Antonio Monestiroli – La ragione degli edifici
Le but de l’architecture n’est pas l’architecture en soi, mais la connaissance et la représentation de la raison pour laquelle elle est construite.
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Antonio Monestiroli – La ragione degli edifici
Le but de l’architecture n’est pas l’architecture en soi, mais la connaissance et la représentation de la raison pour laquelle elle est construite.
Introduction
• Travailler sur la ville de Saint Claude, un choix motivé
Analyse du territoire
• Enquête socio-économique
• Un territoire en difficulté
• Un territoire disposant de qualités
La question de la mobilité
• Un territoire enclavé
• Une nouvelle offre de mobilité
• Reconnecter les versants
Les intentions du projet
• Un parcours reconnectant
• Plan masse
• La plateforme multimodale
• L’espace de coworking
• La promenade des berges de Bienne
• L’ensemble de la côte Joyeuse
• L’extension du parking «Joyeuse»
• La crèche
• Le centre multi-sport
• La place du 9 Avril
Conclusion
• Les ambitions du projet
Le choix du projet découle d’un intérêt développé durant mes années d’études pour les territoires ruraux et plus particulièrement pour la revitalisation des centres-bourgs.
Étant moi-même issu du milieu rural, j’ai été confronté, avant même d’être initié à l’architecture, aux problématiques de désertification des centres, au vieillissement de la population, à la disparition des services publics de proximité ainsi qu’à la déprise commerciale dans les centresbourgs.
Si les racines de ce phénomène sont multiples (économique, politique, sociologique...), l’architecture peut être un élément de réponse en vue de réduire les inégalités de territoire et redynamiser ceux qui en ont besoin. C’est pourquoi après avoir mené deux mémoire sur ce sujet, j’ai souhaité l’aborder sous la forme d’un projet concret pour conclure mes études.
C’est après réflexion que j’ai choisi comme sujet d’intervention la commune de SaintClaude, dans le Haut-Jura. Cette ville dispose d’un rayonnement certain à l’échelle locale. C’est une sous-préfecture administrant un bassin d’environ 50000 habitants. A l’échelle de cette agglomération elle concentre de nombreux services, équipements et emplois. Pourtant, c’est un territoire qui connaît d’importantes difficultés économiques et sociales.
La ville de Saint-Claude est un bassin industriel dont l’activité a commencé à décliner à partir des années 70, le phénomène s’est accéléré à partir de 2008 et la crise financière.
De nombreuses usines ont commencé à fermer ou à être relocalisées à cette date, générant une déprise économique à laquelle s’ajoute une déprise démographique et commerciale.
La ville comptait 13500 habitants en 1975, en 2020 elle n’en compte plus que 8650. La ville a donc perdue approximativement 30% de sa population en l’espace de 50 ans.
Cette décroissance démographique est générée en partie par la diminution du nombre d’emploi ainsi que le vieillissement de la population. La commune rencontre des difficultés à attirer des jeunes familles et concentre une pauvreté plus importante que le reste du département.
Cause et conséquence du déclin de la ville, la fermeture des services publics et la déprise commerciale rendent la commune peu attractive pour de potentiels candidats à l’installation. On peut citer récemment la fermeture de la maternité et du commissariat, suppression de la ligne TER avec Oyonnax, ainsi que la fermeture du tribunal et du service des impôts programmés pour 2022.
Le taux de logements vacants au sein du parc immobilier est d’environ 20%. Ces logements laissés à l’abandon participent à la détérioration du bâti communal alors même qu’une partie de l’offre résidentielle ne correspond plus aux modes d’habiter actuels ainsi qu’aux aspirations des candidats à l’installation en milieu rural.
14,5%
47,8% de propriétaires, 49,5% de locataires dont 25,2% en HLM. 2,7% logés gratuitement.
La ville de Saint-Claude souffre d’une perte d’attractivité dont les causes ont pu apparaître à travers l’enquête socio-économique réalisée.
D’une part la fermeture des usines entrainant une difficulté de rencontrer un emploi ont motivé l’exode d’une partie de la population.
La disparition de nombreux services publiques est également synonyme de perte d’attractivité pour la ville, que ce soit pour les habitants ou pour de potentiels candidats à l’installation.
Enfin, le développement urbain des dernières décennies qui répondait à une logique de densification a beaucoup abîmé la ville, en générant un tissu hétéroclite de bâtiments hors contexte avec l’existant, et n’offrant peu voir pas de place aux piétons, avec un déficit d’espace publique qualitatif.
Si Saint-Claude est aujourd’hui en difficulté, la ville dispose néanmoins de potentiels et de qualités lui permettant de valoriser ses espaces et son attractivité.
En premier lieu, son emplacement aux portes de la Haute-Chaîne du Jura présente un relief marqué offrant des vues spectaculaires sur les différentes vallées s’ouvrant sur la ville. Ces panoramas déjà existant gagneraient à être multipliés et mis en valeur afin de célébrer la beauté naturelle du territoire sur lequel s’inscrit Saint-Claude.
La proximité géographique avec de nombreux points d’enjeu économique, notamment la Suisse, fait de la position de Saint-Claude un atout potentiel pour valoriser la commune.
Le fort relief de la commune a limité le phénomène d’étalement urbain qu’ont pu connaître de nombreuses communes. Le sujet du péri-urbain est donc relativement limité à Saint-Claude, la ville étant concentré dans un espace plutôt restreint au regard de communes de taille et de rayonnement équivalents.
Saint-Claude est situé sur une région touristique attirant de nombreux visiteurs chaque année. La requalification de la ville pourrait amener cette dernière à profiter plus de l’économie touristique et faire découvrir ses propres qualités. Enfin, une opération de requalification de la rue commercante (rue du pré) a déjà été réalisé par la municipalité en vue de lui redonner de l’agrément. La rue est passée à sens unique et une place plus large a été accordé aux piétons afin de redonner de l’agrément aux habitants.
La situation géographique de Saint-Claude et son enclavement vis-à-vis du territoire large qui joue en sa défaveur.
Au cœur du parc régional du Haut-Jura, la commune est située hors des axes de communications majeurs, et le relief environnant contraint la mobilité. En effet Saint-Claude n’est situé qu’à une vingtaine de kilomètres de Genève mais le trajet routier le plus direct nécessite de franchir le massif du Haut-Jura en passant par le col de la faucille pour rejoindre Gex, soit un trajet d’environ 1h30 auquel s’ajoute l’incertitude de voir la route ouverte lors de la saison hivernale.
Si l’idée d’un tunnel autoroutier a été évoquée à plusieurs reprises, le projet n’a jamais été concrétisé du fait de l’investissement qu’il représente au regard des enjeux économiques.
En étudiant la situation de Saint-Claude et son intégration au territoire, le thème de la mobilité m’a paru être un élément-clé pour la vitalité de la commune. La mobilité extra-communale, mais également intra-communale sera l’axe de réflexion de ce projet.
Situé au cœur du Haut-Jura, SaintClaude se trouve à mi-chemin entre Lonsle-Saunier, la préfecture, et Genève.
Le relief, notamment la Haute Chaîne du Jura, l’isole de certains points d’enjeux régionaux mais aussi de la Suisse, dont la proximité est synonyme de prospérité économique pour les territoires frontaliers.
Saint Claude réalise des échanges importants avec les villes de Morez et Oyonnax. De nombreux Sanclaudiens vont travailler dans ces deux localités et vice-versa.
Auparavant Saint-Claude disposait d’une influence plus importante et était un pôle économique pour les habitants d’Oyonnax. Cette tendance s’est inversé avec l’essor d’Oyonnax durant la seconde moitié du 20eme siècle, bénéficiant de l’arrivée de l’autoroute reliant Bourg-enBresse à Genève. Ce sont actuellement 8000 véhicules par jour qui transitent quotidiennement sur la RD436 entre Saint-Claude et Oyonnax.
Pourtant la ligne TER Saint-Claude/Oyonnax a été fermée en 2017, en partie suite au transfert de compétence quant à la gestion des réseaux ferroviaire à l’échelle régionale. En effet, la partie de la ligne fermée se trouve en région Rhône-Alpes alors que le reste de la ligne est à 90% dans le Jura, en Franche-Comté.
Il a été indiqué que l’entretien de la ligne coûtait trop cher au regard de sa fréquentation (une trentaine de voyageur par jour). Cette faible fréquentation s’expliquait toutefois par la fréquence anémique de circulation du TER ainsi que sa vitesse, limitée par la vétusté du chemin de fer et le relief tourmenté du Haut-Jura.
Bien qu’aucun projet de réouverture de la ligne n’ait eu lieu, le réseau de chemin de fer est toujours intact, et il apparaît donc plausible d’envisager une réouverture. Ceci d’autant plus que le volume d’échange routier montre qu’il existe un marché pour la réouverture d’une ligne, alors même que l’État et les institutions disent encourager les déplacements verts et limiter l’utilisation de la voiture.
Un projet de transformation de la ligne en voie verte a été avorté, ayant rencontré une forte opposition de la part des habitants de Saint-Claude comme d’Oyonnax, ces derniers y voyant la pérennisation de la fermeture de la ligne.
Au delà du lien entre ces deux communes, l’enjeu pour Saint-Claude est de se relier au reste du maillage, en profitant des connexions régulières avec Bourg-en Bresse, Lyon et Bellegarde sur Valserine, d’où part le LemanExpress, Train à haute fréquence reliant l’Ain à Genève.
Le diagnostic réalisé pour le nouveau PLU de SaintClaude montre que l’on assiste à une hausse des mobilités professionnelles en direction de la Suisse, malgré la distance de trajet conséquente.
Si l’on additionne les déplacements en direction de Chassal/Molinges, Lavancia et Oyonnax (les trois communes situées sur la ligne Oyonnax/Saint-Claude), ce sont 200 mouvements pendulaires par jours qui sont dénombrés depuis Saint-Claude, sans compter les potentiels utilisateurs de cette ligne pour des trajets entre les autres communes. Mis à part les communes environnantes, les deuxièmes et troisièmes axes de mobilité professionnels sont donc la Suisse avec 150 mouvements pendulaires et les Hauts-de-Bienne (Morez) avec 50 mouvements pendulaires par jour.
La ligne TER reliant Saint-Claude à Andeloten-Montagne dessert bien Morez, mais cette ligne à vocation touristique n’est pas à même d’offrir la fréquence et la vitesse nécessaire pour développer une alternative à l’usage de la voiture actuel. La ligne étant actuellement en travaux, c’est un service de bus qui relie Morez à Saint-Claude.
Morez était anciennement un carrefour ferroviaire d’ou partait la ligne Morez/Nyon. La ligne n’a malheureusement été maintenue que du côté Suisse (La Cure/Nyon) où elle circule à haute fréquence.(De nombreux Suisse et frontaliers l’empruntent quotidiennement)
Aux vues des enjeux de mobilité professionnelle, et pour diminuer le poids de la voiture dans les déplacements, il apparaît donc intéressant d’envisager la réouverture de la ligne Saint-Claude Oyonnax pour reconnecter le Haut-Jura à Bourg en Bresse mais également au bassin Genevois. D’autre part un système de Bus adapté aux horaires de travail et desservant Morez, Les rousses/La Cure et Genève permettrait d’offrir une alternative au déplacement automobile pour les Sanclaudiens travaillant sur ces communes.
Pour cela il semble nécessaire de penser la conversion de la gare de SaintClaude en une plate-forme multimodale permettant d’accueillir différentes offres de déplacement au sein de la commune pour mieux la connecter au territoire large.
développés au détriment de la vitalité de leur centres-bourgs.
Centre-ville
Ce relief contraint néanmoins la mobilité entre les différents quartiers et limite la possibilité de construire. Deux quartiers qui semblent proche de prime abord peuvent se révéler être isolés l’un de l’autre du fait du dénivelé où des obstacles naturels générés par la topographie. On observe dès lors un usage de la voiture prédominant au sein de la commune. On notera toutefois que 19% des flux domiciles/travail se font à pied.
Du diagnostic PLU et de l’étude de revitalisation du bourg lancés par la commune, il ressort que l’espace offert au piéton est insuffisant. Certaines zones comme la rue du pré et la rue du marché ont déjà fait l’objet de réaménagement visant à élargir les trottoirs, mais la place de la voiture reste prépondérante au sein de la commune. Beaucoup d’espace public sont de fait peu qualifié avec un espace réservé au piéton trop étroit pour les normes PMR et pour générer des lieux de flâneries et de rencontres qualitatifs. Dans le même temps, l’offre de stationnement est abondante et paraît même surproportionnée au regard des besoins pour le bourg. Enfin, le réseau de piste cyclable n’est pas assez développé pour pouvoir envisager l’adoption de l’usage du vélo par les habitants pour les déplacements « courts »
Grande figure du paysage de Saint-Claude, la Bienne est un élément central mais génère dans le même temps une frontière entre les deux rives, accentué par le relief escarpé de chacun des versants. Les connexions entre la gare et le bourg s’en trouvent limités, notamment dans le cas des déplacements doux.
Il est à noter également que la rivière est peu accessible et qu’il n’existe pas de berges ou de cheminement urbains aménagés ayant pour vocation d’offrir une promenade aux Sanclaudiens. L’aménagement d’une promenade urbaine pourrait, en plus d’offrir de nouvelles aménités, générer de nouvelles connexions dans le tissu de la commune en reliant de manière ponctuelle les deux rives.
Après avoir analysé le territoire, cité les enjeux et développer le thème de la mobilité, les contours du projet sont dessinés. Ce dernier vise à procurer une offre de mobilité douce et qualitative aux habitants, en direction des points d’enjeux régionaux, mais également au sein même de la commune pour la libérer partiellement de l’usage de la voiture.
Une plateforme multimodale s’appuyant sur la gare SNCF existante permet d’offrir une alternative solide à la voiture pour les déplacements professionnels des Sanclaudiens et désenclaver Saint-Claude. Un circuit doux est mis en place pour mieux relier cette plateforme multimodale au centre-ville situé sur l’autre versant de la vallée de Bienne.
En connexion avec la plateforme multimodale et les parcours la connectant au centre, les berges de la Bienne sont aménagés de manière à offrir un espace de promenade aux habitants et relier de manière globale les quartiers de fond de vallée qui souffrent d’une faible attractivité du fait de leur situation géographique.
Gare routière
Gare SNCF
Aménagement des berges de Bienne
Réorganisation de l’ensemble «Joyeuse»
4 points d’intervention jalonnent le parcours.
Le plateau de la gare
Les berges de la Bienne, actuellement quasi inaccessibles.
L’ensemble de la côte Joyeuse, un parking accueillant en couronnement le centre des impôts, ainsi que le gymnase de SaintClaude derrière. Le tout forme un ensemble disparate, sans cohésion et sans espace pour les piétons.
La place du 9 Avril, qui est la séquence d’entrée sur le centre-ville et est actuellement un vaste espace de stationnement à ciel ouvert.
A travers le projet, l’objectif est d’intervenir le long du parcours connecteur afin de : Réaménager le plateau de la gare afin d’y accueillir la plateforme multimodale, mais également un lieu de coworking, tout en requalifiant l’espace public pour redonner de l’agrément à la zone.
Aménager les berges de Bienne, afin d’offrir aux habitants un espace qualitatif de promenade connectant les quartiers de fond de vallée.
Réorganiser l’ensemble de la côte Joyeuse, pour lui redonner de la cohérence et générer de véritables espaces publics qui accueilleront notamment une crèche, un marché couvert mais également une extension du gymnase en vue de le transformer en centre multi-sportif.
Enfin, requalifier la place du 9 avril afin d’offrir un espace généreux aux piétons et embellir la séquence d’entrée sur le centre-ville de SaintClaude.
Au niveau du plateau de la gare, on a trois entités distinctes :
1) l’ancienne gare de marchandise
2) Un espace résiduel entre les deux bâtiments, essentiellement destiné à la voiture.
3) La gare des voyageurs
Les espace piétons sont extrêmement limités, avec un parvis de gare parking et des trottoirs étroits.
Le plateau de la gare est repensé pour générer un espace public qualitatif. La route est décollée des logements qui font face à la gare pour offrir aux habitants un contexte moins dur, un espace public qui les séparent de la voirie.
L’ancienne gare des marchandises est réinvestie en espace de coworking, pour rendre St-Claude plus attractif à l’installation mais aussi pour proposer aux habitants un espace de travail aménagé.
Une gare routière est créée dans l’espace résiduel entre les deux bâtiments. La couverture du quai de la gare routière permet de relier l’espace de coworking à la gare voyageur en un ensemble cohérent.
Pour l’espace de coworking, j’ai choisi de conserver le bâtiment de l’ancienne gare de marchandise parce qu’il présente un intérêt architectural.
On a une partie du bâtiment qui est utilisé par la SNCF comme espace de stockage. Je conserve cet espace et sa fonction. Pour le reste du bâtiment l’idée est de conserver un espace libre toute hauteur avec une vue sur un bel ouvrage de charpente. Pour cette charpente, la prolongation d’un des pans permet d’aménager un shed afin de baigner l’espace de lumière.
J’ai choisi de dessiner tout les espaces restreints dans une barrette dont la structure reprend le rythme des fermes de l’édifice et dont le prolongement dessine le quai de la gare routière.
Cette continuité entre le quai de la gare routière et la bande servante du coworking est marquée par la séquence d’entrée du coworking. Le rythme des portiques génère les espaces de l’accueil, mais aussi des bureaux, une salle de conférence et les différents espaces servants.
Le mur Ouest est à l’origine complètement aveugle. Afin de le conserver tout en évitant de percer de manière aléatoire, j’ai choisi de dessiner un grand cadre en bandeau qui intègre dans une trame régulière toutes les ouvertures des espaces servants.
C’est la tablette de ce même cadre qui vient se dilater de manière à générer les plans de travail des bureaux. De cette manière, celui qui travaille a dans son champ de vision une vue directe sur l’extérieur.
L’aménagement des berges de Bienne permet de reconnecter à l’échelle de la ville les différents quartiers de fond de vallée.
On aménage ces espaces quasi inaccessibles pour offrir une promenade paysagère mais aussi un élément de mobilité douce dans le fond de vallée.
Deux ascenseurs urbains sont créés.
Un du côté du plateau de la gare, permettant de rejoindre la promenade de Bienne. Un pont permet de relier les deux versants pour connecter le plateau de la gare au parking de la côte Joyeuse, vaste parking sous-employé actuellement.
Pour la côte Joyeuse, on a un assemblage hétéroclite de bâtiments peu qualitatifs et sans cohérence les uns avec les autres.
1) Le vaste parking actuellement sousemployé, mais dont le plan est fonctionnel.
2) Posé en couronnement, le centre des impôts, qui ferme cette année. Ce dernier bouche la vue sur la vallée.
3) Le palais des sports de Saint-Claude, un gymnase particulièrement peu intéressant sur le plan architectural.
4) L’espace entre les deux bâtiments est destiné à l’accès au parking, et n’offre pas de place aux piétons. Il est parcouru par la voie d’accès.
5) A l’arrière du gymnase, on a un parking à ciel ouvert et un passage couvert qui mène à la rue commerçante de SaintClaude.
Sans faire table rase de cet ensemble disparate, et en prenant une approche résiliente, on va chercher à transformer le lieu pour créer de l’espace public, proposer de nouveaux usages et faire du lien avec la ville.
Le parking est agrandi en lieu et place de la fosse située entre le gymnase et le parking afin de pouvoir compenser la suppression du stationnement de la place du 9 avril.
1) Une rampe est aménagée en amont afin de libérer la future place publique de la voiture.
2) Une grande place est aménagée avec une vue panoramique offerte sur la vallée.
3) La structure poteau-poutre du centre des impôts est maintenue, de sorte à aménager un marché couvert d’une part.
4) Et une crèche, de l’autre, à destination des habitants et des futures familles candidatant à l’installation.
5) Une extension du gymnase est réalisée afin de créer de nouveaux usages (salle de boxe et arts martiaux, salle de fitness...) mais aussi pour offrir une nouvelle façade au bâtiment.
6) Cette intervention vise également par sa nature à être un facilitateur de déplacement piéton, en direction de la ville, de la gare, des berges de Bienne et du quartier en aval.
En lieu et place de la fosse, le parking est agrandi, pour accueillir le stationnement de la place du 9 avril mais aussi potentiellement pour la gare, la crèche et ceux qui viennent se promener sur les berges de Bienne.
Les bâtiments sont traités en un grand ensemble, ayant pour objectif de redessiner un véritable espace public mais également d’accueillir de nouvelles fonctions à l’usage des habitants.
Concernant la crèche, c’est à travers l’ancienne structure poteau-poutre du centre des impôts que sont nés les espaces destinés à accueillir les enfants.
Si les dimensions et les emplacements des poteaux ont régit le dessin des espaces, ce n’est pas le cas sur les hauteurs, où la préexistence n’influait pas sur le dessin et la créativité du projet. La toiture a donc été pensée en une succession de grand shed, avec l’intention d’offrir aux enfants une vue sur le ciel, systématiquement, où qu’ils se trouvent.
Les Sheds étant orientés au Nord, c’est une lumière douce qui vient baigner les espaces intérieurs, et n’expose pas les enfants à des UV agressifs pour leur peau.
Pour le gymnase, j’ai cherché à donner de nouveaux usages au lieu tout en retravaillant sa façade.
L’extension vient donc s’enrouler autour de l’espace gymnase, avec une composition rythmée qui accueille les espaces techniques au niveau inférieur, l’espace d’accueil au niveau du rez de chaussée et la salle de Boxe et la salle de fitness à l’étage.
Mais au sein de cette structure poteaupoutre ce sont également des connexions qui sont générées, que ce soit la rampe d’accès au parking, où les deux grands balcons permettant de relier la place publique pour le niveau du rez de chaussée ou la salle de sport pour le niveau supérieur.
Ces grandes galeries épousant le gymnase ont donc pour fonction d’accueillir de nouveaux usages mais aussi de générer des connexions entre les différents point d’enjeu du site.
Enfin pour la place du 9 avril, je cherche à redonner un agrément à ce vaste espace et le détourner de son usage de stationnement.
L’idée ici est de le lui redonner sa fonction d’espace public généreux, offert aux piétons et faisant continuité avec la rue commerçante de Saint-Claude.
Tout comme pour le plateau de la gare, la route est décollée des bâtiments qui la borde, de manière à offrir un espace piéton ample et qualitatif. L’ambition de l’intervention est de reconnecter les points d’enjeux cités précédemment en générant un grand espace public où la priorité est donnée aux piétons, et offrir un grand espace qui puisse accueillir des évènements ponctuels pour les habitants.
On cherche également à revégétaliser l’espace, et recréer des zones perméablessur cette place. L’allée d’arbre existante est prolongée et le sol correspondant au cheminement est rendu perméable (stabilisé), tout comme l’espace au centre qui permet de marquer la centralité mais également de rediriger de manière intuitive vers l’espace de redent offrant une vue sur la vallée.
La place s’inscrivant dans un triangle à l’angle relativement aigu, la pointe est occupée par un îlot végétalisé tout en maintenant un large espace de circulation autour.
Enfin, le parement de pierre au sol s’interrompt aléatoirement pour laisser place à des franges végétalisées.
En conclusion, ce projet a plusieurs finalités. Tout d’abord reconnecter la ville de Saint-Claude avec le territoire large, mais aussi la reconnecter avec elle même.
En faisant le choix de réaliser des interventions qui composent avec le préexistant, on redonne des qualités à des espaces abîmés, on offre de nouveaux usages, de nouveaux agréments, tout celà sans nier le contexte.
C’est vraiment l’idée structurante qui a été mise en place dans le projet, être dans une démarche résiliente où l’on intervient sur des espaces pour les remettre en valeur et les transformer, sans avoir à raser des édifices qui ont un intérêt pour ceux qui les occupent et ceux qui y vivent.