Voir-Dire, Vol 12, numéro 1

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Science Judiciaire (stagiaire Toxicologie), Daniel Fournier (Administration) et de la base de données conçue par Estelle Blais (Administration), il nous a été possible d’illustrer les résultats et statistiques découlant des différents paramètres reliés à l’arrestation et à l’évaluation ainsi que des résultats obtenus au laboratoire. L’analyse de ces données nous a permis de répondre à plusieurs questions : • Quelles sont les catégories de drogues/ médicaments et les substances les plus décelées? • Est-ce que les prévenus ont consommé une seule ou plusieurs substances? • Quel est le « taux de réussite » des agents évaluateurs (concordance catégorie suspectée vs catégorie dépistée)? • Quelles sont les données sociologiques découlant de ces dossiers (âge, sexe, heure et jour de l’arrestation)?

Et la réponse est … Sur les quelque 800 dossiers reçus au LSJML, seulement 12 se sont avérés négatifs, donc ne contenant aucune substance pouvant altérer la conduite d’un véhicule moteur. Les catégories de substances les plus dépistées sont sans équivoque les stimulants et dépresseurs du système nerveux central ainsi que le cannabis (Figure C). Ceci se

confirme par la liste des substances les plus décelées, telle qu’illustrée en Figure D. Fait à Substances les plus prévalentes selon l’année d’arrestation % Dossier ERD

Substances

2009

2010

2011

2012

2013

2014*

Cannabis

47.6

58.6

48.2

51.4

55.2

44.0

Méthamphétamine (speed)

23.8

31.0

48.9

42.7

43.0

40.0

GHB

23.8

17.2

34.5

28.5

20.4

28.0

Cocaïne

28.6

17.2

23.0

28.9

34.4

28.0

9.5

6.9

13.7

19.8

12.6

0.0

-

3.4

10.1

15.4

8.5

8.0

Kétamine

4.8

6.9

7.9

12.3

10.7

12.0

Lorazépam (Ativan®)

9.5

6.9

6.5

9.5

11.5

4.0

MDMA (ecstasy)

9.5

3.4

5.8

0.8

1.9

12.0

Clonazépam (Rivotril®) Diphenhydramine (Benadryl®)

MDPV (bath salts)

-

-

-

9.9

5.2

-

Benzylpipérazine (BZP)

-

3.4

5.8

9.1

4.8

-

* En date du 5 mai 2014

noter dans cette liste : l’ecstasy semble être en diminution au Québec, en compétition avec l’arrivée de nouvelles substances stimulantes (BZP, MDPV). Notez également la présence de plusieurs médicaments d’ordonnance, comme quoi la prise de certains médicaments peut bel et bien entraîner une conduite erratique ou autre comportement routier inadéquat..

Répartition du nombre de dossiers par catégories dépistées de substances visées par le programme Classes de substances détectées

% Dossier ERD 2009

2010

2011

2012

2013

2014*

4.8

10.3

7.9

14.6

14.5

12.0

Cannabis

47.6

58.6

48.9

51.4

55.4

44.0

Dépresseur

52.4

44.8

61.2

63.6

56.1

52.0

9.5

3.4

5.8

1.2

2.2

12.0

-

-

0.7

0.4

-

-

9.5

3.4

15.1

13.8

17.5

12.0

52.4

48.3

69.1

63.6

67.7

76.0

Anesthésique dissociatif

Hallucinogène Inhalant Narcotique analgésique Stimulant

* En date du 5 mai 2014

Le GHB : la déconstruction d’un mythe La prévalence des individus interceptés avec la présence de GHB dans l’urine a pris tout le monde par surprise. Non pas que certains individus consommaient du GHB de façon volontaire, ce qui était connu au laboratoire, mais à quel point cette consommation était importante chez les conducteurs automobiles. Les effets reconnus du GHB, semblables à ceux de l’alcool, son coût d’achat peu élevé et sa rapidité d’action peuvent expliquer en partie sa popularité auprès des individus, ne voulant manifestement pas « péter la balloune »…

Nouvelles tendances La polyconsommation a également été mise au grand jour grâce aux données recueillies. En effet, le nombre de substances différentes retrouvées dans les urines analysées (Figure E) démontre clairement que les conducteurs fautifs ne se contentent pas de ne prendre qu’une seule substance… Notez bien qu’une substance décelée conjointement avec son

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