La revitalisation des bourgs ruraux : Deux exemples Franc-Comtois

La revitalisation des bourgs ruraux

Deux exemples franc-comtois

Sylvain REBEIROT, sous la direction d’Arlette HERAT

Le besoin se fait déjà sentir d’une architecture qui renoue avec les réalités concrètes du monde physique et matériel. Il ne faut pas y voir la nostalgie d’un monde disparu mais le désir d’un monde revitalisé et ré-érotisé par une architecture qui permet de sentir le monde.

Juhani Pallasmaa – La main qui pense

SOMMAIRE

Première partie

La désertification des bourgs, un phénomène de fond

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Deuxième partie

Des actions menées pour la revitalisation :

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Analyse de Salins

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Analyse de Pesmes

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Synthèse : quel rôle pour l’architecte dans la revitalisation des bourgs

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Troisième partie

Remerciements

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Bibliographie

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Introduction Aujourd’hui en France, beaucoup de communes rurales connaissent un phénomène de désertification. Les centres-bourgs se dépeuplent, au profit de quartiers pavillonnaires en périphérie du centre, tandis que la logique d’accessibilité et de visibilité pousse de plus en plus les collectivités locales à exporter leurs équipements hors des villages pour des questions d’accès et de stationnements... ce qui nuit à l’activité économique et sociale des centrebourgs. Ces nouveaux secteurs, ne générant pour la plupart aucun espace public, ont également une densité très faible. Leur implantation se fait donc au détriment des cultures ou des espaces naturels qui bordent les villages, ce qui a également pour conséquence d’entraîner une dégradation du patrimoine bâti au sein des bourgs, notamment dû à la vacance d’une part importante des édifices.

Aujourd’hui, la presque totalité des 15000 communes rurales de France sont touchées par la dévitalisation de leur centre. La part des logements vacants en France a augmenté de 6,4% à 8,1% entre 2005 et 2015, ce qui correspond à 100 000 nouveaux logements vide par an, soit plus du quart de la production neuve. La vacance commerciale, augmente également, de 1% par an, et cette croissance n’est pas récente puisque entre les années 80 et 90, 25% à 30% des petits commerces alimentaires ont disparus des territoires ruraux.

Face à cette problématique, les institutions étatiques, mais aussi les urbanistes et architectes se sont mobilisés afin de trouver une réponse à apporter pour endiguer ce phénomène. L’État a lancé des opérations : « AMI Centre-bourg » pour les bourgs ruraux, « Action cœur de ville » pour les petites et moyennes villes touchées par ce phénomène. Ces actions visent à débloquer des aides financières pour les communes et mobiliser des urbanistes, architectes et paysagistes pour se mettre au service des municipalités afin de limiter le processus de désertification dont son victimes les centres et les villages. En parallèle, des agences d’architectures s’investissent localement pour répondre avec leurs moyens à ce phénomène de dévitalisation des bourgs. Étant moi même issu de la ruralité, je souhaitais aborder ce sujet parce qu’il m’affecte et que j’ai pu constater avant même d’être initié par mes études aux problématiques spatiales et sociales que soulève l’urbanisme, à la disparition de certains services, équipements au sein même de mon village (fermeture de la poste, tentatives multiples de fermetures de l’école primaire) ainsi qu’au développement de surfaces commerciales et pavillonnaires en périphérie, enlaidissant les portes de la commune et accélérant la désertification de son centre.

C’est pourquoi, au travers de recherches, de rencontres avec des acteurs de la revitalisation, de lectures d’ouvrages sur le sujet et d’études de cas, je souhaiterais voir comment l’architecture et l’urbanisme peuvent participer au développement et à la revalorisation d’un « tissu rural ».

En luttant contre le systématisme des opérations de promoteurs dans la question du logement, mais aussi en orientant sa production et sa formation vers la rénovation des espaces, l’architecture pourrait valoriser ces territoires.

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Introduction Dans un premier temps, nous dresserons une brève rétrospective des politiques d’aménagements des territoires ruraux depuis les années 50, afin de comprendre comment les petites agglomérations de ces territoires se retrouvent confrontées à la désertification de leur centre.

Par la suite, nous nous pencherons sur des études de cas d’aménagements alternatifs de territoires ruraux proposés durant ces dernières décennies en les analysant sous un prisme commun.

Enfin, grâce à la compréhension des causes de la dévitalisation des bourgs ruraux, et à la lecture des différents projets d’aménagements étudiés, nous tenterons dans la conclusion de déterminer la direction vers laquelle la politique d’aménagements des territoires ruraux s’oriente, et si l’on peut espérer estomper à terme les inégalités territoriales en France.

Commençons d’abord par définir certaines notions-clés.

Bourg : Petite agglomération rurale qui se distingue des villages, plus petits, par son niveau d’équipements capable de satisfaire sa population et celle des environs proches.

Le bourg a donc un rayonnement local au sein du territoire rural. Il est défini plus par sa capacité à proposer une offre de services et équipements variée que par sa taille démographique.

Sources : archive-ouverte-pluri-disciplinaire: Sciences de l’Homme et de la société.

Péri-urbain : « D’un point de vue morphologique, le périurbain désigne une forme urbaine

caractérisée par l’éloignement et la discontinuité du bâti vis-à-vis de l’agglomération : il correspond à la partie non-agglomérée des aires urbaines. L’étalement urbain s’y effectue non pas en nappe mais en nébuleuse avec des pleins et des vides. » Sources : geoconfluences.ens-lyon

Aire urbaine : « ensemble de communes d’un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle

urbain et par des communes dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci. Le zonage en aires urbaines utilisé ici est basé sur les données du recensement de la population de 2010. » Sources : INSEE

Couronne périurbaine : ensemble des communes de l’aire urbaine à l’exclusion de son pôle urbain.

Sources : INSEE

Pôle urbain : « unité urbaine offrant au moins 5 000 emplois et qui n’est pas située dans la couronnepériurbaine d’un autre pôle urbain. » Sources : INSEE

Unité urbaine : « commune ou ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants. En outre, chaque commune concernée possède plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie. Toute commune n’appartenant pas à une unité urbaine est considérée comme rurale. » Sources : INSEE

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La désertification des bourgs ruraux, un phénomène de fond

Le milieu rural, un espace en mutation

Dans cette partie, nous dresserons une brève rétrospective des différents facteurs s’étant exprimé du XXe siècle à nos jours et qui sont responsables de la dévitalisation des cœurs de villages et des bourgs au sein du territoire rural.

Il paraît en premier lieu important de bien définir ce qu’est le rural, car la métamorphose du territoire français durant les dernières décennies a rendu certaines définitions caduques.

Longtemps assimilés aux espaces agricoles, les territoires ruraux étaient définis par opposition, comme non urbains. Avec le développement des villes, les liens des territoires ruraux avec celles-ci se sont intensifiés, que ce soit en termes d’emploi ou d’accès aux services et commerces. C’est désormais plus un cadre de vie qui définit les espaces ruraux, car ils peuvent se situer à la périphérie des villes.

Au sens commun, le rural représente un espace où la nature et l’activité agricole sont très présentes, où les habitants sont moins nombreux et plus éloignés des services. Le croisement de différentes approches, à travers la densité de population et les aires d’influence des villes, permet d’objectiver la notion d’espace rural et de définir différents types de rural. (source : INSEE, Une nouvelle approche sur les espaces à faible et forte densité, 2015) L’INSEE dresse une typologie axée sur la densité des communes pour pouvoir définir leur nature, de l’urbain au territoire rural éloigné.

• 1- Les communes densément peuplées dont la densité de population au carreau (quadrillage de l’étude du territoire crée par l’INSEE) est d’au moins 1 500 habitants par km² et qui comptabilisent un minimum de 50 000 habitants ; • 2- Les communes de densité intermédiaire : les carreaux contigus ayant une densité de population d’au moins 300 habitants par km² et un minimum de 5 000 habitants ;

•

3- Les communes peu denses : les carreaux contigus ayant une densité

•

4- Les communes très peu denses : carreaux de densité de population

de population de moins de 300 habitants par km² et moins de 5 000 habitants.

Avec cette typologie, 90 % des communes françaises sont « rurales ». L’INSEE rajoute alors un 4e degré en partant de la « maille rurale » (peu dense) : d’au moins 25 habitants par km² et moins de 300 habitants.

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La désertification des bourgs ruraux, un phénomène de fond

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La désertification des bourgs ruraux, un phénomène de fond

Une évolution des mouvements de population...

À partir de la seconde moitié du XIXe siècle et sous l’impulsion de la révolution industrielle, la France connaît un exode rural, dû à une déprise agricole qui encourage les agriculteurs à quitter les campagnes pour s’installer en ville, le statut d’ouvrier étant à l’époque plus attractif que celui de paysan.

Les villes se développent donc en raison de ces migrations de population, jusqu’aux alentours des années 70, où les pôles urbains se retrouvent saturés en habitants, ce qui entraîne une forte hausse du prix de l’immobilier. Dans le même temps, avec la crise de mai 1968, de nouveaux modes de pensée sont façonnés, dont celui du « retour à la terre », consistant à quitter les métropoles pour se reconnecter à la nature et s’affranchir de la société de consommation.

C’est donc à partir de 1970 que les migrations entre ville et campagne s’inversent. Les franges périurbaines ainsi que l’espace rural deviennent un refuge pour les classes populaires souhaitant être propriétaire, à cause du coût élevé de l’immobilier.

Depuis 1970, on observe en France une croissance démographique continue avec en moyenne un solde positif d’environ 330 000 personnes.

(Source : observatoire-des-territoires.gouv 2017) C’est dans ce contexte de hausse de la population que l’on entend parler d’une croissance des communes rurales, les communes rurales étant assimilées à tort aux petites communes. Le rural éloigné, c’est à dire hors des zones d’influence des villes, est lui confronté à une croissance très faible (+3,3% entre 2006 et 2011).

En réalité les territoires voyant leur population augmenter de manière significative durant les dernières décennies appartiennent essentiellement à deux catégories : • 1- Les couronnes péri-urbaines. Ces communes font la transition entre les espaces urbains et ruraux. Les communes appartenant à ce groupe se distinguent par leur bâti discontinu et leur faible densité, six fois moins importante qu’au sein des espaces urbains.

• 2- Les territoires du littoral. Ils bénéficient d’une attractivité supérieure pour le cadre de vie qu’ils sont susceptible d’offrir (plage, soleil, activités nautiques...) D’une façon générale, on constate que les bandes côtières sont plus densément peuplées que le reste du territoire national.

(Cf cartes Le Monde ci-contre)

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La désertification des bourgs ruraux, un phénomène de fond

Source : Le Monde du 13 avril 2019, Les changements de résidence des Français, un défi pour la cohésion sociale et territoriale.

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La désertification des bourgs ruraux, un phénomène de fond

Le péri-urbain se développe car il cumule les avantages • de l’espace rural : un foncier peu onéreux, • de l’espace urbain grâce à sa proximité avec ce dernier : l’accessibilité aux services, à l’emploi et aux formations.

Ce phénomène de péri-urbanisation est connu et étudié depuis les années 70 par de nombreux chercheurs, géographes et urbanistes. Différents termes on été employés pour le qualifier : ville horizontale, ville diffuse, ville contreurbaine. Tous ces termes regroupent une même réalité : un mode de vie centré sur le logement pavillonnaire et un territoire sectorisé par fonction (résidentiel, commercial...). La séparation urbain/rural que l’on connaissait est désormais modifié par un espace intermédiaire qui fait transition : le péri-urbain.

Ce phénomène gagne aussi les campagnes, où des opérations de lotissement se multiplient également. On parle de péri-rural, dans ce contexte. Si les morphologies péri-urbaine et péri-rurale sont similaires, leurs causes et leur statut diffèrent.

Le péri-urbain est implanté dans les couronnes urbaines et bénéficie donc à ce titre de l’influence des pôles urbains. Il est perçu comme une solution économique pour les classes populaires souhaitant être propriétaire et travailler en milieu urbain.

A l’inverse, le foncier en péri-rural est plus onéreux qu’en centre-bourg et en petite ville de campagne. Le péri-rural ne s’inscrit donc pas comme une alternative économique au sein du territoire rural, les logements pavillonnaires étant plus onéreux que les maisons de bourgs, tout en restant plus accessible qu’un pavillon identique mais implanté dans une aire urbaine.

C’est d’ailleurs sur l’inversion de ce différentiel de prix entre centre et périphérie que nous distinguerons péri-rural de péri-urbain.

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La désertification des bourgs ruraux, un phénomène de fond

...qui génère des transformations dans les territoires

On assiste à la naissance d’un nouveau mode d’habiter basé sur la mobilité automobile et la sectorisation par fonction du territoire. Le développement de ces nouvelles aires ne s’apparente plus au processus radio concentrique sur lequel s’était bâties les villes européennes dans l’histoire. Le bâti s’étale en étoile, le long des principales voies de communication.

Ce dispositif est généré par le réseau viaire, on n’a plus affaire ici à une urbanité travaillée en quête d’aménité, créatrice de lien social, mais à un schéma d’implantation hyper-fonctionnel produit par des géomètres et des ingénieurs des réseaux routiers. Les urbanistes et architectes se retrouvent exclus du processus de conception dans ce système.

Avec La ville franchisée, David Mangin étudie ce nouveau système d’aménagement du territoire.

Il emploie le terme de ville franchisée pour illustrer l’absence de contrôle dans la production de ces espaces, soumis aux logiques privées et à l’hégémonie de l’économie. C’est ici un système globalisé de réseaux commerciaux qui façonnent des quartiers au statut ambivalent, à cheval sur le domaine public et le domaine privé.

David Mangin explique que le problème ne se situe pas dans l’existence de ces espaces, mais que leur système de conception se généralise à l’ensemble des espaces que l’on produit aujourd’hui, où que l’on soit.

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La désertification des bourgs ruraux, un phénomène de fond

Nous avons constaté antérieurement que les franges périurbaines ainsi que l’espace rural deviennent un refuge notamment pour les classes populaires souhaitant être propriétaire, mais qu’à l’inverse le péri-rural était généralement plus cher que le foncier au sein des bourgs et ne s’était donc pas développé comme alternative économique.

Si le coût de l’immobilier est faible dans les milieux ruraux, la cause du désintérêt envers les logements au sein des centres bourgs est donc à chercher ailleurs.

Dans l’étude du nouveau mode d’habiter qu’a produit le péri-urbain, il subsiste un point que nous n’avons pas encore abordé, c’est celui du logement pavillonnaire.

La maison individuelle, entourée d’un jardin privée, est rapidement la typologie d’habitat la plus prisée des Français.

Selon l’agence du Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA), plus de 50% des Français occupent un pavillon, et 25% aspirent à ce type d’habitat.

C’est donc la forme de logement la plus plébiscitée par les français, mais paradoxalement elle essuie un grand nombre de critiques de la part des architectes et urbanistes.

On lui reproche d’être trop consommatrice d’espace, le jardin périphérique créant un mitage dans un tissu urbain particulièrement distendu, mais également de ne générer aucune urbanité au sein de la rue, les haies ou les clôtures sont généralement les seuls éléments donnés à voir depuis la voirie, la façade ainsi générée n’étant pas à même de qualifier la rue comme espace public.

Avec le rapport Habitats pluriels (2010), le PUCA compare ce type de bâti avec l’habitat individuel dense (HID), un linéaire de maisons superposées mitoyennes qui offre à chaque logement un accès indépendant depuis le RDC, avec des parkings collectifs de plein pied ou en sous-sol.

Le but est de créditer et promouvoir l’HID qui est perçu comme une réponse intermédiaire entre le logement collectif et le pavillonnaire, permettant de concilier les avantages de ces deux typologies (densité, appropriabilité des espaces et réduction des espaces communs).

Ce genre d’opérations reste toutefois beaucoup moins répandu que les opérations de lotissements pavillonnaires, principalement à cause de l’image négative véhiculée par le mitoyen, même si avec la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU), la réglementation a été fortement assouplie sur les questions de limite parcellaire afin d’encourager à la production d’opérations en mitoyenneté.

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La désertification des bourgs ruraux, un phénomène de fond

La dévitalisation des bourgs

« La vacance peut provenir d’une offre plus élevée que la demande sur le marché du logement, de logements en mauvais état, d’un parc inadapté au marché (taille, localisation, prix, etc.), ou de délais de relocation ou de vente (vacance frictionnelle). […] Les taux de vacance élevés dans les communes rurales et dans les petites villes éloignées des grands pôles s’expliquent de leur côté par l’obsolescence d’une part grandissante de leur parc de logements et par la faible attractivité économique et la baisse démographique dans ces territoires. Dans ces zones la part des logements anciens (achevés avant 1945) est beaucoup plus importante que dans le reste de la région (58,2 % contre 28,4 %) et celle des logements récents (achevés entre 1991 et 2015) est plus faible (11,2 % contre 22,5 %). À l’inverse, dans les banlieues et couronnes des grands pôles, la vacance est faible. Le parc de logements y est essentiellement composé de maisons et au moins un logement sur cinq a été construit après 1990. » Sources : INSEE, Les logements vacants progressent plus vite que l’ensemble du parc, 2019 Cette vacance du logement au sein des bourgs est accompagnée d’une vacance commerciale importante. Celle-ci est due au développement de surfaces commerciales en périphérie des villages.

La plupart du temps, c’est un super ou un hyper-marché qui s’implante à l’extérieur du village, afin de faciliter les conditions d’accès aux consommateurs venus en voiture, et de disposer d’un parc de stationnement plus important.

Ces hyper et super marchés deviennent souvent le nouveau pôle commercial de la commune, accueillant en son sein des artisans (boulanger, boucher, coiffeur...) et voyant s’installer à proximité d’autres commerces, parfois en provenance du bourg.

En conséquence, la concurrence engendrée par ce genre de structure est trop importante pour les commerces toujours implantés dans le bourg, si bien qu’une grande partie d’entre eux ferment, contribuant à la perception d’abandon que l’on peut ressentir en traversant certains cœurs de villages. Dans cette politique d’extériorisation de l’offre aux habitants, les municipalités ne sont pas en reste, puisqu’un grand nombre d’entre elles font le choix d’exporter leurs équipements en périphérie du village, pour les même questions d’accessibilité et de stationnement.

Le schéma de conditionnement imposé par l’automobile joue donc un rôle de premier plan dans l’appauvrissement de l’offre aux habitants au sein des bourgs et la dévitalisation de ces derniers.

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La désertification des bourgs ruraux, un phénomène de fond

Là où le pavillonnaire est perçu comme un gage de tranquillité et d’intimité, le mitoyen génère des appréhensions, notamment sur les questions de voisinage et de nuisance.

Or, le logement mitoyen est sur-représenté au sein des bourgs avec du bâti ancien, en logement individuel ou collectif.

Alors qu’en milieu urbain, pour des questions de coûts, la mitoyenneté, les vis à vis et le collectif sont généralement perçus comme corollaires de l’habitat citadin, en milieu rural c’est le logement pavillonnaire qui constitue l’idéal d’acquisition à la propriété.

Les chiffres de la vacance confirme l’attractivité du péri-rural au dépend des centres anciens, puisqu’on constate que la part de logements vacants dépasse en moyenne les 10% au sein des bourgs, tandis que les espaces périruraux observent un taux nettement plus faible, dû en partie à un marché de l’immobilier beaucoup plus tendu.

Une grande partie de l’habitat ancien au sein des bourgs est vétuste, voire en état de délabrement.

Les logements qui composent le parc immobilier des bourgs demandent donc des rénovations importantes pour rendre ces habitations thermiquement performantes, et conforme à nos modes de vie actuels.

Malheureusement, ce type d’habitat peu attractif est souvent loué ou acheté par des personnes modestes n’ayant pas les moyens de réaliser les travaux nécessaires en terme d’électricité, de chauffage, d’isolation voire même de structure. S’ils sont mis en location, même avec des loyers très bas, le surcoût pour se chauffer et s’éclairer entraîne des dettes de paiement de loyer, de chauffage ou d’électricité, forçant généralement l’expulsion du locataire.

Le prochain logement sera alors sûrement plus indigne à cause des dettes engrangées dans le précédent logement. C’est ce que nous pourrions appeler le cercle vicieux du logement indigne.

Sources : halshs-archives : Le bourg rural, un espace d’étude entre rural et urbain : classes populaires, logements vacants et dévitalisation des bourgs en Normandie.

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La désertification des bourgs ruraux, un phénomène de fond

Pour finir, la désertification des bourgs ruraux est aussi engendrée par la politique budgétaire nationale. Face aux difficultés financières que rencontre l’État, les dotations accordées aux communes et aux départements baissent, alors que dans le même temps, le nombre de responsabilités qui leur sont confiées augmente. (exemple : la décentralisation des Plans d’Occupation des Sols, ou POS, ancêtres du PLU, qui étaient initialement réalisés par l’État).

Face à la concentration d’habitants beaucoup plus importante dans les aires urbaines, l’État considère qu’il est plus rentable de créer un équipement (culturel, médical éducatif...) au sein de cet espace puisqu’il sera potentiellement destinée à une part de la population importante. À l’inverse, les équipements ruraux enregistrent un nombre de visiteurs moins importants et sont parfois déficitaires, ce qui encourage l’État à les fusionner ou les fermer, alors même que le rayon d’action sur lequel ils opèrent est généralement extrêmement étendu du fait de la faible densité d’habitants au sein de ces territoires et de la distance importante avec des équipements de nature similaire.

Sources : Le Monde : Quand l’État s’en va : reportages dans la France qui perd ses services publics C’est avec la publication de l’ouvrage de Christophe Guilluy, La France Périphérique, que la question périphérique est sortie des sphères universitaires pour s’installer au premier plan des débats politiques. L’auteur y insiste sur le sentiment nouveau de relégation des ménages périurbains, dans un contexte de mondialisation faisant la part belle aux grandes métropoles mais fragilisant les espaces périphériques. Tandis que la ville sort du centre et que l’urbain s’étale, les campagnes sont progressivement grignotées et les modes de vie changent.

Selon lui, dans un contexte de mondialisation libérale, ce processus conduirait à l’émergence « d’une nouvelle identité populaire, qui se nourrit de la critique de la mondialisation et de son corollaire, le multiculturalisme » Source hal-archives : Habiter en périurbain ou réinventer la qualité de la ville Dans le contexte actuel de montée des nationalismes, il est donc extrêmement important de prendre en compte le mal-être vécu par les habitants de ces territoires, alors même que médias et politiques contribuent à un écart dans la visibilité politique de ces territoires.

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Des actions menées pour la revitalisation

Méthodologie de l’analyse

Dans cette partie, nous nous pencherons sur deux exemples spécifiques de bourgs ruraux, au sein de la région Franche-Comté, Salins-les-Bains et Pesmes, pour étudier leur degré de désertification d’une part, mais également la réponse proposée face à ce phénomène.

Celle-ci peut naître d’une initiative publique, avec un dispositif structuré mis en place en amont, ou d’une initiative individuelle, avec un réseau de praticiens s’investissant sur cette problématique à l ‘échelle locale.

Pour chacun de ces deux cas, nous dresserons un portrait actuel de la situation sociologique, économique et urbanistique de la commune à l’aide d’un protocole d’enquête. Celui-ci permettra de comparer les communes entre elles puisqu’elles seront analysées sous un prisme commun.

Nous nous pencherons d’abord sur l’évolution de la tache urbaine de 1950 à nos jours, afin d’évaluer le degré d’expansion du bâti et l’intensité de développement du péri-rural.

Puis nous étudierons les différents facteurs qui peuvent intervenir sur la dévitalisation de ces centre-bourgs : • Structure de l’offre immobilière • Part de logements vacants • Structure démographique des ménages • Poids de la commune au sein de la communauté de communes, tant au plan démographique qu’économique.

• Taux relatif de chômage • Etc...

Ces informations nous permettront d’esquisser un aperçu du contexte sociologique dans lequel les habitants évoluent.

Pour finir, nous détaillerons l’offre aux habitants, en termes de commerces, d’équipements et de services à l’aide d’une carte.

Cette carte nous donnera l’occasion de travailler sur la mobilité des habitants au sein du bourg (gares, aéroport, et distance avec les autres pôles).

La nature des commerces implantés au sein de la commune sera renseignée et on déterminera le nombre de commerces pour 1000 habitants, afin de pouvoir établir une comparaison entre les différents cas que nous étudions.

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Salins-les-Bains

salins-les-bains.com

Un processus de revitalisation a été engagé à Salins à travers un dispositif d’État appelé AMI Centre-Bourg.

L’étude menée sur cette commune sera organisée de la manière suivante :

• • • • • • •

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Définition de l’Appel à Manifestation d’Intérêt Centre-Bourg Présentation de la ville de Salins Reportage photographique Enquête socio/spatio/économique Présentation de l’opération «Salins 2025» Analyse du processus de revitalisation Conclusion

Salins-les-Bains

Qu’est-ce qu’une AMI ?

Le processus étudié ici relève d’une AMI Centre-Bourg. (Appel à Manifestation d’Intérêt), une opération créée en 2014 et pilotée par le CGET (Commissariat Général à l’Egalité des Territoires).

C’est une expérimentation qui doit permettre à l’Etat de mesurer les résultats générés par le dispoitif afin d’ajuster à l’avenir les politiques publiques pour les questions de revitalisation.

L’objectif est d’atténuer les inégalités territoriales en redynamisant des pôles locaux du milieu rural, mais aussi certains bourgs dans les couronnes urbaines éloignées.

A ce titre, 300 millions d’euros sont débloqués.

Au sein de la CGET, c’est le FNADT (Fonds National d’Aménagement et Développement du Territoire) qui accompagne les collectivités dans leur projet d’aménagement.

Une personne chargée de mission revitalisation est recrutée pour chaque commune afin de faire le lien entre la municipalité et les acteurs de la revitalisation.

Une équipe projet est mise en place (architectes, urbanistes, paysagistes…) afin de proposer des aménagements dans la commune.

Dans ce dispositif, l’ANAH (Agence Nationale pour l’Habitat) est également mobilisée pour subventionner des opérations de rénovation de logements.

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Salins-les-Bains

Au début de l’été 2014, ce sont donc 302 communes qui ont été appelées à candidater pour l’AMI Bourg Centre. 267 (soit 89%) ont répondu à l’appel en envoyant un dossier de candidature présentant la commune, ses enjeux et les problématiques auxquelies elle fait actuellement face.

Seulement 54 ont été à terme sélectionnées pour participer à l’AMI.

Sources : centres-bourgs.logement.gouv.fr

Dès lors que le dispositif s’enclenche, des concertations entre la municipalité et les acteurs locaux (associations, artisans, responsables du patrimoine, archéologues …) sont organisées afin de définir ensemble les enjeux au sein de la commune.

Des consultations à destination des habitants sont également organisées. Il s’agit d’informer les habitants mais aussi leur permettre d’exprimer leur opinion et de soumettre des propositions visant à s’inscrire dans la démarche AMI. Cette concertation permet à la population de s’impliquer dans le processus de revitalisation. En ouvrant un dialogue en amont avec les habitants, les aménagements sont en général beaucoup mieux perçus par la population.

Le dispositif AMI Bourg-Centre est toujours en cours actuellement et doit prendre fin en 2022.

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Salins-les-Bains

Présentation de la ville

Salins-les-Bains est une commune située en Franche-Comté, dans le département du Jura.

Salins s’est développée au fond de la vallée de la Furieuse, en effet c’est encore aujourd’hui un des seuls axes importants qui permettent de traverser la région d’Est en Ouest et de rejoindre la Suisse. Avant les aménagements récents réalisés par Lons-le-Saunier et Besançon pour accéder au plateau, la route depuis Salins était le principal axe menant en Suisse.

De plus, Salins est située au carrefour de Dole, Lons-le-Saunier, Besançon et Pontarlier. Ces caractéristiques géographiques expliquent partiellement l’importance de la ville historiquement.

Mais par la suite, du fait du relief de Salins-les-Bains, la route nationale a évité la commune et est passée dans la plaine à Poligny et Arbois, qui se développent à l’époque actuelle au détriment de Salins.

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Salins-les-Bains

Au Moyen-Âge, Salins était la deuxième ville de toute la Franche-Comté, avec 8 000 habitants, juste derrière Besançon et ses 10 000 habitants.

Elle devait son essor non seulement à sa situation géographique, mais aussi au fait qu’elle était le principal lieu d’extraction du sel au sein du Comté de Bourgogne (qui comprenait alors une grande partie de la Franche-Comté actuelle), faisant de la ville la capitale économique de la région.

La route qui traversait Salins était à l’époque un des axes les plus couramment empruntés pour rejoindre la Suisse ou l’Italie.

Sa capacité à exploiter les sources salées et les richesses qu’elle put percevoir de son commerce, permirent à la ville de se développer et de constituer un des plus beaux patrimoines urbains de la région, d’autant plus spectaculaire lorsque l’on ramène la commune à sa taille actuelle (2 700 habitants environ) La ville accueille en son sein de nombreux édifices religieux, conserve un tissu moyenâgeux très dense, ainsi qu’une forte présence de bâti à vocation défensive (remparts, tours, portes...)

Les grandes Salines, rare témoignage de site industriel antérieur au XIXe siècle, sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2009, au même titre que les salines d’Arc-et-Senans que Salins alimentait en saumure.

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Salins-les-Bains

Le 27 Juillet 1825, un incendie ravage une grande partie de la ville. Dans le même temps, la crise du Phylloxéra, une maladie propagée par les pucerons, contraint les viticulteurs à abandonner la culture de la vigne sur les coteaux de la vallée. La ville se concentre alors essentiellement sur l’extraction du sel, mais les progrès technologiques de la fin du XIXe siècle permettent de réaliser des forages pour extraire le sel. De nouvelles Salines voient le jour en Franche-Comté.

Salins, tout en modernisant les grandes salines pour augmenter leur rendement, développe une activité autour des sources d’eau salée en créant des thermes en 1854, puis une station thermale en 1890. Salins prendra même le nom de « Salins-les-Bains » en 1926.

Le XXe siècle voit l’activité industrielle de la ville s’éteindre progressivement.

Les grandes salines ferment définitivement en 1962, la conservation par le sel étant devenue obsolète avec l’invention du réfrigérateur.

Les différentes usines hydrauliques établies le long de la Furieuse ferment progressivement également. La fermeture définitive des faïenceries en 1995, puis de la fabrique de meubles Sanijura en 2005 marquent un coup d’arrêt dans l’économie de la ville.

C’est également durant les années 90 que la ville de Salins va voir l’activité en son centre se vider au profit de surface commerciales construites en périphérie de la ville.

En parallèle, la commune connaissant une décroissance constante de sa démographie, elle voit les équipements publics fermés ou amputés par souci d’économie. La gare de Salins ferme en 1975, suivront la maternité, le centre de sécurité sociale, le centre des impôts, puis enfin le tribunal de commerce en 2005.

Face à ce contexte économique morose et à cette baisse démographique constante, la municipalité a cherché à se saisir du problème en candidatant à un programme de revitalisation, en rachetant progressivement le patrimoine laissé vacant ou non entretenu, mais également en ayant produit quelques réalisations architecturales remarquables sur lesquelles nous reviendrons plus tard.

Source :www.patrimoine.bourgognefranchecomté.fr

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Salins-les-Bains

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Reportage photographique

La commune de Salins présente un patrimoine bâti exceptionnel.

Son Hôtel de ville, construit au début du XVIIIe siècle et coiffé d’une superbe coupole, est un des nombreux témoignages de l’ancienne prospérité de la commune.

Salins-les-Bains

La ville de Salins est protégée par deux forts : Belun et Saint-André, construits sous Vauban et situés sur le sommet des deux versants de la vallée.

Les forts sont aujourd’hui des propriétés privées.

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Salins-les-Bains

La Grande Saline, source de la richesse historique de Salins, est aujourd’hui classé patrimoine mondial par l’UNESCO. La réhabilitation du musée et son extension ont été réalisées par Michel Malcotti, qui décida d’employer l’acier cortène pour rappeler le passé industriel de la ville.

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Salins-les-Bains

Le casino de Salins est une opération architecturale récente également réalisée par M. Michel Malcotti. Il est situé face à la Grande Saline, et son enveloppe extérieure en acier cortène fait écho à l’extension du musée des Salines, créant ainsi une typologie spécifique à Salins.

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Salins-les-Bains

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La commune dispose de jardins partagés auxquels les habitants sont très attachés. Ces espaces sont très importants en plus du charme qu’ils confèrent à Salins, car ils sont vecteurs de liens sociaux. Salins dispose de places, rues et cours qui présentent également un fort potentiel urbain en tant qu’espace public. Cependant la place de la voiture empêche parfois ce potentiel de s’exprimer.

Salins-les-Bains

Des vestiges des remparts témoignent de l’importance de la ville au Moyenâge. Les deux portes de Salins sont encore debout mais ont été modifiées par l’urbanisation au cours du temps. Ces deux portes feront l’objet d’un aménagement pour être mises en valeur durant l’opération AMI.

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Salins-les-Bains

Les berges de la Furieuse offrent aux habitants et aux visiteurs une promenade agréable et un point de vue différent sur la ville. Ces berges feront donc également l’objet d’un aménagement afin de créer un véritable parcours le long de la Furieuse

Enquête socio/spatio/économique

Le bourg de Salins s’est développé le long de la Furieuse, adoptant donc une morphologie plutôt linéaire. Le relief de la vallée a contraint son extension, c’est pourquoi la tache urbaine de Salins s’est peu étalée depuis les années 50, au regard de communes rurales similaires.

On observe que les extensions ont été majoritairement réalisées en prolongation du linéaire urbain existant, ainsi que sur les hameaux satellites, formant pour certains un bâti continu avec le centre.

La culture des coteaux de la vallée, originellement occupés par la vigne, a été abandonnée au XIX siècle, laissant ces terrains évoluer en accrus forestiers.

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Salins-les-Bains

Concernant les typologies de logements, le modèle dominant est l’appartement, représentant 60,3% du parc, contre 39,3% de maisons. L’immeuble est en effet la forme d’habitat la plus courante au sein du bourg ancien, sans compter le fait que la commune a produit durant la seconde moitié du XXe siècle de nombreux logements collectifs sociaux, en continuité avec le bourg (la ville compte aujourd’hui 277 logements HLM représentant 43% du parc locatif).

Le parc de logement se distingue par la faible proportion de logements de petite taille. On compte seulement 2,2% de T1 et 10,3% de T2, et une moyenne de 4,2 pièces par logement sur la commune.

Il est intéressant de mettre ces chiffres en corrélation avec la structure des ménages à Salins.

45,6% des Salinois vivent seuls, avec une taille moyenne des ménages de 1,8.

On compte 2 864 habitants à Salins, soit 12,81% des 22 355 habitants que compte la communauté de commune « Cœur du Jura », incluant Arbois (3 407 habs.) et Poligny (4 104 habs.)

Ces deux dernières communes, autrefois moins importantes, se sont développées ces dernières décennies grâce à l’activité viticole, la proximité avec la nationale RN5 reliant Lons-le-Saunier à Besançon, et également à leur position topographique, au pied du Revermont, offrant un paysage plus ouvert et ensoleillé que Salins, enclavé en fond de vallée.

Cette dépréciation relative vis à vis d’Arbois et Poligny, peut expliquer la proportion très importante de logements vacants au sein de la commune de Salins (20% du parc), ainsi que la récession économique que connaît la ville, avec pour exemple la fermeture de la faïencerie de Salins (170 emplois) en 1995, ainsi que Sanijura (150 emplois) en 2005.

La croissance démographique de la commune est de -7,7% entre 2011 et 2016, avec environ 30% de la population perdue durant les 30 dernières années.

(3 898 habitants en 1982, 2 718 habitants en 2015)

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Salins-les-Bains Répar t i t i ondel apopul at i onaus ei ndel ac ommunaut édec ommune

Compar ai s ondut auxdec hômage 0,14

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Répar t i t i ondesempl oi saus ei ndel ac ommunaut édec ommune 0,4 0,35

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Salins Arbois Poligny Autres

0,25 Pourcentage de retraités 0,2 0,15

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Jura

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Répar t i t i ondest ypol ogi esdel ogement 10%

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L’offre aux habitants

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Salins-les-Bains On compte dans la commune 12,9% de chômage, contre 8,7% pour la moyenne nationale et 7,5% pour le Jura.

Le revenu médian est de 18 035 € par an à Salins, contre 20 534€ dans le Jura et 20 300€ en France. La commune compte 37,9% de retraités, contre 31,5% dans le Jura et 24% en France.

Ces chiffres permettent de mettre en lumière que Salins est une ville populaire, avec une activité économique en récession.

On compte tout de même 1 548 emplois à Salins, sur les 9 010 emplois générés au sein de la COMCOM (2 985 emplois à Poligny, 2 252 à Arbois) Le secteur du commerce reste plutôt dynamique : on compte 12,1 commerces pour 1 000 habitants, soit 33 commerces sur Salins : 30 commerces de détail, et 3 supermarchés.

La gare TGV de Mouchard, à 11 minutes en voiture, permet de rallier Lausanne et Paris en TGV, Besançon, Dole, Pontarlier, Lons-le-Saunier, Belfort et Lyon en TER. Une navette a été mise en place pour Salins depuis la gare, six aller-retours dans la journée.

Sources : INSEE Dossier complet RGP Salins, mairie de Salins-les-Bains, SNCF

3 Supermarchés

1 Magasin d’électro-ménager

1 Épicerie

1 Magasin de sport et loisir

4 Boulangeries

1 Droguerie/quincaillerie

1 Boucherie/Charcuterie

1 Bijouterie

2 Tabacs/Presse

4 Fleuristes

7 Magasins de Vêtements

2 Magasins de lunettes et matériel optique

2 Magasins pour l’équipement du foyer 2 Magasins de chaussures

1 Pharmacie 3 Stations services

Salins dispose d’une offre commerciale importante qui lui confère un rayonnement local. Cependant on s’aperçoit que le cœur historique n’accueille que peu de commerces. Ceux-ci sont essentiellement situés dans le faubourg Saint-Antoine, ou plus au nord, sur un linéaire commercial aménagé le long de la route de Mouchard (à l’extérieur de la zone urbaine du village, n’apparaît pas sur la carte).

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Opération de revitalisation Salins 2025

En 2014, le ministère a sélectionné 300 villes, dont 3 dans le Jura, afin de les rendre admissibles à la candidature pour une AMI Centre-Bourg.

L’équipe politique de Salins-les-Bains, élue en 2014, a décidé de se saisir de la problématique et de monter un dossier de candidature. Forte de sa Grande Saline, classée au patrimoine mondiale de l’UNESCO en 2009, et de la qualité et du cachet de son bâti, la ville a été retenue et l’État a donc débloqué des subventions pour mener à bien la revitalisation du bourg.

Au total, ce sont 54 communes qui bénéficient de ce plan d’AMI qui comprend • 100 000€ par an de subventions • La prise en charge de 1,5 temps plein consacré à la mission de revitalisation.

Ces subventions sont accordées au sein d’un contrat sur 3 ans, renouvelable.

Malheureusement, aucune réponse n’a été donnée par l’État lorsque la commune a sollicité le renouvellement du contrat.

En parallèle, un contrat avec L’ANAH (Agence Nationale de l’Habitat) a été signé sur 6 ans dans le cadre d’une OPAH-RU (Opération Programmée Pour l’Amélioration de l’Habitat-Rénovation Urbaine). La commune est tributaire de ces aides car ces moyens financiers sont limités, notamment au vu de l’importance de son patrimoine bâti.

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Salins-les-Bains

L’opération Salins 2025 s’étale sur 10 ans. Elle ambitionne à son terme de permettre d’accueillir 200 à 300 habitants supplémentaires. Afin de rendre la commune plus attractive, Salins 2025 articule son travail sur deux axes :

La rénovation et la revalorisation de la ville.

• Un programme de rénovation des façades a été lancé, les propriétaires ont la possibilité de bénéficier de subventions de la part de la commune, jusqu’à 50% des travaux sont pris en charge par la municipalité. Si les propriétaires ne répondent pas à l’appel durant la période , les élus se réservent le droit de contraindre la réalisation des travaux, et ce, sans subvention.

• Un programme de subvention pour la rénovation des logements dans le cadre de l’OPAH-RU (Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat de Renouvellement Urbain).

• La mobilisation d’un architecte conseil afin de dégager les différents enjeux au sein du bourg, et proposer des aménagements visant à revaloriser l’espace public et le bourg.

La relance de l’activité économique afin de créer des emplois :

• A l’échelle de la COMCOM, une cellule d’accompagnement à l’établissement des entreprises a été crée. Elle aide notamment à l’acquisition de locaux parmi ceux disponibles au sein de la commune.

• Une prime à l’accueil pour les familles et les jeunes couples s’installant au moins 6 ans (jusqu’à 2 000€).

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Salins-les-Bains

Analyse du processus de revitalisation

Afin de pouvoir analyser les dynamiques et les enjeux du réaménagement du Bourg de Salins, j’ai pu rencontrer :

• Adrien Lavier : élu de la commune de Salins-les-Bains, adjoint au maire et chargé des travaux, de l’environnement, de l’urbanisme et de la démocratie locale.

C’est grâce à l’entrevue qu’il m’a accordée que j’ai pu appréhender l’AMI sous un prisme politique, en intégrant les différents acteurs, les organismes versant ou non les subventions, les difficultés financières que pouvait rencontrer une commune de la taille de Salins vis à vis de son patrimoine, ainsi que les différents outils à la disposition des élus pour prendre des mesures allant dans le sens d’une revitalisation et d’une réhabilitation du bourg.

• Laetitia Lenain : chargée de mission revitalisation à Salins-les-Bains.

Au sein de la commune, elle est affectée à plein temps sur l’AMI. C’est elle qui m’a fait visiter la commune, me montrant par la même occasion les différents aménagements, ou futurs aménagements, ainsi que les zones d’enjeux au sein du bourg.

C’est également elle qui communique avec les habitants pour les solliciter ou les informer vis à vis de l’AMI.

• Gilles Reichardt : architecte conseil pour la ville de Salins dans le cadre de l’AMI centre-bourg.

C’est l’architecte ayant été sollicité par la commune pour réaliser le plan-guide, ciblant les différents enjeux au sein du bourg et les possibilités d’aménagement.

C’est avec lui que j’ai pu rentrer dans le détail des différentes interventions, tout en évoquant quels sont les leviers et les freins à une politique de revitalisation.

Dès lors que la commune a été sélectionnée pour l’opération AMI-centrebourg, elle mandate un architecte (Gilles Reichardt) et un paysagiste (Philippe Convercey) afin de réaliser un diagnostic de l’état actuel de la commune, ainsi qu’un plan-guide.

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Salins-les-Bains

En premier lieu, un plan de situation à l’échelle de la commune est réalisé avec un zonage délimitant le périmètre des différents secteurs présentant un enjeu dans le cadre de la revitalisation du bourg. Au total, c’est une vingtaine de projets différents que l’on trouve au sein de ces secteurs.

Plan guide Gilles Reichardt Nous allons donc sélectionner au sein de ce panel d’intentions quatre projets de nature à montrer la diversité des opérations proposées et leur potentiel à influer sur la dynamique du bourg.

En parallèle de la lecture donnée par M. Reichardt de l’aménagement proposé, nous produirons notre propre analyse sur l’incidence de cet aménagement au sein de la commune.

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Plan guide Gilles Reichardt

Plan guide Gilles Reichardt

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Parc de stationnement rue des Barres

La morphologie linéaire de Salins, son relief, ainsi que l’exportation d’une partie des services, équipements et commerces en périphérie du bourg ont favorisé l’utilisation de la voiture. Pourtant, la forte densité urbaine de ce bourg médiéval limite la place de la voirie. La plupart des rues sont relativement étroites, ne disposent pas d’aires de stationnement aménagées, la circulation des voitures se fait donc au détriment des piétons.

Il paraît donc nécessaire de créer aux portes du centre ancien des espaces de stationnement importants afin de le désencombrer et permettre ainsi l’aménagement de véritables espaces publics là où de nombreuses rues et places ne jouent actuellement qu’un rôle circulatoire.

Photos état des lieux Gilles Reichardt Le site sur lequel serait implanté le futur parc de stationnement est aujourd’hui occupé par des constructions peu qualitatives et ne présentant aucun intérêt urbain. La réalisation de ce projet serait donc l’occasion de transformer cet espace résiduel en un espace charnière, comme le premier paysage offert aux yeux des visiteurs.

La terrasse du parc de stationnement arrive à fleur de rue, générant une vaste restanque où le mur rempart minéral a vocation à être vu comme un mur de soutènement, dans la continuité du paysage urbain étagé de Salins.

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Plan guide Gilles Reichardt

Plan guide Gilles Reichardt

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La reconstruction de l’îlot Princey

Pour M. Reichardt, l’idée n’est pas de refaire Salins-les-Bains à l’identique, mais de réadapter la ville aux usages actuels. Notamment sur le volet habitat, où une grande partie des logements présente un état de grande vétusté et est devenue obsolète au regard de nos modes de vie contemporains.

Dans le cadre de l’îlot Princey, ce sont sept parcelles mitoyennes en lanières qui se sont avec le temps densifiées. Elles accueillent aujourd’hui une dizaine de maisons en bandes édifiées sur un mur de soutènement accueillant en son sein des caves remarquables.

Du fait de la densification, les logements ne disposent actuellement que de peu de lumière naturelle, et de vis à vis très proches entre eux. Ces conditions rendent ce bâti peu attractif, sans compter l’insalubrité et le délabrement qui touchent ces immeubles. La municipalité a donc racheté une partie des habitations de l’îlot et souhaite acquérir celles restantes afin de lancer des travaux.

Les élus locaux disposent d’outils coercitifs afin d’acquérir ou de faire rénover du bâti en état de délabrement :

• La Déclaration d’Utilité Publique (DUP) permet à la commune d’exproprier

les possesseurs d’un terrain privé afin d’en devenir le propriétaire. Cependant la nature de l’aménagement réalisé par la commune doit être «d’utilité publique» (équipement ou espace destiné à tous, comme une école, un hôpital ou un parc).

• La mise en demeure permet à la commune, sur une décision de justice, de contraindre un propriétaire à effectuer des devoirs qui lui incombent du fait de son statut, comme réaliser des travaux et entretenir les biens qu’il possède. Il arrive que la commune de Salins utilise ce pouvoir, notamment dans le cadre d’arrêtés de péril.

Compte tenu de l’état de grande vétusté des logements, M. Reichardt a fait le choix de ne conserver que l’hôtel de Princey pour ses qualités architecturales (un escalier en colimaçon en pierre notamment).

Pour le projet, la disposition en lanière est conservée. M. Reichardt choisit d’aérer l’îlot en alternant entre plein et vide à chaque parcelle, générant ainsi des jardins et patios à l’usage des habitants. Les logements sont tous orientés vers le Sud, en direction de la lumière et du fort Saint-André, afin de ne pas créer de vis-à-vis.

Pour donner une unité au projet, deux toitures filantes viennent couronner les espaces, conférant une linéarité à l’ensemble à même de mieux s’intégrer au tissu existant. (Les maisons mitoyennes disposent très souvent d’une toiture commune, conférant ainsi une homogénéité à l’ensemble de la rue).

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Plan guide Gilles Reichardt

Plan guide Gilles Reichardt

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Le couvent de la Visitation

Le couvent de la Visitation est un ensemble de bâtiments datant du XVIIIe siècle. Il est vendu à la fin de la Révolution et occupe différentes fonctions avant d’être converti en logement social dans les années 70. Aujourd’hui, ces logements désuets sont désaffectés et la commune se retrouve propriétaire de 3238m² inoccupés.

Le couvent de la Visitation est un exemple concret de la difficulté qu’éprouvent certaines communes à réinvestir du bâti ancien, ce qui les amène parfois à construire du neuf en périphérie du bourg alors même qu’elles disposent de surface non affectées.

Nous avons à faire ici à un édifice remarquable, mais dont de nombreux espaces ne reçoivent pas ou peu de lumière naturelle. De plus, le réaménagement opéré dans les années soixante-dix n’est pas forcément très qualitatif. Une galerie en retrait de la façade, avec des arcades, a été aménagée au rez de chaussée du «bâtiment dessous», mais les locaux commerciaux, faute de lumière naturelle, n’ont jamais trouvé preneur. Le grand escalier extérieur qui liait la rue desTemples au portail de la Visitation a été démoli.

L’emplacement du couvent présente un dénivelé important (15m).

En conséquence, la cour se retrouve partitionnée en trois niveaux distincts. Le niveau supérieur, le plus grand, s’est en partie effondré du fait de la présence de caves souterraines en son sein qui n’ont pas été entretenues.

M. Reichardt propose deux hypothèses d’aménagement pour ce site : Un hôtel ou du logement collectif.

Dans les deux cas, tous les espaces de plain-pied vis à vis des extérieurs ou ne disposant pas assez de lumière naturelle seront affectés comme surface d’activité.

Pour les deux hypothèses, le RDC et le R+1 du «bâtiment dessous» seront mutualisés pour des activités commerciales. Le RDC serait décloisonné au maximum pour le rendre traversant et donc plus lumineux.

Le grand escalier qui menait à l’église sera recréé afin de générer une entrée indépendante pour les logements, par le portail de la Visitation puis en empruntant l’escalier dit «aux boules de pierre», un escalier classé monument historique. Ainsi, l’accès au logement serait qualifié à travers un parcours architectural.

Enfin, un parking souterrain serait aménagé en lieu et place des caves effondrées du niveau supérieur de la cour.

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Plan guide Gilles Reichardt

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Mobilités entre les aménagements

Le couvent de la Visitation, l’ilôt Princey et le parc de stationnement de la rue des Barres sont tous trois situés sur un même plan transversal. Chaque projet est donc intrinsèquement lié avec les deux autres et participe communément à la revitalisation d’un secteur de la ville.

L’enjeu inhérent à l’interconnexion entre ces trois projets est la mobilité piétonne, notamment au vu du dénivelé entre chaque aménagement. Ces derniers doivent être facilement accessibles à pied pour leurs utilisateurs sans quoi la place de la voiture ne diminuera pas au sein du bourg.

Pour cela, M. Reichardt propose d’installer deux ascenseurs publics pour relier la rue des Barres à la rue de la Liberté, et de construire le nouvel ilôt Princey plus en retrait vis à vis de la rue de la Liberté afin d’offrir aux piétons un espace public plus convenable à la circulation.

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Plan guide Gilles Reichardt

Plan guide Gilles Reichardt

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Le parc des cordeliers

Le parc des Cordeliers est situé à l’extérieur du bourg ancien. Il est en proximité directe avec la grande Saline, classée patrimoine mondial de l’UNESCO. Au sein de la zone UNESCO à Salins, on trouve l’extension du musée des Salines et le casino de Salins, deux opérations réalisées lors du précédent mandat politique. Réalisés par l’architecte M. Malcotti, ces deux projets emploient l’acier cortène afin de rappeler le passé industriel de Salins-les-Bains.

Nous sommes donc en périphérie du bourg, mais sur une zone d’intérêt historique et déjà qualifiée par des interventions architecturales remarquables.

Réaménager le parc, c’est inciter les gens à venir y flâner et c’est donc rendre l’ensemble du secteur plus attractif.

M. Reichardt propose trois hypothèses d’aménagement classées par thématiques :

• Détente • Patrimoine • Sport Dans les trois cas, cela permet d’offrir aux habitants et aux visiteurs un espace public qualifié sur les berges de la Furieuse.

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Salins-les-Bains

Conclusion

Parmi les autres villes lauréates pour l’AMI, Salins-les-Bains est citée en exemple pour l’avancement de son processus de revitalisation. Au terme de l’opération AMI Centre-Bourg, ce seront 20 projets qui seront réalisés par la commune, sans compter les rénovations de logements initiées par les particuliers à l’aide des subventions de l’ANAH, et des opérations de ravalement des façades.

Les projets publics sont eux-mêmes majoritairement des projets de logement.

En effet, la commune souhaite inciter des populations plus aisées et plus jeunes à venir s’installer à Salins afin de dynamiser l’activité économique.

Il faut dire que Salins-les-Bains dispose de véritables atouts à même de séduire de nouveaux arrivants.

• C’est un pôle commercial à l’échelle locale. L’offre commerciale présente à Salins est relativement complète et ne contraint pas ses habitants à la mobilité pour faire leurs courses.

• C’est une ville de caractère qui présente un patrimoine bâti extrêmement important si on le ramène à la taille de la commune.

• Salins dispose d’espaces publics qui sont ou qui seront après réaménagement des espaces facteurs de liens sociaux. On peut prendre comme exemple le tissu de jardins partagés en terrasse à l’usage des habitants, la rue commerçante de la Liberté, ou les nombreuses places publiques au sein du bourg.

• Salins génère une activité touristique importante : 2600 curistes et 45000 entrées aux thermes par an, 70000 visiteurs par an pour le musée de la Grande Saline.

Autrefois essentiellement industrielle, avec le déclin économique qu’elle a connu et la fermeture de plusieurs de ses usines, Salins se réoriente aujourd’hui vers le tourisme. L’engagement des acteurs locaux de la reconstruction dans la revitalisation de la commune permet également de dynamiser l’activité économique de Salins. On pourrait ultérieurement imaginer que les versants aujourd’hui enfrichés de la vallée de la Furieuse soient à nouveau vinifiés avec l’engouement que connaissent depuis une dizaine d’années les vins du Jura (la demande est actuellement nettement supérieure à l’offre).

On peut toutefois regretter le désengagement de l’État dans le processus de revitalisation puisqu’il n’a pas renouvelé le contrat AMI en 2017, ne permettant dès lors pas de débloquer les financements du FNADT. Les bourgs ruraux de l’échelle de Salins sont pourtant tributaires de ce type d’aides afin de mener ce genre de projets. En effet, cette petite commune qui ne dispose que de peu de moyens financiers doit faire face à l’entretien coûteux de sa profusion d’édifices patrimoniaux, dont la nécessité de conservation complexifie les possibilités de réaménagement.

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Pesmes

L’architecte Bernard Quirot s’est engagé à travers son travail dans la préservation de la vitalité du bourg de Pesmes.

L’étude menée sur cette commune sera organisée de la manière suivante :

• Définition du dispositif SPR • Présentation de la commune de Pesmes • Reportage photographique • Enquête socio/spatio/économique • Présentation de l’association Avenir Radieux • Le groupe scolaire de Pesmes • Séminaires et sensibilisation à l’architecture • Conclusion

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Pesmes

Qu’est ce qu’un SPR ?

Définition : «les Sites Patrimoniaux Remarquables» (SPR) visent à protéger des

villes, villages ou quartiers dont la conservation, la restauration, la réhabilitation ou la mise en valeur présente, d’un point de vue historique, architectural, archéologique, artistique ou paysager, un intérêt public.

Les espaces ruraux et les paysages qui forment avec ces villes, villages, ou quartiers un ensemble cohérent ou qui sont susceptibles de contribuer à leur conservation ou à leur mise en valeur peuvent également être classés.»

Source : culture.gouv.fr Le SPR est un dispositif de protection des espaces urbains et paysagers à valeur patrimoniale. C’est le Ministère de la Culture qui détermine quels sont les sites affectés et leur périmètre. Dès qu’un espace est reconnu SPR, un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) est élaboré par la collectivité sous la maîtrise d’ouvrage de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) et avec la participation de l’architecte des Bâtiments de France.

C’est un plan d’urbanisme qui tient lieu de PLU et contient les prescriptions relatives aux constructions neuves ou existantes, appliquées selon un zonage qui délimite des secteurs distincts au sein du SPR. En fonction de la nature et des enjeux au sein du secteur le règlement varie.

Présentation de la commune

Pesmes est une commune située en Franche-Comté, dans le département de la Haute-Saône, à la limite du Jura. En 2015 elle comptait 1 124 habitants selon l’INSEE. Le village existe au moins depuis l’époque romaine et fut administré par les seigneurs de Pesmes, puissante famille du comté de Bourgogne dont le premier membre connu est Guillaume de Pesmes, chevalier ayant vécu au XIIe siècle.

Pesmes s’est développé sur un promontoire rocheux face à l’Ognon, une rivière navigable qui sépare le Jura et la Haute-Saône. La position du bourg au carrefour de Dijon, Besançon, Dole et Gray, ainsi que sa topographie facilitant sa défense, sont les principales raisons qui expliquent l’importance du bourg à l’échelle locale dans l’Histoire.

Le village accueillait au Moyen-Âge une place de foire, et l’Ognon permettait le transport de marchandises jusqu’à la Saône, ce qui favorisa l’émergence d’industries au sein de la commune. Parmi elles, les Forges de Pesmes, qui produisaient à partir de 1660 des armes, initialement pour le marché lyonnais puis également pour les arsenaux de Toulon et Rochefort ainsi que la manufacture de Saint-Etienne, son acier étant unanimement réputé pour sa qualité.

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Pesmes

Cette industrie des forges générait un emploi conséquent pour les habitants de Pesmes et des villages environnants. En 1890, les forges se sont mécanisées et se sont spécialisées dans les pièces d’automobiles et d’armement, puis dans la production de sécateurs à partir du milieu du XXe siècle. Malheureusement concurrencées par les productions industrielles extérieures (les régions de l’Est et du Nord de la France notamment), les forges fermeront définitivement en 1992 et seront reconverties en musée.

La richesse du patrimoine de Pesmes témoigne de son importance au MoyenÂge. Malgré la mise à sac du village par les anglais en 1409 et les incendies de 1477 et 1621, de nombreux vestiges et édifices subsistent encore aujourd’hui.

La qualité de son patrimoine urbain et architectural ont d’ailleurs permis à la commune d’obtenir le label « 100 plus beaux villages de France » et « Cité de caractère ».

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Comme pour Salins-les-Bains, la crise du Phylloxéra a détruit à la fin du XIXe siècle la totalité du vignoble, qui a aujourd’hui été remplacé par des cultures de maïs.

C’est à cette période du XIXe siècle que la commune compte le plus grand nombre d’habitants avec 1 861 occupants en 1865. À partir de cette date, la commune enregistre une baisse démographique de sa population jusqu’en 1931, où l’on ne décompte plus que 771 habitants, la chute démographique ayant probablement atteint son paroxysme à cause de la première guerre mondiale et du grand nombre de morts qu’elle a causé chez les hommes en âge de combattre. À partir de cette date, la croissance démographique de Pesmes reprend à nouveau pour se stabiliser à partir de 2000 aux alentours de 1 100 habitants.

Pesmes Le cœur historique de Pesmes comprend trois entités distinctes : • Le bourg castral : c’est le noyau urbain le plus ancien. Il s’était développé autour du premier Donjon du village et était entouré de remparts.

• Le faubourg de la ville basse : situé en contrebas du promontoire rocheux, il s’est développé au bord de la rivière, vraisemblablement dans la même période que le bourg castral.

• Le bourg neuf : créé au XIIe siècle suite à l’accroissement de la population. Il est caractérisé par un tracé orthogonal, contrairement au bourg castral qui s’inscrit dans un tracé rayonnant autour de l’ancien donjon. Le bourg neuf était avec le bourg castral ceint de murailles, dont certaines portes (SaintHilaire et Loigerot) sont encore visibles.

Mis à part le percement de quelques rues au XIXe siècle, le cœur historique de Pesmes a très peu évolué. Il se dégrade malheureusement depuis plusieurs années ; certaines propriétés sont soit à l’abandon, soit mal entretenues ou mal restaurées. On trouve à Pesmes des îlots en état de ruine.

Si morphologiquement, le centre a peu évolué, la commune s’est cependant étendue au Nord, sur le plateau, à partir de 1950, essentiellement sur un modèle péri-rural de lotissements pavillonnaires.

Au Sud, les terrains bordant l’autre rive de l’Ognon ne se sont pas urbanisés et sont restés agricoles, du fait de leur inondabilité, ce qui préserve la façade visuelle du centre ancien de Pesmes.

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Reportage photographique

Le bourg présente un patrimoine bâti remarquable, avec de nombreuses demeures et châteaux du XVe siècle. À ce titre, la commune est labellisée «100 plus beaux villages de France».

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Le cours des Promenades articule le bourg neuf au bourg castral, et offre un vaste parc de stationnement à l’entrée du bourg. Il constitue le premier visage offert au visiteur entrant dans le village.

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Le groupe scolaire a été réalisé par Bernard Quirot. La succession de portiques en bois permet au volume de s’affirmer tout en s’intégrant à l’urbanité qui l’entoure. En militant longuement pour que le groupe scolaire s’implante au sein du bourg et non pas à l’extérieur, M. Quirot a su dépasser le programme et agir en amont du projet.

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Le bourg bas est traversé par la départementale D475. Il occupe donc aujourd’hui une fonction circulatoire qui affecte l’attrait d’une partie de son parc immobilier. Les logements jouxtant l’Ognon échappent en partie à cette dévalorisation.

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Ces imposants escaliers relient le bourg castral au bourg bas et offrent une vue spectaculaire sur l’Ognon et les plaines du Jura.

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La rivière de l’Ognon délimite la frontière entre la Haute-Saône et le Jura. Elle était autrefois utilisée comme moyen de transport, notamment pour les marchandises.

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Ces portes, comme certains murs toujours debout, témoignent de l’existence de remparts qui protégaient la ville au Moyen-âge.

En haut, la porte Saint-Hilaire.

En bas, la porte Loigerot.

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Enquête socio/spatio/économique

Pesmes a vu sa surface urbaine tripler en 70 ans. Les extensions se concentrent au Nord et à l’Est, sur le plateau de Haute-Saône, le développement au Sud étant contraint d’une part par la falaise surplombant l’Ognon, et d’autre part par la nature inondable des terrains bordant l’autre rive de la rivière.

Concernant les typologies de logements, le modèle dominant est la maison, représentant 82,8% du parc immobilier, contre 17,2% pour l’appartement. Dans le cas du bourg historique, même si Pesmes disposait d’un certain rayonnement local, elle n’a jamais connu le développement d’une ville d’importance régionale et de ce fait n’a jamais été contrainte par souci de densité d’adopter le modèle du logement collectif. Quant aux lotissements péri-ruraux, ils sont ultra-majoritairement pavillonnaires. Le taux de vacance des logements est relativement important puisqu’il représente 13,6% du parc immobilier. En effet, on a tendance à parler de vacance utile jusqu’à 5%.

La faible présence d’appartements se traduit par une sous-représentation de T1 (0,6%) et de T2 (4,0%). En moyenne, on compte 4,6 pièces par logement dans la commune. En parallèle, 36,8% des Pesmois vivent seuls, et 63,2% sont en couple ou en famille. La taille moyenne des ménages est de 2,0.

Avec la réforme territoriale de 2015, le tissu des communautés de communes (COMCOM) a été profondément modifié. La commune appartenait initialement à la COMCOM de Val de Pesmes dont elle était le siège. Par la suite, la COMCOM a été scindé et Pesmes a été rattachée à la COMCOM de Val de Gray. Les prochains chiffres seront donc rapportés à la fois à l’ancienne et à la nouvelle COMCOM.

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Pesmes Compar ai s ondut auxdec hômage 46%

0,14 0,12 0,1

24%

0,08

Pesmes Unité urbaine de Gray

Taux de chômage

0,06 0,04

5,50%

0,02

Ancienne COMCOM Val de Pesmes

Nouvelle COMCOM Val de Gray

0 Pesmes

Haute-Saône

France

Compar ai s ondupour c ent ageder et r ai t és 0,4

77,30%

0,35 0,3 0,25

37,10%

Pourcentage de retraités

Pesmes

0,2

Unité urbaine de Gray

0,1

3,90%

Ancienne COMCOM Val de Pesmes

0,15

0,05

Nouvelle COMCOM Val de Gray

0 Pesmes

Haute-Saône

France

Répar t i t i ondest ypol ogi esdel ogement 60% 4, 00% 0, 18, 30%

48, 30%

T1 T2 T3 T4 T5 et +

28, 80%

On compte 1 124 habitants à Pesmes, soit 24,4% des habitants de l’ex Val de Pesmes (4605), et 5,5% des habitants de Val de Gray (CP 20570). 311 emplois sont décomptés dans la commune, soit 37,1% des 838 emplois dans le secteur Val de Pesmes, et 3,9% des 7914 emplois à Val de Gray.

On voit donc que Pesmes a été assimilée dans une communauté de communes élargie, dans laquelle elle n’occupe plus qu’une place satellitaire, tant du point de géographique qu’économique. En effet, Gray, à 20 minutes en voiture de Pesmes, compte 5 872 habitants en tant que commune et 9 470 habitants en tant qu’unité urbaine. Sur la question de l’activité, la commune de Gray compte 3 967 emplois, et son unité urbaine en totalise 6 120.

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La croissance démographique de Pesmes est de -1,1% entre 2011 et 2016, mais la tendance sur les trente dernières années était plutôt à la hausse puisqu’on observe un solde positif de 11,4% entre 1986 et 2016.

En se penchant sur l’activité économique de Pesmes, on constate qu’elle est essentiellement tournée vers le service aux particuliers, le commerce et la restauration, qui représentent à eux seul 58,2% de l’activité de la commune. La fonction publique est le premier employeur à Pesmes puisqu’on compte 20% de fonctionnaires. Le taux de chômage enregistré dans la commune est de 11%, contre 13,3% en Haute-Saône et 8,7% en France. Le revenu médian est de 19 058€ par an à Pesmes, contre 20 300€ en France et 19 460 en Haute-Saône.

Il est à noter qu’une part significative de la population pesmoise est à la retraite (36%), contre 29,1% en Haute-Saône et 24% en France.

On a donc à faire à une commune plutôt populaire et vieillissante au sein d’un département populaire également (la Haute-Saône est le département le plus pauvre de Franche-Comté).

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Présentation de l’association Avenir Radieux

L’association « Avenir Radieux, Architecture, Patrimoine et Environnement » est née en 2014 sous l’impulsion de Bernard Quirot, un architecte de Pesmes. Elle a pour objectif de lutter contre la désertification du cœur historique de Pesmes, mais aussi des communes environnantes.

Bernard Quirot a passé son enfance à Pesmes. Après avoir obtenu son diplôme d’architecte à Paris-Belleville, il a travaillé plusieurs années à Paris, puis à Besançon, avant d’installer son agence BQ+A en 2008 dans la commune de Pesmes. Il a notamment été lauréat du prix de l’équerre d’argent en 2015 pour un projet de maison de santé réalisé à Vézelay. Il est intéressant de noter qu’il est le seul architecte travaillant en milieu rural à avoir reçu cette distinction.

L’établissement de l’agence dans le village est né de la volonté de renouer un dialogue ouvert et concret avec l’ensemble des acteurs des projets, du maître d’ouvrage aux entreprises. Les conditions de travail de l’architecte s’étaient dégradées dans les villes du fait de la suppression des services construction publique au sein des directions départementales des territoires (DDT), de l’absence d’architectes-conseils dans les jurys de concours publics et de la prolifération des officines de type Assistance à la Maîtrise d’Ouvrage (AMO), qui complexifient l’échange entre l’architecte et le commanditaire.

S’installer dans un territoire rural permettait en ce sens de travailler à une échelle locale plus restreinte que celle des agglomérations et donc de pouvoir agir plus rapidement en construisant un dialogue basé sur la proximité avec les habitants et les commanditaires. S’établir à Pesmes a été l’occasion pour Bernard Quirot de s’investir sur la question de la désertification du bourg en réalisant des projets visant à lutter contre ce phénomène.

L’association Avenir Radieux œuvre sur trois champs d’actions distincts : • Une activité de conseil, vis-à-vis de la municipalité mais aussi des habitants.

• L’organisation d’un séminaire à destination des étudiants en architecture pour les sensibiliser à la production architecturale en milieu rural.

• Depuis 2018, des actions de sensibilisation au jeune public sont menées, au sein des écoles et des établissements péri-scolaires.

L’association Avenir Radieux est aujourd’hui subventionnée : • Par la commune, à hauteur de 5€ par habitant • Par la DRAC, pour l’organisation du séminaire avec une enveloppe de 16000€ • La Région, l’Ordre des Architectes, les Maisons de l’Architecture et d’autres organismes subventionnent également le séminaire.

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Afin de pouvoir analyser les dynamiques et les enjeux de l’action de l’association Avenir Radieux, j’ai pu rencontrer :

• Bernard Quirot : architecte, propriétaire de l’agence BQ+A et fondateur de l’association Avenir Radieux.

Il m’a présenté les travaux qu’ont réalisés l’agence et l’association dans la commune, tout en m’expliquant les problèmes politiques et les aspects du fonctionnement du marché public en construction qui pouvaient compliquer les actions d’aménagements menées.

• Chloé Blache : architecte coordinatrice de l’association Avenir Radieux.

C’est elle qui établit le lien entre les praticiens de l’association et les habitants ou les élus locaux. Elle m’a parlé des dispositifs mis en place pour sensibiliser le public aux questions d’architecture et de revitalisation.

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Le groupe scolaire de Pesmes

Source : D’A Avril 2019 Lorsque la mairie a décidé de se doter d’un nouveau groupe scolaire, Bernard Quirot s’est battu pour qu’il soit conservé dans le centre historique de Pesmes.

En effet, tout particulièrement dans les milieux ruraux, l’école est vectrice de lien social pour les habitants, c’est un espace générant une centralité au sein de la commune, où les parents discutent et échangent en déposant ou attendant leurs enfants. La municipalité a donc choisi de garder le groupe scolaire dans le bourg en rénovant les espaces.

Le site, localisé en bordure des remparts et sur le domaine de l’ancien château, offre un point de vue magnifique sur la campagne environnante. La première action pour l’agence BQ+A consistait à déterminer quels éléments bâtis préexistants seraient conservés ou démolis. En effet, l’entrée du château était autrefois encadrée par deux pavillons symétriques sur lesquels s’étaient agrégées avec le temps de nombreuses constructions. C’est donc ce dispositif de seuil marqué par les deux pavillons que l’agence a cherché à rendre à nouveau visible, en supprimant certaines extensions constructives.

L’intervention de Bernard Quirot a été pensée pour cohabiter harmonieusement avec l’existant, en s’intégrant aux volumes du tissu urbain comme pour le compléter. Un gros travail de réhabilitation des espaces déjà construits a été mené afin de donner une seconde vie à du patrimoine en état de dégradation.

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Source : D’A Avril 2019

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Pesmes

D’A avril 2019

D’A avril 2019 Le programme comprenait la construction d’un préau pour le collège, et d’un bâtiment d’accueil périscolaire. Ces deux entités reposent sur un système constructif similaire. Des portiques en Douglas déployés sur une travée répétitive viennent créer un rythme et permettent une lecture claire au sein du site de ce qui relève de l’intervention contemporaine vis-à-vis des bâtiments existants. Ce système constructif de portiques en bois est récurrent dans les projets de BQ+A, l’agence cherchant à réaliser une architecture qui soit « d’abord l’expression d’un système constructif plutôt que le résultat d’un assemblage de produits manufacturés »..

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Pesmes

Séminaire et sensibilisation à l’architecture

Depuis 2015, l’association Avenir Radieux organise un séminaire chaque année.

Durant quinze jours, des étudiants et jeunes architectes sont invités afin de proposer des projets d’aménagements du bourg, dont le site et le programme ont été préalablement conçus par Bernard Quirot. Les sites et la nature des projets changent chaque année, mais ils sont toujours en lien avec le processus de revitalisation de Pesmes. Durant les deux semaines de séminaire, des conférences sont organisées afin de donner des pistes de réflexion aux étudiants. Les architectes donnant des conférences sont amenés à l’issue du séminaire à corriger les travaux des étudiants. Parmi les architectes ayant déjà participé à ce cycle de conférence, on peut citer : Gilles Perraudin, Jacques Lucan, Stefano Moor, Emeline Curienn Marc Botineau et Jean-Patrice Calori de l’agence CAB… Les travaux des étudiants sont ensuite exposés à la population locale lors d’une représentation avant de mettre en place un débat public visant à impliquer et sensibiliser les habitants à l’architecture. À travers ce séminaire, Bernard Quirot cherche à susciter l’intérêt chez les jeunes architectes pour le milieu rural et les problématiques que rencontre ce dernier, mais aussi à créer du lien entre ces jeunes architectes et la population.

Les étudiant sont amenés à travailler en petits groupes de 2 à 4. L’usage de l’ordinateur est interdit, et le format de rendu est libre (schémas, croquis, maquettes, plans…).

Depuis 2018, l’association intervient également auprès des enfants dans le cadre scolaire (60h de présence effective devant les élèves des classes primaires de Marnay 70150) et périscolaire afin de les sensibiliser aux questions architecturales.

Lors du dernier séminaire, les enfants ont pu participer à différents ateliers.

Parmi les activités proposées, la visite des Salines Royales d’Arc et Senans, une balade ludique dans le village de Pesmes et la conception de maquettes de logements multigénérationnels qui ont été exposées aux côtés des travaux des étudiants du séminaire.

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Séminaire

Projet d’aménagement du cours des Promenades, 2015

Source : actes 2015 du séminaire Avenir Radieux

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Séminaire

Projet de réaménagement d’un îlot du bourg-neuf, 2015

Source : actes 2015 du séminaire Avenir Radieux

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Conclusion

Contrairement à l’AMI analysé précédemment, nous avons ici affaire à une initiative locale d’un architecte praticien.

Bernard Quirot s’intéresse d’abord à l’architecture avant de parler de revitalisation. Il veut redonner des usages à du patrimoine laissé vacant.

Idéalement, il aurait souhaité racheter lui-même une partie du bâti à l’abandon pour le rénover, en se fabriquant ainsi ses propres commandes, mais l’agence ne dispose pas des fonds nécessaires pour cette entreprise. De son côté, la municipalité ne s’est pas particulièrement investie sur l’action de Bernard Quirot et son association. Sur la multitude d’aménagements proposés, certains projets ont tout de même été retenus par la mairie, et sont toujours en cours d’étude actuellement : • La réfection de la bibliothèque communale (au sein du groupe scolaire) • La réfection de la salle des fêtes La reconnaissance dont jouit Bernard Quirot pour la qualité de ses projets et l’équerre d’argent qu’il a obtenue en 2015 lui permettent de disposer d’une certaine aura auprès des élus et des habitants. Fort de cette reconnaissance et de l’action menée à Pesmes, M. Quirot a interpellé dans une lettre le Ministère de la Culture sur la dégradation des conditions de travail de l’architecte et la dégradation des centres anciens au sein des espaces ruraux en décembre 2017.

L’action de l’association Avenir Radieux et de l’agence BQ+A se caractérise par une architecture de proximité. L’architecte se doit d’être un artisan, accessible à tous, au même titre qu’un boulanger. L’activité de conseil gratuit pour les habitants est en ce sens un outil formidable pour générer cette proximité.

La sensibilisation du public, mais aussi des jeunes architectes, est permise par les séminaires organisés chaque année ainsi que les actions menées en milieu scolaire. Enfin, la réalisation du PSMV permet de doter la commune d’une réglementation visant à préserver son patrimoine mais aussi la vitalité au sein du village, car derrière la question de la rénovation et de l’entretien du patrimoine bâti de Pesmes, c’est bien l’idée de faire vivre le village qui est en jeu.

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Synthèse : quel rôle pour l’architecte dans la revitalisation des bourgs

Après avoir analysé les cas de Pesmes et de Salins, on constate que le processus de revitalisation peut prendre différentes formes. L’étude de ces deux méthodes, une réponse institutionnelle d’une part, et une initiative personnelle de l’autre, permettent d’élargir le spectre des actions réalisables pour redonner vie aux bourgs ruraux.

Malheureusement le déficit d’intérêt porté par l’Etat sur ces espaces ruraux, sans compter le manque d’intérêt de certaines municipalités et certains habitants sur les questions de patrimoine, d’architecture et de vitalité urbaine sont autant de freins auxquels doit faire face ce genre d’initiatives. C’est donc un exercice difficile, d’autant plus que le budget alloué est souvent restreint du fait du manque de moyens de ces territoires. Mais malgré ces obstacles, ces projets de revitalisation permettent à l’architecte et à chacun des acteurs qui prennent part à ce travail de réengager l’architecture sur la voie de ce qui la définit dans son essence même, c’est-à-dire un art politique au service de la cité et des habitants.

Les échanges menés durant la réalisation de ce mémoire avec les architectes Gilles Reichardt et Bernard Quirot permettent de comprendre que la production des villes et l’aménagement des territoires a avec le temps échappé aux architectes. Les architectes conseils ne siègent plus au sein des jurys de concours publics. Les DDT et CAUE sont aujourd’hui menacées alors même que ces structures établissaient le lien entre architecture et élus locaux. L’architecte aujourd’hui paraît avoir été cantonné à un rôle d’exécutant dans le secteur public. Il répond à une commande dont les différents aspects (nombre de salles, articulations entre elles, surface) ont été préalablement définis par un programmateur, et au sein du milieu rural, il est bien souvent sélectionné en fonction de ses honoraires plutôt que pour la qualité du projet proposé.

Ce constat paraît amer mais paradoxalement offre une opportunité à la nouvelle génération d’architectes de refuser ce schéma en établissant un rapport nouveau au projet et ses acteurs.

• Avec les utilisateurs du projet, en les sensibilisant à la question architecturale

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mais aussi en générant un dialogue avec eux, sur le mode des participations, afin de mieux cerner leurs attentes.

• Avec les élus, commanditaires du projet, l’architecte a besoin de s’investir d’un poids politique pour prendre part aux décisions. En étant en amont du projet, l’architecte ne répond plus simplement à une commande préétablie, mais peut influer sur celle-ci en apportant son analyse sur la pertinence de l’emplacement du site, la nature du projet… D’autant plus que pour les communes rurales, les élus municipaux en charge du PLU n’ont pour l’immense majorité aucun bagage technique sur les questions urbanistiques.

Synthèse : quel rôle pour l’architecte dans la revitalisation des bourgs

La recentralisation des pouvoirs politiques à une échelle supérieure à celle de la commune sur les sujets d’urbanisme et de construction semble être une réponse pour pallier au manque de compétence des municipalités, mais cela fait pourtant débat. Jusqu’en 1983, la réalisation des POS, ancêtres des PLU, incombait aux préfectures. Cette responsabilité a été transférée aux communes.

Avec la création des COMCOM, mais aussi des Pays, on pourrait imaginer que les communes soient déchues de ce pouvoir afin qu’il soit centralisé au sein d’une entité plus grande, plus à même d’accueillir dans leur administration un service d’urbanisme. Cependant ces nouveaux maillages peuvent générer des inégalités en leur sein. Il existe un risque important qu’une partie du budget réuni pour l’ensemble de l’espace administré (COMCOM ou Pays) soit absorbé par la commune en étant le siège. L’exemple de Pesmes est frappant dans ce cas précis.

Pour Bernard Quirot, au contraire, ce sont les initiatives locales qu’il faut encourager et développer, afin d’éviter ces inégalités de traitement au sein des territoires. Pour lui, il s’agit avant tout de mieux former les architectes sur la question pratique du rural et de la vitalité, mais aussi de réaliser un travail de sensibilisation du grand public sur ces questions.

Quelle que soit la réponse choisie face à ces problématiques, il est urgent que les architectes investissent les territoires ruraux pour y engager cette vision urbaine qui définit l’architecture. Cela est d’autant primordial que l’échelle du bourg rural génère une proximité des acteurs et des espaces du fait de sa taille restreinte, ce qui rend maîtrisable la production architecturale pour son auteur et constitue donc un formidable laboratoire pour faire enseignement dans les nouvelles manières de concevoir l’architecture et l’urbanisme.

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Remerciements

Je tenais à remercier tout particulièrement : • Arlette HERAT, ma directrice de mémoire, qui m’a suivi tout au long du semestre et dont les précieux conseils m’ont permis de mener à bien cet exercice.

• Olivier DRAUSSIN, architecte du CAUE Jura, qui m’a présenté les différents aménagments menés actuellement dans le département, et m’a permis d’entrevoir les enjeux et problématiques que soulevait la question de la mittoyenneté.

• Pierre-Emmanuel CREDOZ, directeur en charge des AMI au sein du Pays Lédonien, qui m’a présenté les tenants et aboutissants des opérations AMI régionales.

• Adrien LAVIER, adjoint au maire de Salins-les-Bains, en charge de l’urbanisme, pour sa présentation détaillée de l’opération Salins 2025 du point de vue politique et administratif.

• Laëtitia LENAIN, chargé de mission AMI à Salins-les-Bains, pour l’ensemble de la documentation qu’elle m’a procuré mais aussi pour le temps qu’elle m’a accordé en me faisant visiter le bourg.

• Gilles REICHARDT, architecte, qui m’a présenté les projets d’aménagements en cours de réalisation à Salins et m’a permis d’appréhender les problématiques liées à la question du statut de l’architecte dans la production des espaces urbains.

• Bernard QUIROT, architecte, pour m’avoir présenté l’ensemble de ses actions à Pesmes et pour l’échange que nous avons eu sur la dégradation des conditions de travail de l’architecte et les problématiques que cela engage sur le plan urbanistique.

• Chloé BLACHE, architecte coordinatrice de l’association Avenir Radieux, pour la documentation qu’elle m’a fait parvenir et pour ses explications sur les outils employés pour sensibiliser le grand public et les élus aux questions architecturales.

• Antonin SPONTAK, ami de longue date, pour les très belles photographies argentiques du bourg de Salins-les-Bains qu’il a réalisé.

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Bibliographie

• Florian MUZARD et Sylvain ALLEMAND, Le périurbain, espace à vivre, éditions Parenthèses, 2018 • Jean-Michel LÉGER, Béatrice MARIOLLE, Densifier/dédensifier, penser les campagnes urbaines, éditions parenthèses, 2018 • Johanna SERY, Frederic SAUNIER, Espace rural et projet spacial volume 6, éditions Le Normographe, 2016 • David MANGIN, La ville franchisée, éditions de la Villette, 2004 • Christophe GUILLUY, La France périphérique, débat à France Inter, 19 mai 2017 • INSEE, dossiers complets sur les communes de Pesmes, Salins-les-Bains et les départements du Jura et de la Haute-Saône, 2015 • SCOT Jura, Diagnostic et élaboration d’une stratégie globale de revitalisation pour 4 bourgs centres du Pays Lédonien, 2018 • www.unesco.org • www.centres-bourgs.logement.gouv.fr • www.mairie-salinslesbains.com • Gilles Reichardt, Plan guide volet urbain du bourg de Salins-les-Bains, 2016 • www.quirotassocies.com • www.avenirradieux.fr • www.pesmes.fr • Bernard QUIROT, Actes des séminaires, 2015, 2016, 2017, 2018 • Revue d’Architecture n°270, article Centres vides, cause nationale, Avril 2019 • Bernard QUIROT, Lettre au ministère de la culture. Pesmes : un passé glorieux, un avenir radieux, 19 décembre 2017

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Photo de couverture : Stone House : Wespi De Meuron