Newsletter N°9

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Suivi sportif : "TIR" réussie Le recours à la thermographie infrarouge (TIR) en médecine se répand peu à peu (voir newsletter n°2, oct. 2010 sur la médecine vétérinaire). En effet, l’outil permet d’identifier certaines pathologies ou inflammations sur le corps (tendons, infection, échauffement après l’effort…). Il pourrait alors sembler évident que cette technologie puisse aussi être utilisée au service des sportifs bipèdes que nous sommes, au vu des enjeux financiers et de la quête omniprésente du dépassement de soi ! En réalité, c’est loin d’être le cas. Ou presque. Depuis peu, le Groupe de Recherche de Sciences pour l’Ingénieur (GRESPI EA4694) de l’université de Reims s’intéresse de près à l’utilisation de la thermographie pour l’étude de l’activité sportive et musculaire.

Ces changements de température à la surface du corps deviennent lisibles à la caméra thermique – même si cette dernière ne distinguera pas le principe physique sous-jacent (ex. impossible de déterminer s’il s’agit de rayonnement ou de convection). Malgré tout, grâce à la thermographie, les chercheurs ont pu constater une propriété intéressante de notre corps : ce dernier ne dissipe pas la chaleur de façon uniforme. Quel que soit le niveau du sportif ou sa corpulence, la thermorégulation s’exprime suivant un réseau de points concentrés – lieux de passage privilégiés à l’image des pores de l’épiderme. Selon les chercheurs, cette caractéristique est certainement liée à l’inhomogénéité des tissus adipeux et cutanés. Améliorer les performances La capacité de récupération des sportifs de haut niveau est un enjeu clé, objet d’un suivi attentif. Dans cette attente, la thermographie infrarouge permet d’observer ce qu’il se passe en temps réel. Des études menées en partenariat avec la Fédération Française de Natation ont ainsi comparé la capacité de récupération de nageurs masculins et féminins suivant différentes nages (crawl, brasse…). Des expériences similaires ont été menées sur des cyclistes. Dans les deux cas, l’évacuation de la chaleur se façon constellée à la surface de la peau a été constatée. Mise en évidence de l’arthrose du genou A l’instar de la détection d’inflammations chez le cheval, la thermographie peut mettre en évidence certaines pathologies comme l’arthrose du genou chez le sportif jeune. Là où un sujet sain présente une répartition homogène de la température sur les deux genoux après 5 mn de marche, un sujet atteint montre une température maximale au niveau de la surface couvrant le tibio-fémoral interne. L’intensité de la température cutanée résultant de l’inflammation est directement proportionnelle à l’intensité de la douleur ressentie, ce qui pourrait permettre, à terme, d’effectuer un suivi du genou malade.

Processus de thermorégulation avant et après effort d'un sujet féminin (après 4 min de course à 8km/h) - ©GRESPI

Comprendre la thermorégulation durant l’effort Au repos, la température de la peau avoisine les 33°C en conditions normales de température et d’hygrométrie. Mais lors d’un exercice physique, les trois-quarts de l’énergie dépensée par le sportif est convertie en chaleur que le corps évacue. L’épiderme reste le lieu privilégié pour la dissiper sous forme de sueur, de ventilation, de convection, de conduction et de rayonnement.

Si les études concernant les applications médicales de la thermographie infrarouge restent assez limitées, avec des résultats pas toujours très fiables (voir notre newsletter précédente sur la détection de cancers du sein), cette nouvelle voie au service des sportifs de haut niveau semble prometteuse. Espérons que ces premiers résultats encourageants susciteront l’intérêt d’un nombre croissant de chercheurs. En savoir plus: "La thermographie Infrarouge se met au sport", paru dans Le Mag, le magazine de l'innovation pour la recherche et l'industrie (n°4, avril 2012).

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