Dossier Tendance : SWAG(G)

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SWAG(G) SWAG, ces quatre lettres sont devenues le leitmotiv des nouveaux snobs. Selon la légende, « SWAG » serait l’acronyme de « Something We American (African) Got » ce qui signifierait littéralement « Ce que les américains (africains) ont ».

En parcourant la toile j’ai recueilli certaines informations et je tenterai d’orienter la vision de ceux qui ne se sont pas encore forgés une idée sur ce nouveau concept et j’ai pu retenir que le SWAG est aussi bien un style vestimentaire (ou ensemble de styles) qu’un état d’esprit, une manière d’être. Cet article ne constitue en aucun cas une référence, encore moins le Saint Graal des articles de mode, loin de là, mais juste une ébauche de réponses à différentes questions.

On se souvient de la mode « Tecktonik », « Bling bling », « Jet-setter », « Jerker » ou encore « Bolo-man ». Désormais c’est le SWAGger (comprenez par-là celui qui a du SWAG) qui fait la loi mais attention à ne pas faire d’imbroglio car les SWAGgers sont différents les uns des autres. Nous distinguerons donc :


Le SWAGger « BoBo » (Bourgeois Bohème) : Il allie le chic à la tendance. Il porte des jeans slim et/ou skinny, apprécie la marinière et le mythique perfecto, les lunettes forme « wayfarer », les vêtements vintage agrémentés de chaussures du type « Clarks » et du chapeau « panama » pour couronner le tout. Il privilégie les marques du type « American Apparel» ou « Cheap Monday» (pour ne citer que celles-là)


Le SWAGger « Dandy » :

Il préfère les pantalons dits « chino », les tee-shirts et pulls « col V », les blazers, les cardigans et autres trench coat (bleu ou beige de préférence), les chemises unies, le bonnet oversized ou jacquard, les mocassins et chaussures bateau et plus récemment il s’est approprié les vêtements et accessoires en wax. La frontière entre lui et le SWAGger « BoBo » est très mince.


Le SWAGger « Ricain » : Il et le plus en vogue car très présent chez les jeunes et les plus grands artistes musiciens. Il arbore fièrement des accessoires et vêtements (teddy, hoodies, snapback) d’équipes de basket/baseball/football américain dont il ne sait généralement pas grand-chose, il aime les baskets du type « Jordan », « Jeremy Scott » ou parfois « Vans », … Sans oublier le must to have du swagger « Ricain », le tee-shirt « Hype Means Nothing», la veste en denim, les bijoux en perles "précieuses" du type « Shamballa » et la montre « G-Shock ». Le SWAGger « Ricain » est désormais friand des marques de haute couture. Ces dernières ont d’ailleurs sauté sur le filon comme l’en témoigne la recrudescence des sneakers (généralement) hautecouture telles les « Rantus » de Christian Louboutin.


On pourrait également parler de nos parents de Brazzaville et de Kinshasa, nos bien-aimés

"Sapologues", de leurs vêtements "très mystiques" (pour reprendre les dires d’un sapelogue gabonais), de leur code de la "tricologie" mais sachons que la "sapologie" est une "régilion" antérieur au SWAG. Les qualifier de SWAGger serait donc en quelque sorte les rabaisser.

NB : La Sapologie rappelle fortement le style des Macro (MAC) que l’on rencontre aux EtatsUnis.


Maintenant qu’on a défini les grands axes du SWAGger et qu’on peut à peu-près classifier les différents SWAGger on fera l’impasse sur l’état d’esprit du SWAGger (pour s’éviter les foudres de certains) car il dépend de plusieurs facteurs tels l’éducation, l’environnement,…

Comme toutes les autres tendances avant lui on ne serait pas surpris de voir disparaître le SWAG et ses variantes au premier coup de tonnerre. Combien aujourd’hui portent ou oseraient porter des vêtements « Roca Wear », « Fubu », « Phat Farm », « Sean John » et autres? Et pourtant les moins jeunes savent à quel point ces marques ont connu de très beaux jours chez les snobs. Comme toutes les tendances on peut trouver au SWAG plusieurs avantages et inconvénients. « L'autorité de la mode est tellement absolue qu'elle nous force à être ridicules sous peine de le paraître. » pensait J. Sanial Dubay. Le SWAG n’est pas condition sinéquanone au "style", on peut avoir du style sans baigner dans le SWAG. De même, le SWAG n’est pas fait pour tout et encore moins pour tous. Tout et n’importe quoi est désormais susceptible d’être ou de ne pas être SWAG. La très désormais très célèbre expression « Je suis Gaboma et c’est mal SWAG » est utilisée à tort et à travers, ce qui a d’ailleurs révélé certains esprits xénophobes. Le SWAG aliène ses adeptes, tout le monde veut être IN. De plus, avoir du SWAG peut se révéler assez couteux et pénible, ce qui détourne certains de bon nombre de choses. Depuis quelques mois circule sur le réseau social Facebook une phrase très éloquente « Les filles, cherchez un mec avec des objectifs, de l'ambition et de l'éducation. Dans 10 ans, ce n’est pas le "SWAG" qui va payer les factures. ». Cette phrase (re)lance un débat : Le style fait-il tout ?

Malgré tous les défauts qu’on peut trouver au SWAG on peut tout de même lui concéder le fait d’avoir permis de vulgariser en quelque sorte la mode. Coco Channel pensait qu’ « Il n'y a pas de mode si elle ne descend pas dans la rue. » et nous pouvons le dire, le SWAG a inondé nos rues. Grâce au SWAG bon nombre de personnes peuvent désormais se targuer d’être IN (à son niveau), on ne se contente plus de se vêtir ; désormais on s’exporte, on se vend, on joint par la même l’utile à l’agréable. Le SWAG a aussi permis au " blogueur lambda " de se trouver une réelle " vocation " (occupation) pour la critique de SWAG (pour ne pas dire "de mode "). On pense notamment aux nombreux groupes qui fleurissent sur le web où SWAGgers et autres sont examinés à la loupe et soumis au "vote" populaire.


Le SWAG(G) chez les femmes :

Très chères femmes, sœurs, amies, fiancées et mères, vous n’êtes pas en reste. On le sait, le SWAG a également frappé la sphère féminine mais souvenons-nous que les femmes ont toujours été plus snobes que les hommes. Réduire les femmes au seul SWAG serait donc une offense envers leur très haute personnalité. Cependant, le SWAG a tout de même permis à certaines de se "(re)trouver". A celles qui ne se retrouvaient pas dans le style « Bimbo », « Lolita », « BCBG », « Working Girl » ou encore « Gothique »,… elles se plaisent désormais dans le concept « SWAG », elles combinent désormais fièrement le legging imprimé léopard aux nouvelles baskets « Isabel Marant» ou aux nouvelles « Titan » de chez « Ash », elles ont fait du blazer de la robe moulante, et de la chaussure compensée leur nouveau dada.


Très cher « SWAG » nous te remercions donc de nous avoir permis de nous trouver une nouvelle passion, de nous avoir permis de nous révéler au grand monde mais nous te prions de libérer tes adeptes car comme le disait l’écrivain Jean de La Bruyère " Une mode a à peine détruit une autre mode, qu'elle est abolie par une plus nouvelle, qui cède elle-même à celle qui la suit. " A la prochaine mode …

A.TOME


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