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Une déclaration d’amour

Soudain c’était clair : j’allais appeler mon livre « Glacier, mon amour ». Pourquoi cela ?

Une forte expérience a marqué le début de cette histoire d’amour. En 2007 j’avais invité des amis espagnols à découvrir le glacier du Trient en Valais. Mais voilà que le glacier avait disparu de l’endroit où se trouvait autrefois une belle bouche de glacier. Cela m’a fait beaucoup de peine. À ce momentlà, je débutais comme artiste visuelle indépendante, après avoir arrêté mon travail de correspondante à Madrid pour une maison d’édition. Comment allais-je pouvoir dénoncer le changement climatique artistiquement ?

J’ai commencé à rendre visite à quelques glaciers chaque été. Je m’approchais d’eux, aux endroits où ils montraient le mieux leur recul : au bout de leur langue. Je photographiais tout en été, puis, en hiver, je travaillais avec ce matériel à Madrid. J’ai abordé ce sujet, animée par des sentiments et non pas en utilisant des critères scientifiques ou systématiques. Je me suis occupée de ‘mes’ glaciers, comme s’ils étaient des êtres souffrants. C’est ainsi qu’est né mon amour pour les glaciers. Ce qui donne de la valeur à l’amour, c’est la fidélité. Il y a bien des années que je vis des rencontres très personnelles avec des glaciers en plein dégel. C’est de cela dont je parle dans ce livre.

Très jeune déjà, j’étais fascinée par les paysages de montagne. Je me sens heureuse dans ce monde sublime et si puissant. Les glaciers, masses de glace vivante, et toujours en mouvement, en font partie. Ils ne provoquent, pas seulement chez moi, des sentiments intenses. Depuis des temps immémoriaux, les populations montagnardes en ont eu peur. Ils menaçaient les hommes, le bétail, les villages et les pâturages. Ce n’est que lorsque les Anglais découvrirent les glaciers comme attraction touristique, qu’on a commencé à lancer un regard positif sur ces géants rampants. Aujourd’hui, en Suisse, des centaines de milliers de personnes jouissent des montagnes dans leur temps libre. Les Alpes, avec leurs sommets et leurs glaciers, sont la principale attraction touristique de notre pays. Quel dommage, que les glaciers, un important symbole de ce paradis naturel, disparaissent.

Nicole Herzog-Verrey

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