The Jelly Brain - Mai 2019

SOMMAIRE

vous aussi, aussi, vous

faites partie de la grande

aventure THE jelly brain

En devenant partenaire ou annonceur Pour plus d’informations : thejellybrain@gmail.com

MAI 2019

EDITO

EDITO Il est là ! Mais qui ? Quoi ? Le printemps évidemment. Et avec lui c’est le retour des beaux jours. Même si nos températures tendent à conforter les plus abrutis de nos éditorialistes qui se complaisent dans un climato-scepticisme béat. Bref…

Non, ce qui est bien avec le printemps c’est que les festivals sont encore plus festifs. Et l’on ne va pas manquer d’occasion de se faire plaisir autour de Lyon. Déjà parce que pour cette douzième édition notre cher festival des Hallucinations Collectives a été un immense cru. Mais nous reviendrons dessus au sein même de ce numéro. Secundo parce que l’un de nos chroniqueurs a participé activement aux Intergalactiques lors d’une table ronde en charmantes compagnies. Troisièmement parce que, même si l’on n’est pas des inconditionnels de Cannes, Thierry Fremaux semble avoir mis les petits plats dans les grands cette année. Entre Tarantino et son Once Upon a Time… in Hollywood qui semble être l’aboutissement de son univers méta-textuel sur le cinéma, Jim Jarmush et son film de zombie, Bong Joon-Ho qui rentre au bercail après avoir enchaîné deux productions étrangères ou Intermezzo de Kechiche qui poursuit sa fresque Mektoub My Love, il y a de quoi être emballé. Et cela, sans compter la Quinzaine des Réalisateurs qui aligne les projets les plus fous portés par des réalisateurs dont Quentin Dupieux s’annonce comme le plus vertigineux représentant. Enfin n’oublions pas le fameux Festival international des films d’animation d’Annecy dont nous serons deux à nous rendre en 2019. Particulièrement riche, cette année voit la création de la catégorie Contrechamp qui offre une visibilité accrue à huit longs-métrages supplémentaires. Bien entendu, on vous parle de tous ça plus en détail dans les pages qui suivent.

Avec tout ça, ne nous faites pas croire que vous allez vous ennuyer. Profitez au maximum des beaux jours et n’oubliez pas que le cinéma, ce n’est pas seulement des films mais aussi des rencontres et des échanges passionnés autour de bonnes bouffes et de cervoises fraîches. Rendez-vous en septembre pour débriefer et d’ici là, secouez bien vos cerveaux !

Quentin DUMAS

Nos chers partenaires :

notre équipe : Rédacteur en chef : Quentin Dumas - Directrice de publication : Clara Sebastiao - Secrétaire de rédaction : Matthieu Broussolle Rédacteurs : Quentin Dumas, Clara Sebastiao, Louis Verdoux, Guillaume Gas, Matthieu Broussolle - Graphiste : Fanny Robin The Jelly Brain - Association loi 1901 - SIRET: 837 909 332 00012 Date de parution: 17 mai 2019 - Contact: thejellybrain@gmail.com

THE JELLY BRAIN

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SOMMAIRE

10 RECAP’ sur ...

Les hallucinations collectives

33 INTERVIEW : Mo de La place du milieu

12 Requiem pour un massacre Critique du film

36 PORTRAIT : Mad Marx

21 DOSSIER : John Wick : La nouvelle matrice

16 Tous les Dieux du Ciel Critique du film

18 The Endless Critique du film

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38 AGENDA : Festival d’Annecy Agenda Lyonnais

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LES GOODIES

DOSSIER : Le Chat qui fume

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Amyne Lemonnier Notre illustrateur du mois

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quartier libre : Road games

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NEWs de mai

Akira bientôt adapté en long-métrage

Pour rappel, l’ouvrage de 14 volumes édité entre 1982 et 1990 suit l’histoire de Tetsuo, un jeune désœuvré dans le Néo-Tokyo postapocalyptique, qui se découvre des pouvoirs psychiques après un accident de moto. L’intrigue mêle science-fiction cyberpunk, ainsi que des thématiques politiques et transhumanistes. En 1988, l’auteur réalisera lui-même un film d’animation tiré de son œuvre, considéré encore aujourd’hui comme l’un des plus grands chefs d’œuvres de la japanimation.

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Pour mettre en scène cette adaptation, Christopher Nolan était un temps intéressé avant de céder la main au profit de Taika Waititi, le cinéaste derrière Thor Ragnarok. Leonardo DiCaprio sera également producteur du longmétrage, qui dispose d’un budget de près de 100M$. Le studio vient d’ailleurs de recevoir un crédit d’impôt lui imposant un démarrage de la production dans les six mois à venir. De quoi espérer un tournage en fin d’année et peut-être une sortie en fin d’année prochaine.

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Louis Verdoux

Après la décevante adaptation de Ghost in the Shell, celle de Gunnm, plus connu sous le nom d’Alita : Battle Angel a satisfait nombre de fans du manga et de cinéphiles. Le film ayant suffisamment rapporté dans le monde (plus de 400M$) pour espérer une suite, Hollywood s’attaque déjà à de nouvelles adaptations, dont celle d’Akira. La Warner Bros, qui détient les droits de l’œuvre de Katsuhiro Otomo, a lancé plus tôt que prévu la version live action du célèbre manga.

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NEWS de mai

Le retour de

Coppola et son

Megalopolis ?

Francis Ford Coppola a terminé le nouveau script de son Megalopolis, qu’il annonce comme « une production très ambitieuse » et a déjà approché des acteurs comme Jude Law pour bâtir son casting principal.

Le tournage pourrait d’ailleurs débuter cette année si la malédiction ne s’opère pas à nouveau. Ce projet,

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qui semble être l’apogée de sa carrière, « n’ira pas dans le sens de tout ce qui fait le mainstream actuel », de quoi forcément nous aguicher.

Largement inspiré par les écrits d’Ayn Rand, Megalopolis se veut être une dystopie à grande échelle dans un New-York ravagé par un cataclysme. Un architecte est ainsi chargé de la reconstruction de la ville et tente de bâtir une petite cité utopique nommée « Cityworld », au cœur de la mégapole. Le longmétrage très dense (on parle d’un script de plus de 200 pages, avec des dizaines de personnages principaux) avait été empêché par les catastrophes du 11 septembre 2001, ce qui avait grandement refroidi les producteurs à l’idée de montrer la Grosse Pomme en ruine.

Louis Verdoux

C’est une véritable arlésienne de cinéma : Megalopolis. Le projet fou de Francis Ford Coppola pourrait enfin voir le jour après des années d’enfer de développement, sous l’égide de son créateur. Pour fêter ses 80 ans dignement, le magazine Deadline a organisé un grand entretien avec l’immense cinéaste d’Apocalypse Now ou encore de la trilogie du Parrain. Il a ainsi expliqué être de nouveau en selle pour enfin concrétiser sa chimère cinématographique.

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news de mai

Preview Et malgré les doutes, on n’a du mal à se le cacher. Joker semble être la proposition de cinéma la plus exaltante dans le genre super-héroïque depuis Logan.

On y dépeint le récit d’Arthur Fleck, un véritable clown triste, qui sombre peu à peu dans la folie et la violence, dans un Gotham en proie au chaos et à la décadence.

Une gangrène symbolique qui se muera en maladie psychique dans l’esprit d’Arthur Fleck, jusqu’à devenir le Joker, comme si Charlot était devenu fou et dénué de morale. Armé d’une folle intention de cinéma, le projet de la Warner semble être une superbe alternative à l’hégémonie des blockbusters aseptisés, grâce à une vision forte quoique très inspirée du Taxi Driver de Scorsese, qui a d’ailleurs longtemps été attaché au projet. Il faut attendre le 4 octobre pour découvrir cet excitant film de freaks, promesse d’une étude de caractère entre folie spirituelle et déclin social.

On pensait le DCEU, l’univers cinématographique des superhéros DC Comics, mort et enterré, saboté par son propre studio, trop frileux à prendre le moins risque.

Pourtant, quand on s’y attendait le moins, une nouvelle lueur d’espoir vient d’apparaître à travers une bande annonce géniale : Joker.

Peut-être le super-vilain ultime, tant par le mysticisme qui l’entoure que par sa relation quasi-fusionnelle avec son antithèse, le Batman, il jouira d’une adaptation libre de sa naissance sur grand-écran. Le tout, chapeauté par Todd Phillips (Very Bad Trip, War Dogs) derrière la caméra, produit par Bradley Cooper et interprété par Joaquin Phoenix. Un joli kamoulox.

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Louis Verdoux

Joker : Clown triste

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r recap’ su

L A V I T S E L E FA L L U C I N A T I O N S

des H ES V I T C E L L O C

LES ANNEES SE SUIVENT ET NE SE RESSEMBLENT PAS. SI LE FESTIVAL HALLUCINATIONS COLLECTIVES RESTE UN PASSAGE OBLIGE POUR TOUS LES AMATEURS DE CINEMA DECALE, ON POUVAIT CEPENDANT CRAINDRE UNE CERTAINE REDITE APRES DOUZE ANS DE BONS ET LOYAUX SERVICES. HEUREUSEMENT, IL N’EN EST RIEN ET LE SPECTACLE FUT ENCORE UNE FOIS TOTAL.

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le festival des hallucinations collectives

deux classiques Vermin, Peepoodo & The Super Fuck Friends et le moins connu Crisis Jung (un mix démentiel entre Ken le survivant et… de la psychanalyse façon Freud !), nos cerveaux auront fait le plein d’images démentes et de gags tordus pour le reste de l’année! Sans conteste LE grand moment de cette édition.

La thématique principale, Unexploited !, avait de quoi intriguer car elle mettait en lumière des films issus de la blaxploitation - mais qui n’en sont pas vraiment. Exit donc les Shaft, Coffy et autres films de Fred Williamson… Ici, place au fantastico-expérimental Ganja & Hess, au méconnu Point Noir, au rarissime Top of the Heap et au classique fondateur du genre Sweet Sweetback’s Baadasssss Song. Mention spéciale à Top of the Heap, portrait corrosif d’un flic noir américain en lutte avec lui-même et surtout avec le pays qu’il est en train de servir.

Dans la très réussie sélection des films en compétition, Luz et In Fabric (Prix du Jury) auront fortement divisé les spectateurs.

Si le premier est un film de fin d’études et le second la dernière réalisation d’un auteur confirmé, les deux laissent place à l’interprétation et ne se laissent pas apprivoiser facilement. Tant mieux ! On retiendra aussi la chronique adolescente We qui aura non seulement traumatisé un des membres de la rédaction mais surtout permis la découverte d’un auteur à suivre (Rene Heller) dont c’est le premier film. Sans distributeur actuellement, on espère le revoir un jour en salles à l’instar du génial 1987 : When the days comes, chouchou du public et Grand Prix 2019 mérité.

Cette année, la carte blanche est revenue à Hélène Cattet et Bruno Forzani, cinéastes cultes et grands habitués des lieux. Si voir en salles le magnifique Millenium Actress et un dyptique composé de Carne et La bouche de Jean-Pierre a permis de faire se décrocher quelques mâchoires, la vraie découverte fut celle de Quelli Che Contano, croisement génial entre le western et le poliziottesco. Violent, sexy et immoral, cette variation de Yōjimbō en plus hardcore avait parfaitement sa place au festival !

Pour la soirée de clôture, les organisateurs avaient prévenu : Golden Glove est un film de psychokiller où l’humour le plus noir côtoie l’effroi le plus total, le tout sous des tonnes de crasse, d’alcool et de rednecks aux trognes pas possibles.

A l’inverse, la petite déception concernait le Cabinet de Curiosité. Outre deux belles surprises proposées par l’éditeur Le Chat qui Fume (La nuit de la mort et Next of Kin), les autres films étaient beaucoup plus dispensables : le documentaire Grey Gardens se révèle assez pénible et X-tro toujours aussi raté. Reste Le Sexe qui parle, le traditionnel « film d’amour non simulé », un choix beaucoup plus orienté comédie que les années précédentes.

Bilan : 4 estomacs fragiles ont fui la salle pendant que les autres ont assisté à la comédie la plus génialement horrible depuis C’est arrivé près de chez vous.

Nous on adore et on y retourne dès que possible - le film sera distribué par Pathé !

Et niveau comédie, nos maxillaires n’auront jamais autant souffert que pendant la nuit BobbyPills : entre les

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Matthieu Broussolle

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Avant, on croit avoir tout vu en matière de film de guerre, abonné à l’hyperréalisme de Steven Spielberg et au patriotisme de John Wayne, sans oublier les innombrables documentaires sur les horreurs des conflits dans le monde. Après, d’un seul coup, on fait beaucoup moins le malin. On ne peut plus prononcer un seul mot. On est sonné, étourdi, dévasté, anéanti, le cortex malmené et retourné dans tous les sens. Bref, on n’a jamais vu un film de guerre comme celui-là.

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REQUIEM POUR UN MASSACRE De Elem Klimov

Découvrir pour la première fois Requiem pour un massacre fait l’effet d’une date importante dans le parcours de tout cinéphile, et le revoir sur grand écran permet d’en mesurer pleinement l’importance considérable dans l’histoire du cinéma.

Ce qui peut se décrire sans la moindre hésitation comme le film de guerre le plus important jamais réalisé reste pourtant une œuvre encore trop méconnue, réalisée en 1987 par le cinéaste russe Elem Klimov, lequel n’avait que neuf ans lorsqu’il a dû s’enfuir de Stalingrad ravagée par l’armée allemande. On peut donc supposer que jamais il n’aurait atteint un tel réalisme dans le tableau de l’extermination des villages biélorusses si ses propres yeux d’enfant n’avaient pas été témoins de toutes ces atrocités. Le jeune héros du film, Floria, engagé chez les partisans et confronté aux pires horreurs de la guerre, c’est évidemment lui-même : un jeune garçon qui traverse l’enfer scène après scène jusqu’à

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changer physiquement (dans les dernières scènes du film, son visage ridé et dévasté ressemble presque à celui d’un vieillard), voyant alors son innocence s’écrouler sous le poids de la monstruosité. Le spectateur, littéralement assommé par cet assaut de violence, vit les mêmes événements tout au long d’une mise en scène intense et subjective dont aucun autre cinéaste n’a su à ce jour retranscrire toute la fureur.

La puissance traumatisante du film, encore aujourd’hui impossible à égaler, découle de partis pris quasi kubrickiens qui font vivre la guerre à travers le regard malmené d’un adolescent, passant des plaisirs de la vie aux pires souffrances imaginables, le tout retranscrit avec une virtuosité littéralement insensée (le film a été entièrement tourné en SteadyCam).

Du coup, pour ausculter toute la barbarie de l’être humain, Klimov élabore une mise en scène impressionnante de bout en

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REQUIEM POUR UN MASSACRE De Elem Klimov

par des sons et des hurlements qui hantent chaque recoin de la bande-son pour ne plus jamais nous quitter, par des paysages mortifères peu à peu envahis par une brume dans laquelle l’être humain s’est égaré à tout jamais, et par une mise en scène proprement géniale qui ne cache rien de l’horreur tout en suggérant toujours le pire.

Jusqu’à une scène finale inouïe où Floria tire mécaniquement sur un portrait d’Hitler : le montage opère alors un rembobinage de l’Histoire jusqu’à superposer le regard dévasté de Floria avec une photo du dictateur encore enfant.

bout, associée à un travail expérimental sur la bande-son, connectant ainsi le spectateur sur les perceptions sensorielles du héros. L’autre grande audace réside dans la sidérante maîtrise du hors-champ, en particulier lorsqu’il s’agit de dénoncer par l’image les atrocités hitlériennes : de ce plan inoubliable où le jeune héros ne voit même pas le charnier où suintent les cadavres de sa famille assassinée (à l’inverse de la jeune fille angélique qui l’accompagne) jusqu’à ces quarante minutes insoutenables sur le massacre de paysans immolés avec leurs propres enfants dans une église transformée en prison de feu, jamais la caméra de Klimov ne dérape sur l’obscénité de ces horreurs ni ne cède au manichéisme facile, sans pour autant limiter son ardeur à ne rien dissimuler. On le sent clairement désireux d’avoir mis toutes ses tripes dans ce film (ce fut d’ailleurs le dernier qu’il réalisa), dans cette juxtaposition de purs blocs de fureur et de scènes viscérales, qui fait monter la compassion et l’humanisme du spectateur vers un Everest insoupçonné.

Signification double : tirer sur Hitler revient à tuer le monstre qui réside en chacun de nous, mais vu que Floria cesse de tirer lorsque survient cette photo, on y verra l’image de l’enfant comme vecteur d’espoir si tant est que celui-ci choisisse de ne pas prendre le mauvais chemin. Au vu de cette déchirante leçon d’humanisme, on dira simplement que ne pas voir ce chefd’œuvre au moins une fois dans sa vie serait proprement honteux. Quoiqu’il arrive, il vous sera impossible de l’effacer de votre mémoire.

Tout passe par des regards en gros plan qui en disent mille fois plus qu’un dialogue,

Guillaume Gas

REQUIEM POUR UN MASSACRE De Elem Klimov Acteurs : Aleksei Kravchenko, Olga Mironova, Luibomiras Laucevitchuis ...

Date de sortie (Version restaurée) : 24 avril 2019 Durée : 2h 20min THE JELLY BRAIN

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Présenté en avant-première lors du 12e festival des Hallucinations Collectives, Tous les Dieux du Ciel de l’aveu même de son réalisateur a tout pour diviser. Radical dans son parti pris – narratif comme esthétique – il est aussi facile de rejeter le film comme de s’attacher à ce projet aussi singulier que risqué. Evidemment, en bons défenseurs de l’étrangeté et des balades aveugles hors des sentiers battus, c’est la deuxième solution que nous avons choisie.

Né du cerveau du réalisateur Quarxx, qui signe là son premier film, Tous les Dieux du Ciel raconte la relation maladive entre un frère et une sœur qu’un malencontreux (et sordide) accident de jeunesse unira de manière complexe. Alité et dans un état végétatif, Estelle vit grâce aux soins de son frère Simon qui rongé par le remords et la folie ne se rend pas compte des sévices qu’il inflige à sa sœur. Une histoire torturée qui sent bon la campagne et le pot-au-feu mais qui se voit mâtinée d’une surcouche THE JELLY BRAIN

de désespoir glauque et venimeux. Un peu comme si les « redneck » rigolos de Dikkenek venaient s’incruster dans un clip de Die Antwoord. Et pour cause : dans le rôle de Simon l’on retrouvera Jean-Luc Couchard, brillamment à contre-emploi.

Dans celui d’Estelle, Mélanie Gaydos, jeune mannequin atteinte de maladie génétique et officiant dans plusieurs clips du groupe de hip-hop sud-africain. Deux acteurs impliqués qui donnent vie à des rôles ô combien complexes et dénués de

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TOUS LES DIEUX DU CIEL de Quarxx

passé de peintre de Quarxx qui composent à eux deux des tableaux profondément picturaux évoquant instantanément le travail du photographe Roger Ballen capable de magnifier laideur et difformité.

tout manichéisme. Même dans sa tristesse la plus absolue, dans son accablement le plus profond, Tous les Dieux du Ciel porte en lui une étoile de rédemption que Quarxx avait d’abord refusé à son court-métrage matriciel, Un Ciel Bleu Presque Parfait.

Cette fascination pour les corps meurtris est au cœur de Tous les Dieux du Ciel qui capte avec une intensité rare les meurtrissures, qu’elles soient corporelles ou psychiques. Une véritable déclaration d’amour aux « freaks » et autres laissés pour compte qui se retrouve dans de nombreux choix de casting donnant la part belle à des visages ou personnalités horsnormes (le « hardeur » Sebastian Barrio, l’acteur compositeur Laurent Borel). Avec cette histoire d’humanité perdue, Quarxx questionne notre propre différence, nos rapports à celle-ci et à son acceptation.

Alors qu’importe que la mise en forme soit parfois opaque, une telle proposition mérite curiosité et encouragement.

Aussi inhabituel que le CV de son réalisateur, Tous les Dieux du Ciel est une prolongation du précédent court-métrage de Quarxx. Conçu comme une carte de visite dorée, Un Ciel Bleu Presque Parfait avait pour but de convaincre des investisseurs du potentiel d’un éventuel long-métrage. Avec plus d’une soixantaine de prix glanés en festivals c’est chose faite mais pas question pour Quarxx et son équipe de retourner l’intégralité du film d’origine. Tous les Dieux du Ciel est donc fabriqué à partir des rushs préexistant d’Un Ciel Bleu Presque Parfait auxquels sont venus se greffer divers ajouts. Aussi incroyable soit-il, le mélange fonctionne et il est quasi-impossible de distinguer quels éléments proviennent du court d’origine.

Un mimétisme que l’on doit aux talents du chef opérateur Antoine Carpentier et au

Quentin DUMAS

Tous les Dieux du ciel De Quarxx Acteurs : Jean-Luc Couchard, Thierry Frémont, Mélanie Gaydos ...

Date de sortie : 15 mai 2019 Durée : 1h 42min THE JELLY BRAIN

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Endless de Justin Benson et Aaron Moorhead

Après un passage au FEFFS et au PIFFF en 2017, The Endless, troisième film du binôme Justin Benson et Aaron Moorhead, pointe enfin le bout de son nez en France. Une attente de longue haleine pour cette petite pépite du cinéma indépendant américain, mélangeant avec malice thriller, science-fiction et questionnements sociétaux. plus jeune des deux, convainc Justin de retourner au camp Arcadia dans l’espoir de renouer avec ses pensionnaires.

Aaron et Justin – joués par les réalisateurs eux-mêmes – sont deux jeunes adultes à la vie peu trépidante. Loosers sur les bords, ils ne sont jamais intégrés à la société, ne survivent que de travaux minables et n’ont jamais rencontré amis ou conquêtes amoureuses. Et pour cause : ces derniers se sont échappés, il y a dix ans, d’une secte sur le point de commettre un suicide collectif. Suicide qui semble finalement n’avoir jamais eu lieu puisque les deux frères – car ils sont frères – reçoivent un matin la vidéo d’une des membres leur signifiant que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Intrigué, Aaron, le THE JELLY BRAIN

Difficile d’aborder The Endless sans en déflorer la substantifique moelle. L’intérêt du cinéma de Benson & Moorhead n’étant jamais ce qu’il semble être. Les deux réalisateurs, souvent guidés par des budgets riquiquis, prennent un malin plaisir à créer des œuvres méta-textuelles dont la richesse se dévoile au fil d’un visionnage cryptique et intriguant. The Endless s’ancre parfaitement dans ce moule et ce qui se présente de prime abord comme

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The Endless de Justin Benson et Aaron Moorhead

relation des deux frangins qui concentrera l’attention des réalisateurs ainsi que la nécessité de trouver sa place au sein de la société. Bien que traité de façon un poil superficiel par le récit, ce questionnement idéologique nourrira habilement The Endless en faisant de cet étrange objet cinématographique le renouement entre deux frères séparés par des visions respectives dissemblables.

un simple thriller se mue insensiblement en une œuvre aux ramifications multiples et à l’ambition profonde. Privilégiant l’atmosphérique au démonstratif, la première heure de The Endless captive par ses questionnements incessants et son univers à la richesse insondable.

Quelles sont les réelles motivations des occupants du camp Arcadia ? Quelle est cette monstrueuse entité tapie dans la forêt ? Quelles sont les significations de ces étranges phénomènes gravitant autour de la zone ? Des questions qui ne trouveront pas toujours de réponse mais qui auront le mérite de rendre tangible une mythologie des plus vaste.

S’achevant par un final que le peu de moyens ne laissait espérer, The Endless est un film à la fragilité évidente. Mais le constant funambulisme (des genres, styles et thématiques) opéré par le film force immédiatement le respect. Aucunement étouffés par le poids de leurs références – l’ombre de Lovecraft n’est jamais très loin – Benson & Moorhead parviennent à donner vie à une vision créatrice singulière et infiniment personnelle. Une vision alléchante, intellectuellement stimulante et qui sera encore plus appréciable dégustée en diptyque avec Resolution.

Il faut dire que The Endless s’inscrit comme la suite indirecte de Resolution, le premier film du duo, qui prenait déjà un malin plaisir à déployer les pistes de réflexion afin de désacraliser le cinéma horrifique tout en s’interrogeant sur le medium cinématographique. The Endless apporte donc quelques éclaircissements tout en prenant soin de renouveler ses thématiques. Au cœur du récit, c’est la

Quentin DUMAS

The Endless De Justin Benson et Aaron Moorhead Avec Justin Benson, Aaron Moorhead, Tate Ellington et Callie Hernandez Disponible en DVD et Blu-Ray le 24 avril 2019 Durée : 1h56

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WICK LE LA NOUVEL MATRICE

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Dossier JOHN WICK : LA NOUVELLE MATRICE

Qui aurait pu croire qu’un petit actionner américain, a priori sans grande valeur ajoutée mais pourtant « hypé » pour des raisons qui nous échappent encore, aurait fini par accoucher de l’une des franchises d’action récentes les plus excitantes d’Hollywood ? Certainement pas nous. Mais les faits sont là : grâce à un second opus monstrueusement stimulant et porteur de mille promesses, on attend désormais le troisième avec la bave aux lèvres. Eh ouais. du moment qu’il n’essayait pas de se la jouer torturé et/ou dramatique (quand il essayait, on était juste mort de rire).

Du coup, le voir incarner de nouveau un personnage quasi-invincible à la Néo, capable de traverser un film presque en touriste vu qu’il ne lui arrive pratiquement rien, n’était pas surprenant. Et avec un scénario que l’on croirait taillé sur mesure pour Steven Seagal (ou pour Liam Neeson, c’est presque pareil…), John Wick nous donnait bel et bien l’impression

Pour un retour en grâce comme acteur, on peut même considérer a posteriori que ce cher Keanu Reeves n’aurait pas pu trouver mieux. Ayant laissé tomber depuis longtemps sa sensibilité d’acteur habité (Speed, Point Break, My Own Private Idaho) pour limiter son jeu à deux expressions faciales (« Je ne dis rien mais je n’en pense pas moins » ou « Je fronce les sourcils pour avoir l’air en colère »), la star monolithique de Matrix a fini par nous convaincre qu’il pouvait être convaincant

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Dossier JOHN WICK : LA NOUVELLE MATRICE

Keanu se la joue exterminateur sans pitié avec des envolées chorégraphiques à michemin entre le ballet du Bolchoï et les gesticulations ringardes post-Equilibrium, ce qui suffit largement à générer une excitation coupable. Ensuite la mise en place d’un arrière-plan fascinant (mais pas encore dévoilé dans son intégralité), par lequel un univers urbain très classique se pare d’un underground potentiellement riche. D’où cette idée brillante d’un « hôtel » pour tueurs, avec ses codes, ses règles, son historique et ses têtes pensantes qui causent cryptique. On y aura vu des promesses non tenues, mais en fin de compte, ce n’était qu’une ébauche du choc à venir.

qu’il n’y avait rien à espérer de neuf. Pour faire simple, John Wick est un ancien tueur qui a trois amours : sa femme, son chien et sa caisse. Or, quand la première vient tout juste de mourir, et qu’un abruti de jeune truand russe (comprenez : un gars en capuche et mal rasé qui écoute du rock de supérette à fond dans sa bagnole) ose massacrer le second et voler la troisième, c’est la goutte de trop.

Surtout la mort du clébard, qui devient ici l’élément déclencheur d’une impitoyable vengeance.

Bon, c’est sûr que voir l’ami Keanu jouer les Charles Bronson sous Red Bull pour un tel motif est à deux doigts du risible, surtout quand l’argument finit par servir de caution jouissive à un scénario qui vire peu à peu au portnawak total. L’ancien cascadeur Chad Stahelski n’en mène pas large lui non plus, désireux qu’il est de formater son baptême de réalisateur comme un melting-pot de tout ce qui l’a fait bander dans le cinéma d’action hollywoodien récent : du gunfight vénère, une tueuse sexy en cuir, des fusillades sur fond de néon à la sauce Antoine Fuqua (c’est peu dire que le jouissif Un tueur pour cible est ici pompé jusqu’au trognon !), sans oublier des cadors du second rôle bouche-trou (Willem Dafoe, Ian McShane, John Leguizamo) venus jouer les utilités pour payer leurs biscottes.

C’est tout ? C’est tout. Et voilà donc ce qui, aux yeux d’une horde d’aveugles qui n’ont jamais vu Die Hard ou Blade II, aboutit au « plus grand film d’action vu depuis des lustres » ! Ce qui sauve malgré tout cette série B du produit estampillé « minimum syndical » tient à deux choses très précises. Tout d’abord un art de la fusillade en mode « one shot, one kill », où

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Les jeux étaient en réalité loin d’être faits à la sortie d’un John Wick 2 attendu de pied ferme par pas mal de monde. Or,

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Dossier JOHN WICK : LA NOUVELLE MATRICE

pour une suite qui aura fait le pari de multiplier par trois tous ses ingrédients et d’élargir subtilement la portée de son univers cryptique, la réussite crevait les yeux. Qu’importait le point de départ de l’intrigue, qui voit notre tueur inexpressif reprendre du service pour se venger d’un autre tueur susceptible qui a tenté de l’éliminer, ce qui l’amène à se retrouver luimême pris en chasse par tous les autres tueurs de sa propre organisation. C’est lorsque le réalisateur – toujours le même !

– poussait au contraire cette logique d’un monde criminel défini comme « réalité alternative » que le film révélait son fabuleux double jeu. Cette organisation

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arachnéenne, déployée ici tel un éventail entre une Rome mafieuse et des hôtels alternatifs, avait acquis la dimension réelle d’une « matrice » digne de celle décrite par les Wachowski, où l’idée même d’une « réalité dans la réalité » et d’une identité sans cesse mouvante d’un individu à l’autre (voir cette scène finale totalement hallucinante) créait un trouble maximal, où la perception première du spectateur était peu à peu sujette à caution. L’action était certes toujours au rendez-vous, et avec infiniment plus de maîtrise qu’avant, comme en témoignait cette intro démente où John Wick saccageait un garage entier sur fond de tôle froissée et de cascades

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Dossier JOHN WICK : LA NOUVELLE MATRICE

attendre du bien nommé John Wick Parabellum ? Forcément un sacré paquet d’emmerdes pour un John Wick désormais « excommunié » par son organisation pour avoir tué l’un de ses pairs à l’intérieur de l’Hôtel, et traqué par tous les tueurs du monde. Et comme les tenants réels du scénario n’ont pas été éventés par la bande-annonce, tout reste ouvert quant au contenu. L’idée d’une « matrice » sera-telle amenée jusqu’au point de non-retour, allant jusqu’à révéler que cette réalité n’est qu’un bidouillage géant au sein d’une autre réalité encore inexplorée ? La dimension abstraite de l’univers attendrat-il un relief théorique qui redistribuera les cartes des deux précédents films ? Aura-ton enfin droit à un gunfight à la John Woo qui visera l’orgie ultime de balles crachées et de décors réduits en bouillie ? Halle Berry et Angelica Huston seront-elles autre chose que des caméos luxueux ?

Keanu Reeves redeviendra-t-il enfin le grand acteur dramatique qu’il était à ses débuts ? Les premières images du film et sa durée monstrueuse (2h23 !) nous laissent en tout cas à penser que le meilleur est à venir. Même si, au beau milieu d’un torrent de plans esthétiquement sublimes qui font jouir nos rétines jusqu’à plus soif, on se permettra de grincer des dents sur l’annonce d’une course-poursuite en moto où l’on se bat à coups de sabre tout en conduisant à fond les manettes dans un tunnel. Là, en effet, ça sent le pillage d’une scène identique qui nous avait fait forte impression dans le scotchant The Villainess de Jeong Byeong-gil. A part ça, trop d’espoirs et de doutes à lever lorsque le film sortira. Patience, c’est pour bientôt…

suicidaires, mais la force du film tenait sur ce qu’il sous-entendait et non sur ce qu’il proposait. Film théorique à plus d’un titre, presque conçu tout entier comme une enfilade de déplacements dans de luxueux décors avec une photo à tomber à la renverse, et surtout si libéré dans ses velléités abstraites qu’il allait jusqu’à oser un sidérant gunfight final dans un labyrinthe de miroirs réflexifs, John Wick 2 honorait ainsi l’utilité d’une suite digne de ce nom : faire évoluer un univers jusqu’à des horizons pour le coup infinis.

Au vu de la scène finale de cette suite démentielle, que peut-on désormais

Guillaume GAS

THE JELLY BRAIN

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mai 2019

L

Le Chqau

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Le C

Le Chqauit fumeLe Chat

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Le Le Ch ait fume qu u f i u q t a h C e L Le Chqqauuitiffuummee Chauit fume q t a h C e t L a h C Le qui fume qui Ce n’est un secret pour personne : le marché de la vidéo physique accuse le coup depuis quelques années. Déclin du pouvoir d’achat, explosion des plateformes de streaming (Netflix et consort), téléchargement illégal… Autant de facteurs qui fragilisent et appauvrissent de plus en plus le secteur. Malgré tout, un petit éditeur parisien résiste encore et toujours à l’envahisseur !

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mai 2019

Le Chat qui Fume

au giallo en passant par le porno-soft, le cinéma underground et le poliziottesco.

L’aventure cesse pendant quelques années puis reprend avec le titre qui les révèle auprès d’un nouveau public : Le Venin de la peur, premier blu-ray combo de leur catalogue édité en octobre 2015, soit neuf ans après leur première sortie.

Ce chemin long et semé d’embûches permet au Chat qui Fume de s’imposer sur le marché comme un résistant de la dernière heure. Admirée aujourd’hui pour sa persévérance et pour la qualité de ses éditions, la maison convainc les acheteurs par une équation que tout un chacun devrait appliquer : le respect des spectateurs, le respect de l’œuvre et le respect des ayants droits.

Le Chat qui Fume est une love story comme seuls les français savent le faire.

Stéphane Bouyer et son associé, Gildas Le Tourneur Hugon, se rencontrent au détour du célèbre forum DevilDead. Après moultes conversations passionnées sur le cinéma et un temps de réflexion, les deux compères donnent naissance à ce que le public s’accorde à reconnaître comme l’une des grandes sociétés d’édition indépendante de France, dédiée au cinéma bis. Pourquoi un tel nom ? Parce que ça sonne bien ! Une raison simple, directe, franche et bien de chez nous pour justifier cette appellation qui marque dorénavant les esprits.

C’est en 2006 que Stéphane et Gildas mettent au monde leur première édition collector : The Deadly Spawn, petite série Z sans prétention mais dont le monstre marque l’esprit des eighties par sa beauté singulière. Par la suite, ils sortent des titres divers et variés, allant de la blaxploitation

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Cette rigueur et cette singularité poussent petit à petit la société à se détacher de son distributeur initial, Arcadès. C’est ainsi que le 1er janvier 2017, le Chat qui Fume

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Le Chat qui Fume

réussit le pari fou de l’auto distribution.

Exit les grandes chaînes comme la Fnac : Le Chat préfère traiter directement avec ses clients et leur page Facebook (régulièrement alimentée) devient le lieu de rendez-vous principal pour les annonces des futurs titres et les débats entre passionnés. L’année 2019 est une des plus chargée qui soit : avec près d’une dizaine de titres en moins de six mois, les sorties se suivent et ne se ressemblent pas. Entre un Krimi qui réunit Klaus Kinski et Christopher Lee (Le cirque de la peur), du bon Z qui tâche à la française (Le revanche des mortes-vivantes), du giallo méconnu (Amour et mort dans le jardin des dieux) et la redécouverte d’un cinéaste culte (Claude Mulot via ses films La Saignée, La rose écorchée et même un livre entièrement dédié au cinéaste !), le cinéphile curieux n’a que l’embarras du choix ! Après une salve dédiée au cinéma d’exploitation français (avec notamment La nuit de la mort et Haine), le Chat a également prévu de faire un crochet vers l’Australie et d’éditer plusieurs classiques du cinéma d’exploitation local. En premier lieu, Next of Kin (Montclare, rendez-vous de l’horreur dans la langue de Molière), film rarissime que les amateurs attendent de pied ferme. Présentée en festival, la copie du film est magnifique et souligne le soin que le Chat apporte à ses produits (allant même jusqu’à se charger de certaines remasterisations). Les autres titres sont encore secrets mais on sait que, dans un toute autre genre, l’éditeur se chargera également de remettre en lumière quelques films de William Lustig comme le bien bourrin Vigilante ou le cultissime Maniac.

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Enfin, on retrouve dans chacune de leurs sorties un contenu irréprochable allant bien au-delà du simple film. Bandes annonces d’époque, interviews d’acteurs et producteurs, longues analyses, le Chat est généreux avec son public. Des goodies commencent également à apparaître : des pin’s collectors, la statuette imposante de Massacre à la tronçonneuse 2, les CD musicaux des films, les bandes-dessinées ayant inspiré l’œuvre, des livres dédiés aux réalisateurs, tout y passe. Cette effervescence et cette multiplicité des supports semble être une réelle promesse au toujours plus et toujours mieux. Bref, le Chat qui fume est plus prolifique que jamais et nous n’avons pas fini d’avoir le tournis.

Matthieu Broussolle et Clara SEBASTIAO

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mai 2019

Illustration :

Amyne Lemonnier

Crédits Photo : @Nicolas Nova

Youtubeur, illustrateur, acteur … Découvrez Mo’ de La Place du Milieu, lyonnais créatif aux multiples talents !

Salut Mo’ et bienvenue dans The Jelly Brain ! Peux-tu nous parler un peu de ta chaîne YouTube ? Comment t’es-tu lancé dans cette aventure ?

La Place du Milieu a commencé lorsque j’ai vu Avengers en 2012. Je travaillais THE JELLY BRAIN

dans un cinéma et je pensais déjà à parler de ce sujet, mais je cherchais le média pour le faire. Ça a donc commencé par un blog sur Tumblr. Puis est venue l’idée de faire des vidéos. C’est à ce moment qu’en novembre, j’ai créé et publié la première vidéo sur ma chaîne.

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Interview de Mo de la place du milieu

Et d’où vient le nom de ta chaîne ? Les tent-pole sont les films que je regarde Pourquoi « La Place du Milieu » ? le plus. Même si ça n’apparaît pas dans mes vidéos, je trouve que ces longs Pour tout dire, quand j’ai créé mon blog, je métrages renferment beaucoup d’enjeux savais que je voulais écrire des critiques. économiques, marketings et culturels. Ils J’ai pensé à plein de noms avant de me sont, à partir de ce constat, beaucoup plus demander quelle était la première chose qu’un simple divertissement. Et de plus, je que je cherchais quand j’allais dans une prends plus de plaisir à en parler et à les salle de cinéma. Et tout de suite, “ la place tourner en dérision. La vidéo que j’ai pris du milieu” fut le choix évident. énormément de plaisir à tourner est celle sur Mission Impossible Fallout.

De quels films parles-tu en particulier ? As-tu une vidéo que Dans la section « À propos » de ta tu préfères par rapport aux chaîne tu dis être illustrateur …

Tu es autodidacte ? Quels sujets autres ? t’inspirent ?

La plupart du temps dans ma chaine, je parle de blockbusters que j’ai vu récemment. Oui, je suis illustrateur également, depuis

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Interview de Mo de la place du milieu

tout petit. Je n’ai pris aucun cours, c’est pour ça que ma technique n’est pas parfaite. Mais je m’améliore chaque jour en fonction des projets que je mets en place.

Plusieurs choses m’ont inspiré. Entre mes 10 et 20 ans, la bande dessinée était un art que je suivais avec assiduité : Spirou, Ric Hochet, Tanguy Laverdure, en passant par les mangas : Akira, Kenshin le vagabond, Mother Sarah, et Dragonball bien sûr.

Maintenant ce sont les dessins animés qui m’inspirent le plus, en ce moment je suis sur un projet d’animation dans lequel je m’investis. Et ça prend du temps… beaucoup de temps.

Evotion est une agence événementielle consacrée à la robotique où j’exerce en tant que chef de projet évènementiel depuis 4 ans. On a un éventail de robots que l’on met à disposition d’entreprises, pour animer leurs événements en France et en Europe. Mon intervention consiste à m’assurer que la mise à disposition du robot, son installation, son utilisation, soit parfaite pour que l’événement se déroule comme prévu. Évidemment, il y a toujours des imprévus ! Et donc j’interviens pour répondre au mieux aux demandes du client.

Enfin, si tu avais un message à Tu es aussi dans Les Engagés … faire passer à celles et ceux Tu es partout en fait ! Comment qui souhaitent se lancer sur s’est passée cette expérience ? YouTube, quels conseils leur donnerais-tu ?

Effectivement, je suis comédien et je suis dans un épisode des Engagés (saison 2 La première chose que je dirai c’est de le épisode 8). Et aujourd’hui je peux dire que faire pour le plaisir. Les gens se lancent c’est l’une des meilleures expériences que d’abord pour en faire un travail et ce n’est j’ai vécues. Du casting à l’avant-première en pas la bonne méthode de départ. Il faut passant par le tournage, la première chose commencer également pour créer des que j’ai constaté est qu’il y a énormément liens plus que pour avoir des abonnés. Je de bienveillance dans le métier, des vois YouTube principalement comme un personnes qui te donnent des conseils, qui réseau social dans lequel j’ai la possibilité t’encouragent, et c’est très important dans de faire beaucoup de rencontres, créer de un métier où la persévérance est cruciale. fortes amitiés. Je peux dire actuellement Tu apprends également à être à l’écoute que les potes que j’ai et que je côtoie des autres, du comédien qui te donne la aujourd’hui sont là grâce à mon expérience réplique à l’accessoiriste qui vérifie tous sur YouTube. Enfin, il est important de se les détails pour une prise parfaite. Très lancer sur YouTube en inscrivant sa chaîne belle expérience. Une demi-journée de sur le long terme. Ça permet de construire tournage, qui m’a paru durer 5 minutes. des projets qui iront dans la juste évolution de sa chaine et ses intérêts, qui changeront On a vu que tu travaillais forcément au fur et à mesure du temps. également pour Evotion … PeuxPropos recueillis par Clara SEBASTIAO tu nous en dire quelques mots ?

En quoi cela consiste.

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mai 2019

Mad Marx est une série post-apocalyptique disponible gratuitement sur Youtube. On y suit le personnage de Romane, qui après neuf années en prison, découvre un monde décadent, en ruine.

Derrière cette chute dystopique, le réalisateur Mathias Averty montre les affres du capitalisme, avec beaucoup d’humour et de liberté, dans une œuvre libertaire et référencée. Interview.

Comment est née l’idée de Mad Marx ?

LA PRODUCTION ET LE TOURNAGE ?

On peut même dire que nous avons eu la folie des grandeurs par rapport à nos moyens puisque le budget total de Mad Marx se rapproche d’un SMIC brut (rires).

Plutôt qu’espérer de l’aide de la part du CNC ou d’une boite de production, nous avons décidé de garder toute notre indépendance et de tourner avec ce que nous avions : plein de copains talentueux, des friches industrielles de notre région, une caméra bon marché et des costumes trouvés chez Emmaüs.

Au départ, Mad Marx est né d’un jeu de mot entre amis. Nous avions envie de faire un film original qui réunirait nos différents centres d’intérêt : la révolution, les musiques extrêmes et le cinéma de genre. Nous n’avions que de très vagues notions de réalisation, mais ça ne nous a pas découragé pour autant. La motivation était là et Mad Marx était l’occasion d’apprendre !

On sent que c’est une production ambitieuse,COMMENTSESONTDÉROULÉS THE JELLY BRAIN

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interview de Mathias Averty

On sent une multitude d’inspirations, allant de Mad Max bien entendu à Kaamelot.

Tout est aussi très marqué par l’univers métal. Ce grand écart est-il voulu ?

Mad Marx est la série que nous voulions voir, alors nous y avons mélangé tout ce qu’on aimait : des films grand publicscomme le Seigneur des Anneaux ou du cinéma expérimental comme Begotten en passant par le Visiteur du futur ou de grands auteurs comme Andreï Tarkovski. Pour nous, tout est bon à regarder tant que le film est fait avec sincérité et propose une histoire et un univers intéressant.

Mad Marx c’est un peu de postapo, un peu de road movie, un peu de SF, un peu de film d’infectés, comment avez vous procédé au mélange des genres ?

L’écriture et le tournage ont été faits à plusieurs mains. Nous voulions aussi développer une palette de scènes très différentes parce que nous pensons qu’il est dommage de s’enfermer dans un style.

Si les films Sud-coréens de la dernière THE JELLY BRAIN

décennie sont très souvent des chefs d’œuvre, c’est qu’ils naviguent avec brio entre les styles. Leur liberté de style et d’écriture est un modèle pour nous, un cap que nous voulons garder ! Nous n’allons d’ailleurs pas tarder à travailler sur une saison 2 de Mad Marx !

La grande thématique de l’œuvre, c’est la critique du capitalisme. Pourquoi êtes-vous parti dans cette direction ?

Nous voulions à travers Mad Marx, opposer au capitalisme des thèmes plus humanistes tout en le critiquant frontalement et ouvertement, à notre toute petite échelle. Il y a des centaines d’autres manières de vivre à penser ou inventer, à plus ou moins grande échelle et nous sommes persuadés que la plupart seront plus humaines que ce système qui transforme tranquillement nos démocraties en régimes autoritaires. Nous vivons une période vraiment très sombre de l’histoire sans nous en rendre compte, car nous vivons encore dans un confort relatif, mais nos libertés et nos acquis sociaux sont chaque jour plus menacés.

Propos recueillis par Louis Verdoux

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juin 2019

du 10 au 15

AGENDA festival d’ annecy

Pour plus d’informations : https://www.annecy. org/accueil

THE JELLY BRAIN

Pour la deuxième année consécutive, The Jelly Brain débriefe le programme du prochain festival d’Annecy. Pop, coloré, éclectique et foisonnant, cet évènement unique en France nous propose une fois encore une programmation riche et surprenante.

Revenons ensemble sur les projections qui marqueront cette édition.

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Au programme de la compétition longsmétrages, du très lourd et très attendu pour cette 59ème édition avec Bunuel en el laberinto de las tortugas réalisé par Salvador Simo et inspiré de la bande dessinée éponyme. J’ai perdu mon corps, un petit made in France en coproduction avec Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma réalisé par Jérémy Clapin.

Les Hirondelles de Kaboul, un autre frenchie de Zabou Breitman et Elea Gobbé-Mévellec inspiré du roman de Yasmina Khadra (qui sera également au programme du festival de Cannes !). The Wonderland du célébrissime Keiichi Hara (Un Eté avec Coo, Colorful, Miss Hokusaï …). Ainsi que L’Extraordinaire voyage de Marona, La Fameuse invasion des ours en Sicile, Ride your Wave de l’incroyable Masaaki Yuasa (Mind Game, Lou et l’île aux sirènes), Ternet Ninja, The Relative Worlds et White Snake. Une belle édition sous le signe du Japon !

Des séances évènements :

La première séance de ce type sera celle à ne pas rater. Après Mary et la fleur de la sorcière, chroniqué dans notre premier numéro, le Studio Ponoc vous révèlera dans son événement Modest Heroes les trois premières créations du Ponoc Short Films Theatre ! La cérémonie d’ouverture sera quant à elle consacrée aux Playmobil !

Après le succès des Lego, nos petits personnages préférés arrivent sur grand écran dans leur premier long-métrage.

Dreamworks vous dévoilera également son line-up ainsi que l’avant-première mondiale de son dernier court-métrage.

Vous pourrez également assister au retour de Jean-François Laguionie (L’Île de Black Mor, Le Tableau …) avec Le Voyage

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du Prince. Le reste des séances sera à base de Looney Tunes, de Bob l’Eponge, de Toy Story 4, et d’autres surprises qui enchanteront petits et grands.

Des séances en plein air

Des séances en plein air : Ses séances sont les incontournables du festival. L’été arrive, les nuits se font plus douces et les spectateurs se laissent emporter par la magie du cinéma sous le ciel étoilé … Cette année, des classiques viendront bercer le public : Mary et la fleur de la sorcière, le cultissime Interstella 5555 : The 5tory of the 5ecret 5tar 5ystem, Ratatouille, Spider-Man : New Generation fraîchement oscarisé, Dragons 3 : Le Monde caché, Astérix et le Secret de la potion magique, La Reine des neiges, Minuscule 2 : Les Mandubiles du bout du monde, et Terra Willy : Planète inconnue !

Un petit retour en enfance, ça vous tente ?

Des expositions :

Annecy s’ouvre aux spectateurs et réunit en son sein plusieurs expositions sur le thème de l’animation. C’est ainsi que vous pourrez admirer pas moins de 200 œuvres tirées de la trilogie Dragons, un parcours dédié aux animaux d’Athleticus, les jouets de Playmobil : Le Film ainsi que deux accrochages autour de l’art contemporain japonais (Japonohara et Debza : Expo solo), une exposition autour des secrets du cinéma d’animation, et un événement célébrant les 15 ans du studio Beast Animation !

Et des rencontres, des dédicaces, des soirées, des brunchs … De quoi célébrer l’animation sous toutes ses formes dans la joie et la bonne humeur !

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mai 2019

Clara SEBASTIAO

Du long pour la compétition :

2019 a 22H

25 mai

Agenda lyonnais

notre festival lumiere 2018

«

Midnight Movie : Fight Club

Cinéma Lumière Terreaux 40 rue du Président Edouard Herriot, 69001 Lyon 04 78 98 74 52 Plein tarif : 8,70 euros www.cinemas-lumiere. com/programmation/ terreaux/ THE JELLY BRAIN

La première règle du Fight Club est : il est interdit de parler du Fight Club. »

Rendez-vous mensuel préféré des cinéphiles nocturnes, le Midnight Movie du cinéma Lumière Terreaux revient ce mois-ci avec un film archi-culte : le célébrissime Fight Club. Tiré du roman éponyme de Chuck Palahnuik, Fight Club a fait frissonner plus d’un spectateur lors de sa sortie en 1999. Réalisé par le talentueux David Fincher, l’œuvre cinématographique est une très belle adaptation d’un conte macabre contemporain qui vous transportera jusqu’aux tréfonds des noirceurs de l’âme humaine. Âmes sensibles s’abstenir (ou se cacher les yeux quand ça devient trop violent).

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DÉC.2018 mai 2019

agenda Agenda lyonnais

31 mai

2019

«

Ciné Hits : La Cité de la Peur Rigolo cherche rigolote pour danser la carioca jusqu’au bout de la nuit. »

THE THE JELLY JELLY BRAIN BRAIN

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Pathé Bellecour 79 rue de la République, 69002 Lyon 08 92 69 66 96 Plein tarif : 12,60 euros www cinemaspathe gaumont.com/ DÉC.2018 mai 2019

Clara SEBASTIAO

Lassés des comédies françaises sans saveur ? Tristes de découvrir les sorties ciné chaque semaine ? Alors vous êtes au bon endroit ! Vendredi 31 mai, venez découvrir, ou redécouvrir, le savoureux, l’irrésistible film de la troupe des Nuls j’ai nommé La Cité de la Peur ! Cette œuvre désopilante et hilarante est orchestrée avec brio par Chantal Lauby, Alain Chabat, Dominique Farrugia et Gérard Darmon qui se retrouvent au cœur d’une enquête à la poursuite d’un serial killer qui sévit lors du Festival de Cannes. Indécis ?

Sachez que le film sera suivi d’un quizz pour tester vos connaissances autour du film, de quoi animer cette soirée qui s’annonce riche en rires !

a 20h

2019

61 rue d’Inkermann, 69006 Lyon 07 87 96 17 62 Tarif : 8 euros http://cinemabellecombe.e-monsite. com/programme/

Le cinéma Bellecombe remet les inégalités hommes/femmes en question. Et il a bien raison ! Sujet plus que jamais d’actualité et encore trop peu abordé, il sera discuté autour du film RBG de Julie Cohen et Betsy West. Cette soirée vous sera proposée par Habemus Ciné, une structure implantée un peu partout en France et ayant à cœur de réunir tout un chacun autour d’un intérêt commun : le cinéma. Alors on ne discute pas, on fonce, et on en prend plein les yeux.

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Agenda lyonnais

Oyé, oyé libraires de Lyon et de Navarre, lecteurs et lectrices assidus. Les éditions Rouge Profond sortiront le 16 mai l’ouvrage monstre Le Cent de Rouge Profond. Cet ouvrage est édité à l’occasion du centième livre publié qui, depuis des années, fait rêver les cinéphiles avec des ouvrages toujours plus qualitatifs, et des auteurs recherchés pour leur talent et pour leur amour infini du cinéma. Guy Astic, directeur, nous livrera ici, en un recueil sublime, un condensé de textes écrit par différentes plumes qui mettront en avant un plan de cinéma emblématique à leurs yeux. Des très belles lectures et de très belles images en perspective. Mais pourquoi parler de cet événement ici, dans l’agenda ? Pourquoi pas les goodies ? Hé bien parce que Guy Astic partira en tournée dans toute la France pour faire dédicacer son nouveau né, et car la maison a mis en place une petite surprise. Pour l’achat de deux livres estampillés Rouge Profond, un carnet collector sera offert. Alors, prêt à flâner dans les librairies ?

16 mai au 16 juillet

Lecteur aguerri cherche livre pour tour du monde en 360 du meilleur éditeur ciné français »

2019

Le Cent de Rouge Profond

Dans toutes les bonnes librairies de France https://www. rougeprofond.com/ mai 2019

Clara SEBASTIAO

Agenda lyonnais

16 mai

Militante cherche activiste pour discuter autour d’un bon film (et d’un bon verre si

affinité). »

Cinéma Bellecombe

«

«

Soirée RBG

goodies

Les sorties

D VD /-ray Blu

Border

09/05

Métropolitan A l’heure où les blockbusters titanesques écrasent tout ce qui se trouve en face d’eux, il est indispensable de rattraper certains films passés inaperçus ou laissés dans l’ombre au moment de leur sortie. Parmi eux, Border, un petit chef d’œuvre pourtant auréolé d’une récompense à Cannes (le Prix Un Certain Regard) mais dont l’étrangeté a pu en rebuter certains. Jugez plutôt : Tina, une femme au physique disgracieux est dotée d’un flair hors pair pour arrêter les trafiquants et les personnes louches à la douane. Un jour, ses dons sont mis à l’épreuve lorsqu’elle rencontre Vore, un homme mystérieux à l’apparence aussi singulière que la sienne. Tous les deux vont alors se rapprocher et Tina va découvrir qui elle est vraiment. Réalisé par Ali Abbasi, ce conte horrifique est tiré d’un roman de John Ajvide Lindqvist (l’auteur de Let the right one in, dont le magnifique Morse est l’adaptation cinéma) et on retrouve ici pas mal d’éléments connus : les personnages en marge, l’irruption progressive du fantastique dans le réel, l’histoire d’amour contrariée, le parfait équilibre entre horreur et douceur… Abordant frontalement un thème peu traité au cinéma (qu’il serait criminel de révéler ici) et naviguant sans cesse entre plusieurs genres, Border est une pépite à découvrir d’urgence.

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oct. mai 2018 2019

goodies

21/05

14/05

Zombie

Légitime violence

ESC Edition Financé via un crowdfunding couronné de succès, cet énorme coffret a pour ambition de surpasser toutes les nombreuses éditions existantes du film culte de Romero.

Contenant pas moins de 3 montages différents (le director’s cut américain, la version européenne supervisée par Dario Argento et une version longue présentée uniquement au Marché du Film à Cannes), ESC a eu aussi la bonne idée d’inclure tous les bonus des précédentes éditions sorties chez Opening: on retrouve donc les interviews de Jean-Pierre Putters, Benoit Lestang et surtout l’indispensable Document of the Dead. On trouve également un livre de 152 pages écrit par Marc Toullec - à ne pas confondre avec la réédition du livre (du pavé !) de Julien Sévéon «George Romero, révolutions, zombies et chevalerie » dont la sortie chez ESC vient d’être décalée suite à la découverte d’un film perdu de Romero : The Amusement Park! Sachant que Zombie est aussi disponible au format UHD et que la plupart des DVD français sont devenus illisibles avec le temps suite à un problème de pressage, ce coffret arrive à point nommé et vous n’avez plus aucune excuse de faire l’impasse sur l’un des plus grands films d’horreur de l’histoire!

ESC Edition Cinéaste à part et franc-tireur, Serge Leroy n’a jamais vraiment eu les honneurs qu’il méritait. Que ce soit Les Passagers, Attention les enfants regardent ou La Traque, les films de Leroy sentent systématiquement le souffre et jusqu’à présent, peu d’entre eux ont été dotés d’éditions dignes de ce nom - voire même d’édition tout court !

Légitime violence s’inscrit dans la droite lignée des films précédents avec l’histoire de Martin Modot (Claude Brasseur) qui va chercher à venger la mort accidentelle de famille par des délinquants en faisant appel à une association d’autodéfense plutôt controversée. Bref, pas le genre d’histoire qui va plaire aux lecteurs de Télérama ! Raison de plus pour redécouvrir ce film et espérer un jour voir le reste de la filmographie de Leroy arriver dans les bacs - en particulier La Traque, bloqué par Warner depuis des années, qui constitue l’une des plus grosses arlésiennes de l’histoire du DVD !

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oct. mai 2018 2019

goodies

18/06 Le dentiste 1 & 2

Bumblebee

Bach Films Si Brian Yuzna est plus connu comme producteur que comme réalisateur, on lui doit pourtant quelques bonnes petites séries B que les amateurs n’auront aucun mal à identifier (Society, Re-Animator 2 et 3, Le retour des morts-vivants 3 ainsi que le meilleur segment du film à sketches Necronomicon). Parmi ses films, la fameuse saga du dentiste sadique (pléonasme ?) Alan Feinstone demeurait de plus en plus introuvable étant donné que le seul DVD existant datait de 2001.

Bach Films corrige le tir et propose de revoir ce monument de malaise et de douleur via un combo qui réunit les deux films. Malgré une esthétique très 90’s, les molaires explosées, les piqures hardcore et autres horreurs du Dr Feinstone font toujours aussi mal à voir 20 ans plus tard (surtout en HD !). Au rayon des bonus, on trouve uniquement un entretien avec Claude Gaillard.

Paramount Pictures Quoi ? Un Transformers dans The Jelly Brain ? Pas de panique : si on n’apprécie que très moyennement les délires régressifs de Michael Bay et sa saga de plus en plus brouillonne au fil des épisodes (le cinquième constituant un point de nonretour dans le grand n’importe quoi), force est de constater que ce spin-off basé sur le personnage de Bumblebee est une excellente surprise. Prenant place dans les années 80, le film met (un temps) de côté les bagarres en CGI et les explosions chères au gros bourrin d’Hollywood pour se focaliser sur le rapport entre une ado mal dans sa peau et une voiture extra-terrestre qui va lui faire peu à peu reprendre confiance en elle. Plus proche d’un film de John Hughes que d’un blockbuster classique, Bumblebee n’est heureusement pas la foire à la citation gratuite que l’on pouvait redouter (à l’instar de la série Stranger Things) mais plutôt un joli film à destination des enfants et des ados. Une belle réussite que l’on doit à Travis Knight, le réalisateur de Kubo et l’armure magique. Bumblebee est également disponible en UHD.

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oct. mai 2019 2018

Matthieu Broussolle

30/04

Road Games

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MOINS CONNU QUE SES CONFRERES AMERICAINS OU ITALIENS, LE CINEMA D’EXPLOITATION AUSTRALIEN A LONGTEMPS ETE PEU VISIBLE ET MAL DISTRIBUE. HORMIS LES TRADITIONNELS MAD MAX ET AUTRES RAZORBACK, BEAUCOUP DE CES FILMS ATTENDENT ENCORE LEUR HEURE DE GLOIRE… QUI POURRAIT BIEN VENIR CETTE ANNEE !

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quartier libre: Road Games

essentielle du cinéma d’exploitation australien). On suit un paisible routier (Stacy Keach et sa moustache) qui pense avoir repéré un assassin et commence à le prendre en chasse à bord de son camion.

Sur le chemin, il va croiser une jeune autostoppeuse assez singulière (Jamie Lee Curtis, tout juste sortie d’Halloween)…

L’intérêt de Road Games ne consiste pas à montrer l’affrontement entre un camion et une voiture (Spielberg l’avait déjà fait dans Duel) mais plutôt de laisser planer le doute autour du présumé meurtrier et de son assaillant. Y a-t-il vraiment un lien entre les cadavres retrouvés dans l’outback récemment et ce type aux allures de monsieur-tout-le-monde (incarné par Grant Page, le cascadeur le plus fou de l’histoire du cinéma) ? Le routier n’a-t-il pas tout imaginé depuis le début à force de se raconter des histoires à longueur de trajets ? Ou a-t-il lui-même quelque chose à cacher ?

Depuis la sortie de Not Quite Hollywood en 2008 (le documentaire de Mark Hartley qui revient sur l’Ozploitation – le cinéma d’exploitation australien), tous les amateurs de cinéma de genre ont eu la même obsession : découvrir ou redécouvrir ces perles qui semblaient s’obstiner à rester bloquées dans leur pays d’origine.

Bonne nouvelle : l’Australie semble enfin avoir pris conscience de son patrimoine cinématographique et a récemment décidé de restaurer ses films mal élevés. Depuis quelques mois, on assiste à un revirement complet en termes d’édition : on passe d’un néant quasi-total à une accumulation qui arrive à point nommé. Parmi tous ces titres (Night of Fear, Razoback, Next of Kin…), un se détache clairement du lot : Road Games.

Cette variation avouée de Fenêtre sur cour nous tient en haleine du début à la fin et même si quelques scènes apparaissent comme des ajouts obligatoires à un certain cahier des charges (la destruction fun mais gratuite d’un bateau), Road Games demeure un petit bijou de narration et d’écriture. Entre la beauté des grands espaces et une étrangeté toute particulière propre au cinéma australien, le film mérite amplement une redécouverte et sa ressortie récente en HD dans la collection Make my Day chez StudioCanal comble un immense vide. Il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour que d’autres titres de l’ozploitation lui emboitent le pas…

Réalisé en 1980 par Richard Franklin (un habitué du genre à qui l’on doit le petit classique Patrick quelques années plus tôt), Road Games / Déviation Mortelle n’entretient que peu de rapport avec les autres bobines énervées de l’époque.

Contrairement à ce que la bande annonce tente de nous vendre, le film a plus à voir avec Hitchcock qu’avec un film d’horreur ou une course poursuite remplie de tôles froissées à la Mad Max (composante THE JELLY BRAIN

Matthieu Broussolle

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mai 2019

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