Voyageurs en Europe du Nord

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VOYAGEURS EN EUROPE DU NORD

SUÈDE NORVÈGE FINNMARK FINLANDE LAPONIE FINLANDAISE DANEMARK ÎLES FÉROÉ ISLANDE GROENLAND PAYS BALTES

Les Cités des Voyageurs

Paris 2e

55, rue Sainte-Anne

+33 (0)1 42 86 16 00

Bordeaux

35, rue Thiac

+33 (0)5 57 14 01 48

Bruxelles

23, chaussée de Charleroi

+32 (0)2 543 95 50

Genève

19, rue de la Rôtisserie

+41 (0)22 519 12 10

Grenoble

16, boulevard Gambetta

+33 (0)4 76 85 95 90

Lausanne

Rue du Grand-Chêne 6

+41 (0)21 519 10 65

Lille

147, boulevard de la Liberté

+33 (0)3 20 06 76 25

Londres

First Floor

111 Upper Richmond Road, Putney (SW15 2TL)

+44 (0)20 7978 7333

Lyon 2 e

5, quai Jules-Courmont

+33 (0)4 72 56 94 56

Marseille 1 er

25, rue Fort-Notre-Dame

+33 (0)4 96 17 89 17

Montpellier

8, rue du Palais des Guilhem

+33 (0)4 67 67 96 30

Montréal

295, rue de la Commune Ouest

+(1) 514 722 0909

Nantes

13, rue du Moulin

+33 (0)2 40 20 64 30

Nice

4, rue du Maréchal Jo re

+33 (0)4 97 03 64 64

Québec

540, rue Champlain

+(1) 418 651 9191

Rennes

31, rue de la Parcheminerie

+33 (0)2 99 79 16 16

Rouen

17-19, rue de la Vicomte

+33 (0)2 32 10 82 50

Strasbourg

16, rue Sainte-Barbe

+33 (0)3 88 15 29 48

Toulouse

26, rue des Marchands

+33 (0)5 34 31 72 72

Zurich

Löwenstrasse 11

+41 (0)44 503 52 60

Voyageurs en Europe du Nord

01 42 86 17 60

Retrouvez toutes nos idées de voyage sur voyageursdumonde.com

Magnétique. La raison de l’attractivité des pays d’Europe du Nord serait-elle purement physique ? Pas seulement, à en croire tous ces regards dirigés vers le septentrion. Qualité de vie, épanouissement personnel et familial, rythme de travail, parité, écologie, design, gastronomie: les pays nordiques donnent le cap, toujours avec discrétion. Et ceux qui s’agacent parfois de ce côté “bon élève”, critiquant l’aspect froid du climat et des caractères, semblent aujourd’hui à court d’arguments.

D’abord, parce que des villes comme Stockholm, Copenhague, Bergen ou Reykjavik démontrent depuis des années leur subtile capacité à réchauffer l’ambiance, et font preuve d’une grande créativité.

Ensuite, parce que l’intérêt de ces pays ne se limite pas à la magie des hivers, il réside aussi dans la douceur des étés. Enfin, il faut voyager sur ces terres pour saisir que la recette du bonheur nordique – dont les ingrédients sont le “friluftsliv” norvégien, la vie au grand air, et le “sisu” finlandais, la force intérieure – se tient sous vos yeux.

JEAN-FRANÇOIS RIAL

Pdg de Voyageurs du Monde

Sommaire

Voyageurs en Europe du Nord 4

Cartographie

L’Europe du Nord en un clin d’œil.

6

L’esprit

Voyageurs du Monde

Notre façon d’aborder le monde.

8

Les services

Nos attentions pour voyager en toute fluidité.

12

Portfolio

Les paysages XXL, immuables et tranquilles, de l’Islande.

20

Book lovers

Une sélection des libraires

Voyageurs du Monde

22 La Suède

Retour à l’essentiel et à la nature : la Suède partage sans compter.

30

Portrait

Qui est le Finlandais

Alvar Aalto, figure majeure de l’architecture et du design du XXe siècle ?

La

Norvège

Entre fjord, collines et villages de pêcheurs, une douceur de vivre palpable.

44 Le Finnmark

Sur les terres lapones, ce comté de l’extrême ouvre les portes d’un monde insaisissable.

46

Pop culture

Le feu sous la glace : des figures attachantes qui réchauffent le cœur.

50 La Laponie finlandaise

Aux confins du Grand Nord, un paysage boréal qui hésite entre rêve et réalité. Le père Noël y aurait élu domicile…

54

La Finlande

Paradis immaculé en hiver, la Finlande se pare aux beaux jours de la chaude lumière du soleil de minuit, irradiant ses forêts épaisses et ses lacs infinis.

56

City guide – Copenhague

Virée dans une ville verte, en phase avec l’époque et ses enjeux environnementaux.

62

Les Îles Féroé

Territoire austère, battu par les vagues et les vents, l’archipel cultive l’heimablídni, ou “l’hospitalité à la maison”.

68

L’Islande

Au pays des elfes, des Vikings et des polars, là où nature rime avec démesure.

76

Le Groenland

Dépaysement absolu et fascination totale pour cette île-continent, la plus grande de l’Arctique.

78

Les Pays baltes

Vilnius, Riga et Tallinn : trois capitales à l’énergie vivifiante.

84

L’usage du monde

Dix mots ou expressions à connaître pour bien fraterniser avec nos voisins septentrionaux.

Cartographie

Mer de Barents

Akureyri

Eski örður Ísa örður Húsavik Egilsstaðir

Egilsstaðir

Akureyri

Sauðárkrókur ISLANDE Tórshavn

Sauðárkrókur

Borgarnes REYKJAVÍK

Akranes

Eski örður Ísa örður Húsavik

Keflavík Grindavík Selfoss

Borgarnes

Akranes

REYKJAVÍK

Keflavík Grindavík Selfoss

Joensuu
Suonenjoki
Steinkjer

Ostrov

Narva

Imatra

Rèzekne

Kohtla-Järve

Mikkeli

Lappeenranta

Kouvola Varkaus

Heinola

Jyväskylä

Jämsä

Lahti

Tampere Vantaa

Pori

Vaasa

Hämeenlinna

Huittinen Rauma Forssa Minämäki

HELSINKI

Espoo

Turku

Rakvere Haapsalu Paide

Tartu

Viljandi

Valga Vòru

LETTONIE ESTONIE

Pärnu

Jèkabpils

Valmiera

Daugavpils

Kuressaare

Ventspils

Mariehamn

Norrtälje

Örnsköldsvik

Kramfors

Härnösand

Sundsvall

Krokom

Åre

Stjørdal Levanger

Östersund

Hudiksvall Söderhamn

SUÈDE

Sandviken

Gävle

RÌGA TALLINN STOCKHOLM

Uppsala

Avesta

Mora

Västerås

Falun

Borlänge

Eskilstuna

Karlskoga

Karlstad

Örebro

Linköping

Visby

Jùrmala

Jelgava

Saldus

Liepàja

Västervik

Mjölby

Oskarshamn

Nässjö

Kalmar

Växjö

Panevėžys Kaunas

LITUANIE

Šiauliai Klaipėda

Utena Tauragė

VILNIUS

Alytus Marijampolė

Russie

Biélorussie

Karlskrona

Karlshamn

Helsingborg Nyköping

Mariestad

Skövde

Jönköping

Rønne

Uddevalla Trollhättan

Kungälv

Göteborg

Kungsbacka

Halmstad

Kristianstad

Trelleborg Ängelholm

Malmö

Trondheim Moss Lillehammer

Støren Røros

NORVÈGE

Kristiansund

Molde

Hermansverk Voss Hamar

Bergen

Grimstad Kongsvinger

Lillestrøm

OSLO

Halden Fredrikstad

Tønsberg

Skien Drammen

Notodden

Porsgrunn

Hjørring

Frederikshavn

Helsingør

Randers

Aalborg

COPENHAGUE

Hillerød Roskilde

Sorø

Nykøbing

Stavanger

Haugesund

Arendal Flekke ord

Kristiansand

Mandal

DANEMARK

Århus

Viborg

Silkeborg

Horsens

Ringkøbing Herning

Kalundborg

Kolding Vejle

Esbjerg

Odense

Ribe

Åbenrå

Allemagne

conseillers, dont 17 sur l’Islande, 4 sur le Groenland, 16 sur la Norvège, 14 sur la Suède, 15 sur la Finlande, 5 sur le Danemark et 5 sur les Pays baltes. Passionnés venus de tous les horizons ou natifs du pays, ils sont une formidable source d’inspiration.

250 26 L’esprit Voyageurs du Monde

nationalités représentées chez nos salariés. Une façon d’insu er une vision du monde respectueuse des di érences culturelles. di érence. Le budget que vous fixez avec votre conseiller sera respecté au plus juste. Une fois votre devis validé, aucuns frais supplémentaires ne sont à prévoir.

Chaque jour, nos conseillers spécialisés par pays ou par région créent des expériences uniques, doublées d’une pléiade de services haut de gamme. Aborder le monde par son envers, dévoiler le véritable visage des destinations, composer des voyages personnalisés selon les envies de chacun : tel est l’esprit de Voyageurs du Monde.

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concierges dans le monde, dont 2 en Islande, 3 en Norvège, 1 en Suède, 1 en Finlande, 1 au Danemark, 1 auGroenland, 2 aux Pays baltes veillent sur vous et exaucent vos souhaits à chaque instant.

100 %

carbone absorbé

La totalité des émissions de CO2 liées à nos voyages est absorbée grâce à divers projets de reforestation dans le monde.

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pays, des grands classiques aux régions plus confidentielles, Voyageurs du Monde vous emmène partout.

Cités des Voyageurs : 13 en France, 3 en Suisse, 1 en Belgique, 1 à Londres et 2 au Canada. Des lieux accueillants où le voyage commence déjà.

arbres plantés chaque jour: une action parmi les nombreux projets environnementaux et humanitaires soutenus par notre fondation Philippe Romero Insolite Batisseur Foundation.

maisons Voyageurs qui racontent chacune une part de l’histoire du pays. Le Steam Ship Sudan et la Flâneuse en Égypte, la Villa Bahia au Brésil, la Villa Nomade à Marrakech et la Satyagraha House à Johannesburg.

Voyageurs en Europe du Nord

Conciergerie

Dans chaque pays d’Europe du Nord, Voyageurs du Monde met à votre disposition une conciergerie francophone parée à satisfaire à vos demandes de dernière minute. Ces intermédiaires en or sont rodés à tous types de situation. Dotés d’un solide réseau local, ils savent anticiper et proposer des solutions en un temps record. Urgences logistiques (panne, annulation de vol, réservations) ou précieuses recommandations, un véritable atout pour voyager tranquille.

Like a friend

La meilleure façon imaginée par Voyageurs du Monde pour aller à l’essentiel d’une ville européenne ou l’un de ses quartiers consiste à vous faire accompagner par un habitant francophone. La découverte prend alors un tout autre goût, orientée selon vos envies ou sur un thème particulier dont votre hôte maîtrise les ficelles (architecture, design, art, histoire, gastronomie…). Unpoint de vue local irremplaçable.

© Beya Rebaï

Les services Voyageurs du Monde

Ring the bell

Réserver la bonne table, obtenir une visite privée, trouver une baby-sitter: notre conciergerie francophone locale répond in situ à vos envies. Son rôle est aussi d’anticiper vos attentes et de vous suggérer des idées.

Like a friend

Un(e) habitant(e) des lieux propose une balade informelle, adaptée à vos centres d’intérêt. Partageant conseils et bonnes adresses, vous êtes informé sur les mœurs locales. Un moment décontracté et enrichissant.

Fixeur

Destiné à apporter un éclairage pointu (politique, religieux, économique, social) sur la destination, ce correspondant local vous ouvre les arcanes du pays. Pour un voyage ponctué de rencontres rares, obtenues grâce à un solide réseau.

Zéro carbone

Pour lutter contre le réchau ement climatique, Voyageurs du Monde a développé un outil aérien spécifique et participe à des projets de reforestation qui permettent l’absorption carbone sur la totalité des voyages.

Assistance 24/24

Jour et nuit, quel que soit le décalage horaire, l’assistance vous aide à trouver une solution aux aléas logistiques, administratifs, médicaux, voire mécaniques. Avant le départ, vous pouvez échanger avec notre médecin Voyageurs.

Dans la poche

L’app Voyageurs du Monde reprend le déroulé jour par jour de votre voyage, et le détail de vos hébergements. Elle joue lesguides malins en compilant des adresses personnalisées et géolocalisées par genre (restaurants, boutiques, musées…).

Réservation de tables

Adresses gastronomiques, spots préférés des locaux, haute saison, Voyageurs du Monde anticipe et réserve votre table à l’avance. Des lieux testés et approuvés à retrouver sur l’app et dans votre carnet de voyage.

Wifi nomade

Même coupé du monde, rien n’interdit de communiquer. Sur certaines destinations, un mini-routeur wifi (ou une eSIM) est mis à votre disposition pour connecter jusqu’à 5terminaux au réseau (1GO/jour inclus).

Welcome!

Arrivée matinale ou départ tardif, Voyageurs du Monde négocie avec vos hôtels afin que vous obteniez/conserviez votre chambre à votre convenance. Sur certaines escales, une chambre à la journée peut être prévue.

Assurance dédiée

Gérer les problématiques d’assurances devient très vite insupportable lorsque l’on subit déjà le stress de l’incident.

L’équipe dédiée Voyageurs du Monde s’occupe des démarches à votre place: réactivité, fluidité et “destress” garantis!

Départ simplifié

Pré-seating; cartes d’embarquement reçues la veille ; sur demande, enregistrement de vos bagages à domicile à Paris et dans le 92 (sur vol aller Air France et au départ de CDG uniquement) et transferts aéroports… : vos formalités réglées en un clin d’œil.

Fast-track aéroport

À Roissy-CDG, passage prioritaire (enregistrement, contrôles) inclus au départ pour les passagers de vols long-courriers (sur demande). Notre assistance vous accompagne jusqu’à l’embarquement.

Accès aux salons lounge

Au départ de CDG, sur les vols éligibles, notamment ceux d’Air France, même en classe éco, le lounge vous est ouvert. Un autre salon peut vous être réservé : les contrôles (police et sûreté) y sont e ectués en privé. Enregistrement, carte d’embarquement et accès direct au pied de l’avion sont prévus pour vous.

Miles cumulés

Chaque voyage réservé chez Voyageurs du Monde permet de cumuler des miles sur le programme Flying Blue. Un bonus de 1000 miles lors des trois premiers voyages et de 10000 miles à partir du quatrième.

Le voyage désorganisé

Le quotient émotionnel

Décider en temps réel de la suite de son voyage, modifier son itinéraire le jour même, écourter une étape, en prolonger une autre, changer de cap: à Copenhague, en Islande, à Tallinn ou ailleurs, Voyageurs du Monde vous propose d’explorer un nouveau concept. En lien direct et permanent, votre conseiller et notre conciergerie francophone sur place vous assistent afin de concrétiser vos demandes, selon ce que vous ressentez (de positif ou négatif) à l’instant T.

BALADE HYPER

Fasciné par l’Islande et ses lumières, le photographe Salva López saisit une nature à l’énergie tellurique, vive et mystérieuse. Dans cet infiniment grand, de discrètes silhouettes surgissent, petits points sombres dans l’image, comme pour souligner davantage encore la toute-puissance de ces paysages XXL, immuables et tranquilles.

Book lovers

La neige d’Islande, les traditions culinaires des pays scandinaves, la conscience écologique face à ces grands espaces sublimes mais menacés…: un panorama culturel exaltant mis en lumière par les libraires Voyageurs du Monde.

Beau livre Snjór de Christophe Jacrot Hartpon

Comment photographier l’hiver en Europe? Christophe Jacrot répond par ce livre élégant, hors format (40×32cm), impeccablement édité. Inspiré par les neiges de l’Islande et ses grands espaces, il nous fait partager à travers ces clichés épurés des moments rares et hors du temps. Des paysages parfois abstraits, mais toujours surprenants et d’une beauté à couper le sou e.

BD Et il foula la terre avec légèreté de Ramadier/Bonneau Futuropolis

Une histoire de rencontres, de paysages et de conscience. Voilà l’épopée d’Ethan, ingénieur au service d’une compagnie pétrolière envoyé en Norvège, au-delà du cercle polaire arctique, où un gisement a été découvert… Une fable moderne, aux traits sobres et à la force visuelle sidérante, inspirée du philosophe Arne Næss, fondateur du mouvement de “l’écologie profonde”.

Roman

De pierre et d’os de Bérengère Cournut

Le Tripode

Le quotidien d’une jeune Inuit, Uqsuralik, qui a tout perdu, et surtout sa famille, suite à une rupture de la banquise. Une vie entièrement dépendante d’une nature hostile mais généreuse à la fois. L’auteure livre ici le résultat de plusieurs mois de recherches dans les archives du fonds polaire Jean-Malaurie et de l’institut Paul-Émile-Victor. Une immersion très réaliste doublée d’une écriture simple et poétique.

Abécédaire

Dictionnaire insolite…

Divers auteurs

Cosmopole

Les éditions Cosmopole ont eu la bonne idée de créer cette collection de petits livres, parfaits pour découvrir un pays à travers des mots-clés représentatifs de la culture du pays. Histoire, littérature, cinéma, gastronomie, vie quotidienne, mythologie…: tout y est! Il existe aujourd’hui une cinquantaine de titres disponibles, dédiés à l’Europe du Nord (Norvège, Finlande, Suède…), mais aussi à de nombreuses autres destinations.

Cuisine

La Cuisine des pays nordiques de Magnus Nilsson

Phaidon

Magnus Nilsson, chef suédois de renommée internationale, a sillonné les pays scandinaves, se documentant, interrogeant les producteurs et les cuisiniers locaux pour nous proposer ce panorama très complet et passionnant des di érentes cuisines des pays nordiques. Un magnifique ouvrage qui regroupe recettes, ingrédients, techniques de préparation, traditions culinaires, le tout illustré par des photographies prises par le chef lui-même.

La librairie Voyageurs du Monde

Un passage obligé ! On y trouve tout pour préparer son voyage. Cartes géographiques, atlas, guides, albums photo, littérature d’aventure, polar, bd… Nos libraires passionnés sont là pour vous orienter et vous conseiller. 48, rue Sainte-Anne, Paris IIe

Culture à la page

Froids polars

Depuis 2006 et la sortie en France du premier tome de Millénium –Les hommes qui n’aimaient pas les femmes, on assiste à un véritable phénomène. La littérature policière nordique n’en finit pas de captiver. Public de connaisseurs ou nouveaux venus, les lecteurs sont comme pris au piège de ces lectures addictives. Atmosphère étrange, personnages tourmentés, a aire sordide à démêler sur fond de critique sociale et écriture ciselée sont les composantes clés d’un genre qui a la particularité de s’étendre à tous les pays scandinaves –des Suédois Henning Mankell et Camilla Grebe aux Norvégiens Jo Nesbo et Gunnar Staalesen, en passant par les Islandais Arnaldur Indridason ou Yrsa Sigurdardóttir… Particulièrement cinégénique, il attire aussi les foules dans les salles obscures –la trilogie Millénium (encore elle), du romancier suédois Stieg Larsson, s’est écoulée à des millions d’exemplaires avant d’être adaptée au cinéma et le tome1 a même fait l’objet d’un remake américain en 2011, avec Daniel Craig et Rooney Mara dans les rôles principaux. Alors, le polar scandinave: mieux qu’un guide de voyage?

© Beya Rebaï

La Suède

DALÉCARLIE — BOHUSLÄN — VÄRMLAND

GÖTEBORG — STOCKHOLM

Un retour à l’essentiel. C’est la promesse tenue d’un pays qui élève au rang de loi l’accès à la nature. De la matière –forêts denses, lacs féeriques, villages de pêcheurs–à la magie incandescente du ciel dans son festival d’aurores boréales, la Suède partage sans compter.

En Suède, on aime tellement lanature, qu’on la partage sans limite. L’“allemansrätten”, littéralement “liberté d’errer”, est le droit légal de chacun à jouir de la nature, planter sa tente où bon lui semble, piqueniquer au bord d’un lac, cueillir des baies ou des champignons. Leitmotiv national, elle déploie des paysages d’une pureté rare. On y apprend à vivre au rythme de saisons bien marquées: un été bref mais généreux, dont on savoure chaque instant; un hiver long et rude, qui ralentit le cours de la vie et invite à profiter intensément de chaque moment de chaleur, littérale et humaine. À l’ouest, c’est la Dalécarlie. Région de petites montagnes, tapissée de denses forêts de sapins et de bouleaux, de lacs féeriques, et parsemée de villages au charme pittoresque incarnés par Tällberg ou Skinnskatteberg.

Une région si authentique qu’elle sert souvent de vitrine au pays tout entier. Qui n’a jamais entendu parler de ces vastes étendues où se reflètent quelques nuages cotonneux? De ces rivages lacustres bordés de chalets au rouge si reconnaissable, rouge du cuivre de Falun, extrai depuis un millénaire des entrailles

de la terre? De cet emblématique petitcheval de bois aux couleurs vives, toujours fabriqué à la main? Pour rejoindre la côte du Bohuslän, on traverse une autre contrée continentale, le Värmland, moins touristique, malgré des espaces tourmentés et grandioses où alternent conifères et eau douce. Il s’o re même le luxe d’une mer intérieure, le lac de Vänern, aux mensurations peu égalées en Europe. À quelques encablures de la frontière norvégienne, la réserve naturelle de Glaskogen, ses 80lacs et sa végétation abondante donnent de beaux motifs à l’émerveillement et au safari en forêt. L’œil curieux, a ûté ou novice, guette le castor, le renard et l’élan, nonchalant maître des lieux.

Göteborg, la “petite Londres” L’eau douce laisse peu à peu la place aux flots salés de la mer du Nord, et à une côte de rochers de granit lisses sculptés par le temps et les éléments. Tel un fil conducteur, le rouge des chalets se retrouve ici sur les cabanes de pêcheurs héritées des siècles passés, à Käringön, Fjällbacka, ou Grebbestad d’où provient la grande majorité des huîtres de Suède.

Musées, restaurants, design, voisinage insulaire: Göteborg résume à elle seule l’art et la douceur de vivre suédois.

À côté de ces bourgades miniatures, Göteborg fait figure de géante, bien qu’elle allie avec brio les charmes d’une petite cité aux plaisirs d’une grande. Deuxième ville du pays, plus grand port de Scandinavie, la “petite Londres” rivalise sérieusement avec Stockholm et résume à elle seule l’art et la douceur de vivre suédois. C’est pour ses nombreux musées, pour la créativité déployée dans ses restaurants, pour sa passion du design qu’on l’apprécie, mais aussi pour son voisinage insulaire où l’on s’abandonne aux coquillages et crustacés, délices à déguster avec vue. Accessible depuis le littoral escarpé, l’archipel du Bohuslän et son millier d’îles, merveilleux terrain de jeu pour les kayakistes en herbe.

Abisko: chef-d’œuvre lapon

VOYAGEURS DU MONDE

De l’hiver à l’été, de Stockholm aux îles du Bohuslan, Voyageurs du Monde propose une vaste exploration de la Suède, toujours bordée de rencontres et d’activités personnalisées.

Puis les skis remplacent le canoë. Il règne en Laponie un silence assourdissant, et, l’hiver, un froid auquel on n’est jamais préparé. Sur ces terres extrêmes et extrêmement vastes se dessine le relief des montagnes les plus hautes de Suède, des lacs, des forêts, des cascades et des îles par centaines –le parc national d’Abisko résume à lui-seul l’ampleur du chef-d’œuvre lapon. Le calme est absolu, troublé de temps à autre par le craquement mat de la neige sous le pas, le chuintement des patins d’un traîneau, l’aboiement lointain d’un chien en pleine course… Ce territoire se traverse en toutes saisons. Été comme hiver, les conditions, inédites, renvoient l’humain à ses instincts les plus élémentaires. Mais le jeu et la luminosité, sublime, en valent la chandelle. D’incandescent au soleil de minuit, le ciel se fait psychédélique, alors délicieusement marbré de couleurs fluorescentes. Les yeux s’écarquillent, et l’on reste muet face à ce phénomène que l’on n’explique pas, mais dont le nom résonne comme le dernier vers d’un poème: aurore boréale.

Stockholm, classique et créative Si Stockholm pouvait se raconter, elle le ferait autour de la fika, une pause café-pâtisserie que l’on s’accorde au nom du plaisir. Capitale littorale, elle étale ses îles-quartiers entre le lac Mälar et la mer Baltique. Une sorte de sérénité permanente contraste avec l’incroyable énergie qui anime les rues et les cafés. Gamla Stan, la vieille ville, son palais royal, ses ruelles pavées, ses églises et ses sept cents ans d’histoire, côtoie la bohème Södermalm, ancienne banlieue minière où pullulent boutiques vintage et galeries d’art. Le célèbre design scandinave a investi les vitrines et restaurants d’Östermalm. Une créativité sobre, épurée et souvent écolo qui s’invite sur l’une des scènes gastronomiques les plus dynamiques d’Europe. Une “nouvelle cuisine” – étoilée ou non – qui s’appuie souvent sur des classiques, le hareng en tête, et une authenticité toute suédoise.

In the mood

La Suède réinvente l’été au bord du lac, la cabane traditionnelle se mue en hutte design, et les adresses pour respirer loin des foules foisonnent. La tranquillité se cultive sur la côte sauvage du Bohuslan –îles de granit et villages de pêcheurs aux cabanons cramoisis où il fait bon passer la nuit. Randonner sur Nordkoster, sillonner Sydkoster à vélo, voyager dans l’âge du bronze à Tanum. Plus au nord, la Laponie suédoise ne compte pas moins de huit saisons et autant de raisons de visiter la région. Dans tout le pays, la nature est aux premières loges jusque dans sa capitale lacustre. Pour aborder Stockholm, il faut suivre le sillage d’un habitant francophone, il vous ouvre les portes des quartiers en vogue qui abritent d’élégantes maisons historiques reconverties en hôtel trendy. On retient où il faut bruncher après le marché d’Östermalm, et patiner en plein air, naviguer vers l’île aux Plumes, et danser jusqu’à l’aube à Stureplan.

PLACE TO BE

Goût exquis au Ett Hem, grande maison du quartier nord de Stockholm reconvertie en hôtel élégant mêlant mobilier ra né, objets design et douces couleurs. Sur l’île de Gotland, on choisit le photogénique Hotel Stelor. Côté nature, on opte pour les chambres flottantes d’Arctic Bath, hôtel éco-friendly cinqétoiles.

La Maison-atelier d’Alvar Aalto, à Helsinki.

ALVAR AALTO

Architecte de l’organique

Figure majeure du design du XXe siècle, le Finlandais est à l’origine d’un courant moderniste inspiré par la nature, qui trouve aujourd’hui un nouvel écho à travers le monde.

Ce n’est pas la première référence qui vient à l’évocation de son nom. L’anecdote est pourtant significative de l’impact de l’œuvre d’Alvar Aalto (1898-1976) à travers le monde et le temps: le père du modernisme organique aurait indirectement influencé l’histoire du skateboard outre-Atlantique. En 1948, à Noormarkku, au nord du pays, Aalto réalise pour ses mécènes Maire et Harry Gullichsen, la villa Maiera. Reprenant l’esprit de sa propre maisonatelier d’Helsinki conçue en 1936, la villa s’intègre à l’environnement, gomme les frontières avec le dehors, laisse entrer par de grandes baies vitrées le soleil et la forêt, s’enveloppe de bois et de pierre pour parer les rudesses de l’hiver. Aalto y ajoute une inédite piscine en forme de haricot. Son ami et admirateur Thomas Church reprendra l’idée pour créer le bassin du Donnell Garden, en Californie. Déclinées par milliers, ces piscines réniformes, symboles de la “good life”, deviendront lors d’une sécheresse en 1975 un terrain d’expression inédit pour les skaters californiens.

Améliorer la société et le sort de l’individu

Plus concrètement, les lignes de la villa Maiera marquent un tournant dans la carrière de l’architecte. Aalto rompt ici définitivement avec la rigueur du modernisme européen dictée par LeCorbusier et Walter Gropius. En 1948, le nom du Finlandais résonne à peine à l’étranger, notamment en France avec la maison Louis Carré, dans les Yvelines. Chez lui, sa notoriété rayonne avec des réalisations marquantes comme la bibliothèque de Viipuri (devenue Vyborg, en Russie, en raison d’un changement de frontière) ou le sanatorium de Paimio, chef-d’œuvre du modernisme, qui reste sans doute son ouvrage public le plus iconique. Dans ce vaisseau de béton et de verre, le jeune capitaine Aalto, secondé par sa femme Aino, ancre les trois premiers piliers de son œuvre : fonctionnalisme, humanisme et sens du détail. De la distribution des ailes à l’ensoleillement passant par la couleur des plafonds, tout est pensé pour le

bien-être des malades. Déjà persuadés que l’architecture et le design peuvent améliorer la société et le sort de l’individu, Aalto et son épouse conçoivent aussi chaque élément du lieu: des lavabos ovoïdes absorbant le bruit de l’eau, une série de luminaires non éblouissants, des poignées de porte bienveillantes, et un mobilier adapté aux convalescents. O rant une inclinaison favorable à la respiration, le fauteuil Paimio, au cadre de bouleau cintré, deviendra une icône du design du XXe siècle et l’une des pièces maîtresses d’Artek, la maison d’édition fondée par les couples Aalto et Gullich en 1935, dans le but de démocratiser les objets d’art. Par d’autres créations sans angle, dont le célèbre vase Savoy évoquant un lac, Aalto (la “vague” en finnois) affirme le dernier fondement de son œuvre: l’influence de la nature. Les lacs, forêts et montagnes qui peuplent l’âme finlandaise rejaillissent jusque dans ses dernières réalisations, dont la maison Finlandia (1971), cathédrale minérale abritant un temple de la musique, à Helsinki. “La forme doit avoir un contenu, et ce contenu doit avoir un lien avec la nature.”

Motto d’un homme persuadé que l’alliance du design et de la nature crée une société plus humaine. Près d’un demi-siècle après sa disparition, l’esprit du “mage nordique” résonne dans l’architecture de récentes réalisations tels la chapelle du Silence, un cocon de bois réalisé par le jeune cabinet KS2, ou encore le Kulttuurisauna de Tuomas Toivonen et son épouse Nene Tsuboi, qui avec ses murs blancs, de grandes poutres, un éclairage tamisé et la vue plongeante dans la mer d’Helsinki rendent naturellement hommage au maître.

VOYAGEURS DU MONDE

Entre sa maison et son atelier d’Helsinki ; le musée et les bâtiments de Jyväskylä, sa ville natale ; la maison expérimentale de l’île de Muuratsalo et le sanatorium de Paimio, parcourez la Finlande sur les traces de l’architecte Alvar Aalto.

De gauche à droite et de haut en bas : la maison-atelier d’Helsinki ; les mythiques vases d’Alvar Aalto, du croquis (Sketch for a Vase, 1936, Finland, 20th Century) à l’objet design (Blue, Red and Colourless Transparent Glass Vases, 1936-1939).

La Norvège

TRONDHEIM — BERGEN — OSLO LOFOTEN — SPTIZBERG

Discrète Norvège, au passé viking, où la douceur de vivre, entre ord, collines et villages de pêcheurs, est palpable. Des paysages qui ne mentent pas, de la ville-nature Oslo à l’archipel des Lofoten, coin de paradis septentrional.

Le goût du voyage

L’art du kos

Cousin du hygge danois, le kos est un art de vivre 100 % norvégien qui prône l’importance des petits moments de plaisir : une discussion autour d’un goûter, un instant cosy devant la cheminée, ou juste un bon film lové dans son canapé…

Ça joike

Peuple natif du nord, les Sami ont longtemps vu leurs traditions réprimées. Le joik, à la croisée de la musique et du chant, permet la transmission d’un héritage culturel et familial. Les nouvelles générations le mêlent aujourd’hui aux musiques actuelles.

Passé viking

Difficile de dissocier la Norvège de ses racines vikings. La présence de ce peuple païen reste perceptible dans certains aspects du quotidien, notamment des mets traditionnels comme le torrfisk (poisson séché) ou le gamalost (fromage).

Les gaufres

On est loin de la Belgique, pourtant, la gaufre fait partie intégrante du quotidien. Réconfortante et simple, elle se mange salée ou sucrée, mais toujours avec le sourire. Elle est même régulièrement revisitée par des chefs étoilés.

D’abord, un café

Les Norvégiens consomment une quantité effarante de café. Conséquence directe, la grande concentration de coffee-shops dans les villes, où l’on peut l’accompagner d’un délicieux petit pain traditionnel à la cannelle.

© Oystein
Haara

Vallées glaciaires, hauts plateaux, rivières impétueuses, forêts éternelles, rennes, bœufs musqués et ours polaires, faune charismatique. L’homme s’est malgré tout frayé un chemin, et a trouvé sa place dans cette nature sauvage, essayant de la bousculer le moins possible, la vénérant partout et en toute saison. Il a d’ailleurs compris très tôt que c’est sur le littoral que l’on mène la vie la plus douce et y a installé ses principaux bastions: Trondheim, Alesund, Bergen, Oslo.

Oslo, l’inspirante

Incarnation de la douceur de vivre norvégienne, la capitale, blottie entre ord et collines chevelues, est à la fois inspirante et inspirée. Riche en espaces verts, elle n’en bouillonne pas moins de culture, d’art et d’histoire. Ville à taille humaine, elle se découvre au hasard de balades décontractées. Arty, du côté de la futuriste péninsule de Tjuvholmen, au passé sulfureux. Là où, au XVIIIe siècle, l’on châtiait les voleurs, s’élève aujourd’hui, et depuis 2012, le bâtiment du musée d’art contemporain signé Renzo Piano. Le Cri d’Edvard Munch retentit dans les allées de la Galerie nationale tandis que résonnent des éclats de voix gourmands au marché de Mathallen. Ville-nature, Oslo s’apprécie aussi

lorsque l’on s’en éloigne. Direction les îles de la baie –Bleikoya, Gressholmen, Lindoya Vest…– que l’on rejoint en bateau le temps d’une journée; ou le Hadeland, une Toscane scandinave aux paysages bucoliques et creuset artistique surprenant. S’y mêlent les techniques ancestrales de la verrerie et l’innovant musée KistefosMuseet, dont la galerie The Twist s’enroule sur elle-même, avec la forêt et la rivière Randselva pour toile de fond.

Les ords: œuvre suprême des éléments Cette nature que l’on touche du doigt envoûte pleinement une fois sur la route, sillonnant à travers les grands espaces du septentrion. Les forêts au vert puissant, les lacs profonds et les cascades fougueuses habillent ces terres fascinantes. Au bout du chemin, les ords: Lyse ord, Naeroy ord, Hardanger ord, Bjorne ord, Sogne ord… Ces vallées glaciaires façonnées par les millénaires incarnent à elles seules toute la beauté de la Norvège occidentale. S’il ne fallait en voir qu’un, ce serait le Geiranger ord, au sud-ouest du pays. Force paisible du paysage, vertige des profondeurs, œuvre suprême des éléments. On encaisse.

En bas, porté par les eaux émeraude dans lesquelles baleines, phoques et poissons jouent à cache-cache, le voyageur contemplatif lève les yeux sur les parois rocheuses.

En train, une Norvège inspirante

“Alle om bord!” En Norvège, se passer d’une voiture ne limite en rien l’envergure du périple. Le rail lui donne même une dimension nouvelle, aussi vaste que la culture est riche, aussi riche que la nature est exaltante. À travers la vitre défilent d’adorables villages et de lestes rivières, des lacs scintillants et des montagnes emphatiques, des fjords vertigineux et des forêts centenaires. Des panoramas sans fin, verdoyants l’été et enneigés l’hiver – le train s’accommode de toutes les saisons, que l’on toise de haut et qui nous remettent les pieds sur terre.

Après avoir pris le pouls d’Oslo sur fond de fjord, musées et cuisine branchée, on s’en va cheminer dans les profondeurs vallonnées de l’hinterland. Une fenêtre sur la Norvège d’antan, habillée d’églises en bois debout et de chalets aux toits herbus.

Temps fort du voyage : le train panoramique de la Rauma met le cap sur les fjords. Moderne et confortable, le petit convoi doté de larges fenêtres fend les paysages grandiloquents de la vallée du Romsdal. Une projection quasi privée mettant en scène montagnes, ponts, cascades et falaises, à l’instar du mur des trolls, paroi rocheuse de mille mètres – la plus longue d’Europe. Sur zone, on part à l’assaut des sommets traquer les bœufs musqués, fascinantes créatures préhistoriques. Une dernière parenthèse minière, puis terminus à Trondheim, en plein cœur du pays. Car, d’un bout à l’autre du rail, c’est bien de cœur qu’il s’agit.

Tout en haut des falaises s’accrochent de petits villages dont l’isolement préserve
les traditions. Chaque ord a le sien, ou plutôt chaque village a son ord.

Dramatiquement linéaires, des cascades aux noms de légendes y coulent inlassablement: les Sept Sœurs (De Syv Sostrene), le Prétendant (Friaren) ou encore le Voile de la mariée (Brudesloret). Tout en haut des falaises s’accrochent de petits villages dont l’isolement préserve les traditions. Chaque ord a le sien, ou plutôt chaque village a son ord. La tentation est trop grande d’explorer ces panoramas qui semblent dessinés pour le kayakiste et le randonneur.

Pêche et climat miraculeux

À l’orée des ords, trône l’hanséatique Bergen, profondément ancrée dans l’histoire mais pas rétrograde. Parce qu’elle doit son existence à la mer, elle organise ses quartiers autour du port de pêche, où tout a commencé. C’est dans une atmosphère détendue qu’elle déroule ses bâtisses multicolores le long des quais historiques de Bryggen, et le fruit de la dernière pêche sur les étals du marché aux poissons. Le poisson nourrit aussi l’insulaire. Dans l’archipel des Lofoten, au-delà

du cercle polaire, on apprécie le stockfish, des filets de morue séchée, hérité des Vikings. L’histoire d’ici leur est d’ailleurs très liée. À Borg, l’une de leurs maisons, la plus grande jamais découverte, se visite. Miracle de la nature, le Gulf Stream s’érige en protecteur et garantit aux Lofoten un climat plus clément qu’en toute autre terre de ces latitudes. Les villes et villages de pêcheurs, Reine, Hamnoy ou Svolvaer, rouges ou jaunes, leurs pics majestueux et leurs plages sont parmi les plus beaux de cette région, voire de toute la Norvège. On surfe, on skie, on descend des rivières, et l’on admire, bouche bée, ces paysages bruts et authentiques.

VOYAGEURS DU MONDE

Que vous soyez fan de design ou de kayak (et peut-être des deux), notre conciergerie francophone se tient à l’écoute et vous aiguille en direct vers les meilleurs spots du pays.

Spitzberg : dernier arrêt avant le pôle Nord

Plus blanc que blanc. Et froid. L’île du Spitzberg, terre mythique d’aventuriers et de chasseurs de baleines, est la dernière étape avant le pôle Nord. On est aux confins de l’Europe et du champ de nos connaissances. Quelle que soit la saison, l’émotion n’est jamais loin dans cet univers de banquise, glaciers et montagnes gelées, affûtées par les vents. Oasis urbaine et colorée sur fond blanc, Longyearbyen fait figure de refuge pour les curieux de l’extrême qu’elle accueille chaleureusement, sauna aidant.

Derrière les blocs de glace au bleu caractéristique des profondeurs, une faune sauvage et farouche, qui ne se laisse pas toujours observer. Morses, phoques, rennes et oiseaux marins se partagent cette île protégée avec le roi des lieux : l’ours polaire. Apprivoisé, le chien de traîneaux devient l’allié de l’explorateur, et le mène d’un pas toujours volontaire des grottes glaciaires au glacier Nordenskiöld.

© Dagmar Schwelle/LAIF-RÉA

In the mood

Dynamique, séduisante, green À Oslo, la créativité scandinave s’exprime à tout-va –du musée d’art moderne Astrup-Fearnley aux galeries de Tjuvholmen, quartier en pleine transformation, du musée Munch aux lignes futuristes de l’opéra signé par le studio Snohetta (auteur également de l’Under, restaurant ovni sousmarin à Baly, au sud du pays).

Elle flotte aussi bien sur un bateausauna posé sur le fjord, un hôtel trendy installé dans le bâtiment néobaroque d’une ancienne compagnie navale ou dans l’assiette, composée avec les richesses locales: crabe royal et lingue bleu, agneau et chanterelles, fromage givré et framboises des bois… Une invitation par le goût à découvrir la nature généreuse de tout un pays: en bateau sur les ords de Bergen, à la cime des arbres dans la région de Finnskogen, tout à l’est, et encore plus loin dans l’archipel du Svalbard ou jusqu’aux Lofoten.

PLACE TO BE

Au bord du port d’Oslo, l’Amerikalinjen, ancien siège d’une compagnie navale transatlantique, s’est transformé en repaire néobaroque et branché. Suspendue au-dessus de la forêt norvégienne, la cabane Pan Treetop (1) est un refuge moderne au milieu d’une réserve naturelle. Du côté des ords et des Lofoten, l’installation se fait au Holmen et son village de pêcheurs réhabilité.

Le Finnmark

Comté de l’extrême

© Olivier Romano

Au-delà du cercle polaire arctique, au 71e degré nord, une lumière douce e eure les glaciers, des voiles verts ondulent dans le ciel. Si les portes de l’Europe se ferment ici, celles d’un monde insaisissable s’ouvrent en grand.

Le continent européen atteint ici une limite: il n’est pas possible d’aller plus au nord. Le Comté du Finnmark fait partie des terres lapones délaissées par les visiteurs, sans doute trop lointaines. Le climat rude de ces régions reculées se confronte au tempérament imprévisible de la mer de Barents. Les côtes déchiquetées par de larges ords, la végétation constituée de mousses, de lichens et de saules nains, les vents puissants –tout cela donne une autre dimension à l’ensemble.

Dans les plaines désertiques, des troupeaux de rennes paissent. Ils appartiennent aux éleveurs Samis, le peuple le plus ancien de Norvège. Certains perpétuent le mode de vie traditionnel, suivant les cervidés au gré de leur migration, qui peut les emmener aux abords de Storskog, le seul poste-frontière o ciel avec la Russie. Non loin de là, Kirkenes ne dissimule pas les liens solides qu’elle entretient avec ses voisins. On y trouve d’ailleurs un monument à la gloire de l’armée Rouge qui libéra la ville à l’automne 1944.

Demi-tour vers le Cap Nord, où les falaises de 300mètres de hauteur défient les flots. En hiver, si la route est encombrée,

les déneigeuses ont vite fait de débloquer l’accès. Au loin, on devine les îles du Svalbard. Le bout du monde se transforme alors en tremplin vers une nouvelle expédition.

En raison des latitudes extrêmes, les saisons le sont tout autant. L’été succède à l’hiver, et vice versa. L’entre-deux n’existe pas, ou peu. Pendant la saison estivale, le soleil ne descend pas su samment sous la ligne d’horizon pour disparaitre complètement et continue de rayonner pendant les heures naturellement réservées au sommeil.

À l’inverse, de fin novembre à mi-janvier, l’étoile ne monte pas assez pour éclairer les plaines immaculées, les plongeant dans une nuit polaire (le kaamos).

Dans le ciel se joue un ballet fascinant. Les vagues multicolores dansent en silence.

VOYAGEURS DU MONDE

Choisir la meilleure cabine de l’Express Côtier, une belle adresse dans les Alpes de Lyngen pour une virée à deux, connaître le b.a.-ba des aurores : l’expertise de votre conseiller est un vrai plus.

LE FEU

SOUS LA GLACE

Comment des pays aux températures si basses font-ils pour donner naissance à de telles personnalités, si chaleureuses et attachantes? La réponse est sans doute dans la question. Un trombinoscope qui réchau e les cœurs.

Björk (1965)

Déjantée, inclassable, géniale. Elle s’o re le luxe d’être culte de son vivant. La chanteuse islandaise aux débuts punk et adolescents fait exploser tout son talent en solo, et sur des registres d’un grand éclectisme…

Liv Ullmann (1938)

Actrice fétiche d’Ingmar Bergman, avec qui elle a eu une fille devenue romancière, la Norvégienne a mené en parallèle une brève carrière à Hollywood avant de se consacrer à son tour à la réalisation.

Björn Borg (1956)

Pro à 16 ans, coup droit fulgurant, le joueur suédois a marqué son époque. Surnommé “Iceborg” pour son incroyable flegme sur le court, il devient, à la ville, l’un des premiers tennismen-stars de l’histoire.

Anders Celsius (1701-1744)

C’est à cet astronome suédois, fondateur de l’observatoire d’Uppsala, que l’on doit l’échelle des températures toujours utilisée aujourd’hui. Son unité de mesure porte d’ailleurs le nom du savant : le degré Celsius.

Mads Mikkelsen (1965)

Dangereusement séduisant dans le 007

Casino Royale, génialement pernicieux dans la série Hannibal, terriblement humain dans La Chasse, l’acteur danois est un couteau suisse face à la caméra. Juste et intense.

Le Petite Sirène (1913)

Après avoir assisté à un ballet inspiré du conte d’Andersen, le fondateur de la brasserie Carlsberg demande à Edvard Eriksen d’en immortaliser son héroïne. Dans la baie de Copenhague, la statue de bronze (une copie) reste une attraction des plus populaire.

Karen Blixen (1885-1962)

Un amour déçu, un mariage décevant, une plantation de café en faillite… La Ferme africaine – autobiographie parue en 1937 qui a inspiré le film Out of Africa, sorti en 1985 – nous dit tout de la vie romanesque de cette femme de lettres danoise.

Morten Harket (1959)

Il est la preuve vivante que religion et pop ne sont pas incompatibles. Mais le chanteur du groupe norvégien a-ha a tout de même abandonné la théologie pour connaître le succès avec le titre Take on Me (1985).

Jay-Jay Johanson (1969)

Le crooner suédois à la voix douce et à la mélancolie tenace n’en finit pas de nous enivrer depuis son premier album, Whiskey, sorti en 1997. Jazz, trip-hop ou électro, son style reste élégant. Et l’homme particulièrement attachant sur scène.

Edvard Munch (1863-1944)

Pionnier de l’expressionnisme, le peintre norvégien est reconnu pour ses toiles qui abordent des thèmes profonds (mort, haine, amour), faisant souvent scandale : Le Cri (1893), L’Enfant malade (1885)…

Noomi Rapace (1979)

Elle incarne Lisbeth Salander, figure de la série Millénium de Stieg Larsson (2009). Depuis, l’actrice suédoise est une habituée des rôles forts. Et des cinéastes de renom : Guy Ritchie, Ridley Scott, Brian De Palma…

Kimi Räikkönen (1979)

Surnommé “Iceman”, en référence à son sang-froid, le pilote automobile finlandais est un habitué des circuits de Formule 1 et des changements d’écurie. Toujours en selle après s’être essayé au rallye, il a déjà un titre mondial à son palmarès.

La Laponie finlandaise

Aux confins du Grand Nord, sur les terres marmoréennes des rennes, plus nombreux que les hommes, ce paysage boréal nous plonge dans un silence intact et profond.

Ivresse blanche

À peine l’avion posé sur la piste de Rovaniemi, Ivalo ou Kittila, les poumons se remplissent d’un air si pur qu’un temps d’adaptation est nécessaire. Au-delà du cercle polaire arctique, l’hiver façonne un moelleux manteau de neige et révèle le plus somptueux visage de la Laponie. Les repères du temps s’e acent à mesure que s’installe le soleil de minuit. On vient là profiter d’un environnement naturel rare de forêts et de lacs gelés, redécouvrir ce qu’est le “silence”, intact et profond. Pourtant, l’aventure n’est jamais loin. Les journées polaires sont rythmées par une succession d’expériences

nordiques, à commencer par le maniement d’un traîneau: un incontournable du Grand Nord, ne serait-ce que pour sa bande-son singulière –les aboiements joyeux des chiens, qui cessent d’un coup au départ de l’attelage, concentrés qu’ils sont sur leur course; les crissements sur la neige répondent alors au silence majestueux des plaines nappées de blanc. De musher, on se mue en pêcheur. La technique ancestrale de la pêche blanche consiste à creuser un trou à l’aide d’une grande tarière actionnée à la main. La canne à pêche, avec son moulinet, est minuscule. On laisse descendre le fil, et on guette patiemment la prise, à genoux sur la glace…

Le sauna finlandais, un rituel délicieux
pour délier les muscles échau és après une journée passée dans le grand froid de l’hiver polaire.

Le kuksa (la tasse en bois traditionnelle qui vient du peuple sami) de café chaud récompensera l’attente.

Autre possibilité pour explorer ce désert blanc et renouer avec les sensations de glisse: la motoneige. Grisant. Les amateurs de raquettes iront s’enfoncer dans les canyons et forêts primaires du parc d’Oulanka, d’autres dévaleront les pistes de Pyhä-Luosto en snowboard, d’autres encore s’essaieront au ski de fond, discipline olympique prisée des Lapons.

Cocons lapons

De retour dans son home, lodge douillet ou chalet camouflage aux larges rondins de bois, un passage par le sauna finlandais est alors tout indiqué. Un rituel délicieux pour délier les muscles échau és après une journée passée dans le grand froid de l’hiver polaire. Côté table, renne et saumon composent la plupart des spécialités lapones. Et le soir venu, on se pelotonne

dans de grands plaids autour du feu pour décanter les émotions de la journée, en sirotant un chocolat ou un vin chaud. Les plus téméraires pourront achever leur immersion nordique par une nuit en igloo, rêve de glace d’apprenti trappeur.

La plupart des cocons lapons mettent en place une alerte téléphonique spéciale qui, selon votre convenance, vous informe à toute heure du passage d’une aurore boréale. Et, à travers son toit panoramique ou debout dans la nuit, le visage croqué par le froid, regard rivé dans le ciel noir, attendre que la magie de ces tempêtes de particules solaires opère.

VOYAGEURS DU MONDE

Organiser une sortie en traîneau, une rencontre avec les Samis ou le père Noël, un cours de photographie spécial Grand Blanc : notre conciergerie francophone répond in situ à vos envies.

In the mood

La Laponie ou l’école des sens… Dans le Grand Blanc, réapprendre à écouter le silence, le bruit feutré d’une raquette ou d’un ski sur la neige, le chuintement sous la patte des huskys. Réhabituer son œil à la lumière douce, s’initier à l’art de réchau er l’ambiance, l’agréable sensation du bois sous ses pieds et la chaleur sèche du sauna sur la peau, le parfum de l’aulne et du bouleau, le goût des baies de la forêt et des herbes aromatiques que l’on laisse mijoter à petit feu. À deux, la Laponie rime avec romance au coin du feu, échappées en motoneige le long des fleuves glacés, nuits sous les étoiles et déconnexion polaire. En famille, c’est un fabuleux terrain de jeux: s’initier au pilotage de la meute, pêcher au trou, confectionner un igloo, rencontrer un éleveur de rennes, une chamane chez les Sami… Et se souvenir à jamais de l’hiver.

PLACE TO BE

Dormir sous un dôme de verre, faire face aux aurores boréales et à la Laponie finlandaise enneigée: c’est l’expérience douillette proposée par le Levin Iglut (1). Pas très loin du village du père Noël, se cache l’Arctic Treehouse Hotel (2), une adresse au luxe discret combinant traditions lapones et design scandinave moderne.

La Finlande

Sous le soleil du Nord

Si

la

neige lui va comme un gant, la Finlande n’est pas que ce paradis immaculé, cette allégorie de l’hiver. C’est aussi une terre de forêts épaisses et de lacs infinis,

enveloppée aux beaux jours de la chaude lumière du soleil de minuit.

L’été finlandais est bref et éclatant.

On l’a attendu longtemps, alors on profite des journées à rallonge comme nulle part plus au sud. La nature, les hommes, les villes elles-mêmes le vivent intensément. Les beaux jours rechargent le sisu, terme intraduisible qui se rapprocherait de la force intérieure –et l’un des trois “S” constitutifs du bonheur finlandais avec le sauna et le salmiakki, bonbon à la réglisse salée.

Ce summer spirit, on y goûte à peine le pied posé à Helsinki. Design, musées, marchés, festivals et petits cafés: il fait bon vivre dans la capitale. Pourtant, comme les locaux, on ne résiste pas longtemps à l’appel de la nature. Des archipels du golfe de Botnie à la région des Grands Lacs et jusqu’aux étendues lapones, le pays longiligne multiplie les terrains de jeux pour les amoureux d’outdoor, sans toutefois sou rir d’une (trop) forte fréquentation comme certains de ses voisins nordiques.

Le road-trip, moins intimidant que sur les routes enneigées, devient une source de liberté autant que de plaisir: lesdistances sont courtes et chaque trajet se transforme en cinéscénie.

Aux plus hautes latitudes, le soleil flirte avec l’horizon nuit et jour, sans jamais se coucher. Une manifestation naturelle des plus déstabilisantes mais aussi des plus belles, l’astre jetant sur toute chose une lumière très particulière.

On fait halte dans des villes de poche, loin des foules, au plus près de la vie locale. Les refuges finlandais reflètent cette recherche de vérité et de simplicité: des structures intimistes et à taille humaine, dont des lodges chaleureux, des cabanes perchées dans les arbres, des chalets douillets posés au bord d’un lac ou enfouis dans la forêt. Poisson grillé au bord de l’eau, canotage indolent, cueillette de baies juteuses et randonnée balisée rythment les journées des petits et des grands. Dans une kuksa, tasse traditionnelle en loupe de bouleau.

VOYAGEURS DU MONDE

De la capitale au septentrion, nos spécialistes maîtrisent la Finlande sur le bout des doigts. Incontournables, apartés, rencontres et visites privées, à deux ou en famille : un voyage à votre mesure.

REINE LA GRANDE

Copenhague à vélo

La capitale du Danemark, pays modèle en termes d’écologie, donne la mesure d’une vie urbaine en phase avec l’époque et ses enjeux environnementaux. Virée dans une ville verte, en plusieurs étapes, et à vélo bien sûr!

La serre du Jardin botanique de Copenhague.

Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, et même sous le soleil, Copenhague pédale. La capitale danoise compte près de 700000 vélos, soit pratiquement autant que d’habitants et cinqfois plus que de voitures. À l’heure de pointe, la ville est un peloton discontinu de cyclistes pressés mais ordonnés qui chaque jour se croisent sur un réseau de 350kilomètres de pistes. Considéré par les Danois comme “le meilleur ami de l’homme” (et de la femme), le vélo est aussi un symbole d’engagement écologique qui s’inscrit dans une politique globale du pays visant à réduire les émissions de gaz à e et de serre de 70% en 2030. Un objectif en bonne voie de réalisation, Copenhague ayant annoncé fin 2019 avoir réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 60% en dixans et vouloir atteindre la neutraité carbone d’ici 2025, devenant ainsi une référence européenne en matière de développement urbain, qu’il s’agisse de mobilité ou d’aménagement. Au nord-ouest de la ville, séparé du centre historique par le lac Peblinge So, le quartier de Norrebro est une parfaite démonstration de la mutation, à explorer sur deux-roues. Ce “village”, exemplaire de mixité sociale et culturelle, a fait de ses anciennes rues malfamées telles que Jægersborggade, le nouveau rendez-vous de la branchitude verte. Entre les parcs et les espaces créatifs (voir l’étonnant Superkilen), fleurissent friperies vintage, baristas et microbrasseries. Dans ce quartier pluriculturel, chawarma et smorrebrod (le sandwich danois) se côtoient en terrasse, mais on cultive également l’art de bien manger éthique. Des adresses emblématiques comme

le restaurant Relæ ont porté aux nues une cuisine principalement végétarienne et forcément bio. Un sillon dans lequel ont germé une multitude d’adresses qui aujourd’hui vont plus loin en limitant au maximum leur empreinte carbone. Chez Baest notamment, des courgettes à la mozzarella, tous les ingrédients sont produits par une ferme locale.

Des quartiers calmes et familiaux

Le “made in Copenhague” a la cote et le grod, porridge d’antan est remis au goût du jour. De l’autre côté du Fælledparken, où l’on vient courir ou pique-niquer, Osterbro est un district plus calme et familial, mais toujours vert. L’ancien pâturage invite à la fois sur ses toits, restaurants et jardins communautaires. La place Tasinge, hier terrain vague, accueille un bassin destiné à recueillir les eaux de pluie, parade aux inondations liées au changement climatique. Dans son prolongement, avançant sur la Baltique, Nordhavn est l’ultime bastion écologique de la ville. Abritant un grand centre de recherches, cet écoquartier teste les fondements d’une wise-city (ville sage) basés sur les énergies renouvelables et une organisation urbaine optimisée. Et Copenhague continue à pédaler avec une longueur d’avance.

VOYAGEURS DU MONDE

Design, gastronomie, architecture, culture, écologie : l’art de vivre danois s’exprime à travers tous les horizons. Parcourir la ville dans la roue d’un habitant, votre guide privé d’un jour, est une belle façon de capter le meilleur de la vie locale.

In the mood

La capitale d’un pays très à cheval sur l’écologie se dompte à pied ou à vélo, le meilleur moyen de profiter des espaces verts, comme les beaux jardins de la Royal Library, celui de Frederiksberg Have ou encore le parc Tivoli. Au printemps, on y déjeune végétarien dans la serre du Nimb Gemyse, en hiver s’y tient l’un des plus beaux marchés de Noël. Le climat hivernal est une invitation à tester le fameux hygge, à bruncher à l’hôtel d’Angleterre, se réchau er au marché couvert de Toverhallerne, goûter aux di érentes déclinaisons du smorrebrod, ce sandwich de seigle ouvert aux ingrédients de mer et de terre, mais d’une manière plus globale à la nouvelle cuisine danoise, saine inventive et enracinée au pays, initiée par le célèbre Noma. Puis, envisager de relooker son intérieur grâce à une virée design aux côtés d’un spécialiste du mobilier scandinave. Enfin, prendre l’air et l’art aux portes de la ville, au musée Louisiana et plus loin, à Aarhus.

PLACE TO BE

Capitale du bon goût, du design et de l’archi pointue, Copenhague abrite une multitude d’hôtels innovants et tendance. Comment choisir? Notre top3 serait: The Audo pour l’ambiance “maison de collectionneurs”, Nobis et son esprit Belle Époque et l’Hotel Sanders (1) pour sa déco absolument parfaite. 1

Les Îles Féroé

TÓRSHAVN — VÁGAR — KALSOY — LÍTLA DÍMUN

STÓRA DÍMUN — KUNOY — SUDUROY — GÁSADALUR

Battues par les vagues et les vents, à mi-chemin entre l’Islande et l’Écosse, les Îles Féroé cultivent un sens profond de l’accueil. L’heimablídni, c’est son nom, o re “l’hospitalité à la maison” aux gens de passage.

Un lac suspendu au-dessus de l’Atlantique, des villages aux toits échevelés, des falaises qui croisent l’océan: ces paysages à la Mondrian appartiennent à Vágar, l’une des 18îles qui composent l’archipel des Féroé. Une forteresse face à la rudesse de l’Atlantique Nord. Ce millefeuille géologique -identique au Groenland-, principalement composé de basalte, a les caractéristiques de l’Islande, il y a 65millions d’années. Vágar, royaume dressé de cathédrales minérales, Trøllkonufingur en tête. Laforme des montagnes, pyramidale, est héritée de la précédente période glaciaire, dixmille ans plus tôt. Les glaciers ont creusé de larges vallées au profil doux et arrondi. En inondant les parties les plus basses, la fonte des glaces a créé détroits et ords. C’est là, dans ces fractures vertigineuses, au plus près de la mer, que les villages féroïens sont nichés.

Un mode de vie fondé sur le partage Certaines îles se montrent inaccessibles, comme la petite Lítla Dímun, sorte de chapiteau saillant uniquement peuplé de moutons. Sa voisine, Stóra Dímun, n’abrite qu’une seule famille. L’impressionnante île de Kunoy, hérissée de tout son long par des sommets dépassant 800 mètres, n’o re aux hommes qu’une modeste parcelle de vie.

Une vie rustique et solitaire. Pour prendre conscience de l’isolement, ilfaut se rappeler que le premier tunnel creusé aux Îles Féroé (reliant Hvalba et Trongisvágur sur l’île de Suduroy)

date de 1963 seulement. Celui qui libéra levillage populaire de Gásadalur fut arraché à la mer près d’un demi-siècle plus tard, en 2006 !

Ainsi, la géomorphologie du territoire a forgé au fil des siècles un mode de vie fondé sur le partage que les Féroïens nomment heimablídni. Littéralement traduit par “hospitalité à la maison”. Une solidarité tacite face aux éléments, comme pour mieux leur résister, qui consiste à prendre soin de ses voisins, mais aussi des visiteurs de passage. Autour d’un drekkamunnur, autrement dit “le partage d’une boisson chaude”, qui se décline en ka emunnur pour les amateurs de café ou en temunnur pour les buveurs de thé, Harriet -l’unique fermière des Îles Féroé- et son mari reçoivent dans leur ferme d’Æðuvík, à une heure de la capitale, Tórshavn. Jeune, moderne, jamais à court d’idées, Harriet a dû lutter pour être acceptée dans un métier d’homme. Et quand elle ne s’occupe pas de ses moutons, chiens, chevaux, poules et lapins (dont elle poste souvent les portraits sur Instagram, @byolafsdottir), elle propose l’heimablídni à ses convives. Interrogée sur ce principe fondamental de la culture féroïenne, elle explique qu’un Féroïen doit toujours réunir chez lui les conditions nécessaires au bon accueil du visiteur de passage. “Il serait très impoli, dit-elle en souriant, de ne pas o rir du café accompagné d’une part de gâteau ou d’une gaufre, le plus souvent faits maison, en cas de passage, si impromptu soit-il. Unpeu de douceur pour rompre l’isolement.

Encouragés par l’o ce de tourisme, les Féroïens –pour la plupart des fermiers qui produisent des aliments frais, locaux et naturels– ouvrent leur table aux voyageurs.

Ainsi les Îles Féroé, à l’austérité apparente, se font généreuses envers les voyageurs qui savent voir au-delà de la brume. Héritage d’une époque à laquelle ses habitants étaient séparés de leur famille, de leurs amis et du reste du monde par une montagne ou un bras d’océan.

L’île de Kalsoy, longtemps isolée, voit chaque année se multiplier les visiteurs curieux de découvrir la statue de Selkie, la “femme phoque”, le phare de Kallur au panorama époustouflant et, depuis 2021, le lieu de tournage d’un James Bond (Mourir peut attendre).

Des produits locaux et un ingrédient essentiel: la bienveillance

Dans le village de Mikladalur, Jógvan, fermier de son état, accompagne à l’occasion les curieux jusqu’au phare. Auretour, sa femme et lui proposent aussi l’heimablídni, dans une maison rustique. “Durant des siècles, il était compliqué d’aller d’un village à un autre, mais nous étions parfois obligés, pour un événement familial comme un mariage ou un enterrement. Il était important d’accueillir au mieux les gens de passage en leur o rant un abri, une soupe, un peu de réconfort”, explique Jógvan. L’intérêt croissant pour l’archipel des Féroé transforme peu à peu l’heimablídni en un concept touristique immersif qui vient éto er l’o re limitée

de restaurants (exclusivement situés à Tórshavn, la capitale). Encouragés par l’o ce de tourisme (Visit Faroe Islands), les Féroïens –pour la plupart des fermiers qui produisent des aliments frais, locaux et naturels– ouvrent leur table aux voyageurs. Des règles ont été instaurées pour encadrer l’expérience: le repas doit être servi dans la maison où vit l’hôte, et préparé dans la cuisine (si possible visible des invités qui pourront observer les produits et la façon dont ils sont utilisés). Chez Jógvan, à mesure que les plats (copieux) se succèdent, l’identité culinaire des Féroé se révèle. Les richesses des pâturages et de la mer froide se mêlent. L’ingrédient principal, celui qui resplendit de façon évidente autour de la table, s’appelle la bienveillance. Une philosophie de vie ancrée aussi solidement que lesorgues de basalte dans les paysages féroïens. Madeleine de Proust très appréciable pour celles et ceux venant de latitudes où le sentiment s’est égaré.

VOYAGEURS DU MONDE

Réserver les meilleures tables, les hébergements qui vous correspondent, improviser une sortie en mer, une rencontre et un heimablídni : votre spécialiste Féroé s’occupe de tout !

In the mood

Servis par une nature généreuse, les Féroé pointent bel et bien sur la carte des destinations “gastronordiques”. Élevage ovin, pêche, mais aussi maraîchage, servent de belles tables, à Tórshavn, dont le Ræst, du nom du processus de fermentation traditionnelle local, et le Roks (petit frère du Koks, étoilé aujourd’hui en pause, dont lechef Poul Andrias Ziska lance Paz, une nouvelle adresse) qui, sous son toit de chaume, ciselle oursins, langoustines et crabes arctiques. Pour ouvrir l’appétit, rien de mieux que de prendre le large. Au départ de Vágar, cap sur Drangarnir (les “Piliers de la mer”), deux arches naturelles plongeant dans l’eau. Une photogénie à l’état pur, démultipliée au soleil couchant. Destination nature par excellence, les Féroé sont un terrain de jeu idéal à la pratique du kayak, de la plongée sous-marine en été. Et côté terre : escalade, randonnée à pied, à cheval ou à vélo. Parmi ces activités, la plus élémentaire, la marche, permet d’atteindre le phare de Kallur, sur Kalsoy, rendu célèbre par la scène finale du James Bond, Mourir peut attendre (2021). Un must, à voir une fois dans sa vie. Au palmarès des plus belles vues sur Vágar : celles sur le lac

Sørvágsvatn depuis la falaise

Trælanípa et celle de la cascade de Múlafossur. Nature encore et toujours, sur l’île de Mykines, un caillou de dixkilomètres carrés, royaume des fous de Bassan, des macareux et des moutons.

PLACE TO BE

Des cocons de bois coi és de toitures végétales des Múlafossur Cottages, au Nólsoyarstova, à Tórshavn, maison historique mêlant sobriété scandinave et kitsch féroïen, l’archipel explore di érents styles. Une o re encore minimaliste qui se développe sans jamais perdre le cap de la convivialité.

L’Islande

REYKJAVIK — CERCLE D’OR — SNÆFELLSNES VÍK — AKUREYRI — HRÍSEY

Au pays des elfes, des sagas et des Vikings, nature rime avec démesure. Terre vivante qui palpite et qui fume, l’Islande appartient à un autre espace-temps. Où le voyageur peut être confronté à un environnement aussi splendide qu’impétueux.

© Zoé FIdji

Dans le grand bain de Reykjavik

La capitale miniature se réveille en fin de semaine, vibre de musique, de littérature, dans ses maisons aux couleurs vives et dans ses cafés où se pressent des foules rieuses. Aux portes de la ville, déjà, le gigantisme de la nature islandaise: la péninsule de Reykjanes. Paysages volcaniques le long d’un littoral battu par le sac et le ressac –marmites de boue bouillonnante, solfatares et fumerolles: une terre vivante, qui palpite et qui fume. On plonge dans le grand bain, un bain turquoise au cœur d’une étendue de lave, d’où émanent des halos de vapeur. Le contraste entre les eaux chaudes du Blue Lagoon et l’air vif a des e ets exaltants; l’exercice a valeur de rite: bienvenue en Islande.

À centkilomètres de là, le Cercle d’or: Thingvellir, entre deux mondes, un pied sur la plaque américaine, l’autre sur la plaque eurasienne. Geysir, une eau qui s’élève en corolle, éclate en colonne, se dissipe en fumée de vapeur. Et la chute de Gullfoss, la plus célèbre d’Islande –sa cataracte tombe en deux temps dans un profond canyon.

Demi-tour. De l’autre côté de Reykjavik, à l’ouest, la péninsule de Snæfellsnes fait figure de condensé d’Islande tout

en charme sauvage et grandes bourrasques. Champs de lave, falaises, plages de sable noir, hameaux de pêcheurs. Des centaines de goélands qui dansent dans le vent, et ce glacier-volcan rendu célèbre par Jules Verne dans son Voyage au centre de la Terre. Les orques reviennent chaque hiver chasser les bancs de harengs, puis cèdent la place au ballet aquatique des grands cétacés.

Un désert glaciaire

Exit les foules: à la pointe sud de l’île, Vík, quelques maisons perdues dans la nature, essaimées entre volcan et océan. Plages de sable noir, falaises abruptes que les oiseaux transforment en cités dortoirs, cascades vertigineuses, lagunes glaciaires… Et quelques fermes-auberges cosy, où paissent chevaux, moutons et volailles.

L’été, l’ouverture des pistes permet de s’engou rer dans les Hautes Terres intérieures: ici, la campagne endormie, là un cratère éteint et ses traînées de sable noir, là encore une source chaude perdue en plein désert. Plus loin vers l’est, au pied de l’immense glacier Vatnajökull, le parc Skaftafell est encore plus majestueux vu du ciel, tandis que les orgues basaltiques de la cascade Svartifoss se dressent telle une cathédrale bâtie par des trolls.

Le site hydrothermal de Namajfall-Hverir, encore appelé Hverarönd.

Seljavallalaug : la plus ancienne piscine du pays. L’eau, à 36°, provient de la source qui coule le long du volcan Eyjafjallajökull.

Plages de sable noir et falaises abruptes de la côte sud, non loin du village de Vík. Un panorama hors pair.
Plus confidentiels encore, direction les extrêmes –est et ouest. L’Islande déploie
là deux zones où les ords se multiplient comme le plumage d’une aile.

De la lagune Jökulsárlón se détachent des icebergs bleutés, sculptures de l’éphémère, s’amenuisant au fil de leur dérive.

Des paysages vivants et bouillonnants Grand écart pour se retrouver plein nord. Sur la liste des must-see islandais figure aussi le lac Mývatn. Laves fumantes, chaudrons de soufre pourpre et ocre, cratères bruyants, argiles teintées de rouille : c’est dans ces paysages vivants qui ne cessent de bouillonner que les astronautes américains se familiarisèrent avec l’environnement lunaire. Pour camp de base aux explorations septentrionales, on préfère Akureyri, lovée au creux d’un ord –une ville charmante qui regorge de cafés et belles adresses familiales. Non loin, un second Blue Lagoon, moins prisé celui-ci.

La campagne sauvage du nord-ouest déroule de grandes plaines aux herbes hautes où galopent des chevaux en semiliberté. Au large de Dalvík se prélassent baleines et autres dauphins; à quelques encablures, l’île-confetti Hrísey semble figée à l’entrée du ord, vigie éternelle du cercle polaire. Des falaises de Ketubjörg, sur la péninsule de Skagi, l’eau se jette directement dans la mer. Au-dessus de Hvammstangi, les phoques alanguis font la sieste sur les rochers. Plus confidentiels encore, direction les extrêmes –est et ouest. L’Islande déploie là deux zones où les ords se

multiplient comme le plumage d’une aile. L’est a des allures d’Écosse, ou de Norvège. Point de geysers ou de champs de lave, mais de ravissantes routes côtières s’enroulant autour des ords à la beauté céruléenne. Des moutons bruns égarés loin de toute habitation, des milliers d’oiseaux de mer. Un paysage scénique en épingles serrées, ponctué çà et là de comptoirs de pêche riches d’histoire –Djúpivogur, Eski ordur, Faskruds ördur. Fêtes de villages, bars joyeux, gastronomie et musique: le bout du monde ne manque pas de caractère.

Les ords du nord-ouest, eux, sont encore moins accessibles. Encore plus poignants aussi, territoires austères et hostiles, falaises craquelées plongeant à pic, désert de pierre minéral, pistes inaccessibles en hiver. On appréhende une nature impétueuse, où l’être humain ne semble pas avoir sa place. L’apogée du voyage contemplatif, hors du temps, au plus près des éléments, au plus près de soi.

VOYAGEURS DU MONDE

Implanté en Islande bien avant le grand boom, disposant d’une conciergerie francophone pointue, Voyageurs du Monde propose d’explorer les zones les plus secrètes et surtout les moins parcourues du territoire.

In the mood

Avant même de poser le pied sur cette île mystérieuse, penser à relire la trilogie de Jón Kalman Stefánsson, puissant élixir de nature islandaise. La suite coule de source(s): chaudes et naturelles, un bain au cœur du Landmannalaugar (1) sous la voûte étoilée, la puissance de l’eau montant vers le ciel à Geysir et celle chutant avec fracas à Gullfoss Suivre alors l’allure légère à quatretemps -le tölt - du petit cheval blond sur une plage de sable noir, s’allonger sur une coulée de lave refroidie mais encore revigorante, slalomer entre les icebergs sur la lagune glaciaire de Fjallsárlón, ouvrir grands ses yeux et repérer la baleine à bosse et le renard arctique, se sentir poussière d’étoiles sous les aurores boréales, enfin s’endormir à la ferme. Alors, revenir à la ville, Reykjavik, respirez les nouvelles tendances artisanales du quartier de Hverfisgata, suivre les lignes d’Olafur Eliasson et réaliser que cette île est un tout.

PLACE TO BE

Perdue dans les ords du nordouest, la maison du designer multi-casquette Hálfdan Pedersen est un havre du bon goût dédié au cocooning. La Résidence Pedersen (2), à privatiser en famille. Au creux des montagnes islandaises, installation au Deplar Farm (3), ancienne ferme du XVIIIe siècle, rénovée avec brio. Charme fou et cocooning en pleine nature, le Black Timber House (4) a tout juste!

Le Groenland

Banquise des anges

L’île-continent, la plus grande de l’Arctique, o re un observatoire privilégié de la nature et de la civilisation. Ni arbre, ni route, ni notion de temps, mais beaucoup de blanc, où l’œil se perd.

Dépaysement absolu et fascination totale.

Groenland. Le mot signifie “terre verte”, ce qui vaut en soi pour un indicateur de la myopie d’Erik le Rouge, son découvreur viking. Vert, le Groenland le devient peu de fois l’an et sur une étroite surface. Ce nom renvoie donc à un autre âge du climat. À moins qu’il n’anticipe sur ce qui menace : le réchau ement actuel, entamant la calotte glaciaire, élargissant les terres libres de glace, risque de lui donner une nouvelle pertinence…

On l’imagine encore volontiers habité par des Inuits nomades circulant en kayak dans les ords, chassant phoques, cétacés ou rennes. Cependant, ces activités cynégétiques sont pratiquées dans un contexte que le moteur, les réseaux satellitaires, sociaux et la sédentarité contribuent irréversiblement à définir. Pour le pire -la dégradation rapide de certains milieux naturelset le meilleur -la prise de conscience de la valeur de l’identité inuit.

Ce pays, que l’on aborde par ses lâchers d’icebergs et que l’on pénètre en longeant de majestueux ords, est déroutant.

Sur l’embouchure d’un de ces ords, Nuuk, la capitale, est bordée par la mer du Labrador. Son architecture de bois voisine avec l’acier et le ciment, ce qui lui donne des airs très contemporains.

Aux dernières nouvelles, de jeunes chefs redécouvrent la gastronomie locale et en donnent de succulentes interprétations. Au nord de Nuuk, la baie de Disko aimante les bateaux, qui permettent à leurs passagers de s’enchanter d’un monde stupéfiant de couleurs et de formes: la glace. Dans le labyrinthe aquatique, on croise baleine boréale et narval, on observe l’eider et le fulmar glacial. À terre, le lièvre et le lagopède se rencontrent. Expressions fugitives d’une nature à la fois souveraine et fragile.

VOYAGEURS DU MONDE

Rencontrer un jeune chef inuit, des artisans, un glaciologue, un photographe ; dormir dans un écolodge éphémère, skier au-dessus des fjords avec un guide privé : une découverte approfondie du Groenland.

Les Pays baltes

LITUANIE

Les trois capitales baltes, Vilnius, Riga et Tallinn, ont en commun une énergie, un patrimoine éclectique et une diversité culturelle irrésistibles. Sans oublier les dunes infinies et les horizons de la Baltique, à découvrir l’été au long de journées sans nuit.

Vilnius, l’éclectique Vilna, Wilna, Wilno, Vilnè, Vilnius. Cinq noms pour unecapitale qui brasse les influences de ses occupants successifs –polonais, allemands, russes… Églises baroques et palais gothiques, façades flamboyantes: la capitale lituanienne est riche d’un patrimoine éclectique. Mais pour saisir son quotidien, on traverse la Vilnia, on rejoint une utopie sur l’autre rive. Uzupis, quartier autoproclamé république indépendante, avec sa monnaie, son hymne et sa constitution qui institue en son premier article le droit à la paresse. Uzupis a été fondée un 1er avril –une utopie conçue sur le ton de l’humour, donc, mais dont les préceptes multiconfessionnels et libertaires ne sont pas anodins dans une ville hérissée d’une quarantaine d’églises, meurtrie par la Shoah –avantguerre, la moitié de la population de la Jérusalem du Nord était juive, décimée par les nazis–, et dans un pays annexé par les Soviétiques jusqu’en 1991. Petites maisons cernées de jardins fleuris et de potagers plantés de pommiers, le cœur battant de la ville a des airs champêtres.

À 300kilomètres de là, à Klaipeda, ontraverse la lagune en ferry pour rejoindre l’Isthme de Courlande. La langue de sable étire ses pinèdes et ses dunes à l’infini sur les rivages de la Baltique. Du sommet de la dune de Parnidis, les sentiers zigzaguent dans le sable jusqu’à la station balnéaire de Nida, où les femmes des pêcheurs vendent des harengs et des saumons pêchés dans les eaux du golfe, tout juste fumés, que l’on déguste sur le pouce, assis face à la mer.

Art nouveau et dynamisme à Riga

On l’imagine austère entre églises gothiques et cathédrales orthodoxes, Riga étonne par son patrimoine Art nouveau –un des plus riches au monde, injustement négligé–et par sa dynamique. Il su t de se balader dans les rues pour appréhender la diversité culturelle de la plus grande ville des Pays baltes, capitale du milieu entre est et ouest. Dans les cafés, le long des docks, on parle russe, anglais, français, espagnol, allemand.

Un train, aux portes de la ville, rejoint la Baltique et Jurmala, station balnéaire et villégiature chic figée dans le temps de sa grandeur russe.

Son marché central, le plus vaste d’Europe, est installé dans cinqanciens hangars à zeppelins, sa scène électro florissante se déploie dans des cinémas désa ectés ou autres vestiges soviétiques. Un train, aux portes de la ville, rejoint la Baltique et Jurmala, station balnéaire jadis fréquentée par la nomenklatura soviétique, aujourd’hui villégiature chic figée dans le temps de sa grandeur russe. Longues plages de sable blanc, dunes et forêts de pins : un paysage qui, malgré les datchas et les isbas égrainées dans la pinède, évoque plus la Scandinavie que la Russie –la Finlande et la Suède sont juste en face.

Tallin, entre classicisme et modernité

Tours massives, hautes murailles, façades découpées et toits pentus, le siège du gouvernement et le Parlement sont ici, la cathédrale orthodoxe exhibe sa silhouette de gâteau à la crème: les souverains germains, suédois et russes se sont succédé sur la colline. Mais l’atmosphère de la ville haute est celle d’un décor de cinéma. Dans la ville basse, qui fut au Moyen Âge celle des commerçants sous égide de la puissante Ligue hanséatique, les demeures des marchands ont conservé leur splendeur intacte, et sur la place de l’hôtel de ville, joyau du gothique tardif, des foules de touristes font des selfies

face à la plus ancienne pharmacie d’Europe, et ses grands bocaux de verre, poudre de hérisson ou bave de crapaud. On fait encore un pas de côté, vers Rotermann, quartier des docks transformé par une cohorte d’architectes âgés de moins de 30ans –volumes de verre surplombant les architectures de brique massives, ancienne minoterie surélevée d’étages en acier: les bâtiments ont gardé leurs lignes manufacturières, mais abritent désormais les start-up des entrepreneurs du numérique.

L’Estonie est aussi un des pôles du design européen, dont on découvre les formes ascétiques dans l’ancien quartier des pêcheurs, Kalamaja –atmosphère bohème chic, maisons en bois de toutes les couleurs, jardins fleuris, poussettes. La cité de la création expose là, dans 25000mètres carrés d’anciennes usines, les travaux de jeunes designers, et abrite des cafés où l’on boit un verre assis à de grandes tables en bois, face à de monumentales fresques street art.

VOYAGEURS DU MONDE

Un week-end dans l’une des capitales, un road-trip au fil des trois pays : Voyageurs du Monde adapte le format du voyage à vos envies et vous assiste 24/7.

In the mood

Derrière ses façades gothiques, Tallinn affirme son goût pour le vintage, à tester les jours de brocante sur la place de l’hôtel de ville. La ville aime aussi le plein air, qui se hume au musée Rocca al Mare, mais aussi plus simplement pour la street food, à picorer dans les quartiers de Kalamaja et Pelgulinn. Si les villes baltes trouvent leur place parmi les city-break européens, les autres atouts de ces trois pays restent souvent insoupçonnés. Les rivages de la Baltique sont pourtant une alternative estivale au sud de l’Europe, avec des cités balnéaires au charme suranné. En Estonie: Pärnu, et des îles sauvages telles Saaremaa, à parcourir à cheval, ou Muhu, semée de forêts, de moulins et de cottages en bois. La Lettonie, elle, déroule de longues plages de sable blanc dans le prolongement d’un week-end à Riga entre Art Nouveau et esprit contemporain. En Lituanie, l’été se joue sur les rives du lac Kaunas, même si, à Vilnius, la nature est au cœur de la ville, on prend le temps de flâner sous les pommiers et dans le quartier utopiste d’Uzupis, où s’impose une déambulation de cafés en ateliers.

PLACE TO BE

L’Hôtel Pacai est installé dans un ancien palais de Vilnius. De votre lit, vous apercevez les vestiges du passé et ces somptueuses fresques du XVIIe qui cohabitent avec les lignes épurées d’un mobilier minimaliste. À Riga, l’excentrique Dome Hotel & Spa est niché dans un bâtiment baroque et rococo, chaleureux et historique.

du monde

DO YOU SPEAK…?

Dix mots ou expressions à connaître pour bien fraterniser avec nos voisins septentrionaux.

Au Danemark, il existe le

OLFRYGT

La peur de ne pas trouver de bière en quittant la ville

Figurine sculptée en bois de renne, le

TUPILAK

est, dans la légende inuit, censé protéger son propriétaire contre un ennemi

En Norvège, lorsque l’on se connaît bien, on échange le

KLEM

Une accolade, joue contre joue, pour se saluer, se consoler, se câliner

Et si vous alliez en Finlande durant les

TOSIKKO ?

Les “nuits polaires”, de novembre à février, quand le soleil reste couché

Rien de tel que

LE

LÖYLY

La vapeur du sauna lorsque l’on jette de l’eau sur les pierres

Depuis 1999, le 4 octobre, a lieu le

KANELBULLENS DAG

La fête de la petite brioche à la cannelle suédoise

Pour a rmer son désir d’indépendance, une chaîne humaine et chantante de

traversant les trois pays baltes, s’est tenue le 23 août 1989, afin d’en finir avec la perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev

Les Islandais pratiquent le

À savoir, profiter d’un moment inattendu pour apprécier une journée particulièrement ensoleillée et chaude

La fête la plus importante de Lettonie n’est pas Noël, mais le solstice d’été, nommé

LIGO

Les Lettons restent éveillés lors de la nuit la plus courte (environ 1 h30) pour pouvoir saluer le soleil levant

En Islande, elfes, trolls et créatures invisibles constituent le

Littéralement le “peuple caché”, vivant dans les montagnes et les rochers. Les Îles Féroé ont également leur Huldufólk

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