Plaquette_PFE_GALLOTomy_2024

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ÉCOLE NATIONALE

PROJET DE FIN D’ÉTUDE : DIPLÔME D’ÉTAT DE PAYSAGISTECONCEPTEUR

nouvelle géométrie des torrents à saint-martin-vésubie (06)

Tomy GALLO

torrent(s)

« Est un ensemble de cours d’eau à régime rapidement variable, de pente moyenne supérieure à 6 %, caractérisé par un transport solide souvent abondant.

(Dans le cas de la Vésubie) Torrent à clape (ou à écoulement fortement chargé) il recrute son matériel dans des débris de parois rocheuses et creuse son lit en roches dures ; il est rebelle à la correction car la désagrégation des falaises qui pourvoit à son ravitaillement est inépuisable. »1

1 Irma-grenoble, Dossier n°6, Crue torrentielle
Bassin de réception
Chenal d’écoulement
Cône de déjection
Source «les torrents à laves torrentielles dans les départements alpins - CEMAGREF [24]

PROJET DE FIN D’ÉTUDE

POST CATASTROPHE

nouvelle géométrie des torrents à saint- martin -vésubie (06)

illustrations

Page de couverture :

Massif de l’Argentera, Parc National du Mercantour, Alpes-Maritimes.

Page avant :

Chalet recouvert par des accrétions torrentielles au barrage du Boréon à St-Martin-Vésubie.

Page ci-contre :

La Vésubie à St-Jean-la-Rivière.

L’ouvrage contient un certain nombre d’illustrations et photographies. La très grande majorité de ces documents proviennent de l’auteur. Afin de ne pas alourdir ce travail, il ne sera cité que les documents provenant de sources extérieures et utilisés pour les besoins de l’exposé.

Cadre géographique général | Masterplan 1/100000e

Alex : catastrophe socio-naturelle d’origine torrentielle

Coupe de la vallée 1/7500e | 1/2500e

Risque

Échelle du bassin versant | Masterplan 1/30 000e Méthodologie (enjeux et objectifs)

L’échelle des masterplans et coupes présentés dans ce document a été modifiée lors de l’import, passant d’un format A0 vers un format A4.

échelles présentées dans ce document sont indicatives et reprennent les échelles utilisées lors de la soutenance orale du projet.

Échelle de la haute-vallée | Masterplan 1/7500e

Échelle de l’infrastructure | Masterplan 1/2500e

Un tracé des nouvelles routes dessiné en économie du risque naturel lié à l’eau

Échelle du village | Masterplan 1/750e + Visuels projet Av/ap Dessein pour une adaptation à la géométrie des torrents

Variation d’un paysage torrentie (étiage normal et crue): existant et projet 62

Donner l’épaisseur d’une rencontre entre le village de St-Martin-Vésubie et la confluence de la Vésubie en s’appuyant sur un système de terrasse utilisant comme vocabulaire le motif agricole vernaculaire de la

Zoom sur le parc submergé du boréon | Masterplan 1/250e + coupe

Créer un grand espace public aux vertus mémorielles à l’endroit de la zone d’activité sinistrée Prà d’agout devenue vestige post-catastrophe

Zoom sur le cœur de village | Masterplan 1/250e

Repenser comme une grande continuité historique la place centrale de l’hôtel de ville et les abords 19ème en direction du bourg médiéval

Zoom sur la restauration| Masterplan 1/250e + coupes

Restructurer le délaissé post-catastrophe d’une moraine torrentielle sur la rive gauche du Boréon et de la Vésubie en génie naturel

Calendrier de projet

Liste indicative des végétaux intégrés à la palette de projet

Aléa

Événement naturel (catastrophe ou dégât) susceptible de se produire et dont on s’efforce d’évaluer la probabilité.

Affouillement :

action de creusement due aux remous et aux tourbillons engendrés dans un courant fluvial ou marin butant sur un obstacle naturel (rive concave des méandres) ou artificiel (pile de pont, jetée).

Bassin versant

Aire de collecte à partir d’un exutoire, limité par le contour à l’intérieur duquel se rassemblent les eaux précipitées qui s’écoulent en surface et en souterrain vers cette sortie

Catastrophe

Rupture grave du fonctionnement d’une communauté, accompagnée d’importantes pertes humaines, matérielles ou environnementales qui dépassent sa capacité à faire face

Centennale

Se dit d’une crue qui a un risque sur cent, chaque année, de se produire

Crise

Réalisation concrète, matérielle de l’aléa dont l’ampleur excède les capacités de gestion spontanée de la société qui subit cet événement

Crue torrentielle

Apparition ou augmentation brutale du débit d’un cours d’eau à forte pente qui s’accompagne fréquemment d’un important transport solide et d’érosion

Danger

Conséquence objective d’un aléa sur un individu, un groupe d’individus, des aménagements ou l’environnement

Ecrêtement de crues

Action consistant à limiter le débit de pointe d’une crue, soit par stockage dans un ouvrage spécifique, soit par extension des zones d’expansion des crues.

Etiage

appelé aussi basses eaux, c’est la période durant laquelle le débit d’un cours d’eau est très bas.

Exutoire

Point le plus en aval d’un réseau hydrographique, où passent toutes les eaux de ruissellement drainées par le bassin.

Lave torrentielle

Ecoulement d’une masse boueuse, plus ou moins chargée en blocs de toutes tailles, canalisé par le lit torrentiel et comportant au moins autant de matériaux solides que d’eau. Les laves torrentielles sont alimentées par des apports divers (éboulis de piémonts, glissements de terrain, écroulements, effondrements de berges) et peuvent atteindre des volumes considérables. Elles se localisent généralement dans les hauts bassins, là où les pentes sont fortes et les matériaux mobilisables importants.

Nivo-pluvial

Le régime pluvio-nival comporte de gros débits en mars et avril grâce à l’appoint des eaux nivales [issues de la fonte des neiges], une autre période d’abondance, purement pluviale [eaux de pluie], en automne. Ce régime règne dans des bassins dont les sommets atteignent de 1 200 à 1 700 mètres

Moraine torrentielle (néologisme) Si les moraines sont des dépôts de matériaux dus au mouvement des glaciers, les crues de laves torrentielles laissent, elles aussi, derrière elles des formations similaires. Cette appellation n’est pas stricte et recouvre une typologie de nouveaux paysages qui émergent post-catastrophe suite aux crues éclair.

Résilience

Aptitude d’une organisation ou d’une société à se rétablir, voire à se renforcer après une crise

Risque

On définit le risque comme les effets d’un aléa sur des biens ou des personnes vulnérables ; le danger est un état, le risque sa mesure

Torrent

Les torrents sont des cours d’eau à pente forte (supérieure à 6 %) présentant des débits irréguliers et des écoulements très chargés. Dans un même torrent, on peut rencontrer les formes d’écoulement suivantes des laves torrentielles, des écoulements hyper-concentrés, des écoulements chargés simples (charriage et suspension classique), des eaux claires [...]

Torrent sec (néologisme)

Tracé d’écoulement du ruissellement entre deux ravins qui se chargent rapidement en eau lors d’épisodes pluvieux, tout en étant pourvoyeurs de matériaux grossiers projetés rapidement jusqu’à l’exutoire.

429 900 ha

Pour débuter, il m’a semblé nécessaire de considérer que pour une majorité de personnes, la première fois qu’ils auront entendu parler de la Vésubie aura été lorsque les grands médias ont rapporté les difficiles premières nouvelles d’une tempête qui aura sinistré et fait le plus grand nombre de dégâts sur le territoire depuis la seconde guerre mondiale Drôle de première rencontre avec cette petite vallée du sud-est de la France. C’était, il y a quatre ans et il me semble que débuter par le déroulé pragmatique des événements ayant amené à cette catastrophe est nécessaire pour exposer dans un premier temps le cas de la Vésubie et de manière plus générale celle des crues en montagne. Cependant, la tendance pour de tels événements est souvent de les traiter comme des données statistiques, mais cela n’a de sens que si on les met en interaction spatialement dans une réalité de territoire.

les épisodes méditerranéens

Aperçu historique des alpes-maritime

« À l’origine, une dépression née à 600 km de la Bretagne qui s’est déplacée en direction de l’ouest pour stagner sur la Manche, avant d’être poussée vers le Sud par un courant d’air froid pour gagner Nice et son arrière-pays. Ce flux se caractérise par une grande quantité de vapeur d’eau. La température de la mer (22/23°) associée à cette vapeur (20°) et la quantité d’eau précipitable [...] poussée par un vent violent (100 km/h) a alors précipité ces masses d’air contre les reliefs alpins. »

LEGENDE

GÉOGRAPHIE

VALLÉE OUVERTE

ENSEMBLE ALPIN (SUD, LIGURE, INTERNE)

SÉPARATION DES PAYS (CÔTIER, MOYEN, HAUT)

L'histoire d'une région naturelle (celle du Comté de Nice) revêt une importance capitale pour saisir la profondeur des liens qui unissent ses habitants à leur territoire. À travers les siècles, les Alpes-Maritimes, enclavées dans la région Provence-AlpesCôte d'Azur, ont été façonnées par une mosaïque d'influences culturelles et politiques. Cette histoire complexe est le reflet de la création et de l'évolution d'un habitat humain sur ce territoire. Le territoire de la vallée de la Vésubie appartient à ce continuum culturel et ne peut être dissocié de Nice tant les liens qui les unissent sont ténus et en font des territoires miroirs. Comme l'eau coule des montagnes au littoral, la Vésubie influence directement Nice et viceversa.

LIT MAJEUR CRITIQUE DE LA VÉSUBIE

HYDROLOGIE

COURS PRINCIPALE

COURS SECONDAIRE

Fournier Denise (dir.), Patrimoines du Haut Pays n°20 - Le Haut Pays face aux événements exceptionnels

La vallée de la Vésubie appartient à un continuum de paysages répartis en différentes unités paysagères. Ces unités sont caractérisées en étages de végétation. Leurs étendues vont de l’étage collinéen méditerranéen jusqu’à l’étage nival. Ces différents étages sont liés et témoignent d’un séquençage altitudinal de la vallée. Si l’origine de la catastrophe est d’origine naturelle ou socio-naturelle lorsqu’il s’agit d’évoquer les destructions vécues dans la vallée. Le relief lui joue un grand rôle dans la configuration de tels événements

TORRENT SEC

LAC GLACIAIRE D’ALTITUDE

SENS DU TORRENT

RUISELLEMENT

APPORT SÉDIMENTAIRE

FOSSE ET CANYON

SOUS-MARIN

TRAJET SÉDIMENTAIRE

LIMITE

LIMITE

BASSIN VERSANT DE LA VÉSUBIE

1.

PARC NATIONALE DU MERCANTOUR

DYNAMIQUE DE FORTE

MÉTROPOLISATION

VALLÉE ÉTROITE MOBILITÉ

PLAINE DU PÔ VOIE MARITIME

Ce concept souligne le rôle actif de l’humain dans la genèse des catastrophes, mettant en lumière les conséquences des décisions d’aménagement et de développement urbain sur la vulnérabilité aux aléas naturels.

VOIE DE CHEMIN DE FER

Page de droite :

AUTOROUTE

ROUTE PRINCIPALE

Cadre géographique de la vallée de la Vésubie 1:100 000e

ROUTE SECONDAIRE

CONNEXION LATÉRALE DES VALLÉE

DÉPARTEMENTALE

FRONTIÈRE NATIONALE FRONTIÈRE MARITIME

IMAGINAIRE TERRITORIAL

Ce n’est pas un cas isolé. A l’échelle des Alpes, de nombreuses vallées sont similaires à la configuration spatiale de la Vésubie. La vallée de la Roya, sœur jumelle de la vallée et qui est située à l’extrême est du parc du Mercantour a elle-même subi des destructions avec autant d’émotions qu’elles furent identiques dans la gravité à celles subies dans la Vésubie et dans une moindre mesure à l’échelle des vallées des montagnes méditerranéennes Françaises. Ce que nous disons n’est pas qu’il y a seulement ressemblance entre ces vallées, mais qu’elle comporte puisque issues d’un même continuum géomorphologique, les dispositions générales à voir de tels événements se reproduire et les toucher ensemble. Ainsi, si la notion de risque naturel prédomine lorsqu’il s’agit de crues, la dimension anthropique qui fait qu’on choisit d’établir la ville au risque de l’eau et dans une moindre mesure les infrastructures exprime une autre réalité, celle de risques socionaturels (Picon, Allard et al., 2006).En effet, les choix d’aménagement effectués par l’humain contribuent à créer les risques auxquels il s’expose, donnant lieu à ce que l’on pourrait qualifier de «human made catastrophe 1» Dans le cas de la Vallée de la Vésubie, bien que les événements catastrophiques ne puissent être imputés uniquement à l’action humaine comme dans le cas des catastrophes technologiques, il est indéniable que des choix imprudents ont été faits L’aménagement du territoire dans cette région reflète ainsi les politiques publiques et les pratiques adoptées. Il est donc essentiel de reconnaître la dimension politique inhérente aux décisions d’aménagement, qui impliquent la participation et la responsabilité des paysagistes, des ingénieurs et des urbanistes, souvent en concertation avec les autorités politiques.

VISION PORTÉE SUR LE TERRITOIRE (SPORTS, MERVEILLES, SÉJOURS)

AXE CULTUREL DU COMTÉ DE NICE

VOIE HISTORIQUE DE PASSAGE

VALLÉE NIÇOISE DU NORD

Dans ce contexte, mon PFE en paysage s’inscrit dans l’acte de reconstruction de cette vallée post-catastrophe mais en contre-point d’une logique actuelle interventioniste du torrent Vésubie. En imaginant un futur alternatif avec pour objectif une réflexion sur les espaces publics et infrastructures autour des torrents à St-Martin-Vésubie, mon projet consiste dans ce territoire de montagne qui dispose de grandes ressources, mais qui est aussi contraint avec la quasitotalité des problèmes d’aménagement présent, de faire s’incarner spatialement un projet de cohérence en postulant que ce qui fonctionnera ici servira ailleurs.

TRIANGLE DES STATIONS DE SKI

L’échelle des masterplans et coupes présentés dans ce document a été modifiée lors de l’import, passant d’un format A0 vers un format A4. Les échelles présentées dans ce document sont indicatives et reprennent les échelles utilisées lors de la soutenance orale du projet.

Page de droite :

Cadre géographique de la vallée de la Vésubie 1:100 000e

2.

Zugasti, Merad Arnaud-fassett

Que pouvons-nous apprendre de la catastrophe de Saint-Martin-Vésubie ? Une approche historico-systémique

3. Ibid 4.

Durand Séverine, Vivre avec la possibilité d’une inondation ? Ethnographie de l’habiter en milieu exposé.. et prisé..

5.

Durand Séverine, Vivre avec la possibilité d’une inondation ? Ethnographie de l’habiter en milieu exposé.. et prisé.. Sciences de l’Homme et Société.

Aix Marseille Université, 2014, pp. 17.

6.

Daniel-Lacombe E., Apprendre à vivre entre deux tempêtes. AOC mediaAnalyse Opinion Critique, mise en ligne 6 Décembre 2023, date de consultation 12 janvier 2024. URL https://aoc.media/ anlyse/2023/12/06/ apprendre-a-vivreentre-deux-tempetes/ 7.

[source Rapport de présentation du Plan de Prévention des Risques Naturels Prévisibles de la commune de Bourg d’Oisans. RTM Isère (2003), 98 p.]

8. UICN France. Changement climatique et risques naturels dans les montagnes

9.

Arnaud-Fassetta Gilles. L’hydrogéomorphologie fluviale, des hauts bassins montagnards aux plaines côtières entre géographie des risques, géarchéologie et géosciences: Volume 2. Géographie. Université Paris-Diderot (Paris 7), 2007, pp 43.

Les crues torrentielles en montagne

Une crue torrentielle de montagne se définit comme un processus par lequel une montée subite en charge d’un torrent entraîne une augmentation significative du débit de l’eau, provoquant ainsi le charriage d’un grand nombre de dépôts présents dans le lit de la rivière. Ce phénomène, bien que naturel, peut être exacerbé par des pressions anthropiques exercées sur le lit de la rivière ou du torrent.

Cette configuration particulière est caractéristique des territoires de montagne et témoigne de dynamiques fluviales distinctes découlant des caractéristiques naturelles propres au terrain.

En effet, dans ces régions, les précipitations peuvent être intenses et soudaines, entraînant des crues rapides et dévastatrices. Lorsque ces crues surviennent, le lit des torrents, généralement peu profonds et étroits, peut rapidement être submergé, provoquant un débordement des eaux et une accélération du flux. En conséquence, les matériaux meubles tels que les galets, les graviers et les sédiments sont entraînés par le courant, donnant lieu à des phénomènes de charriage et d’accumulation le long du lit de la rivière.

Cependant, l’impact des crues torrentielles est souvent exacerbé par l’intervention humaine sur le cours d’eau. Les activités telles que l’aménagement des berges, la canalisation des cours d’eau, ou encore l’urbanisation des zones riveraines, peuvent modifier le régime hydrologique naturel et augmenter le risque de crues catastrophiques. De plus, la déforestation et l’exploitation des ressources naturelles dans les bassins versants peuvent aggraver l’érosion des sols et contribuer à l’accumulation de sédiments dans les cours d’eau.

[Le risque inondation]

« Le risque inondation est défini par les experts comme le fruit de la rencontre d’un « aléa hydrométéorologique » à l’origine d’une crue importante et d’une « vulnérabilité » c’est-à-dire « l’existence de biens et d’activités pouvant subir des dommages et de personnes pouvant subir des préjudices. »5

En reliant cette définition du risque inondation à la notion de crue, nous pouvons voir que les crues importantes constituent l’un des principaux aléas hydrométéorologiques dans la vallée. La vulnérabilité aux inondations dépend alors de divers facteurs, tels que la densité de population dans les zones exposées, le positionnement des infrastructures de protection contre les inondations, la gestion des eaux pluviales et des cours d’eau, ainsi que la capacité des communautés à faire face à de telles situations.

Par ailleurs, il faut ajouter que les crues torrentielles dans la Vésubie telles qu’elles se sont exprimées ont également amené à modifier le fonctionnement «naturel» du cours d’eau. Preuve que crue et inondation en montagne influencent autant le fonctionnement des sociétés que des écosystèmes. La nécessité d’un projet qui soit transversal à ces questions dans

une perspective de projet de paysage est essentielle. « En octobre 2020, la tempête Alex a été si intense qu’elle a conduit à un changement profond de la vallée de la Vésubie dans les Alpes-Maritimes le lit de la rivière qui était pavé par des blocs de roches peu mobiles, a été rompu sur presque toute sa longueur par les divagations des flots, qui ont aussi conduit à des dégâts inédits.En octobre 2023, la tempête Aline, d’une mobilité inhabituelle pour une crue de cette ampleur, s’est produite dans ce lit déstabilisé. Elle marque un moment critique, un point de bascule, dans l’histoire de la Vésubie.Le retour naturel à un lit pavé sera difficile avant très longtemps. »6

Modification du lit :Tempête Alex

Le passage d’une crue telle que celle enregistrée en 2020 a eu pour effet de complètement modifier le lit de la rivière. Pour rappel, la crue s’est étendue jusqu’aux extrémités du lit majeur, le dépassant par endroits.

« Les crues torrentielles ont la particularité, par rapport aux crues des cours d’eau à pente modérée ou faible, de transporter des sédiments en quantités beaucoup plus importantes.

Dans le cas des laves torrentielles 7 (écoulement d’une masse boueuse, plus ou moins chargée en blocs de toutes tailles, canalisé par le lit torrentiel et comportant au moins autant de matériaux solides que d’eau. Les laves torrentielles sont alimentées par des apports divers (éboulis de piémonts, glissements de terrain, écroulements, effondrements de berges) et peuvent atteindre des volumes considérables. Elles se localisent généralement dans les hauts bassins, là où les pentes sont fortes et les matériaux mobilisables importants.), les quantités de sédiments mobilisés sont considérables et peuvent constituer la majeure partie de l’écoulement. La dynamique des écoulements torrentiels est donc conditionnée à la fois par la composante liquide et par la composante sédimentaire. »8

Ces crues accentuent ainsi le processus d’érosion, mais ce n’est pas tout. En effet, il y un cumul des aléas propres aux régions de montagne.

« [En effet] dans les zones de montagnes comme à Saint-Martin Vésubie, les aléas fonctionnent ensemble. Le lit de la rivière pouvant facilement être en contact avec les berges, les crues éclairs fragilisent énormément les berges, accentuant le risque mouvement et glissement de terrain.

On a vu suite à la catastrophe de Saint-Martin-Vésubie que les nombreux glissements de terrains ont accentué la puissance de la crue en ajoutant de grandes quantités de sédiments dans l’eau, mais ces glissements ont également rendu plus difficile l’organisation des secours en coupant les routes par exemple » 9

Illustrations :

Photographie de la tempête Alex de la photothèque ©IRMA (colorisation post-production rouge pour les destructions, bleu pour le torrent, jaune pour l’infrastructure)

Érosion de la berge rive gauche de la Vésubie à St-Martin-Vésubie
Gendarmerie détruite par la crue du torrent du Boréon à St-Martin-Vésubie
Confluence Vésubie et Boréon après la tempête Alex
Crue de la Vésubie à Lantosque
Engravement du lit de la Vésubie suite à la crue à St-Martin-Vésubie

Illustrations :

Planches issues du travail d’Arnaud-Fasseta, L’hydrogéomorphologie fluviale, des hauts bassins montagnards aux plaines côtières entre géographie des risques, géarchéologie et géosciences: Volume 2. Géographie. Université Paris-Diderot (Paris 7), 2007.

Unités géographiques au sein de l’écoulement d’un cours d’eau : Haut-bassin montagnard, bassin médian (piémont) et basse plaine

On distingue plusieurs unités géographiques au sein de l'écoulement d'un cours d'eau. Ceux-ci sont répartis en trois catégories, on parle de haut bassins montagnard, de bassin médian (piémont) et de basse plaine Ce sont le haut, le milieu et le bas du cours d'eau. Ils sont en étroite relation, ce sont des interfaces d'un réseau plus grand le réseau hydrographique Dans le cas de la Vésubie qui appartient au réseau hydrographique du fleuve Var on peut dire qu'elle appartient à la catégorie du haut bassin montagnard et du bassin médian (piémont). Cette double morphologie se traduit par différentes configurations de vallées.

C'est en partie cette matrice qui explique que la tempête s'est exprimée différemment d'un bout à l'autre de la Vésubie

Dimensions spatiales des connectivités longitudinales, latérales et verticales dans les différentes parties d'un bassin versant

Genèse du lit moyen en domaine méditerranéen

Détail morphologique : Lit du torrent

Il y a dans la qualification d’un vocabulaire du torrent et de la catastrophe un terme qui est essentiel pour comprendre la dynamique torrentielle le lit du torrent

Le lit du torrent correspond à trois espaces temporels de dérivation du cours d’eau :

Le premier, dit lit mineur, correspond au lit actuel du cours d’eau. Il est connu de tous les acteurs du territoire et la plupart du temps ne constitue pas un risque pour l’habitat et les infrastructures. Le second , dit lit moyen est un espace de transition qui agrège le lit mineur mais également une partie des débordements de faible importance qui peuvent se produire le long de la ripisylve. Le dernier, dit lit majeur est l’espace de débordement absolu, contenant lit mineur et moyen, où le torrent peut s’étendre en cas de fortes crues. Ces différents espaces sont ainsi une fiction pensée pour analyser le fonctionnement d’un torrent ou d’une rivière. Il n’y a en réalité qu’un seul lit, partiellement occupé la plupart du temps, mais dont les débords restent envisageables. On peut parler d’une étendue temporelle du torrent dont la croyance consiste à croire que l’état actuel du lit est et sera toujours le même En effet, il est possible

avec des dispositifs comme la diachronie photographique ou l’analyse scientifique des traces du cours d’eau dans le temps, de remonter le fil évolutif des digressions du lit mineur au fur et à mesure de l’histoire pour en déduire le lit majeur.

Cette échelle du temps du torrent n’est que pas ou peu maîtrisée par le grand public et cette méconnaissance nuit à une concorde entre aménagement du territoire et vie du torrent. C’est une dynamique climacique qui s’opère tout au long de la vie du cours d’eau. La précédente crue de la Vésubie en 2020 aura fini la rotation d’un cycle d’oscillation du torrent. Désormais, c’est le lit majeur tout entier qui a été rendu au torrent. D’où le gap entre la vision que nous pouvons avoir de la Vésubie actuellement, celui d’un mince filet d’eau et son lit majeur retrouvé allant s’étendre jusqu’aux piémonts et qui semble démesurément grand comparé à l’échelle du nouveau lit mineur.

Les apparences sont trompeuses en matière de torrents

Géologie et pédologie : Le socle du torrent

«[La lithologie est très diversifiée. On peut distinguer deux grands ensembles]

• Au nord, de Saint-Martin-de-Vésubie à la Roya, de la cime du Diable au massif de l’Argentera, une vaste zone cristalline appartenant au socle de la zone externe des alpes est constituée pour l’essentiel de granites, migmatites où pointent quelques lentilles d’amphibolite ; elle jouxte une unité permo-triasique de conglomérats, de pélites, de grès, d’arkoses, de calcaires et de dolomies imbriqués de façon complexe (on remarquera la complexité géologique autour du Boréon qui est la zone de contact entre le massif de l’Argentera et les formations métamorphiques encaissantes)

• Au sud et à l’est une large bande de formations sédimentaires du Secondaire et du Tertiaire entoure cette auréole cristalline elle est composée de calcaires, de marnes, de schistes carbonatés, de grès, de flyschs, etc. on notera quelques pointements de gypse autour de Sospel.

Quelques formations plus récentes du Quaternaire, glaciaires ou colluviales, occupent le fond des vallées.[St-Martin-Vésubie par exemple.] » 22

Il y a environ 65 millions d'années, lors de l'ère géologique du Mésozoïque, l'Europe et l'Afrique étaient séparées par un océan appelé la Téthys. Sous l'effet des mouvements des plaques tectoniques, l'Afrique a commencé à se déplacer vers le nord, se rapprochant progressivement de l'Europe.

Cette collision titanesque a provoqué le plissement et le soulèvement des sédiments marins et continentaux situés entre les deux plaques, donnant naissance aux premiers reliefs des Alpes il y a environ 30 millions d'années. Ce processus de collision continue encore aujourd'hui, et c'est ce qui rend les Alpes si dynamiques sur le plan géologique. Les forces tectoniques entraînent des déformations continues des roches, des mouvements verticaux et horizontaux, ainsi que des séismes occasionnels. Cette activité géologique constante contribue à sculpter les paysages des Alpes, avec son relief, ses vallées profondes et ses glaciers.

L'eau a joué un rôle crucial dans ce processus de formation des Alpes, en agissant comme un puissant agent d'érosion et de modelage du paysage au fil du temps. Les rivières et les glaciers, alimentés par les précipitations abondantes et la fonte des neiges ont participé de la création de ce paysage. Le phénomène de l'érosion fluviale, par exemple, est responsable de la formation de canyons comme les gorges de la Vésubie, tandis que l'érosion glaciaire a sculpté des vallées en forme de U et laisse derrière elle des moraines et des cirques glaciaires (le village de StMartin-Vésubie est héritière de ce passé-là).

Plus spécifiquement, dans la Vallée de la Vésubie, le sol est un acteur majeur de la dynamique des torrents alpins, comme en témoignent les dégâts les plus visibles après la catastrophe d'Alex.

« Les rankosols sont des sols peu épais (moins de 30 cm d’épaisseur), peu différenciés, développés à partir de roches non calcaires. Ce sont donc des sols plutôt acides. Les horizons des rankosols contiennent de nombreux éléments grossiers (graviers, cailloux, pierres…) issus de la fragmentation ou de l’altération de la roche sous-jacente. » 23

En effet, les Rankers, ou Rankosols, sont des sols caractéristiques des régions de

montagne, notamment des Alpes, où l'influence des processus géologiques et climatiques a conduit à leur formation particulière. Sur la Vallée de la Vésubie, ces sols sont significatifs dans la mesure où ils illustrent l'interaction complexe entre la géologie locale, le climat et la végétation.

La formation des Rankers commence par l'action des glaciers, qui, au fil des millénaires, ont érodé et déplacé les matériaux rocheux, créant des dépôts de moraines et des terrasses alluviales dans la vallée. Ces dépôts de matériaux rocheux décomposés constituent la base des Rankers.

Par la suite, le climat montagnard, caractérisé par des variations importantes de température et d'humidité, ainsi que par une forte influence des précipitations, ont participé au processus de formation des Rankers. Les fortes pluies et les changements de température favorisant la décomposition chimique des roches, il s'est libéré des minéraux et des éléments nutritifs essentiels pour les plantes.

Cependant, en raison de la pente prononcée des versants alpins, l'érosion est également un processus actif, déplaçant les particules fines vers le bas de la vallée. Cela crée une stratification des sols, où les couches supérieures sont plus riches en matière organique et en éléments nutritifs, tandis que les couches inférieures sont plus compactes et moins fertiles. Ces conditions particulières donnent aux Rankers leur caractère distinctif. Ils sont généralement peu profonds, avec une épaisse couche organique en surface et des horizons plus denses en profondeur. Malgré leur fertilité relative, les Rankers sont souvent soumis à une forte érosion, ce qui peut poser des défis pour l'agriculture et l'aménagement.

La confluence du torrent vésubie et du fleuve var au village de Plan-du-Var

Plan-Du-Var

Située à l’intersection de la vallée de la Vésubie, du Var et plus avant de la Tinée. Le village de Plan-du-Var est tout à la fois une confluence, un lieu de passage et un verrou de l’entrée dans les vallées. On y retrouve un certain nombre d’infrastructures (électriques, eaux et réseaux divers) mais également les principaux accès routiers qui irriguent le moyen-pays niçois.Soumis au risque de chute de bloc du fait de sa situation en piedmont. Il est en léger surplomb par rapport au cours de l’eau et offre une lecture de ses différentes étiages. Il est aussi traversé par le canal de Nice qui alimente la métropole en eau. Le lit du Var y est large et permet l’expansion du lit mineur dans son lit majeur lors des événements torrentiels.

Attérissement1* et ripisylve2*

rapide Train des Pignes Plan-Du-Var Montagne Protection chute de bloc3*

1* Les attérissements sont des plages de matériaux grossiers (galets) qui se forment le long des cours d’eau. Ils participent au bon fonctionnement de l’hydrosystème rivulaire.

2* Les ripisylves sont les boisements de bord de cours d’eau. Ils sont essentiels au fonctionnement des cours d’eau. Il joue le rôle d’écotone (transition) entre le monde terrestre et aquatique.

3* Cet ouvrage de génie à vocation à protéger le village de la chute de paroi de falaise. Le risque dû à l’érosion est omniprésent dans en contexte maralpin.

Le Var Falaise Voie
Etiage
Crue 2020
Bonson
A-A’ B-B’

Le village de Cros d’Utelle dans la basse-vallée de la Vésubie

Le village de Cros d’Utelle est une localité de l’entrée des gorges de la Vésubie. Elle est représentative de ces hameaux typiques de la Vésubie légèrement en surplomb du torrent. On y observe une végétation méditerranéenne collinéenne et on retrouve des terrasses de culture d’oliviers. On constate une dynamique de déprise de ces restanques. Depuis la tempête et la modification de la ceinture de végétation rivulaire du torrent, il y a une colonisation d’arbres pionniers qui tendent à former une ripisylve le long des différents atterrissements et dépôt de sédiments créés lors de la tempête.Le pont de cros d’utelle à lui été détruit lors de la tempête et reconstruit par la suite. Il est classé monument historique et permet au GR d’enjamber les deux rives quand il ne sert pas d’accès aux locaux pour aller se baigner dans la Vésubie. Ce fut également un passage stratégique de la route du sel durant l’époque préindustrielle.

Restanque d’olivier Terrasse de culture plein Sud4*

Utelle / Habitat rural Positionné en hauteur5*

Terrasse de culture Enfrichée par déprise6*

M. 25657* Route

Rive Vésubie Baignade et GR8*

La Vésubie Pont en pierre ancien accés historique à la route du sel9*

Falaise Forêt mixte10*

4* L’exposition desparcelles est essentielle pour une bonne mise en culture des terrasses. Relief et climat en montagne étant étroitement liée, adret et ubac ne sont pas aménagé de la même manière.

5* La construction de l’habitat rural en hauteur dans le comté de Nice s’explique par l’installation loin des crues du torrent et la recherche d’un point de vue en hauteur synonyme de protection.

6* Le phénomène d’exode rural et la dynamique de déperdition agricole à l’échelle de la France amène à un enfrichement des parcelles jugées peu rentable.

7* Ancienne route départementale admnistrée par la Métropole Nice-Côte-d’Azur. 8* Sentier de Grande Randonnée.

9* Ancienne route marchande reliant le littoral azuréen au terre intérieure du Piémont et sa capitale Turin qui s’étale du Haut moyen-Age à la Renaissance.

10* Dans le cas de la Vésubie, station forestière d’influence méditérannéenne et montagnarde rythmée par un passage progressif de l’étage collinéen à l’étage nival (forêt mélangée de caduque et persistant résineux et feuillus).

Le passage (chiuse) du village de St-jean-la-rivière dans les gorges de la Vésubie

St-Jean-la-Rivière comme son nom l’indique un village est situé dans les gorges de la Vésubie en surplomb du torrent. C’est un lieu de passage obligé dans la traversée étroite des gorges. Sa configuration spatiale est intéressante puisque nombre d’habitations sont accrochées le long du bord des gorges.

Un ouvrage d’art, construit lors du projet de tramway (1908) qui fut par la suite fermé (1930), permet de relier une rive à l’autre et offre une vue plongeante sur le relief escarpé des gorges. Le village est construit sur un léger replat avant des terrasses de cultures, qui à certains endroits sont aménagés jusqu’en bord de torrent. Lors de la tempête, la montée en charge du torrent (11 m) a abîmé un certain nombre de terrasses et fragilisé cet espace agricole gagné sur le lit majeur.

H=265m
M. 2565 Route
Canyon Ouvrage d’art (1908)
St-Jean-La-Rivière Coeur de village Terrasse cultivée Olivieraie Maraîchage
Paroi abrupte La Vésubie
de l’autre rive

Le verrou glaciaire du village de Lantosque dans la moyenne-vallée de la Vésubie

Lantosque est un village situé sur un promontoire rocheux. D’un côté, un canyon où serpente la Vésubie et de l’autre, le riou (rivière en niçois) de Lantosque venu des hauteurs du village. À savoir que l’ancien nom du torrent Vésubie était celui de Val de Lantosque.

Sa formation géologique est typique d’un verrou glaciaire. Un verrou glaciaire est « une colline rocheuse, aux formes arrondies, obstruant en partie la vallée glaciaire et constituée d’une roche suffisamment dure pour que l’érosion sousglaciaire, malgré sa puissance, n’ait pu la faire disparaître. » (Louis Reynaud, glaciologue Français).

Les localités de Roquebilière (le roc aux abeilles) et Belvédère au cœur de la Vallée de la Vésubie

Le village de Belvèdère est en retrait en hauteur de la Gordolasque, affluent de la Vésubie. La ville de Roquebilière est la principale localité de la vallée de la Vésubie. Celle-ci a subi en 1926 une catastrophe naturelle, un éboulement d'un flanc de montagne sur la ville. Un nouveau village s'est reconstruit sur un « plateau choisi par des géologues, le village est désormais en dehors du cours de la Vésubie, en dehors de l'axe routier. Cela a pour conséquence grave une méconnaissance du nouveau village par les gens transitant par la vallée. De ce fait, l’essor économique est entravé et l’économie du village s’en ressent. Si

la commune d’aujourd’hui est toujours importante, son développement n’est pas exactement celui que l’ancienne commune aurait sûrement connu. L’activité commerciale du nouveau village est uniquement tournée vers les besoins de ses habitants, sans que la notion de passage de touristes puisse l’augmenter. »10

Cette nouvelle dynamique inquiète d’autres localités touchées récemment par la tempête Alex. Comment négocier entre protection contre les risques et attractivité ?

Montagne
Gordolasque
Plaine
Montagne
Crue 2020 Etiage

Le village de Venanson, sommet habité de la Vésubie

Nid d'aigle, le village de Venanson est un village perché de la vallée de la Vésubie. Il est représentatif de ces sommets habités, longtemps en autarcie et témoins privilégiés des évolutions morphologiques du torrent.

« Au XIXème siècle, les coupes de bois des forêts communales paient pour l’essentiel l’installation d’un service public d’eau potable. Grâce à ses coupes de bois, la commune de Venanson passait pour une des plus riches de France, si on tient compte de l’importance de sa population (95 habitants). »11

Métropole Nice Côte D’Azur. Venanson - Métropole Nice Côte d’Azur. https://www.nicecotedazur.org/metropole/territoire/les-communes/venanson/ [consulté le 23/04/24]

Le village de St-Martin-Vésubie, la suisse niçoise de la Vésubie

Le village de St-Martin-de-Vésubie est le centre historique de la vallée de la Vésubie. Situé dans le Haut-Pays niçois, à 1000 m d'altitude, à l'entrée du Parc National du Mercantour, on y observe une grande fréquentation touristique. Il est le départ du torrent Vésubie, dont la confluence avec les affluents boréon et Madonne des Fenestres a subi de nombreux dégâts lors de la crue torrentielle de 2020.

Historiquement il était un « important entrepôt sur la route ” du Sel ” reliant Nice au Piémont, assurant sa prospérité jusqu’au XVIIIème siècle. [mais] Ce n’est qu’en 1860 que le village est annexé à la France. Dès lors, Saint-Martin devint un lieu idéal de villégiature des aristocraties. La ”Suisse Niçoise” était née. Saint-Martin reste un lieu de séjour prisé pendant la période estivale comme hivernale. »12

12 Métropole Nice Côte D’Azur. St-Marin-Vésubie - Métropole Nice Côte d’Azur. https://www.nicecotedazur.org/metropole/territoire/ les-communes/saint-martin-vesubie/[consulté le 23/04/24]

St-Martin-Vésubie

village historique sur son promontoire

Un barrage sur le torrent, le lac artificiel du Boréon dans la haute-vallée de la Vésubie

Le barrage du Boréon, érigé en 1960 pour alimenter une centrale hydroélectrique, s'étend sur une longueur de 148 mètres et atteint une hauteur de 13,5 mètres, située à une altitude de 1 470 mètres. Sa capacité de retenue est de 115 000 mètres cubes d'eau. Cette capacité à retenir l'eau joue un rôle déterminant dans la régulation des cours d'eau et dans la prévention des débordements. Cependant, la nature exceptionnelle de la tempête a mis l'installation à rude épreuve, mais aucun lâché d'eau n'a été relevé, ce qui aurait eu des conséquences catastrophiques.

Par ailleurs, le barrage du Boréon a permis d'arrêter les apports grossiers de la crue de 2020, ce qui a entraîné un dépôt massif de sédiments juste en amont du barrage.

Perception

Le paysage est parcouru et reste à parcourir. Mille choses y fourmillent et s’expriment chaque fois différemment. Il y a des paysages qui seuls sont évocateurs d’images d’Epinal, d’images qui nous sont connues d’avance. Mais peu sont les paysages que nous connaissons par réminiscence. Certains détiennent une célébrité à l’échelle de l’humanité et d’autres une célébrité des initiés. Parfois même, personne ne les connaît et ils sont les trésors de ceux qui ne sont personne.

Visiter les pyramides de Gizeh ou voir la vallée de la Touques. Ou encore, se figurer les vestiges Héllènes en Argolide et les

étranges peintures rupestres de la Vallée des Merveilles.

Combien est-ce qu’il est difficile de s’en défaire, de ces images ? Difficile de l’inconnu de s’en faire des images ?

La série photographique suivante est un pari.

L’idée est de laisser le lecteur vivre un moment solitaire, une captation éphémère d’un paysage. De lui proposer l’immersion des premiers moments, remonter le fil de l’eau, comme ce qu’il ferait physiquement. Comme la majorité des premières perceptions d’un paysage, elles seraient sensorielles et visuelles. Trouver ses marques, se forger un

discours positionnel sur ces images afin que les éléments qui vont être proposés par la suite viennent s’emboîter au savoir personnel du lecteur.

En créant ce dialogue, par une forme d’objectivité scientifique et de subjectivité sensible, trouverons-nous peut-être le moyen de traduire la réalité d’un projet de paysage.

Confluence de la Vésubie

La Vésubie naît de la confluence de deux vallons, au niveau de Saint-Martin de Vésubie le Boréon à l’ouest qui draine un bassin versant de 65 km² et la Madone de Fenestre à l’est qui draine une partie du massif du Mercantour sur un bassin de 37 km². Cette dernière présente la particularité de détenir des glaciers souterrains relictuels des dernières glaciations, dissimulés sous les pierriers d’éboulis. Le bassin versant est limité au nord par les cimes du Gélas (3 143 mètres) et du Mercantour (2 772 mètres).

Saint-Martin-Vésubie

Diachronie

photographique

L'utilisation de la diachronie cartographique, circonscrite à ces soixante-dix dernières années, est très utile pour mettre en lumière les évolutions récentes du paysage.

On peut remarquer un développement considérable du foncier le long des rives du torrent. La déprise agricole et l'enfrichement progressif des parcelles ont conduit à reconsidérer les abords du torrent comme des zones "aménageables" et attractives pour l'installation de nouvelles infrastructures, telles que les routes départementales, les locaux des services publics (gendarmerie, pompiers, etc.). On y retrouve également l'installation de pavillons pourvus de petits jardins privés et de petits logements collectifs. L'enfrichement des anciennes terrasses agricoles et la création d'un couvert forestier sur les montagnes ont conduit à relativiser la présence des torrents secs, qui, comme nous le savons après la catastrophe, contribuent étroitement au phénomène de mise en charge rapide des torrents Boréon et Vésubie.

La tendance politique a donc été d'accompagner la croissance de la ville et de la vallée en privilégiant les terres alluviales où les contraintes du relief étaient moins présentes. La recherche d'une moindre contrainte topographique s'est donc substituée à l'installation en hauteur, à distance du torrent. Le risque de crue est donc apparu comme plus négligeable que les contraintes (probablement financières), ce qui a motivé l'installation dans le lit majeur du torrent.

Matrice paysagère

Une matrice paysagère est une représentation géographique qui permet de visualiser et d'analyser la structure spatiale d'un paysage donné. Elle se compose de différentes unités ou éléments paysagers qui interagissent entre eux pour former un ensemble cohérent.

Dans le cas d'un torrent, il s'agit d'une échelle exprimée comme:

1. Le lit du torrent

C'est la partie centrale du paysage du torrent, où l'écoulement de l'eau s'effectue. Le lit peut être composé de roches, de graviers, de sables ou de galets, en fonction de la géologie locale et du régime hydrologique du cours d'eau.

2. Les berges

Les berges du torrent représentent les zones de transition entre le lit du cours d'eau et les terres adjacentes. Elles peuvent être composées de roches, de sols instables, ou être recouvertes de végétation adaptée aux conditions d'humidité et d'inondations périodiques.

3. La ripisylve

Il s'agit de la végétation qui borde les rives du torrent. Cette végétation joue un rôle crucial dans la stabilisation des berges, la régulation de l'érosion et la création d'habitats pour la faune et la flore aquatiques.

4. Les zones humides

Certaines parties des berges peuvent être des zones humides, où l'eau s'accumule temporairement ou de manière permanente. Ces zones abritent souvent une biodiversité importante et fournissent des services écosystémiques essentiels, tels que la filtration de l'eau et la régulation des crues.

5. Les affluents et les confluents

Les torrents peuvent être alimentés par des affluents ou se jeter dans des cours d'eau plus importants. Les points de confluence sont des zones où deux cours d'eau se rejoignent, créant des conditions hydrologiques et écologiques spécifiques.

6. Les zones d'activités humaines

Autour des torrents, on peut trouver des zones d'activités humaines telles que des habitations, des zones agricoles, des infrastructures de transport ou des installations industrielles. Ces activités peuvent avoir un impact significatif sur l'écologie et la dynamique du torrent.

En analysant ces différents éléments dans la matrice paysagère d'un torrent, il est possible d'identifier les interactions entre les composantes naturelles et humaines qui le façonnent. Par ailleurs, ces catégories ne sont pas strictes et s'agrègent mutuellement (porosité du milieu), créant une complexité systémique lorsqu'il s'agit de torrents, de caractérisation de sa morphologie et de ses évolutions passées ou à venir.

Avant la tempête, la matrice paysagère du torrent de la Vésubie présentait une composition typique des torrents alpins. Le lit du torrent était caractérisé par des roches, des galets et des graviers, avec des berges bordées de végétation riparienne. La ripisylve, composée d'arbres et de buissons adaptés aux conditions du milieu contribuait à stabiliser les berges et à fournir des habitats pour la faune et la flore locales. Les zones humides adjacentes abritaient une biodiversité importante, et les affluents et confluents créaient des milieux variés.

Après la tempête, la matrice paysagère du torrent de la Vésubie a été considérablement altérée. Les fortes pluies et les crues torrentielles ont provoqué des changements significatifs dans le lit du torrent, avec des accumulations de sédiments, des débris et des matériaux charriés. Les berges ont été érodées, affaiblies ou même emportées par le courant, entraînant la perte de végétation riparienne et la dégradation des habitats naturels. De plus, les infrastructures humaines telles que les ponts, les routes et les habitations situées à proximité du torrent ont été endommagées ou détruites par les crues soudaines, entraînant des pertes matérielles et humaines.

Illustrations

Planches issues du travail de Tony Rey, Célia Chevret, Thomas Candela and Martin Robustelli, “Leçons tirées de la crue torrentielle catastrophique du 2 octobre 2020 dans la vallée de la Vésubie (Alpes-Maritimes, France)”, Physio-Géo, Volume 17 | -1, 193-223.

Carte des risques et des dommages

En superposant les cartes de risques et de destruction post-catastrophe, on peut constater que les bâtiments les plus touchés sont souvent situés dans les zones de forte accumulation sédimentaire ou le long des trajectoires des flux érosifs. Les habitations situées sur les cônes de déjections, par exemple, ont subi des dégâts considérables en raison de l’accumulation rapide de sédiments et de la violence des crues.

En examinant attentivement ces plans, nous pouvons observer les processus géomorphologiques à l'œuvre le long du lit du torrent.

Les zones d'ablation où l'érosion domine, se caractérisent par une diminution du niveau du sol et une perte de matériaux. Les berges sont souvent érodées et les sédiments sont emportés par le courant, laissant derrière eux des terrains dénudés. Ces zones peuvent être le résultat de la force érosive du torrent lors de crues ou de la concentration des flux d'eau dans des passages étroits.

À l'inverse, les zones d'accrétion présentent une accumulation de sédiments et une augmentation du niveau du sol. Ces zones se forment lorsque le torrent dépose des matériaux qu'il transporte, souvent en raison d'une diminution de la vitesse du courant. Les sédiments déposés peuvent former des bancs de gravier ou des îlots au milieu du lit du torrent.

Les cônes de déjections formés par l'accumulation de sédiments transportés par les torrents dans les zones de faible pente, sont des caractéristiques géomorphologiques communes des cours d'eau torrentiels. Lors de crues soudaines ils peuvent agir comme des zones de dépôt pour les sédiments, augmentant ainsi le risque d'obstruction du cours d'eau et de débordement. De plus, leur topographie en pente douce peut favoriser l'accumulation rapide de débris lors de fortes précipitations, augmentant ainsi le risque d'inondations dans les zones avoisinantes. Du fait que ces cônes ont formé des terrains plats et fertiles, ils ont été transformé en terrains agricoles puis en habitation par le passé. C'est la raison pour laquelle lors de la tempête ces espaces bâti ont subit de lourds dégâts.

Carte des mobilités sédimentaires

L’analyse de la cartographie des mouvements sédimentaires post-catastrophes à Saint-Martin-Vésubie repose sur deux principaux outils cartographiques la carte des mobilités sédimentaires après catastrophe à l’échelle du village et la carte des risques réactualisée post-catastrophe. Par exemple, les zones qui ont subi des dépôts massifs de sédiments peuvent être considérées comme à risque accru en cas de nouvelles intempéries, en raison du potentiel de re-mobilisation de ces matériaux.

L’interaction entre ces deux cartes permet de dresser un tableau complet des risques à Saint-Martin-Vésubie après une catastrophe, en mettant en lumière non seulement les impacts directs, mais aussi les risques secondaires potentiels

Zoom sur la carte des mobilités sédimentaires

Cette carte met en évidence les déplacements des masses sédimentaires (terre, boue, rochers) suite à la catastrophe. À l’échelle du village, elle permet d’identifier les zones les plus affectées, les trajectoires des matériaux déplacés, et les secteurs où les dépôts sédimentaires se sont accumulés. Ce type de carte est intéressant pour comprendre l’ampleur des mouvements sédimentaires, localiser les zones les plus fragiles, et évaluer l’impact sur l’infrastructure du village, y compris les routes, les habitations, et les services publics.

La diachronie urbanistique offre une vision temporelle de l'évolution des zones urbanisées, mettant en évidence les changements survenus dans le paysage urbain au fil du temps.

Sur cette carte, plusieurs éléments sont identifiables

Les courbes de niveaux révèlent le lit majeur des torrents ainsi que la confluence, les différents cônes de déjections et les torrents secs.

Pour les routes celles en vert indiquent l'emplacement des nouvelles voies construites après 2020, tandis que celles en noir représentent les routes antérieures à cette date. Cette distinction permet de visualiser les changements dans le réseau routier avant et post-tempête et laisse supposer l'impact de la crue torrentielle sur la connectivité et l'accessibilité du village à la suite de cet événement.

Pour le bâti les zones en noir représentent les structures préexistantes avant 2020, détruites par la crue. À l'inverse, les zones en orange indiquent les bâtiments ayant subsisté après 2020, qui n'ont pas été affectés par la crue ou qui témoignent de la reconstruction.

Le Projet de Fin d’Étude en paysage est une étape essentielle du cursus de l'étudiant paysagiste-concepteur. Il constitue l'aboutissement d'une méthodologie appliquée au projet qui emprunte autant aux savoirs universitaires qu'à la pratique propre à l'atelier de conception.

Les documents qui suivent documentent ce travail de conception et insistent sur la mobilisation de ces connaissances dans une perspective plus large de phasage d’une esquisse à destination d’une maitrise d’ouvrage public.

CHOIX DE SITE

Un certain nombre de facteurs anthropiques et naturels expliquent que la vallée a été « défigurée » et que la plupart des infrastructures (routes, ponts, électricité, eau...) n’ont pas résisté à la pression de l’événement. Seulement ce site, bien qu’ayant bénéficié du concours d’un grand nombre d’experts lors de sa reconstruction opérée par l’État, a du mal à se relever. Trop souvent, une vision interventionniste de défense par endiguement y est préférée à une vraie réflexion sur l’entièreté du bassin versant. Le bon sens voudrait qu’on traite ces questions par le paysage et non l’inverse.

MÉTHODE

Le passage d’un état des choses à un autre m’intéresse, spatialiser la nature des changements qui ont eu lieu dans cette vallée est essentiel. Le territoire est dur à appréhender pour toute personne étrangère à la vallée. Il est particulièrement divers et rares sont les points de vue permettant de la voir d’un seul tenant. Il me semblerait pertinent d’essayer de la réfléchir dans son échelle de bassin versant. Et de privilégier un mode de représentation visant à spatialiser les sensations que l’on éprouve dans cette vallée, telles qu’on la perçoit. Des gorges au cime, jusqu’au fond de torrent qui méandre. L’idée est d’accompagner la géométrie du dessin du torrent en concevant des espaces dimensionnés pour accueillir crues torrentiels et publics.

QUESTIONNEMENTS

• Comment faire projet dans un paysage de la catastrophe ?

• Quels formes doit prendre la reconstruction de la vallée ?

• Comment accompagner spatialement les éléments que mobilisent le risque (une culture du risque, une relation partagée), développer de nouvelles formes de voisinage ?

• Comment les cicatrices laissées par la catastrophe façonnent le paysage et sont des leviers pour témoigner de ce paysage du risque ?

• Quelles stratégies actives et passives d’adaptation doit-on mettre en place pour se prémunir de ce type d’incident qui va se reproduire ?

ENJEUX

• Protection et préservation de l’habitat du risque de crue.

• Requalifier les infrastructures pour les adapter aux risques (routes, ponts...).(+ requalification des infrastructures ayant été supprimées par la crue. )

• Ménager des espaces de transition non aedificandii et de relation avec le torrent comme espace public.

• Intégration de la notion de risque naturel dans le projet (construire avec un paysage en mouvement/saison).

OBJECTIF

S’adapter à la géométrie du lit majeur

DÉPLACER

Un mitage du bâti et des infrastructures est en cours, définir un nouveau maillage territorial est essentiel pour recréer du lien.

REPROFILER

La violence des crues a modifié la typologie du bord de rive et de piémont. L’établissement de moraines torrentielles est un problème de taille pour les besoins de protection de l’habitat.

RÉUTILISER

La quantité de matériau draguée autant que l’opportunité d’un espace vierge dans le lit du torrent présente un sérieux avantage pour s’approprier ce qu’est un projet de paysage en contexte torrentiel au XXIe.

Calque intention de projet

En haut

Le village de Saint-Martin-Vésubie programmation des espaces du projet en foncé

En bas

Verrou structurel du cône de déjection de Saint-Martin-Vésubie; Recherche de nouvelles continuités et reprise des berges du torrent pour le perrenniser (aplat foncé)

Comprendre la relation entre la configuration géographique d’un territoire et les événements catastrophiques qui s’y produisent est essentiel pour anticiper les risques naturels. Dans le contexte de la Vallée de la Vésubie, la particularité du relief, notamment la forme et l’étendue du bassin versant, joue un rôle crucial. La cartographie du bassin versant montre un fond de vallée étroit, dans une vallée caractérisée par des contraintes géographiques fortes. Le développement et l’aménagement se concentrent dans cette zone critique au bord du torrent. Cela accentue les risques tout en ce que paradoxalement, les infrastructures se retranchant contre le torrent, se trouvent dans le lit de celui-ci. Les coupes de morphologie du bassin versant révèlent l’interaction entre les pentes abruptes et le torrent qui parcourt la vallée.

Dans le cadre de mon projet, je m’efforce de retrouver une épaisseur perdue . Dans ce contexte, la présence de torrents alpins et subalpins, ainsi que de lacs d’altitudes et de vestiges de glaciers souterrains, renforcent le risque de crues soudaines et d’inondations lors d’événements météorologiques extrêmes.

La montagne évoque des imaginaires allant de la vision romantique d’une nature préservée à la vision d’un espace récréatif de sports dit nature. Pendant longtemps, elle a été considérée comme un territoire hostile et inhospitalier, relégué à un usage agricole ou pastoral, tandis que les basses plaines étaient préférées pour l’habitation et le développement urbain. Cependant, avec l’avènement de l’époque industrielle et des infrastructures modernes, ainsi que l’essor du tourisme, les montagnes ont commencé à susciter un regain d’intérêt de la part des sociétés modernes puis contemporaines. Elles sont désormais envisagées comme des espaces à aménager et à exploiter, tout en cherchant à minimiser les risques inhérents à leur environnement. Ce changement d’attitude reflète à la fois une meilleure connaissance des risques et l’évolution de la perception attribuée par le politique et les populations à ceux-ci.

La question de la technique, avec comme corollaire l’idée de progrès, a pris le pas sur celle de la représentation séculaire de ces espaces. Ainsi la montagne est apparue comme disponible, à condition de l’adapter ou de s’y adapter.

St-Martin-Vésubie

Aménager, une démarche qui n’est pas sans contradictions

Aménager un territoire revient souvent à l’exposer à de nouveaux risques ou à amplifier ceux déjà présents. Par exemple, la construction de digue pour contrôler les crues peut augmenter le risque d’inondation en cas de rupture, ou encore l’urbanisation croissante du lit du torrent expose davantage de personnes aux risques de crues. Ainsi, l’aménagement du territoire peut être perçu comme une double épée de Damoclès : d’un côté, il vise à protéger les populations des dangers existants, et de l’autre, il peut créer de nouveaux dangers ou accroître ceux déjà présents.

Saint-Martin-Vésubie est un exemple privilégié de territoire du risque pour la seconde.

L’idée du projet est donc de faire un pied de nez à une vision interventionniste du torrent et de préférer le tracé naturel des débords du lit majeurs comme tracé théorique de l’épaisseur à reconstituer avec le tissu habité historique. C’est un projet d’espace public, au sens où il est un espace partagé, qui n’appartient à personne (pas de spéculation) mais dont tout le monde peut jouir (en vue de constituer une nécessaire et solide zone non aedificandi).

St-Martin-Vésubie

La figure paysagère de St-Martin-Vésubie est structurée autour de plusieurs éléments clés. La réflexion sur la désurbanisation et l’urbanisation postcatastrophe se concentre sur la gestion des espaces de déprise laissés au torrent, qui servent de zones tampon et de régulation en période de crue. Le projet intègre également le passage des torrents secs, dont le franchissement est traité en intégrant la restauration des berges. Le schéma envisage une reconfiguration du réseau routier pour améliorer la connectivité latérale et longitudinale de la vallée. La nouvelle route proposée privilégie une route haute, moins exposée aux risques de débordement des torrents et des crues, par rapport aux routes basses dans le torrent plus vulnérables. Les canaux d’irrigation traditionnels, qui jalonnent le paysage, sont réintégrés dans la stratégie territoriale comme des éléments de gestion de l’eau, contribuant à l’irrigation des terres agricoles tout en participant à la régulation des débits. Enfin, le schéma accorde une attention particulière aux relations entre les glaciers relictuels nivals et alpins, les lacs glaciaires, et leurs chenaux d’écoulement jusqu’à la confluence de SaintMartin-Vésubie. Ce continuum hydrologique essentiel est accepté et les berges sont soit laissées à leur dynamique naturelle, soit consolidées pour protéger les zones d’habitat et les infrastructures critiques.

e

Un tracé des nouvelles routes dessiné en économie du risque naturel lié à l’eau

On observe que le système routier a été replacé à l’endroit des dernières destructions. Ainsi, en place du lit mineur, on voit des routes et ponts qui sousévaluent le risque et se font dégradés progressivement à chaque crue. EXISTANT

PROJET

Le projet consiste à déplacer le système routier sur les hauteurs en économie des risques liés aux crues.

Le schéma proposé permet de reconnecter l’entièreté du réseau sur des routes existantes nécessitant d’être réadaptées pour l’occasion. Seul 200m de route nécessitent d’être construite.De nouveaux ponts calibrés à partir des limites du lit majeur sont proposés. D’autres viendront en franchissements des torrents secs si dévasteurs et pourtant silencieux hors période de crue. La destruction du bâti endommagé et des habitats en périls sont représentés et forme un nouvel espace non aedificandi en bordure du torrent.

Par ailleurs, les nouvelles routes et ponts seront conçus pour contourner les zones inondables, garantissant ainsi une accessibilité continue même en période de crue.

N E O S

ANALYSE

Dessein pour une adaptation à la géométrie des torrents

et Madonne des Fenestres

13 ha

Le projet se décompose en quatre espaces traités différemment. Ce masterplan les unis à travers une figure territoriale qui consiste à dire qu’un projet des rives ne suffira pas à faire paysage dans le contexte d’une approche post-catastrophe du village. L’emprise du projet s’appuie sur les limites de la crue de 2020 et ne dépasse pas cette ligne invisible, laissant au torrent son lit majeur. Ce choix restreignant la possibilité d’aller chercher une épaisseur dans le lit majeur, oblige à repenser les abords et délaissés urbains ou naturels à l’intersection du village bâti et du torrent. Il oblige aussi à mettre en lumière les qualités architecturales et urbanistiques inhérentes à ce village qui importe dans l’échiquier historico-culturel du comté de Nice. Il oblige également, à s’emparer de la question de l’espace public comme moyen de constituer une épaisseur piétonne et désirable. Pour autant, si chaque partie du projet s’appuie sur des armatures géographiques, symboliques et pratiques. L’ensemble de la figure se veut cohérente et penser non pas en vase clos mais en relation des membres entre eux. Ce desein cinétique et organique de l’expérience que l’on pourra avoir de ce projet vient d’une approche plus générale de dépassement de la question du risque pour aborder celle du cadre de vie, en postulant qu’elle permettra de se tourner vers l’avenir et de panser plus efficacement les plaies du passé pour les Saint-Martinois.

Ruissellement

Torrent sec

Bâtiment menacé

Existant

Illustration de Saint-Martin-Vésubie en 2024

L’image montre le paysage torrentiel de Saint-Martin-Vésubie, avec ses torrents secs. Le cours d’eau serpente sur un lit de pierres érodées, menaçant des bâtiments en aval et une route détruite par une crue. Les rives, bordées d’une moraine instable, risquent de se détacher lors de fortes pluies. Un verrou infrastructurel obstrue partiellement le torrent, augmentant le risque d’inondation. Autour, la zone d’expansion des crues, avec de nombreux vestiges abandonnés, déconnectés de la trame urbaine post-catastrophe.

Existant (période de crue)

Illustration de Saint-Martin-Vésubie en 2024

Ruissellement

Mise en charge

Projet (théorique 2070)

Illustration de Saint-Martin-Vésubie en 2070

13 ha

de

Zone expansion Lit

Projet: étiage normal et crue 2070 (maturité du projet)

Ruissellement

Ouvrage de limitation du risque torrentiel Équipement stratégique protégé (exception)

Accueillir les ruissellements (Diffusion des flux / réactivation des canaux)

Ouvrage recalibré (Franchissement

Le projet inclut la stabilisation des rives par génie végétal et l’installation d’ouvrages perméables pour améliorer l’écoulement des eaux. De nouvelles routes et ponts contourneront les zones inondables, tandis que la zone d’expansion des crues sera aménagée en espace non aedificandii pour absorber les débordements. Les espaces publics le long du lit majeur valoriseront la saisonnalité du torrent avec des motifs vernaculaires, reflétant les caractéristiques de la Vésubie et du village.

Projet en période de crue (théorique 2070)

Illustration de Saint-Martin-Vésubie en 2070

Visuels

L’image montre Saint-Martin-Vésubie sous une crue intense et soudaine semblable à la tempête Alex, où les torrents secs se transforment en redoutable formation fluviale, inondant le lit minérale et balayant les cônes de déjection de nouveaux sédiments. Les bâtiments et routes en aval sont submergés, les rives instables s’effondrent, et le verrou infrastructurel aggravé par les débris contribue aux inondations.

Ruissellement

Mise en charge prévue (ouvrage de limitation de la vitesse de l’eau)

Intensité exercée acceptable (peu ou pas d’érosion)

Équipement stratégique protégé (exception)

Zone de dépôt (accrétion montrée)

Zone expansion Lit majeur

Redirection du ruissellement qui limite les mouvements de terrain

En cas de crue intense, des ouvrages limiteront la vitesse de l’eau et redirigeront le ruissellement pour réduire l’érosion. De nouvelles routes et ponts amélioreront l’accessibilité, tandis que la zone d’expansion des crues absorbera les débordements. Les espaces publics, conçus pour résister aux crues, seront partiellement inondés, permettant de gérer le phénomène sans causer de destruction.

Route détruite
Verrou infrastructurel
Moraine Torrentielle
Zone expansion Lit majeur
Boréon Madone des Fenestres
Enclavement du quartier
Inondation bâti
Intensité critique exercée sur l’ouvrage
Erosion des berges (ablation)
majeur
Boréon Madone des Fenestres Destruction ripisylve
Restauration
Boréon Madone des Fenestres
Nouvelle route
Terrasse alluviale
Accessibilité du quartier
Intensité prévue exercée sur l’ouvrage
Boréon Madone des Fenestres
Submersion rivulaire prévue

1/250 e

Donner l’épaisseur d’une rencontre entre le village de St-Martin-Vésubie et la confluence de la Vésubie en s’appuyant sur un système de terrasse utilisant comme vocabulaire le motif agricole vernaculaire de la restanque

1/250 e

Donner l’épaisseur d’une rencontre entre le village de St-Martin-Vésubie et la confluence de la Vésubie en s’appuyant sur un système de terrasse utilisant comme vocabulaire le motif agricole vernaculaire de la restanque

ST-MARTIN-VÉSUBIE

Le village historique sur son promontoire

M. 2565

Route principale

TERRASSE CULTIVÉE

Maraichage et petits frutiers en voie de fermeture

BERGE DU TORRENT Espace enfriché soumis à ablation

LE BORÉON Lit mineur

Crue 2020

1/250 e

Donner l’épaisseur d’une rencontre entre le village de St-Martin-Vésubie et la confluence de la Vésubie en s’appuyant sur un système de terrasse utilisant comme vocabulaire le motif agricole vernaculaire de la restanque

ST-MARTIN-VÉSUBIE Le village historique sur son promontoire

POST-TEMPÊTE

Actuellement, seule une petite partie de cette confluence est aménagée et permet d’accueillir du public à proximité du soutènement de la route. Quelques potagers privés subsistent mais la plupart ont été emportés par la tempête, si bien que nombre de restanque déjà abîmés par le temps, on finit par céder lors de la tempête. La vue est cachée par l’enfrichement progressif du site et l’on ne perçoit plus ce qui se joue là à l’interface du village et de ses torrents qui finissent de former ici le début de la Vésubie.

ÉPISODEMÉDITÉRANNÉEN

500 mm de pluies à Saint-Mart n-Vésubie en 24 heures

M. 2565 Route principale

TERRASSE SINISTRÉE Effondrement des soutènements

LIT MAJEUR Espace de dérivation absolu du torrent retrouvé

BERGE DU TORRENT Nouvel espace ouvert caillouteux

1/250 e

Donner l’épaisseur d’une rencontre entre le village de St-Martin-Vésubie et la confluence de la Vésubie en s’appuyant sur un système de terrasse utilisant comme vocabulaire le motif agricole vernaculaire de la restanque

PARC DE LA CONFLUENCE

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Le dessin de ce nouvel aménagement pour la confluence du village de Saint-Martin-Vésubie doit son origine à la stratification en restanque du relief dans cette vallée. En effet, le modèle de la culture en terrasse offre la possibilité de construire en bonne intelligence avec la forte déclinivité des Alpes tout en permettant de cultiver sur des parcelles idéalement servies en eau par le ruisellement laissé possible par la pierre sèche. Cette partie du projet est très importante, car elle rend possible une continuité de cheminements venus du village médiéval, donne à voir la confluence et la naissance de la Vésubie et offre un verger communal à l’endroit où 100 ans plus tôt, toutes les pentes étaient gonflées de restanque jusqu’à 1800m.

ST-MARTIN-VÉSUBIE Le village historique sur son promontoire

M. 2565 Route principale

TERRASSE ALLUVIALE Constitution d’un parc des rives avec ouvrage de protection intégré

MAJEUR Espace de dérivation absolu du torrent retrouvé

BORÉON Lit mineur

MASTERPLAN 1/250 e

Créer un grand espace public aux vertus mémorielles à l’endroit de la zone d’activité sinistrée Prà d’agout devenue vestige post-catastrophe

Un nouveau théâtre plein air pour observer la saisonnalité du torrent, des espaces ouverts pour voir loin les montagnes du Mercantour, des espaces fermés conçus selon une palette végétale issue d’un arpentage ethno-botanique. Et puis, de drôles de cheminements, très divers, qui serpentent, se quittent et se rejoignent le long de ce parc tout en longueur. Peut-être le tracé théorique de dérivation naturelle du torrent. Plus haut, une voie de passage existante, remis au goût du jour, où on voit loin et parfois comme un écurueil dans les arbres. D’un bout à l’autre, on retrouve le chemin du bourg historique, regarde les demeures de villégiature niçoise du XXeme siècle et puis on rejoint le complexe sportif. Parfois également la possibilité de descendre dans le torrent et si la saison est belle : Pourquoi ne pas s’y baigner un peu ?

1/250 e

Repenser comme une grande continuité historique la place centrale de l’hôtel de ville et les abords 19ème en direction du bourg médiéval

e

Restructurer le délaissé post-catastrophe d’une moraine torrentielle sur la rive gauche du Boréon et de la Vésubie en génie naturel

PROJET

La nature même d’une restauration de rive sous-entend de la flexibilité sur le dessin de projet. Cependant, faute dans cette phase d’esquisse d’avoir pu obtenir un relevé topographique assez précis des structures rivulaires résiduels post-tempête, le plan de projet a pour lacune de lier 3 km de berge comme une seule continuité. À cela, nous proposons une alternative, qui consiste en un ensemble de coupes morphologiques de projet interchangeables calibrés pour s’adapter aux aspérités du terrain lors d’une phase ultérieur de relevé plus précis. Ces coupes sont à la manière de schéma issue d’un CCTP, conçu pour être à destination de l’opérateur de travaux dans un contexte où le projet se dessinerait en grande partie dans la phase chantier selon une emprise projet définie préalablement.

Ce lot de restauration en contexte semi-naturel fait le pari d’un projet qui se dessinerait en partie sur le terrain, incluant des savoirs diversifiés propres au corps des chantiers, mais aussi à partir de l’archéologie de ces moraines torrentielles riches de sédiments diversifiés et qu’aucun relevé ou sondage ne permet de déterminer.

DÉFINITION

Un attérrissement ou banc alluvial est un amas de sédiments apportés par les eaux, créés par diminution de la vitesse du courant. Ce phénomène naturel participe à la vie de la rivière, permet la recharge du cours d’eau en matériaux et limite les effets d’érosion.

Atterrissement

"Granulats grossiers»

Les atterrisement de type «gravière» forment des habitats de reproduction ou des aires de repos pour de nombreuses espèces animales protégées et contribue efficacement à la bonne santé de la rivière.

Ainsi, la renaturation de ces " gravières" colonisés par des herbacées favoriserait la mise en place de la première strate de succession écologique.

Cette installation nécessitera d’être révisée à chaque crues, nécessitant au cas pas cas la pose de nouveaux granulats pour compenser ceux que la rivière aura charrié.

Atterrissement

"Gabion" végétalisé"

Dans le cas d'une forte sollicitation, le gabion a l’avantage de stabiliser les berges sans avoir recours aux techniques lourdes de génie civil (enrochements, béton, …).

Leurs structures les rendent compatibles avec un développement de la végétation et de la microfaune, on peut imaginer maintenir par ce procédé l'intérêt écologique des attérrissement, tout en limitant le phénomène d'érosion.

PROJET

ATTÉRISSEMENT

Granulats grossiers et développement possible d'une végétation pionnière de graminées et d'hélophytes. Si l'atterrissement se maintient une végétation ligneuse notamment arbustive puis arborescente pourra se mettre en place.

Les atterrissements le long des cours d'eau sont signes de bonne santé de la rivière. Riches en biodiversité, ils sont des espaces libres de transition de la berge à l'eau.

Attérrissement "Granulats grossiers"

Plantation d'herbacées hélophytes diversifiées et adaptées à de fortes contraintes hydrauliques.

Structure en gabion plus résistant à l'affouillement (crue), elle participe à l'engraissement de l'atterrissement et à la ré hausse de la berge, nécessitant un entretien pour limiter son accroissement.

Les plantes hélophytes ont la particularités de vivre les pieds sous l'eau. Leurs systèmes racinaires permettant de limiter le phénomène d'érosion et d'arrachage (crue), elles sont des alliées précieuses. Les techniques végétales efficaces font très souvent appel à ce type de végétation. 10m (10.00m) 2.50m

Berge "Plantation extensive"

Atterrissement "Gabion"

La protection de couverture qu'offre la partie aérienne de la plante et le rôle d'armature du système racinaire aide à protéger le sol de l'érosion.

DÉFINITION

La risberme est un ouvrage qui vient à l’appui des atterrissements (bancs alluviaux). Ensemble, ils constituent une technique de restauration qui consiste à recréer des morphologies de migration des alluvions sur les cours d’eau. L’objectif poursuivi est donc à la fois d’améliorer la diversité des écoulements du lit majeur, d’en augmenter la profondeur et de recréer des habitats rivulaires.

Nous proposons deux typologies de risbermes végétalisées répondant à des sollicitations moyennes et hautes

Risberme "Pente végétalisée"

Le choix d'une pente végétalisée et l'usage de technique de génie végétal accompagnent la transition de l’atterrissement vers la risberme par une gestion douce du talus. C'est un modelé qui se rapproche du modelé naturel répondant à une sollicitation moyenne.

Risberme "Terrasses végétalisées"

L'usage de gabion répond à la problématique du soutènement contre l'arrachement en cas de crue. Il a l'avantage de la résistance tout en permettant l'expansion de la rivière. Cependant, il a l'inconvénient d'empêcher la rivière de méandrer et d'évoluer librement dans son lit majeur. C'est un ouvrage qui pourrait répondre à une forte sollicitation.

PROJET

RISBERME

Le gabion et la technique végétale de création d'une station risberme herbacée constituent une technique mixte de protection végétale et de soutènement.

Sujet à la submersion et à la sécheresse le mélange grainier devra s'adapter spécifiquement pour végétaliser la risberme.

Terrasse niveau 0 "Ensemencement gabions"

Risberme "Terrasse végétalisée"

La végétation herbacée joue un rôle essentiel d’ancrage superficiel des particules du sol. On distingue deux familles d'herbacées les poacées et les légumineuses. Les poacée sont des espèces qui se dévelloppent et colonisent la surface rapidement et les légumineuses sont des espèces qui structurent le sol en profondeur avec un dévelloppement plus long.

Un mélange grainier composé de graminées et de légumineuses est préconisé. Leur système racinaire, à la fois traçant et profond, permettront une colonisation rapide et une plus grande résilience aux aléas.

Terrasse niveau 1 "Ensemencement pleine terre"

L'aptitude au tallage de la famille des poacées, lui permet de coloniser rapidement du terrain en surface et le système racinaire profond de la famille des légumineuses, lui conférant une résistance accrue au stress hydrique, fait qu'ensemble ils constituent un milieu autonome et résilient.

Boréon et de la Vésubie en génie naturel

Plan de plantation Principe mélangeant des carreaux monospécifiques d’essences locales.

Ce format de plantation et le texte cité sont issus des recherches de Gabriel CHAUVEL et Olivier JACQMIN dans Les Boqueteaux de la ville moderne, mode d’emploi (2015).

Les noms des essences ont été modifiés et sont issus d’un arpentage ethno-botanique dans le lit du torrent Vésubie pour constater les espèces pionnières qui y prospèrent postcatastrophe (t+4 ans).

«Les densités de plantation

Nous recommendons volontairement des densités très fortes parce que nous en avons vérifié plusieurs fois le succès. (...) Il faut rechercher la proximité des arbres entre eux, qui leur est si bénéfique pour croître ensemble et modifier d’autant mieux les conditions stationnelles. Ainsi, un jeune plant ou une bouture par mètre carré est un compromis intéressant. Rien de comparable aux pratiques actuelles, compliquées, coûteuses et souvent décevantes, de plantation de gros sujets. Rappelons qu’il s’agit d’obtenir le plus rapidement possible un couvert et une opacité.

Les mélanges d’espèces

Sur la base de très forte densités, il est toujours difficile ou très contraignant de mélanger les espèces pied à pied, les plus rapides étant voués à étouffer les plus lentes. Et les entretiens juvéniles sont rarement réalisés convenablement pour profiter à l’ensemble des sujets. Aussi recommendonsnous les plantations en bouquets d’arbres monospécifiques («carreaux») juxtaposés, pour homogénéiser et faciliter les conditions de croissance. Ces dispositifs permettent par la suite d’espérer garder au moins un représentant de chaque espèce par carreau.»

PROJET

REPROFILAGE PLANTÉ

Dans l’ordre des successions écologiques de la forêt alluviale, la strate arbustive préarborescente composée de saules et pionniers est une formation végétale essentielle. Constituant la ripisylve, les saules sont des ligneux dont le chevelu racinaire important crée un ancrage très puissant leur permettant de résister à l’immersion et aux crues. Ces caractéristiques en font un atout pour la protection et la fixation des berges. Deux techniques en génie végétal s’appuyant sur le Saule

Implantation de jeunes plants choisis pour leur fort potentiel de développement racinaire

Frêne à fleur

Caryer glabre Aulne glutineux

Fraxinus ornus Carya glabra Alnus glutinosa

Reprofilage 15%

«Lits de plants en carreaux»

Pour que le tapis de branches à rejets ne soit pas emporté par le courant, une fascine de protection de pied est préconisée. Elle sert de transition entre la risberme et le boisement

Saule pourpre

Chataignier Noisetier

Castanea sativa Salix purpurea Corylus avellana

Chêne faginé

Saule à grande feuille

Saule noircissant

Quercus faginea Salix appendiculata Salix myrsinifolia

Reprofilage 30%

«Tapis branches à rejets» Fascine "Transition vers le boisement" 10m 10m

Mise en place branches vivantes capables de faire des rejets

0 1 2 3 4 5m

La ripisylve est indispensable au bon fonctionnement d’une rivière. De nombreuses espèces animales et végétales y sont inféodées. Elle aide à l'épuration, la fixation des sédiments et des polluants, la dissipation du courant, l'ombrage des eaux, la création d'un effet corridor, etc. La sélection de bouture ou plantation de jeunes plants au patrimoine génétique diversifié permet d'augmenter la résilience d'un boisement.

Le projet se propose de transformer le site de Saint-Martin-Vésubie en un modèle de résilience face aux crues ancré dans un contexte géographique et climatique de montagne méditérannéenne.

À la suite des crues violentes provoquées par la tempête Alex, les rives du torrent seront stabilisées par un reprofilage utilisant du génie végétal. Ce processus implique l’utilisation de salix adaptés aux conditions climatiques et de crue en raison de leurs racines profondes, pour renforcer la ripisylve le long du lit majeur. Cette approche vise à réduire l’érosion et à stabiliser les sols tout en soutenant la dynamique de milieu. Un laboratoire d’expérimentation sera mis en place pour tester et affiner ces techniques de restauration, notamment en ce qui concerne les moraines torrentielles. Cette approche expérimentale permettra ainsi d’adapter les méthodes de gestion de la végétation aux conditions changeantes, telles que la fonte des glaciers et les variations de température à venir.

Les matériaux naturels disponibles, notamment les galets de rivière, seront intégrés dans les travaux de stabilisation des rives, tandis que les déblais excédentaires seront redistribués dans la vallée. Ces déblais seront utilisés pour renforcer les infrastructures à Roquebilière et dans le grand parc alluvial des rives du Boréon optimisant ainsi l’utilisation des ressources locales et minimisant les impacts des travaux.

Les nouvelles routes et ponts seront conçus pour contourner les zones inondables, garantissant ainsi une accessibilité continue même en période de crue. L’intégration de solutions de transport en commun améliorera la connectivité de la vallée. Le projet prévoit également l’aménagement d’espaces publics le long du lit majeur du torrent. Ces espaces seront conçus pour mettre en valeur la saisonnalité du torrent, avec des motifs vernaculaires qui reflètent les caractéristiques spatiales, culturelles et historiques de la Vésubie. En offrant des lieux d’observation et de promenade, ces espaces publics permettront aux habitants et aux visiteurs de s’immerger dans ce contexte si particulier.

La gestion de la dynamique végétale du lit majeur est marquée par une certaine incertitude. Les variations possibles des crues et les effets du changement climatique rendent difficile la prévision précise de la reprise végétale. La fermeture progressive du milieu et la gestion des fluctuations naturelles sont des éléments à prendre par le futur gestionnaire du projet.

D’ici 2070, le projet aspire à faire du torrent un élément central et désirable du paysage vésubien. La mise en valeur de la dynamique naturelle du torrent, considérée comme une partie intégrante de l’identité Vésubienne, permettra peut-être de changer l’opinion négative des habitants sur les fluctuations saisonnières du torrent. Ce pari est aussi celui d’en faire un objet esthétique désirable et touristiquement accessible, dont la valeur résidera dans la négociation spatiale entre intérêt humain et impératif naturel, ce qui dans le contexte du Parc National du Mercantour est si important et va chercher dans l’histoire de L’habitat en contexte montagnard. Enfin, il est difficile de savoir comment va se comporter la dynamique de reprise du végétal (il est autant probable qu’il n’y ait pas de nouvelle crue similaire à celle d’alex d’ici la fin du siècle qu’il soit probable qu’elle se produise demain. Place à l’imagination de chacun pour imaginer l’évolution de ce lit majeur. Le projet lui redonne sa place, l’usage et les événements à venir vont lui permettre d’exister librement

Dans le cadre de ce projet l’objectif est de proposer une programmation de chantier. Ce projet, structuré autour de plusieurs lots, inclut des composantes telles que l’infrastructure, les espaces semi-naturels, les espaces publics sur une ancienne zone d’activité, et le cœur de ville historique.

La programmation prend en compte les différentes phases de réalisation, la livraison des lots, ainsi que la maturité du projet, notamment en ce qui concerne la croissance des arbres jusqu’à leur taille adulte.

Lot 1: Infrastructure

Mise en place des réseaux (voirie, réseaux d’eau, d’énergie, d’assainissement, etc.). Les infrastructures créent le cadre structurel du projet, soutenant les autres éléments.

Lot 2 : Ville historique

Reprise des éléments patrimoniaux avec un dessein visibilisant l’histoire et le paysage existant.

Lot 3 : Espace public sur zone d’activité

Nouveaux espaces rivulaires à l’endroit des vestiges de la tempête Alex pour les résidents et visiteurs.

Lot 4 : Espace seminaturel

Zones vertes et bleues servant de transition entre les espaces construits et naturels.

CT : Court-terme

MT : Moyen-Terme

LT : Long Terme

ESQ : Esquisse

AVP : Etude d’avant-projet

PRO DCE : Projet et consultation des entreprises

DUP : Déclaration d’utilité publique (Code de l’expropriation pour cause d’utilité publique)

Phase A CT

Livraison ESQ

Nouvelles infrastructures de mobilités pour St-Martin-Vésubie

Livraison Chantier LOT

1 : Infrastructure

- Nouveaux tissus de mobilité

Livraison ESQ

Masterplan et stratégie territoriale pour le village de Saint-Martin-Vésubie

Livraison Chantier LOT

2 : Ville historique

-Confluence de la Vésubie -Coeur de ville de Saint-Martin-Vésubie

- Parc de la gare

Livraison chantier LOT

4 : Espace semi-naturel

-Restauration des Morraines torrentielles Boréon

Phase B MT

Phase C LT

Livraison Chantier LOT 3 Espaces publics Prà d’agout

-Grand parc alluviale rive du Boréon

2050 2070

Livraison chantier LOT 4 bis : Espace semi-naturel

-Restauration des Morraines torrentielles toute la Vallée de la Vésubie

Maturité LOT 2: Ville historique

-Confluence de la Vésubie

-Coeur de ville de Saint-Martin-Vésubie

Maturité LOT 3 Espaces publics Prà d’agout

Maturité du projet (essences qui atteignent leurs maturités et bonne dynamique socio-naturelle du milieu)

Maturité LOT 4

Espace semi-naturel

Maturité du projet (essences qui atteignent leurs maturités et bonne dynamique socio-naturelle du milieu)

Par anticipation, nous pouvons postuler que des catastrophes vont se produire à l’avenir. L’idée n’est plus d’imaginer la possibilité d’un risque zéro mais d’envisager la possibilité d’une meilleure compréhension de la structure physique du milieu afin d’en tirer parti pour habiter le risque en montagne. Des leviers existent, ont existé et nécessitent d’être imaginés. Le rôle du paysagisteconcepteur est d’œuvrer et d’accompagner à la nécessaire transversalité du discours pour essayer d’emmener le processus d’aménagement plus avant de la réaction. La possibilité même d’un débat public devrait être un réflexe de l’aménageur-maître d’ouvrage.

Au sortir de la catastrophe ayant touché la vallée s’est ajoutée une crise d’un nouveau genre : la crise des représentations du risque. Cette crise touche autant les citoyens-habitants, les acteurs institutionnels et le politique. Comment puis-je anticiper les prochains événements naturels à mon échelle ?

En quoi, mon point de vue de citoyen éclairé par le débat public sur les aménagements dont le paysagiste a le rôle de vulgarisateur peut m’apporter une qualité de vie et une meilleure entente avec la réalité naturelle d’un torrent ?

Ce sont de nouvelles questions apparues en marge de la catastrophe.

Les temps ont changé, mais certaines conceptions sont tenaces. Parfois, elles apparaissent comme les garantes citoyennes d’une préservation du territoire, parfois elles s’opposent à la constitution d’un aménagement véritablement efficace.

Il ne suffit pas de mettre des digues.

Le torrent est une part essentielle de la vie de ces vallées. C’est une part de l’identité Vésubienne, mais c’est aussi un patrimoine naturel commun. Celui-ci est difficilement quantifiable.

Où démarre le torrent ?

Le propre d’un tel torrent est de ne commencer nulle part, dans les ravins, les sources et les glaciers pour finir plus loin dans la mer. Cette forme fluviale si particulière est redoutable par sa capacité de transport solide.

Pourtant, des solutions existent, elles sont concrètes et

passent par une commande publique à la hauteur des enjeux et informées de la problématique de ces formations naturelles.

La Vallée de la Vésubie est l’un de ces premiers territoires sinistrés de l’après changement climatique dans l’Hexagone. Tirer les leçons de cette catastrophe, c’est aussi envisager celles qui suivront pour nous et pour les autres. Bénéficier des retours théoriques et des bonnes pratiques à conduire dans ces territoires est ambitieux et ne peut constituer une parole d’évangile. Le paysagiste-concepteur est formé à cela, comprendre la grande échelle c’est savoir ce qui va faire système dans la petite. Ici, la grande échelle a été à la fois physique et conceptuelle, celle du bassin-versant et des Alpes méditerranéennes d’une part, et un agrégat de sphères historiques et culturelles partagées d’autre part.

Il y a une histoire partagée de la gestion des crues à l’échelle de cette vallée et du territoire national. Celle-ci ne fonctionne pas en vase clos et il serait difficile de dire s’il existe une manière de faire spécifique. Néanmoins, il existe un continuum historique, culturel, politique et linguistique qui ont tour à tour façonné discours et pratiques sur les crues torrentielles en montagne.

En ouverture, le contexte d’élaboration de ce projet le classe à l’intersection de plusieurs pratiques qui reflètent la tendance du paysagiste-concepteur à ne se classer dans aucune catégorie. Cette tendance n’étant pas un épiphénomène, elle s’exprime de plus en plus dans l’ensemble des disciplines, la recherche peut-être de ce qui est déjà là, mais qui faute de transdisciplinarité est restée inopérante.

C’est le pari de ce projet, de se présenter pour les autres disciplines comme une tentative de manuel de technique et de lecture paysagère, comme une prospective à destination des élus et acteurs et comme un questionnement sur les interactions entre culturelles et spatiales appelé par le concept de Crue torrentielle au regard de l’idée d’espace public pour l’anthropologue, ethnologue, philosophe ou bien le curieux.

L’ambition est trop grande pour satisfaire sans lacunes toutes les parties, mais l’enjeu est trop important pour ne pas s’y confronter.

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Lit mineur

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Boréon

HERBACÉES

Buddleia

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Buddleja davidii

Clématite des haies

Clematis vitalba

Stipe d’Offner

Stipa ofneri

Gesse des bois

Lathyrus sylvestris

Lotier feuilles étroits

Lotus glaber

Framboisier de virginie Rubus occidentalis L

Peigne de Vénus Scandix pecten-veneris

Centaurée Jacée tête de moine

Centaurea jacea

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Vesce à épis Vicia cracca

Carotte sauvage Daucus carota

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Végétation d’éboulis

HERBACÉES

Phalangère à fleur de lis

Anthericum liliago

Barbon de Gerard

Andropogon gerardii

Centaurée à panicule

Centaurea paniculata L

Chiendent pied-de-poule Cynodon dactylon

Laitue sauvage Lactuca serriola

Crépide de Nîmes Crepis sancta L

Callitriche des eaux stagnantes

Callitriche stagnalis

Herbe de dallis Paspalum dilatatum

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Pissenlit Taraxacum officinale

Ortie Urtica dioica

Bugrane épineuse

Ononis spinosa

Prêle des champs Equisetum arvense

Pâturin des alpes Kunth poa alpina L.

Molène Verbascum thapsus

Piloselle

Pilosella officinarum

Oyat

Ammophila arenaria

Hélianthème des Apennins

Helianthemum apenninum

Mélique ciliée

Melica ciliata

Cuscute du thym

Cuscuta epithymum

Séséli annuel

Seseli annuum L

Verger LIGNEUX

Azarolier

Crataegus azarolus

Cerisier

Prunus cerasus

Pommier

Malus malus

Poirier

Pyrus communis

Cognassier

Cydonia oblonga

Prunier

Prunus domestica

Du

piedmont à la crête

HERBACÉES

Fougère-aigle Pteridium aquilinum

Sauge glutineuse Salvia glutinosa

Hellébore fétide Helleborus foetidus

Vesce des bois Vicia sylvatica

Œillet de Séguier Dianthus sylvaticus

Dactyle

Dactylis glomerata

Agrostide capillaire Agrostis capillaris

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Pin sylvestre

Pinus sylvestris

Azarolier (aubépine) Crataegus azarolus

Renouée à feuilles d’oseille Persicaria lapathifolia

LIGNEUX

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Caryer glabre Carya glabra

Aulne glutineux Alnus glutinosa

Peuplier de Virginie Populus deltoides

Peuplier tremble Populus tremula

Saule pourpre Salix purpurea

Saule noircissant Salix myrsinifolia

Saule à grandes feuilles Salix appendiculata

Centaurée scabieuse

Centaurea scabiosa

Ail à tête ronde

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Allium sphaerocephalon

Germandrée jaunâtre

Teucrium flavum

Bugrane très menue

Ononis minutissima L.

Sarriette de montagne

Satureja montana

Potentille hérissée

Potentilla hirta

Potentille printanière

Potentilla verna

Vipérine des Pyrénées

Echium asperrimum

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Thym Thymus

Lavande officinale Lavandula angustifolia Mill

Orpin des Alpes Sedum alpestre Vill.

Phalangère à fleurs de Lis Anthericum liliago

LIGNEUX : Buis Buxus sempervirens

Cotonéaster sauvage d’Europe Cotoneaster integerrimus

Genêt à balais Cytisus scoparius

Pin sylvestre Pinus sylvestris

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Trèfle alpestre Trifolium alpestre

Trèfle des Alpes Trifolium alpinum

Carotte sauvage Daucus carota

Clématite des haies Clematis vitalba

LIGNEUX

Noisetier Corylus avellana

Châtaignier Castanea sativa

Chêne faginé Quercus faginea

Bouleau Betula pendula

Genévrier Juniperus

Cerisier Yoshino Prunus × yedoensis

Genêt à balais Cytisus scoparius

Genêt cendré Genista cinerea

Lilas Syringa vulgaris

Épicéa commun Picea abies

Sapin pectiné Abies alba

Robinier faux-acacia

Robinia pseudoacacia

Frêne à fleur

Fraxinus ornus

Page ci-contre : Carte postale ancienne Saint-Martin-Vésubie [date inconnue] illustration

En couverture

Droit réservées

Cette œuvre est sous licence CC BY-NC-ND 4.0© 2 par G

Pour consulter une copie de cette licence, visitez https://creativecommons.org/licenses/ by-nc-nd/4.0/ © 2 par G

Contact m.gallotomy@gmail.com

ABSTRACT

This Final Project focuses on Saint-Martin-Vésubie, which was affected by a torrential flood in 2020, to illustrate a post-catastrophe reconstruction methodology in response to the current interventionist approach. It proposes rethinking public spaces and infrastructure around the torrents by integrating them into natural risk management, shifting from the basin scale to the village scale. The project is organized around three main axes: moving, reshaping, and reusing. It develops four key areas representing post-catastrophe challenges: the confluence, the village center, the activity zone, and the semi-natural space.

The goal is to adapt to the new geometry of the major riverbed, reposition road infrastructure, and reuse residual forms from the floods. Saint-Martin-Vésubie serves as a case study to demonstrate that a coherent landscape approach at the scale of the French Mediterranean mountains is feasible, turning the act of reconstruction into an opportunity to rethink the living environment of a village at the confluence of two torrents. By envisioning an alternative future, this landscape project aims to develop solutions that can be applied to other similar contexts

RÉSUMÉ

Ce Projet de Fin d’Étude se focalise sur Saint-Martin-Vésubie, touchée par une crue torrentielle en 2020, afin d’illustrer une méthodologie de reconstruction post-catastrophe en réponse à la logique interventionniste actuelle. Il propose de repenser les espaces publics et les infrastructures autour des torrents en les intégrant à la gestion des risques naturels, en passant de l’échelle du bassin versant à celle du village. Le projet se décline autour de trois axes : déplacer, reprofiler, et réutiliser. Quatre espaces représentatifs des enjeux post-catastrophe sont développés : la confluence, le cœur de village, la zone d’activité, et l’espace semi-naturel.

L’objectif est de s’adapter à la nouvelle géométrie du lit majeur, de repositionner les infrastructures routières, et de réutiliser les formes résiduelles héritées des crues. SaintMartin-Vésubie sert de cas d’étude pour démontrer qu’une approche paysagère cohérente à l’échelle des montagnes méditerranéennes françaises est possible, transformant le geste de reconstruction en une opportunité de repenser le cadre de vie d’un village situé à la confluence de deux torrents. En imaginant un futur alternatif, ce projet de paysage ambitionne de développer des solutions applicables à d’autres contextes similaires.

Photographie « Le massif de l’Argentera » ©Tomy Gallo
Figure territoriale
Emprise du projet sur Saint-Martin-Vésubie 13 ha

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