboration avec Jazz à Junas, ouvriront la soirée consacrée au Jeune Cinéma Algérien en présence de Khaled Benaïssa, Poulain d’Or au dernier Fespaco. En collaboration avec le Collectif des Regards sur le Cinéma Algérien nous attendons la présence du réalisateur Merzak Allouache pour Harragas et du comédien Kader Affak pour Inland de Tariq Teguia. Pour la quatrième année consécutive nous accueillerons également des stagiaires de la Fondation Mohamed Dib de Tlemcen. Les records de réception d’œuvres ayant été battus, cela augure bien de la qualité de la 10ème compétition des courts métrages de fiction et documentaires. Nous fêterons cette année les vingt ans des Rencontres du Grand Sud avec les désormais célèbres Regards Croisés sur le patrimoine du Pays de Lunel. Enfin, la soirée de clôture débutera en musique avec la fanfare Kadors et sera ensuite consacrée à Ajami, Antigone d’Or 2009 présenté comme de coutume par Jean-François Bourgeot, directeur du Festival International du Cinéma Méditerranéen de Montpellier. L’équipe des Pêcheurs d’Images

Projection de Kérity, la maison des contes en présence de Christophe Héral, compositeur de la musique originale au cinéma Athénée

19h

Apéritif musical animé par la fanfare Kadors au Café Riche

21h

Projection du court métrage primé par le jury, suivie de la projection d’Ajami en avantpremière, présenté par J.-François Bourgeot, directeur du Cinemed, à l’Athénée

18 mars

L’édito

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Vin, vignes, vignerons. Vingt siècles de viticulture en Lunellois

Vin, vignes, vignerons. Vingt siècles de viticulture en Lunellois

Exposition

Pêcheurs d’Images s’est associée au collectif qui s’est donné pour but la collecte documentaire de deux mille ans de viticulture en pays de Lunel. Les Semaines du Cinéma Méditerranéen ont inclus des œuvres cinématographiques de fiction et documentaire autour de ce thème et en particulier deux films emblématiques du Lunellois, Vendémiaire de Louis Feuillade et Le Tonnelier de Georges Rouquier. La restitution de cette collecte prend les formes de représentation les plus variées, dans les champs d’étude les plus divers. Claude Raynaud, archéologue et directeur de recherches au CNRS qui dirige ce collectif, expose la philosophie de cette entreprise qui a reçu le Prix 2009 du Patrimoine attribué par le Conseil Général de l’Hérault.

Vins, vignes et vignerons

Vingt siècles de viticulture en Lunellois Collecte documentaire et exposition itinérante. Vingt siècles se sont écoulés depuis la plantation des premières vignes autour des agglomérations gallo-romaines d’Ambrussum et Lunel-Viel. Vingt siècles de viticulture ont forgé un paysage et une économie qui jadis occupaient l’ensemble de la société et de l’espace et qui, depuis deux décennies, cèdent du terrain. Et pourtant : les vins, rouges, rosés, blancs et muscats, n’ont jamais été aussi appréciés, certains producteurs connaissant une notoriété internationale grâce au choix de la qualité. Paradoxe de la restructuration d’un vignoble longtemps voué à la production de masse et qui a su se recentrer sur ses fondamentaux, des terroirs aux qualités éprouvées depuis le Moyen Age. C’est une situation que connaissent tous les vignobles du Languedoc, touchés à des degrés divers par les arrachages et les restructurations au cours des vingt dernières années du XXe siècle. Tout aussi marquée apparaît l’évolution sociologique de la région du bas Vidourle, où s’érode la part des actifs agricoles, submergés par les néo-ruraux qui désormais dominent la population villageoise ainsi que celle de la ville de Lunel. Cette mutation s’est opérée en moins de deux décennies. Est-elle bien mesurée par tous, anciens qui perdent leurs repères, nouveaux qui cherchent les leurs dans un paysage en recomposition ? Certains repères s’effacent progressivement, ainsi les coopératives démolies, provoquant la colère ou l’incompréhension des générations pour qui elles symbolisaient la solidarité au travail et les luttes sociales : il s’agit d’expliquer leur histoire. D’autres témoins sont bien là mais souvent détournés de leur sens premier : une cave privée transformée en salle polyvalente, des maisons vigneronnes devenues résidentielles. D’autres adoptent de nouvelles fonctions : des chemins ruraux intégrés à des circuits de randonnée traversant un paysage viticole qu’il faut connaître afin de le préserver. Agissant dans plusieurs champs culturels, une dizaine de personnes, épaulées par cinq associations et par un laboratoire du CNRS, se sont réunies en février 2008 pour définir un projet de valorisation du patrimoine viticole de cette région. Raconter, expliquer, donner la parole aux viticulteurs, tels sont les objectifs du projet. Sociologie, histoire, anthropologie, économie et écologie sont les champs embrassés par ce projet, avec pour objets de valorisation les documents d’archives et d’archéologie, les témoignages photographiques et sonores, le cinéma, le bâti viticole, l’outillage, le paysage. Le croisement de ces champs et des documents ont permis de définir une riche thématique qui donnera lieu à plusieurs expositions se succédant en des lieux et des villages différents tout au long des années 2010 et 2011.

Louis Feuillade et Georges Rouquier,

filmer les vendanges en Pays de Lunel Dans le cadre de la manifestation Vins, vignes et vignerons, Vingt siècles de viticulture en Lunellois, Pêcheurs d’Images consacre une exposition qui croise le regard que les deux grands réalisateurs pescalunes ont porté sur les vendanges en Pays de Lunel. Louis Feuillade né à Lunel et Georges Rouquier à Lunel-Viel, ont vécu à Lunel, partagé la même culture pescalune, la même passion pour la corrida et le même métier. En septembre 1918, Feuillade, âgé de 45 ans, tourne Vendémiaire qui mêle ses convictions nationalistes à l’amour de sa terre natale et atteint sa plénitude de cinéaste avec ce mélodrame poétique émouvant, admirable témoignage réaliste sur la viticulture. Au même moment, à peu de distance, Georges Rouquier, âgé de 9 ans, pauvre et orphelin de guerre, vendange dans les vignes de l’oncle Louis Altier. Ces vendanges de la pauvreté et de l’enfance hanteront toute sa vie de créateur. Il n’aura de cesse de les faire revivre. Ce sont ces deux aventures croisées que Pêcheurs d’Images contera, à travers photographies, écrits et documents divers.

du 6 au 18 mars 2010 Médiathèque Intercommunale du Pays de Lunel - 520 avenue des Abrivados Vernissage de l’exposition samedi 6 mars 2010 à partir de 11h30 en compagnie du TRIO BORSALINO

Le Trio Borsalino Ne vous fiez pas à leur air méchant, ce sont de vrais pâtes ! Violon : Norbert DE JESUS PIRES Alto et chant : Michelle LALOR

Calendrier des manifestations • Louis Feuillade et Georges Rouquier, filmer les vendanges en Pays de Lunel (Lunel, Semaines du Cinéma Méditerranéen 5-18 mars 2010, Médiathèque CCPL) • Le Printemps des vignes. Travaux scolaires d’Arts Plastiques (Mairie de Saint-Sériès, mai 2010) • Marsillargues, la coopérative, lien social et outil économique (Musée de Marsillargues, Journée du Patrimoine, Septembre 2010) • Le château de Lunel-Viel, domaine viticole. (Orangerie de l’Hôtel de Ville, automne 2010) • Le tournant du XXe siècle. Fin de la monoculture viticole, lecture géographique (Saint-Just, La Cave, Automne 2010) • Images de vendanges, vendange d’images. Un siècle de photos, lecture anthropologique (Boisseron, Valergues, Saturargues, Printemps 2011) • L’histoire viticole au miroir municipal (Saint-Nazaire, Mai 2011) • Saussines, village vigneron. Circuit villageois pour comprendre le cadre de vie (Bibliothèque, Juin 2011) • D’Ambrussum à Lunel. Archéologie du vignoble lunellois. (Ambrussum, Août 2011) • La chimie du vin de Pasteur à nos jours. Le laboratoire viticole, principes et matériel de cave (Vérargues, Septembre 2011) • Saint-Christol, terroir d’excellence. Exposition et découverte du vignoble (Octobre 2011) Projet porté par les associations culturelles du Lunellois : Archéologie et Histoire des Pays de Lunel et Mauguio - Livre et Culture (Saint-Christol) - Marsillargues, il était une fois - Amis du Musée Paul Pastre (Marsillargues) - Pêcheurs d’Images (Lunel)

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Contrebasse : Laurence ARAGON Un concert plein de surprises, qui mettra à l’honneur les compositeurs méditerranéens. De la musique classique à la musique populaire, il y en aura pour tous les goûts ! La musique dans tous ses états, pour petits et grands !

Conférence à la Médiathèque - Samedi 6 mars 14h30-15h30 : « Images de vendanges, vendange d’images » : un siècle d’images en Lunellois, Projection-causerie animée par Isabelle Cellier, Michel Périer et Claude Raynaud, avec des extraits du film Vendémiaire de Louis Feuillade 16h - 17h30 : Débat autour de la révolte des vignerons de 1907 illustré par des extraits de films, avec Michel Gayraud, réalisateur, Geneviève Gavignaud-Fontaine, Philippe Lacombrade et Claude Raynaud, historiens.

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Vin, vignes, vignerons. Vingt siècles de viticulture en Lunellois

Vin, vignes, vignerons. Vingt siècles de viticulture en Lunellois

Soirée d’ouverture

Louis Feuillade et Georges Rouquier

et les vendanges en Pays de Lunel

Ciné-concert Vendredi 5 mars - 21h - Cinéma Athénée

par Michel Périer

Vendémiaire Deux pescalunes si loin et si proches… ls ont tous deux été lunellois. Feuillade, né à Lunel, place de la République où se situait la maison familiale. Rouquier, né à Lunel-viel, a vécu, enfant, 300 mètres plus loin, rue Lakanal, côté rue du Tapis Vert, dans la maison de l’oncle Altier. Louis a fréquenté le petit séminaire et les lazaristes, avant de passer son bac, Georges la communale avant le « certif ». Louis s’est lié un temps avec les Félibres par l’intermédiaire de son ami Paul-Henri Moulinier, le Félibre de Marsillargues, tandis que Georges les écoutait réciter leurs poèmes, après le repas sur l’herbe, au bord du Vidourle, non loin du pont d’Ambrussum que la famille Altier avait gagné sur la charrette atte-

France. 1919. 2h30. Réalisation : Louis Feuillade Photographie : Léon Clausse et Maurice Champreux Montage : Maurice Champreux Avec : Edouard Mathé, René Cresté, Mary Harald, Gaston Michel Vendémiaire est un drame historique : peu avant la fin de la première guerre mondiale, deux prisonniers allemands évadés, assassins et voleurs, menacent la tranquillité d’une famille languedocienne. Mais c’est aussi un véritable hymne au midi, une chronique de la période des vendanges. Vendémiaire, grand film français de Monsieur Louis Feuillade, est divisé en un prologue et trois parties (La Vigne, La Cuve et Le Vin nouveau), et fut présenté en deux parties de 1680 et 1350 mètres, les 17 et 24 janvier 1919. Projection accompagnée d’une création musicale originale de Frédéric Inigo. Interprétée par l’ensemble Décadanse avec Tessa Thiéry (hautbois), Clotilde Gave (clarinette), Cécile Gautheron (saxophone), Adrien Meslet (violon), Christine Radais (violoncelle), Frédéric Inigo (clavier, flûte, direction).

lée avec la jument. Tous deux, naturellement initiés à la bouvine dans la capitale de la petite Camargue, furent davantage attirés par les corridas dont la passion se révéla à Nîmes. Feuillade découvrit le cinéma à l’âge de 32 ans et en devint « insolemment » et très rapidement un des maîtres. Rouquier en fut un spectateur assidu et émerveillé dès l’âge de 8 ans avant d’en être, humblement et durement, l’artisan à l’âge… de 32 ans. Le destin les amena, tous deux, à croiser la Première Guerre Mondiale. Louis fut fervent patriote. Sous-officier de réserve, mobilisé à 42 ans en 1915, il fut volontaire pour convoyer du matériel au front mais évita le conflit en raison de sa santé. C’est surtout au cinéma qu’il mettra en œuvre ses convictions monarchistes, catholiques et nationalistes et fera la guerre avec ses drames patriotiques dont Vendémiaire, tourné à Lunel. Georges aperçut son père Albert en août 1914 tourner le coin de la rue Dessalle-Possel, à Montpellier. Ce fut la dernière fois qu’il le voyait. Il avait 5 ans. La guerre lui a volé son père et a pris la jeunesse

Frédéric Inigo et l’ensemble Décadanse L’ensemble Décadanse a été fondé au début des années 90 par trois compositeurs: Tristan-Patrice Challulau, Gilbert Delor et Frédéric Inigo. Il réunit des instrumentistes professionnels et amateurs et consacre l’essentiel de son répertoire à la musique contemporaine. Initiateur de projets collectifs comme 2000 miniatures pour l’an 2000 ou Je hais Mozart, il s’est produit sur plusieurs scènes françaises et à l’étranger. Frédéric Inigo a récemment composé pour France Musique (Sous le sabot d’un cheval en 2007 et Le Hérisson a perdu des aiguilles devant la mercerie en 2008), pour l’Orgue de Lunel (Dame d’haut en 2009) et pour le London Contemporary Chamber Orchestra (Slow Rains, enregistré fin 2009). Il s’égare dans d’autres champs musicaux avec le web-projet Tortue et la chanson, paroles ou musique : la voix électro-pop de Marion Dubrana s’est emparée de Luce passe, Ensoleillées de Juillet et J’ai menti, j’ai volé. Contacts : 06 76 78 75 49 - decadanse@hotmail.com - www.decadanse.org - www.inigo.cc

de sa mère qu’il a vu beaucoup pleurer quand la sinistre lettre est arrivée, puis le jour de l’armistice et enfin à Chattancourt devant la tombe du présumé Rouquier Albert, caporal au 61ème régiment d’infanterie. Georges ne sera jamais patriote. En septembre 1918, Feuillade a intégré son équipe de techniciens et comédiens aux vendangeurs d’un domaine de Lunel. Consacré par la série des Vampires, au sommet de son art, il tourne Vendémiaire qui mêle ses convictions nationalistes à l’amour de sa terre natale. A peu de distance, le petit Georges, souvent placé par sa mère chez son frère, vendange à 9 ans, dans les vignes de l’oncle Louis Altier, car il faut bien payer la nourriture et ces vendanges de la pauvreté et de l’enfance hanteront toute sa vie de créateur.

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Vin, vignes, vignerons. Vingt siècles de viticulture en Lunellois

Vendémiaire de Louis Feuillade :

du réalisme nostalgique de l’enfance au symbolisme idéologique Feuillade a passé son enfance immergé dans la monoculture viticole qui rythmait les saisons, embaumait les rues, faisait travailler hommes, femmes et enfants, nourrissait leur verbe et leurs chants. C’est pourquoi, son retour au pays natal, sur une thématique profondément ancrée dans ses souvenirs, sa culture, sa famille et son premier métier de commissionnaire en vin, ne pouvait que s’accompagner d’une transcription rigoureuse et réaliste d’un domaine viticole en 1918, mais son éducation, ses convictions monarchistes, religieuses et patriotes donnent à son approche du monde viticole un regard paternaliste qu’il transcende par un traitement allégorique essentiellement d’essence patriotique.

Une approche documentaire Les lieux de sa jeunesse sont les lieux de son film : Le canal de Lunel et ses péniches longeant l’étang de l’Or dont il filme à plusieurs reprises les rives baignées d’une douce lumière au crépuscule, le Plateau, vaste esplanade qui surplombait le port, les chemins bordés de pins et de tamaris et parfois d’un calvaire, le Vidourle, ses moulins et ses rares ponts, la façade sud des remparts d’Aigues Mortes, les mas perdus dans l’immensité des vignes. Le film s’inscrit dans la temporalité des vendanges que Feuillade décrit d’autant plus fidèlement qu’il les a insérées dans sa dramaturgie, mêlant paysans et comédiens dans son dispositif de tournage : chronologie, rituels, outils, hommes et bêtes. Tout une armée de vendangeurs, louée par le payre1, arrivée sur de lourdes charrettes à ridelles tirées par des percherons, est mobilisée pour rentrer la vendange nouvelle. Logés dans les greniers où ils dorment à même la paille, ils forment, dans les vignes, les différentes coles2 qui vendangent au rythme imposé par la meneuse3 : les coupeurs, femmes, enfants et vieillards munis d’une serpette et d’un seau que les videurs amènent jusqu’aux semaus4 que les porteurs, hommes mûrs ou jeunes vigoureux, hissent, avec l’aide du videur, sur le banastou5 qui protège leur tête et couvre leurs épaules et qu’ils vont basculer dans les pastières6 après avoir gravi une petite échelle. Et puis c’est le cortège des charrettes tirées par des chevaux ou des mulets jusqu’aux caves. Certaines pastières sont « posées » à la fourche d’autres, plus sophistiquées, sont délestées de leur chargement sur un plan incliné jusqu’à une butée qui surplombe la cuve. Deux hommes précipitent, à la pelle, le raisin qu’une épaisse toile de jute ne retient plus, une fois la ridelle arrière ôtée. Bientôt les cuves pleines de grappes bouillonnent d’une fermentation intense. La fin des vendanges approche, les cuves et les grands foudres se remplissent du vin nouveau et les cours des mas se peuplent de barriques, fûts et tonneaux qui partiront bientôt, en particulier ravitailler les poilus. Dans la production à très hauts rendements qui caractérisait le vignoble languedocien, quantité est vertu.

Une vision paternaliste Feuillade a choisi de rendre compte d’une certaine réalité vinicole de 1918. Loin des petites exploitations familiales frappées par la crise qui provoqua leur révolte en 1907, nous avons affaire à une aristocratie de la vigne, un domaine cossu dont il nous présente les propriétaires, « Madame de Castelviel et son fils le capitaine aveugle », accompagnés de Bernadou, le payre. Certes Madame de Castelviel est veuve et son unique fils est infirme et célibataire, ce qui laisse présager une fin de dynastie mais l’image qui en est donnée est positive. Le capitaine de Castelviel, est un héros de guerre qui était respecté par ses hommes au front autant qu’il l’est dans son domaine Mais il est avant tout un vrai propriétaire exploitant qui connait ses vignes et son vin. La mère règne sur le domaine et ses ouvriers agricoles et journaliers, le fils est le responsable de la production vinicole. La famille Castelviel joue un rôle paternaliste en l’absence du père. Elle donne du travail, le gite, le couvert à tous : ouvriers agricoles, journaliers, belges chassés de leur pays, exilés du nord, réformés, marginaux, sans considération de classe sociale ni de race. Seules la bonne conduite morale et la vertu patriotique sont exigées. Et toute cette communauté sous l’autorité de la famille Castelviel œuvre pour une grande cause nationale : ravitailler l’armée française en pinard7.

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Vin, vignes, vignerons. Vingt siècles de viticulture en Lunellois Les symboles du vin La tension entre l’évidente nécessité pour Feuillade de transcrire de façon réaliste l’univers d’un domaine viticole au moment des vendanges et la vision patriarcale qu’il se fait de sa gestion et son exploitation, se résout dans un traitement allégorique de la vigne et du vin qui se décline en une série de symboles, souvent d’inspiration chrétienne et/ou liés au patriotisme. Le titre et l’annonce des parties, avant même toute narration, nous plongent dans l’univers du symbolique et du sacré, sous la baguette d’un enfant. Hommage est rendu aux vendanges, à la vigne et au vin comme savoir, nourriture, innocence et plaisir. Puis, deux plans qui précèdent le prologue, nouent étroitement le vin et la patrie. Le fruit de la terre doit être donné à l’homme qui la défend, prêt à donner son sang pour elle. Un soldat casqué sourit à une femme qui fait jaillir d’une grappe pressée un vin qu’il porte à ses lèvres évoquant l’eucharistie tandis que la femme croise les mains sur sa poitrine dans une posture de prière. Il n’y a pas, en effet, de français exposés au péril sur le front et d’autres planqués à l’arrière : c’est l’union sacrée entre l’armée des poilus et l’armée des vieillards, des femmes, des enfants et des réformés temporaires ou définitifs qui forment l’armée des vendangeurs. Tous sont, au nom de la cohésion nationale, au service d’un objectif commun, la victoire. La guerre est l’occasion pour Feuillade, dans un élan Rousseauiste, de disqualifier la science, en l’occurrence allemande, orgueilleuse et criminelle et de rendre hommage à la tradition agricole, en l’occurrence française, d’essence divine et qui nourrit les hommes. Réconfort et récompense pour les poilus, le vin, symbole de la colère de Dieu, illustre la punition de Wilfrid, qui a dérobé la paie des vendangeurs. En écho avec la vendange de l’Apocalypse (14, 18-20), « L’Ange alors jeta sa faucille sur la terre, il en vendangea la vigne et versa le tout dans la cuve de la colère de Dieu… », l’allemand, meurt asphyxié par l’anhydride carbonique qui s’échappe de la fermentation d’une cuve. De même, le vin qui coule généreusement dans les verres des convives, lors de la fête des vendanges permet d’illustrer sa vertu de briseur de mensonges. Après avoir puni le premier allemand, il confond le second qui sous son emprise profère des mots allemands : in vino veritas. Sur le front, source de vie, d’énergie et de bravoure, il est à l’arrière, source de connaissance et de vérité. Tourné et monté pendant l’été et l’automne 1918, le film sortit en janvier 1919. Entre temps, le 11 novembre avait mis un terme au conflit que Feuillade ne pouvait imaginer intervenir si tôt. Le patriote fut comblé mais pas le directeur artistique de la Gaumont ni le réalisateur de Vendémiaire. Le public épuisé par quatre ans de guerre avait envie de tourner la page. Le sentiment anti-allemand restait fort dans l’opinion publique mais pas au point de l’entretenir dans un cinéma de divertissement dont elle attendait qu’il la détourne des souffrances qui avaient été les siennes pendant si longtemps. Le film fut un échec qui a longtemps masqué ses remarquables qualités, celles par lesquelles Feuillade s’est illustré dans ses œuvres précédentes, art du mélodrame, poésie, maîtrise du langage cinématographique auxquelles il joint un témoignage émouvant et admirable de réalisme sur la viticulture languedocienne en 1918. Nom donné en Languedoc au régisseur, celui qui administre et gère un domaine. Nom donné à un groupe de vendangeurs auquel le payre confie une vigne. 3 Dans une vigne, chaque vendangeur a une rangée de souches. Pour finir la vigne dans le même temps, tous les vendangeurs avancent groupés au rythme de la meneuse, paysanne expérimentée et efficace. 4 Petites comportes qui, pleines, peuvent peser jusqu’à 50 kilos. 5 Sacs de jute rembourrés qui protège la tête des porteurs. 6 Tombereaux de bois fixés sur les charrettes susceptibles pour certains d’être basculés par l’arrière. 7 Le vin en argot militaire. (Vient du pineau) 1 2

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Vin, vignes, vignerons. Vingt siècles de viticulture en Lunellois

Vin, vignes, vignerons. Vingt siècles de viticulture en Lunellois

Georges Rouquier,

Les gammes de 1941 : « Le Tonnelier »

à la recherche des Vendanges perdues Il est fréquent d’entendre ou de lire que les attaches pescalunes de Georges Rouquier relèvent davantage de l’accident, du hasard que de l’enracinement. La réussite exceptionnelle de Farrebique accrédite et renforce cette idée. Georges Rouquier se serait tourné spontanément, quand il lui fut proposé de tourner son premier long métrage, vers le Rouergue, berceau de la famille Rouquier, et plus précisément vers la ferme de Farrebique1. Cela n’est pas vraiment la réalité. Le partage de la ferme, propriété de la famille Rouquier, et reprise par l’aîné, selon la tradition, a provoqué le départ des jeunes frères vers la plaine du Bas-Languedoc, Auguste, le second et Albert, le cadet, le père de Georges Rouquier, associés pour gérer une laiterie à Lunel. Le nouvel enracinement d’Albert fut d’autant plus fort qu’il y épousa une languedocienne et que son fils naquit dans ce nouveau pays adopté. Le premier éveil à la vie, les premiers souvenirs, les premiers émois se font entre Lunel, la mer et Montpellier. Après une naissance de circonstance dans une maison louée à Lunel-Viel dont Georges n’a aucun souvenir, c’est à Lunel que la famille s’installe. Les Rouquier habitent dans la même maison que l’oncle Louis Altier, vigneron, frère de Gabrielle, la mère de Georges, sa femme Joséphine et leur fille Renée. La maison, située rue Lakanal, côté rue du Tapis Vert, abrite les Altier au rez-de-chaussée et les Rouquier au second. Assez rapidement, Albert et sa femme déménagent à Montpellier, 3, rue DessallePossel. Dès lors, l’univers quotidien du petit Georges s’écrit à Montpellier. Gabrielle tient une épicerie, Albert l’aide mais travaille aussi dans une laiterie. Lunel, le port, la rue Lakanal, le tonnelier au coin de la rue du Tapis-Vert, ce sera pour les vacances mais plus souvent que ce que le petit Georges pouvait l’imaginer. En effet, après la mort d’Albert en février 1915 à Chattancourt, la famille est au bord de la misère. Le petit Georges, dans ces années difficiles, aura deux respirations essentielles, mis à part l’amour fusionnel et réciproque qui le lie à sa mère, l’initiation au cinéma à Montpellier et les séjours « culturels » dans la cité pescalune. En effet, madame Rouquier confie très souvent son fils à son frère pour des séjours à Lunel, de plus en plus nombreux. Georges se nourrit de l’érudition naïve et enthousiaste de cet oncle autodidacte dont la culture et le métier de vigneron s’articulent de façon naturelle.

Le coup d’essai : « Vendanges » de 1929 Monté à Paris dès l’âge de 16 ans où il exerce son métier de linotypiste dans lequel il s’était formé à Montpellier, Rouquier dévore tous les films qui sortent et décide qu’il doit franchir le cap. En 1929, il achète sa première caméra, une sept Debrie avec un moteur à ressort, un magasin contenant 5 mètres de pellicule, réversible pour en faire un appareil de projection. « Il me fallait à tout prix tourner un film. Un sujet m’est venu spontanément à l’esprit : Les Vendanges3. » Il s’arrange avec son patron pour avoir son mois de septembre et quitte Paris pour son midi languedocien. Nayral, le compagnon de sa mère lui assure une chambre noire de fortune dans sa cave, dans laquelle il charge ses quatre seuls magasins, ce qui l’obligera à revenir pour les recharger. « Et je tourne ... Je tourne ce qui me paraît beau, ce qui me plaît. Mais je ne suis pas sans inquiétude pour le temps d’exposition qu’il faut faire à l’œil. Est-ce le bon diaphragme ? A chaque plan, c’est la même inquiétude qui revient. Mon seul moyen de transport était le vélo. Je suis allé jusqu’à Lunel voir les vendanges de mon oncle, et puis je voulais avoir sa gueule.3 » Rouquier rentre à Paris, s’initie au montage, aux laboratoires GM à Boulogne et obtient une première partie au Studio 28 qui programme un film de Jean Epstein. Quelques applaudissements ne le rassurent pas. « Je m’étais lancé trop vite. Encore aujourd’hui je pense à cette erreur.3 »

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En 1941, treize ans après son « erreur » de 1929, selon le propre terme de Rouquier, quand une deuxième chance lui est offerte avec la rencontre du producteur Etienne Lallier, c’est à un métier surgi des images de l’enfance à Lunel qu’il pense: le tonnelier, même si le sujet du film n’est pas celui de 1929. Peut-être veut-il exorciser ce premier échec avant d’y revenir, plus armé, mieux aguerri ? Plusieurs raisons expliquent le choix du métier de tonnelier et plus précisément l’histoire de la fabrication d’un tonneau. Il y a, d’évidence, les commodités pour la logistique du tournage : une unité de lieu et de temps. Il y a également dans ce choix, le travail des mains, la noblesse de la création, la culture de chacun de ces métiers avec leurs rites, leur vocabulaire et puis la liberté et l’indépendance des artisans qu’il a appris à aimer à travers ses oncles, son beau-père, ses voisins à Montpellier, à Lunel, en Aveyron. Enfin il y a sa culture cinématographique, en particulier l’école soviétique des années vingt et leur capacité à s’immerger dans la réalité sociale et Robert Flaherty, sa référence, pour sa sensibilité aux cultures menacées.

Vendanges, le film fantasmé En 1943, après la réussite du Tonnelier, rassuré par le savoir-faire de Rouquier, Etienne Lallier accepte de lui confier un long métrage consacré au monde paysan qui se déclinerait selon le rythme, les couleurs, les activités et les émotions de chacune des quatre saisons. Ce projet ravit Rouquier qui rêve depuis vingt cinq ans d’aborder ce thème avec des personnages qui jouent leur propre rôle. Il a fait ses gammes avec Le Tonnelier. Il est temps de revenir à Vendanges après le raté de 1929. Il est temps d’appliquer, sur un projet ambitieux, les principes et surtout les convictions qu’il s’est forgés pendant ces longues années de spectateur et d’aspirant cinéaste. Le Tonnelier a révélé sa maîtrise, il peut maintenant s’atteler à sa grande œuvre. Lallier, hostile au sujet viticole et pescalune, se ralliera après quelques réticences à la deuxième proposition de Rouquier, celle de la ferme familiale de Farrebique dans le Rouergue, et dans laquelle il a séjourné 6 mois, après la mort de son père au front, de février à août 1915. Cependant trois fois, c’est le pays de Lunel qui s’est imposé comme une évidence. Rouquier aura donc rêvé pendant 20 ans à son film sur la viticulture pescalune. Curieusement c’est à l’âge de 20 ans, et pour son premier essai, que ce rêve aura pris une forme concrète. Il aura été son premier bonheur de créateur, il aura connu, avec sa Sept Debrie à ressort l’ivresse des pionniers du cinéma, il aura participé à l’aventure du muet. Le Vendanges de 1929 a existé, il a été projeté en public et si Rouquier l’a détruit c’est certainement pour le faire renaître, plus réussi, plus accompli, plus beau mais il n’existera jamais. Ce petit film est pourtant la matrice de toute son œuvre future. Un cinéma qui filme la vie, le travail des hommes, qui honore ouvriers, paysans et artisans dont Rouquier était issu. Il est intéressant de constater que des vendanges existent dans Farrebique sous la forme de 4 plans qui s’articulent avec un événement de la vie de la ferme. Dans le Rouergue, on s’adonne à la polyculture et, après les foins, on vendange, à la fin de l’été, les petites vignes agrippées sur les coteaux. La dernière des récoltes est rentrée, le grand-père peut mourir, comme le rêve, définitivement abandonné par Rouquier, de faire revivre les vendanges de ses vingt ans.

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Nom du film de Georges Rouquier, tourné de novembre 1944 à octobre 1945, dans la ferme de Farrebique, en Aveyron. Il raconte, à travers les quatre saisons, la vie quotidienne d’une famille de paysans du Rouergue. Au rythme des travaux, moissons, fenaisons, vendanges, cueillette des châtaignes et des événements familiaux, amours, naissance, décès, succession et partage, Rouquier transcende la réalité documentaire par une vision poétique. Dès sa première représentation publique, après neuf mois de montage, le 11 février 1947, le film eut un retentissement considérable, auprès du public, tant en France qu’à l’étranger et particulièrement aux Etats-Unis où il est considéré comme essentiel dans l’Histoire du cinéma. Il fut récompensé par de nombreux prix à Cannes, Paris, Venise et Rome. Soit à la vitesse de 16 images-seconde, de quoi tourner un plan de 16 secondes. Pêchelune, autobiographie de Georges Rouquier, texte inachevé mais confié, en l’état, par Maria Signorini-Rouquier à Dominique Auzel, auteur de Georges Rouquier, de Farrebique à Biquefarre, 2002, petite bibliothèque des Cahiers du Cinéma, première édition, 1993, Editions du Rouergue.

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Les invités

Vin, vignes, vignerons. Vingt siècles de viticulture en Lunellois Séance unique vendredi 12 mars à 18h30, en présence des réalisateurs René Vautier et Claude Gayraud

1907, la révolte des vignerons France. 2007. 50 mn. Réalisation et scénario : Michel Gayraud Photographie : Michel Gayraud Son : Lionel Jaudon Montage : Antoine Traverson En 1907, la viticulture méridionale est en crise et la misère s’installe dans le Languedoc. Rassemblés autour d’un cafetier, Marcelin Albert, et du maire de Narbonne, Ernest Ferroul, tous les dimanches les vignerons manifestent dans les villes du Midi. Le mouvement s’amplifie et peu à peu tout un peuple descend dans la rue : 20 000 personnes à Lézignan en mai, 600 000 à Montpellier en juin... où il est décidé la démission des municipalités et la grève de l’impôt. Clémenceau réagit en envoyant les cuirassiers. Avec la participation de la chaine Histoire, du C.N.C.
et le soutien de la Région Languedoc Roussillon. Dans le film 1907, plusieurs personnages forment un chœur sur les lieux des évènements, accompagnés par les photos de l’époque : l’historien Jean Sagnes, l’écrivain Yves Rouquette, le viticulteur Jean Huillet, des chanteurs qui interprètent des chants composés à ce moment-là, un comédien qui dit les « Mémoires d’Albert » et... un mutin du 17ème forment un chœur pour raconter cette histoire.

La Révolte des gueux France. 1949. 21mn. Réalisation : Raymond Lamy Assistant : René Vautier Photographie : André Dumaître Évocation de la révolte viticole de 1907 à l’aide de nombreuses scènes de reconstitutions historiques et de documents (photos, journaux, cartes postales...). Cette évocation est encadrée par des images des grèves de 1947, des vues stigmatisant la répression et, enfin, des plans documentaires d’ouvriers et de paysans au travail tandis que le commentaire appelle à l’unité contre les banquiers, les industriels, le gouvernement et la politique de guerre des « Milliardaires américains ». Cette évocation historique soignée est fortement marquée par les affrontements contemporains à sa réalisation. La Révolte des gueux fut interdit par la censure.

Le Tonnelier France. 1943. 23 mn. Réalisation, scénario et commentaires : Georges Rouquier Photographie : André Dantan Musique : Henri Sauguet, Roger Désormières M. Valentin, tonnelier à Lunel, fabrique un tonneau d’un demi-muid sous le regard attentif et lyrique de Georges Rouquier qui s’attache à comprendre et à décrire un métier, aujourd’hui oublié, jusque dans ses moindres détails. Ce film est un hommage à l’intelligence humaine et aux mains de l’artisan.

Kader Affak Kader Affak est à la fois comédien, non professionnel au départ, et ingénieur du son. Il fait sa première apparition au cinéma comme acteur non professionnel dans Rôme plutôt que vous de Tariq Teguia (2007) et en tant qu’ingénieur du son, il incarne Malek, le personnage principal de Inland (2009) du même réalisateur. C’est ce dernier film que Kader Affak viendra présenter cette année pendant les Semaines.

Merzak Allouache Après des études cinématographiques à l’Institut National du Cinéma d’Alger, où il réalise Croisement, son film diplôme, il signe Le Voleur, son premier court métrage. Il travaille également comme assistant sur quelques films et réalise des documentaires, des émissions humoristiques pour la télévision algérienne et plusieurs longs métrages dont Omar Gatlato grâce auquel il acquiert une renommé internationale. Bab El-Oued City est présenté en 1994 dans la section Un Certain Regard et Salut cousin !, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 1996. Après le documentaire Vie et mort des journalistes algériens et plusieurs téléfilms, le réalisateur revient au cinéma en 2001 avec L’Autre monde. L’année suivante, il débute le tournage de Chouchou, comédie dont il assure la mise en scène. Fidèle à ce registre, Merzak Allouache renoue avec ses racines pour réaliser en 2004 Bab El web. Il revient enfin cette année avec son dernier long métrage Harragas.

Khaled Benaïssa Architecte né à Annaba en 1978, Khaled Benaïssa est aussi cinéaste, comédien et producteur. Il est le fils du metteur en scène Slimane Benaïssa et le frère de Mehdi Benaïssa, directeur artistique des Journées Cinématographiques d’Alger. Il a joué dans plusieurs films algériens, notamment dans El Manara de Belkhacem Hadjadj, Douar de femmes de Mohamed Chouikh et Mascarades de Lyes Salem. Mais son désir était de passer à la réalisation. Il fit ses premières armes avec des courts métrages comme Babel ou Peur virtuelle en 2007. Il s’est ensuite lancé dans un tournage en 35mm avec Sektou, présenté au Fespaco de Ouagadougou, dont il est revenu avec le Poulain d’Or prix du meilleur court métrage de fiction.

Michel Gayraud Michel Gayraud a réalisé Avant la nuit (Festival de Cannes, prix Belfort), L’Itinéraire d’une chômeuse jusqu’au suicide, Wiseman USA, Portrait d’un cinéaste américain, et plusieurs documentaires sur l’opéra… Avec Flamenca (1995), Trobadors (1996) et Crosada (1997), Michel Gayraud a mis en relation l’esthétique médiévale et les formes de la télévision pour « dire » la poésie occitane du Moyen-Age dans le langage télévisuel contemporain. En 2007, il réalise enfin 1907, la révolte des vignerons.

Henri Heidsieck Après des études aux Beaux-arts de Reims, Henri Heidsieck participe en 1973 à la création de la société PHAR3 où sont réalisés des dessins animés. Il participe à la réalisation de deux longs métrages de Bernard Germain et illustre ses textes dans l’ouvrage Sentier de L’Himalaya édité en 1981. Créateur d’un atelier de dessins animés pour enfants à Reims, il apporte régulièrement son concours à celui d’Annecy. Il est l’auteur de huit courts métrages d’animation. Entre 1981 et 1984, il anime les personnages de Gwen, le livre de sable de Jean François Laguionie. Il travaille ensuite sur la série Jojo et Paco, et réalise en 1989 et 1990, en collaboration avec Gabriella Verna, une série TV de 26 fois 12 min. Il a collaboré à deux longs-métrages de Jean-François Laguionie : Le Château des singes, en tant que directeur d’animation, et L’Île de Black Mor, comme assistantréalisateur. En 2009, il a enfin travaillé sur Kérity, la maison des contes de Dominique Monféry.

Grand prix du film documentaire, Paris 1943

Christophe Héral

« Ce n’est point par hasard qu’il (Georges Rouquier) avait choisi de faire un film sur un artisan, sur l’un de ces hommes qui ignorent la machine et le pointage à la porte de l’usine. Les gestes du tonnelier dans son travail n’ont guère changé depuis les temps les plus reculés; avec une étonnante simplicité de moyens, une grande économie d’images, l’auteur nous montrait un travailleur à son ouvrage. Pas de faux lyrisme, ni dans le commentaire, ni dans la prise de vue, mais une robuste technique, une description serrée de ce que l’on pourrait appeler, en un mot, le bon sens cinématographique. » Roger Régent: Cinéma de France

Christophe Héral est né à Montpellier en 1960, il est à la fois musicien, compositeur, ingénieur du son, bruiteur et mixeur, notamment d’animation, et le jeu vidéo. Depuis 1986, il a mis en onde des courts, des longs métrages, des documentaires, des jeux video, des séries TV, etc. En 2004, il compose la bande sonore du long métrage d’animation L’Île de Black Mor de Jean-François Laguionie et en 2009 celle de Kérity, la maison des contes de Dominique Monféry. Début 2010, Christophe Héral a été membre du jury en sélection nationale pour le festival du court métrage de Clermont Ferrand.

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Les invités

Actualité Méditerranéenne Premières neiges - Snijeg

Chantal Marchon Chantal Marchon, réalisatrice autodidacte, a tout d’abord réalisé des films institutionnels, avant d’obtenir une licence en Etudes Cinématographiques à Paris 1 et de s’orienter vers l’enseignement. Parallèlement, son intérêt pour la peinture l’a amenée à réaliser des films d’artistes. Elle enseigne actuellement le cinéma et réalise des documentaires de création. Elle est aussi responsable des Amis du cinéma, ciné-club de l’Institut Jean-Vigo à Perpignan.

Sylvère Petit Sylvère Petit est auteur et réalisateur. Depuis 1997, il n’a cessé de tourner, d’écrire tout en s’adonnant au multimédia et en se spécialisant dans le domaine de l’apiculture. Entre 1997 et 2005, il réalise deux reportages sur le sujet, l’un sur L’Apiculture traditionnelle au Maroc, l’autre sur le Guêpier d’Europe. Il est aussi l’auteur de documentaires et fictions : Intrusion (docu animalier en 2006), Corps aux vents, en 2005, Vivre autrement, en 2004. Scénariste, il a bénéficié d’une aide du CNC à la réécriture (2006) pour Nectar (long métrage) qu’il coadapte avec José Alcala.

Bosnie. 2008. 1h39. Réalisation : Aida Begic Image : Erol Zubcevic Son : Frank Bubenzer Musique : Igor Camo Montage : Miralem S. Zubcevic Avec : Zana Marjovic, Jasna Ornela Bery, Sadzaida Setic Six femmes, un grand-père, quatre petites filles et un garçon vivent à Slavno, village isolé et dévasté par la guerre. Leurs familles et amis ont été tués et leurs corps n’ont jamais été retrouvés. Les premières neiges vont les couper du monde. Tandis que la menace se rapproche, les villageois, menés par Alma, tentent d’échapper à la misère. « De ce film choral, on retiendra notamment les silences d’Alma, mais aussi sa gestuelle mesurée, qui joue de son voile pour montrer et cacher les profondeurs de son âme. » Positif

C’est ici que je vis - Petit indi

Melik Saraçoglu Né en 1984 à Istanbul. Après son diplôme au Lycée francophone de Galatasaray, il part pour Lyon étudier le cinéma et les lettres modernes. A dix-sept ans, il réalise un moyen-métrage, Jajambo. Il réalise également deux courts métrages sélectionnés au festival de courts métrages d’Istanbul. Il est également critique pour des revues cinématographiques turques. Avec son co-scénariste et co-réalisateur Hakki Kurtulus, il signe en 2009 le long-métrage Orada (Là-bas), projet retenu par le Ministère de la Culture turc parmi plus de 800 demandes pour bénéficier du fonds réservés aux premiers films.

Zahia Said Zahia Said est née à Tlemcen (Algérie), elle a passé son enfance à Lyon puis s’est rendue à Paris... Elle a suivi des cours de théâtre pendant trois ans, fait des stages, et tourné dans plusieurs courts métrages, téléfilms et documentaires. Pour son premier film de cinéma, Cartouches gauloises, dans lequel elle incarne le rôle de la mère d’Ali, Zahia est retournée sur son lieu de naissance. Plus récemment, Zahia Said a tourné dans Le Code a changé de Danièle Thompson, sorti en salles en 2009.

Espagne. 2010. 1h32. Réalisation : Marc Recha Scénario : Nadine Lamari et Marc Recha Photographie : Hélène Louvart Son : Daniel Fontrodona, Marisol Nievas, Katia Boutin et Ricard Casals Musique : Pau Recha Montage : Nelly Quettier Avec : Marc Soto, Eulalia Ramon, Sergi Lopez, Eduardo Noriega Arnau 17 ans vit avec sa sœur aux abords de Barcelone. Immergé dans la nature, il se voue à sa seule passion : les concours de chants d’oiseaux. Lorsque son oiseau préféré remporte celui de Catalogne, il commence à mettre de l’argent de côté afin d’engager un bon avocat et espère ainsi sortir sa mère de prison. Mais pendant l’été, son oncle Ramon l’initie aux plaisirs du jeu. Arnau y voit alors un moyen de gagner encore plus d’argent…. « A travers l’observation détaillée de la vie et des aventures d’Arnau et de la révélation de ses actes, on découvre les détails enfouis de la vie de chacun des personnages qui l’entourent. » Marc Recha

René Vautier

Etreintes brisées - Los Abrazos rotos

Né d’un père ouvrier et d’une mère institutrice, il mène sa première activité militante au sein de la Résistance en 1943, alors qu’il est âgé de 15 ans. Il sort diplômé de l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) en 1948, et réalise son premier film, une commande de la Ligue de l’enseignement, Afrique 50, en 1950. Mais sur place, il décide de témoigner d’une réalité non commandée et le film sera interdit pendant plus de quarante ans. Ce sera le premier film anticolonialiste français, qui lui vaudra 13 inculpations et une condamnation de prison. Engagé en Afrique sur divers tournages, il rejoint le maquis algérien. Directeur du Centre Audiovisuel d’Alger de 1961 à 1965, il y est aussi secrétaire général des Cinémas Populaires. De retour en France, il fonde en 1970 l’Unité de Production Cinématographique Bretagne dans la perspective de « filmer au pays ». En 1974 il reçoit un hommage spécial du jury du Film antiraciste pour l’ensemble de son œuvre et le Grand Prix de la Société Civile des Auteurs Multimédias pour l’ensemble de son œuvre en 1998. En 1984, il fonde la société de production indépendante Images sans chaînes. Il a en préparation un film sur la censure, monté par sa femme Soazig Chappedelaine, elle-même cinéaste.

Espagne. 2009. 2h09. Réalisation et scénario : Pedro Almodóvar Photographie : Rodrigo Prieto Son : Miguel Rejas Musique : Alberto Iglesias Montage : José Salcedo Avec : Penélope Cruz, Blanca Portillo, Lluis Homar, José Luis Gómez Dans l’obscurité, un homme écrit, vit et aime. Quatorze ans auparavant, il a eu un violent accident de voiture. Dans l’accident, il a non seulement perdu la vue mais aussi Lena, la femme de sa vie. Cet homme utilise deux noms : Harry Caine, pseudonyme ludique sous lequel il signe ses travaux littéraires, ses récits et scénarios, et Mateo Blanco, qui est son nom de baptême.

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« Deux ans après Volver, davantage ancré dans la vraie vie, le dix-septième film de Pedro Almodóvar marque le triomphe du récit gigogne, ou plus exactement de la fiction proliférante au sein de laquelle intrigues et époques s’imbriquent ou se juxtaposent. Almodóvar a toujours été un immense conteur, comme l’ont prouvé les structures complexes de Tout sur ma mère ou de La Mauvaise Education. Mais ici son savoir-faire narratif est poussé à l’extrême (...) » Télérama

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Actualité Méditerranéenne Yo, también

Avant Première

Espagne. 2010. 1h43. Réalisation et scénario : Alvaro Pastor et Antonio Naharro Photographie : Alfonso Postigo Son : Eva Valino Musique : Guille Milkyway Montage : Nino Martinez Sosa Avec : Lola Dueñas, Pablo Pineda, Antonio Naharro, Isabel Garcia Lorca Daniel, 34 ans, est le premier européen atteint de trisomie à avoir obtenu un titre universitaire. Il se lance alors dans la vie active et débute dans l’administration publique où il rencontre Laura, une collègue de travail. Entre eux s’installe une relation amicale qui attire rapidement l’attention de leur entourage et qui pose problème à Laura lorsque Daniel tombe finalement amoureux d’elle. Pourtant, cette solitaire qui rejette les normes trouvera en lui l’amitié et l’amour qu’elle n’avait jamais connus auparavant.

Bellamy France. 2009. 1h50. Réalisation : Claude Chabrol Scénario : Claude Chabrol et Odile Barski Photographie : Eduardo Serra Son : Eric Devulder, Thierry Lebon Musique : Matthieu Chabrol Montage : Monique Fardoulis Avec : Gérard Depardieu, Clovis Cornillac, Jacques Gamblin Comme chaque année à la belle saison, le commissaire Paul Bellamy vient séjourner à Nîmes dans la maison de famille de sa femme Françoise qui rêve de croisières au bout du monde... Un double prétexte le cloue sur place : l’arrivée inopinée de Jacques son demi-frère; et l’apparition d’un homme aux abois. Paul leur consacrera tout son temps et ses efforts. « Le plus beau du film n’est pas la vérité à laquelle il touche in extremis. C’est la matière infiniment riche qu’il tient et qui le tient, de bout en bout. (...) » Les Cahiers du cinéma Film réalisé avec le soutien du Conseil Régional Languedoc- Roussillon, en partenariat avec le CNC.

Cendres et sang France. 2008. 1h45. Réalisation : Fanny Ardant Scénario : Paolo Sorrentino, Fanny Ardant Photographie : Gérard de Battista Son : Pierre Tucat Musique : David Moreau Montage : Nicolas Bouvet Avec : Ronit Elkabetz, Abraham Belaga, Marc Ruchmann D’après le roman Eschyle ou le grand perdant de Ismail Kadare Exilée de son pays, depuis l’assassinat de son mari, Judith vit à Marseille avec ses trois enfants. Après avoir refusé pendant des années de revoir sa famille, elle se laisse fléchir par le désir de ses enfants et accepte l’invitation au mariage de leur cousine. Mais le retour de Judith ravive les vieilles haines entre clans rivaux. « L’histoire de la violence est inscrite dans les cicatrices, visibles ou invisibles. Tout ce que l’on perd ou ce que l’on gagne arrive souvent par une sorte de violence, ce que l’on subit aussi. Nous portons en nous des sortes de cicatrices, faites de tout ce que l’on a accepté. En racontant l’histoire de cette famille, je voulais parler de l’empreinte que peut laisser la violence, la terreur sur les êtres humains, l’autorité de la loi, l’humiliation... » Fanny Ardant

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Actualité Méditerranéenne Dans la vie France. 2007. 1h13. Réalisation : Philippe Faucon Scénario : Philippe Faucon, Amel Amani, William Karel, Sarah Saada Photographie : Laurent Fénart Son : Suzanne Durand, Jean Luc Audy et Laurent Lafran Montage : Sophie Mandonnet Avec : Sabrina Ben Abdallah, Ariane Jacquot, Zohra Mouffok Esther, une femme âgée de confession juive, a besoin d’une assistance permanente, mais sa mauvaise humeur use ses gardes-malades et la dernière en date vient de démissionner. Sélima, l’infirmière de jour, propose les services de sa mère, Halima, musulmane pratiquante. Contre toute attente, une vraie complicité se crée entre les deux femmes. « Faucon filme les corps, leur rapport à la lumière, leur évolution dans l’espace, les territoires que délimite leur champ d’action. Ce programme devient à présent l’enjeu narratif, émotionnel et politique de la confrontation de deux vrais personnages. » Les Cahiers du cinéma

Jour de parloir Documentaire. France. 2009. 45 mn. Réalisation : Chantal Marchon Image : Julie Conte Son : Jean Mazel  Montage : Nathalie Matheu «...Femme de parloir... Je suis une femme de parloir, m’a-t-elle dit... je suis la part libre de mon homme enfermé. Pour chacune des visites tu te prépares, tu y penses et à chaque fois, tu te demandes comment ça va se passer... Et puis, il y a les imprévus, les humiliations, et les attentes. Tout est long, c’est très dur toutes ces attentes. Et surtout, la peur, la peur à chaque visite d’apprendre un nouveau transfert...» Elles ont un compagnon, un enfant, parfois un frère incarcéré, et chaque semaine elles leur rendent visite. Ce sont des femmes de parloir. Comment font-elles quand la prison est loin? Qu’en est-il lorsque l’enfant ne veut pas les voir, lorsqu’elles veulent rompre avec le compagnon? Sont-elles coupables d’être hors des murs ? « J’ai souvent longé la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier. Son architecture, son isolement, le trajet qu’il faut faire à pied pour s’y rendre, les arrêts de bus de chaque côté de la voie rapide, l’hôtel Formule 1, m’ont donné envie de rencontrer des femmes qui viennent parfois de loin, en train et en bus, dorment à l’hôtel pour rendre visite à l’un des leurs. (...) Ce lieu est un théâtre, le parvis et l’hôtel ont été traités comme une scène. Les détenus sont là tout près, mais ne voient rien, n’entendent pas ce qui est joué.(...) » Chantal Marchon Film réalisé avec le soutien du Conseil Régional Languedoc-Roussillon, en partenariat avec le CNC. Projection suivie d’une discussion avec la réalisatrice Chantal Marchon, Yuna Louis qui a participé au film, Pascal Forbin, visiteur de prison, et l’association Montpelliéraine de visite et de soutien aux détenus et à leurs familles (AVISO)

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Actualité Méditerranéenne

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Liberté

Eden à l’ouest

France. 2008. 1h51. Réalisation et scénario : Tony Gatlif Photographie : Julien Hirsch Son : Philippe Welsh, Adam Wolny, Dominique Gaborieau Musique : Tony Gatlif, Delphine Mantoulet Montage : Monique Dartonne Avec : Marc Lavoine, Marie-Josée Croze, James Thierrée

France. 2008. 1h50. Réalisation : Costa Gavras Photographie : Patrick Blossier Son : Thomas Desjonquières Musique : Armand Amar Montage : Yannick Kergoat Avec : Riccardo Scamarcio, Eric Caravaca, Ulrich Tukur

Théodore, vétérinaire et maire d’un village situé en zone occupée pendant la Seconde Guerre mondiale, a recueilli P’tit Claude, neuf ans. Mademoiselle Lundi, l’institutrice fait la connaissance des Tsiganes qui se sont installés à quelques pas de là. Humaniste et républicaine convaincue, elle s’arrange, avec l’aide de Théodore, pour que les enfants Tsiganes soient scolarisés.

Comme dans l’Odyssée, c’est en mer Egée que l’aventure d’Elias, notre héros sans légende, commence. Sur la même mer, sous le même soleil et le même ciel qu’à l’aube de la civilisation. Après bien des péripéties, dont une escale au paradis et un bref séjour en enfer, son épopée finit magiquement à Paris.

« J’avais envie de faire un film sur l’holocauste des roms depuis que j’ai commencé à faire du cinéma. Mais le sujet me faisait peur. (...) J’ai fini par trouver une anecdote de quelques lignes : “Le destin d’un dénommé Tolloche fut particulièrement tragique. Interné à Montreuil-Bellay, il réussit à se faire libérer après avoir acheté, par l’intermédiaire d’un notaire, une petite maison à quelques kilomètres de la ville. Incapable de vivre entre quatre murs, il reprit la route pour retourner dans son pays d’origine, la Belgique. Il fut arrêté dans le Nord et disparut en Pologne avec ses compagnons d’infortune”. C’est le destin de ce Tolloche qui a pris tous les risques pour sauvegarder sa liberté qui m’a décidé à faire ce film. Et puis il y a ce Juste, un notaire, qui lui aussi a pris tous les risques pour tenter de le sauver. (...) Mon idée était d’arriver à faire une reconstitution qui soit la plus précise possible de ce qui s’était passé. Le problème est qu’il n’existe pas grand-chose sur l’holocauste des roms. » Tony Gatlif

Les Ventileuses France. 2009. 30mn. Réalisation et scénario : Sylvère Petit Photographie : Virginie Surdej Son : Olivier Foucher et Olivier Touche Musique : Laurent Fellot Montage : Marie-Hélène Mora Avec : Marie-Madeleine Martinet, Apis Mellifera, Mario Leccia Un camion, des abeilles et une femme qui courent après le soleil... Lors d’une transhumance, aveuglée par la fatigue mais aussi par son désir de réussite, une apicultrice va pousser à bout ses abeilles. Une histoire de point de vue. « Je suis fils d’apiculteurs. En retrouvant mes racines, je voulais renouer avec des sensations, des odeurs, des couleurs qui m’ont permis, par les émotions, de plonger au cœur du sujet qui me passionne : le rapport homme/animal. Les ventileuses est mon premier film réalisé pour le grand écran. Un film totalement indépendant, dont l’originalité est de marier la fiction et l’animalier. Hommes et abeilles, à part égale, sont les personnages principaux d’une même aventure. » Sylvère Petit Séance unique mardi 16 mars à 21h, en présence du réalisateur Sylvère Petit

« La logique développée par Eden à l’Ouest intéresse et séduit, chacun à un moment ou à l’autre s’y retrouve, agressif ou généreux, attentif ou indifférent. » Le Nouvel Observateur

Jaffa - Kalat Hayam Israël. 2009. 1h45. Réalisation et scénario : Keren Yedaya Photographie : Pierre Aïm Son : Jörg Theil Musique : Shushan Montage : Asaf Korman Avec : Dana Ivgy, Mahmud Shalaby, Ronit Elkabetz Situé au cœur de Jaffa, une ville que les Israéliens surnomment « la fiancée de la mer », le garage de Reuven est une affaire familiale. Il y emploie sa fille Mali et son fils Meir, ainsi que Toufik et Hassan, un jeune Palestinien et son père. Personne ne se doute que Mali et Toufik s’aiment depuis des années. Alors que les deux amants préparent en secret leur mariage, la tension monte entre Meir et Toufik... « Keren Yedaya signe un film extrêmement dérangeant, où elle s’en prend aux hypocrisies politiques, aux mensonges sociaux, aux contradictions de la société israélienne. L’hypocrisie politique y transpire sous un drame humain complexe. » Le Monde

Tu n’aimeras point - Einaym Pkuhot Israël. 2009. 1h30. Réalisation : Haim Tabakman. Scénario : Haim Tabakman, Merav Doster Photographie : Axel Schneppat Son : Gil Torrent Musique : Nathaniel Mechaly Montage : Dov Shtoyer Avec : Zohar Strauss, Ran Danker, Ravit Rozen, Tzahi Grad Aaron est un membre de la communauté juive ultra-orthodoxe de Jérusalem. Marié à Rivka, il est le père dévoué de quatre enfants. Cette vie va être bouleversée le jour où Aaron rencontre Ezri. Emporté et ému par ce bel étudiant de 22 ans, il se détache tout doucement de sa famille et de la vie de la communauté. « Sur ce sujet périlleux, le film fait preuve de grandes qualités, à l’écriture comme à la réalisation. (...) C’est un problème de fond qui est traité à travers le cas particulier. À la réalisation, par une mise en scène impeccable, qui joue admirablement du chromatisme comme elle refuse le contrechamp dans une distance toujours juste par rapport à l’action. » Jean Roy

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Actualité Méditerranéenne

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La Sicilienne - La Siciliana ribelle

Casanegra

Italie/France. 2007. 1h53. Réalisation : Marco Amenta Scénario : Marco Amenta, Sergio Donati Photographie : Luca Bigazzi Son : Mario Iaquone Musique : Pasquale Catalano Montage : Mirco Garrone Avec : Gérard Jugnot, Veronica D’Agostino, Francesco Casisa

Maroc. 2008. 2h05. Réalisation et scénario : Nour-Eddine Lakhmari Photographie : Luca Coassin Son : Emmanuel le Gal Musique : Richard Horowitz Montage : Sarah Mouta Avec : Anas El Baz, Omar Lotfi, Ghita Tazi

Le 5 novembre 1991, Rita, une jeune sicilienne de 17 ans se présente devant le juge anti mafia pour venger le meurtre de son père et de son frère, membres de la Cosa Nostra. Pour la première fois, une jeune femme issue d’une famille mafieuse rompt la loi du silence. A partir de cette date, ses jours sont comptés... « Un grand et beau film. » Brazil « Marco Armenta se laisse tenter tantôt par le mélodrame, tantôt par le film politique à l’italienne. » Le Monde

Vincere Italie. 2009. 1h58. Réalisation : Marco Bellochio Scénario : Marco Bellochio, Daniela Ceselli Photographie : Daniele Cipri Son : Gaetano Carito Musique : Carlo Crivelli Montage : Francesca Calveli Avec : Giovanna Mezzogiorno, Fillipo Timi, Fausto Russo Alesi Dans la vie de Mussolini, il y a un lourd secret que l’histoire officielle ne raconte pas : une femme, Ida Dalser, et un enfant, Benito Albino - conçu, reconnu puis désavoué. Ida rencontre Mussolini à Trente et en est éblouie. Elle le retrouve à Milan où il est un militant socialiste qui harangue les foules et dirige le quotidien l’Avanti. Pour l’aider à financer le Popolo d’Italia, Ida vend tous ses biens... Lorsque la guerre éclate, Mussolini s’engage et disparaît de la vie de la jeune maman. « Quand l’excès mélodramatique et l’audace formelle s’accompagnent ainsi, on est proche d’un grand rêve de cinéma. » Les Cahiers du Cinéma

Chaque jour est une fête - Every day is a holiday Liban. 2010. 1h22. Réalisation : Dima El-Horr Scénario : Dima El-Horr, Rabih Mroué Photographie : Dominique Gentil Son : Jean-Guy Véran, Thomas Robert, Emmanuel Zouki Musique : Pierre Aviat Montage : Jacques Comets Avec : Hiam Abbass, Manal Khader, Raïa Haïdar, Karim Saleh Beyrouth, de nos jours. C’est le jour de la fête de l’indépendance du Liban : trois femmes qui ne se connaissent pas prennent un même bus qui va les emmener à la prison des hommes située dans l’arrière-pays. Au milieu de cette terre aride, parsemée de mines et de rêves décapités, le voyage devient la quête de leur propre indépendance. « Trois femmes figées dans un contexte social et politique très tendu, où rien ne bouge, de peur d’une catastrophe imminente. Les différents événements ne révèlent que la rigidité de la situation, les empêchant de réagir, d’évoluer, de se développer. A l’instar des héroïnes de ce film, les libanais n’ont pas les moyens de changer (...). Nous vivons aujourd’hui dans une région dévastée par des guerres perpétuellement renouvelées, incapables de jouer un rôle efficace dans une vie politique défaillante. Nous ne pouvons que faire appel à notre imaginaire comme alternative à un paysage en noir & blanc. » Dima El-Horr

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Dans le Casablanca d’aujourd’hui, deux amis, Adil et Karim, vivent d’expédients et de petites combines. L’un emploie des enfants vendeurs de cigarettes, et décide de mettre sa vie sur le droit chemin et d’aider sa famille. L’autre a trouvé la solution miracle à tous ses problèmes : acheter un visa et un contrat de travail pour émigrer vers Malmö, en Suède, ville mythifiée dont il rêve à travers une carte postale. « Avec son rythme nerveux, le film épouse les soubresauts de la ville pour en pointer la dureté, faisant de Casablanca un espace expressionniste. En cherchant une place dans cette société comprimée, les héros évoluent dans des strates de milieux, famille, quartier, réseau, qui soulignent leur solitude. Vrais révoltés et faux rebelles, vrais romantiques et faux voyous, les personnages saisis par Nour-Eddine Lakhmari se brûlent aux lumières. Leur vérité s’inscrit en négatif dans l’ombre palpitante de Casablanca. » Michel Amarger, RFI

L’Anniversaire de Leïla - Eid milad Laila Palestine. 2008. 2h15. Réalisation et scénario: Rashid Masharawi Photographie : Tarek Ben Abdallah, Nestor Sanz Son : Issa Qumsyeh Musique : Kais Sellami Montage : Pascale Chavance Avec : Mohammed Bakri, Areen Omari, Nour Zoubi Pour le septième anniversaire de sa fille, Abu Leïla ne désire qu’une chose : rentrer pour une fois de bonne heure à la maison afin de partager cette soirée en famille. Mais rien n’est moins simple pour cet ancien juge qui, alors qu’il rentrait en Palestine avec la ferme volonté d’aider son pays à sa reconstruction, a du se reconvertir en chauffeur de taxi. « En suivant le taxi, on découvre une autre version de Ramallah que celle qu’on proposé des films plus dramatiques. La ville bouillonne de vie, le taxi longe des villas en construction, les passagers vaquent à leur affaires, de commerçants ou de réfugiés, le ton dominant est celui du sarcasme cynique. Mais à intervalles irréguliers, Masharawi fait resurgir la guerre. Une explosion, un bruit d’aéronef rappellent que tout ce grouillement dérisoire et humain vit sous un régime d’exception. Ce film de la vie quotidienne prend une dimension politique qui mérite qu’on la considère avec attention. » Le Monde

Le Temps qu’il reste - The Time that remains Palestine. 2009. 1h45. Réalisation : Elia Suleiman Photographie : Marc-André Batigne Son : Pierre Mertens et Christian Monheim Montage : Véronique Lange Avec : Saleh Bakri, Yasmine Haj, Leila Muammar, Elia Suleiman, Ziyad Bakri « Le film est en partie autobiographique, construit en quatre épisodes marquants de la vie d’une famille, ma famille, de 1948 au temps récent. Le film est inspiré des carnets personnels de mon père et commence lorsque celui-ci était un combattant résistant en 1948, et aussi des lettres de ma mère aux membres de sa famille qui furent forcés de quitter le pays. Mêlant mes souvenirs intimes d’eux et avec eux, le film dresse le portrait de la vie quotidienne de ces palestiniens qui sont restés sur leur terre natale et ont été étiquetés « Arabes-Israëliens », vivant comme une minorité dans leur propre pays.» Elia Suleiman « Le temps qu’il reste revient en flash-back sur trois époques où se rejoignent l’histoire personnelle et l’histoire de la Palestine (...) L’intelligence de Suleiman aura été de ne pas les distinguer (...) De ne pas jouer l’une contre l’autre mais ensemble. » Les Cahiers du Cinéma

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Actualité Méditerranéenne Les Contes de l’âge d’or Amintiri din Epoca de Aur

Jeune Public 4,5,6, Mélie pain d’épice

Roumanie. 2009. 2h18. Réalisation collective : Cristian Mungiu, Loana Uricaru, Hanno Hofer, Razvan Marculescu, Constantin Popescu Photographie : Oleg Mutu, Alex Sterian et Liviu Marghidan Son : Dana Bunescu Musique : Hanno Höffer et Laco Jimi Montage : Dana Bunescu, Theodora Penciu, Ioana Uricaru Avec : Diana Cavaliotti, Radu Iacoban, Tania Popa

Programme de courts métrages. 2009. 51mn. A partir de 4 ans

La Leçon de natation France. 2008. 9mn. Réalisation : Danny de Vent Jonas, cinq ans, s’apprête à suivre son premier cours de natation. Alors qu’il tente de fuir cet endroit qui l’effraie, il tombe dans le grand bain. Retenu à flots par ses brassards, Jonas découvre la piscine, lieu chaotique peuplé d’étranges créatures.

Les quinze dernières années du régime de Ceausescu ont été les pires de l’histoire de la Roumanie. Et pourtant, la propagande officielle de cette époque l’avait nommée « l’âge d’or »... Les Contes de l’âge d’or est l’adaptation à l’écran des « légendes urbaines » les plus connues. Elles sont à la fois comiques, étranges, émouvantes et puisent leur inspiration dans un quotidien souvent surréaliste, quand l’humour était le seul moyen de survie de tout un peuple. Les Contes de l’âge d’or restitue l’atmosphère de l’époque et dresse à petites touches le portrait d’un pays soumis à la logique perverse d’une dictature.

Tôt ou tard Suisse. 2007. 5mn. Réalisation : Jadwiga Kowalska Un écureuil rencontre une chauve-souris solitaire. Ensemble, ils essaient de remettre de l’ordre dans les rouages souterrains qui orchestrent la danse du jour, de la nuit, et de bien plus encore.

« Les Contes raillent, tancent, ridiculisent, bousculent la sinistre pantomime totalitaire avec une verve d’autant plus salutaire qu’en la matière, la notion de prescription paraît à tout le moins illusoire. » Libération

Le Joyeux petit canard - The Happy duckling

Là-bas - Orada

Un petit garçon et un étrange canard découvrent qu’il faut parfois être cruel pour être gentil.

Israël. 2008. 9mn. Réalisation : Gili Dolev

Turquie. 1h33min. 2009. Réalisation et scénario : Hakki Kurtulus et Melik Saraçoglu Photographie : Eyüp Boz Son : Ismail Karadas Musique : Alper Maral Montage : Ciçek Kahraman Avec : Dolunay Soysert, Sinan Tuzcu, Erol Gunaydin, Fusun Erbulak 24 heures au sein d’une famille stambouliote déchirée. Après le décès “volontaire” de la mère, le fils exilé, expatrié en France, rentre à sa ville natale précipitamment. La rencontre avec sa sœur aînée et les funérailles seront douloureuses. Après-midi, le frère et la sœur partent pour l’île, là-bas, ils retrouveront leur père fugitif. « Là-bas est le miroir des visages inconnus d’Istanbul, avec son contexte cosmopolite et multiculturel : ses communautés turque, grecque, arménienne et juive. Cette histoire d’une famille stambouliote éclatée réflète l’histoire de la ville elle-même et de la Turquie en général, qui est une sorte de pont entre l’Est et l’Ouest » Hakki Kurtulus et Melik Saraçoglu Séance du dimanche 7 mars à 21h en présence du réalisateur Melik Saraçoglu.

My only sunshine - Hayat Var

Avant Première

Turquie. 2010. 2h01. Réalisation et scénario : Reha Erdem Photographie : Florent Herry Son : Reha Erdem, Hervé Guyader, Boris Trayanov Musique : Orhan Gencebay Montage : Reha Erdem Avec : Elit Iscan, Erdal Besikcioglu, Levend Yilmaz, Banu Fotocan Hayat, 14 ans, vit avec son père et son grand-père à Istanbul. Le premier, officiellement pêcheur, convoie de l’alcool et des femmes vers les bateaux de passage. Son aîné, cloué au lit par des crises d’asthme, est un être égoïste et irrascible. Délaissée de tous, la jeune Hayat aborde le difficile passage a l’âge adulte. « Reha Erdem s’affirme comme véritable talent, définissant sa sensibilité cinématographique ; chaque mouvement de caméra révèle une intention précise et une stratégie narrative. En outre, le cinéaste impose une harmonie parfaite à chaque image dont les couleurs sont vives et le cadrage, saisissant de beauté. » Giorgio Gosetti, Fipresci 2009

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Le Printemps de Mélie France. 2009. 28mn. Réalisation : Pierre-Luc Granjon Au royaume, les célébrations de la fête du printemps ont à peine commencé que la cité est menacée par une terrible épidémie. La princesse Mélie, désignée reine du carnaval, mène alors l’enquête.

Petites éclosions

Programme de courts métrages. 2008. 48mn. A partir de 6 ans.

Ruzz et Ben France. 2005. 26mn. Réalisation : Philippe Jullien Ruzz et Ben tentent de faire voler un cerf volant en pleine ville. La ficelle casse, le cerf volant s’envole et attérit sur le toit d’une usine abandonnée. En cherchant à le récupérer, Ruzz passe à travers la verrière du toit...

Eclosion France. 2005. 9mn. Réalisation : Jérôme Boulbés Ce sont de gros cubes de pierre usés et fatiqués : le temps du rassemblement est venu pour eux...

Le Gardien du nid Luxembourg. 2006. 13mn. Réalisation : Olivier Pesch Robert est le gardien d’une station d’éclosion fantastique. Il a comme tâche de s’occuper de six œufs dont l’un est particulièrement petit. Ce petit œuf, Ben, ne se développe pas normalement.

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Jeune Public Kérity, la maison des contes

Décentralisation A partir de 5 ans L’élargissement des Semaines du Cinéma Méditerranéen à tout le territoire de la Communauté de Communes du Pays de Lunel, amorçé depuis quelques années est reconduit. Ce dispositif repose sur la prise en charge par la CCPL d’une séance dans les communes qui le désirent, celles-ci pouvant également enrichir leur programmation de séances supplémentaires à leur charge.

France. 2008. 1h20. Réalisation : Dominique Monféry Création graphique : Rébecca Dautremer Scénario : Anik Le Ray et Alexandre Révérend Développement : Henri Heidsieck Musique : Christophe Héral Montage : Cédric Chauveau Natanaël a bientôt 7 ans, mais il ne sait toujours pas lire... Lorsque sa tante Eléonore lui lègue sa bibliothèque contenant des centaines de livres, Natanaël est très déçu ! Pourtant, chacun de ces contes va livrer un merveilleux secret : à la nuit tombée les petits héros, la délicieuse Alice, la méchante fée Carabosse, le terrible capitaine Crochet, sortent des livres... Ils doivent prévenir Natanaël qu’ils courent un grand danger et risquent de disparaître à jamais. Séance du mercredi 10 mars en présence de Henri Heidsieck et Christophe Héral Séance du mercredi 17 mars en présence de Christophe Héral

Ali Zaoua, prince de la rue

A partir de 11 ans

Maroc. 2001. 1h40. Réalisation : Nabil Ayouch Photographie : Vincent Mathias Son : Renaat Lambeets Musique : Krishna Levy Montage : Nezha Dakil Avec : Abdelhak Zhayra, Mounïm Kbab, Mustapha

A partir de 11 ans

France. 2007. 1h32. Réalisation : Mehdi Charef Photographie : Jérôme Alméras Son : Olivier Hespel Musique : Armand Amar Montage : Yorgos Lamprinos Avec : Ali Hamada, Thomas Millet, Julien Amate, Tolga Cayir

Cette programmation menée en collaboration avec CinéPlan et CinéGard est élargie aux communes de l’Hérault et du Gard qui le désirent. Parallèlement à cette offre tous publics un programme Jeune Public est proposé aux écoles.

Communes

Date

Heure

Lieu de projection - Titre du film

Boisseron

Ve. 5 mars

20h30

Salle Jean-Pierre Chabrol - Bellamy

Je. 4 mars

20h30

Salle des conférences - Bellamy

Lu. 15 mars

20h30

Salle des conférences - Dans la vie

Sa. 6 mars

20h30

La Scala - Bellamy

Sa. 13 mars

14h

en présence de Christophe Héral

Saint-Christol

Ma. 23 mars

20h30

Salle polyvalente - Liberté

Saint-Just

Ma. 9 mars

20h30

Salle de spectactle - Bellamy

Ve. 5 mars

20h30

Salle Polyvalente - Yo, también

Sa. 13 mars

20h30

Salle Polyvalente - Cartouches gauloises

Je. 4 mars

21h

Salle Polyvalente M. Galabru - Etreintes brisées

Sa. 20 mars

14h

Salle Polyvalente M. Galabru - Kérity

Je. 11 mars

20h30

Salle communale - Cartouches gauloises

Lunel-Viel

Le dernier printemps de la Guerre d’Algérie. Le printemps d’avant l’été de l’Indépendance. Ali/Mehdi Charef, 11 ans, et son meilleur copain Nico regardent leurs mondes changer... et font semblant de croire que Nico ne partira jamais. Jamais ? Séance du mercredi 10 mars en présence de la comédienne Zahia Saïd

El Bola

Afin de réaliser ces objectifs, sont proposés à chaque commune 10 films tous publics, Bellamy de Claude Chabrol, Cartouches gauloises de Mehdi Charef, Etreintes brisées de Pedro Almodovar, Yo, también de Alvaro Pastor et Antonio Naharro, Eden à l’Ouest de Costa Gavras, Kérity, la maison des contes de Dominique Monféry, Dans la vie de Philippe Faucon, Vincere de Marco Bellochio, Liberté de Tony Gatlif et Les Contes de l’âge d’or, réalisation collective de Cristian Mungiu, Loana Uricaru, Hanno Hofer, Razvan Marculescu et Constantin Popescu.

Les séances décentralisées

Ali, Kwita, Omar et Boubker sont des enfants des rues de Casablanca. Au-delà de tous les problèmes quotidiens de survie, une amitié indéfectible les lie. Depuis qu’ils ont quitté la bande de Dib, ils habitent sur le port car Ali Zaoua veut devenir marin et faire le tour du monde.

Cartouches gauloises

Cette démarche, certes peu rentable en raison des frais occasionnés par le transport, l’installation d’un matériel portable, la mobilisation d’un projectionniste et les coûts de location des films, est avant tout un acte militant : l’objectif est de porter le cinéma au cœur des villages pour le proposer à un public qui se déplace difficilement, rassembler autour d’un art populaire les habitants d’une commune, faire découvrir un cinéma méditerranéen méconnu, susciter un dialogue interculturel et intergénérationnel.

Marsillargues

A partir de 13 ans

Espagne. 2003. 1h28. Réalisation : Achero Manas Scénario : Achero Manas et Veronica Fernandez Photographie : Juan Carlos Gomez Son : Daniel Goldstein Musique : Eduardo Arbide Montage : Nacho Ruiz Capillas Avec : Juan José Ballesta, Pablo Gaian, Alberto Jimenez, Nieve de Medina El Bola est un garçon de douze ans, élevé dans une famille violente et sordide. Honteux de ce contexte familial, il évite ses camarades de classe. Grâce à l’arrivée d’un nouvel élève dans son école, il découvre l’amitié et une famille où la communication et l’amour prédominent. Il a alors le courage d’accepter sa situation et de l’affronter.

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Saint-Sériès

Saturargues Saussines

La Scala - Kérity

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Les projections de documentaires onbt lieux à la Médiathèque


CinéVocations Antoine Bonfanti Solidarité et échanges

Antoine Bonfanti

Les CinéVocations Antoine Bonfanti continuent à renforcer les liens de solidarité entre les deux rives de la Méditerranée dans la formation, la production, la création et la diffusion cinématographiques. Ces relations se sont particulièrement développées avec l’Algérie, pays auquel l’Histoire nous lie de manière puissante, affective et parfois douloureuse, devenue aujourd’hui le plus assidu de nos partenaires, et dont La Grande Maison, association culturelle Mohamed Dib de Tlemcen, est le plus éminent représentant lors des CinéVocations. Depuis plus de trois ans, des échanges réguliers avec Tlemcen ont renforcé ces liens et porté des fruits non négligeables. Aujourd’hui à Tlemcen, de jeunes créateurs réalisent des courts métrages et participent au renouveau du cinéma algérien, un ciné-club hebdomadaire accueilli par la Maison de la Culture, rassemble deux cents adhérents. Une maison de production a été créée et La Grande Maison, par le biais de son atelier Cinéma, organise régulièrement des activités d’initiation et d’approfondissement cinématographiques. Au cœur de ces créations et actions diverses on retrouve les jeunes créateurs et animateurs venus à Lunel. Le jumelage entre Montpellier et Tlemcen devrait intensifier cet élan que Lunel, par le biais de Pêcheurs d’images, a permis d’initier.

Les CinéVocations portent le nom d’Antoine Bonfanti, disparu en 2006. Ingénieur du son hors pair, il fut le technicien le plus innovant du son direct. Il est intervenu dans plus de 400 films à tous les stades de la création sonore. C’est esprit, corps et âme confondus qu’Antoine Bonfanti a vécu son métier, à la fois artiste, produisant pour chaque film un son unique, et artisan, soucieux de maîtriser son outil et faisant corps avec son instrument pour extraire l’essence de son environnement. Toute sa vie, il est resté militant et témoin engagé auprès de ceux qui luttent : « Je crois que les grandes révolutions sont celles qui ont donné la culture aux gens » disait-il. Son désir de transmettre ses connaissances l’a mené aux quatre coins du monde, de Bruxelles à Cuba en passant par le Mozambique, laissant derrière lui le souvenir d’un pédagogue d’exception. C’est pourquoi Pêcheurs d’Images a choisi de lui rendre hommage à travers ce dispositif qui entend modestement éveiller des talents, transmettre des savoir-faires et développer la création, la production et la diffusion cinématographiques. Patricia Piovi

Les Tlemcéniens à Lunel pour les 26èmes Semaines Pour la 4ème année consécutive, un groupe d’artistes, animateurs culturels et stagiaires de Tlemcen séjournera à Lunel pendant les 26èmes Semaines du Cinéma Méditerranéen. Mohammed Khalid Dendane, professeur de langues, Directeur du Ciné-Club du Mardi à Tlemcen. Noureddine Benhamed, plasticien, cinéaste, animateur culturel à la Maison de la Culture de Tlemcen. Khireddine Hadj Kacem, artiste peintre reconnu en Algérie pour ses travaux en peinture et sculpture. Mohammed Amine Hefhaf, responsable de l’atelier Photographie et de la communication du Ciné-Club de Tlemcen. Ryadh Dendane, responsable de l’atelier Théâtre et de la régie publicitaire du Ciné-Club de Tlemcen.

Khaled Benaïssa En 2007, nous avions accueilli Khaled Benaïssa en résidence d’artiste. Architecte dans un grand cabinet d’Alger, il menait en parallèle une carrière de comédien, entre autres dans El Manara de Belkhacem Hadjadj et Douar de femmes de Mohamed Chouikh. Mais sa passion et son but étaient de passer à la réalisation. Il fit ses premières armes avec des courts métrages comme Babel ou Peur virtuelle en 2007. Après son séjour à Lunel et un stage à la Femis, Khaled s’est lancé dans un tournage en 35mm avec Sektou, présenté au Fespaco de Ouagadougou, le plus grand festival de cinéma du continent africain dont il est revenu avec le Poulain d’Or qui récompense le meilleur court métrage de fiction. C’est avec une légitime fierté que nous l’accueillerons, et avec joie qu’il retrouvera ses amis de Lunel et qu’il nous contera son parcours depuis son passage parmi nous.

Table ronde à la Médiathèque Samedi 13 mars à 14h30 Débat sur le renouveau du cinéma algérien avec René Vautier, cinéaste, Jacques Choukroun, historien, maître de conférence à l’Université Paul Valéry, directeur des Films des Deux Rives, Mohammed Khalid Dendane, directeur du Ciné-Club de Tlemcen, Khaled Benaïssa, réalisateur primé au Fespaco 2009, les stagiaires de la Fondation Mohamed Dib, Michel Périer, Président de Pêcheurs d’Images et chargé de cours à l’Université Paul Valéry.

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CinéVocations Antoine Bonfanti Regards sur le cinéma algérien

Depuis vingt-six ans, les Pêcheurs d’Images font découvrir par le cinéma, la richesse et les particularités de toutes les cultures méditerranéennes et suscite compréhension et dialogue entre les différentes communautés du Pays de Lunel. Ils développent des actions de solidarité, sur l’autre rive de la Méditerranée, dans les domaines de la création, de la production, de la diffusion et de la formation cinématographiques. Le renouveau du cinéma algérien qui se manifeste depuis peu se confirme année après année. Une nouvelle génération de cinéastes se lève. Des salles de projection sont en cours de rénovation. Les journées professionnelles de cinéma, en novembre 2008, à Alger, ont amorcé une reprise de la coopération avec le cinéma français, concrétisée par des tournages et des coproductions. Présenter des films algériens en France reste un acte fort de solidarité avec les créateurs algériens car tout un public reste à conquérir. Après le succès du Panorama du Cinéma Algérien, début 2008, un collectif, auquel s’est joint Pêcheurs d’Images, s’est constitué pour poursuivre avec les professionnels algériens, cette manifestation et présenter sur l’ensemble de la région Les Regards sur le Cinéma Algérien. Les associations Identités et Partage, France Algérie Méditerranée, le MRAP, le Collectif Francophonissimo, les Marinnes de la diversité, la Fédération des Ciné-Clubs de la Méditerranée et des professionnels tels Les Films des Deux Rives et l’Association des Réalisateurs et Professionnels Algériens ont travaillé avec les ciné-clubs de Béziers et Narbonne, la Cinémathèque Euro-régionale Jean Vigo à Perpignan, les salles Diagonal et Utopia de Montpellier, l’Athénée de Lunel, le Comoedia de Sète, le cinéma Alain Resnais de Clermont l’Hérault, le Colisée de Carcassonne, Ciném’Aude et le Rive gauche de Perpignan pour proposer un aperçu sur le cinéma algérien contemporain. Des projections, des débats et ateliers sont programmés également dans des lycées, des MJC, des médiathèques. Ce panorama se déroule entre le 19 janvier et le 30 mars 2010. L’ouverture de la manifestation Regards sur le Cinéma Algérien a eu lieu le 19 janvier à 18 h 15 à Montpellier, salle des Relations Internationales de la ville de Montpellier, en présence de nombreuses personnalités. A Lunel, ces Regards s’articuleront avec les CinéVocations Antoine Bonfanti (12-14 mars). Parmi les films algériens que nous proposerons, en deuxième semaine de notre 26ème édition des Semaines du Cinéma Méditerranéen, nous avons programmé Harragas de Merzak Allouache, Inland de Tariq Teguia, un panorama de courts métrages de jeunes réalisateurs algériens dont Khaled Benaïssa, Poulain d’Or 2009 du Fespaco en présence des réalisateurs et des comédiens. Nous aurons également l’immense honneur d’accueillir René Vautier pour évoquer son œuvre et ses engagements d’hier et d’aujourd’hui.

Inland Algérie. 2009. 2h18. Réalisation : Tariq Teguia Scénario : Tariq et Yacine Teguia Photographie : Nacer Medjkane, Hacène Aït Kaci Son : Matthieu Perrot, Kamel Fergani Musique : Ines Rose Djakou Montage : Rodolphe Molla, Andrée Davanture Avec : Kader Affak, Inès Rose Djakou, Ahmed Benaïssa, ... Malek, la quarantaine, a accepté un emploi de topographe. Dans le hameau où il débarque, quelque part dans l’ouest algérien, les villageois qui ont fui le terrorisme islamiste reviennent chez eux mais restent à cran. Un jour, dans la cabine saharienne qui lui fait office de logement, Malek découvre une « harraga » africaine qui se cache. Après une visite de la police, il prend la fuite avec elle vers la frontière marocaine avec le projet d’atteindre l’enclave espagnole de Melilla. Tous deux mettent alors le cap plein sud, dans une équipée sans fin dans l’immensité du Sahara. « Par son sens de la cruauté, de l’absurde et de la révolte (...) par son profond humanisme qui hurle silencieusement à perte de vue, ce film semble multiplier Kafka par Camus et y additionner Antonioni. L’équation est complexe, son résultat bouleversant. » Le Monde Projection du lundi 15 mars en présence du comédien Kader Affak

Harragas Algérie. 2009. 1h35. Réalisation et scénario : Merzak Allouache Photographie : Philippe Guilbert Son : Philippe Bouchez Musique : David Hadjadj Montage : Sylvie Gadmer Avec : Lamia Boussekine, Nabil Asli, Samir El Hakim Au moment où le baril de pétrole a largement dépassé les 100 dollars, l’Algérie croulant sous l’argent laisse ses enfants livrés à eux-mêmes. La mal vie, le désespoir, l’horizon bouché poussent des centaines de jeunes à partir. Partir à tout prix. Partir, cela s’appelle « brûler »… Brûler ses papiers, brûler les frontières, brûler sa vie s’il le faut mais partir. Quitter ce pays du malheur. Ce sont les « brûleurs » qu’on appelle les harragas… « J’ai écrit cette histoire après avoir longuement travaillé à me documenter (...) sur le problème dramatique et totalement nouveau que vit l’Algérie : le phénomène des clandestins surnommés « harragas » ou « brûleurs » qui fuient leur pays clandestinement pour échapper à la misère. (...) Harragas est une fiction dont la seule ambition est de montrer la situation d’un groupe de ces jeunes désespérés qui décident de se lancer dans cette traversée périlleuse. » Merzak Allouache Projection du dimanche 14 mars en présence du réalisateur Merzak Allouache

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CinéVocations Antoine Bonfanti Jeune cinéma algérien - Soirée Ciné-Jazz

CinéVocations Antoine Bonfanti Hommage à René Vautier

Samedi 13 Mars – Cinéma Athénée – 21h

Avoir vingt ans dans les Aurès

Les associations Jazz à Junas et Pêcheurs d’Images renouvellent leur partenariat dans le cadre de Vagabond’jazz et des 26èmes Semaines du Cinéma Méditerranéen. La soirée consacrée au jeune cinéma algérien sera ponctuée d’une intervention musicale de Jean-Charles Agou et Bernard Santacruz.

France. 1972. 1h40. Réalisation et scénario : René Vautier Photographie : Pierre Clément

Un ensemble d’une quinzaine d’élèves de L’Académie de Musique de Lunel, propose en préambule quelques pièces sur le thème du cinéma. C’est avec Camille Saint-Saëns, qu’ils poursuivront ce début de soirée.

Montage : Nedjma Scialom Avec : Philippe Léotard, Alexandre Arcady, Jean-Michel Ribes

El Bab La Porte

1961, dans le Sud algérien. Des rappelés, hostiles à la guerre d’Al-

Yasmine Chouikh. 7mn.

gérie, ont été repris en mains par le lieutenant Perrin. Pris dans l’engrenage de la guerre, ils pillent, ils tuent, ils violent. Sauf Noël,

« L’univers clos de Samia, une jeune adolescente qui vit cloîtrée à la maison, perdue entre la vaisselle et le ménage. La lumière qui surgit des trous de la lourde porte en bois caresse ses rêves car elle ne sait pas ce qu’il y a au-delà, ce qu’est le monde extérieur. » Irane Belkhedim Le jour d’Algérie

un humaniste, qui a toujours refusé de se servir d’une arme. Il libère un prisonnier algérien qui doit être fusillé et fuit avec lui vers la frontière. Il est malencontreusement abattu par un nomade. Ce film est tourné comme un film de fiction mais s’appuie sur des centaines d’interviews d’anciens d’Algérie. L’histoire

Les Baies d’Alger Hassen Ferhani. 14mn.

est celle d’un groupe de bretons qui refusent de faire cette guerre, puis acceptent de constituer, sous les ordres d’un lieutenant, un commando « spécial ».

Audioscopie d’Alger dans un long panorama de la ville, l’œil de la caméra scrutant différents bâtiments et quartiers du centre ville dans une approche intimiste.

« Ce film est une chose bouleversante. Ce film, c’est plus qu’un témoignage, c’est un évènement ».

Babel

Avoir vingt ans dans les Aurès est programmé avec le concours de la Cinémathèque de Bretagne

Prix de la Critique Internationale à Cannes en 1972.

Khaled Benaïssa. 10mn. Un chauffeur de taxi Algérois supporter de la MCA (Mouloudia Club d’Alger) ne veut pas répondre à un client bègue qui veut avoir le score de la JSK (Jeunesse sportive de Kabylie). Une autre cliente dans le taxi assiste à la scène, scandalisée par l’attitude du chauffeur...

Séance unique le vendredi 12 mars, en présence du réalisateur René Vautier

Sektou Ils se sont tus Khaled Benaïssa. 18mn. Après une longue nuit de travail, Smaïn ne pense qu’à une seule chose: son lit. Pour un sommeil profond et reposant. Enfin. Mais le fameux lit se trouve dans une chambre au troisième étage d’un immeuble au centre d’Alger. Les choses vont alors se compliquer pour Smaïn, car le sommeil est un rêve et le réveil, un cauchemar...

Jean-Charles Agou et Bernard Santacruz duo Les sonorités évocatrices des flûtes et saxophones de Jean-Charles Agou se fondent dans le chant profond de la contrebasse de Bernard Santa Cruz. Ces deux musiciens inspirés, tous deux nés en Algérie ont à plusieurs reprises partagé des scènes et enregistré des albums. Adeptes de la découverte de nouveaux horizons et d’échanges, c’est avec bonheur qu’ils se retrouveront autour du thème universel du dialogue interculturel et de la Méditerranée.

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Yvan Audouard


20ème Rencontres du Grand Sud Organisées par Pêcheurs d’Images en partenariat avec le Lycée Louis Feuillade, les Rencontres du Grand Sud fêtent cette année leur 20ème anniversaire. Elles accueillent plus de 200 jeunes, étudiants, lycéens, collégiens, de France ou de l’étranger venus partager, pendant quatre jours, l’expérience de professionnels du cinéma et découvrir la culture méditerranéenne à travers des débats, des conférences, des ateliers techniques et pratiques, la programmation des Semaines du Cinéma Méditerranéen et l’exploration du patrimoine lunellois. Ainsi sont-ils invités à :

L’Homme à la caméra, Dziga Vertov

1. Voir une quinzaine de films présentés dans le cadre des Semaines du Cinéma Méditerranéen et rencontrer des professionnels, toujours disponibles, venus dialoguer avec eux à l’occasion de la projection du film auquel ils ont participé.

2. Présenter leurs réalisations audiovisuelles lors des Confrontations dans un esprit de convivialité. Au cours de ces moments d’échanges et de rencontres, chaque délégation présente et débat de sa ou de ses productions devant l’ensemble des lycéens présents dans la salle de projection du Lycée Louis Feuillade. Animées par Max Mauro, professeur du Lycée Sacré Cœur à Aix-en-Provence, les Confrontations seront présidées par deux jeunes réalisateurs qui nous tiennent à cœur, Sylvère Petit et Khaled Benaïssa. 3. Partager l’expérience de professionnels du cinéma et de l’audiovisuel lors d’ateliers techniques et pratiques de 3 à 4 heures chacun. Chaque participant assiste à un ou deux ateliers de son choix, parmi la trentaine qui lui a été proposée: lumière, son, montage, effets spéciaux, direction d’acteurs, cinéma d’animation, etc. Toute la chaîne de fabrication d’un film est sollicitée. 4. Assister à la conférence de Jacques Choukroun, historien du cinéma et Maître de conférence à l’Université Paul Valéry, consacrée à Dziga Vertov dont le film, L’Homme à la caméra, intègre cette année le programme du baccalauréat. 5. Découvrir la culture et le patrimoine du bassin lunellois en bénéficiant de l’encadrement des cinéastes, partenaires culturels de la région, pour croiser leur regard sur le thème de cette année : Vins, Vignes, Vignerons. Vingt siècles de viticulture en Pays de Lunel.

Organisation

L’Homme à la caméra, Dziga Vertov

Présidées par M. Alain Sueur, Proviseur, les 20èmes Rencontres du Grand Sud sont organisées par l’association Pêcheurs d’Images qui bénéficient de l’aide financière du Conseil général de l’Hérault, du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Languedoc Roussillon, de la Communauté de Communes du Pays de Lunel, du Rectorat de l’Académie de Montpellier, de la Ville de Lunel. Si elles doivent beaucoup au travail des bénévoles, salariés et stagiaires de Pêcheurs d’Images, elles bénéficient du partenariat du Lycée Louis Feuillade grâce à la mobilisation pendant les Rencontres, de ses personnels administratifs, enseignants, d’intendance et de service, particulièrement des professeurs de la section CAV.

20ème Rencontres du Grand Sud Les intervenants

Thierry Bourdy Né en 1956 à Nîmes, il crée l’association « L’œil écoute », l’une des plus anciennes structures de création audiovisuelle de la région, en 1977. Dans les années 70, il compose de la musique électroacoustique et électronique, puis découvre l’art vidéo et réalise, dans les années 80, divers films vidéo expérimentaux primés ou sélectionnés dans plusieurs festivals en France et à l’étranger. Il développe dans les années 90 une pratique de la vidéo dans le secteur social (ateliers dans les quartiers, les centres sociaux …) et en milieu scolaire (ateliers en collège, interventions dans les lycées). Il travaille aujourd’hui principalement sur des documentaires et occasionnellement des installations vidéo.

Gérard Galès Libraire à ses débuts dans les années 70, il passe à l’image animée et se forme à la vidéo. Il suit un cursus universitaire pour obtenir une maîtrise d’Etudes Cinématographiques. La vidéo Broadcast deviendra son domaine privilégié et il exercera son métier de cadreur durant des années au service de films pédagogiques produits par l’Education Nationale et des sociétés de production privées. Devenu réalisateur indépendant et formateur en audiovisuel, il est également l’auteur de courts métrages de fiction plusieurs fois primés (Julius 1990) ainsi que des documentaires. Il travaille depuis 10 ans au magazine Caméra Vidéo & Multimédia.

Jean-Louis Chevreuil De 1974 à 1983, Jean Louis Chevreuil est animateur et formateur audiovisuel au sein de la FOL et intervient à l’IUFM de Laval. Entre 1983 et 1992, il est co-fondateur / intervenant au sein de Kaleïdophone, 2° structure audiovisuelle associative du Languedoc-Roussillon. De 1986 à 1990, il est cogérant du Cabinet Audiovisuel Nîmois. Il réalise de nombreux courts métrages : commandes d’entreprises ou œuvres de création financées par le ministère de la culture, la région et le CNC. Entre 1992 et 2006, il travaille au sein de Kino-Glaz, structure associative gardoise et réalise de nombreux courts métrages avec diverses sociétés de production.

Jean-Yves Yagound Il a participé en tant que réalisateur à des animations de terrain et aide à la réalisation lors d’opérations spécifiques. Il a mené des actions à la Maison Centrale de Nîmes et à l’hôpital psychiatrique Mas Careiron à Uzès. Il intervient dans le domaine de la vidéo en milieu scolaire et en tant que partenaire culturel agréé DRAC et Rectorat. Il est intervenant culturel à Nîmes au Lycée St Stanislas dans le cadre de l’enseignement Cinéma Audiovidsuel.

Renaud Dupré Après le conservatoire d’art dramatique et un diplôme de création audiovisuelle, Renaud Dupré intervient aujourd’hui dans le cinéma en tant que réalisateur, cadreur, monteur et formateur. Ces dernières années, il a réalisé de nombreux courts métrages salués dans différents festivals et concours. Parmi les derniers en date, Kobéta et la Maison de thé, Jacqueline, Né coupable (clip de rap pour le groupe Providence). Par ailleurs, il est auteur du documentaire L’Aven d’Orgnac.

Jacques Choukroun Spécialiste d’Histoire Contemporaine, historien du cinéma, maître de Conférences à l’Université Paul Valéry, fondateur et président de Pêcheurs d’Images et des Semaines du Cinéma Méditerranéen du Pays de Lunel, Jacques Choukroun, responsable du département Patrimoine à la Cinémathèque Eurorégionale de l’ Institut Jean Vigo à Perpignan, dirige également la société de distribution Les Films des deux Rives et anime le Collectif des Regards sur le Cinéma Algérien.

Gilles Ribstein Gilles Ribstein, peintre, réalisateur de film d’animation et enseignant à Supinfocom à Arles (école d’image de synthèse), a travaillé auprès de différentes chaînes de télévision pour de l’habillage et des génériques. Il est installé à Entraigues, où il continue une pratique artistique entre pinceau et pixels dans le domaine de l’affiche, de la scénographie, de la réalistion audiovisuelle et de la peinture.

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20ème Rencontres du Grand Sud Les intervenants

Sylvère Petit Titulaire d’un BTS Audiovisuel-Montage et d’une licence Imagerie Nature et Création Multimédia, Sylvère Petit est auteur et réalisateur. Depuis 1997, il n’a cessé de tourner, d’écrire tout en s’adonnant au multimédia et en se spécialisant dans le domaine de l’apiculture. Entre 1997 et 2005, il réalise deux reportages sur le sujet, l’un sur L’Apiculture traditionnelle au Maroc, l’autre sur le Guêpier d’Europe. Il est aussi l’auteur de documentaires et fictions : Intrusion (docu animalier en 2006), Corps aux vents, en 2005, Vivre autrement, en 2004. Scénariste, il a bénéficié d’une aide du CNC à la réécriture (2006) pour Nectar (long métrage) qu’il coadapte avec José Alcala.

Thomas Laporte Décorateur, accessoiriste, costumier, Thomas Laporte a multiplié les experiences depuis 2002 (I am the Ripper de Eric Anderson). Graphiste pour le groupe In the Mud for Love de 2003 à 2006, il est aussi responsable SFX sur le court-métrage de François Gaillard et Aurélie Godefroy, Dead end street (2005). Après avoir participé à cinq tournages au cours de l’année 2007 (Overnight sensation, 8th Wonderland, Hyrcania, The Black Forest, Climax), il inaugure l’année 2008 avec sa participation au spectacle de théâtre pour enfants, Peter Pan d’Olivier Labiche produit par la compagnie B.A.O.

Johann Valette Des études à l’université Paul Valery Montpellier III, puis un parcours d’assistanat entre Paris, Marseille et Montpellier. La découverte de tous les postes techniques autour de l’image, jusqu’à celui de chef opérateur. Co-fondateur des rendez-vous FOCUS (R.d.V mensuel des professionnels de l’audiovisuel en région), il donne aussi des cours en BTS audiovisuel et pour des ateliers cinéma.

Guillaume Ader Après un baccalauréat litteraire option Cinéma au Lycée Feuillade de Lunel et un CAP d’opérateur projectionniste, Guillaume Ader travaille depuis quatre ans comme cadreur ou assistant caméra sur différents projets audiovisuels, concerts, courts-métrages, documentaires, reportages, clips, publicités, etc. Il est également électro, à l’installation et au réglage des lumières, pour le cinéma ou des téléfilms.

Frédéric Maury

Soirée de clôture Ajami

Avant première

Israël. 2009. 2h. Réalisation et scénario : Scandar Copti, Yaron Shani Photographie : Boaz Yehonatan Yaacov Musique : Rabih Boukhari Montage : Scandar Copti, Yaron Shani Avec : Shakir Kabaha, Fouad Habash, Ibrahim Frege Le quartier d’Ajami, à Jaffa, est un lieu cosmopolite où cohabitent Juifs, Musulmans et Chrétiens. Le jeune Nasri, âgé de 13 ans, et son grand frère Omar vivent dans la peur depuis que leur oncle a tiré sur un membre important d’un autre clan. Malek, un jeune réfugié palestinien, travaille illégalement en Israël pour financer l’opération que sa mère doit subir. Binj, palestinien, rêve d’un futur agréable avec sa petite amie chrétienne. Dando, un policier juif recherche désespérément son jeune frère disparu... L’histoire de destins croisés au cœur d’une ville déchirée. « Ajami est un missile dans la nuit proche-orientale, le fond, la forme, le tournage et les deux auteurs sont exceptionnels.. » Libération

Jean-François Bourgeot, directeur du Festival International du Cinéma Méditerranéen de Montpellier, présentera Ajami, prix Antigone d’Or au 31ème Cinemed.

Jeudi 18 mars à partir de 19h au Café Riche, la Fanfare Kadors animera notre « Pot de l’amitié »

Né en 1966, titulaire d’une licence d’Etudes Cinématographiques et Audio-visuelles à l’Université Paul Valéry de Montpellier. De 1992 à nos jours, Frédéric Maury a exercé de nombreuses activités professionnelles telles que chef opérateur du son, chef monteur du son, assistant monteur, enseignant… Son parcours comprend plusieurs participations à des documentaires tels que L’identité Tzigane en Hongrie, des téléfilms comme La Femme rêvée, des concerts, des courts métrages et longs métrages.

Vincent Capès Vincent Capès a suivi une formation à l’Ecole des Beaux Arts de Nîmes. Son parcours comprend plusieurs réalisations de courts-métrages, dont Medulla en 2005, et des collaborations en tant que cadreur et chef-opérateur sur des courts-métrages. Il a également été intervenant en centre socioculturel, pour une initiation aux arts plastiques.

Yoan Gil Artiste contemporain, sculpteur et vidéaste diplômé de l’Ecole des Beaux Arts de Nîmes en 2001, Yoan Gil a pu bénéficier de bourse lui permettant d’aller étudier en Italie. Il a depuis participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives en France. Il a coréalisé plusieurs courts métrages avec l’association Kino-Glaz et dans le cadre de résidences organisées par la compagnie Ilotopie. Collaborateur protéiforme, il a notamment travaillé dernièrement à la restauration du dessin animé Les Songeries de Mr. Sadi, produit par la Fabrique et réalisé par l’écrivain Remy Leboissetier.

Philippe Goudard Clown, acteur burlesque, auteur, metteur en scène, en même temps qu’enseignant-chercheur, maître de conférences en études théâtrales, critique et médecin du cirque, Philippe Goudard allie un parcours original de praticien et de théoricien de l’art, reconnu comme l’un des plus singuliers du cirque actuel.

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Des notes… des couleurs… et de la bonne humeur : c’est la fanfare des jusqu’au boutistes Kadors. Colportant aux quatre vents son afición fanfaronne, elle invite son public à une réjouissance sonore et visuelle à travers ses morceaux allant du traditionnel (pasos-dobles, tangos, javas…) au contemporains (pop-rock, disco, funk) en passant par la variété française et les influences slaves.

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Pêcheurs d’Images, l’historique

Générique des Semaines

La création, l’existence de Pêcheurs d’Images et les actions qu’elle mène sont au cœur du combat pour l’intégration et la lutte contre les discriminations. L’acte fondateur, en 1985, des Semaines du Cinéma Méditerranéen fut, dans un climat social difficile d’intolérance et de xénophobie, encouragé par la présence de l’extrême droite à la municipalité, une réaction de citoyenneté pour rapprocher toutes les populations d’origines diverses de Lunel. Il s’agissait, par le biais du cinéma, art populaire par excellence, d’instaurer compréhension et dialogue entre toutes les communautés d’une ville formée petit à petit par des apports successifs d’immigration selon les vicissitudes de l’Histoire : Italiens, Espagnols, Marocains et Algériens essentiellement venus tout au long du XXème siècle enrichir la population locale de la Petite Camargue. Le cinéma de ces pays et celui de la France méditerranéenne a, d’emblée, constitué la base de la programmation, étendue par la suite à d’autres pays méditerranéens. À la programmation cinématographique se sont greffés peu à peu débats, conférences, concerts, expositions, travail en direction des jeunes. Ainsi l’association a-t-elle étendu ses activités tout au long de l’année.

Les 26èmes Semaines du Cinéma Méditerranéen du Pays de Lunel

Les Semaines du Cinéma Méditerranéen Depuis vingt-cinq ans, les Semaines du Cinéma Méditerranéen œuvrent à défendre, promouvoir et montrer le cinéma méditerranéen riche d’Histoire, pluriel dans ses cultures, novateur dans ses formes. Elles proposent une programmation, en version originale, variée et représentative de la cinématographie du bassin méditerranéen, encore trop peu distribuée et rarement mise en valeur. Différentes animations, telles la présentation des films par leur réalisateur, des rencontres et débats avec des professionnels du cinéma, des soirées musicales et festives rythment la manifestation. L’ensemble de ces actions est mené avec la volonté toujours réaffirmée de maintenir une tarification la plus basse possible, dans le cadre de la législation du cinéma, quelles que soient les séances.

Les Semaines scolaires

De la maternelle au lycée, des milliers d’élèves découvrent la culture méditerranéenne et s’initient à la lecture de l’image à travers une sélection de films exploitée pédagogiquement par leurs professeurs en collaboration avec Pêcheurs d’Images.

L’exposition

Tout au long des Semaines est proposée une exposition à la Médiathèque Intercommunale sur un ou plusieurs des thèmes développés par la programmation de l’année.

Les séances décentralisées

La diffusion des films est, dorénavant, décentralisée, grâce à la collaboration et à l’aide de la Communauté de Communes du Pays de Lunel.

Les Rencontres du Grand Sud

Au cœur des Semaines, pendant 4 jours, les Rencontres du Grand Sud rassemblent chaque année depuis 1991, des centaines de jeunes venus de la France entière et de l’étranger.

Les CinéVocations Antoine Bonfanti

Elles portent le nom du plus grand ingénieur du son français, disparu le 4 mars 2006, qui honora Les Semaines de sa présence, de son soutien et de son amitié mais fut surtout un militant engagé, un professionnel novateur et un passeur de savoirs. Les CinéVocations créées en 2006 sont un dispositif de promotion du cinéma sur les deux rives de la Méditerranée : éveiller des talents, transmettre des savoir -faires et développer le cinéma dans les domaines de la formation, de la création, de la production et de la diffusion.

La compétition de courts métrages de fiction et de films documentaires

Depuis 2001, la programmation des Semaines est complétée par une compétition de courts métrages de fiction et de films documentaires qui diffusent une sélection rigoureuse d’œuvres des jeunes auteurs méditerranéens.

Des actions tout au long de l’année Les dispositifs nationaux institutionnels d’éducation à l’image : Ecole et Cinéma, Collège et Cinéma, Lycéens au Cinéma. Le cycle ArtCinéma débute en septembre et s’achève en mai : il propose, en collaboration avec le cinéma Athénée, une programmation de trente films « Art et Essai », à tarif préférentiel. Deux séances hebdomadaires : l’une le vendredi à18h30, l’autre le mardi soir à 21h00 sont proposées à l’ensemble du public et aux jeunes, dont ceux étudiant le cinéma. l Les séances scolaires spéciales autour de thèmes choisis par des professeurs des secteurs professionnel, technologique, tertiaire ou général sont organisées en direction des collégiens et lycéens de Lunel. l Les ateliers vidéo en collaboration avec les associations de la ville dans le cadre de dispositifs officiels ou non : ces dernières années ont été réalisés par des 15-18 ans, des films sur les thèmes des conduites addictives avec l’Espace Santé de l’hôpital de Lunel, de la sécurité routière, du hip-hop, des chantiers d’insertion avec la MJC, de l’accès aux droits sociaux avec le CIAS du Pays de Lunel. l l

sont organisées par l’association Pêcheurs d’Images Président d’honneur : Jacques Choukroun Président : Michel Périer Trésorier : Claude Voisin Secrétaire : Alain Mazeline Déléguée générale : Caroline Vailles Organisation générale : Caroline Vailles, Alain Mazeline, Anne Rafaillac, Joël Toureille, Laurence Capliez, René Becerra, Yolaine Becerra, Zohra Krim, Thibaut Huleux, Michel Périer, Programmation : Caroline Vailles, Alain Mazeline, Anne Rafaillac, Roch Hubert, Joël Toureille, Zohra Krim, Michel Périer Communication / Presse : Valentine Fournier, Julie Giroire, Thibaut Huleux, Zohra Krim, Michel Périer Décentralisation : Zohra krim, Michel Périer et toute l’équipe de CINéPLAN de Joëlle Paparone et Jean-Philippe Marin Compétition courts métrages de fiction et documentaires : Alain Mazeline, Joël Toureille, Laurence Capliez CinéVocations Antoine Bonfanti : Zohra Krim, Jacques Choukroun, Michel Périer, Muriel Goroneskoul, Yvan Goroneskoul Exposition : Michel Périer, Thibaut Huleux Secteur Scolaire - Primaire (maternelles et élémentaires) : Laurence Capliez, Sandrine Cizos Secondaire (collèges et lycées) : Laurence Capliez Rencontres du Grand Sud : Laurence Capliez, Patricia Piovi, Joël Toureille, Michel Périer, et les personnels volontaires du Lycée Louis Feuillade : de direction, technique, d’éducation, d’intendance et enseignant en particulier de la section CAV Affiche : Frank Vriens Conception graphique : Andrea Uecker Site internet : Frédéric Trobrillant Sponsors : Anne Rafaillac Couverture photographique des Semaines : Frédéric Trobrillant, Patrice Becerra Accueil / Billetterie : Joël Toureille, Danielle Bréand, Rachid Taouil, Anne Rafaillac, Vincent Millet, Sandrine Cizos, Yolaine Becerra, Michel Laffont, Nathalie Chenis, Sylvie Urutty, Christine Massol, Thierry André Cinéma Athénée : Alain, Solange, Fabrice et Jérôme Falissard Imprimerie : Impact Imprimerie - 34980 Saint Gély du Fesc Avec la participation financière de : Le Conseil Régional du Languedoc-Roussillon, Le Conseil Général de l’Hérault, La Communauté de Communes du Pays de Lunel, La Direction Régionale des Affaires Culturelles du Languedoc-Roussillon, La Préfecture de l’Hérault dans le cadre du Contrat de Ville, L’Agence nationale pour la Cohésion Sociale et l’Égalité des chances (l’ACSé), Le Rectorat de l’Académie de Montpellier (Ministère de l’Education Nationale) la Mairie de lunel Nous devons souligner que cette confiance qui nous est témoignée de la part des élus et des responsables institutionnels s’accompagne d’un respect rigoureux de l’indépendance associative. Nos remerciements à : tous ceux qui ont permis aux Pêcheurs d’Images de poursuivre leur aventure avec les 26èmes Semaines du Cinéma Méditerranéen du Pays de Lunel : bénévoles, adhérents, intitutionnels, directeurs d’école, principaux de collèges, enseignants, sponsors et annonceurs...

Ces différentes activités contribuent à maintenir et consolider l’existence d’un cinéma indépendant dans un environnement concurrentiel difficile ainsi que l’emploi de techniciens et artistes de la région.

Chambres d’hôtes Au soleil (Mme Catherine Maurel), la Communauté de communes du Pays de Lunel (M. François Berna et Mme Dominique Bodet), Midi Libre (M. Didier Gateff), Viva Fitness (Egide et Nathalie Filippi), le Grand Café Riche (M. Mario Bonomo), la Banque Populaire du Sud et toute son équipe, Tyroliane (M. Mahmoudi), la Crêperie d’Emilie (Mlle Emilie Sebastia), le restaurant La Tosca (M. et Mme Gusela), la mutuelle Unilia (Mme Aucouturier), la MAIF et toute son équipe, l’hôtel restaurant Kyriad (M. Gruttadauria), Grand Optical Gil Gréa (M. Gil Gréa), ADF informatique (M. Moulin), la restauration collective Avenance (M. Eysset), l’institut de beauté Harmonie des sens (Mme Faroudja Aït-Ameur), Marinosa (M. Marinosa), PAJE Construction (M. Patrick Climent), Les Côteaux de Saint Christol (M. Pascal Conge), le snack Croquignol, la fromagerie Le Jardin des terroirs (Cécile et Cyril Carambat), Solutec (Thibaut Hulteel et Redouan Amirouche), L’Atelier de Valérie (Mme Valérie Mijatovic), RH Diffusion (Mme Hermabessière), Tech’Plus (M. et Mme Fourvel), Librairie AB (Mmes Delphine Cambet et Annick Sinègre), la peintre GORO (Mme Goro), Les Cuisines Schmidt (M. Sebastia)

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Pêcheurs d’Images est le partenaire culturel de la Section Cinéma Audiovisuel du Lycée Louis Feuillade agréé par la DRAC Languedoc –Roussillon.



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