Trois Couleurs #107 - Hiver 2012-2013

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LUDOTHÈQUE La sélection de Noël _Par Y.F.

Pour votre pote à la crête iroquoise

Pour votre détective privé

L’éternelle lutte entre Assassins et Templiers avait besoin de prendre le large. Quelle meilleure solution que de jeter l’ancre en pleine Révolution américaine ? S’il s’avère un peu lent au démarrage, ce chapitre se déguste sur le long terme, grâce à la générosité de son immense terrain de jeu. La saga trouve en Connor, jeune héros amérindien au parcours tragique, une icône bouleversante. À noter : un épisode tout aussi réussi sur PS Vita, Liberation, avec la mythique ­Nouvelle-Orléans pour cadre.

Ce cinquième épisode est d’abord l’occasion de se pâmer devant l’extraordinaire transition graphique opérée de la DS vers son aînée en relief. Le jeu s’éprouve comme un challenge en flux tendu, débordant de casse-têtes en tout genre. Cet épisode est aussi le plus émotionnel : au fur et à mesure qu’il progresse dans son enquête, le détective se voit rattrapé par les fantômes de son propre passé. Une madeleine proustienne et initiatique, qui assoit Layton comme la meilleure aventure romanesque sur portable.

Assassin’s Creed III (Ubisoft/Ubisoft Montreal, sur PS3, X360, PC et Wii U)

Professeur Layton et le masque des miracles (Nintendo/Level-5, sur 3DS)

Pour les points restants sur votre permis Need for Speed – Most Wanted (Electronic Arts/Criterion, sur PS3, X360, PC et PS Vita)

Il est des retours de bâton qui peuvent sauver une saga. Au même titre que l’excellent Forza Horizon, Need for Speed se convertit au monde ouvert. Lâché dans une métropole immense, le pilote n’a que l’embarras du choix devant pléthore de véhicules et de courses, toutes génialement pensées. Issu des cerveaux cramés de Criterion (Burnout), ce nouvel épisode fait aussi amende honorable en se calmant sur le tuning kéké et en se concentrant sur le plaisir pur de vitesse et de compétition entre potes. C’est déjà énorme.

Pour votre cousin du Puy-du-Fou

Pour un fan inconsolable de Lost

Le jeu d’action en vue subjective a ses fantasmes. Par exemple : remplacer le shoot par le slash, troquer le flingue contre l’épée pour s’élancer à tête (souvent) perdue dans d’intenses batailles médiévales. Avec ­Chivalry – Medieval Warfare, le studio Torn ­Banner rend hommage à ces foudres de guerre en cotte de mailles trop longtemps délaissés. Secoué de stimuli barbares, cet excellent défouloir multijoueur vibre comme une immense orgie d’acier, où tout n’est plus que bruit, fureur et râles d’agonie.

Lourd programme : vivre la descente aux enfers d’un frêle vacancier pourchassé sur une île tropicale, organiser sa survie dans la jungle, puis sa progressive métamorphose en machine à tuer. Et pourtant… on marche. Le cadre idyllique (extase graphique) et la frénésie constante se greffent parfaitement à la robinsonnade imposée (chasse, fabrication de son équipement). Mais surtout, Far Cry possède un atout rare dans un jeu vidéo : son bad guy, Vaas Montenegro, monstre psychotique et fascinant de cruauté.

Chivalry – Medieval Warfare (Torn Banner Studios, sur PC)

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hiver 2012-2013

Far Cry 3 (Ubisoft/Ubisoft Montreal, sur PS3, X360 et PC)


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