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32 FOOTBALL AMATEUR MAGAZINE

LUNDI 6 FÉVRIER 2017 LA VOIX DES SPORTS

់ ់ HÉRITAGE ៌ ៌

MAXIME ET JÉRÔME FOULON PASSIONNÉS DE PÈRE EN FILS L’ancien joueur du VAFC connaît de très bons résultats à la tête de l’US Maubeuge (CFA2) tandis que son fils accomplit une saison pleine à Seclin, en DH. Les deux sont unis par une seule et même passion : le football.

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ne seule division les sépare. Jérôme Foulon, entraîneur de l’US Maubeuge, fait des miracles depuis trois ans dans un club qui n’en avait plus connus depuis plus d’une décennie. À l’étage inférieur, son nom revient dans toutes les bouches puisque son fiston, Maxime (19 ans) est actuellement meilleur passeur du championnat avec son club de Seclin. Une belle réussite pour tous les deux, très complices dans la vie, sur les terrains et dans les jardinets. « Il était évident que Maxime fasse du football, sourit Jérôme Foulon. J’étais en fin de carrière pro. J’étais à Niort et on taquinait le ballon dans la pelouse près de notre maison ».

Mais dans l’héritage du football père/fils chez les Foulon, tout n’a pas été rose. Notamment lorsqu’au centre de formation du VAFC, on annonce à Maxime qu’il ne pourra probablement pas être joueur professionnel. « On m’a décelé un QT long, un problème cardiaque que j’ai hérité de mon papa. On m’a dit que je ne pourrai pas faire pro à cause de cela. Tous mes rêves se sont brisés. Maintenant, je vais essayer d’atteindre un bon niveau amateur et briller dans mes études », souligne-til. « Cela n’a pas été facile à vivre. Mais je suis fier de mon fils. Il est humble, ambitieux et sans être arrogant. C’est ce que je voulais qu’il devienne », précise Jérôme Foulon. Pourrait-on les retrouver au VAFC, le club qu’ils adorent tous les deux ? Jérôme Foulon en coach et Maxime en kinésithérapeute ? « Cela fait trois ans que je ne vais plus voir le VAFC mais je le suis à travers les médias. Il n’y a pas le feu », coupe le premier. « Mon rêve, c’est d’être kiné dans un club pro. Le VAFC ? C’est mon club de toujours. Il faut déjà que je boucle mes 4 années d’études », termine Maxime. Avec le football, le VAFC est aussi une autre passion chez les Foulon. ៚

Un papa pro À son retour dans le nord, en 2005, Maxime parfait ses gammes avec son papa dans la pelouse de leur nouvelle habitation du Cambrésis. Avec des vitres cassées à la clef ? « Même pas ! C’est que l’on jouait déjà très juste en fait », plaisante l’ancien joueur du VAFC. Maxime est un peu moins catégorique. « Le chalet près du but a quand même bien pris cher », rigole-t-il. Bref, une vie de rêve pour tous les amoureux du football qui au-

« J’ÉTAIS EN FIN DE CARRIÈRE À NIORT ET ON TAQUINAIT LE BALLON DANS LA PELOUSE PRÈS DE NOTRE MAISON. »

Jérôme, le papa, et Maxime, le fiston, sont complices sur les terrains comme dans la vie.

raient bien voulu jouer au football avec leur papa pro et vivre au rythme des matchs de première division.

Réunis un jour à Valenciennes ? « C’était fantastique. On allait voir papa jouer dans des stades remplis. Je ne faisais pas les déplacements car j’étais trop petit. Mais c’est vrai que j’ai de la chance d’avoir un papa joueur professionnel de football », indique Maxime, plein d’étoiles dans les

yeux quand il évoque les souvenirs de sa jeunesse. Notamment, une coupe du Cambrésis où il a été coaché par son père qui a dû remplacer à la dernière minute son entraîneur, indisponible ce jour-là. « Il jouait contre Viesly, à Villers-Outréaux. Il a marqué un but fantastique. Un but venu d’ailleurs. Mais on a perdu sur des décisions arbitrales litigieuses. C’était en poussin. Cela m’a fait bizarre de le voir jouer », se remémore Jérôme

Foulon, 46 ans aujourd’hui. La même sensation que son fils a connue quand son papa lui a annoncé qu’il serait entraîneur. « Je préférais quand il était joueur. C’était mieux. Entraîneur… Ce n’est pas pour moi. Après, c’est son choix. J’essaie d’aller le voir sur Maubeuge. J’ai fait les matchs de Coupe de France avec lui », glisse-t-il avant de rire à haute voix quand on lui dit que son paternel crie beaucoup de son banc de touche.

UN NOM PAS FACILE À PORTER C’est tout le problème quand on est fils de footballeur. Il suffit de regarder la jurisprudence Claude Puel, à Nice, qui a connu des attaques personnelles à son encontre quand ses fils fréquentaient l’équipe première. Le fils de Jérôme Foulon a lui aussi eu la vie difficile quand il était au centre de formation du VAFC, des U13 aux U16. « On m’a souvent dit “t’es là grâce à papa ! ”ou “ heureusement que papa est là ”. Au début, c’était difficile. Après, j’ai laissé couler », se rappelle-t-il. C’est plus du côté de Jérôme Foulon que la situation a été compliquée. Du fait d’être dans le 0030.

même club que son fils et de ne pas pouvoir intervenir sans que l’on lui rétorque un éventuel « piston ». « Je l’ai mal vécu, soupire-t-il. Au centre formation, il fallait prendre des décisions avec les autres éducateurs. Et que pouvais-je dire sur Maxime ? ». Aujourd’hui, le fiston est à Seclin et le papa à Maubeuge. « On suit chacun nos performances et on fait des debriefs », raconte Jérôme Foulon, qui reste impassible lorsqu’il assiste à un match de son fils. Et même si celui-ci fait des bêtises en match. « On reparle après bien entendu », sourit-il. ៚ G. W.

Depuis des années, les parties de foot dans le jardin sont une vraie tradition chez les Foulon.

TEXTE ET PHOTOS GUILLAUME WATEAUX – Jérôme Foulon, 46 ans, originaire de RaillencourtSainte-Olle (Cambrésis), fils d’entraîneur de son village d’origine, a été joueur professionnel au VAFC (1987-1994), au LOSC (1994-1995), à l’EA Guigamp (1995-2001), à Niort (2001-2005) avant de finir sa carrière à Cambrai (2005-2006). Il a été responsable des équipes U18 au VAFC et réserve (2008-2013). – Maxime Foulon, 19 ans, a commencé à jouer au football à l’AC Cambrai (4 ans) avant d’intégrer les équipes jeunes du VAFC (U13-U16). Après un retour à Cambrai pendant 2 ans, il repart à Lambres-lezDouai (PH) où il joue pendant un an. À l’été 2016, il signe à Seclin, en DH.


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