Synapse n°2

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MAGAZINE DES ÉTUDIANTS DE LA FACULTÉ DE MEDECINE DE TUNIS

Mounira HMANI AIFA

Le 28 Mars dernier, la chercheuse tunisienne Mounira Hmani Aifa a été récompensée par l’Unesco et la fondation l’Oréal, recevant la bourse spéciale internationale « sur les traces de Marie Curie » afin de saluer son apport remarqué dans le domaine scientifique, depuis son laboratoire du centre de biotechnologie de Sfax. Quand elle commence son travail sur les gènes responsables de maladies héréditaires en 1993, c’était encore le début du domaine de la génétique humaine. Elle est la seule de sa promotion à avoir persisté sur le chemin fascinant de la recherche. En 2002, elle reçoit une première bourse internationale L’OréalUnesco. « Cette bourse est arrivée au bon moment, juste après l’achèvement de ma thèse. Elle m’a encouragé à faire un post-doctorat à l’étranger et cela à propulsé toutes mes recherches. », Raconte-t-elle. Elle

poursuit alors ses recherches en Suède et met en évidence, à son retour en Tunisie, une corrélation entre ADN et transmission de la cécité. Elle travaille ensuite sur la microphtalmie postérieure, un trouble oculaire héréditaire rare qui induit une hypermétropie sévère, avec des équipes en Tunisie et aux Etats-Unis ; Notre trésor national insiste d’ailleurs sur l’importance et la nécessité du travail d’équipe dans le domaine de la recherche. Son travail continu, ainsi que son acharnement ont donc porté leurs fruits au bout de 8 ans. C’est en effet en 2011 qu’elle identifie le gène PRSS56 et qu’elle publie un article dans la revue Nature Genetics. Ce gène pourrait aussi causer le glaucome, qui est la deuxième cause mondiale de cécité et qui touche 16 millions de personnes dans le monde. C’est pour cette découverte majeure que Mounira Hmani Aifa a été récompensée. A 40 ans, cette mère de 4 enfants, réussit parfaitement à concilier ses responsabilités professionnelles et sa vie de famille, sans oublier sa participation à une association des droits des femmes. Issue d’une famille modeste et passionnée par tout ce qu’elle entreprend, elle invite aujourd’hui les jeunes à se vouer à la science, même dans des conditions défavorables. Sa réussite, qui nous rend si fiers et qui nous honore, nous offre en plus une bouffée de motivation et d’optimisme, quant à l’avenir de notre cher pays.

Découverte

d’un nouveau traitement contre les leishmanioses cutanées

C’est au début de cette année qu’une équipe tuniso-américaine est parvenue à mettre au point un nouveau médicament contre les leishmanioses cutanées. Présenté sous forme de pommade, ce médicament a passé tous les tests pharmacologiques avec succès et est maintenant en attente d’industrialisation. Cette découverte est le résultat de la fructueuse colla-

boration de l’Institut Pasteur de Tunisie et l’US-AMDA (U.S Army medical materiel development activity) qui mènent des recherches associées depuis onze ans. L’évolution de ce projet de recherche a été présentée, mercredi 8 février 2012 à Tunis, lors d’une séance de travail avec le ministre de la santé publique, Dr Abdellatif Mekki, en présence de toute l’équipe de chercheurs. Dr Hechmi Louzir, directeur général de l’Institut Pasteur de Tunis, et Dr Kenneth Bertram, représentant de l’US-AMDA ont exposé les résultats du projet ainsi que les opportunités de production industrielle du nouveau médicament. La leishmaniose cutanée est la forme la plus commune de leishmaniose. C’est une infection cutanée qui touche aujourd’hui plusieurs millions de personnes dans près d’une centaine de pays, dont la Tunisie. Elle s‘y déclenche principalement dans le Centre et le Sud. Cette découverte prometteuse donne donc de nouveaux espoirs à ces patients qui en souffrent. Sonia KAMOUN Synapse N°2 Mai - Juin - Juillet - 2012

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MEDECINS À LA UNE

une scientifique tunisienne qui excelle


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