MARDI
SPORTS
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1ER OCTOBRE 2019
TENNIS
UNE PÉPINIÈRE EN DEVENIR BEZANNES Play Tennis a effectué sa rentrée au Creps de Reims avec un effectif renouvelé
et un staff étoffé pour assouvir un projet ambitieux tourné vers le haut niveau. ondé au mois de mai, Play Tennis a effectué sa première rentrée sur les installations du Creps de Reims à Bezannes. « L’été a été très chargé, avoue le directeur Anthony Petit. Certains projets amorcés la saison passée vont se développer cette année grâce aux partenariats pérennisés avec la Ligue du Grand Est, la Ville de Reims et Hyper U. On a connu beaucoup de changements d’effectif et on a étoffé le staff, en embauchant deux entraîneurs supplémentaires à temps plein tout en profitant de la mise à disposition par le Creps d’un troisième préparateur physique, avec la volonté de positionner la structure sur le haut niveau féminin. » Labellisé par le Ministère de la jeunesse et des sports, le Centre fédéral d’entraînement en est la partie émergée, à côté d’une académie orientée sur la formation et d’un centre de ressources qui propose des stages, des tests médico-physiques et l’organisation de tournois.
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“On n’a pas de problème à accompagner des projets sur la durée même si les résultats ne sont pas instantanés” Anthony Petit Il regroupe onze joueuses (*), dont trois seulement (Emma Léné, Margaux Rouvroy, Sophia Biolay) ont été conservées de l’ancien Pôle Espoirs. « On a accueilli beaucoup de nouvelles, pour la plupart âgées de 15 ans, confirme le responsable. Ce sont des filles avec un passé d’entraînement et de compétition très léger. En termes de niveau et de classement, elles sont en dessous des meilleures, mais en quinze ans d’ancienneté, j’ai rarement vu un groupe aussi homogène dans la qualité du travail. J’ai prévenu les parents que le temps d’apprentissage serait long et qu’il fallait s’extraire des notions de temps de passage et de course aux points. Mais je suis persuadé que ces filles-là vont bien jouer. »
EMMANUEL PLANQUE EN VISITE À l’invitation d’Anthony Petit, elles ont reçu mardi dernier la visite d’Emmanuel Planque, entraîneur national, qui a notamment collaboré avec Lucas Pouille, Mickaël Llodra et Corentin Moutet. « Il a accepté un long temps d’échange avec les coaches et les joueuses, raconte le technicien. Avant de partir, il m’a confié qu’il avait particulièrement
Un staff technique de huit entraîneurs et de trois préparateurs physiques est à la disposition des joueuses réunies au Creps de Reims. Remi Wafflart apprécié l’ambiance de travail qu’il avait observée. Quand on connaît la franchise et le niveau d’exigence du personnage, c’est un vrai compli-
ment. L’extrême richesse de la journée m’a donné l’idée de faire venir régulièrement différents interlocuteurs de classe afin de partager leur
BIENTÔT UNE JOUEUSE PROFESSIONNELLE Avec un budget prévisionnel approchant les 400 000 euros, Play Tennis souhaite clairement se positionner sur le haut niveau féminin. « Depuis quelques mois, j’ai rencontré beaucoup d’agents, de marques, d’entraîneurs, affirme Anthony Petit. Je suis par exemple allé pendant dix jours à New York (États-Unis) durant l’US Open afin de superviser des joueuses en recherche d’une structure de préparation et d’entraînement. » La démarche est sur le point d’aboutir, car le directeur de la structure officialisera dans les prochaines semaines l’arrivée à Reims d’une joueuse professionnelle, qui dispute le circuit WTA. « Je suis en contact avec d’autres filles, poursuit-il. Mon ambition consiste à me rendre tous les deux mois sur des tournois. Mi-octobre, j’ai prévu de me déplacer au 125 000 $ de Luxembourg. Et je réfléchis à la possibilité de voyager à Indian Wells et à Miami l’année prochaine. » En attendant, le Creps de Reims héberge trois joueuses évoluant sur le circuit ITF. Emma Léné (20 ans – 832e mondiale), dont l’objectif consiste à entrer dans le Top 400 en 2020, a effectué un 8e de finale la semaine dernière au Caire (Égypte), Margaux Rouvroy (18 ans – 894e) a été demi-finaliste au début du mois à Tabarka (Tunisie) avant de se blesser au poignet, et Sophia Biolay (18 ans – 1070e) a disputé des quarts de finale aux Contamines-Montjoie (Haute-Savoie), Dublin (Irlande) et Tabarka (Tunisie) après avoir longtemps été touchée à un poignet. C.G.
expérience. » La quête de l’excellence se traduit par une optimisation du suivi médical et de la scolarité, dont bénéficient également les quinze internes, demi-pensionnaires ou externes, des filles et des garçons de 11 à 18 ans, qui fréquentent l’académie dans un objectif de perfectionnement. « On n’a pas de problème à accompagner des projets sur la durée même si les résultats ne sont pas instantanés, à condition qu’il y ait du travail, de l’ambition, de la détermination et du respect, explique Anthony Petit. On s’est doté pour la première fois d’un règlement intérieur, on sera de plus en plus exigeant et sévère, car les jeunes joueurs doivent comprendre que le haut niveau est impitoyable. »
CÉDRIC GOURE
@cedricgoure
(*) Emma Léné, Margaux Rouvroy, Sophia Biolay, Tara Zoppas, Elsa Chaumette, Marie Weckerlé, Selya Rakki, Laure Razet, Anna Verroux, Leila Fabbri, Elsa Luthar.
MAÉLIE MONFILS A QUITTÉ REIMS Pensionnaire du Creps de Reims depuis trois ans, Maélie Monfils (14 ans) a quitté la Champagne pendant l’été afin d’intégrer le Centre national d’entraînement implanté à Paris. « Je n’ai aucun commentaire à faire tellement son départ s’est réalisé de manière déplorable », regrette Anthony Petit, dont la structure s’est par ailleurs séparée de plusieurs joueuses, à l’image de Jade Bornay (17 ans), qui avait été victime d’une rupture des ligaments croisés du genou droit au mois de février à Barranquilla (Colombie). « C’est logique qu’il y ait des départs dans une activité comme la nôtre, ajoute-t-il. Mais il n’y a pas eu de ruptures violentes. » La sœur de Gaël Monfils, qui était entraînée par Carine Bornu, a été invitée au printemps à disputer les qualifications de Roland-Garros juniors.