Escapade Magazine

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Magazine • Sept.-Oct. 2015

Rédactrice en Chef Renée Vancie MANIGAT Rédacteurs Diane BISSERETH George CASIMIR Graphistes Steevens DESIR Pierre Paul ESTIME Photographe Georges Casimir (FotografGio) Maquilleuse Anabelle Renard HAITI Port-au-Prince 47, • Rue Borno Prolongée, Bois-moquette Tel.: +509 47 98 28 20 © Escapade Magazine 2015 All Rigths Reserved ■ ■ ■ infosescapde@gmail.com


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Editorial

Chers lecteurs Encore sur nos lèvres le sel de la mer et sur notre corps le soleil d’été et déjà la rentrée des classes est le sujet de nos quotidiens. Certains diront Vive la rentrée des classes d’autres voudont un sursis pour paresser au lit. Mais le temps ne se plie pas à nos caprices, il avance et on doit le rattraper si on ne veut pas être au rang des derniers. La Caribbean Festival of Arts(CARIFESTA) a fait escale chez nous pour clôturer ce mois d’Aôut, cette grande fête a une fois de plus révélée au monde que nous sommes l’âme de la Caraïbe, le joyau des Antilles, l’île incontournable. L’équipe d’Escapade Magazine souhaite à son jeune lectorat une excellente rentrée des classes et une fructueuse année scolaire. Vivez les moments forts avec Escapade Magazine Evadez-vous à travers nos pages, découvrez les jolis recoins d’Haïti et plus encore.

Renée Vancie Manigat

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Contenu

Spectraa Couture

Bassin-Bleu

le must du chic

Un joyau dans le sud-est

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PARDONNE-MOI DE N’ÊTRE QU’UN HOMME

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Spectraa Couture

le must du chic

En Haiti, le monde de la mode et du design a été pendant longtemps un milieu exclusivement féminin. Après la révolution créée par Michel Châtaigne à la fin des années 80, plusieurs hommes sont sortis de l’ombre et Haïti peut se targuer désormais d’avoir des créateurs dignes de ce nom. Dans cette lignée le jeune juriste Sébastien Jean a décidé de joindre l’utile à l’agréable en lançant sa propre ligne de nœuds papillons. Il découvre la mode durant l’adolescence et est fasciné par le feuilleton « Amour Gloire et Beauté » dans lequel deux familles s’affrontent dans le milieu de la mode grâce à une maison de haute-couture Spectra-Fashions auquel il rend hommage en nommant sa propre maison de couture Spectraa Couture. Après plusieurs essais fructueux, en début d’année son rêve devient réalité la première collection de

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Spectraa Couture est disponible pour le grand public. Hermès, Poseidon, Appolon destinés à l’origine pour des hommes n’ont pas pris du temps à conquérir le cœur des dames qui désormais font des nœuds papillons de Spectraa Couture un accessoire dont on a du mal à se séparer. Athéna, la dernière mais pas la moindre des créations de Spectraa Couture fait peu à peu son petit bout de chemin. Spectraa Couture promet des surprises les unes les plus agréables que les autres pour les mois à venir. Spectraa Couture, le must du chic !!!


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Cinq gourdes, un voyage, mille disputes

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l est 5 :00 PM au poste marchand, le soleil en cette fin d’après-midi nous oppresse gravement, sans pitié pour notre corps en feu. Etudiants, marchands, fonctionnaires, élèves, tous se bousculent dans un désordre, ils se pressent de rentrer. La rue est sale et poussiéreuse, les voitures défilent à une folle vitesse, les chauffeurs roulent comme des enragés, les « rabòday » résonnent de plus en plus fort dans les speakers des camionnettes. On y voit des passagers, des chauffeurs, des motocyclistes lançant des propos dégoutant entre eux. Je me tiens debout dans ce soleil d’enfer, à côté de moi, personnes âgées, enfants, jeunes filles, jeunes garçons, handicapés, femmes enceintes, écoliers, universitaires, immobilisés sous le soleil, attendant tous, une camionnette ou un bus vide pour rentrer chez nous. Phénomène qu’on appelle, transport en commun qu’on trouve partout dans le monde.

Le transport en commun ou transport public ou encore transport collectif met en œuvre des véhicules adaptés à accueillir plusieurs personnes simultanément. Nous vivons dans un pays où le ¾ de la population se déplace grâce au transport en commun, ce qui est une véritable misère pour les personnes de cette catégorie à la capitale parce qu’il n’y pas assez de véhiculent pour transporter autant de monde en même temps. Pour se procurer une place dans ces vehicules, il faut être très rapide. Le voyage qui part du Poste Marchand en passant par Nazon pour aboutir au carrefour de l’aéroport est officiellement fixé à huit gourdes (8), tout le monde qui habite la zone est bel et bien au courant du prix donc, ce n’est pas du tout

une nouvelle pour les passagers. A chaque voyage, on croise toujours un passager hors la loi qui, malgré son manque d’argent prend place parmi les passagers. Ce passager qui n’a pas les huit gourdes et qui va essayer de faire croire à tout le monde qu’il a le droit de ne pas avoir ces huit gourdes, et qui va jusqu’à provoquer de violentes disputes. Enfin, une camionnette vide qui arrive ! 1, 2, 3, 4, 5, 6… 6 secondes, elle est déjà remplie. Vivement que j’étais aussi rapide que les autres, me voilà enfin installée. L’ambiance de la camionnette est bouillante. La musique est trop forte, je suis coincée, je manque d’air, la chaleur fait couler de grosses gouttes de sueur sur mon front. A l’instant même intervient le manager de


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la camionnette pour la recette. Ça commence toujours ainsi : « Banm pran pou nou ! » Et à nous maintenant de faire parvenir les huit gourdes au manager pour ensuite démarrer le voyage. A ce moment là, on entend le manager crier : « Madanm se 8 goud machin nan peye wi, konbyen kòb ou banm la ? » Cette personne dont je vous parlais tout à l’heure qui a toujours cinq gourdes au lieu de huit gourdes répond fièrement : « Poukisa poum bay 8 goud la, la a bò Sentantwàn nan map desann, dat nap vòlò 2 goud moun, sa sa fè sim bay 5 goud jodia ». Le chauf■ ■ ■ infosescapde@gmail.com

feur énervé répliqua : « Madanm fout pye w atè nan machin nan pou mwen, bay moun ki gen 8 goud la monte ! » La dame répliqua à son tour : « Ou pa vin fèm desann siw kapab. Bon koman nou fè akrèk konsa, nou tankou rive lakay mwen wi depi m maten m deyò! « Twòp pawòl anpil, m te baw 10 goud ou mèt kenbe monnen 2 goud mwen an pou madanm nan!” « Madanm nan te ka manman w wi kot saw pa ka fè pou li la Oww! » « Yo gen sa pou mès moun sa yo, se pa lajan yo pa genyen non yo renmen fè moun ranse ave yo. » Et ainsi de suite, et ainsi de suite, jusqu’au départ de la camionnette deux quarts d’heure après. Les transports en commun sont souvent très mal organisés en Haïti, c’est le désordre ! Dépendamment de l’heure de la journée, les chauffeurs peuvent décider d’augmenter le prix de la course, ce qui dérange toujours les passagers. C’est pourquoi, fort souvent on croise des passagers malpolis comme cette Dame pour contrecarrer leur manque de respect envers les passagers. Dans des pays comme la France, il est généralement permis de se procurer d’un ticket, d’un billet ou d’une carte d’abonnement pour pouvoir avoir accès aux transports en commun, ce qui est en contrepartie inaccessible en Haïti. À cause d’une gourde manquante, de deux gourdes manquantes ou de trois gourdes manquantes le voyage qui part du Poste Marchand vers le carrefour de l’aéroport dure parfois trois quarts d’heure. Caro ZÉPHIR


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itué à l’Ouest de Jacmel, dans les montagnes à peu près à 275m d’altitude réputé pour son eau « bleu-colbat », Bassin- Bleu est l’un des trésors naturels de l’ile d’Haiti et un lieu privilégiés par les amateurs d’aventures fortes. Bonjour la randonnée ! Niché dans les collines de la ville de Jacmel, Bassin-Bleu par son pittoresque vaut l’effort physique que demande la route. Si une partie est accessible via un véhicule tout terrain ou une moto il faudra cependant se préparer pour le chemin bétonné et les grosses roches sur lesquelles il faudra se hisser, N’hésitez pas de vous arrêter au bureau du Ministère du Tourisme pour la contribution symbolique de cinquante(50) gourdes et laissez vous aller à la magie du lieu tout en écoutant votre guide attitré vous conter mille et unes anecdotes sur les visiteurs. Le site est composé de 4 bassins • bassin Cheval, profond de 9 pieds • bassin Yes, profond de 15 pieds • bassin Palmiste, profond de 57 pieds • bassin Clair, le plus connu, profond de 75 pieds >>>

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Ce dernier étant le plus intéressant tant par son accès assez perilleux,une grosse corde que les guides locaux se feront un plaisir à attacher pour vous permettre de le visiter,(si vous êtes sujet au vertige abstenez vous) que pour le spectacle à couper le souffle dont vous serez le témoin. Vous rencontrerez assurément un des habitants qui vous proposera de plonger du haut des rochers tout en refusant fermement restez courtois(le jeu ne valant pas la chandelle les tarifs non plus). La légende locale voudrait que les grottes qui entourent les bassins soient la demeure de sirènes qui s’y prélasseraient à l’abri des regards, mais chache La Sirène pa wè la Sirène. Amateur de randonnées en famille ou entre amis, Bassin-Bleu comblera certainement vos attentes. Georges CASIMIR


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M

ackenson Israel Blanchard est né sur une piste de danse. La danse est plus qu’une passion pour ce jeune homme sympathique, c’est sa raison d’etre. En effet dès l’âge de 12 ans, il fait ses premiers pas dans cet univers unique. Il aime tout ce qui est signé ART. Le HipHop est sa discipline de predilection, en ses propres termes il explique que le HipHop le rend plus a l’aise. Comme tout passionne, Mackenson Israel ne garde pas son talent pour lui, il le partage. Il a formé Equality, une troupe composée en grande partie d’anciens Digiboys et Digigirls. Ils partagent avec leur professeur une meme passion, ils se sentent libres dans la danse, c’est leur moyen de s’exprimer, ils peuvent s’evader. En un mot, la danse leur apporte la sérénité et la joie.

Mackeson Israel Blanchard compte ouvrir une véritable école de danse avec toutes les disciplines pour permettre aux gens de vivre leur passion. De faire en sorte egalement de redorer l’image de la danse en Haiti. Selon lui, en Haiti, on associe le HipHop aux drogués et aux délinquants ce qi ne fait que ternir l’image des danseurs et qui met des barrières entre eux et la société. Du dernier etage du Belvedere ou il donne ses cours, Mackenson Israel Blanchard caresse le grand reve de mettre la danse et particulierement la HipHop a un niveau Top en Haiti. ser à passer une mauvaise journée.

Diane BISSERETH


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PARDONNE-MOI DE N’ÊTRE

QU’UN HOMME.

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e me réveille la tête lourde, les idées embrumées encore sous l’effet sédatif de l’alcool et des plaisirs interdits que je m’étais offerte la veille. J’ai du mal à rassembler les souvenirs de la nuit passée en un tout cohérent, mais cette main richement manucurée et tout à fait inconnue langoureusement allongée sur ma poitrine me renvoyait des flashs d’une nuit épique, qui s’estompaient au fur et à mesure que je tentais de me réapproprier mes souvenirs. J’ai dû prendre quelque chose de très fort pour être aussi sonné. J’abandonne la lourde tâche de me souvenir de la veille pour me concentrer sur celle encore plus difficile, sortir du lit. La belle inconnue à coté de moi ne se réveille pas, visiblement captive d’un beau rêve. Je suis presque

certain d’être dans une chambre d’hôtel, mes vêtements ou du moins nos vêtements épars trainent ici et là. Je me cogne le pied contre une bouteille de cinq étoiles en déambulant vers la salle de bain. L’effet de l’eau froide sur mon visage achève de me réveiller, ramenant du même coup avec une netteté extraordinaire, vu le black-out dans lequel je me trouvais il y a quelques secondes à peine, la scène de la soirée passée. Jessica ou Jossica qu’elle s’appelle, je ne me rappelle pas trop à dire vrai. Je crois qu’elle travaille dans ce bar ou je me suis arrêté pour prendre un verre très tard dans la soirée. Justement c’est elle qui me servait, et faut avouer qu’elle y mettait du cœur, n’hésitant

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pas à m’envoyer de temps à autre un sourire incendiaire. Elle est restée pour me tenir compagnie après son service ; nous avons flirté, bu, dansé pour ensuite finir dans cette chambre d’hôtel ou je me suis évertué à mettre dix ans d’expériences de don juan au service de son plaisir. Mon reflet me renvoie le sourire coquin qui flotte sur mes lèvres en me rappelant la satisfaction et les cris de jouissance de ma compagne. Pas étonnant qu’elle en soit encore toute secouée à l’heure actuelle. J’en avais vraiment fait une affaire personnelle, m’assurant que sous l’ardeur de ma bouche, la chaleur de mes mains et l’impétuosité de mon regard que chaque centimètre carré


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de sa peau se souvienne de cette nuit. - Quelle heure est-il ? Cette question me traverse l’esprit comme une flèche. Agilement mais rapidement je me précipite sous la douche, l’aube n’attendant que ce signal perçait déjà à travers les stores de la fenêtre. Rapidement je m’évertuais à faire disparaitre de ma peau les vestiges de la nuit passée. En moins de temps qu’il faut pour le dire je suis dans la chambre en sous-vêtement tentant de mettre la main sur mes souliers. Debout au pied du lit fin prêt je regarde l’œuvre de mon savoirfaire se reposer comme un enfant. Elle doit bien avoir 19 ans. Mais qu’elle âge a-t-elle maintenant que j’y pense, je ne me rappelle pas le lui avoir demandé. Devrais-je la réveiller pour lui dire que je m’en vais ? À quoi bon, d’ailleurs qui a envie de conter fleurette à cendrillon une fois la magie de minuit passée ? J’opte finalement pour une note sur la table de chevet ainsi qu’un peu d’argent pour le transport. La situation me ■ ■ ■ infosescapde@gmail.com

gêne un peu mais je me convaint qu’elle comprendra. Je me précipite vers la porte prenant le soin bien sûr de bien mettre en évidence l’écriteau « Do not disturb » et je me rue vers le parking pour récupérer ma voiture. Parvenu au volant de cette dernière je récupère mon téléphone dans ma boite à gant, fermée bien évidemment. Je vérifie mentalement que je n’ai rien oublié. - Zut juste une dernière chose ! Avant de reprendre le train-train de ma vie quotidienne je passe à mon doigt l’alliance que j’avais mis de côté dans la poche intérieur de ma veste, fin prêt pour rentrer à la maison auprès de ma femme et de mes deux filles. Elle doit se faire un sang d’encre la pauvre, mais elle sait que je passe souvent la nuit au bureau pour boucler les rapports à la fin du mois. Je dois quand même penser à une histoire plausible pour n’avoir pas été joignable, ce n’est pas un problème pensais-je en mettant le contact, on trouve toujours une histoire… CASIMIR Wendy Wladimir.



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