TROISCOULEURS #148 - Février 2017

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BOBINES

AMERICA NOW

ELLE ÉTAIT UNE FO

Avec American Honey, prix du Jury au dernier Festival de Cannes, l’Anglaise Andrea Arnold s’offre sa première escapade américaine. Elle applique son approche sociale à la fois tendre et frondeuse (Red Road, Fish Tank) à un pan désolé des États-Unis, le Midwest, et pose son regard bienveillant sur une troupe de jeunes marginaux fêtards qui vendent des magazines en faisant du porte-à-porte. Enjouée et entière, la réalisatrice de 55 ans nous a parlé de son rapport aux États-Unis.

Pourquoi avoir eu envie de filmer cette mythique terre américaine ? Il y a un bail, j’ai lu un article du New York Times sur les mag crews [des équipes qui font du porte-à-porte pour vendre des abonnements, ndlr]. Ce monde m’a captivée, je n’ai pas arrêté d’y repenser. C’est plutôt un truc américain. Le porte-à-porte existe aussi en Angleterre, mais l’échelle n’est pas du tout

la même, on peut quasiment traverser le pays en une journée, alors que l’Amérique, c’est géant. En même temps, les routes sont tellement vides et droites qu’on peut couvrir une longue distance en peu de temps. Dans Fish Tank (2009), le morceau « California Dreamin’ » de Bobby Womack occupe une place importante. Est-ce à dire que, quand vous étiez ado, vous rêviez des États-Unis ? J’avais complètement oublié que cette musique était dans Fish Tank ! J’ai grandi en voyant beaucoup de films américains,

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