La pensée politique de Patrice Lumumba

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tauréo dans cette province, se réjouiront aujourd'hui d'apprendre que I'O.N.U., n'est pas d'accord avec ce que la Belgique a fait. J'invite chacun à boire ce soir un verre de bière pour fêter cette victoire. Nous ne gardons aucune rancune vis-à-vis des Belges, nous allons prouver demain que le Congo est un pays pacitque, un pays patient, un peuple honnête, qui ne demande autre chose que de viwe en paix avec les Blancs. < Nous savons très bien que beaucoup de Belges qui sont en

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Belgique n'approuvent pas

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le peuple. Les populations du Katanga qui nous télégraphient chaque jour pour désapprouver Tshombé, et condamner ses actes criminels, se réjouiront aujourd'hui d'apprendre que le Katanga reste dans le cadre d'un Congo uni. Les populations du Katanga {iui craignaient la domination congolaise ins-

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du tout la politique du gouverne-

ment au pouvoir. < Quand nous nous rendons en Belgique, nous sommes toujours accueillis à bras ouverts par les Belges, par leurs femmes, par leurs enfants. Nous.voudrions également que les Belges qui restent chez nous, les Belges de bonne volonté, soient protégés, soient accueillis de même manière qu'ils nous accueillent chez eux. Ceux qui ne voient au Congo qu'un pays où I'on vient chercher de I'or, ces gens-là ne voient au Congo que le partage des dividendes des sociétés coloniales, ce sont ces gens-là, ces quelques groupes financiers égoïstes, le gguvernement au pouvoir en Belgique, qui ont été à la base de ce complot et de cette situation que nous connaissons aujourd'hui. < C'est I'ambassadeur là, qui est en partie responsable de ce qui est arrivé aujourd'hui. La Belgique a reconnu I'indépendence du Congo, qui a inscrit dans la Loi Fondamentale que

les six provinces actuelles, constituent une entité politique indivisible et indissoluble, cnest la même Belgique qui envoie des troupes d'occupation au Katanga. C'est la même Belgique qui envoie un émissaire spécial auprès de Tshombé, c'est la même Belgique qui prepare le plan de sécession du Katanga, dans le seul et unique but d'avoir l'Union Minière, d'avoir la main-mise sur notre pays. Nous invitons toutes les populations de ce pays de garder leur calme, et de suivre nos mots d'ordre. Nous voulons que les Européens restent avec nous, spécialement les techniciens, les ingénieurs, les instituteurs les agronomes, etc... Les techniciens, nous voulons qu'ils restent. Iæs gens qui ne sont pas indispensables doivent rentrer chez eux.

'c Nous sommes arrivés au Katanga, le chef de lnEtat et moimême. Les Belges nous ont chassé. A 10 heures dtr soir, nous survolions la plaine d'aviation du Katanga. Ils ont éteint la lumière ils ont dit que le Katanga était indépendant. Voulant descendre à Kamina, nous avons laissé notre avion. On nous a conduit comme des prisonniers à Luluabourg. Alors qu€ nous voulions procéder à des nominations importantes dans le cadre de I'armée, de la police et de l'administration. < Nous voulons que tous les administrateurs de territoires, à travers tout le pays, soient des Congolais, tous les commissaires de district soient des Congolais. Avec le complot qu'il a monté avec les fascistes du Katanga, ils veulent que tous les administrateurs et commissaires de -districts restent encore des Èelges. Ils veulent instaurer une dictature économique au Katanga, vis-à-vis des intérêts de la masse populaire. Aujourd'hui, notre frère Tshombé va regretter. Le Katanga ne sera jamais indépendant, le Katanga reste une province congolaise, une province de notre république. Ceux qui ont monté des complots contre notre république, ceux qui ont commis cette atteinte contre la sûreté extérieure de notre Etat, seront jugés demain par la justice de notre république. Nous avons prêté serment, le chef de I'Etat et moi-même, vis-à-vis de la nation tout entière de sauvegarder I'unité et fintégrité de ce pays. C'est cette unité, c'est cette force qui fera du Congo, une grande puissance, une grande nation, au centre de I'Afrique noire. On a voulu nous diviser le chef d'Etat et moi-même. Parce que diviser pour régner. Nous avons compris. Depuis lors, entre le chef d'Etat, M. Kasavubu, et moi-même il y a unité de vue, unité de logique, solidarité et même pas une aiguille ne peut entrer entre nous dans nos relations. C'est cette force qui a fait que nous avons parcouru le pays, connaissant la faim, le froid, la chaleur, descendre plus près de la masse, parler avec notre population, et risquer notre vie, échapper aux attentats, et cette forge, cette unité entre le Chef d'Etat et moi, c'est cela qui fait la force du Congo d'aujourd'hui. C'est cette unité, qui a fait que nous avons protesté, au jour le jour, près de I'O.N.U., exigeant le départ immédiat des troupes'belges, des troupes ennemies, des troupes d'occupation, et aujourd'hui fO.N.U. nous a,écoutés, et nous avons dit que s'il n'y avait pas moyen d'obtenir satisfaction immédiatement, nous allons faire appel aux troupes soviétiques et afro-asiatiques. Nous ne serons jamais des communistes

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