xxxiii Une nouvelle constitution a été adoptée, mais la situation politique reste fragile. De 2001 à 2005, l’efficacité de l’État s’est améliorée progressivement du fait que les groupes armés coopéraient les uns avec les autres dans le cadre d’une constitution provisoire. Pour rendre le gouvernement plus efficace et responsable, une nouvelle constitution a été approuvée par référendum et promulguée en février 2006, ouvrant ainsi la voie aux premières élections démocratiques en 40 ans. Cependant, bien que la Constitution ait mandaté le renforcement des gouvernements provinciaux, la présidence joue un rôle prédominant. Ni les institutions de l’État, ni la force de maintien de la paix de l’ONU ne sont assez fortes pour protéger la population contre la violence. Il y a de grandes insuffisances dans les politiques de l’État : les politiques annoncées publiquement ne sont pas mises en œuvre, et les budgets approuvés par le Parlement sont contournés par des procédures dites de dépenses « urgentes ». En outre, les agences gouvernementales sont gérées comme des entités souveraines, et non comme des institutions de l’État ; les agences de recouvrement des recettes ne sont payées que pour récupérer les impôts et non pour la prestation de services. Finalement, certains organismes publics demandent le paiement de services qu’ils ne délivrent plus. La Constitution a été modifiée en janvier 2011, renforçant la position du président, mais la situation politique reste fragile. Les prochaines élections sont prévues en novembre 2011. Cette fragilité a été révélée en 2009 quand la RDC a connu simultanément un choc exogène (dans le prix des produits alimentaires) et un choc endogène (au niveau de la sécurité). En 2009, les exportations de biens et de services non facteurs ont baissé de 30 %. Les importations ont diminué de 40% avec le tarissement des sources du financement. Au début de février 2009, les réserves de devises brutes étaient quasiment épuisées. Dans le même temps, les autorités congolaises ont fait face à une rébellion au NordKivu. En réponse, les autorités ont pris des mesures radicales et signé un accord avec le Rwanda comprenant des dispositions visant à intégrer les rebelles du Nord-Kivu dans l’armée régulière. La politique économique a été ajustée pour satisfaire aux exigences de l’Initiative des Pays Pauvres très Endettés (PPTE), ce qui a permis au pays de bénéficier d’un allègement de la dette de 12 milliards de dollars U.S. La vulnérabilité révélée par la crise de 2009 continue d’influer sur le comportement de ceux qui contrôlent ou exercent le pouvoir. Dans la seconde moitié de 2009, les pressions externes se sont atténuées avec la hausse des prix des produits miniers. En 2010, les exportations et les importations de biens et de services non facteurs ont dépassé les chiffres de 2008 de 26 % et 14 % respectivement, suivant la tendance d’après-guerre. Toutefois, l’incertitude a perduré en raison des vulnérabilités économiques et de sécurités révélées par la crise. Depuis celle-ci, les autorités nationales, très décriées, ont remis en cause les relations contractuelles avec les entreprises internationales dans le secteur des ressources naturelles, et ont très mal traité les entreprises de télécommunications. Des obstacles supplémentaires au commerce transfrontalier ont été introduits, ce qui s’est