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RÉDACTION DE L’ECHO
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Directrice des rédactions: Isabel Albers
Rédacteur en chef: Paul Gérard
Coordinatrice: Muriel Michel
Art director: Jan Nelis
Journalistes: Peter Van Maldegem, Pieter Suy, Robbe Van Lier, Wouter Vervenne, Xander Vlassenbroeck.
Édition: Denis Laloy
Lay-out: Elissa Chaiban
Illustrations: Pieter Van Eenoge
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Éditeur responsable: Peter Quaghebeur
Private Banking Sommaire
04 Stratégie
Le private banking cherche aussi à séduire l’investisseur passif
08 Interview
Sandra Wilikens: «BNP Paribas Fortis ne cesse de croître dans le private banking belge»
12 Art
Votre collection prendra de la valeur avec un «carnet d’entretien»
16 Défense
Investir dans l’armement est un peu moins tabou
20 Fiscalité
Les comptes-titres seront davantage contrôlés
21 Entreprise
Comment les banques privées aident les entrepreneurs en phase de transmission
Le private banking cherche aussi à séduire l’investisseur passif
Si les fonds indiciels cotés en bourse (ETF) a irent de plus en plus les jeunes investisseurs, ces derniers se font rares dans la banque privée. Certains acteurs misent toutefois sur l’investissement passif.
PETER VAN MALDEGEM
L’investissement passif tire sa pertinence d’une idée simple: il est impossible de prédire les fluctuations boursières, si bien que les gestionnaires de patrimoine ne parviennent pas systématiquement à «ba re le marché» en termes de rendement. Ainsi, la stratégie «passive» consiste à placer son argent dans un fonds indiciel bien diversifié et à faibles frais, et à vaquer à des occupations plus amusantes, sans plus s’en soucier.
Ce e approche contraste fortement avec celle des banques privées, qui privilégient une gestion active et discrétionnaire. Elles élaborent des portefeuilles
d’investissement basés sur le profil de risque et les objectifs du client, qui sont ajustés en fonction des évolutions macroéconomiques.
Marc Stevens, qui a fondé S(n)-trackers avec son fils Jules en 2023 après avoir qui é la banque privée traditionnelle, n’est plus convaincu par la démarche de ce e dernière. «Des décennies de recherches académiques montrent que la gestion active, qu’il s’agisse de fonds ou d’actions individuelles, échoue à ba re le benchmark dans plus de 80% des cas à long terme», explique-t-il. «Si un processus d’investissement actif infaillible existait pour surpasser le marché, nous l’aurions découvert depuis longtemps.»
DDEL, un petit gestionnaire de
«Certains estiment nécessaire de gérer le risque plus activement en période di icile. Mais à ce moment-là, il est déjà trop tard: cela ne procure qu’un faux sentiment de contrôle.»
JULES STEVENS
S(N)-TRACKERS
patrimoine bruxellois, a également été fondé en 2004 sur ce principe. «Nous ne croyons ni au stock picking ni au market timing. La gestion active conduit souvent à de mauvaises décisions. Par exemple, en 2008, plusieurs banques privées ont conseillé des produits garantis à leurs clients, au pire moment possible. C’est pourquoi nous apprécions le principe de l’investissement passif, même si nous y apportons quelques correctifs», explique Philippe Benijts, associé chez DDEL.
Les travers de la gestion passive
Philippe Benijts met ainsi en lumière certaines inefficacités liées à l’investissement indiciel, comme une concentration excessive. «Ces
derniers mois, on a pu constater qu’un indice comme le MSCI World était fortement concentré sur quelques grandes entreprises américaines», souligne-t-il. Selon lui, les rééquilibrages des indices ne se font pas non plus toujours de manière optimale. «Souvent, cela revient à vendre des actions qui ont baissé et à acheter celles qui ont monté. De plus, avec la prolifération des indices, choisir le bon devient un véritable casse-tête», ajoute-t-il.
Un autre travers à prendre en compte est que l’investissement passif repose sur un principe simple, mais difficile à appliquer. «L’histoire montre que les investisseurs amateurs tombent souvent dans les mêmes pièges», entend-on chez les gestionnaires de patrimoine.
Private Banking Stratégie
Avec leurs solutions (semi-)passives, les gestionnaires de patrimoine visent également un public plus jeune.
«Le plus grand ennemi d’un investisseur, c’est lui-même», affirme également Jules Stevens. «Dès le départ, nous avertissons de possibles périodes boursières difficiles. Personne ne peut prédire quand elles surviendront, et l’investisseur passif encore moins. Or, certains estiment nécessaire de gérer le risque plus activement en période difficile. Mais à ce moment-là, il est déjà trop tard: cela ne procure qu’un faux sentiment de contrôle», explique-t-il.
Le rôle de la banque privée dans la gestion passive Philippe Benijts estime que la banque privée a un rôle à jouer pour apporter sérénité et rigueur à ses clients. «Nous devons inculquer la discipline à nos clients. Le fait que nous gérions les
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Private Banking Stratégie
portefeuilles avec un mandat discrétionnaire aide, car cela signifie que nous n’avons pas besoin de leur approbation pour chaque modification. Imaginez devoir demander à un client de 70 ans après un krach déclenché par Trump s’il est prêt à acheter plus d’actions, la réponse serait probablement non», dit-il.
«Pourtant, c’est exactement ce que nous faisons constamment. Nous voulons maintenir les portefeuilles en ligne avec le profil de risque du client. Cela signifie que nous avons vendu des positions en actions lors de marchés haussiers, comme ces dernières années, tandis que nous achetons lors de marchés baissiers», ajoute-t-il. «Nous faisons le contraire de ce que les clients feraient instinctivement.»
Pas de solutions purement passives
Face aux inefficiences des larges indices boursiers très prisés, DDEL a développé son propre indice d’actions. «Nous pensons qu’il est crucial d’ajouter deux facteurs à un portefeuille d’actions: les petites capitalisations et la valeur. Cela comporte peut-être un peu plus de risque, mais offre aussi un potentiel de rendements plus élevés. En intégrant ces facteurs, notre solution en actions comprend 13.800 positions, créant ainsi un portefeuille très diversifié.»
Pour le portefeuille obligataire, le gestionnaire privilégie les obligations à court terme de bonne qualité, avec tous les risques de change couverts. «Ce portefeuille obligataire permet également à un client de retirer rapidement une partie de son argent, si nécessaire. C’est pourquoi nous ne sommes pas partisans des fonds patrimoniaux.»
S(n)-Trackers propose des solutions de portefeuille qui, pour la partie actions, sont construites avec
des ETF existants de divers fournisseurs. Pour la partie obligataire, le gestionnaire investit cependant dans des lignes individuelles, en appliquant la stratégie buy-and-hold. «Dans un tel portefeuille obligataire, une sélection de noms moins connus et d’émissions moins liquides, avec un profil de risque légèrement plus élevé, offre une valeur ajoutée par rapport à l’indice», précise-t-il.
La société bruxelloise Treetop propose également des stratégies passives en banque privée. «Notre offre actuelle comprend, en plus des stratégies actives, des solutions basées sur des indices et des stratégies quantitatives. À l’avenir, nous voulons nous concentrer encore plus sur ces deux dernières», déclare Olivier Debroux. Par exemple, le
«Nous apprécions le principe de l’investissement passif, même si nous y apportons quelques correctifs.»
PHILIPPE BENIJTS
ASSOCIÉ
CHEZ DDEL
groupe propose un fonds d’actions mondial passif. «Ce fonds se distingue d’un ETF sur le MSCI World par, entre autres, un filtre ESG intégré (ESG est l’acronyme d’Environnement, Social et Gouvernance) et une réplication physique maximale. Nous proposons également le fonds via différentes classes, perme ant par exemple de choisir une variante qui couvre le risque de change du dollar», explique Debroux.
Avec leurs solutions (semi-) passives, les gestionnaires de patrimoine visent également un public plus jeune. «Notre seuil minimum est de 250.000 euros, mais notre mission est aussi de faire prendre conscience aux jeunes talents, qui ne disposent peut-être pas encore de grandes sommes, des opportunités de notre gestion de patrimoine moderne dès un jeune âge», dit Marc Stevens. Chez DDEL également, les jeunes investisseurs avec un patrimoine limité, mais une grande capacité d’épargne, sont les bienvenus.
Cela ne signifie pas que les départements private banking des banques traditionnelles ne proposent pas de produits passifs. Cependant, l’initiative doit principalement venir du client lui-même. «Les clients peuvent eux-mêmes utiliser une large sélection d’ETF ou de trackers. Mais uniquement de leur propre initiative et uniquement via Easy banking web. Les ETF sont également proposés dans nos mandats de conseil», indique Hilde Junius, porte-parole de BNP Paribas Fortis. Même son de cloche chez Belfius, où via les services Belfius Direct Private et Belfius Direct Wealth, les clients ont la possibilité de passer des transactions via un numéro de téléphone spécifique ou via l’application. Les deux banques disent également utiliser des ETF dans leur gestion discrétionnaire.
«BNP Paribas Fortis ne cesse de croître dans le private banking belge»
Alors que la concurrence dans le private banking est plus intense que jamais, BNP Paribas Fortis, leader incontesté du marché belge, ne peut se perme re de se reposer sur ses lauriers. Pour Sandra Wilikens, directrice private banking de la banque, «il est crucial d’a irer davantage de professions libérales.»
«Effectivement, ça a été assez intense.» Si Sandra Wilikens affiche un sourire radieux, elle ne cache pas qu’elle a traversé une période mouvementée depuis qu’elle a pris les rênes de la division banque privée et gestion de patrimoine de BNP Paribas Fortis en novembre dernier.
Comme si les inquiétudes sur la future taxe sur les plus-values et les tensions géopolitiques persistantes ne suffisaient pas, le début de l’année a été marqué sur les marchés financiers et l’économie mondiale par le déclenchement d’une guerre commerciale sans merci par le président américain, Donald Trump. Dans toutes les banques privées et chez tous les gestionnaires de patrimoine – et BNP Paribas Fortis n’y fait pas exception –, les clients ont exprimé leur désarroi. «Mais jusqu’à présent, cela n’a pas provoqué de ventes paniques», assure la banque. «C’est la trentième correction de plus
de 5% depuis le creux de la crise en mars 2009. Sur le moment, cela semble toujours catastrophique. Mais historiquement, ces baisses sont temporaires. Depuis 1928, le S&P américain a généré un rendement moyen de 10% par an.»
Depuis le «Jour de la Libération» de Trump, BNP Paribas Fortis a intensifié la communication avec ses clients de banque privée sur les conséquences potentielles de l’offensive tarifaire américaine sur l’économie mondiale et les marchés financiers. Cela se fait dans le cadre d’entretiens individuels
Sandra Wilikens a donc fort à faire. À cela s’ajoute une concurrence de plus en plus féroce dans le secteur de la banque privée. Récemment, des acteurs comme Indosuez Wealth Management et BPCE ont pénétré le marché belge, tandis que Delen et Mercier Van Lanschot ont élargi leur présence par des acquisitions.
Les grands noms se préparent aussi à passer à l’offensive: ING Belgique met l’accent dans sa nouvelle stratégie sur les services aux clients fortunés. Quant à Marc
«C’est la trentième correction de plus de 5% depuis le creux de la crise en mars 2009. Sur le moment, cela semble toujours catastrophique. Mais historiquement, ces baisses sont temporaires.»
Raisière, patron de Belfius, il a annoncé en début d’année que la banque publique souhaite croître dans les niches, y compris par des acquisitions à l’étranger.
Avec environ 120 milliards d’euros d’actifs sous gestion et plus de 1.000 employés, la branche banque privée de BNP Paribas Fortis reste en tête des classements en Belgique. Mais la compétition pour séduire les Belges fortunés est rude, et la banque ne peut se reposer sur ses lauriers. «En tant que leader, nous sommes a aqués de toutes parts», constate
Sandra Wilikens. «Nous restons les premiers, mais nous ne devons pas nous en contenter.»
Sandra Wilikens possède un atout majeur pour maintenir le cap: elle a déjà exercé ce rôle. Juriste et fiscaliste de 57 ans, elle a débuté chez BNP Paribas Fortis dans les départements de gestion de patrimoine (private banking) et de fortune (wealth). Elle a ensuite rejoint le comité de direction.
Jusqu’à l’automne dernier, elle était directrice des ressources humaines, avant que Michael
10 Private Banking Interview
Anseeuw, le patron de BNP Paribas Fortis, ne lui demande de reprendre la direction des activités de banque privée. «Je ne suis jamais vraiment partie», confie-t-elle. «J’ai continué à suivre certains clients. C’est crucial: sinon, on perd le contact avec l’essence même de ce métier.»
La division banque privée de BNP Paribas Fortis, où Sandra Wilikens fait son retour, a bien changé depuis ses débuts. «Notre champ d’action a énormément évolué», dit-elle. «Nous servons non seulement les clients wealth et private banking (à partir de 5 millions et 250.000 euros, respectivement), mais aussi les clients ‘priority’ détenant un patrimoine compris entre 85.000 et 250.000
euros.»
«C’est essentiel, car cela nous permet de me re rapidement en relation de nombreux titulaires de professions libérales et entrepreneurs avec un gestionnaire qui les aide à construire leur patrimoine», explique-t-elle. «Auparavant, ces clients étaient servis par notre réseau retail, mais ils n’avaient pas toujours accès à l’ensemble de notre offre pour leurs besoins privés et professionnels. Désormais, chacun est pris en charge dans le bon segment.»
Ces dernières années, la digitalisation a également permis à la banque de mieux personnaliser ses services. «L’année dernière, nous avons investi 120 millions d’euros dans de nouveaux outils numériques, notamment pour la gestion du patrimoine. Nous allons continuer à miser sur l’automatisation dans les années à venir. Nous avons développé un outil interne basé sur l’intelligence artificielle, nommé Yara. C’est notre propre version de ChatGPT, qui nous permet de fournir des services encore plus précis à nos clients grâce aux informations internes de la banque. Cependant, pour moi, la technologie
«En tant que leader, nous sommes attaqués de toutes parts. Nous restons les premiers, mais nous ne devons pas nous en contenter.»
reste avant tout un outil. En fin de compte, ce sont nos banquiers privés qui prennent les décisions avec nos clients», explique Sandra Wilikens.
Ce discours est de plus en plus courant chez les banquiers privés. Mais chez BNP Paribas Fortis, la force réside, selon elle, dans la capacité de la banque à allier ce e approche personnelle avec la puissance de la maison mère française, BNP Paribas.
Un bond en avant
La dirigeante se réjouit plus particulièrement de l’accord de plusieurs milliards conclu l’année dernière avec le géant français de la gestion d’actifs, AXA Investment Managers. «Cela représente un bond en avant pour notre offre d’investissements alternatifs, tels que le private equity, la de e privée, l’immobilier ou les infrastructures.»
Pour les clients «priority», nous travaillons à l’élargissement de l’offre d’ETF. Sandra Wilikens souhaite également, grâce au partenariat avec AG Insurance, enrichir l’offre d’assurances de la banque privée. «Pensez aux assurances d’investissement, mais aussi aux assurances Keyman. Ces polices perme ent aux dirigeants d’entreprise de protéger leur société en cas d’incapacité soudaine à diriger, due à un accident ou une maladie.»
Parallèlement, BNP Paribas Fortis entend se concentrer davantage sur les professions libérales. «Notre part de marché est aujourd’hui manifestement trop faible», admet-elle. «Pourtant, en tant que banque universelle, nous avons les moyens de les accompagner sur tous les fronts.»
Quant à savoir si la banque envisage des acquisitions pour séduire ces nouveaux segments de clientèle, Sandra Wilikens reste prudente. «Nous sommes toujours ouverts aux acquisitions, mais cela se
fera en concertation avec notre maison mère. Et puis, nous parvenons aussi à gagner des parts de marché par nos propres moyens. Depuis 2018, nous enregistrons une croissance annuelle d’environ 6%. Nous souhaitons poursuivre sur ce e lancée.»
Un objectif tenable alors que les banques comptent toujours plus sur les services de banque privée pour diversifier leurs revenus? La responsable se dit confiante quant aux perspectives de croissance. «Le nombre de personnes ultra-fortunées continue d’augmenter à travers le monde. Nous voyons également émerger davantage d’entreprises familiales.»
Mais, fait-elle observer, toutes les banques privées ou gestionnaires de patrimoine ne pourront pas suivre ce e tendance. «Sans une certaine envergure, il deviendra difficile à long terme de soutenir les investissements nécessaires et de se conformer aux exigences réglementaires. Pour ceux qui gèrent moins de 20 milliards d’euros d’actifs, la pression risque de devenir insoutenable.»
120 milliards €
Avec environ 120 milliards d’euros d’actifs sous gestion et plus de 1.000 employés, la branche banque privée de BNP Paribas Fortis reste en tête des classements en Belgique.
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“Les relations personnelles sont essentielles dans le private equity”
Investir dans le private equity implique de rechercher des fonds d’excellence. Mais comment les identifier? “Un détecteur de non-sens bien afûté est indispensable”, déclare Ralf De Clercq chez Integra, qui a levé 650 millions d’euros pour ses fonds de private equity mondiaux depuis 2018.
Plus encore que pour les actions cotées, la sélection fait la différence dans le private equity (PE). “Le rendement annuel médian du PE a été d’environ 15% ces 10 dernières années”, chiffre Tom Casteels, Investment Manager chez Integra. “À cette nuance près que les 25% des fonds les plus performants offrent un rendement de 20 à 30%, tandis que les moins performants ont perdu du capital.” Integra n’utilise pas de formule secrète pour identifier ces fonds de premier plan. Elle mise sur une méthode éprouvée: créer des liens personnels, faire preuve de patience et reconnaître des schémas grâce à des années d’expérience.
LIENS PERSONNELS
“Depuis près de 20 ans, nous avons en moyenne une à deux conversations en face à face par semaine avec des gestionnaires de fonds”, déclare Ralf De Clercq, cofondateur et Partner chez Integra. “Cela peut sembler démodé, mais c’est ainsi que nous établissons une véritable relation de confiance. Nous ‘ressentons’ ce qui se passe, nous voyons qui fait le job et nous percevons l’énergie sur place. Cette approche personnelle et familiale demande beaucoup de travail – et des voyages vers New York et Hong Kong – mais elle porte ses fruits sur le long terme.” La patience est au cœur de l’approche d’Integra. “Lorsque nous repérons un gestionnaire de fonds, nous n’investissons pas immédiatement”, souligne Ralf De Clercq. “Nous observons d’abord sa façon de travailler. Ce n’est qu’ensuite que nous décidons de participer à son prochain fonds. Ce processus peut prendre jusqu’à cinq ans.”
RECONNAISSANCE DES SCHÉMAS
“Sélectionner de bons fonds est moins complexe qu’on ne le pense, à condition d’avoir l’expérience pour le faire méthodiquement”, affirme Ralf De Clercq. “Presque tous les gestionnaires de fonds prétendent appartenir aux 25% les plus performants. Ils trouvent toujours un moyen d’interpréter les statistiques à leur
avantage. Nous regardons sous le capot et effectuons nos propres analyses. Nos deux décennies d’expérience – et notre détecteur de non-sens bien affûté – se révèlent très rentables.” Si la cohérence est un indicateur fort, le bilan ne dit pas tout d’un fonds, reconnaît Ralf De Clercq. “Un gestionnaire de fonds évolue, les employés vont et viennent… La question est de savoir s’ils peuvent générer des rendements comparables à l’avenir. Si les
mêmes personnes sont encore là avec une motivation inchangée, c’est bon signe. C’est pourquoi ces liens personnels sont si importants.”
“Nous croyons moins dans l’endettement pour créer de la valeur. Nous voulons que nos gestionnaires de fonds agissent comme des entrepreneurs, pas comme des banquiers.”
CASTEELS
Investment Manager chez Integra
CRÉATION DE VALEUR
Integra prête une attention particulière à la manière dont les fonds créent de la valeur. “Il existe plusieurs méthodes pour ce faire”, précise Tom Casteels. “On peut augmenter la valeur d’une entreprise par la croissance du chiffre d’affaires, des acquisitions ou en recrutant un meilleur management, notamment. Ce sont les approches que nous privilégions. Nous croyons moins dans l’endettement pour créer de la valeur. Nous voulons que nos gestionnaires de fonds agissent comme des entrepreneurs, pas comme des banquiers.”
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TOM
12 Private Banking Art
Votre collection d’art prendra de la valeur avec un «carnet d’entretien»
Investir dans l’art, c’est bien plus qu’accrocher une œuvre au mur du salon. C’est aussi gérer sa collection avec soin. Notamment dans l’optique de la vendre ou de la transme re dans les meilleures conditions. En voici les cinq clés.
ROBBE VAN LIER
Monica Heslington, responsable de la stratégie Family Office Art & Collectibles au sein du département gestion de fortune de Goldman Sachs, collectionne sans doute les «miles» de sa compagnie aérienne favorite. Lors de notre rencontre à Bruxelles, elle vient tout juste de rentrer de Hong Kong. Le lendemain, elle s’envolera successivement pour Amsterdam, Monaco, Dubaï et Djeddah, en Arabie saoudite, pour y écumer foires d’art internationales et biennales et y rencontrer des clients prestigieux. En Belgique, elle a échangé avec des artistes, des clients et des collectionneurs, mais ne nous dévoilera pas leurs noms.
Ces derniers temps, l’Américaine a observé un ralentissement sur le marché de l’art. «Dans le climat
économique actuel, les acheteurs potentiels hésitent. Est-ce vraiment le moment de débourser 120 millions de dollars pour une œuvre? Et puis, la crise du covid avait vu émerger de nombreux acheteurs occasionnels qui, depuis lors, ont déserté le marché. Et ceux qui souhaitent vendre préfèrent a endre. Ils redoutent par-dessus tout de ne pas a eindre le prix espéré lors d’une vente aux enchères.»
1. Renseignez-vous Pour ceux qui envisagent d’investir dans l’art, Monica Heslington conseille de collecter d’abord le maximum d’informations. «L’art vous offre un dividende quotidien, sous la forme de la beauté et de la valeur culturelle de l’œuvre. Mais l’éblouissement permanent ne doit pas vous rendre aveugle. Il s’agit de poser les bonnes questions pour ne pas acheter n’importe quoi.»
«Il est essentiel que vous vous demandiez pourquoi vous souhaitez acquérir un œuvre d’art. Si c’est pour investir, il est d’autant plus important de savoir ce que vous achetez.»
MONICA HESLINGTON GOLDMAN SACHS
Elle observe aussi que le secteur des objets de collection s’élargit constamment. «On y trouve à présent bijoux, montres, vins, voitures de collection, instruments de musique, bandes dessinées, pièces d’or et sacs à main.» «Il est essentiel que vous vous demandiez pourquoi vous souhaitez acquérir un œuvre d’art. Pour soutenir de jeunes artistes, réaliser votre rêve de constituer un musée personnel ou simplement pour en retirer une plus-value? Si c’est pour investir, il est d’autant plus important de savoir ce que vous achetez», prévient-elle, me ant en garde contre les coûts de transaction. «Prévoyez 10 à 25% de frais lors d’une vente, dus aux taxes et commissions.»
2. Documentez vos œuvres Outre une bonne assurance et une conservation soignée, les experts fiscaux recommandent de documenter chaque objet de collection avec
précision. «Beaucoup de collectionneurs rechignent à s’y astreindre», note Jan Tuerlinckx, avocat fiscaliste. «Parce que le monde de l’art a le culte de la discrétion.»
Mais les collectionneurs auraient tort de négliger cet aspect de la gestion des œuvres qu’ils possèdent. «Depuis 2020, la législation anti-blanchiment impose en effet de connaître l’origine des œuvres: qui en est le propriétaire ultime? Comment ont-elles été acquises? Ont-elles été héritées ou volées? Avec quel argent ont-elles été achetées?» Dave Van Moppes, spécialiste en législation anti-blanchiment chez Tuerlinckx, précise que galeries et marchands doivent respecter ces règles sous peine d’amendes.
3. Évitez les pièges fiscaux Pour les collectionneurs, c’est un défi. «Leur collection est plus que la somme de ses parties», explique Jan Tuerlinckx. Mais ce e approche peut être un piège fiscal. «Le fisc évalue chaque œuvre individuellement. Sans preuve d’une acquisition effectuée dans les règles du point de vue fiscal, l’administration ne vous autorisera pas, dans le cadre d’un ruling, à la vendre en franchise d’impôt.»
Il est donc essentiel de déclarer chaque œuvre lors d’une succession. «Souvent, seule la valeur globale de la collection est déclarée, ce qui crée une incertitude fiscale. Comment prouver, lors d’une vente ultérieure, que les droits de succession ont été payés? Sans évaluation individuelle, c’est presque impossible», poursuit Jan Tuerlinckx.
Il arrive aussi que des œuvres ne soient pas déclarées intentionnellement. «Les héritiers s’empressent d’accrocher l’œuvre chez eux, mais s’ils veulent la vendre ultérieurement, ils sont forcément incapables de prouver qu’ils ont payé des droits de succession. Il n’y a alors pas d’autre solution que d’engager une procédure de régularisation fiscale», explique Van Moppes. Même si une œuvre a été déclarée, il faut prouver que toutes les obligations passées ont
14 Private Banking Art
été respectées. «Si vos parents ont acheté une œuvre avec de l’argent non déclaré, vous devrez la régulariser. Un bien volé dans une succession est un cadeau empoisonné, parce qu’il ne pourrait jamais être régularisé.»
4. Tenez un carnet d’entretien
Pour les avocats de Tuerlinckx, le constat est sans appel: l’art prend de la valeur lorsque son histoire est bien connue. «Imaginez une voiture de collection. Deux modèles identiques devraient théoriquement avoir la même valeur. Pourtant, si l’un possède une facture d’achat et un carnet d’entretien, tandis que l’autre en est dépourvu, la différence est notable. Il en va de même pour une œuvre d’art. Connaître son passé, c’est lui donner une dimension supplémentaire, une âme qui se reflète dans sa valeur.» De plus en plus de familles fortunées en prennent conscience et demandent un «certificat de conformité» prouvant que l’œuvre a été acquise dans les règles. Les experts recommandent de tenir un inventaire précis. «Certains utilisent Excel, d’autres des applications, disponibles en nombre sur le marché, pour ajouter photos, factures, données sur la provenance, historique d’exposition et rapports de condition», indique Monica Heslington.
5. Planifiez votre succession Pour assurer une transmission optimale de votre patrimoine, les experts en planification successorale soulignent l’importance d’un inventaire détaillé. «Imaginez que vous souhaitiez léguer une bague d’un joaillier renommé à l’un de vos enfants. Si plusieurs bagues de ce même joaillier se trouvent dans votre collection, cela pourrait engendrer des confusions. Il est donc crucial d’être précis, en incluant un numéro d’inventaire et une photo pour éviter tout malentendu», explique-t-elle.
Dimitri Van Becelaere, expert en planification et droit liés au patrimoine chez Tuerlinckx Tax Lawyers, rappelle qu’il est possible de
transme re des œuvres d’art de votre vivant par le biais d’un don manuel, sans droit de donation. «Si ce don est effectué au moins cinq ans avant votre décès (en Flandre et en Wallonie; trois ans à Bruxelles, NDLR), aucun droit de succession ne sera exigé. Toutefois, il est essentiel de pouvoir prouver la date de la donation, par exemple en faisant certifier un document chez le notaire peu après l’opération.»
Pour les collections, d’autres solutions existent, surtout si le donateur souhaite préserver l’intégrité de l’ensemble. «Pour ce faire, la société simple est souvent privilégiée, parce que sa création ne nécessite pas l’intervention d’un notaire. Elle permet de léguer juridiquement et économiquement la collection aux enfants, tout en s’assurant qu’ils ne puissent la vendre qu’après une décision commune. Ce système est fréquemment adopté», explique Dimitri Van Becelaere. «Une structure juridique plus complexe à
«Imaginez une voiture de collection. Deux modèles identiques devraient théoriquement avoir la même valeur. Pourtant, si l’un possède une facture d’achat et un carnet d’entretien, tandis que l’autre en est dépourvu, la di érence est notable.»
DAVE VAN MOPPES TUERLINCKX TAX LAWYERS
me re en place, comme la fondation, offre une protection encore plus solide. Ce e entité spécifique, sans actionnaires ni membres, est gérée par des administrateurs qui veillent à ce que le patrimoine serve les objectifs de la fondation. Bien que ce e approche offre de solides garanties pour la préservation de la collection, elle n’élimine pas totalement le risque de conflits», nuance-t-il.
Dès lors, Monica Heslington conseille d’en discuter ouvertement avec les héritiers. «Vos enfants pourraient ne pas partager votre passion pour l’art, ou peut-être souhaitent-ils seulement conserver une pièce à laquelle ils sont particulièrement a achés. Les collectionneurs doivent être conscients que les collections ne sont presque jamais vendues en bloc, mais pièce par pièce. Il est donc essentiel d’adopter une approche réaliste dans votre planification successorale.»
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Investir dans l’armement est un peu moins tabou chez les banquiers privés
Face à l’évolution du contexte géopolitique et aux sollicitations de leurs clients, KBC, Belfius, Delen Private Bank et Deutsche Bank ont décidé (ou envisagent) d’assouplir leur politique d’investissement dans les entreprises de défense.
WOUTER VERVENNE
L’invasion de l’Ukraine par la Russie et les projets des pays européens d’augmenter considérablement leurs investissements dans la défense ont poussé les banques et les gestionnaires de patrimoine à repenser leur stratégie d’investissement à l’égard de ce secteur. Mais l’excellente performance boursière, ces derniers mois, des entreprises actives dans ce segment autrefois ostracisé est également, à n’en pas douter, un argument au moins aussi
convaincant. Ainsi, les institutions financières se demandent s’il n’est pas temps désormais de consacrer une plus grande partie des portefeuilles de leurs clients fortunés aux actions et obligations des entreprises fabriquant des armes et des munitions.
Une question à laquelle il est tout de même moins simple de répondre qu’il n’y paraît, surtout à l’heure où la demande pour des investissements durables ne cesse de croître, du moins jusqu’à un passé récent. Les investissements ESG, synonymes de respect de l’environnement (E), de responsabilité sociale (S) et de bonne gouvernance (G), tendent souvent à exclure les entreprises produisant des armes et des munitions.
Pourtant, les investisseurs sont aujourd’hui davantage enclins qu’il y a quelques années à étoffer leur portefeuille de placements de ce type. «La situation géopolitique actuelle suscite un intérêt croissant pour le secteur de la défense parmi nos clients», observe BNP Paribas Fortis.
Le stand de Rheinmetall lors d’un salon militaire à Paris. Cette entreprise allemande est notamment connue pour ses chars Leopard.
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Première règle lors d'un transfert d'entreprise: “Commencez à temps”
Après avoir consacré une vie entière à bâtir une entreprise, chaque dirigeant est un jour confronté à la nécessité de passer le relais. Comment aborder au mieux cette transition?
“Un transfert d'entreprise est un processus qui nécessite beaucoup de préparation”, prévient Kris Dewinter, Head of Corporate Finance Belgique chez ABN AMRO. “Bien sûr, il y a les aspects plus techniques – les chiffres doivent être corrects et tous les impôts dûment payés –, mais un dirigeant doit aussi être mentalement prêt à transmettre son ‘bébé’ à la génération suivante ou à quelqu'un qui n’est pas issu de la famille. C'est pourquoi il est préférable de commencer tôt et de se faire accompagner dès le début.”
ABN AMRO soutient les entreprises tout au long du processus de transfert d'entreprise. “Notre rôle de banquier a quelque peu évolué au fl des années”, souligne Dieter Verbeek, Executive Director Wealth Management Flanders chez ABN AMRO Belgique.
“Nous offrions déjà un soutien stratégique très vaste en matière de planifcation patrimoniale à long terme. Nous avons depuis élargi cela à l'accompagnement lors de fusions et acquisitions.”
“Si l'entreprise reste au sein de la famille, il est crucial de bien préparer les successeurs potentiels.”
DIETER VERBEEK
Executive Director Wealth Management Flanders chez ABN AMRO Belgique
Dieter Verbeek insiste sur l'importance d'une charte familiale, “qui défnit les règles du jeu entre les membres de la famille et l'entreprise”. Un tel document
inclut par exemple les critères pour être actif au sein de l'entreprise et les rôles que les membres de la famille peuvent ou ne peuvent pas assumer.
Lors d'un transfert au sein de la famille, un sentiment d'inégalité entre les enfants peut surgir, note Dieter Verbeek. Si l'entreprise est appelée à rester dans le giron familial, il est crucial de bien préparer les successeurs potentiels, selon Kris Dewinter: “Les enfants peuvent par exemple acquérir d'abord de l'expérience en dehors de l'entreprise familiale.
Lorsqu'ils rejoignent ensuite celle-ci, cette expérience peut leur offrir un cadre de référence et une perspective plus larges.”
MANAGEMENT EXTERNE
Parfois, aucun successeur ne se déclare au sein de la famille, et il faut attirer des investisseurs ou acheteurs externes. “Ici aussi, il est essentiel de se faire accompagner à temps”, estime Kris Dewinter. “Ainsi, nous pouvons préparer l'entreprise de manière optimale pour une vente et veiller à obtenir le meilleur résultat possible pour l'entrepreneur.” Les
“Un transfert d'entreprise est un processus qui nécessite beaucoup de préparation. C'est pourquoi il est préférable de commencer tôt et de se faire accompagner dès le début.”
investisseurs externes peuvent provenir du secteur du private equity, mais il peut également s’agir d’investisseurs industriels qui voient l'entreprise comme un bel ajout à leurs activités existantes. “Surtout dans le cas où l'on envisage une vente à un investisseur fnancier, il est judicieux pour un patron d'introduire progressivement un management externe afn que l'entreprise soit moins dépendante de lui-même et puisse fonctionner de manière plus autonome. Cela rend l'entreprise plus attrayante d’un point de vue externe. Bien sûr, le dirigeant peut rester impliqué dans l'entreprise, mais via le conseil d'administration, par exemple.”
Lucas Brentjens (Yuki): "Le feeling constitue un aspect important" Comment réagir lorsqu’une grande société vous propose de racheter votre entreprise: faut-il saisir la balle au bond ou est-il préférable de rester aux commandes? Lucas Brentjens (Yuki) a été confronté à ce dilemme.
En savoir plus:
KRIS DEWINTER Head of Corporate Finance chez ABN
AMRO Belgique
SAVE THE
Entourez d’ores et déjà la date du 9 septembre 2025 dans votre agenda. C’est celle de la première édition de Family Capital Tomorrow, l’événement organisé par L’Echo et De Tijd pour les entreprises familiales, les family ofces et leur réseau. Avec ABN AMRO Private Banking parmi ses fers partenaires.
Delen Private Bank et la Deutsche Bank indiquent recevoir de nombreuses questions de la part de leurs clients, tandis qu’ING note une augmentation claire de l’intérêt pour ce e thématique. «La majorité de nos clients estiment que nous devrions investir davantage dans la défense», souligne Delen Private Bank. Cependant, BNP Paribas Fortis rappelle que certains clients préfèrent toujours éviter ce secteur.
Armes controversées
KBC, Belfius et Delen Private Bank ont récemment revu leur politique d’investissement pour les portefeuilles qu’elles gèrent au nom de leurs clients. Deutsche Bank envisage de faire de même, tandis qu’ING affirme réexaminer régulièrement ses directives.
Ces banques tracent cependant une ligne ne e entre les armes conventionnelles et celles dites controversées. Elles augmentent leurs investissements dans des entreprises fabriquant des armes conventionnelles, comme les chars, mais s’abstiennent de financer des armes souvent proscrites par des traités internationaux. On pense à cet égard aux armes à sous-munitions (bombes à fragmentation), aux mines antipersonnel, ainsi qu’aux armes biologiques et chimiques. Mais aussi, parfois, les armes contenant de l’uranium appauvri ou du phosphore blanc, utilisé dans les bombes incendiaires.
Belfius et Delen Private Bank s’appuient sur la loi Mahoux de 2006, qui interdit le financement d’entreprises impliquées dans la production, l’utilisation, la réparation ou la vente de mines antipersonnel et de sous-munitions. Ce e interdiction légale ne s’applique pas aux fonds d’investissement dont la stratégie consiste à suivre un indice boursier ou obligataire spécifique.
S’agissant des armes nucléaires, chaque banque adopte une approche différente. Belfius autorise les investissements dans les entreprises tirant des revenus de la production
En points
Source: Bloomberg
ou de l’entretien d’armes nucléaires, à condition que leur siège soit situé dans un pays membre de l’Otan. «Bien que les armes nucléaires partagent certaines caractéristiques avec les armes controversées, l’Otan les considère comme essentielles pour la dissuasion», explique la banque publique. À l’inverse, KBC et Delen Private Bank excluent tout investissement dans des entreprises liées à la production ou à l’entretien d’armes nucléaires.
«Nous avons fait preuve d’une grande prudence pendant des décennies, mais en mars 2024 et mars 2025, nous avons décidé d’adapter notre politique pour le secteur de la défense aux besoins qui ont changé fondamentalement», déclare KBC. La banque propose désormais deux types de portefeuille à ses clients. Dans les fonds conventionnels, les armes traditionnelles, telles que les drones et les systèmes radar, sont autorisées. En revanche, les variantes d’investissement responsable appliquent une tolérance zéro tant pour les armes conventionnelles que controversées.
Liste noire
KBC refuse d’investir dans près de 200 entreprises impliquées dans la fabrication d’armes controversées. Parmi ces entreprises, on retrouve des géants tels qu’Airbus, Bayer, Boeing, Rheinmetall, Safran et Thales.
En 2024, Delen Private Bank a décidé de revoir sa politique
Aujourd’hui, de nombreux investisseurs sont plus enclins à intégrer des entreprises de défense dans leur portefeuille.
Pour Belfius, à la di érence de KBC ou de Delen Private Bank, investir dans une entreprise produisant des armes nucléaires est parfois considéré comme acceptable.
d’exclusion concernant certains acteurs de la défense. Désormais, les entreprises produisant uniquement des armes conventionnelles ou possédant des contrats militaires sont acceptées. Cependant, celles dont plus de 5% du chiffre d’affaires provient de la vente d’armes aux civils, ainsi que celles impliquées dans des armes controversées, restent en dehors de son univers d’investissement.
Industrie durable
De son côté, Deutsche Bank s’apprête à ajuster ses lignes directrices pour les portefeuilles ESG: «Le gouvernement allemand a adopté récemment une stratégie qualifiant l’industrie des armes conventionnelles de durable. Par conséquent, la banque prévoit de réexaminer les restrictions d’investissement pour ces armes dans la gestion discrétionnaire des portefeuilles ESG, où la banque prend les décisions d’investissement sans l’intervention du client.»
Quant à BNP Paribas Fortis, elle maintient son cap et indique que le secteur de la défense et de l’aéronautique représente environ 1,3% des actifs sous gestion. La banque suit de près 17 entreprises de défense, parmi lesquelles Rheinmetall, Safran et Thales. Notons que dans ses portefeuilles durables, le secteur de la défense est écarté.
Gestion discrétionnaire
Chez Degroof Petercam, la ligne de conduite ne change pas non plus. «Les investissements dans le secteur de la défense sont permis dans des portefeuilles discrétionnaires, à l’exception des entreprises proscrites par la législation belge. Nous avons une préférence marquée pour les entreprises de défense européennes.»
Les restrictions que les banques s’imposent ne s’appliquent souvent pas aux clients qui gèrent eux-mêmes leur portefeuille. KBC souligne ainsi que sa liste noire d’entreprises exclues ne concerne pas les transactions effectuées par les clients sans le conseil de la banque.
Les comptes-titres seront davantage contrôlés
Le gouvernement De Wever entend bien empêcher les investisseurs fortunés d’échapper, par divers subterfuges, à la taxe sur les comptes-titres.
PETER VAN MALDEGEM
Depuis 2021, la Belgique impose une taxe annuelle de 0,15% sur les comptes-titres dont la valeur moyenne dépasse un million d’euros. Ce e taxe est calculée sur la valeur moyenne des instruments financiers imposables détenus sur le compte durant une période de référence allant du 1er octobre au 30 septembre. Quatre évaluations ont lieu durant ce e période: le 31 décembre, le 31 mars, le 30 juin et le 30 septembre. Si la valeur moyenne dépasse un million d’euros à ces dates, la taxe s’applique. La première année, ce e taxe a rapporté 470 millions d’euros. Mais un rapport de la Cour des comptes de 2024 a révélé une baisse des rece es, probablement due à l’utilisation croissante de mécanismes d’évasion fiscale.
Échappatoires
Parmi les échappatoires les plus courantes, pointons la conversion d’actions détenues sur un comptetitres en actions nominatives – le gouvernement avait sorti ces titres du champ d’application pour protéger les entreprises familiales – et la répartition des avoirs sur plusieurs comptes-titres pour rester sous le seuil d’un million d’euros. Le rapport de la Cour des comptes a également noté une baisse significative du nombre de
0,15 %
Une taxe de 0,15% s’applique aux comptestitres dont la valeur dépasse un million d’euros.
déclarations spontanées par les titulaires. Pour les comptes belges, la taxe est prélevée par l’institution financière, mais pour les comptes étrangers, c’est au titulaire de déclarer ses avoirs. «Aucun contrôle n’est effectué sur ces comptes, ce qui augmente le risque de non-déclaration», précise le rapport.
Présomption
La disposition anti-abus que le fisc peut utiliser a été affaiblie par la Cour constitutionnelle en 2022. La charge de la preuve incombe à l’administration fiscale, qui peine souvent à démontrer l’évasion. La Cour des comptes recommande donc une clause anti-abus sous forme de présomption réfragable. Le gouvernement introduit donc ce e présomption dans une loi-programme.
Ainsi, toute conversion d’instruments financiers inscrits sur un compte-titres en instruments non inscrits sera présumée être une évasion fiscale. Seul un titulaire pouvant prouver un autre motif pourra échapper à la taxe. Il en va de même pour ceux qui transfèrent une partie de leurs titres vers un autre compte-titres, qu’il soit auprès de la même institution ou d’une autre.
Sans motif valable, la valeur des instruments financiers convertis ou transférés sera prise en compte pour déterminer si le seuil imposable est a eint, et pour le calcul de la taxe.
Mécanismes de contrôle
L’intermédiaire financier ou le titulaire (pour un compte étranger). devront informer l’administration de toute conversion ou transfert à partir d’un compte contenant plus d’un million d’euros. Outre ce e
notification, le gouvernement introduit un autre mécanisme de contrôle. Le Point de contact central (PCC) à la Banque nationale sera élargi, conformément aux exigences européennes. Actuellement, ce point de contact contient déjà les comptestitres et leurs soldes, mais les différents comptes d’un même titulaire auprès de la même banque sont regroupés, rendant difficile la vérification du dépassement du seuil d’un million d’euros par compte. Désormais, les banques devront transme re les informations par compte distinct, perme ant au PCC de vérifier si un titulaire a divisé son compte en plusieurs pour rester sous le seuil. L’évolution des soldes, transmis deux fois par an au Point de contact, pourra également être suivie.
Motifs valables
La loi-programme fournit des exemples de motifs acceptables. Par exemple, une donation par le titulaire à ses enfants est un motif valable. Si une partie des titres détenus sur un compte-titres au nom des parents est transférée sur un compte pour l’usufruit des parents et un autre pour la nue-propriété des enfants, cela est considéré comme valable. Un autre motif valable est la division d’un compte-titres pour des raisons indépendantes de la volonté du titulaire, comme un divorce ou un décès entraînant l’indivision forcée d’un compte-titres.
En revanche, diviser un comptetitres auprès de la même banque pour investir à court et long terme ou passer des actions au nominatif pour économiser sur les frais bancaires ne seront pas retenus comme motifs valables.
Pour l’ameublement de son centre Wealth, CBC a fait confiance à Alternativ. La société a été fondée par Philippe D’Archambeau, lui-même client de la banque, qu’elle assiste à son tour dans la transmission de son entreprise. Un sujet sensible, surtout dans le cadre familial.
Comment les banques privées aident les entrepreneurs en phase de transmission
XANDER VLASSENBROECK
Depuis de nombreuses années, la banque
wallonne CBC, membre du groupe KBC, offre ses services aux clients fortunés depuis sa grande agence de Genval (commune de Rixensart), située à un jet de pierre de la gare et du lac de Genval.
Début avril, son centre de Wealth Management a rouvert ses portes, après plusieurs semaines de transformation et de rénovation. L’objectif était d’en faire un espace moderne, élégant et propice aux échanges, pour une clientèle au patrimoine de 5 millions d’euros ou plus. CBC leur propose une stratégie «globale», qui tient à la fois compte de leur contexte familial et entrepreneurial.
Les murs des couloirs sont habillés d’imposants panneaux de bois foncé, longés de lumières chaudes au sol et au plafond, tandis qu’une confortable moque e vient renforcer le sentiment d’intimité. Une ambiance luxueuse, non sans rappeler les locaux de Puilaetco, au sommet de la
«Les enfants ne veulent pas toujours reprendre la société telle que le papa ou la maman l’a développée. Ils peuvent chercher à ajouter une branche d’activité, ou à reprendre un concurrent.»
XAVIER FALLA DIRECTEUR DE LA BANQUE PRIVÉE CHEZ CBC
Royale Belge à Watermael-Boitsfort, ou encore les salles de réunion chez Delen Private Bank, garnies d’œuvres d’art.
Encadrer la nouvelle génération
Pour l’aménagement des espaces dédiés à la gestion de fortune, CBC n’a pas dû aller chercher bien loin. La banque compte en effet parmi ses clients historiques la société familiale Alternativ, spécialisée dans l’ameublement d’espaces de bureaux, de l’étude conceptuelle à la réalisation de solutions sur mesure, pour des clients aussi variés que KPMG, Partena Professional, Infrabel ou encore plusieurs grands hôtels. À la tête d’Alternativ, Philippe D’Archambeau, 66 ans, a fondé la société il y a trois décennies. Il prépare actuellement la transmission de l’activité à son fils de 34 ans, Alexis, un processus dans lequel il est accompagné par CBC. «La réflexion a démarré il y a plusieurs années, car mon fils m’a rejoint il y a sept ans. Mais il est vrai qu’avec l’âge qui avance se posait la question de savoir
Private Banking Entreprise
ce que j’allais faire du bébé que j’ai créé. Comme la collaboration avec mon fils se passait parfaitement bien et qu’il avait repris la partie commerciale de l’activité, cela devenait naturel de réfléchir à ce e succession plutôt que de partir à la recherche d’un acquéreur extérieur pour pérenniser l’avenir de la société. Mais pour moi, c’était nouveau. Je n’avais pas nécessairement le mode d’emploi pour savoir comment gérer ce projet.»
C’est ainsi qu’il y a deux ans, CBC a proposé un trajet d’accompagnement à Philippe D’Archambeau. Outre les aspects pratiques de la transmission, il comprenait la participation au programme «NextGen», qui encadre la nouvelle génération. «Car c’était bien d’envisager la transmission de l’activité à mon fils, mais il fallait aussi que lui soit prêt à reprendre les rênes de la société, sans la casque e de fils-à-papa.»
Bien anticiper et bien s’entourer
Début 2025, Alexis D’Archambeau est devenu administrateur, tandis que son père a qui é la gestion opérationnelle quotidienne de la société. «Nous avançons d’une façon réfléchie, sans nécessairement avoir un calendrier fixe, pour donner du temps au temps. Ce qui est important pour moi, si demain il devait m’arriver quelque chose, c’est que la société puisse continuer à fonctionner correctement. J’ai des collaborateurs (30 au total, NDLR) qui sont là depuis très longtemps. Aujourd’hui, je me sens confortable à ce niveau.»
Comme l’explique Nicolas Charlier, qui a pris la tête de l’activité Entreprises de CBC il y a quelques mois, «la préoccupation principale des dirigeants est de transférer et pérenniser l’entreprise, en gardant sa structure et sa culture». Une démarche qui s’axe dans ce cas-ci autour de deux volets: les aspects de la transmission intrafamiliale, avec les équilibres entre les repreneurs (ici
«À côté du diagnostic de valorisation et de transmission de la société, il y a aussi le diagnostic patrimonial. Il faut savoir de quoi est constitué son patrimoine et comment il sera composé au terme de la transmission.»
XAVIER FALLA
DIRECTEUR DE LA BANQUE PRIVÉE
CHEZ CBC
les enfants), et la question de la valorisation, à objectiver et contextualiser de manière réaliste. «Les deux conseils principaux que nous donnons aux entrepreneurs qui envisagent une cession sont d’anticiper l’organisation de la société et sa stratégie de marché, et de s’entourer d’un partenaire bancaire et conseil juridique. In fine, l’entrepreneur se retrouvera avec d’autres valeurs mobilières en mains au terme de la transmission. Il doit alors aussi se poser la question de gérer la préparation de sa succession, en sécurisant son patrimoine. Cela ne se fait pas d’un claquement de doigts.»
Préserver
l’unité familiale
Xavier Falla, qui dirige aujourd’hui l’activité de banque privée après près de quatre décennies chez CBC, abonde dans ce sens. «C’est très important d’avoir une valorisation objective de la société, parce qu’il faut réfléchir aux autres membres de la famille. Ils ne sont peut-être pas directement intéressés à la chose, mais pour un père ou une mère de famille, une des préoccupations principales est de préserver l’unité et la sérénité familiale. C’est au départ du montant de ce e valorisation que l’on pourra ensuite trouver toutes les solutions pour la transmission.»
Dans le cas de Philippe D’Archambeau, ce e question est également arrivée sur la table. «J’ai une fille active dans le domaine médical, qui s’est posé beaucoup de questions lorsque nous avons entamé ce e réflexion. “Et moi, là-dedans?” On reste dans le cocon familial, et le but n’est pas que la transmission devienne un sujet de discorde ou de bagarre, parce qu’on parle effectivement d’argent. Cela reste un sujet très sensible, donc ça prend du temps.»
Après la valorisation se pose la question de savoir comment transférer la propriété de la société. «Ma décision était de ne pas hypothéquer l’avenir de mes enfants en leur vendant mes parts. Je suis
plutôt dans une logique de donation, mais il faut trouver un bon équilibre, car une bonne partie de mes avoirs sont dans la société. Cet aspect amène une certaine complexité.»
Tempérer et objectiver, sans interférer
C’est ici qu’une banque privée joue tout son rôle, comme le précise Xavier Falla. «À côté du diagnostic de valorisation et de transmission de la société, il y a aussi le diagnostic patrimonial. Il faut savoir de quoi est constitué son patrimoine et comment il sera composé au terme de la
transmission. A-t-on une société immobilière? Quelles seront les possibilités de vie ultérieure? Si l’on cède sa société, on ne touchera plus de dividendes. Il faut éveiller nos clients à ces réalités-là, pour leur donner les bons conseils de diversification. Cela peut passer par un ‘vendor loan’ intrafamilial, prêt accordé par le cédant à l’acquéreur, qui peut être remboursé au fur et à mesure, avec des conditions avantageuses.»
Avec sa société Alternativ, Philippe D’Archambeau n’en est pas encore à ce e étape. «La phase de valorisation
a été faite par CBC. Mon fils et ma fille savent désormais de quoi on parle. Mais nous avons eu des discussions qui étaient assez ‘touchy’». Ici aussi, l’expertise d’un banquier privé spécialisé dans les entrepreneurs est bienvenue.
«Avoir quelqu’un d’externe avec des qualités psychologiques, qui vient tempérer et objectiver, c’est important. Il faut perme re l’expression des émotions, tout en faisant comprendre que les intérêts de chacun ne sont pas toujours similaires, mais qu’il faut les faire converger», explique Xavier Falla.
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«Mais nous restons à notre place et nous n’interférons pas dans les décisions et la vie intrafamiliale.»
Un service intégré
Xavier Falla, directeur de la banque privée chez CBC, Philippe D’Archambeau, fondateur de la société Alternativ (qui a meublé les nouveaux locaux Wealth de CBC à Genval), et Nicolas Charlier, directeur du marché des entreprises chez CBC.
Pour la poursuite de l’activité, Nicolas Charlier souligne que l’expertise de la banque réside aussi dans sa capacité à accompagner le nouvel entrepreneur familial, ou à chercher un repreneur ailleurs. En tant que filiale du groupe KBC, CBC dispose d’un réseau étendu de partenariats et d’experts en fusions et acquisitions, combinant les atouts d’une banque de proximité, qui connaît le tissu entrepreneurial francophone, avec la force de frappe d’une institution financière d’envergure internationale.
D’ailleurs, comme l’observe Xavier Falla, «les enfants ne veulent pas toujours reprendre la société telle que le papa ou la maman l’a développée. Ils peuvent chercher à ajouter une branche d’activité, ou à reprendre un concurrent.» Une nouvelle trajectoire d’entreprise dans laquelle la banque les accompagne également.
Ces différents diagnostics, tant en termes de transmission que de patrimoine, ne sont généralement pas facturés par les banques, ou à des frais dérisoires par rapport au temps effectivement consacré au dossier. Car pour une banque privée, offrir un conseil et un accompagnement adapté à un entrepreneur familial est une garantie de pouvoir gérer ses avoirs sur le long terme, tout en lui proposant les financements nécessaires au développement futur de son activité. Chez CBC, ce type de clients représente d’ailleurs deux tiers de la clientèle en banque privée.
«Nous envisageons clairement cela comme un service intégré», explique Xavier Falla. «Nous avons la chance que Monsieur D’Archambeau nous fait confiance depuis une trentaine d’années. Tout ce que nous souhaitons, c’est que son fils Alexis nous fasse confiance pour les trente prochaines années aussi.»
Euromoney Private Banking Awards 2025 - Londres
Deutsche Bank élue en Belgique meilleure banque privée internationale et meilleure banque pour les clients UHNW.
Deutsche Bank en Belgique s’est illustrée en remportant deux prix prestigieux lors des Euromoney Awards 2025 décernés à Londres. Ces derniers font partie des 15 récompenses Euromoney obtenues cette année à l’échelle internationale par la banque privée de Deutsche Bank et renforcent son statut d’acteur de premier plan en matière de Private Banking et Wealth Management en Belgique.
Deutsche Bank AG, 12, Taunusanlage, 60325 Francfort-sur-le-Main, Allemagne, RC Francfort-sur-le-Main n° HRB 30000. Deutsche Bank AG Succursale de Bruxelles, 13-15 avenue Marnix, 1000 Bruxelles, Belgique, RPM Bruxelles, TVA BE 0418.371.094, IBAN BE03 6102 0085 7284, IHK D-H0AV-L0HOD-14. E.R. : Olivier Delfosse