ONOFF

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Le magazine du Festival des lycéens et des apprentis d’Aquitaine 9, 10, 11 mai 2012 - Rocher de Palmer (Cenon)

Musique L’osmose Bitch Wales Spectacle Temps danse et impro Sciences L’Homo lyceus sapius sapius

Coups d’éclats


« Je suis

chasseur-cueilleur… » Alain Rousset, président du Conseil régional d’Aquitaine, a accepté de nous confier quelques anecdotes sur sa jeunesse et ses années lycées. Interview. Vous êtes né à Chazelles-sur-Lyon dans la Loire, est-ce là où vous avez passé votre jeunesse ? Oui, jusqu’en 3e, puis à Saint-Etienne au lycée. Mon village natal, industriel, était la capitale de la chapellerie. Avec du recul, quel genre de jeune étiez-vous ? Peut-être un peu taciturne, un peu réservé, déjà très amoureux de la nature. En fait je suis jardinier de formation et de qualification ! (rires). Faites-vous encore du jardinage ? Plus trop maintenant, mais je suis « chasse, pêche, nature et modernité »! (rires) Je suis chasseur-cueilleur… Une chanson qui a marqué votre jeunesse ? Ma liberté de Georges Moustaki… Jean Ferrat, Brassens, Brel… Ce n’est pas tout jeune ! Mais tout le monde réécoute ça maintenant. Une idole ? Une star ? A l’époque, c’était Lino Ventura. Pratiquiez-vous une activité culturelle ou sportive ? J’ai fait beaucoup de sport, de l’athlétisme. Etant jeune, vous intéressiez-vous à la politique ? Un peu oui, ma région d’origine était une région de résistance pendant la guerre. C’est la terre de Raymond et Lucie Aubrac. Elle était d’ailleurs venue à une édition du Festival des lycéens. Ça avait été un grand moment d’émotion. J‘ai été entouré par cette histoire. Je pense que c’est à partir de là que j’ai eu envie de faire de la politique. Si vous aviez eu l’occasion de participer à ce festival, quel projet auriez-

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vous présenté ? Quelque chose autour de l’Histoire. Peutêtre en tournant un petit documentaire sur des témoignages d’engagements. Qu’est ce qui a marqué votre jeunesse ? J’ai passé une partie de ma jeunesse dans une ferme. J’ai beaucoup de souvenirs liés à la campagne. Au lycée, je m’occupais du club cinéma, j’étais derrière la cabine mais je ne voyais pas tous les films. Je me rappelle simplement avoir fait le mur du lycée Claude-Fauriel où j’étais interne, le soir où j’ai réussi mon bac. On est rentré très tard, on a escaladé les murs et les enceintes gigantesques. C’était compliqué de faire le mur ! Quelles sont les différences entre les jeunes d’aujourd’hui et ceux de votre génération ? Peut-être qu’on avait la volonté de sortir de son milieu familial, moi je viens d’un milieu ouvrier. On sent que les jeunes d’aujourd’hui ont plus de difficultés. Quand on vous regarde, on voit de l’insouciance et en même temps un monde plus dur, au sens qu’on va dans une société qui déclasse plus vite qu’elle n’intègre. Il y a aussi les nouvelles techniques de communication qui sont un élément nouveau par rapport à ce que j’ai vécu. A notre âge, auriez-vous aimé avoir accès à internet ou avoir un téléphone portable ? Mais bien sûr, j’étais interne dans le lycée et j’attendais avec impatience les lettres que je pouvais recevoir parce que c’était un élément de communication extraordinaire avec l’extérieur… et on écrivait à l’époque. n Claire Errandonea, Maina Garrigues, Julia Ravailhe, Elena Aroztegui, Lycée SaintLouis Villa Pia (64) et Charles Supery, lycée Tivoli (33).


ÉDITO

SOMMAIRE 2 n Interview d’Alain ROUSSET 4 n L’envol des maçons Mode 6 n En mode majeur 8 n Les tops On/Off 10 n Nos codes à nous 11 n 3 days/3 looks Musique 12 n La musique dans la peau 14 n L’osmose Bitch Whales 16 n Le slam de Chicago à Palmer … 18 n To be or not to Be Quiet 20 n Carnet de voyage Spectacle 24 n Temps danse 26 n  Match d’impro:

A vos marques … prêts … impros !

28 n L’espoir en mouvement 30 n Portfolio International 32 n La brigade légère de l’international 34 n Comment voyager gratos 35 n Mais… un lycéen ça voyage comment ? Sciences 36 n Un malabar, ça vous dit ? 38 n Trois filles dans un bateau 39 n Dans les yeux 40 n  Les médias dictateurs des temps modernes 42 n  Documentaire animalier : Homo lyceus sapius sapius 44 n Les coulisses du Festival en BD Nombre d’exemplaires : 3500 ex. Directeur de publication : Conseil régional d’Aquitaine Comité de rédaction : Noémie Poulain de Lafontaine, lycée Etienne-Restat (47) ; Marine Debladis, lycée EtienneRestat (47) ; Lorène Le Danvic, lycée Etienne-Restat ; Victoria Monsel, lycée Grand-Air (33) ; Marine Buttay, lycée Grand-Air (33) ; Sarah Vinot, lycée Grand-Air (33) ; Margot Garmendia, lycée Grand-Air (33) ; Sabrine Khinibilla, lycée Montesquieu (33) ; Charles Supery, lycée Tivoli (33) ; Baptiste Vareille, lycée St-Joseph de Tivoli (33) ; Sanaa Janane, lycée Marguerite-Filhol (47) ; Manon Petit, lycée Marguerite-Filhol (47) ; Alison Trebossen, lycée Marguerite-Filhol (47) ; Anne-Lise Allaoua, lycée Marguerite-Filhol (47) ; Eloïse Malartre, lycée Marguerite-Filhol (47) ; Hanane Mansrit, lycée MargueriteFilhol (47) ; Laura Yebra, lycée Marguerite-Filhol (47) ; Alister Faudemer, lycée Magendie (33) ; Césarie Booh, lycée Ma-

gendie (33) ; Camille Martaud, lycée Georges-Leygues (47) ; Jeanne Lebastard, lycée Georges-Leygues (47) ; Mathilde Blayo, lycée Georges-Leygues (47) ; Pauline Laurent, lycée Georges-Leygues (47) ; Lucie Berthomé, lycée GeorgesLeygues (47) ; Sarah Bernadet, lycée Georges-Leygues (47) ; Elena Aroztegui, lycée Saint-Louis-Villa-Pia (64) ; Julia Ravailhe, lycée Saint-Louis-Villa-Pia (64) ; Mathilde Lombard, lycée Saint-Louis-Villa-Pia (64) ; Maina Garrigues, lycée Saint-Louis-Villa-Pia (64) ; Mélanie Fichot, lycée Saint-LouisVilla-Pia (64) ; Claire Errandonea, lycée Saint-Louis-Villa-Pia (64), Alexandrine Lassimouillas, lycée Odilon-Redon (33). Coordinateurs de la rédaction : Claude Canellas, JeanYves Saint-Céran, Orianne Dupont, Marion Guillot, Julie Millet, Antoine Cassagne-Latute, Cyril Fernando, Suzanne Galy, Stéphane Papeau et Thierry David. Imprimé par Présence graphique

THE ARTISTS Réunissant des passions de jeunes lycéens et apprentis, Le Festival, lieu de partage et d’amour pour l’art, Exposant sous différentes formes, tout en donnant envie, Des prestations de talent face à leur auditoire. En musique, théâtre ou en danse, En photo, impro ou en sciences, L’écriture prend tout son sens ! Cette 13e édition du Festival des lycéens et des apprentis est marquée par la naissance du magazine ON/OFF L’Œil du Festival. Il est réalisé par une trentaine d’élèves venus de toute l’Aquitaine. Leur défi : produire 44 pages en trois jours top chrono. La matière ne manque pas. Cette année, des jeunes inspirés par leur art et leurs convictions se révèlent et apprivoisent les scènes et les salles du Rocher de Palmer à Cenon, près de Bordeaux, d’une main de maître dans les domaines de la musique, du théâtre, des sciences, de la danse, du slam, de la mode, de la photo et de la vidéo. Les apprentis journalistes du pôle presse écrite ont couvert les quelque 250 événements de manière surprenante, dans l’espoir de vous offrir un magazine riche en bonne humeur et en spectacles. Comme ce festival haut en couleur. C’est une jeunesse curieuse qui a travaillé d’arrache-pied sur ce projet. Nos enquêteurs vous donnent des informations uniques sur l’espèce qu’est le jeune d’aujourd’hui. Autres exclus, nous décryptons un projet top secret, mené par des apprentis chimistes : le Bateau propre et nous vous révélons que Cenon a détrôné Milan et Paris en tant que capitale de la mode. L’inspiration et le dynamisme de nos artistes en herbe de plusieurs pays n’est pas en reste. La performance de certains groupes a même dépassé le cadre du Festival comme Be Quiet, déjà habitué à la scène et au public. Le Festival reste un vrai tremplin. Une fois de plus (la 13e !), nos jeunes prouvent que le travail et le divertissement s’épousent à merveille. Avec succès, les jeunes ont mené une parfaite conquête de leur Rocher d’adoption, garantissant un Festival gorgé de surprises.

Mots qui dansent, Poètes acteurs, Jeunesse qui chante. n Alister Faudemer, Césarie Booh Lycée François-Magendie (33) n Charles Supery Lycée Tivoli (33) n Sabrine Khinibilla Lycée Montesquieu (33)

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Photo : Julia Ravailhe, lycée St-Louis Villa Pia

OUVERTURE FESTIVAL

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L’envol des maçons

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’est les pieds sur terre et la tête en l’air que la 13e édition du Festival des lycéens et des apprentis a ouvert ses portes mercredi 9 mai 2012 dans une ambiance électrique grâce la prestation du groupe « Poésie aérienne », composé de 10 jeunes issus d’un CAP MBC (maintenance bâtiment collectivité) du lycée Sainte-Famille de Bordeaux. Ces jeunes ont présenté un spectacle aérien sur le thème de James Bond, qui impressionne et fait sourire dès l’entrée en scène. Cet improbable projet leur a été proposé par les professeurs de leur lycée afin de mettre en avant leur formation d’ouvrier cordiste en alliant musique et danse. Un projet audacieux et de longue haleine qui a suscité de vives réactions de la part du public. Le résultat est impressionnant, dynamique et original. Les artistes n’hésitent pas à s’approprier l’espace aérien, ils évoluent attachés à des filins, exécutant des figures acrobatiques même si le spectacle est malheureusement trop court. Cependant, les artistes nous confient qu’ils n’ont répété qu’à trois reprises dans la salle, l’essentiel de leur entraînement s’étant déroulé sur La Flèche Saint-Michel à Bordeaux, bâtiment classé au patrimoine mondial de l’Unesco sur lequel ils ont travaillé. Pour la deuxième année consécutive au Festival, le groupe a apprécié la réaction du public comme a pu nous confier Jean-Denis, l ‘un des artistes : « Le public était super compréhensif et a très bien réagi ». Ce projet, unique en son genre, avait pour simple but de permettre à ses protagonistes de profiter et s’amuser dans un domaine inconnu. Mais ils annoncent déjà leur retour l’année prochaine et le public les attend avec impatience...

n Mélanie Fichot, Mathilde Lombart Lycée St-Louis Villa Pia (64)

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Photo : Marine Buttay, lycée Grand-Air (33)

En mode majeur

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agerfeld, Dior, D&G, Gautier, Chanel… Non messieurs, ce ne sont pas des noms de footballeurs mais plutôt les ballons d’or de la mode ! Cette année, le Festival des lycéens et des apprentis prend des allures de véritable podium digne des plus grands défilés. Des lycées convertis en ateliers de haute couture, des jeunes créateurs audacieux et des futurs grands mannequins présentent un cocktail explosif de couleurs et de modèles différents. Chacun exprime son originalité en puisant dans les thèmes de notre société

MODE actuelle. Du mariage à l’écologie en passant par le pop-rock, le glamour et l’art, tous font bon ménage ! Impossible de passer à côté de l’importance prise par la mode durant le Festival. La ville de Cenon transformée en nouvelle « fashion » capitale. On aurait tendance à dire chacun son look, chacun son chemin mais détrompez-vous… Contrairement aux idées reçues, la mode, c’est créer du lien, l’occasion pour beaucoup d’échanger et de trouver l’inspiration pour imaginer les tendances qui envahiront demain nos placards. Et si, finalement, désirer le dernier It bag, ou la nouvelle petite veste qui va bien, n’était pas qu’un moyen de

chercher sa vraie personnalité ? Ou tout simplement d’appartenir à un groupe ? A un âge où le regard des autres est souvent source de complexes, filles comme garçons trouvent rassurant de pouvoir s’identifier à des modèles. « La mode se démode, le style jamais. » Comme l’a dit une femme très sage du nom de Coco Chanel, il vaut mieux parfois se sentir bien dans ses baskets (ou ses talons aiguilles) en trouvant son propre style. En quelques mots, se libérer de l’influence de la société ! n Claire Errandonea et Elena Aroztegui Lycée St-Louis Villa Pia (64)

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Les quatre tops

Cette année, le cœur de la rédaction balance entre quatre groupes, quatre styles, quatre p et Chronolomode. A la rencontre de ces créateurs prometteurs.

Neo-Mariage : « C’est pour s’éclater ! »

Recyclage : « Selon nos goûts et nos styles »

Pourquoi avoir choisi ce thème ? On a voulu remettre le mariage au goût du jour et surtout à notre goût. Le mariage n’est plus considéré comme avant : certains pensent que c’est quelque chose d’officiel, pour d’autres c’est juste pour dire « on est ensemble ». Il y en a qui trouvent ça super important, que c’est symbolique et enfin, il y a ceux qui trouvent ça nul ! (rires)

Pourquoi avoir choisi ce thème ? Ce n’est pas vraiment du « recyclage ». Notre prof nous donne des vieilles affaires et nous, on les recycle. C’est comme du stylisme, mais on ne part pas de tissus, on part de vêtements. On les customise à notre façon. On peut faire ce qu’on veut avec !

Comment s’est déroulée l’organisation du projet ? Déjà, on a choisi le thème. Ensuite, tout le monde a dessiné les tenues, ceux qui avaient des croquis les montraient aux autres, comme ça on a tous confronté nos idées et ça a donné plein de créations différentes. Puis, il a fallu coudre pendant toute l’année... Les répétitions ont commencé la semaine dernière pour le défilé. Où puisez-vous votre inspiration ? D’abord on s’éclate ! (rires) On peut s’inspirer de trucs qu’on aime mais là, en l’occurrence, on fait juste les choses pour s’éclater. Ce projet a-t-il un lien avec votre orientation future ? Certains oui, mais pas tout le monde ! (rires) On le répète : c’est pour s’éclater ! L’équipe de Neo Mariage : Mathilde, Luna, Morgane, Margaux, Manon, Nolwenn, Elsa, Solène, Pauline, Magaly, Jennyfer, Léo, Stéphanie, Laetitia. Lycée Albert-Claveille (24)

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Comment s’est déroulée l’organisation du projet ? On avait des cours le mercredi avec le lycée, à chaque fois on nous apportait des affaires et on créait des projets. D’où puisez-vous votre inspiration ? C’est selon notre goût ! Certains préfèrent le côté classe, d’autres les dentelles, tout est mélangé. Après, c’est sûr, on peut s’inspirer des vêtements déjà créés, mais c’est surtout selon nos goûts et nos styles. Ce projet a-t-il un lien avec votre orientation future ? Oui, on veut tous devenir styliste ou travailler dans la mode sauf un, qui est plutôt scientifique ! (rires) L’équipe de Récyclage : Gaëlle, Emma, Clarisse, Megane, Antoine, Emma, Nouskha, Léo. Lycée Mirail (33)


MODE

s de On/Off

n Texte et photos : Margot Garmendia et Victoria Monsel du lycée Grand Air (33), Elena Aroztegui et Claire Errandonea du lycée Villa Pia (64).

phénomènes. Neo-Mariage, Recyclage, United States of pop

United States of pop: Chronolomode : « Inventer la « Mélanger différents styles » mode de demain ! » Pourquoi avoir choisi ce thème ? L’année dernière, on s’était inspiré de Lady Gaga, ça avait bien marché donc on a choisi d’autres célébrités comme Rihanna, Katy Perry ou Bonnie Bones.

Pourquoi avoir choisi ce thème ? On voulait couvrir toutes les modes de toutes les époques. Chacun a sa période, sa part d’histoire. On aimait bien ce thème, alors on s’est dit pourquoi pas... Pour inventer la mode de demain ! Non, je rigole !

Comment s’est déroulée l’organisation du projet ? Eléonore, une professionnelle, nous accompagnait toutes les semaines et puis quand on n’arrivait pas à faire quelque chose, elle nous aidait. On a créé, choisi les modèles, pris les mesures.

Comment s’est déroulée l’organisation du projet ? A la « one again » ! (rires) On s’est retrouvées un mardi midi par mois. L’organisation était plutôt cool. On avançait à notre rythme (à la bourre, à la dernière minute) et on a acheté les tissus ensemble.

Où puisez-vous votre inspiration ? On a repris des tenues de stars. On est deux stylistes, donc on essaie de mélanger différents styles.

Où puisez-vous votre inspiration ? Des époques (sourires). De célébrités comme Madonna pour les « 80’ », dans mon cerveau pour le futur, de Grace Kelly et de Marilyn Monroe pour les années 50 et surtout de nos personnalités.

Ce projet a-t-il un lien avec votre orientation future ? Cette idée en a tenté quelques-unes, mais on a vu qu’il y avait peu de débouchés, alors on a changé d’avis ! (rires) L’équipe de United States of pop : Camille, Marion, Mathilde, Camille, Morgane, Audrey. Lycée Camille-Jullian (33)

Ce projet a-t-il un lien avec votre orientation future ? Oui, non, pas du tout. Deux d’entre nous veulent faire du stylisme, mais on est venu ici pour s’éclater par-dessus tout ! L’équipe de Chronolomode : Marie, Natalie, Daphnée, Céline, Marie, Evangeline, Clémence et Laura. Lycée St-Joseph de Tivoli (33)

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Nos codes à nous L’habit ne fait pas le jeune… Pas si sûr...

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otre société accorde beaucoup d’importance à des questions d’apparence et les jeunes se trouvent eux aussi touchés par ce phénomène. Souvent vu comme uniformisé, le style vestimentaire des étudiants est cependant nuancé. « On s’inspire des trucs qu’on voit à la télé, c’est plus une question d’être à la page, à la mode », racontent les danseurs hip hop du collectif Colors Inc. Certains disent le look des lycéens codé, crypté, incompréhensible, voire banal. Besoin d’appartenance à la masse, envie d’être comme les autres : les jeunes, vus de l’extérieur, ressembleraient à des clichés de magazine. Une jeunesse clonée, portée sur les mêmes centres d’intérêts règnerait. Les quelques jours passés au Festival prouvent le contraire. En s’y penchant de plus près, les genres sont complexes et révélateurs. Des styles hétéroclites marquent l’événement : du gothique au roots en passant par le costard-cravate, tous les looks sont au rendez-vous. Quelle est l’origine de ces dégaines surprenantes ? Selon les Colors Inc, leur style « street » leur permet d’exprimer une identité, des valeurs : « comme on est danseurs, et qu’on a envie de se démarquer des autres, on ne va pas

s’habiller comme ceux qui s’habillent normalement. » Cette quête d’originalité ne doit pas réduire les jeunes à leur style vestimentaire. Aller au-delà des apparences permet de découvrir des personnalités ouvertes. Quand on lui demande quel style de musique il écoute, Bouba, casquette rouge, grosses baskets, est fier de nous exposer ses goûts en rap mais aussi en soul : « J’aime Stevie Wonder ! » Le code vestimentaire peut être ressenti comme une prison. On se laisse parfois submerger par les aléas de la mode. D’autres, comme Capucine, coiffée de son chapeau bleu marine en tulle fait main, veulent se distinguer. « J’aime changer, être dans l’originalité, avoue-t-elle. J’aime me démarquer dans un lycée où on est tous pareil. Ça commence à me taper sur le système. J’ai envie d’être artistique. » Louis, guitariste du groupe Be Quiet, se démarque lui aussi. Malgré son look gothique, il ne s’apparente à aucun mouvement particulier. « Mon style, c’est « H&Mien » cheap et noir ». Grand fan de Tim Burton, il s’inspire de ses personnages : « J’aime beaucoup son univers, d’où mes lunettes de Charlie et la chocolaterie. » Mais alors que certains utilisent leur code vestimentaire pour s’exprimer, d’autres au contraire, se cachent derrière celui-ci. C’est pour eux une façon d’exister. « C’est peut être un moyen de se cacher, d’être moins voyant, pour ne pas dire de la timidité », confie Louis. Malgré une uniformisation de la mode, certains looks dénotent par leur originalité. Bientôt le monde du travail influera sur leurs styles mais il restera certainement en ces jeunes adultes une lueur d’originalité. Motivés par le besoin de différence, l’envie d’exister ou encore la volonté d’exprimer leurs valeurs, les festivaliers rompent aujourd’hui avec la pensée unique, sortent des sentiers battus. « On veut avoir notre style à nous ! ». n Julia Ravailhe, Maïna Garrigues Lycée Saint-Louis Villa Pia (64)

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MODE

3 Days / 3 Looks Au-delà des podiums, on retrouve aussi des styles très différents et recherchés chez les festivaliers. Trois looks ont attiré l’œil de la rédaction d’On/Off et les lycéens en question nous ont fait part de leurs influences vestimentaires. n Noémie Poulain Lycée Étienne-Restat (47)

9 mai 2012

10 mai 2012

Noura Laouin

Scott Terral

Lycée Albert-Camus (64) Projet : Gargantua (théâtre) Influences : « Comme je regarde beaucoup de dramas coréens (séries coréennes), j’essaie de m’inspirer de leur look. » Détail : sarouel rose satiné et une chemise marron qui s’accordent à merveille. Et pour accessoiriser le tout, elle a choisi d’accrocher une petite barrette Hello Kitty rose dans ses cheveux.

Délégations internationales (Canada) Projet : Match d’impro’ Influences : inspiré par le look parisien et les vêtements vintage-rock. Détail : un T-shirt noir et blanc vintage accompagné d’un slim brut retroussé. Son sac brun et ses boots de la même couleur finalisent ce look festivalier. Scott recueille son inspiration sur un blog de mode : http://lookbook.nu

11 mai 2012 Evangeline Moran Lycée St-Joseph de Tivoli (33) Projet : Chronolomode (mode) Influences : « Je retranscris ma personnalité dans mes créations ». Elle s’inspire le plus souvent des looks rétro, des années 50 et s’il y a des personnalités qui l’influencent, ce sont bien ceux de la série Mad Men et plus particulièrement Christina Hendricks « mais en blonde ». Détail : une robe rétro présentant un camaïeu de bleu acheté à Zara et pour s’assortir à cette robe pleine de personnalité, elle a choisi une simple paire de chaussures noires compensées New Look.

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MUSIQUE

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La musique dans la peau

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ourquoi passe-t-on notre temps à écouter de la musique ? C’est la question que s’est posée la rédaction de On/Off. D’après une enquête québécoise sur les pratiques culturelles, les jeunes sont parmi les plus grands consommateurs de musique. Elle est une source de plaisir et d’évasion. Dans la rue, comme au lycée ou dans les transports en commun, la musique nous accompagne tous les jours. A tel point que nous possédons tous (ou presque) un baladeur MP3. Nos idoles sont la plupart du temps des musiciens. Combien d’entre nous se sont mis à jouer d’un instrument pour tenter de se glisser un instant dans leur peau ? Le genre de musique est devenu un critère sur lequel se lient des amitiés, comme pour The Polecats qui se sont rencontrés grâce à la musique. «J’ai connu une amie grâce à un groupe de rock qu’on aimait toutes les deux », rapporte Laëtitia, du lycée Georges-Leygues à Villeneuve-sur-Lot. Partout, les groupes pullulent, et font le buzz, que ce soit dans leur lycée, dans leur quartier ou dans leur région. C’est d’ailleurs le cas au Festival des lycéens et des apprentis qui accueille cette année plus de 59 projets de musique dont 5 de slam sur environ 267 projets. Selon Eric Labadie, directeur des Sports, de la Jeunesse et de la Solidarité du Conseil régional d’Aquitaine, « lors des auditions, le choix a été difficile car les candidats étaient tous motivés et bons musiciens, les groupes existaient déjà avant le festival et existeront encore après ». Autant dire que même au sein de cet événement, la musique joue un rôle majeur. Mais ce phénomène ne s’arrête pas là, pour vous comme pour nous, la musique est bien souvent là lorsque personne ne l’est. Combien d’entre nous ont préféré se cacher derrière leurs écouteurs plutôt que d’affronter leurs problèmes ? La musique rythme nos journées et souligne nos émotions, elle est triste lorsqu’on a le blues et elle nous fait bouger quand on est heureux (avouez-le, vous l’avez déjà fait !). En bref, dites-nous ce que vous écoutez et nous vous dirons qui vous êtes et comment vous vous sentez. En plus, d’après Luciano Pavarotti : « Vous n’avez pas besoin d’un cerveau pour écouter de la musique. » n Margot Garmendia, lycée Grand Air (33) Illustration : Victoria Mansel, lycée Grand Air (33)

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L’OSMOSE Ils sont cinq et font ce genre de musique qui envoûte aux premières notes... Deux guitaristes, Lucas et Laëtitia, une flûte traversière, Laura. Un violon, Arthur, et puis Marine à la voix d’or. Rencontre avec les Bitch Whales. Comment avez-vous trouvé le nom du groupe ? Lucas : Bitch Whales ? A la base on était les Folk Strings, mais en y réfléchissant, ça ne nous plaisait pas vraiment et le choix ne venait pas de nous. Puis on a trouvé Bitch Whales dans un gros délire musical. C’était beaucoup plus personnel, ça nous faisait rire, alors on l’a gardé. Laëtitia : Oui , Lucas a joué une note un peu longue, qui nous a fait penser au cri d’une baleine...On a monté une impro, Baleine échouée, et quand on a voulu changer le titre en anglais, je ne sais pas comment c’est devenu Bitch Whales... Tout en parlant, Laëtitia livre un étrange combat avec la housse de sa guitare. Lucas : Est ce que cette guitare est à toi? Laëtitia : Oh, je sais pas, je l’ai trouvée là bas... Ils jouent Bitch Whales. Comment décrire ? On a le sourire quand ils jouent. Quelles sont vos influences ? Laëtitia : Mes parents c’était Claude François, alors j’ai dû trouver par moi-même. Une amie anglaise m’a fait découvrir pas mal de groupes pop rock de son pays. Comme par exemple Paramore, ou The Maine Furfighters que j’écoute toujours aujourd’hui. Lucas : Moi, quand j’étais petit, mes parents écoutaient les Bérus, j’ai été bercé avec ça. Ils écoutaient Brassens aussi, pas mal de Mano Solo, les Ogres de Barback. Après, quand j’ai commencé la guitare, j’ai tout de suite été attiré par Guns N’Roses et le hard rock en général. Arthur : Au début, j’étais un peu noyé dans la masse. J’ai écouté pas mal de violon, j’adore le classique ! Ensuite surtout de la pop anglaise et d’autres groupes variés comme Moriarty, Apocalyptica, puis Chopin, Vivaldi, Bach... Lucas : Tu vois, on a vraiment des horizons différents. Marine : Moi, c’était des vieux groupes britanniques comme Police, U2 qu’écoutaient mes parents. J’aime beaucoup les groupes de folk et la chanson française : Gainsbourg, Damien Rice, Mickey 3D... Pauline lance à l’assemblée : « Quelqu’un veut de la confiture ? »

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Bitch Whales, c’est quoi le concept ? Lucas : Dès le début, c’était une osmose même si les influences étaient différentes. Notre première chanson, ça a été sur des accords de Jimmy (ndlr : morceau du groupe Moriarty) mémorisés de mémoire… Mémoire visuelle ! Mathilde a dit : « Faites Jimmy !» On a suivi et quand Arthur a pris son violon, on s’est dit « ouais, c’est bon ça ! ». La pluie s’est arrêtée, les notes tombent toujours. Camille attaque la confiture : « Vous devriez tenter la confiture. » « Non merci, j’ai arrêté » Inspiration soudaine, sur des accords improvisés de Lucas. Laëtitia se met à chanter que la confiture se mange avec les doigts. Quel est votre rapport à la musique ? Laëtitia : C’est hyper compliqué. Lucas : Si je n’avais pas la musique, je n’aurais rien. Ça a un côté rassurant, ce qui sort, ce qui est exprimé en musique est comme codé. C’est dur de faire sortir ce qu’on a à l’intérieur par l’écriture. La musique, c’est le partage. Arthur : C’est une passion. On ne pourrait pas vivre sans, enfin je pense. Marine : C’est une échappatoire en quelque sorte. En feriez-vous votre métier? Lucas : Ah oui! Ça, c’est clair. Mais pas un petit boulot en second plan dans une émission où on ne voit que l’animateur. Par contre, avoir un groupe, partir en tournée, ça c’est un rêve. C’est LE rêve. Moi j’ai vu mon père dans ce milieu, après c’est avec une famille que ça devient embêtant. Laëtitia : Moi, comme je ne veux pas de famille ! Les rires révèlent des rêves en construction. Marine : Si j’avais l’opportunité je ne dirais pas non. Mais plus pour être musicienne que chanteuse. Arthur : Oh oui ! Ingénieur du son j’adorerais ! Musicien ingénieur du son, si c’est un métier, ce serait le top. Que vous apporte ce groupe ? Lucas: De l’argent. Laëtitia: Du bonheur. Lucas : Des bananes... Des femmes...


MUSIQUE

BITCH WHALES Laëtitia : Des trucs vachement chouettes. Lucas : Un moyen de s’évader, de rêver... Ça fait très...quelqu’un a des pansements ? Qu’est-ce que vous conseillez à des gens qui commencent la musique? Arthur : De s’accrocher. Même si ça leur parait difficile, c’est en persévérant dans leurs efforts qu’ils arriveront à donner le meilleur d’eux-mêmes, d’avoir leur son et de s’exprimer pleinement à travers leur musique ! Laura : La pratique d’un instrument s’apprend petit à petit, il faut être patient, aimer ce que l’on fait, aimer partager son univers. Lucas : Oui, il ne faut rien lâcher. Le milieu de la musique peut être très dur et intimidant, mais pour y arriver faut qu’ça saigne ! (Les doigts j’entends, en tant que guitariste...) Que ce soit du punk ou du classique, la musique vient de là, elle vient des tripes, ça doit se sentir. Instantané du Festival. Sur scène, l’osmose est totale. Dans l’euphorie du moment les BW invitent leurs amis Nowadays sous les projecteurs, donnant à la journée une dernière note de partage. Retrouvez-les sur leur facebook : bitch whales n Lucie Berthomé, Sarah Bernadet, Mathilde Blayo, Camille Martaud, Pauline Laurent, Jeanne Lebastard Lycée Georges-Leygue, (47)

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Le slam, de Chigaco à Palmer...

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e slam, c’est une forme de poésie urbaine, centrée sur le verbe et l’expression, qui mêle écriture et performance, née à Chicago dans les années 80 à l’initiative de l’écrivain Marc Kelly Smith. Ce dernier, trouvant la lecture de poèmes trop ennuyeuse, eut l’idée de créer un spectacle libre au cours duquel tout le monde pouvait lire son poème, sans costume ou décor ni fond musical, le

MUSIQUE « Uptown Poetry Slam ». Le terme slam signifie « tournoi » mais aussi « claquer » ou « balancer », comme on balance ses vers. Issu de la rue et du rap à ses débuts en France, il est aujourd’hui de plus en plus connu et pratiqué par des interprètes de tous styles. Une discipline toujours renouvelée de différentes façons pour toucher un plus large public. C’est le cas de l’opéra slam Tempus Mutum, qui conjugue slam, danse, chant, et théâtre.

Cette pièce offre un mélange harmonieux d’arts de la scène autour d’un scénario futuriste. Un spectacle qui réconcilie tout le monde avec le slam, brisant les préjugés et les assimilations systématiques au rap. « Sur une planète ravagée aux rares humains plongés dans la stupeur, trois clans, les slameurs, les danseurs et les chanteurs, inventent de nouveaux modes d’expression pour continuer à croire en l’avenir. »

« Comme des enfants émerveillés »

Interview collégiale des protagonistes de « Tempus Mutum » Que représente le slam pour vous ? Beaucoup de choses. Nous avions beaucoup de préjugés « Haa ! Le slam, c’est comme le rap » et puis Marco est arrivé (ndlr : encadrant du projet). On était comme des enfants émerveillés. C’est avant tout un moyen d’expression libre. Un vrai coup de foudre. A tel point que nous envisageons de fonder notre propre association pour jouer à plus grande échelle. Avez-vous des références slam ? Une source d’inspiration particulière? Khalid et Marco ! A l’unanimité. Ce sont les intervenants qui nous ont fait découvrir le slam et soutenus tout au long de la création et des répétitions de notre propre spectacle. Pour l’écriture des textes, ce sont les thèmes qui inspirent et non les auteurs. Pourquoi avez-vous voulu participer au Festival des lycéens? C’est une expérience qui ne se représentera pas forcément, et puis il y a eu une accroche directe au principe et au thème proposé. Ce projet a notamment permis à certains de s’accrocher à leurs études. C’est le cas d’Emma, un des membres du groupe qui, sans ce projet, aurait probablement arrêté l’école. Et pour finir pourriez-vous nous improviser quelques vers pour décrire le Festival ? « Le Festival des lycéens, ça c’est sûr c’est vraiment trop bien » « On a adoré y jouer On pourra jamais l’oublier » n Lorène Le Danvic et Marine Debladis Lycée Etienne-Restat (47)

17


18 n


U

n peu perdus en région bordelaise, cinq garçons aux allures cosmiques et à la crinière au vent se retrouvent pour faire de la musique, rappelant sans grande difficulté les 80’s de Joy Division à The Cure. Ces cinq spécimens sont facilement identifiables sur les bancs de leurs lycées respectifs. En effet, ils ont un code vestimentaire assez pointu : du noir, du noir et encore du noir ! Malgré ce côté sombre de leurs personnalités, ils nous proposent une musique aux accents new wave plutôt lumineuse. Loin d’être aussi calmes qu’ils le prétendent, les Be Quiet font beaucoup de bruit depuis quelque temps déjà. En 2010, ils enregistrent leurs cinq premiers titres au studio Hesate au Bouscat, et les autres morceaux dans le bus de la Rock School Barbey. Cet opus leur a permis de se produire en show case au Virgin Mégastore de Bordeaux. Après avoir foulé

les grandes scènes de La Cigale à Paris, du Krakatoa ou encore de la Rock School Barbey à Bordeaux, ils décident, deux ans plus tard, de prendre le temps de peaufiner leurs looks, en particulier depuis l’arrivée de Louis Whitechapel en 2011. Ce guitariste soliste a la particularité d’avoir apporté une nouvelle impulsion au groupe, aussi bien d’un point de vue artistique que dans le jeu de scène. Cette année, ils se lancent dans l’expérimentation musicale en incorporant à leurs dernières chansons de nouveaux sons et instruments – notamment des claviers, des effets de distorsion et de saturation pour les guitares. Un tournant plus électro pour ce groupe à suivre. www.myspace.com/wearethebequiet www.facebook.com/wearethebequiettup n Sabrine Khinibilla Lycée Montesquieu, (33)

Questionnaire de Proust Si vous étiez…

Les festivaliers ont eu la chance d’assister au concert d’un groupe en voie de professionnalisation. Et pourtant les Be Quiet sont lycéens tout comme nous.

Si vous étiez un livre… L’étranger d’Albert Camus. Si vous étiez un accessoire… Un oscilloscope. Si vous étiez un moment de la journée… 4h-7h, au petit matin. Si vous étiez un plat… Un plat chinois. Si vous étiez une chanson… Zelda (une chanson des Be Quiet). Si vous étiez une salle de concerts… Le Krakatoa à Mérignac.

Photo : Jeanne Lebastard, lycée Georges-Leygues (47)

TO BE OR NOT TO BE QUIET

MUSIQUE

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Carnet de voyage : mon festival à moi Pendant ces trois jours, j’ai voulu m’immerger dans le Festival. Au cours de mes balades, j’ai fait des rencontres, découvert des talents. Un vagabondage improvisé dans le Rocher de Palmer. Une vraie expérience de vie. Par Sabrine Khinibilla, lycée Montesquieu (33)

i di 9 Ma Mercre almer, Cenon

de P Rocher « liste en... nous plaît suis spécia ui je q e et 9h15 in , a a d om n ue elle Bre ans le d p d p e ’a st li m ai décidé q ia e j’ J éc « t être sp lors moi, eu A p l. on va , ti it En fa de. rs de Fes et promena d’aps trois jou pendant le liste en photographie on prend le temps , ia ir de re éc n tu sp u n ut sur a s l’ave je serai 1200, le to e l’apesanlancer dan e ll se e sa d en t n Ava lois d ienne» «poésie aér ui défie les avers, précier une danse synchronisée q ng, en large et en tr lo e n s. en it U u . lé d » u «007 éjà pro ême fo t quand m ds artistes se sont d on ls I r. u n te les plus gra une scène où e... C’est on la plag eppers » ti ec ir d r, 10h00Brenda» nous font rêve orale « The Blues P Ben E. ve la ch Les « Mika à , On y retrou incontournables, de ! e u nd by me» iq g a s m tée de «Sta . Mais chanson si es vi d re t d n en re .. m qui rep ion totale es petites faiblesses ons la vers King. Not ante, malgré quelqu ’est l’essentiel ! C ress plutôt inté use, le public aussi. m a s’ e p u le gro

20 n

Elles sont cinq et s’appellent toutes Brenda. Présentes en permanence dans les trois salles, elles comblent les blancs lors des changements de plateau avec humour et légèreté.


ean de La neau de J turonsg A l’ et 10h30est loin d’être Le Loupl’air intéressant. Aven ns droit Nous avo Bon, c’ is à priori, ça a c ton frère. des Brenda de ma on d e, t in es ta c’ on i, F ne re par l’u i ce n’est to pe du nous vers S terprétation de Phèd laisse place à la trou in le e el it et , p er e rd n àu s’atta -sur-Lot. rler de Sans trop la bande. Leygues de Villeneuve ussissent à nous pa elle ré ectu ls a rg I é eo ét .. G ême. lycée la soci és quand m désillusions face à entier, tout en ou d t n so ls os I de en ats, comm s crus ire au mon sujets délic es que l’on peut fa yée par quelques mot u ch p ro ou les rep e pointe d’humour ap ité ! un uman ’h d n ço conservant le . Une belle mais justes nd ça on l’ente t du bruit, it. La voix n fo ls I 0 0 14h x porte bien son nom… onieux, mais du bru ujours le Noise bo lus ou moins harm est pas to le est P a e, ce qui n’ très bien ! plutôt bien maîtrisé . L’ambiance génér és t te es haîn or p e éc d ll im fi is eu de la nq Palo ci nteur. P a es ch ils C e tr e. u p m a le grou prêts, ais cas de l’ autant que pour être totalement e, u iq g er très én à faire du travail ont encore très loin. as n’en sont p

channnais cette

je reco es 15h00 ais c’est Izia que j’enateundns,om du spectacle : Léeess fidllans

Oh ! M en fait de me fier ient enferm t, se en i bi s filles éta son ! J’a C’est comme si ce être. Elles s’habill al à tm eu u p d r… t ie e p on br a de p e cham ! Elles t comme e cage, un t, ça n’en finit pas d en n u n ra ti g n e co n u es llen mais qu’ell s’unissent dans t, se rhabi déshabillen r tenue ces filles-là, les el t on d n u mes et ço le décider de aiment délicat la fa rtagent leurs états d’â t ces vr a p sa st is es conna n ça ! C’e nse. Ell e fille, et en quelque peu à ents de da n u m t ve n a ou ét m leurs tifier rtout en e à m’iden t drôle, su c’est plutô s matinales. J’arriv oment de douceur ! m re petites galè s filles pour ce petit le ci er M s. elle e 1200 e à la sall up rn u to re je 15h30op hop hop ! Je me bouegeenet20 minutes qui fait rdbe.auHcoeu Allez h du mond eu trop ta r au Tour arrive un p u coup, pour assiste ce matin… Bon, j’ nt a dû annuler. D nous a is s, iv u parler dep r moi, le groupe su nt paru prometteuse que ée ou ’o p m l’ t à en venu id s notes reusem les dernière l ne me serait jamais ssion. t on d o u ercu le d ro. I ites de la p e petite imp propose un itait deux petites pép abr le Festival

es 650 où L

salle 16h00lus tarder, je retournpeareà nlat. Le public este aleus

derrièr se pré Sans p Hip Hop aiment très chaud ez rapiass vr étoiles du is it slmer, ma us, il fa rendez-vo du Rocher de Pa s la salle. Une pre an qui ées s on rç a g baies vitr ous laisse entrer d les cinq n et de ic on n bl io t, u p ot demen prom tre le ux ractive en ssurer la a re te in r eu h ou on t p n ti ta ! Ils so occasion l’ s c ro e p d ve a t es t n profite mme d onctuen i album, co se défoulent et p u q r tu m a fu sl r leu nsent, xtes de a te d s es il d ét r , s a nt pa é hies p d’être là chorégrap tants s’ils n’avaie rs u le e n harg s percu u être plu auraient p vite. ssi débités au

21


ai 2012 M 0 1 i d Jeu enon almer, C Rocher

de P

lle 1200. ure de la sa e rért ve ou l’ re 9h15 déjà nombreux à attend ppies ont déjà une bonn On est Odd Pre e les North er aussi tôt. A croire qu bitués à jou urs plus ha s a p ! nt on ti so puta ace ne rts toujo its de l’esp est isent. Sho Ah, ces pet mal », comme ils d micro du chanteur, c’ e u ir a fa é ch va « Ça es !). lard accro fameux fou our les intim courts et ce fabrique des NOP (p de la marque les couliserge dans m m ’i m 0 je 10h3 écidé ! Aujourd’hui, suffit de montrer aux at gen! tsJe C’est d u. Il me s s’ouvren droit inconn celet rouge et les porte Non, plus ses, cet en a petit br it blonde… ins imira on se m té ne ri lu cu de sé e où la ! Certa autre mond tte est dingue découvre un l’envers du décor, c’ ou fument leur cigare le nt t, te il en no e m ig m tres gr sérieuse er com aures, d’au t libre de décompress os in d s le tent n es ing. Chacu sur le park souhaite. u tte manie d

t ce , quelle es ller 11h30 lles, voyons biller pour se déshabi fi es L rha cas, ing…

puis se En tout Just kidd déshabiller, e, c’est de saison ! se e d ordont en qu mom euses bien co oirs, e ? Quoi ns èn a sc d r es su d c u onté ave faux esp à nouvea t très bien m du spectacle donne de ent de la es e cl ta ec le sp seulem titre vanche, le loin d’être nées. En re ’elles font est très ce qu parce que e… d a ol rig déjeunéjeeur.ne.r.pour les artistes. e s u a p la t d Pendat,n il n’y a pas de pausesent pour faire la promodedesen le mon improvi Justemen de danse s’ ! Il fait beau. Tout ns io ss se i id Des m srè l… estiva de l’ap spectacles biance bon enfant du F m ’a c’est L . te profi Bayonnais, e l’Aviron llez les gars, d s, nc a bl a s et est tous là, ez, les bleu « Allez, all la Peña Baiona, on t es sufla Peña, c’ … » fois, c’est ut de trois fois encore une yonnaise. Bon, au bo ba Une banda . nt sa fi

se s… en salle touchent à leur finèsetchonaud. lu p t e 0 0 h 17 ères représentations du soleil encore tr

r profiter Les derni le parc pou viser dans l’herbe. ns a d ve ro p retrou im d’ t continuen apprécier Les jeunes cours ont su m’ont se e d te os p bles du més. Ils les responsa moins confir us. Parmi eux, leur les talents plus ou e journée grâce à no va bonn à leur juste voué avoir passé une ir ! C’est cadeau. ea lais quand mêm il est facile de faire p oi, qu e m om C

22 n


12 mai 20 1 1 i d Vendre almer, Cenon Rocher

de P

es, ils sont vigil s il ’ u q s 10h30e leur dites surtout pasont agents de sécurriténotetre lent su Ah ! N nt très mal. Ils qu’ils veil ie nges le prendra rs vestes ! L’idée s sont un peu nos a il u ’ le u q fiers de r entendre eut laisse sécurité p rgardiens. s de 17s hdix…fois par jour, uet’ilpn’ouy a r u o t n le a x n Au e devant au moi is. Maintenant q aller à Je pass temps d’ nge ête jama e m’y arr a prendre le tant, je n personne, je vais se. On boit, on m t eu e es lus ér p ol én e éc g u e e n sq u tt re p la buve de là, e s d re e èt lycée tr n u om d il la renco conde s de k ues millier if, des élèves de se apeau, c’est q el u q à et ct Ch ’est l’obje -Lebrun. rénovée. C inte Marie Grand Sa bordelais . ée rn u to a m

Le ticket restaurant !

On pourra dire que ce petit programme était aux premières loges du Festival. Il m’a aussi servi de pense bête pour mes prises de vue. Le fameux tee-shirt du centre presse !

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TEMPS DANSE U

n festival des lycéens ne se résume pas qu’à la mode, la musique ou le théâtre. La danse y a aussi une place forte. Pendant les 3 jours de mai, des spectacles dansants, rythmés et variés se sont imposés au fil des après-midi. Gros succès pour le hip-hop et le breakdance, les styles de danse les plus visibles durant cette édition. Le spectacle 7ème Art, présenté par les élèves du lycée Jean-Moulin, a définitivement marqué les esprits, ils ont même eu droit à une standing ovation. « J’ai ressenti une émotion indescriptible », fait part avec joie Antoine, 17 ans, du lycée Jean-Moulin. Même enthousiasme pour Melissa : « Ça c’est de la danse de maintenant ! ». Outre 7ème Art, des spectacles tels que Specimen Crew, l’Envers des Podiums ou encore les Etoiles du Hip-Hop ont également rendu hommage à cette discipline urbaine, de plus en plus populaire auprès des jeunes. Et la danse ne s’est pas limitée à la scène, puisque entre deux spectacles, sur la pelouse, on a pu assister à des battles endiablées entre les festivaliers. n Alister Faudemer Lycée François Magendie (33) Photo : Jeanne Lebastard, lycée Georges-Leygues

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SPECTACLE

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A VOS

MARQUES…

PRÊTS…

IMPROS !

Zoom sur le match d’impro Ça vient d’où ? Inspirés par l’univers du hockey, les matchs d’impro ont été créés en 1977 au Québec, sous la gouverne du Théâtre Expérimental de Montréal qui souhaitait expérimenter de nouvelles formes théâtrales et approches du public. Ce concept s’est développé avec beaucoup de succès au Québec d’abord, puis dans le monde francophone essentiellement. Il existe toutefois des ligues d’improvisation à l’étranger dont aux Etats-Unis, en Argentine et en Espagne.

Comment ça marche ? Deux équipes s’affrontent en direct verbale-

26 n

ment dans une tenue règlementaire (tee-shirt, baskets et maillots). Le match est présenté et animé par un maître de cérémonie dit « MC ». Un Dj chauffe la salle pendant que le staff ou les équipes se concertent. Un arbitre se charge de faire respecter les règles et de comptabiliser les scores. Il tire au hasard des thèmes (inconnus des joueurs) dans un barillet et indique la forme que l’improvisation prendra en faisant varier plusieurs éléments (nombre de personnes, mixte ou pas, catégorie…). A la fin de chaque improvisation, pour départager les équipes, le public vote avec un signe de la main (poing serré pour une équipe, main ouverte pour l’autre).

C

ette année la salle 650 du Rocher de Palmer a tremblé sous les répliques cinglantes, les imitations farfelues, les personnages décalés et surtout l’ambiance bon enfant des matchs d’impro. Avec des équipes mixtes composées de jeunes experts ou de novices, un chauffeur de salle et un arbitre complètement déjanté, le spectacle était à la hauteur des espérances de tous. Le public conquis par l’originalité et l’inventivité de ce concept a répondu présent en manifestant sa joie mais aussi son mécontentement en tant que juge suprême. Certaines équipes étaient venues de très loin : la redoutable équipe du Québec, couronnée l’année dernière et deux nouveaux challengers du Maroc et de la Roumanie.

L’Arbitre a toujours raison… ou pas ! Vêtu de son uniforme, armé de son sifflet et des ses interventions tranchantes, l’arbitre de cette rencontre a été un des moteurs du divertissement et de la bonne ambiance générale. Néanmoins certaines de ses décisions ont été vivement contestées par le public qui n’a pas hésité à le huer, ce qui a installé un jeu de confrontations entre les deux parties et nous a bien fait rire !


SPECTACLE Les Québécois :

Le match d’impro, c’est le sport culturel national !

«

Au Québec c’est super populaire. Beaucoup d’humoristes, de comédiens et d’acteurs passent par les matchs d’improvisation ! C’est le sport culturel national ! Il y en a partout : dans les bars, les écoles dès la primaire, on peut en voir tout le temps ! Ici au Festival c’est très différent. C’est une belle expérience, nous avons appris beaucoup de choses car le style de jeu n’est pas le même. Nous avons été épatés par ce qu’ont fait les Ma-

rocains et les Roumains qui n’ont jamais été formés pour cette discipline. Avec seulement deux jours de préparation, ils nous ont livré une belle performance ! Pour nous, le secret c’est la coopération, jouer avec l’autre

équipe, s’amuser, déborder d’énergie, bien se comprendre, établir une chimie autant entre nous qu’avec les autres, pour donner un bon spectacle au public. C’est ça la base de l’impro ! »

Les Marocains :

Pour une première, c’était hella ! (ndlr. « génial » en marocain)

«

On vient d’Agadir, les matchs d’impro on ne connaissait pas du tout. Nous, notre domaine c’est plus le théâtre. C’est d’ailleurs plus facile car tu connais ton texte, ta mise en scène, tu sais ce qu’il faut faire et à quel moment. Les matchs d’impro, c’est spontané ! On a eu peur au début car les autres équipes avaient plus d’entraînement et une meilleure maîtrise de la langue française. Mais on a trouvé d’autres moyens pour s’exprimer, avec la gestuelle notamment. On est très contents de nous, ça s’est super bien passé. Il y avait une ambiance de folie et le public nous a très bien accueillis ! C’était fort, dynamique, on a beaucoup rigolé, même l’arbitre qui ne nous a pourtant pas facilité la tâche était marrant ! C’est une très belle expérience, on a fait de belles rencontres et découvert énormément de choses. Au final, on a remporté notre match 4 à 0. C’est trop hella ! »

Les Aquitains :

C’était kiffant !

«

Pour nous, c’est le fun avant tout. On est là pour s’amuser, mettre l’ambiance, jouer avec le public et surtout entre nous, parce qu’au départ ça reste un moyen de se retrouver et de délirer entre potes. La plupart d’entre nous n’avait jamais fait de scène ni de tournoi aussi important avec autant d’équipes. On a suivi la préparation cette année seulement. Les Québécois eux, ce sont des professionnels. Ils sont vraiment forts parce que chez eux les matchs d’impro c’est presque une discipline olympique ! Mais ils ne nous ont pas impressionnés, aucune équipe d’ailleurs, on n’a jamais été en difficulté. C’est aussi ça l’intérêt des matchs d’improvisation, on fait ça juste pour le spectacle. »

n Sanaa Janane, Hanane Mansrit , lycée Marguerite-Filhol (47) n Jeanne Lebastard et Sarah Bernardet , lycée Georges-Leygues (47)

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« Moi, on m’aurait dit il y a deux ans de faire de la danse, je n’aurais jamais imaginé ça. » (Mathilde)

28 n


SPECTACLE

L’ESPOIR EN MOUVEMENT L’originalité du projet « Ephémère, traces de danse » du lycée Victor-Louis de Talence, a attiré l’attention de beaucoup de monde sur le Festival. D’ailleurs à la lecture du sujet, nous nous sommes immédiatement demandé comment le spectacle serait mis en scène.

D

es pétales de fleurs sont disposés au centre de la scène. Les danseuses valides passent l’une après l’autre les toucher alors que les danseuses en fauteuils tournent autour. Le titre du spectacle, « Ephémères, traces de danse » a été défini par les traces causées par les fauteuils dans les fleurs. Originalité de ce spectacle : la chorégraphie commune, qui souligne l’harmonie entre les danseuses valides et les danseuses en fauteuil. «Les personnes handicapées sont aussi capables que nous de faire de belles choses, de penser, de bouger, de s’exprimer », témoigne Emilie, danseuse valide de 17 ans. Par un jeu de rubans noirs, les danseuses jouent avec leurs corps pour créer un lien entre elles. « Il y a une bonne alliance entre les artistes, il n’y a pas de stigmatisation », soulignent deux

spectatrices, Hanane et Sanaa, 17 ans. « Leur investissement nous a fait un pincement au cœur. On ressent beaucoup d’admiration pour ces personnes. A leur place on ne sait pas si on aurait eu le courage de monter sur scène et d’assumer autant. Félicitations ! », ajoutent-t-elles. Pour le final, au moment où les lumières s’éteignent, une danseuse handicapée se lève de son fauteuil et tente de marcher avec l’aide de deux danseuses valides. « C’est ce moment qui m’a le plus touché », confie Quentin, 19 ans. « C’était presque trop court, alors que ça a dû être long pour les danseuses en fauteuil roulant. Une certaine magie se dégage. On est tellement plongé dans la représentation, qu’on n’a pas envie que cela se termine », observe Valérie. n Anne-Lise Allaoua, Laura Yebra, Eloïse Malartre, Lycée Marguerite-Filhol (47)

Elles ont laissé le public sans voix

A

ujourd’hui, leurs noms ne sont pas encore associés à ceux de grands artistes. « Ephémères, traces de danse » lie des personnes handicapées et valides à travers une passion commune : la danse. La troupe du lycée Victor-Louis à Talence nous a offert un spectacle riche en émotions au Rocher de Palmer. Témoignage de deux danseuses. « Je veux que le regard des autres change et que les gens n’aient pas pitié de nous », avancent Mathilde et Amélie, deux danseuses en fauteuil roulant de 20 et 21 ans qui appartiennent à la troupe. C’est le message qu’elles souhaitent faire passer en se produisant sur scène face aux festivaliers. Quelques heures avant d’entrer sur scène, c’est l’émotion et l’excitation qui les animent quand elles se confient à nous. Et sous la lumière des projecteurs, la magie opère : elles parviennent à manipuler leur fauteuil avec légèreté et sont synchronisées avec leurs partenaires valides. Leurs robes de couleurs vives et chaudes et leur regard intense suscitent une grande admiration du public. On perçoit l’étonnement de la salle. Mathilde – danseuse depuis trois ans - nous a révélé que pour elle, c’était une liberté d’évoluer sur scène : « C’est comme si le fauteuil n’existait plus, et puis c’est une fierté. Malgré les difficultés, il faut essayer de profiter de l’instant présent. » Amélie, le sourire aux lèvres, avait aussi pour unique but de profiter du moment qu’elle allait vivre. Elles nous ont livré qu’il était « essentiel de mélanger le public handicapé et le public valide » pour mettre tout le monde sur un même pied d’égalité. « La mixité est importante », insistentt-elles. Un court moment en leur compagnie a suffi à nous faire découvrir l’incroyable volonté de ces deux jeunes filles. n Marine Buttay et Sarah Vinot, Lycée Grand-Air, (33)

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30 n

Photo : Marine Debladis, lycée Étienne-Restat (47)

Photo : Jeanne Lebastard, lycée Georges-Leygues (47)

Photo : Sarah Vinot, lycée Grand-Air (33)


Photo : Jeanne Lebastard, lycée Georges-Leygues (47)

Photo : Julia Ravailhe & Maina Garrigues, lycée St-Louis-Villa-Pia (64)

Photo : Margot Garmendia, lycée Grand-Air (33)

Photo : Jeanne Lebastard, lycée Georges-Leygues (47)

Photo : Jeanne Lebastard, lycée Georges-Leygues (47)

PORTFOLIO

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LA BRIGADE LÉGÈRE DE L’INTERNATIONAL Comme chaque année, les voici parmi nous. Ils sont au lycée ou au conservatoire, musiciens, improvisateurs, venus d’Espagne et d’ailleurs. Ils passent une semaine en France : ce sont les délégations internationales.

L

es élèves des lycées Jean-Renou (La Réole), Eiffel et Brémontier (Bordeaux) et Victor-Louis (Talence) se sont beaucoup investis pour accueillir comme il se doit des voisins de talent : un orchestre de 38 personnes, qui ont jusqu’ici répété séparément et qui se sont réunies pour la première fois à l’occasion du Festival, et une équipe de match d’impro internationale. Barthélémy fait partie du comité d’accueil et explique la construction du projet en collaboration avec l’AROEVEN (vacances et loisirs pour enfants et adolescents) : « On s’est inscrits en début d’année ; il fallait définir le planning des activités pour des soirées, des journées, dénicher des restaurants ou des lieux de distraction … » Les soirées et les visites se succèdent. « Mardi soir par exemple, nous dit-il, juste avant le festival, on a fait une scène libre dans Bordeaux, qui s’est transformée en énorme bœuf : tout le monde a adoré. »

International introuvable La communication est un peu difficile dans cette

32 [ Festimag ] 32 n

multitude polyglotte. La responsable AROEVEN et Barthélémy nous précisent : « La barrière linguistique est un gros problème, surtout au cœur (au chœur …?) de l’orchestre où aucun des Allemands, Roumains, Italiens ne parle français, encore moins le chef d’orchestre. » Intriguée, je pose une question dont je devine un peu la réponse : comment font-ils pour se comprendre ? « Ils font de la musique. » Simple, et beau. L’orchestre ? C’est quelque chose de jazzy et de classique à la fois avec un peu de musique traditionnelle française. Les instruments : beaucoup de vents, de cuivres, des percus… Mercredi soir, premier jour du Festival, ils jouent à l’Hôtel de Région. On aurait voulu y aller, mais entre le tram, les horaires à respecter et les autorisations pour mineurs, l’aventure est compromise. Dommage pour nous… Mais il n’y a pas que l’orchestre ! On quitte alors Barthélémy, et la jeune femme de l’AROEVEN nous entraîne à la poursuite de Québécois du groupe des matchs impro, qu’on a vu disparaître dans le Rocher.

Avec les Marocains et Roumains, ils sont huit. Nous, on en rencontre quatre. D’abord c’est la surprise de l’accent, des expressions. Kevin parle beaucoup : « Dans l’fond » revient souvent, on ne répète pas mais « on pratique » ; il ajoute qu’il a été amusé d’entendre un Bordelais répéter « genre » à tout bout de champ... On recueille des impressions : Marie-Elaine a trouvé très « plaisant » – mot qui lui vient avec un naturel charmant – les attentions des lycéens : « On pensait qu’ils s’occuperaient de nous seulement pour le Festival, mais on a fait beaucoup de visites toute la semaine, c’est un peu les vacances… ». Ils ne répètent pas beaucoup d’ailleurs, nos improvisateurs, depuis qu’ils sont ici. Kevin dit que ce qui compte c’est l’alchimie de groupe. Et puis on se sépare sur leur cri enthousiaste : « on aime la France ! ». Merci. En vous rencontrant, on aurait bien envie d’aller au Québec aussi. n Camille Martaud lycée Georges-Leygues (47) Photo Jeanne Lebastard, lycée Georges Leygues


Comité d’accueil français

To foreigners : « On vous aime ! »

L

e Festival des lycéens et des apprentis est de plus en plus marqué par la venue de participants internationaux. Peu importe l’endroit, on pouvait entendre des « ¿ Hola, qué tal ? » espagnols ou bien un « How are you ? » anglais qui reste parfois sans réponse. Malgré une moyenne de cinq ans d’apprentissage des langues, et un niveau considéré meilleur que celui de leurs parents, les étudiants ne se considèrent toujours pas capables de suivre une conversation fluide avec les autres européens. Seulement, avec des efforts, précisons « dans les deux sens », ils se savent aptes de communiquer. Et en dépit des efforts d’ouverture vers l’international, reconnus par ailleurs par les festivaliers, l’évènement leur semble encore revêtir une dimension bien plus régionale qu’européenne. Et si la mauvaise réputation dont souffre l’hospitalité française a encore la vie dure, en pratique, entendre parler anglais ou espagnol éveille plus la curiosité qu’elle ne repousse les jeunes et ils se montrent ouverts aux nouvelles rencontres. À voir maintenant si de leur côté les étudiants étrangers ont remarqué cette nouvelle tendance à l’ouverture des jeunes français. n Baptiste Vareille Lycée St-Joseph de Tivoli (33)

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Comment voyager gratos…

R

ythmes exotiques, palmiers à perte de vue, jungle urbaine, les spectacles au Festival permettent de voyager à bon prix : gratos ! Mais qu’est-ce qui inspire réellement les artistes lycéens ? Les plaines glacées du Québec, les rives du bassin d’Arcachon ou bien la chaleur des forêts tropicales d’Afrique ? Voyage aux sources du spectacle. Après quelques interviews, on apprend avec curiosité que les artistes puisent leur inspiration partout dans le monde. Ils s’influencent de cultures variées comme nous explique le batteur du groupe bordelais The North Odd Preppies : « Egypte, Pérou, et un côté « kitch » à l’anglaise, ces différents lieux et mode de vie apportent beaucoup à notre musique. » On change de lieux et d’époque avec les Be Quiet de Bordeaux. « On puise dans le « shoegaze » (rock alternatif), un mouvement très bruitiste des années 80 », avance Lou, le guitariste. Comme nous explique si bien The North Odd Preppies, ce qu’ils souhaitent c’est nous « faire voyager dans un vaisseau spatial, un trip futuriste, psychédélique. » C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’au début de leur show, les artistes - via leurs costumes et leur musique - recréent l’ambiance d’un X-Wing ou du Faucon Millenium (Star Wars). Après le vaisseau spatial, on reprend l’avion destination Brasil, avec le groupe de Bergerac Batucada. Puis faisons Le Tour du monde en 20 minutes (Bayonne) pour découvrir en musique et en images l’Afrique Noire, l’Irlande, l’Amérique latine, ainsi que l’Extrême Orient. Le spectateur a le choix de la destination vers laquelle il veut voyager et se laisse emporter par des rythmes endiablés. Ce qui ravit les artistes car pour eux « quoi qu’il arrive à n’importe quel endroit, on essaye de transporter les gens ailleurs », se réjouit Lou. n Mathilde Lombard, Mélanie Fichot Lycée Saint-Louis Villa Pia (64)

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INTERNATIONAL

Mais… un lycéen

ça voyage comment ?

Les lycéens voyagent tous, mais sont-il plutôt brosse à dents et sac à dos ou valise à roulettes ? Plutôt « roots » ou plutôt Club Med ? Nous sommes allés à la rencontre de nos compagnons festivaliers. Nous leur avons posé quelques questions sur ce thème. Petits tour d’horizon des destinations prisées avec Pierrick, Alexandre, Estefania et Léo. ALEXANDRE

Votre destination préférée ? La Thaïlande pour rencontrer des gens et pour les paysages.

Votre destination préférée ? Bah je dirais euh... New York parce que c’est grand et beau.

Votre mode de transport ? Je ferai de la randonnée et du bateau… et puis de la randonnée en bateau.

Votre mode de transport ? J’irai en avion bien sûr, parce que c’est plus rapide mais ça me fait peur.

Maillot de bain ou passe-montagne ? Montagne mais sans le passe-montagne. A la plage il fait trop chaud !

ESTEFANIA

Maillot de bain ou passe-montagne ? La plage ! Brosse à dents sac à dos ou valise à roulettes ? Oui, valise à roulettes, c’est plus pratique.

Brosse à dents sac à dos ou valise à roulettes ? Brosse à dents sans le sac à dos.

LÉO Pierrick

Votre destination préférée ? Le Québec ! Parce que c’est là où est née l’impro et parce que la population est très gentille et rapprochée. Ça m’émeut! Votre mode de transport ? J’irai en radeau, skate, catapulte s’il faut. Et aussi à la nage. Ou la téléportation, mais ça marche pas toujours ! Maillot de bain ou passe-montagne ? Beh les deux en même temps, et puis nous on fait de la plongée en passe-montagne, on est comme ça nous ! Et on va à la montagne en maillot de bain ! Brosse à dents sac à dos ou valise à roulettes ? Non je suis plutôt baluchon et feuille de menthe (rire)

Votre destination préférée ? J’irai au Sénégal direct parce que c’est mon pays d’origine. Votre mode de transport ? Je me déplace en taxi, pas de stop, je vais finir je sais pas où ! (rires) Maillot de bain ou passe-montagne ? A la plage direct, je vais me les peler à la montagne. Brosse à dents sac à dos ou valise à roulettes ? Sac à dos, c’est mieux pour visiter le bled.

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Un Malabar, ça vous dit ?

Nom : ROBOMONNET Taille : 50 cm Couleur : noir Âge : 4 ans Équipement : caméra HD, micro, hautparleur, bras articulé, 4 roues motrices, distributeur de chewing-gums. Prix confection : 3 500 € Créateurs / développeurs: Aurélien G. ; Florent L. ; Jérémy M. ; Mathieu G. ; Thomas T. ; Fathy B. ; Ilya T.

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a robotique passionne les grands comme les petits. On a toujours rêvé d’un robot pour effectuer les tâches les plus ingrates, et aujourd’hui, ils se sont totalement intégrés à notre quotidien. Le pôle science présentait de nombreux projets. Un en particulier a retenu notre attention : il s’agit d’un petit robot qui se baladait librement entre les stands, proposant des Malabars aux passants. Ce robot est le fruit de quatre ans de travail. Cinq élèves du lycée Jean-Monnet de Foulayronnes (47) s’y sont consacrés en y apportant des modifications tous les ans pour le rendre le plus performant possible. Un robot entièrement monté par leurs soins, grâce aux précieux conseils de leurs professeurs et au financement du lycée. Équipé de haut-parleurs, caméra HD et micro, cet engin à la pointe de la technologie a la particularité de distribuer des Malabars. Ses créateurs le dirigent via une manette de ps3 wifi, reliée à un logiciel de pilotage développé par leurs soins. Attention à ne pas marcher dessus, il semblerait qu’il aime attirer l’attention en tournant autour des pieds des passants... Le projet a vu le jour à l’initiative d’Aurélien, passionné de robotique, qui a transmis son idée à ses amis. En quatre ans, le projet s’est amélioré, le groupe s’est agrandi, deux nouveaux élèves en formation le reprendront l’année prochaine. Une belle innovation technologique, déjà utilisée dans de nombreux secteurs et qui peut enregistrer des conversations, filmer des endroits inaccessibles, attraper tout type d’objets. On pourra peut-être un jour en trouver dans le commerce, comme aide à la personne, ou encore en croiser un au cours d’interview ou tout simplement dans la chambre de nos petits frères, qui lui voleront tous ses chewing-gums.

SCIENCES Le Rubik’s cube dans tous ses états !

L

e Rubik’s cube, c’est ce casse-tête répandu dans le monde entier que très peu de gens finissent sans tricher. On a tous voulu le repeindre ou le démonter pour avoir toutes les faces bien faites ! Des élèves du lycée Jean-Moulin de Langon (33) ont partagé leurs solutions sur un stand d’apprentissage. Sachant que le champion du monde résout un Rubik’s cube en 6 secondes, les représentants du projet détiennent un score honorable : en moyenne de une à deux minutes. Ils se classent 6e de France. Pour eux, le Rubik’s cube est un plaisir et en plus c’est bon pour la mémoire ! Nous avons donc tenté l’expérience. Grâce

à leurs conseils et notamment certaines techniques comme celles de « l’escalade en montagne » ou du « Belge assis sur une chaise », nous avons réussi à venir à bout de ce casse-tête en quinze minutes ! Impressionnant, ce sont de super bons profs !

Motoelec : une moto propre

C

hanger son moteur pour une batterie. Finis les comptes à la pompe, on recharge à la maison. Le rêve ? Une

réalité ! Une classe du lycée Jean-Pierre Champo de Mauléon Soule (64) a transformé l’alimentation d’une moto «normale» grâce à 6 batteries de 12 volts chacune. Ils ont créé une moto de 72 volts, qui peut atteindre 105 km/h, très silencieuse. La recharge est possible avec une prise de courant basique. Après deux ans de travail, la Motoelec est pratiquement terminée. Il ne reste plus qu’un test d’autonomie à passer, quelques peaufinages esthétiques et ajouter un bruit préenregistré pour plus de sécurité.

n Marine Debladis, Lorène Le Danvic, Noémie Poulain Lycée Etienne-Restat (47)

à fond le pruneau !

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on à savoir ! Le pruneau d’Agen est le seul en Aquitaine à bénéficier de l’I.G.P (indication géographique protégé). C’est-à-dire qu’il est certifié que les pruneaux viennent exclusivement de vergers de pruniers agenais. Le lycée Jean-Baptiste de Baudre d’Agen nous a fait découvrir cette spécialité, à travers son histoire, sa fabrication et pour finir, sa dégustation. Un petit QCM vous encourage à être curieux : si toutes les réponses sont correctes, vous pouvez même participer à un concours de craché de noyaux ! Le principe est simple :

on mange un pruneau et on crache le noyau le plus loin possible. Pruneau d’Agen, ça vous va bien ! n Marine Debladis, Lorène Le Danvic, Noémie Poulain Lycée Etienne-Restat (47)

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SCIENCES

Trois filles sont dans un bateau… Deux blondes, une brune et une seule idée en tête : le bateau propre. Un projet présenté au Festival qui colle aux préoccupations de notre société, de plus en plus tournée vers l’écologie. Le « Green Boat », c’est un bateau en pin des Landes qui fonctionne au biocarburant (huile de colza, éthanol).

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ulia, Camille et Mathilde, nos trois apprenties chimistes de première S du lycée Grand-Air d’Arcachon ont développé l’idée, suggérée par leur professeur de sciences-physiques durant leur année de seconde. Elles forment alors leur groupe et le conservent pour leurs TPE (Travaux pratiques encadrés) au cours desquels elles commencent leurs recherches sur Internet. Emmanuel Martin, concepteur du Green Boat et propriétaire d’un chantier naval ainsi que la directrice adjointe du développement durable de la Cobas (Communauté d’agglomération du Bassin d’Arcachon Sud) leur donnent de précieux conseils. Ils leur accordent du temps pour les aider à mener leur projet à bien. «C’était difficile de trouver un rendez-vous avec le constructeur du bateau mais au final, on l’a eu et il était plutôt sympa », rapporte Julia. Elles fabriquent ensuite la maquette qui représente une embarcation classique et en même temps leur « Green Boat » idéal. « Il s’agit de montrer les diffé-

rents aspects de notre bateau et pour que ce soit plus clair, nous avons créé un jeu type Trivial Pursuit. Nous proposons également aux jeunes de créer leur propre embarcation en assemblant plusieurs éléments (moteur, coque…) », précise Camille. Passionnées par leur sujet, elles ont eu envie de le partager : la page Wikipedia du bateau propre est née. Le Festival est aussi un tremplin pour elles, elles enchaînent ensuite avec les Olympiades de la chimie au niveau régional, puis au niveau national et le concours Stockholm Junior Water Prize (prix international de l’eau). « On ne se projette pas vraiment dans le futur, ou alors menuisier chez Dubourdieu, le constructeur de pinasses ! Non je rigole, on ne sait pas… », plaisante Mathilde. Nous, on leur souhaite bon vent ! n Margot Garmendia Lycée Grand-Air (33)


DANS LES YEUX « Raconte-moi ton festival »... En quelques mots, une citation ou même

une onomatopée. Partageons avec ceux qui l’ont vécue, l’histoire de leur Festival. Afin d’éveiller quelque envie de tenter l’expérience. Maxime

Ismaël

Elena

Mona

16 ans, acteur et élève au lycée Magendie à Bordeaux : « Le Festival, c’est une espèce de rassemblement de jeunes de n’importe où, de tout et de tout le monde ! »

17 ans, membre du groupe Specimen Crew, du lycée Fazanis à Tonneins : « Moi, ce que j’ai vu, c’est des jolies filles, de la danse et... de la danse !

16 ans, élève au lycée JeanBaptiste de Baudre à Agen : « Ce qui m’a marqué ? Le côté rudimentaire des instruments de musique des Teens Stomp. C’est cool de faire du Cold Play avec des tongs et des tubes ! »

Guillaume

Oliver

Paul

QUENTIN

17 ans, jeune penseur et batteur du groupe Polecats : « Aucune concurrence entre les artistes. J’ai enfin vécu une expérience sur une grande scène ! Je trouve ça cool que l’on mette du matos pro à la disposition d’amateurs ! C’est vraiment un lieu de rencontres, où l’on peut avoir des discussions profondes sans survoler les sujets... ça donne envie de revenir! »

19 ans, batteur du groupe The North Odd Preppie, du lycée Albert Le Grand à Bordeaux : « J’ai vu des filles plutôt jolies. Des barbes, c’est plutôt joli sur les filles ! Une Suzuki Van Van, des tags, trois filles, deux en short et une en robe, et des faux poils... les miens ! Et j’ai fait de belles découvertes : moi ! Non je rigole, c’est toi en fait (rires)...

18 ans, batteur du groupe Be Quiet et du lycée Saint-Genès à Bordeaux : « Ce qui m’a le plus étonné, c’est le nombre de vigiles : ça fait peur…»

Laura

18 ans, journaliste presse Internet du lycée Pré-de-Cordy : « J’ai été marquée par l’ambiance électrique des battles de danse. Tout le monde pouvait y participer. Le Boney M Show m’a beaucoup impressionnée, ça bouge dans tous les sens !»

20 ans, élève au lycée Bertran de Born à Périgueux : « Le Festival a été ma première scène et c’est grâce à ça que j’ai pu jouer ensuite sur des scènes internationales. Le festival, c’est comme le sexe : si t’as pas essayé, tu peux pas savoir à quel point c’est bon ! »

Claude

59 ans, journaliste et encadrant au centre de presse du Festival : « L’an dernier nous devions faire un journal quotidien pour les festivaliers. Cette année, le format magazine nous permet de moins travailler dans l’urgence.»

n Alister Faudemer et Césarie Booh, lycée François-Magendie (33) n Laura Yebra, Anne-Lise Allaoua, Eloise Malartre, lycée Marguerite-Filhol (47)

15 ans, élève au lycée JeanBaptiste de Baudre à Agen : « Heu... C’est une expérience joyeuse, mais qui ne m’a rien apporté de concret. Parce que c’est trop court ! »

Thomas

Lucie

32 ans, agent de sécurité : « Il y a beaucoup moins de monde. Nous avions plus de travail l’an dernier car c’était beaucoup plus grand. »

21 ans, secouriste : « Il ne s’est pas passé grand chose, c’est assez calme pour nous. On trouve dommage que les festivaliers soient enfermés dans des salles, sans avoir trop d’espace. »

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Photo : Jeanne Lebastard, lycée Georges-Leygues (47)

Les médias : dictateurs des temps modernes ?

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MEDIA Que ce soit par la télé, les journaux, la radio, ou encore, à l’unanimité, par Internet les festivaliers sont en permanence confrontés à l’« information ». On y passe plus ou moins de temps : chacun a son émission, journal, site internet favoris mais au final tout le monde finit par être au courant des informations traitées de différentes manières. Enquête sur les habitudes de consommation des jeunes en matière d’information.

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a plupart des lycéens reconnaissent l’influence des médias dans leur quotidien. Et ce avec une certaine résignation. « On n’a pas trop le choix » car la censure, « présente même sur Internet » nous rend tous clients d’informations similaires, « tournées à la sauce du journaliste ». Autre bémol pour certains lycéens : « tous les journaux sont engagés ». Ils sont « pour les trois-quarts de gauche », constate une jeune fille du lycée Saint-Genès (33). Une impression qui n’est pas partagée par tout le monde. Le Figaro par exemple est connu pour ses opinions de droite. En effet, lorsqu’ils sont interrogés, les jeunes ont conscience de l’engagement et de la « subjectivité » de la plupart de certains journaux.

« Des manipulateurs (…) qui exagèrent »

Même s’ils finissent tous par consulter les médias, cela ne signifie donc pas forcément qu’ils

Pendant que certains se noient dans les articles, d’autres choisissent de prendre du recul...

ont confiance en ce qu’ils apprennent. En ce qui concerne les professionnels de la presse, les jugements sont assez sévères : « corrompus », « influencés par leurs écoles » ou encore « influencés par leurs relations, préférences et opinions politiques » sont les qualificatifs qui reviennent le plus souvent. Pour certains, le journalisme consiste grossièrement à « prendre les gens pour des cons », les journalistes seraient alors « des manipulateurs qui modifient, dissimulent ou exagèrent des informations dans un pur objectif de profit ». Par exemple vis-à-vis de la mode autant consultée que critiquée, plus particulièrement par les jeunes filles. « On nous fait prendre trois kilos en hiver (magazine ELLE Plus belles avec trois kilos en plus) pour nous en faire perdre cinq en été ». Ces journaux les soumettraient à une « dictature de la maigreur dirigée par les créateurs » qui mène parfois au « dégoût de soi ». Cependant, certaines célébrités, bien que présentes dans ces magazines, tout

gabarit confondu, restent des icônes de la mode qui influent sur les choix vestimentaires de toutes.

Facebook et Tweeter L’information ne provient plus uniquement des journaux écrits ou télévisés mais aussi des réseaux sociaux. Ces derniers permettent d’atteindre un public moins intéressé par la presse classique, les 15 – 35 ans, en leur donnant la possibilité de commenter, partager et échanger avec le monde entier. Transformant ainsi une simple information en « phénomène viral ». De ce point de vue là Twitter inspire plus confiance que Facebook, du fait que les informations sont choisies et « tweetées par des personnes reconnues dans leur domaine ». Pour autant le réseau social favori des jeunes reste Facebook de par sa dimension conviviale. Cependant, ils restent lucides sur la pertinence des informations disponibles sur le réseau. « Facebook, c’est un bon outil mais un mauvais maître », nous suggère une accompagnatrice italienne présente au Festival. Il ne permet pas de développer ses idées, de vérifier l’information et se résume souvent à un simple bavardage, « un téléphone arabe webisé », le partage des idées aboutissant souvent à un contre-sens. Pour autant certains jeunes interviewés affirment apporter du crédit à « ce que leurs amis leur font partager ». Morale de l’histoire : pour être bien informé, il faut diversifier ses sources et savoir prendre du recul sur ce que l’on lit pour ne pas tomber dans les pièges d’une pensée unique ou faire preuve d’une trop grande crédulité. n Baptiste Vareille, Noémie Poulain Lycée St-Joseph de Tivoli (33), lycée Etienne-Restat (47)

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Homo lyceus sapius sapius

Après une immersion totale dans la jungle pendant une dizaine d’années nous avons finalement réussi à les approcher et à analyser des heures durant leurs comportements et leurs différents modes de vie. Nous pouvons dès à présent vous présenter une première étude de l’homo lyceus sapius sapius.

A

nimal proliférant sur notre planète, il a beau être familier à l’espèce humaine du fait qu’il n’est qu’une pré-évolution de celle-ci, le jeune reste très méconnu dans ses aptitudes et caractéristiques. Depuis sa mutation en génération Y, il tyrannise ses géniteurs 24 heures sur 24 jusqu’à la période migratoire de juillet et août. Le mâle et la femelle ont des comportements très différents, le mâle possède un bêlement passant de l’aigu au grave. La femelle quant à elle, se déguise et se camoufle tel un caméléon, en se barbouillant le visage de couleur. La plupart des femelles ne se séparent jamais et se déplacent en troupeaux, allant jusqu’à s’accompagner pour aller au point d’eau très prisé. Elles s’y agglutinent les unes derrière les autres pour l’atteindre.

Les deux sexes possèdent généralement des crinières fournies, sont mous comme des tortues et aiment végéter parfois durant toute une journée dans des grottes (chambres) crasseuses. Lucifuges, les lycéens s’exposent rarement à la lumière du soleil et sont sujets à de violents ulcères cutanés. Ils tentent de s’en débarrasser à l’aide d’une mystérieuse plante médicinale, le Biactol. Cet animal est aussi atteint de nombreux défauts physiques et utilise de minuscules barres de fer et d’élastiques trouvés dans la nature pour ses crocs… On retrouve dans ce peuple de nombreuses sous espèces ayant des similitudes avec d’autres animaux. Par exemple, le Lyparesseux dort 15 heures par jour. Le lycéen appelé Lygirafe est pourvu d’une grande taille, toujours

dégingandée, le cou en avant et courbé. Dans les troupeaux, il y a toujours un Lysinge, grimaçant, mesquin et farceur, le Lyours, toujours grincheux et ayant une pilosité trop abondante pour son âge, le Lychauve-souris ayant une activité nocturne développée. Le Lyaraignée a les pouces très musclés à force de pianoter sur sa toile. Le Lygoret reste l’espèce la plus commune de la meute dont la saleté est incommensurable. Le régime alimentaire, peu varié, est composé de fruits de bigmac, de racines de kebab et de champignons-pâtes. Sa durée de vie est assez courte, 3 ans communément, 6 ans pour les plus chanceux, mais le jeune finit par passer le bac, pour changer de rive et rejoindre une autre jungle. n Charles Supervy Lycée St-Joseph de Tivoli (33)

Abécédaire du Lycéen

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AHHHHHHHH… (difficultés au réveil) Bac (bientôt au chômage) Cé mort (marque la négation) Dormir !!!!!!!! Euh… Facebouque : moyen de communication privilégié non traduit à ce jour Gavé (typique du lycéen aquitain) How I Met Your Mother (idéal de vie à 30 ans) Ipod ou Ipad ou Iphone, pomme croquée dont raffolent les jeunes J’adoooore Kebab (nourriture à l’arrache) Légume (jamais touché par un lycéen) Malcolm (modèle familial passant à la télé) Naaaaaaaaaannnnn (autre marque de négation) Ortografe (mot mal défini) Parents (obstacle permanent) Quand c’est qu’on mange ? (item comportemental caractéristique du jeune affamé) Rot (concours) Skate (planche de salut) Té où ? Ou twit twit (cri court et répétitif) Université (point de chute) Vacances (voir lettre D) Windows (un organe vital) X (sans commentaire) Y’a que ça à manger ? Zen (cool)


Photo : Sabrine Khinibilla, lycĂŠe Montesquieu (33)

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Du café Mettez ca. C’est obligatoire. Sans rire !

Le bracelet magique Laissez passer je dois interviewer ces gens !

Tchak, tchak !

Laissez passer j’ai un article à finir !

Laissez passer 1er rang pour les photos ! Jean-Yves (Oui-Oui...)

Pôle presse écrite

Soraya ex lycenne, ici en toute clandestinité

Fin

Tu t’en sors ? Ouais, j’ai même écris une chanson «I’m gonna sucide meeee...» n Pauline Laurent, Camille Martaud, Alexandrine Lassimouillas Lycée Georges-Leygues (47), lycée Odillon-Redon (33)

(jusqu’à l’année prochaine)


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