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La genèse des Unités d’habitations

Depuis les années 20 Le Corbusier voulait créer des « cités-jardins verticales », synthèse entre les avantages de la maison individuelle (au contact de la nature) et ceux de la grande ville (avec ses commerces et ses équipements).

En 1936, lorsqu’il entre à l’agence de la rue de Sèvres, l’architecte André Wogenscky se voit confier les études sur le thème novateur de la Cité Radieuse. Il témoignera plus tard : « Depuis longtemps déjà, Le Corbusier s’intéressait à la question de l’habitation qu’il considérait comme le problème central de l’architecture. Il cherchait à concilier la vie communautaire et l’épanouissement individuel, au point qu’il aurait voulu des logis où chaque membre de la famille aurait pu avoir son coin personnel. Il se préoccupait d’assurer simultanément la protection de l’intimité familiale contre les promiscuités, les gênes, les bruits, et l’intégration de ce petit groupe qu’est la famille dans la vie de la société. C’est un peu cela qui est à l’origine du type de l’Unité d’habitation. À l’intérieur du logis on ne voit personne, on n’entend personne, mais dès qu’on franchit la porte on entre dans la vie sociale. C’est la même chose que dans un village, à la différence près qu’au lieu d’être étalée sur le sol, l’unité se développe dans les trois dimensions. Elle permet de libérer des jardins et des parcs, de mettre tout le monde à l’air et au soleil, de séparer les habitations des circulations. […] Toutes ces idées étaient déjà exprimées par Le Corbusier avant la guerre et, dès cette période, le principe même de l’Unité d’habitation était établi ».

Cité Radieuse ou Unité d’habitation ?

On les appelle souvent Cités Radieuses, mais André Wogensky expliquait que d’après lui, appeler les Unités d’habitation « Cités Radieuses » est une erreur, car « Cités Radieuses » était le nom que Le Corbusier donnait à son concept d’espaces paysagers regroupant plusieurs Unités d’habitations ainsi que des équipements collectifs de grandes échelles dédiés à la vie sociale : centres culturels, lieux de culte, stades ...

Les principales caractéristiques originelles de l’Unité d’habitation de grandeur conforme

C’est un modèle de bâtiment de logements collectifs conçu avec le système métrique du Modulor. Voué à abriter 2000 à 2500 personnes, c’est la « grandeur conforme » définie par Le Corbusier permettant que le nombre de familles logées soit suffisant pour autoriser le fonctionnement de services communs.

Chaque niveau comporte trois étages avec des appartements traversants en duplex articulés autour d’un couloir central appelé « rue ».

L’orientation du bâtiment permet de laisser rentrer la lumière et des « brise-soleils » protègent des rayons forts en été.

Les appartements peuvent être de différentes tailles et bénéficient de mobiliers intégrés. Un des niveaux contient les services communs : commerces de proximité, bureaux, hôtel, restaurant, et le toit-terrasse est dédié aux équipements collectifs pour le bien-être : sport, solarium, belvédère..., et aussi pour les enfants : une garderie et une école maternelle.

L’ensemble qui apparait comme un bloc de béton brut adouci par des polychromies, est porté par des pilotis pour libérer le terrain.